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 Les livres peuvent apporter bien plus de surprises qu'on pourrait le croire (Maxwell & Sasha)

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Maxwell & Sasha

Les livres peuvent apporter bien plus de surprises qu'on pourrait le croire


Installée sur ma chaise, derrière le comptoir, je fixe les cartons qui n'attendent qu'à être ouverts. Il y a un an de ça, je ne pensais pas que je travaillerai un jour dans ce genre d'endroit. Je ne suis pas particulièrement une grande lectrice, je n'ai pas fait de longues études, je n'y connais pas grand chose en la gestion de stock, commande d'ouvrages et tout le tralala. Et pourtant, me voilà, moi Sasha Lennox, entourée de bouquins, à essayer de ne pas passer pour la grosse inculte que je suis devant les clients. On ne va pas se mentir, je ne donne pas vraiment le change. Ils ne sont pas méchants, alors ils font semblant que je ne suis pas la pire vendeuse qu'ils ont rencontré dans leur vie, mais on sent bien que ce ne sera pas cette année que j'obtiendrai le prix de la meilleure vendeuse du mois ! En soit, ce n'est pas très grave, je m'en remettrai. J'ai fait beaucoup de progrès depuis mon arrivée ici, je me dis que dans quelques temps, je pourrais plus facilement donner le change. J'essaye de m'intéresser à mon boulot, je lis un peu plus que d'habitude, mais c'est vrai que je suis loin d'être une grande lectrice. J'écoute beaucoup des émissions radio dédiées aux livres pour me donner un peu des idées sur ce qui fonctionnent ou pas, sur les nouveautés à paraître, sur les prix littéraires, etc. Fort heureusement, mon patron vient 2 fois par semaine pour vérifier les stocks avec moi, passer les commandes, me donner des conseils, bref, il m'apprend le métier pendant le temps qui lui est imparti. Il a une librairie à Dublin, Bray c'était juste un caprice, pour pouvoir souffler quand il en a marre de la pression à Dublin. Il s'en fout si la librairie fonctionne ou pas, sa femme est plein aux as, si ses librairies font faillites, il trouvera un autre hobby. Moi ça m'arrangerait que celle de Bray ne coule pas, on ne va pas se mentir.

"Vous cherchez un livre en particulier ? N'hésitez pas si vous avez des questions. Vous connaissez l'auteur ? La maison d'édition ? Vous cherchez quel style ?" Voilà les phrases que je sors assez souvent maintenant. Ca change du "vous avez la carte du magasin ? Ce coupon de réduction n'est plus valide ! Vous n'avez pas pesé vos légumes ! ..." Après on ne va pas se mentir, même si ce boulot est plus valorisant et diversifié que celui de caissière, je suis moins à l'aise dedans. Pour le moment en tout cas. Je croise toujours les doigts pour espérer que les clients n'auront pas besoin de moi ou qu'ils connaitront le titre de leur bouquin, plutôt que de me balancer une vague histoire en guise de résumé du livre en espérant que je saurais de quoi ils parlent. Parce que c'est important que tu connaissent le livre, certains sont scandalisés quand ils constatent qu'en te donnant la couleur de la couverture, tu ne vois pas de quel livre tu parles ! Mais je m'en fous, pour dire vrai, ça me glisse un peu dessus. Je m'excuse, en continuant à sourire et les gens me prennent pour une cruche sans cervelle. Ils n'ont peut-être pas tort au fond. Quand on fait une rétrospective de ma vie, on ne peut pas dire que j'ai usé de beaucoup de jugeote pour faire des choix raisonnables. J'ai l'art de savoir mal m'entourer, je crois que c'est un talent qui m'est propre. Est-ce une impression ou plus j'avance dans les années et plus j'empire mon cas ? Il faut quand même se dire que mon ex est un psychopathe qui a tué mon oncle et ma tante sauvagement, tout ça parce que je l'avais largué. Je pense que niveau mauvais choix, on est plutôt au top.

Je soupire et chasse cette histoire de ma tête. Si je commence à y repenser, soit je m'effondre en pleurant, soit je m'énerve. Dans les deux cas, ça ne sera pas bien vendeur pour le prochain client. Je me lève donc de ma chaise et me dirige vers les cartons, il est grand temps que je me remette au travail. Au moins ici, aucun risque de croiser l'Autre ! Je commence à déballer les livres et par pile, je m'attèle à les mettre en rayon. C'est à ce moment là que j'entends la clochette de la porte. Comme on me l'a si bien appris, je salue, sans prendre la tête de relever la tête du rayon où je me trouve, le client qui vient d'entrer. "Bonjour à vous et bienvenue ici ! Si vous avez besoin d'aide, n'hésitez pas à venir me voir !" Un jour, j'espère que cette phrase ne sera plus aussi creuse que ce qu'elle est actuellement. Mais à ce qu'il paraitrait, ce n'est pas très vendeur de dire aux gens qu'ils sont certainement bien mieux informés que moi sur les livres et que je ne sers concrètement à rien en dehors de faire potiche.



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Les livres peuvent apporter bien plus de surprises qu'on pourrait le croire


Dans l’appartement de Maxwell, les cartons étaient toujours entassés les uns au-dessus des autres. Seuls certains avaient déjà été vidés et leur contenu soigneusement rangé. Il y avait bien évidemment les affaires de cuisine nécessaires à son alimentation, les savons et autres qui siégeaient dans la salle de bain et bien entendu, ses lèvres. Pour la peine, il avait acheté une nouvelle bibliothèque que son frère l’avait aidé à monter. Fouttus meubles Ikéa. Elle déjà remplie d’ouvrages rangés par ordre alphabétique. Tous les livres traient de médecine, de biologie ou plus rarement, d’informatique. La fiction n’avait pas sa place dans ce monticule de bois sculpté qui abritait des livres dont la valeur de certain dépassait aisément la centaine de dollars. Le monde avait beau désormais se trouver entièrement sur internet, des montagnes de papiers s’entassaient toujours chez lui. Lorsque Maxwell lisait, il avait ce besoin maladif de noter ses idées, ses réflexions et pour ça, le papier restait toujours supérieur à l’écran. D’ailleurs, le médecin n’était installé que depuis deux semaines et il s’était déjà trouvé une librairie. Bien sûr, il y avait celle de l’université de Dublin où il allait travailler, remplie d’étudiants qui venaient commander des lectures obligatoires. Celle de Bray était différente et disposait de coins de lecture. Il y était déjà passé une fois et avait apprécié l’endroit. Les librairies disposant de plusieurs rayons dédiés aux sciences étaient rares dans ce monde moderne. Le plus souvent, c’était des amas de livres pour adolescents remplis de héros inutiles et lissés au possible.

Aujourd’hui, il revenait du travail en voiture et avait décidé de faire un petit détour par cette fameuse libraire. Lorsqu’il poussa la porte de bois, la clochette de métal accrochée en hauteur s’agita, annonçant son arrivée. Il se tenait dans l’entrée, traditionnellement vêtu d’une chemise noire, d’une veste de costume et de son sac dans lequel résidait son ordinateur. Maxwell était un des rares médecins à aller travailler dans cette tenue. Le port obligatoire de la blouse blanche l’agaçait et il préférait largement sa chemise. A peine eut-il fait un pas qu’une voix féminine résonna :

"Bonjour à vous et bienvenue ici ! Si vous avez besoin d'aide, n'hésitez pas à venir me voir !"

Sans doute saurait il se débrouiller tout seul. De plus, le doute était permis sur l’idée qu’elle puisse le guider sur un livre traitant du rôle du cortex temporal dans les pathologies neurodégénératives. Néanmoins il s’approcha pour voir d’où venait cette voix serviable. Une tête blonde lui semblait familière, c’était la vendeuse qu’il avait déjà rencontrée lors de sa précédente visite. Il avait pu l’observer descendre un client particulièrement désagréable, une scène qui lui avait arraché un sourire. C’était peut-être pour ça qu’il avait décidé de revenir au final.

« Je devrais pouvoir m’en sortir » répondit-il sur un ton neutre avant de se diriger vers le rayon de son intérêt.

Entre les grandes étagères, il se perdit plusieurs minutes à détailler les livres qui s’offraient à lui, évaluant lequel pouvait contenir le plus de connaissances intéressantes à ses yeux. Son choix se porta sur un bouquin qui détonnait par rapport aux autres. Sa tranche était fine et sa couverture colorée. Les ouvrages de neurologie se modernisaient eux aussi. Au moins celui-ci serait rapidement lu. Lorsqu’il se rendit à la caisse, il n’était plus le seul client. Juste avant lui, une petite mamie comptait ses petites pièces sorties d’un portefeuille à fleurs roses avec une lenteur presque maladive. Elle tenait dans ses mains la laisse d’un chien aussi petit que laid, vêtu d’un manteau tout à fait ridicule. Dans un premier temps, Maxwell ne perdit pas patience. Sa journée au travail avait été suffisamment stimulante que pour le laisser dans une humeur correcte. Malheureusement, lorsque la dame décida de recommencer toute sa comptabilité, il perdit patience face au tas de pièces brillantes. Tout ça pour un livre qui traite d’un légume oublié et immangeable. Sans doute aurait-il mieux fait de prendre son mal en patience mais, ce n’était pas vraiment dans son caractère. Résultat des courses, il ramena le tas de pièce devant lui et les compta dix fois plus vite que leur propriétaire. Alors que cette dernière commençait à le remercier, il ne put s’empêcher de dire ce qu’il pensait :

« La prochaine fois vous demanderez à quelqu’un qui sait compter de faire vos courses et vous resterez dans votre maison de retraite avec votre chien moche. Ça évitera à tout le monde de devenir aussi gaga que vous. »

Il avait évité à la vendeuse de longues minutes de calvaire et n’avait aucun problème à encaisser les reproches de la mamie. Maxwell se fichait complètement de son mécontentement. Le livre était payé, elle pouvait dégager et le laisser procéder à son propre achat. Ce fut chose faite et elle s’en alla en répétant que ce n’était pas des façons de parler. Le médecin la regarda partir avant de rigoler et de dire à la jolie blonde :

« Oh ne vous inquiétez pas, d’ici demain elle aura oublié et reviendra acheter d’autres livres tout aussi inutiles. Peut-être même qu’elle aura oublié qu’elle a acheté un livre »

Il déposa son propre achat sur le comptoir. Pour un médecin censé être au service de ses patients, la compassion lui manquait fortement. Mais bon, au moins il était efficace. C’était sans doute le plus important non ?
 
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Je ne prends pas la peine de lever la tête quand j'entends la cloche carillonner. C'est certainement une erreur de ma part, vous imaginez si l'Autre pointe le bout de son nez, rien que pour venir me narguer ? Franchement, je le vivrais mal. J'aime à croire qu'il ne sait pas que je travaille ici et que je suis en sécurité. Après, j'apprends à me battre, ce n'est pas comme si j'étais sans défense, mais restons réaliste, vu comment il a détruit ma famille et certainement mon ancien mentor, je n'ai aucune chance face à lui. Alors plus il se trouve loin de moi et mieux je me porte. Alors oui, c'est certainement une erreur mais dans ma tête, je ne crains rien ici. Vous avez dit naïve ? J'entends des pas s'approcher de moi et quand je lève le regard, je vois un homme, d'une bonne vingtaine d'années, peut-être petite trentaine me faire face. Bien habillé, plutôt élégant et franchement pas désagréable à regarder me dire qu'il devrait pouvoir s'en sortir. Son ton est assez neutre, le sourire doit être payant pour ne pas qu'il m'en offre un. Je ne prends même pas la peine de lui accorder plus d'attention que ça et lui répond de mon ton toujours aussi naturel "Tant mieux !" Ce qui était vrai. Moi ça m'arrange quand ils n'ont pas besoin de moi. Surtout que ce mec, je l'ai déjà vu par le passé. Difficile d'oublier un minois si charmant. Je ne sais pas trop ce qu'il fait dans la vie mais ça doit être en rapport avec la médecine parce qu'il prend toujours des bouquins dans ce domaine. Et vous pensez bien que j'y connais quedal dans ce genre de style d'ouvrages. Je me contente juste de dire que c'est au fond du magasin, dans la section science et il se débrouille pour trouver son bonheur. C'est classé par discipline, ça ne doit pas être trop compliqué pour trouver ce qu'il recherche. Après on n'a pas tout, ça va de soit, mais s'il a un ouvrage particulier qu'il veut, on peut le commander.

La porte s'ouvre à nouveau, pour laisser passer une petite vieille avec son clébard. Ce n'est pas non plus la première fois qu'elle vient mais autant le beau gosse de service je veux bien le voir plus souvent, autant elle, je m'en passerai bien. Alors oui, je sais, c'est une petite vieille sympathique qui a besoin de voir du monde. Mais franchement, elle me gonfle a passer 10 ans à recompter sa monnaie parce qu'elle perd le compte en cours de route. Mais ce sont les aléas du travail, selon mon patron, il faut faire avec et prendre sur soi. Elle se dirige toujours au même endroit et ne mets pas bien longtemps pour revenir avec un livre. J'arrête le rangement pour aller l'encaisser. "Bonjour ! Vous avez trouvé ce qu'il vous fallait ?!" Elle me répond que oui et j'emballe son livre dans un sac et lui donne le montant à payer. Et c'est là que c'est amusant, si je puis dire. Le beau gosse de service arrive à ce moment là et autant il s'était montré patient au début, autant sa patience fut de courte durée quand il réalisa qu'il ne sortirait jamais d'ici avec mamie devant à recompter sa monnaie toutes les trente secondes. J'aurai pu intervenir et m'en charger, mais je trouvais ça amusant qu'il supporte ça avec moi, pour leur montrer aux gens que c'est pas toujours facile de tenir un commerce et que les gens sont parfois très relou. C'était pareil quand je bossais comme caissière, entre celles qui avaient les coupons de réduction, celles qui payaient par carte mais oubliaient le code, celles qui payaient en petite monnaie, on perdait un temps pharamineux.

Le moment épique arriva avec l'intervention de Monsieur Impatience qui envoya bien chier mamie. Je retins un rire amusé et ne pus qu'afficher un léger sourire en coin, laissant faire nos deux protagonistes. J'aurai dû défendre mamie contre ce goujat mais ça ne lui faisait pas de mal à mamie d'être un peu bousculer, au moins elle aura de vraies raisons de se plaindre de la jeunesse. "Je ne me fais pas trop de soucis, elle reviendra en se plaignant de votre comportement et j'irais dans son sens en la soutenant dans ses propos, prétextant que vous êtes un vrai goujat sans manière et que les gens parfois sont vraiment mal élevé !" Dis-je avec un sourire malicieux. Je sais que je ne devrais pas dire ça, mais qui a dit que j'étais une vraie commerçante. On m'a engagé parce que je présentais bien, que j'étais souriante, gentille et parce que mon mentor connaissait le patron, sinon vous pensez bien, je n'aurai jamais eu le poste. "Vous avez trouvé votre bonheur ?"



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Sa misanthropie était constamment nourrie par ce genre d’individus qu’il classe comme inutile. Son égo lui laisse miroiter l’idée que jamais il ne subira jamais la perte de ses capacités. Le spectre de la maladie qui vole en cercle au-dessus de sa tête concrétise ce fantasme bien plus que ce dont quiconque pouvait se douter. Néanmoins, son humeur était suffisamment bonne pour qu’il n’emporte pas la jolie vendeuse dans son ire qui d’ailleurs le laissa faire avec un sourire en coin et un regard pétillant de malice. Visiblement, ils étaient sur la même longueur d’onde. A la seule différence qu’elle avait une position sociale de vendeuse à conserver et que lui n’était qu’un client qui se fichait complètement de ce qu’une vieille femme pouvait bien penser de lui.

"Je ne me fais pas trop de soucis, elle reviendra en se plaignant de votre comportement et j'irais dans son sens en la soutenant dans ses propos, prétextant que vous êtes un vrai goujat sans manière et que les gens parfois sont vraiment mal élevé !"

Il eut une grimace d’approbation. C’était sans doute la meilleure chose à faire bien qu’il en soit complètement incapable. Jamais il ne pourrait tenir un métier qui l’obligerait à être agréable avec les gens. Au moins, elle était honnête. Avec lui du moins. Nul doute que la petite vieille la croirait de son côté.

"Vous avez trouvé votre bonheur ?"

Le terme bonheur était peut-être un peu exagéré. Après tout, il n’avait que pu mettre la main sur un livre intéressant et cracher son venin sur un être sans défense. Satisfaction serait sans doute plus approprié.

« Il n’y a jamais vraiment de bonheur quand on se plonge dans les sciences, c’est comme un jeu sans fin. A défaut, j’ai sans doute trouvé de quoi nourrir ma réflexion, c’est déjà mieux que rien. »

Ce n’était sans doute pas la réponse à laquelle elle s’attendait. De plus, quand on voyait Max et, avant qu’il n’ouvre la bouche, on s’attendait plus à être face à un avocat ou autre homme d’affaire présomptueux qui ne vivait que pour l’argent et le pouvoir. Malheureusement, c’était plutôt un amoureux des sciences dont la soif de connaissance n’avait aucune limite et dont l’esprit étriqué pouvait tourner à toute vitesse. Au moins, avec son sourire et ses yeux caramel, il redorait un peu le blason des scientifiques dont l’image avait été ternie par quelques stéréotypes et la fiction hollywoodienne. En parlant de stéréotypes, l’image de la libraire mal dans sa peau, aux grosses lunettes, dégoutée des hommes et amoureuses des chats avait aussi pris un coup. La vendeuse dont il ignorait le nom était tout à fait charmante et sa peau de porcelaine soulignait ses yeux bleus et lui conférait un air angélique qui n’était contredit que par son regard malicieux. Lui qui avait déjà l’air de l’associé du diable détonnait à côté.

Il échangea avec elle encore quelques paroles pendant qu’elle encaissait son achat. Grand prince, il paya par carte pour éviter le ridicule de la vieille femme. Alors que la machine émit son petit bip de satisfaction, il retira sa carte et la rangea dans un portefeuille de cuir. Son livre reposait au fond d’un petit sac de papier blanc qui portait le logo et le nom de la libraire d’où il venait. Après un aurevoir, il se détourna et fit quelques pas vers la sortie avant qu’une idée déjà présente depuis plusieurs minutes ne prenne suffisamment d’importance pour s’imposer à son esprit. Il se retourna et demanda :

« Est-ce que vous accepteriez de venir diner avec moi après la fermeture ? »

Sans vraiment s’en rendre compte, il avait hésité plus longtemps qu’à son habitude. Tous ces mouvements récents de féminisme qui avaient dénoncé le harcèlement et autres déboires que vivait la gente féminine l’avait laissé dubitatif. S’il pouvait dessiner à la main et sur une serviette de papier n’importe quelle région du cerveau sans hésitation, il était complètement idiot devant le fonctionnement de la société et ne savait plus vraiment ce qu’il pouvait faire ou pas. Toutes ces questions le dépassaient et il aurait bien apprécié de quelqu’un clarifie la situation. Peut-être était-ce le moment ?  
 
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Je n'ai pas réagit comme j'aurai dû. J'aurai dû apaiser les tensions entre mamie et beau gosse, prenant moi-même la monnaie de mamie pour faire le compte. Mais bon, on ne va pas se mentir, je dois être aussi rapide que mamie en calcule mental, même si là, compter des pièces, c'est vrai qu'il ne faut pas un bac spé math. Mais je ne sais pas, je crois que j'ai eu envie de voir ce qu'allait faire beau gosse, ma façon à moi de tester les gens et voir leur véritable nature. Et ce qu'il faut dire c'est que c'est pas le maître de la patience et de la délicatesse. Il dit ce qu'il pense, sans détour, se montrant même grossier et discourtois. Difficile de le juger quand je dis moi-même ce que je pense, en essayant malgré tout parfois d'arrondir les angles pour ne pas me mettre à dos l'ensemble de la populace de Bray. Déjà que j'ai certainement pas la meilleure réputation qui soit, alors si en plus j'en rajoute une couche en m'en prenant à mes clients, c'est fini, je n'aurai plus qu'à quitter Bray pour essayer de construire une vie ailleurs. Je sais ce qu'on dit dans mon dos. Les gens savent pourquoi je suis venue vivre chez mon oncle et ma tante, les ragots, ça se propagent comme la peste. J'étais pas la fille dont on voulait en belle-fille, je ne me faisais pas d'illusion et je crois qu'avec le temps, les gens n'ont pas changé d'avis sur moi. Je suis une cas soc', un déchet de la société qui s'accroche comme elle peut à sa vie. J'ai toujours travaillé, on ne m'enlèvera pas ça, mais c'est vrai que j'ai toujours traîné avec des gens peu recommandable. Et si je m'étais faite choper avec les autres, quand je vendais un peu de drogue en boite de nuit, je suis sûre que ça n'aurait étonné personne. Et au fond, je ne peux pas en vouloir aux gens. Mes mecs étaient tous des abrutis de premier ordre, entre un glandeur invétéré, un dealer, une petite frappe, un drogué et un psychopathe, j'ai un beau tableau de chasse. Et encore, je ne fais pas la liste complète de tous les mecs qui ont fini dans mon lit ou mes amours d'adolescente parce qu'à mon avis ça ne doit pas être très brillant. Je ne sais pas choisir les mecs et je crois que j'attire que les mecs louches. Mais aujourd'hui, c'est fini ! J'essaye de me reprendre en main et j'aimerai que le prochain mec soit quelqu'un de bien, histoire de changer un peu !

Bref, tout ça pour dire que ce mec, je ne peux pas vraiment le juger, je ne suis pas mieux de mon côté. Ca me fait plutôt rire de le voir réagir comme ça. J'aurai vraiment pas aimé qu'il me parle comme ça, qu'on se le dise, mais en tant que spectatrice, ça ne me dérange pas vraiment. Je lui demande s'il a trouvé son bonheur et sa réponse est pour le moins particulière. Un simple oui ou non aurait fait l'affaire mec, pas besoin de me sortir ta science. Je pense que de base, le livre parle de lui-même, on sent que c'est pas l'éclate souvent chez lui. Non pas que je m'attendais à un sujet plus palpitant, mais c'est vrai qu'on sent tout de suite que je suis en face d'un cérébral. Après c'est loin d'être dérangeant, bien au contraire, ça me change un peu des abrutis finis d'avec qui je traîne. Mais au final, si on y réfléchie bien, l'abruti fini dans cette histoire, ça va être moi. Parce que s'il commence à me sortir sa science, il est clair que je vais rien comprendre et je vais incarner parfaitement le rôle de la blonde sans cervelle, à sourire bêtement sans comprendre. Mais bon, c'est pas comme si je vais être amené à le revoir ou pas tous les 4 matins. "Heu ... d'accord ! Sinon prend toi un magazine porno. Ca ne t'apportera peut-être aucune réflexion, mais en théorie, t'auras au moins quelques minutes de bonheur !" Dis-je en plaisantant. Donc voilà concrètement ce qu'il ne faut pas dire au client, je pense que là, je suis au top de la pire vendeuse de l'univers. Est-ce que je viens vraiment de lui parler de magazine de boules ? Mon dieu, mais faites moi taire. Bâillonner moi, faites un truc ! Pourtant je ne réagis pas, je ne voyais de toute façon pas ce que je pouvais dire d'autre. J'ai pas franchement compris ce qu'il vient de me dire, j'ai rien d'intelligent à rajouter, je crois au fond que ma connerie, c'est certainement ce qui aurait pu être le mieux. Si, j'aurais pu me contenter d'un simple "D'accord !" mais je crois que je serais passer pour la débile de service, alors au fond, autant donner le change à fond !

Le tutoiement est sorti tout seul, je ne m'en suis même pas rendu compte. Mais bon, vu que ce que je disais était déjà glauque, ma foi je crois que le vouvoiement aurait été vraiment très bizarre. J'essaye de ne pas m'attarder sur ma connerie et j'encaisse ce qu'il devait pour le livre, sans essayer de capter son regard, je pense que là, j'ai griller toutes mes chances qu'il ait envie de me revoir. C'est certainement la dernière fois qu'il viendra à la librairie. Il prend son livre et commence à s'en aller, avant de se retourner pour me proposer un diner. Avec lui. J'ai certainement mal dû entendre et mon étonnement se lit sur mon visage. Pardon ? Manger tous les deux ? Ensemble ? A la même table ? Oui, je suppose que sur des tables séparées, ça serait étrange. Heureusement que l'étonnement me fait fermer ma gueule, sinon j'aurais été bonne à me ridiculiser encore. Qu'est-ce que je dis ? "Heu..." Oui alors d'accord, pour me donner quelques secondes de réflexion, c'est bien, mais va falloir cracher le morceau. Qu'est-ce que je fais ? Oui ? Non ? Et si c'était encore un psychopathe ? Ca me rappelle un peu trop cette histoire avec mon ex, c'est vraiment une très mauvaise idée. Je suis sûre que c'est un psychopathe. A la Dorian Gray ou que sais-je encore. Sous ses traits de beaux mecs bien sous tout rapport, propre sur lui, éduqué et intelligent, c'est un mec sans scrupule et sans coeur. Non, il faut que je dise non, il faut que je me mette du plomb dans la tête et en plus je ne suis pas prête à me remettre avec quelqu'un. Allez, soit raisonnable ma fille ... "D'accord, avec plaisir !" Ou pas. N'apprend, jamais et reste dans tes erreurs. "Je finis à 19h !" Mais c'est peut-être un mec bien. Si je ne lui laisse pas une chance, comment je pourrais le savoir ?



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Pourquoi avoir fait cette proposition ? C’était assez instinctif et Maxwell n’était pas du genre à réfléchir sur les motivations intimes et profondes de ses actions. Cette question restera donc sans doute en suspend pendant un moment. Après une telle réflexion sur son achat, il aurait dû la classer dans la catégorie inutile de l’humanité et se contenter de disparaitre. Pourtant, c’était l’inverse qui s’était produit. Peut-être était-ce quelque chose dans sa façon de parler ou dans son visage qui l’avait convaincu de faire un écart à sa rationalité habituelle. D’ailleurs, un certain étonnement se lisait dans son regard face à sa proposition. Le petit « euh » témoignait de toute son hésitation et Maxwell attendit plusieurs secondes pour avoir sa réponse. Une réponse négative et tranchée ne serait pas suffisante pour atteindre son égo fait d’acier et inébranlable. Néanmoins, son sourire vacilla légèrement face à la réflexion de la jolie blonde.

"D'accord, avec plaisir !"

Excellent choix. Rapidement, elle lui indiqua qu’elle finissait à 19h et il répondit d’un hochement de tête. Voilà qui lui laissait le temps de travailler un peu et de prendre une douche. Après lui avoir demandé son prénom – histoire de savoir s’il n’invitait pas une quelconque Gertrude -  il confirma qu’il passerait un peu après 19h de manière à lui laisser le temps de fermer la boutique et se dirigea vers la sortie. Sa voiture était garée quelques mètres plus loin et, le temps de cette entrevue avait été suffisant pour qu’un de ces incompétents travaillant pour le pouvoir public en place ne vienne accrocher sous son essuie-glace un de ces morceaux de papier frustrant. Il s’empara du procès-verbal et le rangea à l’intérieur de sa veste en indiquant dans un coin de l’esprit qu’il devait s’acquitter de l’amende avant que la somme n’augmente un peu plus.

De retour chez lui, il posa son derrière dans un fauteuil et ses jambes sur un de ces cartons qui n’avait toujours pas été déballé. Celui-ci renfermait des fardes entières et étouffées de feuilles de papier et formait donc un repose pied assez tangible que pour assurer son confort. Son nouvel achat en main, il le parcouru une première fois assez rapidement pour se faire une idée générale avant de commencer une lecture plus sérieuse à la page 84. Pourquoi ne pas commencer au début comme toute personne censée ? Parce qu’il allait directement là où se trouvait son intérêt et ne désirait pas perdre du temps.

A sa droite reposait sur une petite table basse en bois noir un appareil photo plus que vintage. L’objet datait des années 40 et était plutôt bien conservé malgré quelques griffes. Sans doute qu’un regard avisé pourrait avec deux ou trois coups de pinceaux en faire une pièce de collection mais malheureusement, les yeux de Maxwell n’avaient pas cette capacité. Que faisait donc une chose si étrange dans son salon qui souffrait encore de son déménagement récent ? Sa mère l’avait découvert dans une brocante et avait décidé de lui offrir. Inutile de décrire le regard dubitatif de Maxwell qui ne jurait que par le numérique et la technologie face à ce présent qui contrastait avec ses acquisitions personnelles. De plus, il n’était plus en état de marche car le compartiment qui abritait la bobine était enrayé et impossible à ouvrir. Nul besoin de préciser que si ce n’était pas sa mère qui lui avait offert, il aurait déjà fini sur ebay.

Une heure plus tard il sortait encore mouillé de sa douche pour ouvrir sa garde de robe. Une partie de ses vêtements dormait toujours dans une valise et on ne pouvait pas dire que l’originalité crevait les yeux. Une fois habillé, il reprit le chemin de la librairie de quartier. Dans son GPS, l’adresse d’un restaurant italien était déjà encodée. Il avait été manger là-bas le week-end dernier avec son frère et sa belle-sœur. James était marié depuis 6 ans désormais et semblait filer le parfait amour avec une avocate au grand cœur. Le couple avait d’ailleurs eu un garçon et adopté une petite fille.

En se garant à la même place, il vérifia cette fois qu’aucun type retord ne se cachait pour distribuer des amendes. La petite clochette résonna de nouveau mais cette fois, ce n’était pas de son œuvre. Sasha la libraire venait de sortir et s’attelait à fermer la porte de la boutique. Il quitta le confort de sa voiture et la rejoignit sur le trottoir.

« Un restaurant italien ça vous convient ? »

De nouveau, la proposition n’était pas très originale et était plutôt une valeur sûre. Tout le monde aimait les pâtes et la pizza non ?
 
 
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La chose était entendue assez rapidement. Je venais d'accepter son invitation à venir diner avec lui ce soir, lui indiquant que je finissais à 19h. Il me demanda mon prénom, ce qui pouvait aider, en effet, et je le lui donnais, tout en lui demandant le sien. Une fois chose faite, Maxwell, vu que c'était son prénom, quitta la boutique. Et là, pour être honnête je me retrouvais bien conne. Je souriais comme une adolescente a qui on venait de donner un rencard, mais en même temps, j'avais une petite voix dans ma tête qui me hurlait que j'étais conne.  Je ne connaissais pas ce mec pourquoi j'avais accepté si rapidement ? La dernière fois ne m'avait pas servi de leçon ou comment ça se passe ? D'un côté, je me raisonnais en me disant que c'était juste un rencard, je n'avais pas accepté de l'épouser non plus. Si je sentais qu'il était louche, je me contenterai de me barrer rapidement et de ne plus jamais le revoir. De toute façon il savait où je travaillais, donc ça, je ne pourrais pas le changer, mais il ne savait pas où j'habitais, aucune chance que je trouve des cadavres dans mon appartement un soir après le boulot. J'étais complètement perdue et c'est dans cet état d'esprit que je continuais ma journée de travail. On ne pouvait pas nier que ça me faisait plaisir qu'un mec comme lui, bien sous tout rapport - en apparence du moins - s'intéresse à une fille comme moi. Soyons honnête, je n'étais pas un canon de la beauté. J'étais plutôt normale comme fille, sans plus d'intérêt que ça. Je ne suis pas le genre de filles sur qui tu te retournes dans la rue naturellement. Alors c'est vrai que quand un mec comme lui, s'intéresse à une fille comme moi, ben ça fait quand même quelque chose. C'était flatteur et un peu grisant. J'avais l'impression d'être dans un conte de fée. J'étais la pauvre petite héroïne qui galère bien dans la vie et je venais de faire la rencontre de mon Prince Charmant ....

Mais en même temps je m'agace profondément. Parce que tout ça, je l'ai vécu plein de fois et ça ne s'est jamais bien passé. Je suis toujours flattée quand un homme s'intéresse à moi. Je me déteste tellement que dès que quelqu'un me fait un compliment, je n'en peux plus ! Et je suis consciente de tout ça. Je sais que je suis un cas désespérée. J'essaye pourtant de me raisonner, de me dire que j'ai grandi, que j'ai appris de mes erreurs et que je ne suis plus la Sasha d'il y a quelques années, perdue et sans avenir ! Je suis plus mature ou en tout cas j'en ai l'impression. Sauf qu'en fait cette douce illusion éclate en mille morceaux dès qu'un garçon me fait un peu de gringue. Et je me demande à quelle sauce je vais être mangée cette fois-ci. Mais j'ai bon espoir et ça me désole d'avance. Au fond de moi, je me dis que peut-être, cette fois-ci, c'est quelqu'un de normal, sans histoire, équilibré et que je vais peut-être enfin connaître une relation normale avec lui. Ca serait bien, ça me changerait un peu. Je ne dis pas que ça ne risque pas d'être un peu compliquée avec la chasse, il va falloir que je trouve une raison d'expliquer mes réunions avec les Dux ou mes entraînements ou mes sorties de chasse avec Sayanel. Je suppose qu'en soit, je peux prétendre que je suis avec Laelia, pour mes entraînements d'arts martiaux, mais ne va-t-il pas se poser des questions sur les bleus et autres blessures que je pourrais me faire ? Je ne pourrais certainement pas lui mentir longtemps, mais si ça se passe bien, peut-être pourrait-il comprendre, je ne sais pas ... Mais en même temps, je me pose beaucoup de questions par rapport à ça, mais c'est même pas sûre qu'après ce soir, on se revoit. Peut-être que pour lui, je ne suis qu'un coup d'un soir. Il est peut-être du genre à inviter une fille au restaurant pour avoir le droit de la baiser derrière, sans plus d'histoire. Que ce soit un mec que je rencontre en soirée ou un mec qui m'invite au restaurant, il n'y a pas de grandes différences, je ne me vexerais pas forcément pour si peu, même si j'attends, comme à chaque fois, à un peu plus ...

Tout tourbillonne dans ma tête et j'arrive pas à savoir si c'est une bonne nouvelle ce diner ou pas. De toute façon c'est un peu tard pour annuler. En plus j'ai pas son numéro de téléphone donc je ne vois pas comment je peux lui dire que finalement j'ai changé d'avis ! En plus ça ne se fait pas de lui dire, quand il revient, que finalement c'est annulé. Bon après je pourrais, je suis en droit d'avoir changé d'avis. J'ai le droit d'avoir pesé les pour et les contre et de me dire que je ne veux plus. Ou il peut m'être arrivée une tuile entre temps. Je pourrais fermer plus tôt et laisser un mot sur la porte, prétextant une urgence familiale ou une connerie dans le genre. C'est très lâche mais au moins pas de questions. Ou alors assumer mon mensonge et le lui dire. Mais serais-je capable de lui mentir ? Je n'en sais rien. Mine de rien, tout cela m'occupe tout le reste de ma journée. Je travaille en pensant à tout ça et je ne me rends même pas compte que l'heure approche à grand pas. Je me rends compte que je n'aurai même pas le temps de passer à mon appartement pour prendre une douche et me changer. Non pas que je sois habillée en souillone mais y'a mieux comme tenue pour un premier rendez-vous. Et je ne veux pas qu'il sache où j'habite donc je ne peux pas lui dire de me déposer chez moi, le temps que je me change. Quand 19h sonne, j'ai toujours pas pris de décision. Peut-être qu'il ne viendra pas ? Je finis de balayer en me disant cela ! Peut-être que c'est lui qui a changé d'avis ! Peut-être que la boulangère était plus charmante ou qu'il aura oublié l'heure ou que sais-je encore. Je ne sais pas si je préférerais ou pas, je crois que je le prendrais assez mal en fait, même si au fond je serai soulagée. Plus de questions à me poser ... en théorie, parce que me connaissant, je sais que je vais me demander ce que j'ai fait de mal, ce que j'ai dit pour qu'il n'en ait plus envie, etc, de quoi me tenir la soirée. Quand je vais pour fermer, je le vois sortir de sa voiture. Finalement, il n'a pas annulé ... et moi, qu'est-ce que je fais ?! "C'est parfait !" Dis-je simplement en souriant. Bon, ben je crois que je suis bonne pour un diner alors ! Je monte dans sa voiture, le coeur tambourinant dans ma poitrine et nous nous dirigeons vers le restaurant. "Je suis désolée pour ma tenue, j'ai pas vraiment eu le temps de passer chez moi !" Dis-je en guise d'excuse. Mais en même temps, s'il m'avait laissée plus de temps, j'aurai été plus présentable. Au final, c'est de sa faute à lui !



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Evidemment, Maxwell n’avait pas la moindre idée de tout ce qui se passait dans la tête de Sasha. Il ne s’était jamais douté que les filles – et certaines à raison – avaient toujours peur de tomber sur des psychopathes. Pas une seule fois il ne se questionna sur la raison qui l’avait poussé à l’inviter et l’idée qu’elle ait changé d’avis ne lui vint même pas à l’esprit. Il ne réfléchissait même pas à s’il y aurait une prochaine fois. Le médecin n’était pas doué pour tout ce qui touchait au lien social et dans le fond, Sasha avait peut-être, et sans le savoir, raison de s’inquiéter. Du haut de ses 29 ans, il avait toutes les caractéristiques de base du parfait psychopathe. L’amour de sa mère était la principale force qui gardait ses placards neufs vierge de tout cadavre.  Quoiqu’il en soit, elle accepta sa proposition et il la laissa s’installer sur la place passager. Elle s’excusa en passant pour sa tenue et il répondit que ce n’était pas un problème. Ce n’était pas vraiment son style vestimentaire qui l’avait convaincu de lui faire cette proposition mais plutôt quelque chose dans sa façon d’être. Il lui demanda comment son après-midi s’était déroulée. La liste des clients de la librairie ne l’intéressait pas mais, il fallait bien commencer quelque part.

Le restaurant n’était pas vraiment loin et il se gara dix minutes plus tard. Les italiens avaient envahi toute l’Europe si ce n’était pas le monde et conquis le cœur des gens à coup de sauce tomate. L’endroit en question n’était pas une contrefaçon mais plutôt un pur repaire de ritals où d’ailleurs on ne parlait pas beaucoup anglais. Le soleil brillait encore et apportait sa chaleur et ils se mirent d’accord pour une table en terrasse qu’il demanda à un serveur en italien. Il avait retenu lors de son précédent passage, que ce n’était pas vraiment la peine de parler anglais ici et que, ne pas avoir un accent trop prononcé lui garantirait un verre offert par le patron. Les choix sur la carte étaient limités témoignant de la fraicheur des ingrédients qui composaient les plats. Les méditerranéens n’étaient d’ailleurs pas légions dans un pays aussi peu ensoleillé et il expliqua :

« Mon père est irlandais mais ma mère est italienne. Je passe tous mes étés en Toscane depuis que je suis né, fallait bien que j’apprenne »

D’ailleurs ses deux semaines de soleil étaient déjà fixées et l’hiver rude que l’Europe avait traversé n’avait fait qu’augmenter son impatience. Le serveur fut rapidement de retour pour prendre les commandes. Son choix – une lasagne au légumes – ne comportait pas plus de viande que lors de sa précédente visite et l’italien lui demanda s’il était végétarien. La réponse positive lui arracha une petite grimace dubitative. Maxwell venait d’un coup d’endosser l’image du végétarien sans doute un peu écolo sur les bords qui adorait les animaux. Malheureusement, la vérité était bien loin. Et quand le serveur crut que lui dire que les animaux ne souffraient pas vraiment allait le convaincre de prendre un plat de carnivore, il eut une réponse très fidèle à lui-même :

« Oh je me fiche bien de savoir s’ils souffrent quand ils se font égorger à l’abattoir, c’est leur rôle sur la planète. Je n’aime juste pas le goût et je suis habitué comme ça. »

Il ne pensait pas vraiment à mal mais fut incapable de comprendre que l’expression du serveur traduisait sa surprise d’une réponse aussi crue mais néanmoins honnête. Il était loin d’être le seul sur Terre à avoir cet avis mais, était un des rares à l’exprimer sans aucun tact à de parfaits inconnus. Du pur Maxwell. Et voilà, l’image du type bien amoureux des bêtes avait tenu à peu près dix secondes. Un record. Le type avec son carnet de papier en main se tourna vers Sasha dans l’espoir qu’elle soit un peu plus normale. De toute façon, on ne pouvait pas vraiment faire pire. Et encore une fois, le médecin ne se rendait pas du tout compte qu’il aurait mieux fait de fermer sa bouche. En plus Sasha redoutait déjà d’être assise en face d’un psychopathe. Voilà qui devait la rassurer … Quoique, un vrai psychopathe aurait essayé de passer pour quelqu'un de normal non ?

Les rencards du médecin étaient devenus de plus en plus rare avec le temps. A chaque fois, il finissait par dire quelque chose qu'il ne fallait pas et voir son invitée disparaitre une fois l’addition payée. Celles qui ne disparaissaient pas avaient souvent comme objectif dans la vie de sortir avec un médecin qui disposait d’une certaine somme sur son compte bancaire et pouvaient donc tolérer un gars un peu bizarre. Et malheureusement celles-là finissaient à son trophée de chasse quand il ne mourait pas d’ennui pendant le rencard en question. Ça lui était déjà arrivé de décider de se lever et partir en plein milieu lorsqu’il avait l’impression de perdre des points de QI. Les filles bien étaient généralement maligne et comprenaient vite qu’un homme incapable de savoir ce qu’il fallait dire ou pas lors d’un premier rendez-vous n’était pas fait du matériau dont on faisait les princes charmants, ou à défaut les copains parfaits. En résumé, ça ne s’était jamais terminé sur quelque chose qui lui donnait envie de plus d’une nuit. D’un autre côté, il ne nourrissait pas vraiment d’autres ambitions et ça lui allait très bien. Sans doute que cette soirée allait s’ajouter à la liste et renforcer sa préférence pour les applications de rencontre qui permettaient avec beaucoup d’honnêteté d’éviter toute la partie discussion et hypocrisie séductrice. Cacher ses défauts n'était décidément pas son fort.

 
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J'ignore si j'ai pris la bonne décision, je suppose que je le découvrirai sous peu. De toute façon maintenant, je n'ai plus le choix, sauf si je saute de sa voiture. Mais je veux bien croire que je ne sois peut-être pas la fille la plus équilibrée qui soit, ni la plus intelligente, mais il y a des limites à tout. Sa voiture est confortable et ce ne sera pas tous les jours que je monterai dans une aussi luxueuse. La mienne est une vieille voiture, qui démarre quand elle le veut bien. Mon oncle s'occupait des réparations et des vérifications de routine quand il était de ce monde, aujourd'hui, il est vrai que c'est un peu au petit bonheur la chance. On ne peut pas réellement dire qu'elle m'ait causé beaucoup d'ennuis ces derniers temps, il est vrai, mais ce n'est pas pour le peu que je l'utilise que ça risque de me déranger. J'aime marcher de base et quand je suis pressée, je prends le bus, c'est beaucoup plus pratique. Je n'ai pas à me soucier de trouver une place de parking, c'est plutôt l'avantage. Je ne quitte pas souvent Bray, même si j'en aurai régulièrement l'envie. Parfois je me dis que ça doit être vraiment sympa d'être riche ou au moins d'être assez confortable monnaitairement parlant pour ne pas regarder à la dépense. J'aimerai, moi aussi, me faire des petits plaisirs, de temps en temps, rien que pour le plaisir du geste. Partir en weekend dans de beaux hôtels luxueux, un peu n'importe où dans le monde, sans me demander si je pourrais manger ensuite les 6 prochains mois. Lui ne doit pas avoir ce problème, j'en suis sûre. J'ignore ce qu'il fait dans la vie, mais tout laisse à penser que son salaire à l'année compte beaucoup de zéro avant la virgule. Après, on ne peut pas réellement dire que j'ai réellement à me plaindre. Il est vrai que quand mon oncle et ma tante étaient encore de ce monde, je pouvais leur demander de l'argent quand j'en avais besoin, mais ma situation n'est pas si désespérée que ça. Mon salaire est raisonnable et me permet de vivre. Je ne suis pas dans le rouge tous les mois, ce qui n'est pas le cas de tout le monde, il est vrai !

Bref, j'essaye de ne pas me prendre trop la tête et je profite des 10 minutes que nous passons dans sa voiture. Il me demande comment s'est passé le reste de mon après-midi et je hausse les épaules. "J'ai eu plusieurs propositions pour diner, mais j'ai dû les refuser ... Une journée habituelle à la librairie !" Dis-je en prenant l'air d'une fille tellement populaire que ça lui arrive si souvent ce genre de situation. Bien évidemment, mon sourire et l'ironie qui percée dans ma voix ne laissait pas de doute sur le fait que je plaisantais. En toute honnêteté, ma journée fut des plus banale, pas de quoi épiloguer 15 ans dessus. J'ai eu quelques clients, certains sont repartis sans rien, d'autres avec un livre ou deux. J'ai passé ma journée à me prendre la tête avec cette histoire et pour être honnête, je préfère garder ce dilemme cornélien pour moi. Bref, rien qui ne vaut vraiment la peine qu'on en discute sérieusement. "Et qu'avez-vous fait de votre après-midi ?" Dépecer de pauvres filles naïves dans mon genre pour passer le temps ? Travailler ? Se reposer ? A quoi ressemble une journée type pour ce mec ? Qu'est-ce qu'il aime ? Qu'est-ce qu'il peut bien se passer dans sa tête ? Et surtout, pourquoi m'a-t-il invité ? Qu'on se le dise, on ne fait certainement pas parti du même niveau social, on a certainement rien en commun, alors c'est vrai que je m'interroge sur ses raisons. Est-ce que c'est plus stimulant de coucher avec une fille dans mon genre ? Qui ne se donne pas de grands airs et ne donne pas l'impression d'avoir un balai dans le cul. Et pourquoi moi ? Je n'ai pas brillé par mon intelligence que je sache, je n'ai pas de charme naturel qui donnerait envie de mieux me connaître et je n'ai pas réellement d'atouts physiques avantageux. Je suppose que je le découvrirai au fil du diner...

Quand nous arrivons au restaurant, on décide de s'installer à une table en terrasse. Le temps le permettait, autant en profiter. Visiblement, l'anglais n'était pas la langue la plus communément utiliser dans le coin. Vivre en Irlande et pas être foutu de parler notre langue, c'est du beau ça ! Je ne prétends pas que l'italien n'est pas beau à entendre, mais moi je n'y pipe rien du tout. Max balança quelques mots en italien, puis m'expliqua que sa mère était italienne. Je comprends d'où lui vient son charme maintenant. Il m'expliqua ensuite qu'il passait tous ses étés en Toscane. Aaaah la Toscane .... pour moi, ce n'était qu'un mot ! Un mot qui faisait rêver, je ne dis pas le contraire, mais rien qu'un mot. Je ne suis pas sûre de pouvoir le placer sur une carte, ni de savoir quelle ville s'y trouve. Je sais bien que c'est en Italie, je ne suis pas bête à ce point là, mais après, en haut, en bas, au milieu ... aucune idée ! Mais ça laissait malgré tout rêveur. "Wouaa ! Le plus loin où je suis allée, c'était Londres. Je suis loin de faire rêver !" C'est très beau Londres et l'Angleterre en général. Bon, on n'a jamais vraiment pris le temps de vraiment visiter le pays, mais de ce qu'on voyait à la télé, c'était plutôt sympa ! Mais bon, on ne compare pas l'incomparable ! Notre quartier était loin de faire rêver à Londres et les endroits où je me rendais le plus souvent n'étaient pas mieux lotis. Je ne fais pas partie de cette jeunesse dorée qui peut se targuer de connaître les plus beaux lieux de Londres. Mais j'ai de bons souvenirs malgré tout, j'y ai passé de bons moments, si on exclut l'ensemble de mes conneries.

Je parcours rapidement la carte, ne sachant pas vraiment quoi choisir, tout avait l'air si bon. Mon rendez-vous décide de prendre des lasagnes aux légumes. Visiblement monsieur est végétarien. Dois-je ne pas prendre un plat à base de viande ? Je sais que certains sont vraiment relou et imposent leur choix de vie aux autres, sous prétexte qu'ils ont la science infuse. Mais moi ça me fait un peu chier, pour être honnête. Je ne suis pas une grosse carnivore, je me passe de viande les trois quarts du temps, mais plus parce que c'est cher que parce que je n'aime pas. Là, pour une fois que j'ai l'occasion d'en manger, ça me gonflerait de ne pas pouvoir. Mais je dois avouer que la suite de la réponse de mon voisin de table me laisse un peu perplexe. Visiblement, Monsieur n'est pas un fervent défenseur de la cause animal, ce qui aurait pu être tout à son honneur. Non, il n'aime juste pas le goût, se moquant que les animaux souffrent dans les abattoirs, visiblement c'était leur destin. Charmant, vraiment ! "Heu ... ok ... Je vais prendre des lasagnes classiques !" Me contentais-je de dire au serveur, un peu mal à l'aise. Mais sur quoi je suis encore tombée moi ?! Quand le serveur s'en alla, je me tournais vers mon voisin "Leur rôle sur la planète ?! Vraiment ? Alors quoi, quand on n'était qu'à l'état de cellules, ils n'existaient pas c'est ça ? Qu'il existe une chaîne alimentaire, ça je suis d'accord. Que les animaux - nous compris puisqu'on fait parti de cette catégorie au même titre que les autres soit dit en passant - s'entre-tuent, pour se nourrir ou pour d'autres raisons, ça aussi je suis d'accord. Mais limiter les animaux à être juste bon à l'abattoir, c'est un peu nous prendre pour dieu en personne, c'est un peut ridicule à mes yeux ! Dans 100 ans, les rôles auront seront peut-être inversé et dans ce cas là, ça sera notre rôle à nous si ça se trouve ..." Je m'en fous de la protection des animaux, c'est pas forcément un sujet qui m'enflamme. Je ne prétends pas que j'apprécie l'idée qu'on les abatte en masse pour le plaisir de la surconsommation bien entendu, j'aime pas trop cette mentalité, mais je ne vais pas aller manifester avec les gens dans la rue pour autant. Mais je trouve que c'est un peu trop se la péter que de prétendre qu'ils ne méritent pas un peu plus de considération. Parce qu'à mes yeux, l'homme est son pire ennemi. A croire qu'il est supérieur à tout le monde, il va finir par se prendre un mur. Et je me dis que ça ne nous ferait pas de mal en toute honnêteté. Après je ne dis pas qu'il n'a pas raison, dans le sens où dans notre société actuelle, on considère les animaux comme juste bon à l'abattoir, mais c'est pas parce que notre société est pourrie qu'il faut penser comme ça.



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L’avis de Maxwell était plutôt tranché et pouvait paraître presque simple quand on l’entendait parler comme ça. Pourtant, rien n’est jamais simple avec lui. Il n’y accordait pas vraiment d’attention et fut assez surpris que son invitée rebondisse dessus à peine le serveur s’était-il éloigné d’une demi-douzaine de pas.

"Leur rôle sur la planète ?! Vraiment ? Alors quoi, quand on n'était qu'à l'état de cellules, ils n'existaient pas c'est ça ? Qu'il existe une chaîne alimentaire, ça je suis d'accord. Que les animaux - nous compris puisqu'on fait parti de cette catégorie au même titre que les autres soit dit en passant - s'entre-tuent, pour se nourrir ou pour d'autres raisons, ça aussi je suis d'accord. Mais limiter les animaux à être juste bon à l'abattoir, c'est un peu nous prendre pour dieu en personne, c'est un peut ridicule à mes yeux ! Dans 100 ans, les rôles auront seront peut-être inversé et dans ce cas là, ça sera notre rôle à nous si ça se trouve ..."

Lancer Maxwell sur ce sujet était dangereux, très dangereux. Après, pour lui ce n’était qu’un jeu mais, à ce moment précis, il comprit que ce rendez-vous allait s’ajouter à la liste de ceux qui lui avaient fait perdre son temps. D’ailleurs son sourire en coin témoignait de son amusement. Très rapidement, il avait sur le visage cet air qui énerve, un peu provocateur, un peu hautain.

« Alors, pour répondre au début de ta petite tirade, nous sommes toujours « à l’état de cellule ». A ce que je sache, nous ne sommes pas encore tout à fait en métal. Mais je vois à quel stade tu fais référence. Ensuite, si on remonte aux origines de la vie sur Terre et aux premières cellules, les animaux n’existaient pas plus que nous, parce que justement, toute la vie se résumait à des organismes pluricellulaires très peu développés. Donc non, ils n’existaient pas. Essaye de clarifier tes idées avant de parler, ça sera sans doute plus pertinent et adéquat »

Le serveur apporta le vin et interrompit Maxwell dans sa petite explication savante. Du coup, ce fut avec un verre de rouge entre les doigts qu’il reprit, non sans un certain détachement.

« Quant à la question du rôle de la vie animale sur la planète, on peut développer toutes les questions d’écosystèmes que tu désires mais, en ce qui concerne les animaux présents sur la carte de ce restaurant, l’homme a effectivement conditionné leur rôle à celui de nourriture. On a modifié leur ADN à travers les générations via des processus de sélection pour les adapter au mieux à notre consommation. D’ailleurs leur vie – et leur mort - est rythmée selon nos désirs de consommation. Certains cherchent même à développer une espèce de poulet sans cortex pour contourner toutes les questions éthiques, c’est assez intéressant, on pourrait imaginer un système semblable avec les ouvriers. »

Maxwell dépassait souvent les limites du moralement acceptable dans ses propos sans vraiment s’en rendre compte. D’ailleurs, il en parlait avec un tel détachement qu’il observait la couleur de son vin à la lumière en même temps, visiblement plus intéressé par la terre sur laquelle la vigne avait poussé que par le sort du règne animal ou du reste de l’humanité.

« L’existence de Dieu n’ayant jamais été prouvée alors que mon existence est assurée à chaque seconde qui passe, ça ne serait pas très flatteur de me prendre pour lui. Je préfère me prendre pour moi. Et pour finir sur ton hypothétique prédiction, beaucoup des grands esprits de ce monde s’amusent à prédire la fin de l’humanité pour la fin de ce siècle, c’est la mode catastrophiste. Comme quoi les vieilles idées religieuses sont encore bien ancrées. Néanmoins, je pense qu’un futur où l’être humain vit dans des fermes sous le joug de vaches ou de crevettes est assez peu probable. »

L’idée d’une société dirigée par des crevettes transforma son sourire machiavélique en un rictus proche du « non c’est vraiment trop débile en fait ». Sans doute aurait-il pu avoir une discussion adulte avec Sasha et ne pas signer son arrêt de mort dans un restaurant italien. Mais non, Maxwell reste Maxwell et son seul grand amour. Vingt-neuf ans de vie lui ont permis de se rendre compte que ce genre de discours ne passait jamais mais, ça ne le décourageait pas. Du coup, c'était presque résigné qu'il attendait une claque et les insultes qui vont avec.

 
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