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 (dakota,utah&alaska) we used to play pretend

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We used to play pretend

J’aimerais que les larmes coulent, j’aimerais pouvoir sentir ma douleur s’envoler, partir avec les larmes, partir avec le vent, les vagues, j’aurais voulu sentir mes ténèbres se dissiper, ma noirceur s’éclaircir, mais je le savais qu’elle resterais, qu’elle n’étais pas prête de partir, qu’elle faisait partit de moi. Et je savais qu’un jour, je me penserais libéré, mais qu’elle rôderais toujours, qu’elle serait toujours là, à attendre que je m’écroule de nouveau, tel un château de carte sous la brise. Et je sens ses mains sur mes cheveux, je sens mon âme s’envelopper de chaleur et d’amour, de haine et de rage. Si contradictoire, et je ne sais plus comment géré ma douleur, comment géré mon mal de vivre, ma détresse. Et parfois, je vois Dakota, tel un port dans la tempête, égale à elle-même, sans jamais bougé d’un iota, sans jamais s’ébranler, sans jamais changer. J’aimerais être comme elle, j’aimerais avoir la force d'appelé mes parents, de parler à ceux de Dallas, de simplement être capable de prononcer son nom, mais j’en était incapable, incapable de voir plus loin que ma douleur, que ma détresse. Enfoui sous une rivière de mort et de flamme, d’alcool et de drogue, je n’étais plus que l’ombre de moi-même.

Utah qui s’avançait, s’approchait. Le voir me faisait mal, ce n’était pas comme Dakota. On était trop proche lui et moi, trop pareil, tel un miroir. J’étais incapable de le regarder sans voir mon propre égoïsme, sans voir ma propre décadence, ma rage, ma haine, mon manque. J’étais incapable de le voir lui, sans voir ma déchéance. Et je le détestais pour ça. C’était étrange comment on découvre tant sur soi-même, sur les autres,  lors de catastrophe. J’avais toujours été persuadée que lui et moi, on serait les plus unis dans la mort, les plus unis dans la détresse, mais finalement, on c’était éloigné, tant et aussi bien que finalement, nous n’étions plus que des étranger. Je ne le regardais plus et lui non plus. Et quelque part, au fond de moi, je me brisais un peu plus, m’affaiblissais un peu plus. Parce que Utah, c’était une partie de moi, comme Dakota, comme Dallas, mais c’était aussi celui qui m’avais toujours épaulé, celui qui comprenais sans jamais le dire, celui qui acceptais que je vienne me réfugier dans son lit, la nuit, simplement pour parler pendant des heures, celui vers lequel je me tournais quand je voulais rire, quand je voulais me sentir chez moi, parce que pour moi, il était plus qu’un meilleur ami, il était un frère, un jumeau, une partie de moi. Et c’était tellement douloureux de le détesté, tellement douloureux d’être loin, tellement douloureux de ne pas être capable de m’approcher, de ne pas le prendre dans mes bras. J’avais perdu un frère, mais j’avais l’impression d’en perdre un autre. Et toute mon âme se raccrochais à l’idée qu’au moins, il était toujours là, qu’au moins il était toujours en vie, même si maintenant il était un étranger, au moins, il était là. Mais ce n’était pas assez. Et je le savais que c’était moi qui m’était éloignée la première, que c’était moi qui avais claqué la porte sur eux, mais je lui en voulais de s’être éloigné à son tour, d’avoir fait comme moi, d’avoir été égoïste et de l’avoir laissée seule. Je m’en voulais de l’avoir laissée seule.

Et ses sanglots qui résonnait, ses larmes qui coulait sur son visage, sur elle. J’aurais voulue pouvoir faire comme elle, laisser la digue se verser, finalement. Mais j’en était incapable, tout ce que je pouvais faire, c’était de la prendre dans mes bras, de prendre sa douleur dans la mienne, d’essayer d’être là. Parce qu’aucun de nous avais la force, aucun de nous n’était assez fort pour supporter la mort d’une partie de notre âme, seuls, nous n’étions que mort et solitude, détresse et haine. Et même si une partie de moi le savais, le comprenais, une autre se débattait toujours férocement. Et tout ce que je pouvais faire, c’était de la laisser pleurer contre moi, de laisser la mort s’envoler, sa douleur se répandre en larme. Au moins, si l’un d’entre nous était capable de pleurer, d’avancer, une partie de nous pourrais peut-être survivre.
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La réalité était toujours aussi dure, même après une semaine. Certains prétendaient que le temps guérissait les blessures mais je n'étais pas persuadé que c'était vrai. Nous étions là, trois âmes en peine, trois âmes déchirées par la même perte, la même douleur, habitaient par le même vide et malgré le temps qui passe, rien ne changeait. Le malheur ne nous rapprochait pas, il nous éloignait les uns des autres. Nous ne nous parlions plus, nous ne nous adressions plus la parole. Il n'y avait que Dakota qui tentait de garder le contact, parce que c'était important pour elle qu'on soit toujours uni. Elle nous nourrissait, elle tentait de communiquer avec nous et en dehors de quelques regards furtifs de temps en temps quand nous en avions la force ou quelques grognements en guise de réponse, il n'y avait rien, rien de notre côté que le silence pesant et la peine. Mais nous étions égoïste Ska et moi, parce que nous étions parfaitement conscient que Dakota avait besoin de nous, mais nous ne répondions pas présent pour elle. Alors qu'elle tentait d'être là du mieux qu'elle le pouvait pour nous même si nous la rejetions. Dallas aurait honte de nous, j'en suis persuadé, même s'il nous connaissait par coeur. Oh oui il savait qui nous étions et malgré tous nos défauts, il nous aimait. Ce n'était pas un saint, il n'était pas parfait, bien au contraire, être faillible comme tout un chacun. Mais malgré tout il avait des qualités que nous n'avions pas et qui n'avaient pas l'air de vouloir se manifester dans la douleur. Nous n'avions pas raisonnables. Nous n'étions pas responsables non plus. Nous n'étions pas présents pour nos proches. Nous étions des lâches, incapable de supporter la douleur, incapable de pouvoir exister pour les autres, seule notre souffrance, seul notre chagrin avait de l'intérêt à nos yeux, nous les égoïstes, les enfants capricieux, les stars .... Mais depuis quand n'avons nous pas briller de mille feux ? Une éternité à mon sens et je commençais à me demander si un jour je brillerais de nouveau...

Je sens la main de Dakota prendre la mienne. Je la laisse faire. En règle générale je n'aime pas être touché, enfin en ce moment, mais avec elle je fais une exception. Peut-être au fond c'est parce que je sais qu'elle en a besoin et que de la rejeter ne servirait à rien. Mais en même temps, si c'était Alaska qui me touchait, n'aurais-je pas une envie de la rejeter ? Je l'aime de tout mon coeur, de toute mon âme et j'étais brisé de la rejeter de cette façon, mais je ne pouvais pas. Il y avait trop de révolte en elle, je ne supportais plus de la voir. Tant que nos peines ne se seront pas étanchées, je ne pourrais pas rester prêt d'elle. Alors que Dakota n'était que douceur et sérénité... C'était cruel et égoïste mais j'étais ainsi fait. Notre roc s'effondra et je me demandais si elle avait pleuré jusqu'à présent. Moi j'avais pleuré, quand j'étais seul, quand il n'y avait personne. Au fond était-je vraiment seul ? Je l'ignorais, parfois j'avais la sensation qu'il était toujours là, à m'observer. Mais en tout cas j'avais déjà pleuré et je n'en avais pas honte. Mais je me demandais si Dakota avait pu jusqu'à présent. Se laisser aller alors qu'elle doit être forte pour nous ... Il y a peu de chance qu'elle s'est donnée l'occasion de se lâcher, de faire son deuil. C'est de notre faute et la rejeter maintenant serait cruel. Alors nous la laissons faire, nous la laissons pleurer. Je garde ma main dans la sienne, je lui caresse le dos de ma main libre pour lui montrer que je suis là, mais je ne dis rien. Qu'avais-je à dire ? "Ca va aller ?" Mais était-ce vrai ? Non, non ça ne va pas aller, comment ça pourrait ? Dallas n'est plus, comment ça pourrait aller ? "On va s'en sortir ?" C'est pareil, ce n'est qu'un mensonge, je suis coincé dans un tunnel sombre où aucune lumière ne filtre nulle part. Non, je préfère me taire, c'est mieux pour nous. Je ne veux pas donner des paroles réconfortantes qui n'auront aucun sens pour moi. Je ne veux pas donner de l'espoir là où je n'en vois pas.

AVENGEDINCHAINS
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And now I just sit in silence sometimes quiet is violent

Pleurer, montrer la véritable nature de nos émotions. Sentir, réellement cette douleur. Incapable de la contenir plus longtemps. Tomber, ne pas être capable de se relever, se montrer forte. Enfin. Une larme, deux larmes, un torrent de petites perles dans tes yeux. Brouillant ta vision. Rien n’avait pu te rendre émotive depuis sa mort. Les avoir eux, tout les deux auprès de toi. Réunie malgré les bas que vous viviez. Silence de leurs bouches, sanglots résonnant sur la plage. Des bras t’entourent, tes jambes se replient sur elle-même. Tu n’avais plus la force. Tu n’étais pas la plus forte comme tu t’étais toujours laissée croire. Tu étais fragile, une poupée de porcelaine qui tentait de se faire aussi forte que celle de chiffon indéchirable. Une figurine dont certains morceaux s’étaient abîmés. Fracturé par le temps, par les épreuves. Incapable de montrer ton habituel sourire, d’être une douceur incarnée. Incapable d’être présente pour eux. C’était à ton tour d’avoir besoin d’eux. Ton visage enfouie dans le cou d’Alaska, les goûtes d’eaux salés de tes yeux coulant sur elle.

Le déchirement de ton âme avait lieu maintenant. Le déni se terminait. Le choc, les tentatives d’être forte pour eux. C’était fini, tu n’en était pas capable. Sans les deux autres parties de ton âme pour t’accompagner, tu ne pouvais pas continuer. Tu avais besoin d’eux. La semaine avait été si difficile. Se montrer forte, faire semblant d’être capable de continuer. Retenir les larmes à l’intérieur, ne pas crier. Cuisiner, aller en cours, faire les courses, les travaux scolaire, continuer de vivre. Vivre, parce que tu n’étais pas morte. Tu avais survécu. Tu lui devait ça. Tu devais à cette partie de ton âme de continuer de vivre, parce que lui, il ne pouvait plus. Il était mort. Mort sous les décombres et vous n’aviez pu rien faire. Vous n’aviez pas pu le sauver, même si vous aviez voulu, il était mort. Rien à faire. Continuer de vivre. C’est ce que tu es persuadée qu’il aurait voulu vous voir faire. Maintenant, tu n’en était pas capable. Un temps d’arrêt, c’est de cela que tu avais besoin. Un temps pour vivre ta peine, ton deuil, crier de colère contre vents et mers. Un temps à travers les journées folles. Un moment pour s’arrêter et honorer sa mémoire. Pour vivre ta peine, ta douleur, le déchirement de la perte de cette partie de toi. Ton frère, ton meilleur ami. Tu avais besoin d’eux maintenant. Tu ne pouvais pas continuer toute seule. Sans Alaska et Utah, tu étais encore plus incomplète. Tu n’étais que l’ombre de toi, un zombie avançant sans but.

Ton visage enfouie dans le cou d’Alaska, tes jambes repliées sur toi, les sanglots ne s’arrêtent pas. Ta main dans celle d’Utah, la serrant. Un certain réconfort dans ce geste. Il n’aime pas être touché habituellement. Pourtant, cela faisait maintenant quelques fois que tu prenais sa main doucement. Aucune larmes n’avaient eux leur place depuis une semaine. Toutes les larmes retenues prenaient enfin leur place. La main d’Utah caressant ton dos, tu sens leur amour. Tu prends une grande respiration au travers des sanglots. Tu le sais au fond, tout ira mieux maintenant. Vous traverserez cette épreuve ensemble. Les larmes ne cessaient pas, mais ton sanglots se faisait mon grand déjà. Leur amour apaisait un peu cette blessure. Tu n’aimais pas pleurer. Les émotions négatives n’avaient jamais été ta force. Tu avais toujours été amour et douceur, sereine et forte.  
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Je n’avais jamais été à l’aise avec les pleurs, encore moins avec ceux sans fin, ceux qui venais du coeur, ceux qui venais de la douleur. Aucun de nous n’avais jamais réellement pleurer, jamais comme ça, parce qu’on se l’avais couler douce toute notre vie, parce qu’on avait toujours été choyés, chanceux. On avais une famille, une famille que l’on considérais comme la notre, sans demi-mesure. Une famille qui nous avais aimé, choyé, dorloté. Nous avions eu une vie de rêve, l’aventure, les rires, les sourires, un moment de vie sans fin. Nous avions toujours été chanceux. Les pleurs n’avaient jamais été au rendez-vous. On préférait rire, on préférait sourire. On avais été des dépendants au rire. Mais maintenant, je ne savais pas comment géré les sanglots sans fin de Dakota, je ne savais pas comment gérée sa douleur, gérée la mienne. Je n’avais jamais été très douée pour gérée mes émotions, je les cachais sous les rires, sous l’alcool, sous les sourires, les sarcasmes. Mais pour une fois dans ma vie, je ne voulais pas être l'égoïste, je ne voulais pas laisser tomber ceux que j’aimais parce que je n’étais pas confortable, parce que la douleur nous entourais tous autant l’un que l’autre. Parce que la mort nous enserrais dans ses bras, ne voulais pas nous quitter. Une partie de nous était morte dans les flammes et les débris, une partie de nous ne reviendrais plus, ne serais plus. Et tout ce que je pouvais faire, c’était de la prendre dans mes bras et attendre, espérant être capable de faire comme elle, espérant être capable de sortir de moi la douleur et la mort. Je n’avais pas été capable de faire autre chose que de sentir la mort me frôler, que de sentir le froid me parcourir. Je n’avais pas été capable de faire autre chose que de me laisser mourir dans l’alcool et la dope, dans le sexe et l’oublie. J’étais un déchet, une loque humaine. Dakota, elle, elle avais été un roc dans la tempête, celle qui ne flanchait pas, qui ne flanchait jamais.

Et pour une fois dans ma vie, je voulais être là pour elle, comme elle avais toujours été là pour moi. Demain, je retournerais sûrement à ma bouteille, à ma drogue, à mon envie d’oublier, aux lits d’inconnus dans le noir, à ma honte. Demain, je l’ignorerais de nouveau, j'agirais de nouveau comme si on ne se connaissait pas, comme si je n’avais besoin d’aucun d’eux alors que mon âme criais son besoin, alors que mon être ne voulais qu’eux. Mais je n’étais pas prête, je n’était pas prête à faire face à leurs douleurs, comme présentement. Je n’étais pas prête et au fond de moi, je me demandais si j’allais jamais être prête. Si je n’allais pas simplement les évitez pour le reste de ma vie. Parce que je n’était qu’une putain d’égoïste, je l’avais toujours été, je le savais bien maintenant, je le voyais bien. J’avais voulu me faire croire que j’avais une âme, que j'étais là pour les autres, que je me souciais d’eux autant que je me souciais de moi, mais je savais que ce n’était pas le cas, ce n’avais jamais été le cas. Et j’aurais du le voir depuis longtemps, depuis l’accident où j’avais été voir Shawn simplement parce que j’avais honte de moi, honte de nous. Parce que je ne supportait pas de voir mon erreur, encore et encore et encore, chaque fois que je le regardais, chaque fois que je croisais son regard. J’étais un être faible et égoïste, et j’aurais dû mourir au lieu de Dallas. Lui, lui il aurais tenu le fort, il les aurait aidé, il aurait été présent, il n’aurais pas laissé Utah s’enfoncer dans la drogue et la mort, s’enfoncer dans ses ténèbres et il n’aurais jamais laissé Dakota seule, il ne l’aurais pas laissé endurer tout ça par elle-même, il l’aurais aidé, il aurait enlevé un peu du fardeau de ses épaules. Mais moi, je n’était pas lui, je n’avais jamais été lui, je ne méritais pas de vivre à sa place, je ne méritais pas d’être là alors que lui gisait six pieds sous terre.
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Je suis un connard, je crois que c’est vraiment le terme qui me caractérise le mieux en ce moment. Je peux aussi dire que je suis égoïste, autodestructeur et défaitiste. Pour moi la vie est terminée, il n’y aura jamais plus de bonheur possible, nous ne pourrons plus jamais être heureux ensemble. C’est faux, au fond de moi je le sais, mais pour le moment mon idée fixe c’est que ça n’arrivera plus. Peut-être qu’au fond ça m’arrange de penser ça, au moins ça donne une légitimité à mon malheur. Si je pense que je ne pourrais jamais plus être heureux et pareil avec mes amies alors autant jouer les indifférents, les Cosette, les petits malheureux. Autant prendre tout ce qui me passe sous la main pour me faire oublier cette vie, cette tristesse, cette réalité et m’enfuir loin, très loin d’ici. Je cherche des excuses pour me détruire, je n’ai plus personne qui veille sur moi et qui m’arrête, alors j’en profite, comme un gamin inconscient. Sauf que je ne suis plus un gamin, j’ai 22 ans, il serait temps de prendre mes responsabilités, il serait temps de grandir. Mais comment le pourrais-je ? Je souffre du syndrome de Peter Pan, je refuse de grandir, j’aime trop la vie sans responsabilité et sans conséquences assumées.

Dakota a craqué, c’est certainement la première fois qu’elle le fait depuis le décès de Dallas. Nous ne lui avons pas laissé la possibilité de faire son deuil, elle a dû prendre au pied levé la place de Dallas pour nous tenir en vie, d’une certaine façon. Alors elle profite de notre présence à ses côtés pour se lâcher, lâcher prise, ouvrir les vannes et dieu qu’elle le fait sans hésitation. Une larme, puis deux, puis plusieurs et à la fin on se retrouve avec un torrent. Je ne peux la blâmer, elle est triste, comme nous, elle a le droit de le pleurer, comme nous. Mais c’est étrange et perturbant. Si elle ne reste pas notre roc, comment va-t-on faire pour avancer ? Comment va-t-on faire pour tenir ? C’est purement égoïste de ma part, mais j’ai bien dis que j’étais un connard, ce n’est pas pour rien. Elle pleure, la tête réfugiée dans le cou de Ska et je suis presque jaloux de cette proximité. J’ai l’impression que cela fait une éternité que je ne l’ai pas prise dans mes bras. Mais nous nous évitons, c’est donc normal. Nous sommes deux idiots dans cette histoire, nous nous repoussons mutuellement alors que nous devrions rester souder. Au lieu de nos porter vers le haut, nous nous enfonçons mutuellement dans le fond. Ça finira par cesser, un jour, j’ignore juste quand.

Dakota se calme lentement, elle pleure toujours mais on sent que le plus gros est passé. J’ai dû mal avec tout ça. Je reste parce que c’est elle, mais je pense déjà au moment où je vais retourner à l’intérieur. Je vais prendre une douche et ensuite je vais m’enfermer dans ma chambre, comme à mon habitude, pour me défoncer. Pas de modification ce soir, pas d’exception à cette nouvelle routine que je me suis créé. J’aime les filles, mais je ne peux pas faire plus, je suis au maximum. J’espère qu’elles ont apprécié ce moment parce qu’il va s’achever. Je suis cruel, parce qu’elles souhaiteraient peut-être qu’on reste ensemble, exceptionnellement, mais je n’en ai pas envie, pour être honnête. J’ai tout donné, je suis à mon maximum de mes capacités pour le moment. Ça changera, je redeviendrais lentement celui que j’ai toujours été et je leur offrirais de nouveau tout mon amour, mais pas pour le moment. Pour le moment je me racle la gorge avant d’enfin ouvrir la bouche "Je vais aller prendre ma douche..." Dis-je simplement, tout en déposant un baiser sur la main de Dakota. Je ne peux pas faire mieux, même m’excuser est au dessus de mes forces. Alors je me contente de me lever et de me diriger vers la maison pour m’enfermer dans la salle de bain, le coeur lourd et serré. Je me déteste tellement.

AVENGEDINCHAINS

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Pleurer, laisser les larmes couler. Laisser le mur tomber. Montrer ta vulnérabilité, ta fragilité. Celle que tu avais cachée depuis sa mort. Pourtant, ta peau de satin, ton corps frêle avait toujours semblé fragile, prêt à briser si tu avais osée les vagues. Peut-être était-ce pour cela que tu avais peur des vagues, de l’eau. Tu t’étais montrée forte assez longtemps. Tu pouvais te montrer tel que tu étais. Triste, brisée. Comme eux en plus d’être humaine. Une simple humaine fragile encore plus. Emplie de douleur, le cœur brisé de sa mort. Il te manquait tant. Si Alaska et Utah étaient si proches, toi et Dallas aviez complété le tout. Plus proche que tout et la mort vous avaient séparés. Votre famille ne serait plus jamais la même. Toi qui avait toujours jouée à la maman, Dallas au père et Alaska et Utah que vous aviez ramassé dans tout leurs états. Il ne reviendrait pas, le ne te consolera pas sur la plage. Il était cendre, il était débris, il faisait partit des flammes. Il n’était plus présent ici, il était dans le plan astral. Maintenant, c’était Alaska qui te serrait dans ses bras. C’était Utah qui tenait ta main, caressant ton dos. Tu étais un roc, un roc qui à force de se faire frapper pas les vagues s’était effrité pour se briser.

Tu lâches prises. Tu n’es pas lui. Tu ne seras jamais lui. Tu es incapable de le remplacer, de prendre sa place. Tu n’es même pas l’ombre de cette partie de ton âme. Tu es une personne complètement différente. Une femme pleine d’amour et de bonne volonté, mais incapable de prendre la place d’un autre être humain. Tu n’es pas Dallas. Tu es Dakota.  Tu n’as pas pris une seconde pour toi, pour pleurer, pour sentir la peine en toi. Tu t’es occupée, t’oubliant toi-même, parce que pour toi, il fallait que les deux autres parties de toi prennent du mieux. Il fallait qu’eux au moins aillent mieux pour que vous puissiez tous vous en remettre.

Le calme, tu redeviens ton calme habituel. Tu ne peux pas te permettre de pleurer des heures, tu ne peux pas tomber complètement. Tu dois quand même te relever, t’occuper d’eux. L’égoïsme ne fait pas partie de toi, tu te donne complètement, corps et âme. Ils sont toi, ta famille, une petite partie de lui aussi. Tu t’occupes d’eux, tu t’occupes. Si tu t’arrêtes, c’est les larmes qui reprendront le dessus. Ça tu le sais. Et tu ne peux pas te le permettre.
C’est ainsi, tu te décolles d’Alaska. Tu les regardes. Quel bien cela fait de laisser quelques larmes couler, de les avoir à tes côtés, même si ce n’est qu’un instant. Tu sais bien que cela ne va pas durer. Tu l’entends se racler la gorge et ouvrir la bouche. Prendre une douche. Tu le regardes. Il pose un baiser sur ta main. Tu rougis un peu, lui souris. Comme cela faisait longtemps que tu n’avais pas souris. Une éternité pour toi qui avait toujours eux le sourire aux lèvres. Il se lève. Tu le regardes s’éloigner. Tu te retournes, regarde Alaska :

« Tu veux rester ici encore un peu avec moi? »

Tu lui offres. Offrir un moment juste à vous deux. Un moment où vous pourriez parler, ou ne pas parler. Regarder l’océan, cet étendue d’eau qui est pour vous une habitude. L’eau qui avait toujours été présente dans vos vies. Ta peur, son premier amour.
.  
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Un instant, alors que j’entends les vagues s’écraser contre le sable, le vent sifflant, rageant, ses larmes se séchant, un instant, elle se calme. Et je ne le lui avouerais probablement pas, je n’en serais pas capable, mais ses pleurs, ses larmes, ils me mettent mal à l’aise. Je ne sais pas comment réagir face à la douleur des autres, face à une douleur que je ne fais qu’éviter, noyer dans l’alcool et la drogue, le sexe et l’abus. Et je le vis partir, mon regard se portant sur son dos alors qu’il s’éloignait, de moi, de nous. Et au fond, je le savais que jamais on ne retrouverais notre amitié d’antant, cette relation à tout casser qui nous donnais des ailes, qui nous rendait unique. Ce lien qui nous unissait sans que l’on ai jamais réellement essayer, ce lien que l’on pensait incassable, au fond il était bien fragile, aussi fragile que nous, alors que nous étions incapable de ne pas s’écrouler dans la mort, dans la haine, dans la douleur. Je le regardais, et une part de moi lui en voulais, le jugeait autant qu’elle se jugeait. Notre égoïsme, notre insensibilité, alors que nous l’as laissions seule avec sa douleur, seule avec elle-même. Elle traversait la même chose que nous, mais c’était pour cet exact raison que je m’éloignais, que je claquais la porte sans rien dire, sans mot. Je voulais être seule avec ma douleur, c’était plus facile de l’oublier, de sombrer dans la déchéance au point que plus rien n’existait. Dans la drogue, l’alcool, le sexe, au fond, je me sentais unie, complète, l’espace d’un instant arrêter dans le temps, un millième de seconde, juste assez long pour chercher le nouveau buzz, chercher la prochaine bagarre, le prochain coup, la prochaine drogue. Juste assez long pour que l’atterrissage ne soit que plus douloureux.

Je la fixais un instant, laissant la question planer dans l’air salin, une partie de moi à envie de lui dire oui, de rester un peu plus, de me sentir chez moi un peu plus longtemps, mais je ne pouvais pas, j’étais incapable de rester, incapable de voir sa douleur, de sentir sa peine, de la toucher et de voir Dallas dans ses yeux. Incapable de la voir elle sans le voir lui. Incapable de voir autre chose que la mort, que la haine, que la douleur, que la peine. Je voulais pouvoir la toucher, lui dire que tout allais bien aller, que j’étais désolé, mais j’en était incapable. Je me levais, passant ma main une dernière fois dans ses cheveux et je partit. Sans un mot, sans un son. Je ne pouvais pas, je sentais déjà l’alcool se dissiper de mes veines, je sentais la drogue s’échapper de mon système, je sentais ma douleur revenir au galop. Je ne pouvais pas l’affronter, pas maintenant, pas tout de suite, au même titre que je ne pouvais pas affronter les vagues, que je me tenais loin de ma planche, de mon être, j’éloignais tout, je voulais oublier, je voulais plonger dans cette douce abysse sans fond et ne plus m’en relever.
© GASMASK


FIN.
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