Edgar C. Bender | En cours

Mes parents m'ont appelé Edgar Clyde Bender. Je ne peux vous mentir, ce n'est pas mon vrai nom, ce n'est qu'un simple pseudonyme qui me rend plus humain, plus attachant. Mon réel nom me fait honte, je n'oserais plus l'entendre. Il est signe de malheur à mes yeux. Je suis né il y a très longtemps. Voir tellement longtemps que j'en ai perdu la mémoire. Mon seul souvenir est que je suis né un 14 février à ... je l'ignore. La première fois que j'ai vu le jour, c'était dans un vaste pays au étendu de sable chaud.. Je suis un élément de 38 ans en apparence physique. Pour plus de précisions, je suis j'enairienàfoutresexuel et présentement follement en couple avec le célibat. Je suis fier de dire que je travaille en tant que stalker professionnel sans emploi pour le moment, ça m'aide pas à payer mes factures. De toute façon, j'en ai pas. Je suis d'ailleurs plutôt modéré. Vivre avec un Blackwood ça aide. On me dit souvent que je ressemble à Misha Collins, mais en mieux, quand même. Une dernière chose, je fais partie du groupe des êtres de l’air, et plus précisément je suis un Djinn.

Le néant. Ce vaste univers vide et sans la trace d'une lueur était étrange. Étrange et pourtant, il s'y sentait bien. Pas d'angoisse, pas de larme, pas de colère. En fait, il ne ressentait pratiquement rien ici. Seul un sentiment de bien-être venait entourer son cocon. Quelques fois, des images floues défilaient devant ses yeux. Il n'y comprenait rien, donc il les oubliait rapidement et retournerait dans des rêveries purement naïves. Il n'avait que ça à faire, après tout. Où était-il ? il l'ignorait. Pourquoi il était ici ? Il ne savait pas. Il ne savait rien. Aucune information lui venait en tête, et pourtant, il savait quel était son rôle. Un humain ? non. Il était plus qu'un humain, plus qu'un banal être sans pouvoir. Il était un Génie. Ou plutôt, un Djinn. Vous ne voyez pas la différence ? lui il la voyait. Les génies semblaient joyeux, gentils, avec une aura pure et rafraîchissante. C'était un peu le cliché des clichés, mais les génies inspiraient confiance. Il utilisait une douce magie blanche qui pouvait se révéler très utile. Mais un Djinn.. créature spirituelle dont la force pouvait se montrer d'une puissance inoubliable, se servait d'une magie sombre, autrement dit, la magie noire. Ils étaient souvent invoqués pour faire des sales tâches. Mais mais mais, un Génie pouvait être autant puissant qu'un Djinn. Pourtant, dans la culture des gens, ils s'imaginaient souvent qu'un Djinn était toujours plus puissant. Bref, il était un Djinn.

Ce n'était qu'en déployant ses paupières pour la première fois qu'il fut aveuglé par un imposant et désagréable filet de lumière. Il prit quelques secondes afin de s'habituer à cette clarté. Il n'en avait pas l'habitude. Ce paysage qui s'offrait à lui, lui semblait familier. Tournant sa tête dans tous les sens et en se palpant le corps, il sentit des yeux le scruter. Un homme au teint bronzé l'observait avec une mine peu enchantée. Il fronçait des sourcils et regardait droit dans les yeux du Djinn. Celui-ci ouvrit grands ses yeux, leva un peu la tête d'un air hautain et croisèrent ses bras face à cette vermine.

« - Comment oses-tu me regarder d'une telle façon, humain. Tu devrais te prosterner devant moi. »

L'humain en question perdit peu à peu son assurance et s'inclina légèrement. Se dialogue lui était venu ainsi, sans grande raison. Ça lui plaisait bien comme situation. Aussitôt, il entama la suite:

« - Comme tout bon Djinn, je t'offre des voeux. Attention à tes mots, attention à tes choix. Le tout revient à toi. » Bref et simple comme discours. Il ne pouvait pas faire mieux, en fait, il avait oublié comment faire. Enfin... avait-il déjà été invoqué avant ? Le Djinn se perdit dans ses pensées, mais sursauta légèrement en entendant une voix s'élever.

« - JE NE PASSERAI PAS PAR QUATRE CHEMINS. Je veux qu'il regrette son geste ! je veux qu'il souffre ! je veux qu'il voit se qu'il me fait endurer chaque jour ! Cet égoïste de voisin perturbe le milieu familial ! Il me vole mes chèvres ! Je ne veux qu'un souhait, juste un. » Le regard du pauvre homme s'assombrit. « Je souhaite qu'il meure, ainsi que toute sa famille. »

Le Djinn échappa un sourire qui se valait sadique. Tuer ? sans problème. Il ricana dans sa barbe et jeta un dernier coup d'oeil autour de lui. Du sable. Vraiment beaucoup de sable. C'était horrible comment la chaleur lui faisait perdre la tête. Il devait vite quitter cette forme humaine avant de tomber dans les pommes. D'ailleurs, depuis quand il ressemblait à ça ? Grand, musclé, une longue barbe, petite cicatrice sur le sourcil... Mmh. Pas mal. Mignon. Graahrr, même sexy. Bon ok. Bref. Le Djinn aperçut aussi qu'il était dans une sorte de village étrange où tout le monde semblait vivre dans le même bâtiment. C'était former comme une forteresse, difficile à expliquer. Les ruelles étaient étroites, les chemins bourrés de monde... difficile de passer inaperçu. Dès qu'il arrivait à la demeure de son... maître ? il remarqua rapidement la présence d'enfants et d'une magnifique femme. Celle-ci lui offrit un doux sourire et deux enfants vinrent lui porter un bouquet de fleurs. Dégoûtant. Il s'efforça de sourire face à ce présent, même resta neutre le restant de la soirée. Quand ils dînèrent, la pensée de vouloir sauter par la fenêtre -qui n'était qu'un trou dans le mur- lui vint en tête. Mille et une question passèrent de son oreille droite à celle de gauche. Son nom, son âge, son origine, s'il aimait le pain, où avait-il voyagé, si c'était son vrai corps... Mouais, ils sont chiants se dit-il en grignotant un bout de pain sec. Il ne répondit à pratiquement aucune question et ne fit que fixer son hôte. Comme s'il le tuait du regard. Personne ne semblait mal à l'aise, étrangement.

« - Monsieur le Djinn, avez-vous une famille ? »

Aussitôt, il s'égara dans ses pensées, encore une fois. Une famille ? quel était donc une famille ? Non, il n'en avait pas. Il ne pouvait en avoir. Enfin... non. Non. et non. Une mère ? il refusait. Un père ? il pouvait toujours gerber. Des sœurs ? horrible. Des frères ? autant les exterminer. Il s'imagina un instant vivre ce moment chaque jour avec une famille. Le Djinn fit une grimace et pensait vomir sur la gamine à sa droite. Non merciii. pas de famille. Il se leva et regarda le ciel par la fenêtre.

« - Allez-vous coucher. La nuit approche, je ferai ce que vous m'avez demandé. Demain aux premières lueurs, je reviendrai. »

Sans ajouter un mot, il se changea en un majestueux oiseau et quitta la pièce pour trouver ce fameux "voisin". Il n'était pas si voisin puisqu'il vivait dans un bâtiment plus loin. Selon son magicien, cet homme aimait bien voler ses chèvres et embêter sa famille, principalement sa femme. Même ses enfants s'étaient mis à se chamailler avec les siens. Il savait très bien quoi faire, alors dès qu'ils furent tous dans les bras de Morphée, le Djinn leur retira le droit à la vie. Leur chemin s'arrêta ici. Il se fit un grand plaisir de détruire cette famille. Étrangement, quand il vint pour pousser le dernier à rendre l'âme, il eut une sorte de flash-back. Il se rappela soudainement d'une magnifique femme au sourire angélique qui lui tendait les bras et lui murmurait des mots doux en lui disant au combien elle l'aimait. Ce souvenir s'arrêta net quand il eut fini son travail. Il aurait pu tout simplement les empoisonner, mais quand il n'avait pas de restriction, il aimait bien y aller à sa sauce. En bref, d'une façon bien poussée et sanglante.

Le lendemain matin, à l'aube, le Djinn arriva avec deux chèvres dans ses bras et les déposèrent devant son magicien. Celui-ci rayonnait, mais ne pouvait éviter tout le sang qui couvrait le Djinn. Il le remercia sans cesse et avant de laisser son être spirituel s'évaporer dans une fumée, il lui fit une bise sur sa main et lui demanda: « - quel est votre nom ? »

Le Djinn se retourna, détachant sa main de la sienne et lui jeta un regard profond. « Chronos. » Il ne revint plus jamais ici.

Ce souvenir de cette rencontre était comme la naissance du Djinn. Au-delà de cette date, il ne se souvenait de rien. Pourtant, il savait qu'une de son passé était enfouie quelques parts dans sa tête. Mais sans connaitre la raison, il ne se souvenait plus de rien. Ni pourquoi il était un bel enfoiré. Suite à cette rencontre, il fut invoqué de multiples fois pour diverses raisons. Souvent pour tuer ou éliminer quelque chose. À croire qu'il était associé à la mort.

Un jour, il fut invoqué pour aller porter un cadeau à la reine Néfertiti. Il dut accompagner un homme qui voulait juste lui offrir des fruits séchés. Il passa devant les gardes, le roi, le peuple. Bref, il se montra fier et grand. Il se souvient du bref baisé qu'il offrit sur la commissure des lèvres de la reine. Il s'apporta les foudres du Roi, mais disparu aussitôt, en laissant son magicien souffrir à sa place. Ensuite ? Encore des souhaits de morts ou amener de l'eau pour les villages. Ah mais, son plus grand souvenir était probablement celui où il dut assassiner Jules César. Oulah, il était resté plus longtemps que la normal. Disons que ce Jules était très méfiant. Il dut se rapprocher très lentement de lui pour enfin l'assassiner, avec l'aide de plusieurs hommes. Ensuite, il disparut et se fit évoquer... Plusieurs années après avoir tué le grand homme qu'était César, il tomba sur un magicien à l'allure élégante. Bien sûr, Chronos s'imposa. Mais le regretta bien vite.

« - Faible humain que tu es, prosternes-toi devant ma grandeur. Des souhaits que je t'offrirai, n'abuse pas de... » le Djinn arrêta et se plia en deux. Il atroce douleur qu'il n'avait jamais ressenti parcourra tout son corps. Comme si sa peau se déchirait, comme s'il brûlait. Il se crispa en essayant de contrer la douleur, mais impossible. Il jeta un regard implorant au magicien lorsqu'il remarqua que c'était lui qui créait ce mal. L'homme ricana.

« - Mais pour qui te prends-tu ? la prochaine fois que tu me fais un truc comme ça, tu es mort. » dit-il en souriant et en laissant un petit rire terminer sa phrase.

Le Djinn ressentit de la peur. C'était très rare. Il se releva et demanda à l'homme ce qu'il voulait comme premier souhait. Banal, il voulait une grappe de raisin. Chronos alla en chercher et lui offrit le jour même. Ensuite ? Il voulait du venin de serpent pour faire une sorte de "potion". Il prit quelques jours avant d'accomplir cette tâche. Mais il réussit. La final ?

« - Bon. Un dernier voeux. Mmh. J'aimerais que vous empoisonniez ma femme. »

Chronos s'étouffa presque avec sa salive en écoutant la demande. Whut ? tuer sa femme ? mais elle était d'une beauté inhumaine ! Le Djinn repoussa cette pensée aussi loin qu'il pu, mais bon sang, impossible de faire ça !

« - Disons que j'aimerais bien me trouver une autre femme. Elle est gentille, mais je vise une autre personne depuis quelques mois. Bon, je dois aller au Colisée, une grande bataille aujourd'hui. à plus, l'ami. »

Bouche bée, il resta planter dans la demeure de l'homme. D'accord. Il ne savait pas comment ni pourquoi, mais il n'avait pas envie de tuer cette femme. Mais il se devait de le faire.

Les jours passèrent et il se rapprocha peu à peu de la dite femme. Athéna. Il ne comprenait toujours pas pourquoi son mari voulait se débarrasser d'elle, mais il n'avait pas le choix. Elle était si belle... Blonde, petite, frêle, un magnifique sourire d'ange... elle adorait les fleurs et passait énormément de temps dans les sources chaudes. Elle mangeait souvent des fruits et se prélassait au soleil dans ses temps libres. Son sourire était éblouissant. Chronos avait eu maintes fois la chance de la tuer, mais en était incapable.

« - Et l'ami. Le temps presse. Dit donc, ne serais-tu pas amoureux d'elle ? » ria son invocateur. Ses yeux tournèrent au noir et il se pencha vers le Djinn. « Touche la une seule fois et je te promets une douleur plus intense que la dernière fois. Elle. est. à. moi. »

Chronos approuva avec un signe de tête. Trois fois qu'il le manipulait avec la douleur et se plaisait bien à le faire souffrir de temps à autre. Cet homme était un malade. Un fou. Pourtant, rien ne le différenciait de Chronos. Les deux aimaient faire souffrir les autres sans raison, ils détestaient quand les gens touchaient ce qui leur appartenait, ils se lassaient rapidement des autres... en réfléchissant à tout ça, le Djinn réalisa qu'ils étaient pratiquement identiques. Outré, il décida de passer à l'action le soir même et mit le venin de serpent dans la boisson favorite de l'humaine. Celle-ci lui brisa le coeur. Lorsqu'il vient lui offrir le rafraîchissement, elle lui murmura: « Vous êtes un homme si brave et gentil, dommage que vous ne restez pas plus longtemps. » dit-elle et avala une gorgée. Elle venait de signer son arrêt de mort. Déçu et troublé, le Djinn ressentit un relâchement et comprit qu'il put enfin quitter ce monde pour retourner... dans son trou. Il avait si honte. Il se sentait faible. Un brave, lui ? Non. Il avait fui toute sa vie, avait détruit tout ce qu'il voulait. Il faisait ce qu'il voulait, quand il voulait. Ce n'était pas être gentil ça ! Il était probablement la réincarnation de Lucifer. Plus jamais il ne se regarderait de la même façon.

Un bout de temps après.

Où était-il ? Bordel, c'était quoi tout ça ?? Combien de temps avait-il passé à dormir dans sa.... sa chose inconnue ! Le Djinn ne savait plus où poser les yeux. Pour la première fois, il ressenti une vague de panique. Quand ses yeux vinrent enfin se déposer sur ce qui devait être son invocateur, il fut prit d'un certain soulagement, mais restait... Méfiant ? Depuis quand était-il méfiant ? Le Djinn tremblait un peu et recula contre un mur. L'homme qui faisait face à lui semblait mort. De longs cernes exprimaient sa fatigue, ses yeux vides montraient un certain désespoir et son expression faciale révélait de la... Tristesse ? Il n'avait jamais été très doué pour reconnaître des sentiments. Il n'eut même pas le temps de se présenter que son interlocuteur demanda son premier vœux. Retrouver celui qui avait tué sa fille. Lilith. Perturber par cette demande si brusque, il accepta sans broncher. Zachary Blackwood. Un ancien chasseur reconvertit en magicien. Mmh. Quel choix étrange. Il avait toujours considéré des magiciens comme des êtres surnaturels, alors pourquoi un chasseur voudrait-il fricoter avec la magie ? Qu'importe. Quand le magicien lui demanda son nom, son Djinn se raidit et eut une boule dans l'estomac. Il réfléchit. Une minute. Deux minutes. Cinq minutes. Rien ne lui venait. Son nom. Il avait oublié son nom. Le Djinn observa la pièce d'un air outré et accourra dans une salle et s'enferma dedans. Vu les objets qu'il y avait, ça devait une sorte de salle pour se nettoyer. Quand il se retrouva face à face avec le miroir de la salle de bains, il contempla le monstre qu'il était. Il avait l'impression de voir son âme tâchée par le sang, la douleur, les souffrances qu'il avait fait subir à toutes ces personnes... un drôle de sensation vint le faire plier en deux et il se sentait étouffé. Le Djinn avait des spasmes à chaque seconde et sentit des larmes couler sur ses joues. Il croisa son regard dans la glace et toutes les victimes qu'il avait torturé lui revenait en tête. Il pleurait pour la première fois. Il regrettait tout ce qu'il avait fait, enfin, de ce qu'il se souvenait. Encore une fois, pour une ultime raison qu'il ignorait, il avait perdu la mémoire. Ou était-ce lui qui, inconsciemment, voulait oublier le rôle qu'il fût donné ? À cette pensée, il ne put retenir un gémissement horrible et long. Il pleurait comme une gamine qui s'est fait larguer. Il poussait des sortes de cris et se laissait tomber à genoux. Il prit un certain temps avant de se remettre de ce choc émotionnel. Il n'arrivait même pas à comprendre pourquoi il réalisait maintenant tout ce qu'il avait commis ? De plus, le mec qui était dans la pièce d'accoter devait être perturbé. Déjà qu'il a perdu son enfant. En se relevant, le Djinn fronça des sourcils et changea d'apparence. Il ne voulait plus jamais revoir ce qu'il était. Ni physiquement, ni mentalement. Son corps se changea doucement. Il voulait ressembler à un pur innocent, quelqu'un de gentil et surtout, aucunement imposant ou dominant. Alors, naît un corps semblable à celui d'un ange. Des yeux d'un magnifique bleu, des cheveux foncé, quelques peu bouclés, une taille plus petite qu'avant, des mains douces... il était beau. Il se pencha légèrement la tête sur le côté. Il n'avait jamais ressemblé à un humain si... normal ? il se sentait bien ainsi, étrangement. Quand le Djinn décida enfin à sortir, il dut expliquer tout ce qui s'était passé. De A à Z. Pourquoi il avait pleuré, son changement de physique, des morceaux de son passé, la perte de son nom. Il disait tout très rapidement pour ne pas ennuyer son magicien. Les deux semblaient démolis par la vie. Super le duo.

Peu de temps après avoir visité le monde nouveau, puisqu'il n'avait pas été invoqué depuis, heum... DES CENTAINES D'ANNÉES. Le Djinn refusait pratiquement de sortir. Presque heurter par des voitures et effrayer par les bruits de l’extérieur, il se sentait dominer par ce temps si moderne. Il se faisait très petit et perdait peu à peu son air arrogant, méchant, brusque. Il s'entendait moyennement bien avec son invocateur. Disons qu'il n'était nouveau que depuis quelques jours, donc ça n'aidait à rien. Il avait de la difficulté à garder son calme. Il avait réellement peur de tomber sur les nerfs de son partenaire. Heureusement, Zach n'avait toujours pas usé de sa force. Pour le moment. Un soir, lorsqu'il essaya de dormir, il décida d'agir contre son passé. Il alla dans la salle de bains et déposa ses mains devant son visage. Il y a des lustres de ça, un magicien lui avait indiquer une sorte d'incantation qui faisait perdre la mémoire. Ça nécessitait un grand contrôle sur soi pour accomplir ceci. Et il en était capable. Sans plus attendre, il murmura des phrases pendant plusieurs minutes. Peu à peu, toutes les images de meurtres, de ses anciens magiciens, ses rencontres.. Disparurent. Il ne se souvenait que des lieux qu'il avait visités, mais pas les raisons. Encore une fois, il avait laissé sa mémoire se faire anéantir. Un vide s'installa en lui. Son coeur ne lui faisait plus mal, la tristesse avait disparu, tout comme la colère. Il ne ressentait rien. Il faisait face à un coeur de pierre. Le Djinn se dit à voix haute que c'était mieux ainsi. Son voyage dans le monde nouveau pouvait débuter.