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 Let the big boys play the game (Azlet)

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Let big boys play the game
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Azraël ✧ Hamlet
J'ai pas oublié la dernière fois que j'ai mis les pieds dans ce bar. Ambush, qui portait son nom comme Santa Klaus sa barbe. On ne peut pas dire que je déteste l'endroit, la lumière vacillante, les poivrots au regard noir, et ceux qu'on sait être des créatures assoiffées de sang. On pourrait tout aussi bien l'appeler le « bar à djinns », autant que ça me concerne, à la vue de toute la racaille qui y passait son temps. Mais ce soir, l'endroit semblait sûr. Ou du moins aussi sûr qu'il pouvait être compte tenu de l'heure tardive et du monde réuni autour des tables bancales de l'établissement. Le truc, avec les djinns … On pourrait croire qu'on est tous super potes parce qu'on sert dans la même branche, mais on doit être sans aucun doute les moins solidaires de tout l'univers. Selon notre magicien, bien entendu, mais soyons honnête, vous avez déjà rencontré un djinn qui avait autre chose à foutre que sa gueule ? Moi pas encore, et je m'inclus dans le lot. Alors quand un djinn en croise un autre, c'est un peu le calcul rapide de ce qu'on a à perdre et à gagner, en prenant en compte les vœux des magiciens, leurs ambitions, et notre propre ambition – pour la plupart, je vous le donne en mille, être renvoyé d'où l'on vient ou pouvoir posséder son propre magicien, tout neuf tout beau pour bouffer de l'humain, même si ce facteur là me tente pas des masses … Non mais vous avez vu Tobias ou pas ? Plutôt crever que me laisser dominer par un gosse. Enfin bref, en parlant de Tobias, il a totalement disparu de la surface de la Terre, je sais pas si sa carcasse s'est faite allumer, mais je l'ai plus revu depuis cette altercation ici même, y a quelques mois. C'est en partie pour ça que je suis venu ce soir … En petite partie, le plus gros étant parce que j'ai envie de boire, ça diminue la douleur du corps terrestre dans lequel je suis obligé de passer mes journées. Mais si je peux récolter deux trois informations sur mon vieil ami maléfique, je vais pas me gêner. A bien y réfléchir, je crois même savoir pourquoi il s'est barré. Cette espèce de chasse à l'homme qui dure en ville a dû faire peur à son Jesse. A sa place, si je bouffais de la chair humaine, j'en serais pas moins en train de flipper pour savoir si je vais pas finir avec une balle dans le crâne. Enfin … Façon de parler, j'ai pas grand chose à craindre d'une balle quand je peux me transformer en fumée. Mais ça ne fait pas vraiment du bien non plus.

Je profite d'être plongé dans mes pensées pour m'asseoir au bar et commander un whisky. J'en avais jamais bu, en vérité, je tournais plutôt au rhum mais je parle d'une époque bien trop lointaine pour que même moi je m'en souvienne. En arrivant ici, j'ai découvert tout un panel d'alcools qui, très franchement, n'est pas forcément terrible. Je reste donc dans les basiques, à observer tout ce qui m'entoure. Enfin, pendant les cinq premières minutes. En vérité j'en ai pas grand chose à foutre, il pourrait se passer n'importe quoi que ce serait pas mon problème majeur. Alors je me contente de fixer mon verre, comme s'il allait soudainement se mettre à déblatérer des discours philosophiques. Mais même ça, ça risquerait de pas me surprendre vu tous les trucs vraiment louches qui se passent dans cette ville. On commence par la fille assassinée, j'y étais, et c'était pas joli à voir. Tout le monde se pointait du doigt, les djinns en tête de file, à essayer de savoir qui de leurs compatriotes avait mis en danger le Secret. Même nous, les esprits, on rigole pas avec ça. Puis y avait tout le reste, cet endroit était le berceau du surnaturel, ça aurait presque pu être flippant. Et qui disait surnaturel disait chasseurs. Il y en avait partout, c'était un fait, mais à Bray … Une vraie plaie. J'en avais connu , des chasseurs. Des bons, des moins bons, ceux qui finissaient leur tête plantée sur une pique et ceux qui arrivaient à s'en sortir vivants. Mais jamais en si grand nombre.

Finissant mon verre, j'en recommande un presque aussitôt. C'était mon jour de congé, d'après mon magicien. J'en avais plutôt beaucoup, en vérité. Soit il m'envoyait chercher une babiole chez le magicien Machin, soit tuer l'animal de compagnie de la sirène Truc … Je sais pas trop à quoi il joue mais je l'attends au tournant. En attendant, je bois, en espérant que ça fasse disparaître totalement la douleur que je ressens dans chacun de mes os. C'est un peu trop demandé mais on espère que le Seigneur m'aime plus que les autres, pas vrai ? Le tintement de la porte se fait entendre. Je ne savais pas qu'ils avaient une sonnette, c'est plutôt mignon, considérant que cet endroit est pas vraiment une boutique de souvenirs. Je ne m'en préoccupe pas vraiment, jusqu'au moment où je sens que quelqu'un s'est assis non loin de moi. Si on essaie de me faire la conversation, je commets un meurtre. Ou pas, mais putain, moi qui pensait être tranquille …  
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Azraël ✧ Hamlet
Première journée dans la peau d'un flic. Mon dieu qu'elle blague. Moi, flic. On me l'aurait dis il y a quelques années, j'aurais beaucoup ri. Heureusement que tout ça n'est que fictif, sinon vous imaginez dans quelle merde seraient les habitants de Bray. Au fond moi je m'en torche, mais eux kifferaient pas trop, il faut bien l'avouer. Je dis que c'est fictif parce que je ne suis pas un vrai flic ... enfin aux yeux des autres j'en suis un, mais c'est monté de toutes pièces, tout à été truqué pour que je m'infiltre au poste de police afin de récupérer un maximum d'informations sur l'affaire de ma soeur. Je pensais que cette mascarade ne durerait que quelques jours mais je me rends compte que ça va être plus compliqué que ça. En tant que nouveau, on me trimbale un peu de partout pour me présenter au reste de l'équipe, on me parle des affaires en cours, des tâches que j'aurais à accomplir. Heureusement que j'ai vécu à Bray sinon je suis persuadé qu'on m'aurait fait visiter la ville afin que je me familiarise avec mon nouvel environnement. Je sens les regards posés sur moi, personne n'y croit ou plutôt ils n'arrivent pas à y croire. Souvent arrêté, toujours relâché, ma famille - les Blackwood en général j'entends- a de l'influence et heureusement pour nous sinon je serais incarcéré depuis longtemps. Ils pensent tous à une blague de mauvais goût, à une grosse farce et je ne peux que les comprendre, je penserais la même chose à leur place. Ils ont passé des coups de fils, pour voir si je disais la vérité, par chance leurs appels ont été redirigé vers mon petit frère qui leur a balancé que des conneries pour qu'ils arrêtent de chercher et qu'ils croient à cette histoire. Suspicieux mais bien obligés de m'accepter, ils ont battu en retraite un peu trop facilement à mon goût.

J'aurais aimé trouver un dossier au nom de ma sœur dans les archives avec toutes les informations dont j'aurais besoin mais à son nom, il n'y a quasiment rien. Le rapport du légiste, une ou deux fibres inconnues et c'est à peu près tout. Tout ça pour ça ? Ils sont sérieux ? L'enquête est restée au point mort et les connaissant, ils ne se sont pas franchement foulés. Certains sont des êtres magiques, traqués par les miens, ils n'ont aucune envie de nous aider, c'est compréhensible. Mais franchement, j'aimerais leur éclater leurs sales tronches les enfoirés … Dépité, je me rends à l'évidence que si je ne fais pas l'enquête moi-même, personne ne la fera à ma place. Du coup je me dirige vers le bureau du Capitaine pour lui demander une « faveur ». Il connait ma réputation de casse-couille de premier ordre, il sait que quand j'ai une idée en tête, je ne la lâche pas si facilement. Il sait que pour se débarrasser de moi, il acceptera ma demande « Ok Blackwood, vous pouvez rouvrir le dossier de votre sœur en parallèle de vos enquêtes en cours mais attention, que ce soit bien clair, ce sont les enquêtes en cours qui sont votre priorité, vous ne bosserez sur celle de votre sœur que durant vos temps libre, compris ?! » Il me déteste, je le vois, je le sens, toutes les fibres de son corps me rejètent et moi ça me fais marrer. Détestes moi tant que tu veux gros lards, j'aurais le fin mot de cette histoire et il se pourrait que je passe chez toi un de ces 4 pour te faire payer ton non professionnalisme. Ma sœur méritait autant que tes affaires en cours de trouver le repos, mais t'as préféré fermer les yeux sur l'incompétence de tes hommes. Il faudra le payer tôt ou tard, créature ou humain … J'esquisse un sourire satisfait « Ok Boss, c'est vous l'chef ! » Lui répondis-je en me foutant ouvertement de sa gueule. Il aimerait m'éclater ma petite gueule contre le bureau, me braquer son arme sur la tempe et tirer. Il rêverait de me botter le cul et de me virer et de son bureau, et de son commissariat, mais il ne le peut pas, alors il me dit juste de dégager et j’obtempère, j'ai eu ce que je voulais. Je profite du reste de la journée pour me pencher sur leurs putains d'affaires en cours. Je découvre qu'un gros taré a massacré une gamine devant tout le monde … Le meurtre a de la gueule, je vérifierais quand même que Balthazar n'y est pour rien, il aime parfois à fanfaronner, ça pourrait lui ressembler. Seulement si c'est lui ça veut dire qu'il serait arrivé avant nous à Bray et ça, j'en doute fortement. Mais bon, il vaut mieux vérifier les tarés qui sont déjà dans nos entourages avant de chercher ailleurs, non ?

Je finis mon service et au lieu de rentrer, je décide de m'arrêter dans un bar où j'avais l'habitude d'aller quand j'étais encore à Bray. Parfait pour trouver des proies, j'adore. Je vois que rien n'a changé dans le coin, ni la populace qui s'y rend, ni le tenancier, ni même la déco … J'esquisse un sourire sadique, je sais qu'il rêverait que je dégage, mais je n'en ai pas envie « Salut Bill … Bob … Bref, j'm'en branle de ton nom … ça faisait longtemps hein ?! Pas assez à ton goût j'suppose ... » Lui dis-je en le charriant. Il me hait, du plus profond de son être, je le sais, je le sens. Mais ça ne m'empêche pas de m'asseoir à son bar, satisfait de l'effet que je lui procure et de lui demander « Un Bourbon ... » Un type se trouve à mes côtés ou plus précisément c'est moi qui me trouve à ses côtés. Qu'est-il ? Un humain lambda ? J'ai un doute mais sait-on jamais … « Sale journée ?! » Lui demandais-je sans préambule.
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Azraël ✧ Hamlet
Je sais pas d'où m'est venue l'idée d'une soirée tranquille. Dans une ville comme Bray, on devrait pas s'attendre à ce genre de choses, surtout pas le soir dans le bar le plus mal fréquenté de toute la ville. Mais que voulez-vous, je suis un grand naïf et pour une fois, j'avais l'espoir de pas me tromper totalement. Pour une fois que l'autre con d'Eldarion m'envoyait pas à droite et à gauche comme si j'étais sa bonniche, il fallait que je tombe sur quelqu'un qui avait envie de parler. J'ai rien contre les humains, attention. Mais avec ma perspective de djinns qui a vu s'élever les pyramides d'Egypte, une vie lambda est un grain de poussière. J'ai assez de recul pour savoir que lorsque je serais invoqué de nouveau, ce bar, ces clients, ce tenancier … Tout aura disparu depuis longtemps. Alors je m'attache pas vraiment aux détails, aux gens, à leur personnalité, à ce qu'ils désirent … Parce que ça ne veut strictement rien dire, je n'ai qu'à cligner des yeux et tout aura disparu. Le temps fait beaucoup plus de ravages que moi, c'est u n fait. Mais je peux pas vraiment l'expliquer comme ça hein, c'est pas un truc qu'on crie sur tous les toits. Va dire que t'es une créature millénaire et du jour au lendemain t'as tous les chasseurs au cul, parce que tuer un djinn qui a vécu, c'est comme gagner un Oscar, ils en rêvent tous et peu y arrivent. J'ai jamais vu une ville avec autant de surnaturel faire autant profil bas. On aurait pu croire qu'elle était remplie seulement d'humains, si on savait ni sentir ni voir, mais ce n'était même pas le cas. Il y avait eu un temps où les massacres se faisaient en pleine rue, et pas au fond des bois … Tristesse et nostalgie. On pourra dire ce qu'on veut, et je pourrais le nier aussi longtemps qu'il me plaira, on a eu du fun avec Anna et Tobias, ça oui. Mais bon, les bonnes époques ont une fin, et celle là en particulier.

Il y avait toujours eu des chasseurs. Des âmes qui savaient pas trop quoi faire de leur temps libre et qui avaient décidé de se mettre à chasser tout ce qui ne leur ressemblait pas. L'humanité ne changeait pas, c'était un fait. Toujours à massacrer ceux qui ne pensaient pas comme eux ou qui n'avaient pas exactement les mêmes caractéristiques. Ces hypocrites, à croire que tout doit rouler comme ils l'entendent et pas autrement. S'ils savaient comme ils ont tort... Ce n'est pas en tuant un lapin qu'on pourra tuer un loup. Mais étrangement, cette époque était bien loin d'être celle que j'avais connu. La peur se sentait à des millions de kilomètres. Peut-être à cause de cette nana tuée sur la place, j'en sais rien, mais ce que je sais c'est que personne n'ose sortir au grand jour. C'en est presque décevant, de devoir se cacher. J'aime pas spécialement ça, mais j'ai un certain instinct de conservation, m'voyez ? Notamment vis à vis de mon connard de magicien, qui préfère « faire profil bas ». Il aurait dû invoquer un djinn de niveau un, il aurait pas eu ce problème, ils sont cons comme leurs pieds ceux là. Mais moi ? Ça fait trois mois que je suis là et j'ai pas fait un truc sympa et divertissant depuis, c'est limite quand même non ? C'était le problème quand tous les adolescents se mettent à jouer au sorcier sans rien y connaître. Ils finissaient par me faire perdre mon temps et mon énergie. Parce que c'est bien sympa d'être sur Terre mais visualise des crampes partout dans le corps à chaque minute et t'auras à peu près la sensation d'un trop long séjour dans ce plan ci pour un djinn. Pas cool hein ? Merci bien jackass.

Fin bref je te dis ça parce que le mec qui vient de se poser à côté de moi sent le chasseur à plein nez. Je peux pas en être sûr, je suis pas un super héros, mais y a de grandes chances. Quand je dis qu'il m'arrive que de bons trucs à moi, je mens pas. Mais bon qu'est-ce que tu veux que je fasse au bout d'un moment ? Je vide mon verre, en appelle un second, qui ne tarde pas. La question du brun à mes côtés me fait sourire. Si seulement … « Sale semaine disons. » Sale vie, sale année, sale magicien. Vie de merde, en somme. Quelle idée … 2016 c'était pas la joie, à tous les points de vue. Du coup se bourrer la gueule pour oublier semblait un super plan, ou pas si terrible que ça en tout cas. L'homme qui vient de s'asseoir à côté de moi semble pas des masses apprécié, vu la brutalité du barman à son égard. Encore un qui semble arriver à se faire des amis rapidement, c'est cool. Je suis tombé sur une perle. « Mais on vient pas ici si c'est pas le cas je suppose. » Le bar des âmes en peine, ou au moins de celles qui ne font plus l'effort d'essayer. C'était un bon slogan, j'essaierais peut-être de le refourguer au barman. « ça fait pas longtemps que t'es en ville non ? Je crois pas t'avoir déjà croisé. » Non pas que j'en ai spécialement quelque chose à foutre, en vérité. Mais bon, il a essayé de parler, je lui rends la politesse. Et puis … Peut-être que je pourrais confirmer mes doutes sur ses activités extra scolaires, qui sait.  
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Azraël ✧ Hamlet
Le tenancier n'était pas content de me voir, je l'exécrais. Pour être honnête, j'étais assez content du résultat, je n'aspirais pas franchement à devenir le client du mois, ni le meilleur ami de qui que ce soit. Je sais qu'on ne peut pas passer sa vie seul, mais qui a dis que j'étais seul au monde ? Ma famille m'accompagne dans mes périples et mes délires, ça me suffit largement. Bon pour être totalement honnête ce n'était pas complètement vrai, si vraiment ça me suffisais, je ne serais pas ce soir dans ce bar, je me serais acheté une bouteille en rentrant et je l'aurais bu, soit seul, soit accompagné de Balthazar. Mais me voilà, au milieu de ce bar un peu miteux, à chercher la merde à un type que je ne connaissais que de vu mais que j'adorais rendre dingue. Parce qu'au fond c'était moi ça, je criais haut et fort que je détestais tout le monde – ce qui en soit n'était pas totalement faux – mais j'étais content qu'ils existent, pour pouvoir me permettre de me défouler, de passer pour un bel enfoiré, rien que pour me conforter dans l'idée que j'étais une belle crevure. Comme ça je suis heureux, je peux rester sur mes positions et me dire que si Elle est loin aujourd'hui, c'est pour notre bien à tous les deux. Qu'elle ne mérite pas de vivre avec un c*nnard comme moi et que je me berce l'illusion que je ne l'aime pas, qu'elle m'a manipulé pour sauver sa famille et que notre histoire n'était qu'une grande mascarade. Au fond de moi, très très profondément enfoui, je sais que c'est faux, qu'elle n'est pas comme ça, mais je n'ai pas envie de laisser cette vérité m'éclater à la figure sinon son absence ne me sera que plus pesante et ça, il en est hors de question.

Je m'installe au bar, sans vraiment savoir pourquoi là plutôt qu'à une table. Je crois que j'ai envie de faire chier un peu le tenancier et aussi parce que j'aime bien cette place. D'ici je vois les gens rentrer et sortir, c'est une bonne position. Et puis il y a ce type à côté de moi. Il n'a l'air de rien comme ça mais ai-je l'air mieux ? Je ne crois pas. J'ignore ce qui « m'attire » chez lui mais j'ai envie de le faire chier un peu. Je ne vais pas raconter de la merde comme « son aura est différente de celles des autres », parce que c'est n'importe quoi. Ca ne veut rien dire, je n'ai pas le don de voir les aura des gens et encore heureux, ça me ferais chier. Non c'est sa gueule je pense, elle ne me revient pas. C'est aussi con que ça. Je commande un bourbon, j'adore cette boisson, je trouve ça classe, ça en jette. J'ai mis quelques temps avant de pouvoir boire mon shooter sans avoir envie de vomir ou sans faire une grimace de dégoût. Et oui, vous avez bien entendu, j'ai dû m'habituer à son goût avant de pouvoir commander ça dans les bars. C'est con, ça ne sert à rien mais ça en jette quand même plus qu'un verre de lait … Je lance une réplique bidon, lambda, passe partout, pour voir s'il mord à l'hameçon. Pas besoin de faire dans l'original, on n'est pas dans un film. Il me répond, ce qui est une bonne chose, ça enclenche une conversation. Très certainement sans intérêt mais qui aura pour conséquence de me permettre d'en apprendre un peu plus sur ce type. J'ignore si je vais apprendre ce que je veux mais je verrais bien où ça me mène. Parce que le boulot de chasseur c'est aussi ça, faire un peu d'investigation. Si j'écoutais Bal', nous nous contenterions de courir après des gens en espérant qu'ils sont des êtres magiques et puis voilà. Pourquoi se prendre la tête ? Classe non ? J'l'aime bien mon frère, mais il faut bien dire ce qui est, il est totalement siphonné du bocal. C'est une sorte de tueur en série qui se cache sous les traits d'un chasseur. Ce « job » lui permet d'avoir une excuse pour laisser sa folie éclater au grand jour. Moi ça ne me dérange pas, tant qu'il ne me poignarde pas dans mon sommeil, je supporterais sa folie, mais les autres … ils le brûleraient sur la place publique s'ils le pouvaient. « Dans ce genre de bar ?! Très certainement, il fout le cafard, mais bon quand on voit la tête de … George ? C'est un peu normal. » Je ne serais pas moi, j'aurais très envie de m'éclater la gueule contre le comptoir et je vois aux yeux du type derrière le bar qu'il crevait d'envie de le faire. Mais il ne le fera pas, je le sais, ce n'est pas dans sa nature de provoquer un chasseur, il tient trop à sa vie pour ça. Il sait que je n'attends qu'un écart de conduite de sa part pour l'empaler sur un piquet. « Wouhai on peut dire ça … J'suis parti quelques temps et me revoilà. » Une longue fuite de quoi … 4 ou 5 ans ? Un léger détail. De toute façon qui est-ce que ça intéresse ? « Azraël … Blackwood … et tu es ? » Les présentations ne sont là que pour que je récolte son nom pour faire des recherches sur lui et pour voir si mon nom de famille lui dit quelque chose. En général si tu n'es pas une créature magique, tu ne le connais pas, sauf si évidemment tu es originaire de Bray, dans ce cas là c'est aussi normal que tu saches qui on est.
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Azraël ✧ Hamlet
L'ironie, quand on pense que tu es un génie du mal, c'est que tout le monde croit ça normal de venir t'emmerder quand tu bois un coup. Qu'on sache ou pas que je suis un djinn ne fait pas beaucoup de différence, en vérité, j'ai pas une tête très avenante, plutôt le genre qui te dit «  tu vois pas que tu me fais chier ? » au lieu de «  viens prétendons se sociabiliser, tu veux pas qu'on discute de tout et de rien ? ». Non je suis pas le genre d'esprit qu'on peut invoquer juste pour se tailler une bavette. En général, et je dis bien en général, parce que les magiciens de ce siècle semblent plus cons et insouciants qu'avant, ce qui est fort dommage pour mon repos, on sait qui on invoque quand on prononce mon nom d'invocation. L'appellation « djinn » devrait d'ailleurs faire tilter, mais ça ne le fait malheureusement pas toujours, à mon grand dam. Eldarion, par exemple, il semble obnubilé par cette histoire de magie, a décidé de faire le grand garçon et dans l'affaire a perdu ses parents. Je veux bien qu'on se foute de ma gueule, mais quand je viens de me réveiller, je suis pas vraiment des plus patients. Et malgré ça, il me garde, pour me le faire payer, sans aucun doute, mais sans non plus de réels ordres. C'est exactement la même chose avec ce gamin qui semble vouloir à tout prix se prendre un coup de poing dans la gueule par le tenancier et dans la même mesure se renseigner sur ma personne. Y a forcément un moment, certainement avec le barman, je suis encore assez patient pour gérer un emmerdeur, où la situation va dégénérer. Et moi je me retrouve au milieu. Bon … Physiquement parlant, je suis assez mal barré pour appeler l'autre « gamin » alors qu'Anthony avait à peine vingt-six ans lorsque je l'ai rencontré et que donc je fais cet âge là … A quelques milliers d'années près. Mais pour moi, c'est un peu la même chose pour tout le monde. Ils sont tous trop jeunes, je leur survivrais de toute manière, que tu fasses des efforts ou pas. Je pourrais survivre à cette ville, et même à ce monde, avec un peu de chance y aura plus personne pour m'invoquer alors. Je ne sais pas vraiment si c'est l'équivalent de la mort ou d'une paix éternelle. L'un et l'autre ne se rejoignent pas, selon moi.

Après m'être fait resservir, je bois d'une traite mon verre. Il faut que je calme la dose, Mon corps est assez robuste pour que je tienne l'alcool assez bien, mais il ne faudrait pas que je repousse mes limites au maximum, on ne sait jamais. Je ne sais vraiment pas quoi répondre, ses querelles personnelles ne m'intéressent vraiment pas, mais pourtant, j'élève la voix. « Encore un peu et on penserait que t'as tué sa femme, vu le regard qu'il te lance. » Ce qui le poussait à se mettre un peu plus sur ses gardes. On ne sait jamais qui est quoi dans cette ville de fou. Un humain un peu trop haineux ou une créature avec un instinct conservateur ? Le problème de Bray était qu'encore plus qu'ailleurs on ne pouvait se fier à ce que l'on voyait. Si je pouvais sentir les tritons et les sirènes à des kilomètres à la ronde, ce n'était pas spécialement le cas des autres espèces, je pouvais facilement passer à côté des métamorphes, par exemple. Avec un soupir, je bus une gorgée de mon verre de nouveau plein. Je vais aller doucement sur celui-là, la douleur de mes muscles commence à se calmer, c'est une bonne chose. « Je vois. T'as vu du paysage ?» On pouvait sans doute dire que j'étais un expert en terme de voyages, j'ai jamais été invoqué deux fois au même endroit. Enfin … Une fois à Constantinople et plus tard à Istanbul, ça doit compter sans doute pour la même ville … Mais c'était l'unique fois. Si je pouvais choisir mon environnement préféré, je dirais l'Egypte. Mais je l'associe bien trop à des souvenirs heureux, si peu en ais-je.

Blackwood … Son nom me dit quelque chose, mais sans sonner d'alarme non plus. J'ai dû l'entendre sans y prêter attention, ça ne fait pas très longtemps que je suis arrivé et c'est pas comme si connaître les locaux m'intéressait vraiment. Mais son prénom me fait sourire. « Anthony Strokes. Un nom plutôt commun comparé au tien, je le crains. » Strokes devait être bien placé en Grande-Bretagne dans le classement des noms les plus utilisé. Mais ça m'arrangeait. J'ignore pourquoi le prénom d'Anthony est sorti. Peut-être parce que celui d'Hamlet était un peu trop synonyme d'inventé, peut-être parce que j'essayais un peu de me mettre à la place de mon sauveur … Même s'il était mort deux cent ans plus tôt.  
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Azraël ✧ Hamlet
Pourquoi je m'en prends au tenancier ? Parce que j'aime pas sa gueule, pour être totalement honnête. Je pourrais aller ailleurs, c'est évident, mais c'est ici que j'ai souvent trouvé nos proies alors pourquoi se fouler à aller voir ailleurs ? L'alcool est le même que partout ailleurs, l'ambiance est médiocre, comme partout ailleurs et en prime je peux me défouler sur ce pauvre type, à lui foutre les jetons sans raison apparente sauf une envie profonde de faire chier mon monde. Que demandait de plus ? J'aime voir la peur et la haine se mêler dans son regard et je sais pertinemment que si un jour, il pouvait m'embrocher le cœur, il le ferait sans hésiter. Mais ce ne serait que justice, au fond je ne lui en voudrais même pas. Si j'en ai moi-même l'occasion, je ne me gênerais pas donc pourquoi lui reprocher quelque chose que moi-même je ferais sans hésiter. Je délaisse le tenancier – pour son plus grand plaisir – pour me tourner vers le type à côté de moi. Lui c'est pareil, en soit je n'ai aucune raison de le faire chier et pourtant, il va devenir ma prochaine cible. Il faut croire que l'ennui n'est pas bon pour moi et qu'il faut constamment que je sois en action. Il n'a rien fait, ni même rien dis pour mériter cet acharnement, mais je m'en tamponne. Il est là ce soir, ce sera sa seule erreur. Je perds certainement mon temps, je n'en sais rien, mais tant pis, au moins ça m'aura occupé une soirée, c'est déjà ça de bien. Demain au taff je serais fixé de toute façon. Je vérifie son nom et je vois ce que l'ordinateur me sort. Je ne prétends pas que ça suffira pour me faire dire qu'il est réglo, mais ça sera déjà un début. En tout cas ça m'éclairera un peu sur ce type.

« C'est peut-être le cas si ça se trouve... » Je balançais cette phrase sur le ton de la plaisanterie, avec une once de défi dans la voix. Je l'avais dis en regardant le tenancier, sourire carnassier sur le visage. Pour être honnête, je n'avais aucune certitude sur la question. Peut-être que je l'avais vraiment tué, on était à l'abri de rien. Si c'est une créature qui a croisé mon chemin en pleine chasse, je ne suis responsable de rien. Je ne vérifie pas les antécédents de mes proies, ni même leur identité ou si elles ont une famille. Tout cela me passe totalement au dessus. Alors oui, peut-être que c'était le cas. Je reprends un air plus sérieux et lâche du regard le patron du bar qui préfère s'éloigner de nous pour éviter de faire quelque chose qu'il pourrait regretter. Il pourrait cela dit, mais il vaut mieux pour lui qu'il ne me loupe pas parce que moi, je ne vais pas le rater. Le type à mes côtés me demande si j'ai vu du paysage. Je me contente dans un premier temps de hocher la tête pour lui confirmer que oui, j'avais vu du paysage. Je bois une gorgée de mon breuvage avant de poser le verre sur le comptoir et y répondre plus en détails. « Je n'irais pas jusqu'à dire que j'ai fais le tour du monde mais disons que je n'en étais pas loin... Et toi ? Tu viens d'où ? » Nous n'avons pas fait tous les pays, nous avons évité soigneusement ceux où se trouvaient des membres de notre famille et plus spécifiquement l'Ecosse. Hors de question de se jeter dans la gueule du loup. Je crois que c'était dans les pays en guerre qu'on s'est fait le plus de tune. La mort est reine et d'une certaine façon nous étions devenus la main armée de cette dernière. Oh bien entendu nous n'étions pas la seule cause de mortalité, ce serait nous donner plus d'importance et de mérite que nous n'avons réellement, mais nous avons fait notre part, on y a contribué comme on dit si bien. Aucun regret, aucun remord, c'est ce que nous sommes, des armes à tuer, pourquoi devrions nous avoir honte ?

L'homme à mes côtés finit par donner son nom. Anthony Strokes. Il n'avait ni un nom, ni même un prénom hors du commun ou rare. Etait-ce un signe ? Non je ne crois pas, certaines créatures se cachent sous ce genre d'identité passe-partout pour passer inaperçue. Elles pensent qu'on n'a pas compris la combien, pauvres naïves. Cela dit ce n'est pas non plus si commun que ça, Smith, Dupont, Martin, etc, que des noms communs dans différents pays. Strokes c'est répandu mais pas au point d'en être suspect. Sa dernière réplique me fait rire. Il était évident que mon nom à moi n'était pas commun. Je n'ai rien demandé, c'est bien mon nom de naissance, mais je le trouve classe. Parfois, quand je me réinvente une identité, je trouve quelque chose de plus passe-partout, histoire de voir ce que ça donne quand on rentre dans un moule. Mais je n'aime pas, ce n'est pas moi. « Les parents … ils sont persuadés qu'avec des noms originaux leurs enfants vont devenir des petits génies ou qu'ils vont avoir un grand destin ... » Lui répondis-je amusé. Mais j'aimais mon prénom, je le trouvais classe, l'ange de la mort, parfait pour moi. Ils avaient choisi mon nom en fonction de ma destinée, je ne pouvais que saluer leur imagination et leur logique. Je notais dans un coin de ma tête le nom d'Anthony.
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Azraël ✧ Hamlet
Je commence à me dire que c'est pas plus mal si l'autre est venu me parler. Ça m'empêchera de me poser des questions existentielles et de réfléchir à ma vie ou au meilleur moyen de me venger de ce petit con d'Eldarion. Non pas que je ne puisse pas faire plusieurs choses en même temps, mais au moins ça m'évite de "trop" y penser. Ou de penser que je suis hanté par mon passé. J'ai toujours été le type de djinns à être persuadé que j'étais sans coeur, je m'accroche pas, je suis un badass, purement et simplement. Mais au final je trompe tout le monde sauf moi, si j'étais vraiment comme je me décrivais j'aurais pas cette apparence là, pour commencer. Et pour le reste ... Je verrais pas Anna partout. Pourquoi cette salope me hante, j'en ai aucune idée. J'aimerais la revoir pour la renvoyer d'où elle vient avec les honneurs, mais au fond je sais que je me raconte des cracks. On essaie de s'en sortir, de survivre à d'autres, de se croire invincible, mais quand quelqu'un vous rentre dans la tête, djinns ou humains, ça vous empoisonne. Et j'ai choisi la pire de toutes, aucun doute là-dessus. Mais Bray ... S'il y a bien un endroit où ça m'étonnerait de voir se pointer sa tronche, c'est bien là. Elle a toujours été plus portée vers les pays slaves. Et l'Egypte, elle adore l'Egypte, sûrement à cause de sa première invocation. C'est qu'elle est nostalgique la petite. Mais bon, c'est pas comme si on pouvait choisir, on a pas de carte de souhaits dans le Plan Spirituel. Mais je devrais arrêter de me prendre la tête, je deviens nostalgique, j'aime pas ça.

Je reviens donc sur mon interlocuteur qui continue de jouer à qui cédera en premier avec peut-importe-son-nom qui tient le bar. Je souris, un peu las, face à sa réponse. " Que ça le soit ou pas, ce serait sympa d'éviter la fermeture du bar, ce serait con de devoir en trouver un autre." Leurs histoires, j'en ai rien à foutre, mais qu'ils gâchent pas l'un des seuls endroits où j'aime me rendre, je pense que c'est pas trop demandé. Mais le brun finit apparemment par renoncer à faire sortir l'autre de ses gonds, et décide de venir me parler à la place. C'est sans doute légitime après ma demande, j'en sais rien, il a peut-être cru que je lui lançais une perche, va savoir. M'enfin, tant pis pour moi et tant mieux pour la paix dans le monde. Il commence à me parler de ses voyages, je peux pas trop me plaindre, je lui ai posé la question. Un voyageur ... Ca ne m'étonne qu'à moitié, ce genre de mecs reste jamais bien longtemps au même endroit, principalement parce qu'en l'espace de cinq minutes il peut se faire détester par l'ensemble de la pièce, alors se mettre à dos toute une ville doit pas être bien difficile. Je sais pas trop quoi dire quand il me retourne la question par contre ... Anthony était anglais, d'une partie reculée de l'Angleterre, je me souviens juste d'une forêt, d'une campagne et de sa cabane au milieu des bois, rien de bien particulier. "Je viens de Londres, mais j'ai pas mal voyagé au fil des années, notamment en Chine et en Egypte." Ouais, je pouvais pas lui dire que si je devais choisir un lieu de naissance, ce serait la Chine, première invocation et tout le bordel. J'ai pas tellement la gueule d'un chinois et inventer une histoire bidon non tirée par les cheveux est déjà assez pénible. Mais il y avait une chose de vrai dans tout ça. J'aime voyager. Rester trop longtemps au même endroit ne me plaît pas, c'est un fait.

Je connais pas vraiment ce mec, mais on peut dire que son nom laisse une marque, on ne rencontre pas souvent de gens prénommés Azraël. Même jamais, en fait. Et Blackwood ... Ouais ça me dit définitivement quelque chose mais de toute manière ça me reviendra pas. Sans compter que c'est pas vraiment la chose la plus importante à retenir, pourquoi ça me dit un truc. Tout en buvant mon verre, je hausse les épaules. "Je peux pas te dire je les ai pas connu." Enfin, c'était un peu plus compliqué que ça si on regardait bien ... Ce n'était pas que je n'avais pas connu mes parents, c'est que je n'en avais pas. Ce serait drôle, des parents de djinns, un bébé djinn ... Mais non, en tant qu'entités malfaisantes on est déjà bien avancé dans l'âge lors de nos invocations et on a pas vraiment besoin d'apprendre à marcher, à parler ... Et manger ne nous est d'aucune utilité. "Il en est où ton grand destin du coup? Ils ont eu raison, tes parents?"  
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Azraël ✧ Hamlet
Serait-ce la fin du monde si ce rade fermé ? Je ne crois pas, peut-être un drame pour cet homme à mes côtés, mais un léger contre-temps à mes yeux. Ce n'est quand même pas le seul bar de la ville et certains sont largement mieux que celui-là. En fait le simple intérêt de ce trou à rats c'est qu'il est infesté de créatures et c'est le pourquoi de ma présence ici. D'ailleurs si je suis ma logique, l'homme assit à mes côtés doit en être une, ne reste plus qu'à déterminer quoi. Est-ce réellement important à mes yeux ? Bien sûr que non, en soit je m'en contre-balance totalement, je ne fais aucune différence entre un triton et un métamorphe, ils sont tous abjectes et répugnants, ils doivent tous périr par le feu … ou perdre la tête … ou je ne sais quoi encore. Mais cela devient important quand on veut se préparer correctement à la traque. Il faut quand même que je sache à qui j'ai à faire pour avoir les bonnes armes le moment venu. Toutes les créatures ne se tuent pas de la même façon, on ne tue pas un djinn comme on tue un tempestaire. Aucune créature à les mêmes capacités, ni les mêmes résidences, il faut donc connaître le terrain avant de s'y aventurer dessus. C'est quelque chose qui paraît logique et d'une simplicité enfantine quand on y pense mais qui, je peux vous le certifier, ne vient pas à tout le monde. Si je devais écouter Bal', je foncerais la tête baissée dans le tas et j'aviserais ensuite. Cela lui a déjà valu quelques ennuis mais croyez vous qu'il aurait appris de ses erreurs ? Non, pensez bien, il continue encore et toujours et je dois être constamment là, à passer derrière lui pour nettoyer le carnage ou sauver sa peau. Et après il se demande pourquoi il n'a jamais été le préféré de notre père … amateur … écervelé … fou ! « Ne soyez pas si terre à terre, ce n'est pas le seul bar de la ville à ce que je sache. Qu'aimez-vous donc tant dans ce rade ? La bière à le goût de pisse, il nous vend du bourbon de mauvaise qualité à un prix excessif et en plus on doit supporter son physique déstructuré qui est digne des grands tableaux de Picasso. » Je n'y allais pas de main morte avec ce pauvre bougre mais sincèrement je m'en contre-balançais totalement. Je ne suis pas là pour brosser dans le sens du poil l'égo du propriétaire. Il ne m'était d'aucune utilité. Son seul intérêt était de m'offrir des proies à volonté et ce, sans qu'il n'est son mot à dire. Je doute qu'il souhaite que je le remercie pour ça.

Je préfère oublier ce pauvre bougre pour me focaliser sur ce cher Anthony. Il m'intriguait, sans que je sache réellement pourquoi. Il me donnait la sensation d'avoir vécu bien plus de vies que nous tous réunis mais ce n'était qu'une vague impression, éphémère et volatile, j'étais tellement loin de m'imaginer qu'il pouvait être un djinn. Comment pourrais-je le savoir ? Je ne suis ni omniscient, ni devin, ni même voyant, je ne suis qu'un mortel, qui traque tant bien que mal les créatures de l'enfer pour les chasser de la terre. Je ressemble un peu à un sauveur, on devrait m'offrir le doux nom de héros, de sauveur, de saint, plutôt que de me traquer pour m'éliminer. Je ne comprendrais jamais ma famille, se noyant dans le mensonge, préférant vivre avec des oeillères pour se donner bonne conscience afin d'éviter de voir la vérité en face. Leur mission n'est qu'un mensonge, une façon de leur mettre une muselière. Ils ont été attaché et dressé par les créatures pour servir leur dessein et les protéger, c'est abject. Est-ce que je crois en Dieu ? Je l'ignore, je me demande seulement comment il peut laisser ces créatures sur terre sans rien faire pour nous aider. Ma foi est vacillante, mais celle de ma mère est entière. Elle prie pour mon âme, je la laisse faire, cela la rassure. Elle pense que je me suis perdu mais que je saurais retrouver rapidement le chemin de la croyance. Avec Sa trahison, j'ai perdu le goût de croire je pense. C'est plus facile de ne croire en rien. « L'Egypte n'est aujourd'hui qu'un pâle reflet de ce qu'elle était jadis. J'aurais aimé la voir du temps de sa Grandeur, quand elle brillait de mille feux. » Etrangement je le pense. Je m'y suis rendu et j'ai été un peu déçu de ce que j'y ai vu. Tous leurs plus beaux vestiges ont perdu leurs âmes, leur attrait d'antan. Ce ne sont plus que des cailloux, rien de plus. C'est triste.

Je finis mon verre et j'en recommande un nouveau. Je laisse Anthony m'apprendre qu'il n'a jamais connu ses parents et qu'il souhaite savoir où j'en suis de mon grand destin. Cette dernière phrase me fait sourire, si seulement il savait … « Jamais ? Et par qui as-tu été élevé ? » Question totalement personnelle, qui ne se fait pas de poser et certainement pas à un parfait inconnu mais cela ne m'arrête pas pour autant. Nous ne sommes plus des inconnus, nous connaissons nos noms, ça devrait suffire non ? Et puis n'est-ce pas ce que l'on appelle une « déformation professionnelle » ? C'est ridicule vu que je ne suis pas un vrai flic, mais je m'en balance, lui ne le sait pas. « Je m'en rapproche chaque jour un peu plus ... » Lui dis-je en lui glissant un clin d'oeil. Oh oui, chaque jour je me rapproche du tueur de ma sœur, je l'aurais cet enfoiré, je n'en ai aucun doute. J'y mettrais des années s'il le faut, mais je l'aurais, il ne pourra pas me fuir éternellement. Il y a une trace de lui, là, quelque part et je saurais la trouver, parole de chasseur.
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Azraël ✧ Hamlet
Il a pas tort le gamin. Ce bar est pas mieux qu'un autre, il est même sans doute pire que la plupart des bars de Bray. J'en fréquente d'autres, en plus de ça, celui tenu par les trois soeurs principalement. Je suis à peu près sûr que l'une d'entre elles est une oracle, d'ailleurs. Enfin, c'est une suggestion comme un autre, quand t'es aveugle dans cette ville, soit t'as des visions, soit t'as vraiment pas de bol. Je m'en fous, j'ai rien contre les oracles, ils nous occupent quand on est dans le plan astral. Y en avait une que j'aimais bien faire chier à l'époque mais je me souviens même plus de son nom. Elle a failli devenir folle, je me souviens l'avoir recroisé une fois revenu sur Terre, c'était assez drôle. Ce que j'ai pu lui dire comme conneries ... Enfin pas tout, mais des fois il me vient une haine assez spéciale envers les humains. My bad. Enfin bref, tout ça pour dire que Azraël, si c'est bien son nom, n'est pas totalement dans le fond concernant Ambush. Pourquoi ce bar en particulier et pas un autre? Je suis pas le genre sentimental, je pourrais dire que c'est là que j'ai bousillé la mâchoire de Tobias slash son ex magicien slash le putain de traître devenu wendigo et qui maintenant s'est barré on ne sait où, mais ça je m'en contrefous, je ressasse pas n'importe quel souvenir. Excepté quand ça en vient à Anna, je peux partir fou. Mais je vais pas lui dire ça à l'autre. Tu peux pas dire à quelqu'un que tu viens de rencontrer et dans le plus grand des calmes que t'as l'impression d'avoir croisé la grognasse qui t'a planté une multitude de couteaux dans le dos et que t'as pas vu depuis des siècles - littéralement des siècles - et que tu te disais que tu trouverais peut-être des infos parmi les ivrognes des environs. Je sais pas à qui j'ai affaire et pour ce que j'en sais avec ses questions et son air suffisant, y a de grandes chances qu'il soit un chasseur. Ce qui expliquerait bien les regards de haine, je connais pas vraiment le tenancier mais pour sûr le barman qui se tient à l'autre bout du bar est un wendigo. Je peux sentir son haleine de djinn à l'autre bout de la pièce. Je suis pas fortiche pour les autres espèces mais ma propre race ... Well, je pourrais même sortir son nom si je le voulais mais je m'en fous, le fait est qu'en vivant tous dans le même plan, on se mélange un peu, les djinns quand ils ne sont pas invoqués ne sont pas solides, pas une matière palpable. Comme l'air. Même si la comparaison est foireuse, t'as l'impression que c'est un ensemble, que c'est le même air partout. Bah non. Les djinns c'est pareil. Alors forcément quand on est invoqués, on sait reconnaître les personnes avec qui on a été aussi intime. " C'est pas le genre de bar où les gens viennent te taper la discute. Enfin en général. C'est plutôt appréciable ceux qui s'occupent de leurs affaires sans essayer de jeter un oeil dans celles des autres." C'est pas une attaque personnelle, ça me fait ni chaud ni froid pour le moment. Je suis pas le genre apeuré qui va se cacher dès que quelqu'un me cherche la merde, je tente la raisonnabilité et si ça marche pas je prouve que je suis en mesure de gagner le combat. En quelques millénaires j'ai failli y passer qu'une fois, et je vous le donne en mille, à cause d'Anna. That bitch. " Et je cherche quelqu'un qui serait du genre à traîner dans ce style de trou à rats. " Bon, ma pensée est peut-être un peu trop présente, je l'admets.

C'est pas vraiment ma faute, l'autre se met à parler de l'Egypte. La naissance de la bête, si c'était pas une belle coincidence. Okay je l'ai amené là-dessus mais il avait le droit de pas renchérir. Sa phrase me ferait presque rire, d'ailleurs. Je l'ai vécu au temps de sa Grandeur et globalement ... Non c'était plutôt sympa. Mais dangereux. C'était le temps de Vaas, Lachta et Smaël. On était bien, pas mal craints et carrément badass. ça aide d'avoir des magiciens qui savent s'y prendre avec ceux qui les contredisent. On en a brûlé des égyptiens, la belle époque. On regardait le soleil se lever perchés sur la toute nouvelle pyramide de Khéops à observer le monde se créer, et maintenant, ce même monde a disparu. Le temps passe vite quand on vit comme moi, quelques extraits de vie par ci par là sans vraiment mettre le doigt sur tout l'univers. Mais c'est bien trop long, de tout voir, qu'est ce qu'ils se feraient chier les vampires s'ils existaient - ouais je me suis rattrapé sur la littérature, Bram Stoker, un classique. "Malheureusement personne ne peut revenir dans le temps, et même si c'était possible, je pense que le XXIe siècle à son lot de merveilles à apporter. Mais c'est quand même un beau pays à visiter. " Le cinéma. Les humains avaient créé le cinéma. Okay, un truc complètement inutile mais brillant ! Et faut pas me lancer sur les téléphones, la technologie c'est nouveau pour moi, j'y connais rien mais ça m'impressionne !

Cela dit faut que je peaufine cette histoire d'Anthony Strokes, avec ses questions je vais finir par dire une connerie que je vais regretter. Les orphelinats ont des registres je peux donc pas vraiment dire que je suis inscrit dedans, ce serait totalement con s'il décidait on ne sait pourquoi d'aller jeter un oeil. " Ma grand-mère, la mère de mon père. Morte peu après ma majorité, c'est à partir de là que j'ai commencé à voyager." M'éloigner de la douleur, ce genre de bullshit. Ouais ça sonne plutôt bien, je suis pas mal fier de moi. Je lève mon verre à la dernière phrase du brun. " Et bien félicitations à toi alors." Je sais pas ce que ça veut dire et je suis pas du genre à poser des questions. Mais je vais quand même tenter d'éclaircir certaines zones d'ombre. " Tu fais quoi dans la vie? Enfin quand t'es pas en train de te bourrer la gueule."
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Azraël ✧ Hamlet
Les raisons de la présence de mon partenaire de soirée sont louables ou en tout cas raisonnables. Certains viennent dans les bars pour rester seuls, ruminer sur un problème qui les turlupinent ou sur un passé encore trop présent dans leur vie. D'autres viennent juste pour boire et oublier leur existence misérable et d'autres encore cherchent de la compagnie, passer une bonne soirée, entourés d'amis ou de parfaits inconnus, juste là pour combler un vide durant quelques heures. Visiblement mon voisin faisait parti de la première catégorie, il aimait rester seul et n'avait pas envie que des gens comme moi viennent le faire chier. Dois-je prendre ça comme une message subliminal. Casses toi ! ? Peut-être, peut-être pas et de toute façon, même si c'était un message des plus explicites, je n'en ai pas envie. Non moi je suis emmerdeur jusqu'au bout des ongles, je reste même quand ma présence n'est pas requise et d'ailleurs je dirais même plus, je reste surtout parce qu'elle n'est pas voulue. Moi je suis là pour une seule et unique raison : la chasse. Il s'avère qu'il se trouve sur mon terrain de chasse favoris. Je ne chasse ni le coup d'un soir, ni la femme de ma vie, je chasse des créatures qui finiront au bout de mon couteau. S'il s'avère être une créature, comme je le pense et surtout, il faut bien l'avouer, je l'espère, il finira comme les autres, épinglé sur mon tableau de chasse. Evidemment je suis loin de me douter que cet homme à mes côtés est un djinn et qu'il ne sera pas aussi facile de lui faire la peau. Ce n'est pas impossible, attention, mais c'est très coriace et plus c'est vieux et plus c'est dur à abattre. Mais je ne me laisserais pas démonter pour autant, ça fera tripper Bal' d'avoir un djinn à dézinguer … enfin tout ça ce n'est pas encore d'actualité, pour le moment il n'est qu'un gus à la belle gueule d'ange dans un rade pourave qui cherche à boire sans qu'on vienne le faire chier, pas de quoi vendre du rêve. « C'pas faux … 'fin moi j'dis ça, mais j'adore jouer l'emmerdeur de service qui vient faire chier son monde, mais ça, tu l'as déjà remarqué !  » On remarquera mon franc parlé et le fait que ça ne me pose aucun problème. J'aurais été vraiment un très bon flic, je ne lâche pas ma proie jusqu'à tout savoir de ma vie, ça rend dingue ceux que j'aborde mais quand je veux une information, je fais tout pour l'avoir. Tout le monde n'est pas égal sous la pression, certains cèdent très rapidement, trop parfois pour mon propre plaisir et d'autres tiennent bon. Je les déteste tout autant que je les admire. Je les déteste parce qu'ils me font perdre mon temps, mais j'admire leur force de caractère et leur détermination. La seconde révélation de mon inconnu me plait encore plus que la première. La première était évidente, il est seul au comptoir et il ne donne pas l'impression de chercher absolument la conversation. Il me répond par politesse mais sans plus. Il reste calme, n'a pas un quelconque intérêt à mon égare et on sent bien que si je pouvais fermer ma gueule, ça lui plairait beaucoup. Mais la seconde révélation est vraiment intéressante. Il cherche quelqu'un. Est-ce un chasseur ? Je ne saurais le dire, après tout nous n'avons pas de code pour nous reconnaître et je n'ai pas particulièrement de radar à chasseurs. J'esquisse un sourire, intrigué. Il n'aurait jamais dû me dire ça, maintenant je vais devoir jouer ma fouine. « Quelqu'un ? Et à quoi ressemble ce quelqu'un ? Je l'ai peut-être croisé, qui sait.  » Je commence à aimer cette soirée moi finalement.

Nous parlons de nos vies, de façon sommaire, cela va s'en dire. Nous ne grattons que la surface, ce qui est normal quand tu es en présence d'un parfait inconnu. Anthony aime le voyage, tout comme moi et il est orphelin. C'est triste, mais c'est la vie. J'ai perdu ma sœur, je sais ce que c'est de perdre un membre de sa famille. J'ai aussi perdu mon père ou en tout cas c'est tout comme. Je suis persuadé qu'il s'est tourné vers la magie pour résoudre « notre problème », seulement ce n'est pas comme ça que nous résolvons nos problèmes dans la famille Blackwood. Notre « famille » nous en veut déjà d'avoir « tourné la carte », mais que vont-ils faire quand ils vont apprendre ce qu'à fait mon père pour se venger. J'ignore ce que ça fait de perdre un enfant, n'en ayant aucun à ma charge mais je n'arrive pas à comprendre comment on peut en arriver à cette extrémité là. Et puis il a quand même abandonné sa propre famille, encore vivante elle, pour se plonger à corps perdu dans sa folie. Certes Lilith est morte et on veut tous la venger, mais on reste soudé, parce que c'est ça que fait une vraie famille. On n'a jamais été pareil que les autres, je le conçois, mais ça prend des proportions inimaginables, je n'apprécie pas. J'ignore ce que je vais faire si je le recroise un jour, mais je doute que ce soit de le prendre dans mes bras. Il y a des limites à ne pas franchir et il l'a fait sans se soucier des conséquences. Il a pris sa décision, je prendrais la mienne le moment venu. Le sujet tourne autour de l'Egypte. Un pays que j'ai apprécié, où j'ai passé du bon temps, mais sa splendeur est perdue à jamais. Anthony a raison sur un point, nous ne pouvons pas revenir en arrière, ce qui est bien dommage.« Oui, mais j'ai préféré l'Amérique du Sud. Plus vert, plus … sauvage. Et puis eux aussi ont leurs pyramides. C'est d'ailleurs amusant de voir qu'il en existe un peu partout dans le monde et qu'elles sont assez similaires les unes les autres. » Etrange coïncidence. Certains parlent de formes extraterrestres qui seraient venues sur terre, expliquant ainsi ces constructions et l'évolution des us et coutumes. Comment ont-ils fait pour construire si vite ces monuments ? Et avec quels matériaux ? Aujourd'hui nous en sommes incapables alors que nous sommes évolués. J'ai lu quelque part que jusqu'à une certaine période, la civilisation était beaucoup plus avancée que ce que nous sommes actuellement, qu'il s'est passé quelque chose et qu'au final, nous sommes repartis de zéro. Que c'est-il passé ? Est-ce vrai ? Tant de mystère et personne pour nous éclairer … Mais je m'égare, c'est un sujet passionnant mais qui n'a rien à voir avec cette rencontre. Je ne suis pas là pour divaguer sur ce que j'ai vu et lu, mais là pour en apprendre plus sur ce cher Anthony. Visiblement sa grand mère l'a élevé. Morte après sa majorité ? Ca arrange bien son problème, plus de grand mère, plus de témoin de son passé … « Décidément, tu n'es pas vernis ma parole. Et tu as grandi où ? » Mentalement je note tout ce qu'il me dit, je remettrais tout ça au propre et j'enverrais le tout à Gaspard, je verrais bien ce qu'il va me trouver sur ce type. Il me félicite de me rapprocher de plus en plus de mon grand destin. Ca me fais rire mais je laisse faire. Je préfère lever mon verre à cette pseudo victoire et je bois à ma santé. Pour changer. Il me demande ce que je fais dans la vie, en dehors de me bourrer la gueule. Je souris à cette remarque. « Tu veux dire en dehors de me rapprocher de mon grand destin ? Je suis flic, Inspecteur Blackwood, pour vous servir … et toi ? » Je ne me lasserais jamais de le dire. Mon dieu que c'est jouissif. Inspecteur. Grosse blague !!
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