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 Guess I'll sleep when I am dead | AIP ft. V. Shura Bäckähäst

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Quoi qu'on ait pu dire sur le self control et la résistance au stress nécessaires à tout bon cambrioleur, celui ci avait bien de la peine à cacher son agacement devant son flot de parole continu. Il ne lui adressait pas un regard, tâchant au mieux de ne montrer aucun intérêt à son existence, peut-être dans l'espoir que cela la ferait taire - mais son irritation était une telle évidence que Aleksandra ne put s'empêcher d'afficher un sourire amusé tandis qu'elle poursuivait. Il n'y avait pas de représailles à attendre pour celui-ci, puisqu'il ne le verrait pas, et s'il n'avait pas encore osé la faire taire, c'est qu'a priori il ne s'emporterait pas pour si peu. Elle se moquait de lui, il n'y avait pas à s'y tromper – de toute façon, quand un Russe souriait c'était souvent le cas, puisqu'ils avaient cette manie de sourire au lieu de rire, et de faire la gueule dans toutes les autres circonstances.
Je n'irais pas jusqu'à dire qu'elle était prompte au silence, elle aimait manifester sa présence et faire entendre son avis, c'était indéniable. Néanmoins, il était certain qu'elle exagérait grandement dans le seul et unique but de l'exaspérer. Il n'y avait aucun intérêt à ne pas attendre de réponse, et à bondir ainsi d'un sujet à l'autre - non, de toute évidence, c'était volontaire. Cela raffermissait un peu son propre contrôle de la situation, non pas qu'elle ait pu faire quoi que ce soit avec les mains liées, mais par la parole il la laissait exister sans attenter à sa vie. Il avait délaissé le coffre à présent, il s'était remis à fouiller de tous les côtés, et elle le suivait distraitement du regard comme un spectateur au théâtre s'attendant à tout instant à un retournement de situation.

Les regards noirs commençaient. Il faiblissait, chaque seconde le rendait plus susceptible de craquer. Que ferait-il ensuite – l'engueuler à en oublier le propriétaire ? Vider son chargeur dans sa bouche ? Il pourrait la gifler, aussi, ça, ça aurait pu marcher. Elle eut tantôt la réponse et ce fut un peu décevant : il se contenta de lui couvrir brusquement la bouche une fois de plus pour lui imposer le silence. Décevant mais très significatif. Peut-être l'empêchait-il de parler, mais dans le court instant où elle dût encaisser en silence son emportement, son regard lui le dévisageait avec amusement. Elle ne se formalisa même pas du « Ferme ta gueule », il signifiait une petite victoire.
Elle aimait ça, jouer avec le feu, elle avait continué à parler un peu, mais pour les minutes suivantes son flot de parole se fit plus ruisselant, moins dense. Elle suivait ses faits et gestes comme si cela lui traduisait le fil de ses pensées. Après tout, elle voulait le voir ouvert, ce coffre ! Elle voulait savoir comment on s'y prenait, pour trouver un code qui n'était probablement connu que du type ronflant au dessus d'eux. La réponse qu'il lui présenta la fit glousser légèrement, mais elle était rendue trop focalisée sur... Ah, voilà, il l'avait trouvé. Elle peinait à croire que celui ci se soit retrouvé simplement griffonné au dos du tableau. Elle n'aurait pas dû pourtant – tout criait de simplicité. Peut-être qu'après tout sa première intuition était bonne, peut-être les cambriolages étaient-ils rares dans cette région, le décor était tellement rural. Et puis après tout, ce type dont elle ignorait le nom n'avait pas l'air d'ici. Peut-être était-il juste assez malin pour abuser des faiblesses de la campagne occidentale.

Et puis le coffre s'ouvrit. Aleksandra se tordait le cou pour voir la bête en dépit du gêneur devant ses yeux, certes de loin mais tout de même. Puis elle le vit. Un diamant rouge, sa couleur fétiche, et magnifique qui plus est. Elle n'était pas spécialiste en la matière mais était suffisamment coquette et intéressée par la richesse pour savoir que n'importe qui ne pouvait pas se permettre un tel bijou. Combien valait ce truc au juste ? En tout cas elle aurait adoré en être la propriétaire. Mais elle n'allait tout de même pas envisager la carrière de cambrioleuse pour ça, hein ?... Ouais, non. Mais tout de même c'était un beau morceau. Et à la réaction de son cambrioleur, elle en déduisit qu'il était du même avis.
D'ailleurs il la prit un peu au dépourvu, avec son parler russe. De toute évidence ce n'était pas pour elle mais pour lui-même, elle était désormais assurée de son origine. Une information précieuse, qui plairait certainement aux autorités – mais aussi une coïncidence remarquable, et elle était encore loin de savoir à quel point. Alors qu'elle avait gardé le silence jusque là, la vue du diamant lui ayant replacé un air grave sur le visage, elle reprit la parole, en russe à son tour, pour qu'il se sente davantage intéressé par ce qu'elle avait à dire. « Un russe tatoué au cou et un diamant rouge – voilà qui ne court pas les rues. Et quelqu'un te l'a commandé, en plus de cela. La police sera sans doute passionnée par un tel récit. Tu as une idée pour m'inciter à ne pas divulguer tout cela ? Autre que celle d'ajouter un meurtre à ta liste de crimes, j'entends. Je crois que tu es bon pour quitter le pays. »
Elle n'était pas certaine que la provocation soit une bonne idée. D'un autre côté, si elle ne le rappelait pas à l'ordre, il pourrait bien s'échapper par la fenêtre dans la minute sans demander son reste. En soi, qu'il embarque le bijou, elle s'en fichait assez. Elle aurait pu garder le secret aussi, ça ne lui aurait pas importé plus que ça. Sauf que si elle ne l'accusait pas, elle se retrouvait en premier suspect, pour avoir dormi dans la pièce du vol après n'avoir connu son hôte que pour quelques heures. Elle n'avait donc pas réellement le choix.
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aleksandra & shura

Il avait seulement fallu attendre un peu plus, voilà tout. Attendre qu’il finisse par se décider et porter la suite de ses gestes sur un choix. La première décision consistait à faire taire cette femme qui ne contrôlait pas son flot de paroles par un simple geste de la main. Il ne violentera jamais une femme, jamais sans son consentement en tout cas. Un geste fluide, un simple avertissement et le voilà repartit dans ses recherches. De toutes évidences, ses soupirs à répétition et son attitude agaçante n’avaient qu’un seul but : se faire remarquer du voleur tout en se montrant détachée. Pas de chances, ce genre de provocations lui passait au-dessus de la tête et il avait autre chose à faire. Il n’avait pas spécialement envie de s’attarder dans une maison qui n’était pas la sienne. Shura était retourné prêt de la cheminé où trônait le coffre, réfléchissant tant bien que mal malgré la présence d’une spectatrice. Il se pourrait que ses paroles aient un sens et qu’elles soient une potentielle piste à creuser, mais le brun était trop fier pour l’admettre. Alors, il se tût en se remettant à l’œuvre. Sans avoir réellement le choix, il se pliait aussi à la curiosité de madame, lui apportant une raison de plus pour qu’elle le traite de haut comme elle le faisait. Mais en soit, ce n’était pas ce qui l’importait le plus. Car lui aussi voulait savoir. Bien des bijoux étaient conservés avec précaution et minutie à l’abri des regards. Parfois à cause d’une valeur inestimable, parfois sentimental.
Cela dit, il ne s’attendait pas à un aussi gros morceau conservé dans un coffre aussi simple. Il y avait plusieurs mythes qui tournaient autour d’un diamant rouge volé au premier Tsar lui-même et qui avait nourris bien des légendes urbaines. Un porteur de malchance dorénavant coincé entre ses doigts à la valeur qui pouvait se compter en vie perdue pour l’obtenir. Kochtcheï ricanait dans son écharpe, profitant un maximum d’avoir ce joyaux entre les mains. Maintenant, que faire ? La question était délicate, il y avait un témoin derrière lui qui devait bien se douter qu’après tout le mal qu’il s’était donné, il n’allait pas se contenter de le remettre à sa place et faire gentiment demi-tour.

Sa contemplation lui avait extirpé des mots dans son dialecte natal. Langue avec lequel la curieuse spectatrice avait répondu pour le faire réagir de nouveau. Maintenant que sa récompense était entre ses mains, Shura était bien plus prompt au calme et à la concentration, ne fermant pas tout de suite le coffre tout comme il n’avait pas mis immédiatement son précieux dans son sac. Non, parce que les mots de cette femme et surtout ce répondant  trop parfait pour n’être qu’un simple apprentissage l’avait fait tiquer. En soit, il ne prêtait pas attention à ses mots. Pas dans l’immédiat en tout cas. Il s’était rapproché d’elle de quelques pas, le doute se lisant sur son visage. « Tout comme une confrère qui parle que trop bien la langue de mère patrie pour l’avoir appris à l’école. Peut-être que tu as seulement peur pour tes fesses. Qui ferait confiance à une femme qui n’est pas de cette maison à en juger par le peu d’effets féminins dans cette dernière. On se connait, non ? ». Il n’allait pas y aller par quatre chemins, peu habitué à tourner autour du pot trop longtemps. Kochtcheï était très bon négociateur … Parce qu’il ne les faisait pas traîner. Il jetait un œil sur le diamant entre ses doigts, sa lampe torche braquée dessus, il avait fini par s’asseoir sur le canapé-lit à son tour, enrobant ce dernier dans un tissu en même temps qu’il parlait. « Cela ne m’étonnerait même pas qu’il cherche à s’en débarrasser, c’est une vraie plaie béante ce bijou. Je le libère de sa malédiction, c’est une espèce de … Bonne action, non ? ».
Du sarcasme donnait des teintes étranges à sa voix, ce sourire arrogant accroché à ses lèvres. Identifiables pour identifiable à cause de son tatouage de serpent autour du cou, cela ne servait à rien de se cacher. C’est clair que des types comme lui, il n’y en avait pas deux à Bray. Alors il avait baissé sa capuche, dévoilant ainsi pleinement son faciès. Geste provocant ou juste témoin de son parfait détachement ? Un peu les deux à la fois. Il mordillait légèrement la chair de sa joue à l’intérieur de sa bouche, cherchant un moyen simple et efficace pour connaître clairement ses objectifs. « Marchander. Si tu me dénonces, la police va te demander pourquoi tu ne t’es pas défendue ou pourquoi tu n’as pas chercher à alerter le propriétaire de cette maison. Et, comme tu l’as dit si bien tout à l’heure, ce sont des agneaux. C’est toi qui a ouvert cette fenêtre, non ? S’il y a un petit relevé d’emprunte, tu es bonne pour devenir ma complice juste parce que tu n’as pas usé du tisonnier à bonne escient, je continue ? ».

Elle voulait l’entendre parler ? C’était chose faite maintenant. Et comme il pouvait parler avec une confrère russe, il ne se privait pas pour user de sa langue natale dans ce dialogue. « Tu me proposes quoi et combien pour sauver tes fesses de cette salle affaire ? ». Subtilité, encore et toujours. C’est comme s’il avait lu dans son regard, bien qu’il ait totalement fais abstraction de la question qu’il avait glissé tout à l’heure. A savoir celle qui lui donnerait un petit indice quant à une potentielle retrouvaille.
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Allez savoir si c’était le fait de la langue employée, des mots choisis, ou de son charme inconditionnel (bien que je doute sur ce dernier point car ce n’était ni le lieu ni le moment) mais elle obtint finalement une réaction de son cambrioleur qui semblait, en fin de compte, peu pressé de s’échapper avec son nouveau bien. D’un autre côté, c’était là l’effet recherché, c’était tout dans leur intérêt à chacun de stabiliser la situation avant d’y mettre un terme, sans quoi ils seraient tous les deux bien embarrassés avec les autorités, et c’était peu souhaitable. Il s’était approché, et ce n’était sans doute pas pour lui permettre de le contempler plus en détail - peut-être pour lui répondre sans réveiller leur hôte. Peut-être. Il lui partageait ses déductions. Des déductions assez risibles il faut l’avouer, elle lui avait fourni tous les éléments nécessaires pour y parvenir sans penser que cela pusse représenter un si grand effort de réflexion. « Savoir que je dors sur une couche d’appoint sans vêtements de nuit aurait du te suffire, épargne-moi tes piteuses déductions. Je ne peux pas croire que tu n’aies pas relevé mon accent jusque là, tu trouves que je ne parle pas encore assez ? Quel piètre détective, en plus d’être un mauvais cambrioleur. On me l’a pourtant reproché incessamment depuis que j’ai posé le pied en Irlande. Et ensuite on nous blâme d’être racistes, de nous baser sur les apparences, de nous méfier du premier à ne pas maîtriser notre langue, alors qu’eux ne s’en privent pas - mais où va le monde ? J’ai pris la peine de parler l’anglais moi, au moins. Si c’est ce climat qui rend stupide, comme il me tarde de retourner à Moscou. » Elle n’était pas certaine de vouloir se considérer comme une « confrère », ils n’étaient clairement pas du même monde. Même si, il faut bien avouer, leur origine commune était une heureuse coïncidence, et sa question eut le mérite de la faire réfléchir.
Se connaissaient-ils ? Il y avait peu de chance. Elle n’avait rien à faire à Bray, alors pourquoi y rencontrerait-elle une connaissance ? Aux dernières nouvelles, son départ était encore secret pour ses proches - même si peu de choses échappaient à son père, il fallait bien l’avouer. Mais de toute évidence, cet homme n’était pas là pour elle et sa question était constituée d’ironie. Sur près de cent cinquante millions de Russes, quelle était la probabilité de croiser peut-être l’un des seuls pauvres dont elle connaissait l’existence. Ah, ce serait trop absurde. Elle ne le laisserait pas se moquer d’elle de la sorte.

Il s’était mis à lui parler du diamant, tout en se rapprochant bien trop. Elle ne pouvait se départir de sa curiosité et, en même temps, l’histoire d’un bijou l’intéressait bien moins que sa valeur ou que de savoir qu’il serait sien. Selon ses dires, l’on était plus riche de ne pas le posséder que le cas contraire, évoquant brièvement l’existence d’une malédiction. Pour le coup, cette information vibra à ses oreilles superstitieuses, et elle s’accorda à ne pas vouloir risquer de le posséder. Mais de là à traiter la chose en « bonne action », il y avait un bon pas. « S’il voulait s’en défaire, il le vendrait, le donnerait, ou que sais-je - il ne compterait pas sur le premier cambrioleur de passage. Mais il est en ta possession à présent. Oh, tu peux multiplier les efforts pour ne pas le toucher, il est à toi tant que tu ne l’auras pas remis, alors tu pourrais aussi bien mourir ce soir. Je sais ce que je dis - on n’échappe pas aux malédictions si aisément. Il n’y a pas de faille à exploiter, elle aura raison de toi avant que tu n’aies eu le temps de formuler de regrets. Mais je t’accorde que la mort d’un criminel est une bonne action. » C’est ainsi qu’elle répondit à son sourire arrogant qu’elle trouvait disgracieux, remarquablement insensible à son sarcasme. Mais elle profitait néanmoins que celui-ci ait abaissé sa capuche pour compléter son portrait-robot. Elle n’en démordait pas pourtant, ces tatouages lui donnaient encore une très curieuse impression. Son regard échappait au sien pour couler dans son cou avec une fascination particulière. Faute d’aimer les malédictions, sa curiosité se rattachait à tout autre chose. Mais elle tendait l’oreille à ce qu’il avait à dire.

Il souhaitait marchander, fort bien, c’est ce qu’il y avait de mieux à faire. En revanche, elle ne se sentait aucunement coupable d’avoir ouvert la fenêtre, ni même de le laisser filer. Elle se considérait hors cause tant qu’elle le dénonçait - mais en d’autres circonstances, elle aurait pu tout aussi bien se taire. Seulement, comme il le relevait si bien, elle avait laissé bien trop de traces pour pouvoir se le permettre, sans quoi elle serait seule suspecte et pour ainsi dire coupable. Elle n’avait pas l’intention de payer quoi que ce soit, de toute façon, la seule option pour la faire réchapper des soupçons à ce stade du cambriolage était de replacer le bijou à sa place, et cela semblait hors cause. Alors comment pourrait-il sauver ses fesses ? « Tu es armé. C’est amplement suffisant pour justifier mes actes. Je dirai la vérité: je me suis assoupie fenêtre ouverte. J’ai saisi un tisonnier en un réflexe défensif mais tu m’as menacé avec une arme à feu, j’étais donc sommée de me taire et de me laisser attacher. Je serai établie comme victime et non comme complice, et je suis plus encline à graisser la patte d’un juge que celle d’un criminel - encore que la frontière entre les deux soit mince. » Elle hocha négativement la tête, relevant les yeux pour observer les siens, se détachant de sa minutieuse observation. Changeant de sujet indifféremment, elle profita que la thématique de la criminalité soit au coeur de la conversation pour s’enquérir de ce qui l’intriguait. « Ces tatouages, ils ne sont pas anodins, n’est-ce pas ? Tu as été incarcéré ? Ou bien est-ce un signe distinctif chez les cambrioleurs ? Pour être franche tu n’es pas le premier cambrioleur que je surprends en effraction, et il en portait un semblable - encore qu’il en possédait bien d’autres. »
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Shura s’était contenter d’hausser les épaules à ce qui sonner comme un énième rabaissement. S’il s’attardait sur les détails à chaque instant, il n’en aura jamais fini avec cette conversation. En tout cas, pour cracher son venin, elle en avait du coffre. De temps en temps, il relevait son regard par-dessus son épaule, le temps qu’elle finisse son charabia. Le brun respectait un adage très simple contre ce genre de personne : ne jamais leur donner ce qu’ils attendent. C’est un adage de pur tête-de-con, on ne va pas se mentir. Mais jusqu’ici, ça lui avait permis de garder cette même tête froide. Et s’il avait sortis l’argument de façon purement sarcastique de sauver ce pauvre type de sa malédiction, il s’en fichait pas mal en vérité. Shura est plutôt du genre vénal et déterminé. Ce n’est pas une petite malédiction qui allait le pousser à reposer ce diamant et repartir sans chances de toucher sa récompense. Elle avait tout intérêt à choisir soigneusement ses arguments si elle voulait qu’il daigne à l’écouter. Parce que jusqu’ici, ça n’était pas très encourageant. Il ne lâchait pas pour autant, parce qu’il y avait un souci à résoudre. Et le problème en question consistait à trouver un terrain d’entente. Kochtcheï s’était assis sur le rebord du canapé-lit –si c’est ce qu’elle entendait par trop prêt, et il se mettait à raconter son point de vue étant donné qu’elle ne se privait pas pour. Le diamant n’avait pas quitté la maison encore, donc il appartenait toujours au propriétaire de cette dernière techniquement. Si on se fie aux faits que la demeure d’autrui est un espace personnel.
Se découvrant en partant du principe que c’était déjà cuit de toute façon à cause de son serpent en collier, il avait l’air un peu plus attentif que tout à l’heure. Moins dissipé dans ses songes. Qu’elle ne se méprenne pas, c’est parce qu’il avait sa peau à sauver que Shura prenait la peine de l’écouter. Il avait haussé les épaules, l’air un peu je-m’en-foutiste accroché à son visage. « La corruption n’est pas très bien vu non plus. Mais admettons que je le repose où il est et que j’attende que tu décampes d’ici avant demain soir, tu serais hors de causes sans avoir besoin de dépenser ton fric pour t’assurer une protection. » Et il sait de quoi il parle, il ne faut pas s’en faire pour ça. Ce n’est pas comme si son père et son parrain avaient eu recours à cette méthode pour s’assurer une protection durant la guerre froide. Ce qu’il avait dû arracher de sa gorge, c’était le fait de devoir le reposer pour attendre 24h avant de revenir. Certes, il n’était pas pressé. Et en 24h, ce diamant n’allait pas s’envoler, il y veillerait personnellement pour que le propriétaire ne s’en débarrasse pas d’ici là. Le souci, c’est le silence de son invitée. Qu’il le prenne ce soir ou demain, elle était susceptible de le balancer aux flics si jamais ils auraient vents de cette histoire.

Et faire confiances aux autres, ce n’était pas du tout son genre. Pas le premier soir. Il s’était tût, haussant un sourcil à la question de cette dernière. Sa nervosité s’était traduite par un tic nerveux de sa langue qui passait rapidement sur sa lèvre inférieur. La question aurait pu être pardonné par de la simple curiosité si elle n’avait pas affirmé avoir déjà eu à faire à un cambrioleur possédant le même tatouage. Son regard était inspecteur avant de se souvenir de cette nuit il y a une bonne vingtaine d’année à Moscou. Il n’avait pas pu retenir un bref rire nerveux inachevé. Non, ça serait vraiment une mauvaise blague du destin. Il avait été pris de la même manière, seul le butin était différent. Son ressentit avait un gout d’échos. « C’est la première fois qu’on me pose la question dans cette ville. Non, ils ne sont pas anodins, ça revient aux galons pour les militaires. Un grade ou un blâme de là où je viens. Celui-là s’est un blame par exemple. Oui, j’ai déjà gouté aux douces joies des barreaux ». Ironie quand tu nous tiens. Les barreaux le rendaient fous, il détestait être enfermé dans une pièce alors un deux mètres carrés, c’était une pure horreur pour lui à lui faire taper la tête contre les barreaux en déversant toute sa haine dans le regard. Shura était cependant très loin de cet état en manque de liberté. A son tour de poser la question qui lui brulait les lèvres. « Ton nom, c’est Aleksandra Palvova, non ? ».

De nouveau, un rictus retenu. En matière de délicatesse, il fallait mieux repasser. Kochtcheï était très loin d’être le maître dans cette matière. Il avait repris en admirant le bijou entre ses mains, visiblement pensif. « Dans les deux cas, ça serait un sacré hasard. Il y a plus de vingt-ans, j’ai cambriolé une maison où une gosse de riche m’avait accueilli avec un tisonnier. Elle m’avait aussi posé cette question sur mes tatouages… Tu lui ressembles ». Les dés étaient jetés, le diamant n’était plus le centre de la conversation pour lui. Shura avait détourné son regard du bijou pour la fixer et il attendait sa réponse avec un certain empressement. Puis, il avait posé ce dernier sur le lit, ouvrant sa veste pour retirer son écharpe -qui ne servait à rien de toutes évidences. Il avait défais les trois premiers boutons de sa chemise, dévoilant ainsi ses "galons". L'étoiles à huit branches sur ses scapula, le bateau voguant à l'horizon et les yeux sur l'abdomen. « C'est de ceux-là que tu parles ? ». Ils avaient beau avoir ternis avec le temps, ils étaient toujours présent. Une fois montré, Shura avait refermé sa chemise pour remettre sa veste et son écharpe en silence.
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L’homme semblait ne pas s’attarder sur son choix de mots douteux et quelque peu agressif, ce qui leur faisait quelque part un point commun puisqu’elle ne s’était pas non plus souciée de les penser beaucoup avant de lui en emplir les oreilles, son seul but étant de l’exaspérer et de prendre un peu plus de place. Il fallait bien qu’elle compense l’interdiction de se lever et l’insupportable tissu lui reliant les mains. A ce stade d’ailleurs, elle était convaincue qu’il ne le lui laissait que pour l’agacer en retour, par vengeance peut-être, parce qu’il n’avait aucun intérêt. C’était de bonne guerre, puisqu’elle demeurait malgré elle dans un jeu de provocation. Pour autant, elle écoutait attentivement ce qu’il avait à dire et à proposer, car ils étaient bien tous les deux ennuyés par la présence de l’autre, et qu’il fallait bien trouver une solution à ce désordre quasiment amateur. Elle fut assez surprise par son amorce de marché, ne s’étant pas vraiment attendue à une telle ouverture d’esprit de sa part. Reposer le bijou et revenir le chercher le lendemain ? C’était l’idéal, pour lui comme pour elle, et l’idée qu’il puisse l’envisager la détendit beaucoup. Elle fut même plus encline à adoucir son ton de parole. « Tu serais prêt à déposer ce diamant et à revenir un soir où je serai hors cause ? » Elle sembla un instant hésitante, comme si elle cherchait un piège, quelque part là-dedans. « Il ne s’agit pas que d’une question d’argent. Ce n’est jamais bon d’être mêlé à la justice. » Elle prenait encore quelques pincettes, mais elle espérait sincèrement que cette option finirait par être la leur.
Mais tandis qu’elle y pensait encore, leur conversation s’était concentrée sur cet autre sujet qui l’intriguait beaucoup. Elle se demandait d’ailleurs si elle n’y était pas allée d’une manière un peu trop directe, car sa question semblait avoir mis monsieur assez mal à l’aise. Bien sûr, c’était le cadet de ses soucis, mais ce n’était pas forcément la meilleure manière d’obtenir une réponse. Il ne s’en formalisa pas pourtant, et lui fournit l’explication qu’elle attendait. Même si, au fond, il en disait assez peu sur le sens de ses tatouages, se contentant vaguement d’entendre qu’ils voulaient dire quelque chose. Elle ne fut pas tout à fait surprise d’apprendre qu’il avait fait de la prison, même si elle était assez curieuse de savoir s’il en avait fait pour vol… ou d’autres choses plus graves dont elle devrait potentiellement se méfier.

Enfin, elle n’eut guère le temps de se méfier beaucoup plus, car il la coupa net et presque brutalement dans son fil de pensée. Elle qui surveillait à peine ses mots, convaincue que cette mauvaise rencontre n’était que temporaire et qu’elle ne croiserait plus jamais son chemin, qui se pensait à nouveau introuvable sitôt qu’il se serait volatilisé par cette fenêtre. Lui, qu’elle ne voyait que comme un criminel comme un autre à cela près qu’il était russe, un type sans foi ni loi, un larbin au service d’une agence ou d’une mafia, ou qu’importe son nom. En fin de compte, elle échappait bien moins à la pression qu’elle ne l’aurait cru, puisque cet homme-là connaissait son nom. Pour le coup, elle ne trouva rien à répondre et resta muette, malgré sa question, le dévisageant avec une appréhension à peine contenue. Il poursuivit, sans qu’elle ne fasse plus le moindre effort pour reprendre un quelconque monopole de la conversation. Cette sensation de vulnérabilité qui accompagnait un simple nom était terriblement désagréable.
Un mot après l’autre, l’identité de l’homme se dégageait finalement. C’était assez incroyable, d’ailleurs elle ne voulait pas croire à la coïncidence. Mais pour le coup, il lui semblait bien que ladite « gosse de riche » n’était autre qu’elle-même, et que ce cambrioleur-ci devait probablement être le moins discret du monde, ou peut-être plutôt le moins chanceux. Vingt ans plus tôt, le tisonnier, les tatouages. La fenêtre, la chemise de nuit, les bouclettes blondes et la tignasse noire. Il n’y avait pas à s’y tromper. Il détacha partiellement sa chemise, offrant à sa vue ces tatouages ternis qui lui donnaient pourtant une impression familière, pour les avoir déjà vus et s’être laissée marquer par eux. Elle les dessina du regard avant de relever celui-ci vers lui, à moitié déconfite, comme une spectatrice choisie par le prestidigitateur pour se moquer d’elle avec un de ses « tour de magie ». Elle ouvrit la bouche pour la refermer ensuite, ayant du mal à ne pas croire à une farce. Quelles étaient les chances pour qu’elle ne rencontre que deux cambrioleurs dans sa vie, et qu’il s’agisse par deux fois de celui-là ?

Elle resta silencieuse un bref instant encore avant de finalement se décider à en placer une à nouveau. Mais d’une voix plus éteinte cette fois, n’ayant plus le moindre dessein d’être odieuse. « Je te croyais mort. » C’était toujours agréable à entendre, mais il n’y avait pas de mauvaise intention derrière, juste un étonnement pur et simple. « Du moins, je ne pensais pas que nous nous… » Elle fronçait les sourcils, tâchant de reprendre contenance. « Le hasard est joueur. Alors tu te souviens de mon nom... J’ai bien peur d’avoir oublié le tien, n’était-ce pas quelque chose d’un peu scandinave ? ». Mais c’était bien l’information qui lui tenait le moins à coeur. Plutôt, que faisait-il dans ce pays, dans cette ville, pourquoi ce diamant, pourquoi maintenant, et toutes ces choses. « Je ne porte pas vraiment les autorités dans mon coeur. Cela m’est indifférent que tu voles ce bijou, pour peu que nul ne m’en tienne pour responsable. Je m’engage à ne pas ramasser ce tisonnier, alors que dirais-tu de me détacher les mains ? ». S'il pouvait commencer par accéder à cette requête, ce serait déjà un bon début dans l'établissement d'un terrain d'entente, et cela lui permettrait de savoir si de connaître son nom la rendait ou non plus détestable à ses yeux.
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La proposition semblait être extirpée de sa bouche. Dire en revoir à un bijou aussi rare, et à son loyer par la même occasion … Ce n’était pas très agréable pour un cambrioleur. D’autant plus qu’il n’avait pas spécialement prévu de se montrer indulgent envers une spectatrice surprise. Mais maintenant qu’il savait ce qu’il était venu chercher, Shura se montrait un peu plus calme et conciliant à son égard. Le soulagement de ne pas s’être donné tout ce mal pour une babiole y étant pour beaucoup. Rajoutez à ça le fait qu’elle avait piqué son intérêt et vous avez un voleur tout à fait attentif. Il ne voulait pas se plaindre, et encore moins donner la victoire à cette femme. Alors, il n’avait plus qu’à lui proposer un terrain d’entente dans l’espoir de calmer son égo. Ses yeux se promenaient de droite à gauche distraitement, jouant avec le précieux en le glissant d’une main à l’autre. « Ouaip ! Mais j’aurais toujours le souci de confiance. Qui me dit que tu ne vas pas me dénoncer malgré tout en entendant parler du casse ? ». Il faisait preuve de bonne foi, c’était à son tour de démontrer que, comme elle l’avait si bien dis, être mêlée à la justice ne la tentait pas plus que ça. Et quand bien même elle pourrait récolter les lauriers en annonçant qu’elle l’avait empêché d’agir une première fois, rien ne lui disait que ça allait se retourner contre lui une seconde fois. Il haussait les épaules, ne sachant pas trop s’il devait lui faire confiance. Déjà que ce n’était pas une mince à faire d’obtenir cette dernière, alors la donner à quelqu’un qui s’était montré particulièrement odieux et bavard, mouai… Ce n’était pas une perspective plaisante pour lui.
Mettant de côté la question de la confiance, Shura s’était attardé sur une toute autre question incluant un potentiel vieux souvenir. Celle-ci lui brulait les lèvres depuis qu’il l’avait immobilisé et supporté jusqu’ici, trouvant sa spectatrice un peu trop familière pour quelqu’un qu’il était censé ne jamais avoir croisé. D’autant plus qu’elle lui avait demandé d’où pouvait provenir ses tatouages, ce n’est pas tous les jours qu’on lui pose cette question. En faites, c’était même la seconde fois. La première ayant été il y a bien longtemps, au cœur de Moscou pendant qu’il se démenait à récolter des informations sur ce qu’il considère comme une malédiction. Kochtcheï ne s’est jamais autant intéressé au surnaturel et aux sciences occultes depuis qu’il se sait capable de métamorphose.

Il avait fini par taper dans le vif du sujet, avec la même délicatesse que celle qu’il lui avait permis de proposer son marché. Il donnait un nom, une identité sur un visage qui ne s’était pas encore présenté. Il répondait à la question, se montrant plutôt bavard en espérant que ça pourrait l’aider à dénouer sa langue. Et pour finir, il avait montré les autres tatouages si uniques en leurs genres, si lourds en significations. La plupart d’entre eux avaient été apposés durant ses séjours en prison, comme la majorité des mafieux. Mais la prison n’était qu’une étape classique, voir banale. Il n’y restait jamais très longtemps, car c’était l’étape obligatoire d’un rituel sans fin. La mine qu’elle tirait était le signe que son intuition ne l’avait pas trompé et que c’était bel et bien la même personne qu’il y a vingt ans. Drôle de surprises, il faisait de son mieux pour ménager celle-ci sur son visage mais intérieurement, elle était identique à la sienne. Comme quoi, le destin peut être un sacré farceur. Il y avait le facteur soulagement qui entrait aussi en ligne de compte. Quelque part, que cela soit une vieille connaissance qui se retrouve ficeler en face de lui était d’avantage plus rassurant que si c’était une parfaite inconnue. Car maintenant, il pouvait mieux cerner la personne et comprendre sa façon d’être jusqu’ici. Et pour tout avouer, il n’était même plus étonné ou outré. Ça le faisait même rire de voir qu’elle n’avait pas perdu de son charme et de son expérience pour mettre son nez où il ne fallait pas.

« Ça a failli » dit-il simplement en guise de commentaire sur cette charmante révélation ? Mort ? Lui ? Pas temps qu’il aura mis la main sur ce foutu magicien qui avait ruiné sa vie. Il s’était rhabillé convenablement, remettant son écharpe comme il fallait en reposant le diamant rouge dans le coffre. Comme quoi, savoir que c’était Aleksandra en face de lui avait très vite retiré le facteur doute. Il n’y avait même plus de marché à avoir. Ils ont une vieille dette à régler tous les deux et ce n’est certainement pas avec un bijou maudit qu’ils allaient pouvoir la régler. En faites, ce bijou n’était même plus le centre de la conversation et au moment même où Shura avait proposé son marché, il comptait bien respecter sa part. Alors, autant le ranger tout de suite. Ecoutant le récit de cette dernière, il n’avait pas l’air plus paniqué ou offusqué que lorsqu’elle se montrait outrancière. « Que nous nous reverrons plus ? Moi aussi. » Voilà qui a le mérite d’être clair tandis qu’il finissait sa phrase en se reportant de nouveau son regard sur elle. « Je retiens toujours les noms avec qui je fais affaire. On ne sait jamais, sur un malheureux hasard… Vlasi Bäckähäst ». Si sa première réponse sonnait comme remplit de sous-entendu et de plaisanterie, la seconde était détachée. Même ce nom avait une sonorité lointaine … Il n’utilisait plus ce prénom depuis longtemps. Il s’était mis derrière elle, peu sûr de ce qu’il allait faire, mais bon. Et comme le hasard de ses pensées avaient été favorables à son sort, Shura avait défais ses liens puis il avait ramassé le tisonnier qui traînait par terre. « Tant que tu ne me fais pas regretter ma décision… ». Il y avait tout de même encore une pointe de méfiance alors qu’il remettait le tisonnier à sa juste place. « Ce n’est pas le diamant en soit qui m’intéresse, c’est ce que je peux en tirer. Et si tu n’es plus dans cette maison d’ici 24h, je pourrais venir le reprendre pour l’apporter à ceux qui me l’ont demandé. Ils auront juste à patienter un peu plus. » Totalement indifférent, cela s’approche doucement de la stupidité à ce stade. Mais vaut mieux être stupide et réfléchis que totalement con et arrogant.
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Son attention s’était totalement détachée de ce diamant. Pour être parfaitement honnête, toute cette histoire de cambriolage raté était passée largement au second plan, et elle ne s’intéressait plus qu’à son interlocuteur. Elle fouillait sa mémoire de fond en comble pour se rappeler d’autant de détails qu’il lui était possible de faire ressurgir. Elle ne savait même plus si elle l’avait considéré alors comme quelqu’un de bien, ou au contraire une mauvaise personne. En fait, de ce dont elle se souvenait, il lui semblait qu’il n’était ni l’un ni l’autre, seulement un visiteur intrigant aux passe-temps plus que inhabituels. Même à présent, elle n’aurait su porter un jugement sur lui. Non pas qu’il soit secret, il s’ouvrait bien assez pour que quiconque puisse s’en faire une opinion, mais c’était assez délicat pour elle d’en décider. Il ne lui était pas antipathique - enfin, il l’avait menacée d’une arme, ligotée, assommée de sarcasmes, mais c’était encore insuffisant, et ce n’était rien qu’elle ne lui ait pas déjà rendu.

Il s’inquiétait des conséquences que cela entraînerait si jamais il renonçait à son larcin ce soir. Avec raison - dans le cas où il lui viendrait l’envie de le trahir, elle aurait non seulement permis à son hôte de conserver son bijou mais aurait en plus de cela mené les autorités sur ses traces grâce à un portrait tout en précision. Elle en aurait obtenu tout le mérite et lui aurait été bien attrapé, mais heureusement pour lui, la conscience citoyenne de la Moscovite avait toujours eu un cadre particulier. Elle aurait tu ses actes sans arrière pensée, en toute simplicité, et aurait sans doute souri en apprenant le cambriolage la nuit suivante, sans être davantage inquiétée. Sa curiosité motivait bien davantage ses actes que sa conscience.
Mais de toute évidence, d’apprendre son identité avait dû soulager la sienne, puisqu’il s’était levé pour remettre le bijou dans son écrin, au centre de ce coffre qu’il avait pourtant eu tant de mal à ouvrir. Ainsi donc, elle lui avait laissé une impression de confiance ? Il faut dire qu’à l’époque aussi, elle s’était bien gardée de le vendre, préférant se flatter d’une connaissance dans un milieu aussi obscur. Mais il faut dire que l’on portait rarement crédit aux paroles d’une enfant, de toute manière. La sensation de contrôle sur la situation était un peu grisante également, mais c’était l’indifférence qui prévalait - l’indifférence vis-à-vis du crime.

Quoi qu’il en soit, la coïncidence était une évidence, il n’était pas là pour elle. Lui-même semblait rire jaune devant l’audace du destin. Difficile de dire s’il était content que la situation tourne de ce côté - cela devait l’arranger dans la mesure où il y avait un marché à conclure, mais nul doute qu’il aurait payé cher pour plutôt ne croiser personne. Il prenait des pincettes, multipliant les mises en garde, tâtonnant en quête de raisons d’accorder sa confiance. Elle jugea bon de le rassurer une fois encore, suivant son intérêt personnel. « Si je ne suis pas inquiétée pour quoi que ce soit, je tournerai la page sur cette effraction sitôt qu’elle sera terminée. Tu as ma parole. Je ne connais le propriétaire que depuis quelques heures, je me moque assez de ses mésaventures. » Elle avait tâché de le rassurer ainsi tandis qu’il détachait finalement ses liens, une libération qui lui valait bien un léger accès de gentillesse et qu’elle avait accueilli par un remerciement soufflé. Aussitôt elle s’étira les bras et se massa les poignets, pleurant intérieurement son entorse qui la lançait depuis de bien trop longues minutes maintenant. Elle ne tarda donc pas à vouloir le maintenir parfaitement immobile, posé sur sa cuisse. Elle resta assise, quand bien même tout indiquait qu’il ne la menacerait pas pour quelques pas.
Ceci dit, un terme avait tenu sa curiosité en éveil. Ce failli. Tandis qu’il remettait le tisonnier en place, elle scrutait le vide, la question posée sur les lèvres. C’était sans doute un sujet personnel et risqué. Ou bien un trait d’humour, qu’elle prenait bien trop au sérieux. Un sourire nerveux vint lui agiter les commissures des lèvres qu’elle tut aussitôt. « Plus de vingt ans. » Un tel laps de temps lui semblait irréel. Retrouver une connaissance avec un tel écart devrait être interdit, il lui semblait que leur rencontre était d’un autre monde. « Il s’est passé tant de choses. Pourtant, tu es encore là, à voler. » Il n'y avait rien de dépréciatif dans sa manière de parler, encore que son choix de mot pouvait laisser un certain doute. Elle marqua une maigre pause, le suivant à présent du regard, avec cet éclat de la femme qui désire tout savoir. Peut-être allait-elle pouvoir entendre la maison pour laquelle il s'était volatilisé subitement, vingt ans plus tôt. « Lorsque tu dis que tu as failli mourir... » Le silence qui suivit parlait presque de lui-même, mais elle fit l’effort d’achever sa phrase. « J’imagine que ce n’est pas un abus de langage. » Elle espérait que le sujet ne soit pas tabou et qu’il ne s’en formaliserait pas, mais il était fort à parier qu’il resterait secret. Surtout, il n’avait aucune raison de lui parler de sa vie - si ce n’est peut-être au regard de la nostalgie. Quand bien même aucun d’eux n’avait réellement eu d’enfance, cette époque lointaine portait des couleurs semble-t-il toujours plus douces que le temps présent.
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Sur ce coup-là, le destin avait été bien farceur. Shura n’avait pas abaissé sa garde, elle était naturellement présente. Mais, elle continuait à se dresser face à Aleksandra. Pourquoi et comment ? Il n’avait aucune idée sur la question. Il se contentait de retrouver un tant soit peu de tranquillité, jugeant qu’il n’avait définitivement pas de raisons de s’en faire. Et si de base il était venu pour dévaliser la maison, le cambriolage avait pris une toute autre tournure. Moins de tensions, presque de la nostalgie alors qu’il s’efforçait de rendre sa bulle protectrice de ses souvenirs et de sa vie privée plus imperméable encore. Il n’aimait pas parler de lui, c’était un secret pour personne. Il se contentait de répondre aux questions en étant le plus habile possible. Un semi-mensonge pour faire taire sa rage. Elle était plus douce à son égard, plus avenante. Elle ne profanait plus des souhaits quant à sa mort pour être un criminel ou bien des menaces pour qu’il se retrouve enfermer. Ce qui était déjà rassurant. Une assurance qu’elle remit sur la table en lui garantissant son silence si elle était mise hors de causes. En soit, ce n’était pas trop demander. C’était même plutôt logique et la raison pour laquelle le diamant avait déjà retrouver son coffre. Il s’était de nouveau assit, ne sachant pas trop quoi faire. Et maintenant ? Ils n’étaient pas dans la demeure de l’un, ni de l’autre. Ils n’allaient peut-être pas rester indéfiniment dans le salon, si ?
C’est pourtant ainsi que les choses s’annonçaient. Son regard demeurait figé sur le tisonnier qu’il venait de remettre en place, ses doigts se croisaient entre eux pour faire un soutien à son menton tandis que ses coudes prenaient appuis sur ses cuisses. C’était trop irréel qu’il accuserait presque un mauvais rêve. Pourtant, il était bel et bien réveillé, il ne somnolait pas. Il lui faisait dos, prouvant ainsi involontairement qu’il lui faisait confiance. Mais ses muscles crispés, ses doigts remuant un peu prouvaient aussi qu’il était prêt à réagir au moindre écart de conduite de sa part.

Plus de vingt ans, comme elle l’avait si bien relevé. Vlasi avait encore du mal à se rendre compte que cela faisait plus de vingt ans qu’il cavalait pour une vengeance ternie au même rythme que l’encre sur sa peau. Il ne savait plus trop maintenant si cela valait le coup. Mais, s’il abandonnait, il aurait sans nul doute l’impression de salir la mémoire de son père et de son parrain. Les flammes, dès lors qu’il en croisait, ravivait la douleur de la perte et la peur de mourir. Il haïssait le feu autant qu’il adorait ses capacités destructrices. Si bien qu’il ne serait dire s’il avait développé une phobie du feu depuis l’incendie de la demeure familiale. Il n’avait pas pu retenir un rictus quand elle lui fit sa remarque quant à son activé. Il ne le prenait pas mal, parce qu’il savait qu’il commençait à se faire un peu trop âgé pour ces conneries. Mais, c’était également sa source de jouvence. Il ne vieillissait pas, il semblait … Imperméable au temps et à sa cruauté, car il estimait que le vieillissement se faisait en premier temps par le mental. Le corps suit la logique épuisée de l’esprit. « C’est pas faute d’avoir essayé d’arrêter ». Encore une fois, une confession fluette, volage et sans profondeur. Juste un petit indice fourni quant à son évolution en vingt-ans. La plupart du temps, il n’avait personne à qui confier ses désirs de voyages, de familles, de vie simple et stable. Sauf qu’il n’avait pas d’héritage. D’une source intarissable d’argents. Qu’il avait besoin de le gagner pour s’offrir un peu de repos, même si ça veut dire dépouiller les plus fortunés. Simple, mais efficace.

Shura avait fini par se redresser, ne perdant en rien cette allure nonchalante et sans aucune émotion sur son visage. Il avait tourné la tête en direction d’Aleksandra, relevant un peu ses sourcils pour ponctuer son interrogation. « Non, ça n’en était pas un ». Il le voyait, dans l’éclat de ses yeux, cette curiosité qui criait au savoir. Sa langue passait sur son inférieur, tic de nervosité, tandis qu’il se demandait si c’était une bonne chose de lui expliquer. Puis, il se souvenait avoir des comptes à lui rendre, surtout concernant sa disparition. Sacha avait été d’une aide tout comme il l’avait aidé, alors pourquoi hésitait-il ? L’incendie, encore, qui l’avait marqué. Il avait appris à ses dépens qu’il donnait trop facilement sa confiance auparavant. A tel point qu’il avait mené lui-même le pyromane à sa scène de crimes. « On m’a envoyé traqué un homme, et je continue. Mais, c’est comme si c’était un fantôme. J’espère pour lui qu’il est déjà mort, car il va le sentir passer si c’est moi qui m’en charge ». Cela dit, Shura ne peut pas se résoudre à tuer quelqu’un. Au début oui, il y arrivait. Il n’avait qu’une envie, c’était d’appuyer sur la gâchette mais son entité de feu lui jetait ses flammes à la figure avant qu’il ne puisse dégainer. Maintenant, il n’y arrive plus à s’y résoudre car son envie de vengeance n’était plus aussi envahissante. Et qu’il relativisait. S’il n’avait pas ce type à courser, il n’aurait jamais été au-delà des frontières Russes. « Et toi, qu’est-ce que tu fais ici ? », il avait dit ce qu’il y avait à savoir. Kochtcheï voulait éviter que la discussion le pousse à remuer le couteau dans la plaie. Alors une petite pause pour détourner le sujet sur Aleksandra et l’incroyable coïncidence n’était pas de refus.
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Le ton s’était apaisé, l’atmosphère en était comme ralentie. Aleksandra ne devait pas être la seule à ne pas revenir de la coïncidence - pourtant, elle avait un mal fou à traduire les émotions de son interlocuteur. Elle n’avait jamais été particulièrement douée pour lire autrui, il faut bien l’avouer, étant généralement beaucoup trop centrée sur son propre nombril, mais c’était d’autant plus frappant lorsque cela entravait sa curiosité. Il s’était assis à nouveau, ce qui laissait entendre quelque part qu’il ne fuirait pas immédiatement, voire même était plutôt disposé à poursuivre la conversation, mais elle manquait de déceler la crispation de ses muscles. Qui plus est, elle ne pouvait lire l’expression de son visage, comme il lui tournait le dos - plutôt que comme un acte de confiance, elle lisait cela comme une fermeture. Elle était de celles qui aimaient regarder un homme dans les yeux lorsqu’elle s’adressait à lui. Cette posture lui était donc assez désagréable, mais elle ne pensait pas mal, sans doute avait-il une bonne raison de ne pas lui faire face. Seulement voilà, elle ne savait trop comment interpréter ces signaux contradictoires.
Mais tant que la conversation se poursuivait sans encombre, elle se préoccupait assez peu de savoir ce qu’il pensait de la situation, au fond. Tout ce qu’elle voulait, c’était savoir, sans arrière pensée. Son commentaire l’avait un tant soit peu étonnée - pas faute d’avoir essayé, hein ? C’était assimiler le vol et le crime à une addiction. Le ton léger ne pouvait occulter une part de réalité. Il avait beau paraître sans doute plus jeune que son âge, et avoir gardé une forme physique remarquable, elle savait qu’il n’était plus de la première jeunesse, pour l’avoir connu vingt ans plus tôt. Il devait donc avoir approximativement son âge, et même si elle pouvait se vanter d’une certaine endurance - surtout dans un contexte particulier - elle n’était pas certaine qu’elle se serait sentie capable de se livrer à ce genre d’effraction nuit après nuit. Mais le sentiment addictif, celui-là, elle le connaissait bien, elle savait quels ravages pouvaient s’en déduire, elle en était un bel exemple. En fin de compte, la différence n’était pas si flagrante, entre passer sa nuit à jouer son argent, et la passer à s’introduire chez autrui pour dérober celui d’un autre. Le risque de tout perdre contre l’attrait du gain. A cela près que lui devait faire face à une solitude qu’elle-même n’aurait plus supporté depuis longtemps.

Il semblait pourtant bien vivre sa condition. Il s’était retourné vers elle en fin de compte, et semblait à demi hésiter sur ce qu’il devait, ou plutôt pouvait lui dire. Pour ne rien vous cacher, le sérieux si soudain de ses traits, associé à ce pourlèchement discret, alors qu’il lui affirmait avoir frôlé la mort, avait de quoi la laisser fébrile. Elle s’était faite une oreille attentive, ravie qu’il se laisse aller à quelques explications, bien qu’encore trop brèves à son goût. Pourtant, c’était déjà suffisant pour renverser ses aprioris et exciter encore davantage sa curiosité. A l’image du voleur malchanceux, peut-être même un peu maladroit, s’ajoutait un profil assez particulier de traqueur, une chose qu’elle envisageait assez mal. Elle n’était pas de ce monde après tout, cela ne lui évoquait que de la littérature. On lui avait commandé une chasse à l’homme, rien que ça, et elle était supposée trouver tout ceci parfaitement normal ! Qui était-il, qu’avait-il fait, comptait-il vraiment le tuer et qui donc lui demandait de le pourchasser ? Autant de questions sans réponses, alors qu’elle peinait déjà à admettre qu’il disait vrai, tant cela semblait absurde. Elle n’avait jamais vécu dans un monde de bisounours, mais des dessous aussi sombres lui étaient encore étrangers. D’ailleurs à l’expression de son visage, on devinait sans doute l’ahurissement face à ces nombreuses mais maigres informations. Bien sûr elle voulait en savoir plus, mais elle ne savait par où commencer, et il semblait assez peu enclin à développer sur le sujet, ne tardant pas à orienter la conversation sur elle-même.
Elle sembla un instant hésitante, son seul objectif étant bien sûr de répondre à sa curiosité, mais elle jugea que ce serait sans doute bien plus facile si elle commençait par lever un peu son propre voile. Il n’y avait rien d’aussi sombre de son côté, rien d’illégal non plus. Je n’irais pas jusqu’à dire une vie banale, mais la mort et le meurtre en étaient des problématiques absentes, au moins. Finalement, elle se résolut à lui répondre, tout en se relevant petit à petit du canapé déplié, sans précipitation aucune pour ne pas l’inquiéter. « Quelque part, c’est de pourchasser un homme également, qui m’a amenée ici. Bray, ou l’Irlande d’ailleurs, ce n’est pas une vocation, je ne compte pas y rester. » Elle lui lança un regard comme pour s’assurer qu’il n’était pas tout à fait hostile à la voir se déplacer, mais même si ç’avait été le cas, elle se serait difficilement disciplinée, de toute façon.  « Mon ex-fiancé avait besoin d’une correction, pourrait-on dire. Mais c’est une longue histoire, et je pense que la tienne ne l’est pas moins, alors pourquoi ne fermerais-tu pas ce coffre ? Essaie de te donner un air un peu moins… criminel. Te laisserais-tu tenter par une tasse de thé ? » Elle avait ajouté cette dernière phrase sur le ton de l’amusement, ne pouvant se départir d’un bref sourire en coin, mais tout laissait entendre qu’elle y comptait réellement. Allez savoir si c’était de fréquenter un hors-la-loi qui lui donnait des envies d'outrepasser les codes sociaux, mais elle était tentée de fouiller cette cuisine de fond en comble pour y trouver une infusion à son goût.
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Vlasi n’avait rien d’un profil de traqueur. En vérité, il se demandait même pourquoi c’était à lui qu’on avait demandé cela. Bien entendu, parce que la plus grosse perte de cet incendie était sa figure maternelle et son apport de douceur quotidienne avec ses belles histoires. Ainsi, sa motivation était grande, bien plus grande par rapport aux autres membres de la Bratva à l’époque. Mais, il avait beau savoir courir vite, pister et rattraper, le brun avait un tant soit peu d’humanité encore pour ne pas réussir à ôter la vie à quelqu’un. Il n’était pas Dieu, il n’était pas le Diable. Il réserve ces jeux de vies et de morts aux puissances divines et non pas à ses caprices. Chose qu’Ivan n’aurait pas jugé bon de faire et il aurait été bien plus approprié pour cette tâche que lui. Il s’était laissé entrainer par un désir brulé de revanche, fonçant tête baissé, fidèle à son impétuosité. Il en était arrivé à se demander comment cela se passerait une fois qu’ils seront de nouveau face à face. L’infinité des possibilités par diverses facteurs et circonstances fourmillaient dans sa tête et l’empêcher de se stabiliser. Junkie, immature et suicidaire à quarante années invisibles, sacré curriculum vitae. D’où sa position défensive et imperméable. C’était un sujet tabou, quelque chose dont il n’aimait pas parlé. Shura se contentait de la fixer de nouveau dans les yeux en tournant la tête dans sa direction, lui montrant ainsi toujours son dos tout en constatant sa mine étonnée et déconcertée qui lui fit arracher un sourire nerveux. Ok, il devrait peut-être s’arrêter là pour le moment.
De toute façon, ce n’est pas comme si Vlasi comptait extrapoler. Ses mains tremblées, trahissant son calme pour une colère et une frustration grondantes et trop longtemps retenues dans le silence. Il revoyait son visage,  pourquoi n’avait-il pas maintenu son silence à ce sujet ? Faire comme si la question n’avait fait que traverser son esprit. Quelque chose lui disait qu’on lui mentait. Qu’on lui avait toujours menti, que c’était à cause de cette malédiction. Il avait déposé sa main gauche sur l’œil du même côté, reprenant ainsi sa contenance. Ecouter Aleksandra l’aidait également à reprendre sur lui et à penser à autre chose. Ainsi donc, elle était là pour un homme aussi. Amusant, jusqu’où leurs destins résonneront tels des échos ?

Shura se demandait s’il était bon de lui demander plus de détails car, de toutes évidences, elle n’avait pas non plus l’allure d’une traqueuse, et encore moins d’une tueuse. Une femme fatale, peut-être, mais il doutait quant à sa capacité de tenir un revolver dans les mains et de tirer sur quelqu’un. Car le tenir est une chose, blesser mortellement autrui avec en est une autre. Il était totalement conscience que derrière sa langue de vipère, Aleksandra n’était pas la femme la plus innocente de cette planète et qu’il était préférable de l’avoir en tant qu’alliée qu’ennemie. Ses doigts avaient fini par glissés le long de sa joue, le voleur se mettant à ronger ses ongles machinalement pour occuper ses mains à défaut de pouvoir fumer. Cette maison n’était pas la sienne et s’il laissait une odeur de cigarette dans l’air, il n’allait masquer en rien son passage dans cette maison. Il la suivait du regard, curieux de savoir ce qu’elle comptait faire maintenant qu’elle était bien réveillée et libre de ses mouvements. Kochtcheï n’avait rien d’un prédateur à l’heure actuelle. Il ressemblait d’avantage à son chat quand ce dernier était piqué d’une curiosité sans nom et qu’il surveillait le moindre fait et geste de sa part. Un rictus, aussi bref que discret, s’était échappé de ses lèvres lorsque Aleksandra avait fini sa tirade, lui proposant tout bonnement du thé et se tenir un peu moins … Un peu moins comme il est normalement dirons-nous.

« C’est quoi ça, un air moins criminel ? Pourquoi pas. Si ça peut me consoler de repartir bredouille ce soir ». C’était un bien grand mot. Il suffirait pour lui de revenir ici demain soir pour rattraper le coup, mais au moins il faisait partager sa frustration au lieu de la retenir depuis tout à l’heure. Cela lui avait totalement échappé, sans doute la pression qui retombait et donc, son masque par la même occasion. Il avait levé les yeux au ciel, s’appuyant sur le canapé-lit pour se relever et aller fermer ce coffre. Du thé. En y repensant, c’était une habitude bien anglaise de boire du thé à n’importe quelle heure. Comment pouvaient-ils en boire autant d’ailleurs ? Il n’était pas un grand férus des infusions, préférant d’avantager les boissons alcoolisées et fortes. Mais bon, par politesse, il n’allait pas refuser. Il l’avait rejoint dans la cuisine pour aller l’aider. Oui-oui, vous avez bien lu : Shura aide quelqu’un à faire du thé ! En matière de cassage d’images, c’est à peu près du lvl.100. « Qu’est-ce que tu entends pas correction au juste ? Plutôt correction douce ou méchante correction ? ». La question résonnait dans le vague tandis que le voleur s’en tirait plutôt bien dans une cuisine. En même temps, quand on est habitué à vivre seul, certains gestes deviennent automatiques comme celui de se servir par exemple.
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Guess I'll sleep when I am dead | AIP ft. V. Shura Bäckähäst
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