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 ft. ASLINN ♣ Je suis fille des torrents et des rivières

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Au détour de la rivière


Parfois, le brouhaha de la ville est trop lourd. Les pensées ne peuvent s'exprimer librement. Il faut marcher, et courir, pour arriver à l'heure à son rendez-vous, faire la queue pour acheter le pain, et même une fois chez soi, entendre les voisins écouter trop fort la musique ou voir des être de l'air chercher les maisons des êtres de l'eau pour leur jouer un tour. Je cours, très vite, hors de la ville, comme si je voulais échapper à toutes ses pensées qui ne partent pas. Il y a trop eu. L'incendie. Cette trace de la haine injustifiée et de la colère ravageuse. Le feu qui brûle, mais pas le feu de l'amour, non, le feu de la haine, de la rancoeur, le feu allumé par l'éducation de parents trop pris dans leurs préjugés. Aurais-je allumé ce feu, il y a quelques mois encore ? Je cours. Je ne veux pas rester dans cette ville dont chaque immeuble en cendres me rappelle le cauchemar de cette journée. Pas parce que j'ai peur du feu, ou parce que j'ai eu peur de mourir, ou par traumatisme. Cette journée ressemblait à l'Enfer, parce que j'ai réalisé que certains sont capables de risquer de détruire une ville entière pour se vider de leur colère. Que peut-on faire de bien dans la colère ? Faut-il apprendre à la maîtriser ou maîtriser la colère est-il tout simplement impossible ? Faut-il l'éradiquer complètement ? Mais comment ? Par le feu, justement ? Les sons venant de la ville s'épuise, je suis assez loin. Je sais où je vais : vers la rivière. Je veux juste plonger, partir loin, remonter la rivière, faire cette effort pour décharger à mon tour tout ce que je retiens en moi. Rien ne va. J'ai l'impression que l'existence est trop lourde et qu'elle me pèse énormément. Pour la première fois, je me demande à quoi bon. Pourquoi exister ? Pourquoi le monde existe-t-il, les êtres humains, moi-même ? Tous ces arbres, et cet air que je respire, tous ces sons, les chants des moineaux, la blancheur des nuages, et enfin cette rivière qui apparaît peu à peu dans le paysage. Tout est de trop. Rien n'est nécessaire. Rien ne pourrait exister, et alors ? Le monde s'en porterait-il moins bien ? Mais est-ce une raison pour tout détruire ? Et quand bien même il ne resterait plus rien sur Terre, la Terre elle-même, le soleil, l'univers, tout ça continuerait à exister.

Je peux enfin plonger, et l'eau me fait du bien. Je soupire, une fois plongée dans la rivière. Je commencer à nager, comme si j'étais chez moi. Ici, personne ne peut m'atteindre, et même les pensées noires et terrifiantes ont l'air de rester coincées à la surface. Je n'ose pas remonter, bien que j'eusse aimé sentir l'air, parce que d'autres personnes pourraient se trouver par ici et me voir sous ma forme de sirène. Je nage plus haut, plus loin, là où rien ne peut m'atteindre. Pourtant, encore des images apparaissent. La réunion. Deux organisations qui veulent pourtant protéger leur existence... pourquoi sont-elles toutes deux d'accord pour assurer cette défense par la destruction ? J'ai pourtant essayé de les en dissuader. J'ai essayer de faire comprendre que l'on ne pouvait tout faire disparaître pour une cause, aussi juste soit-elle. Toute guerre est irrationnelle : il faut l'accepter. Se battre, soit. Mais jamais essayer de prétendre que c'est au nom du bien, au nom de la paix, au nom de la liberté ou de n'importe quel idéal au nom duquel toutes les horreurs seraient autorisées. C'est faux. La cruauté n'a pas de justification. Elle peut bien être utile, parfois, nécessaire eput-être, inévitable, mais jamais justifiable, jamais bonne, jamais juste. Elle est toujours un échec, l'échec de celui qui n'avait pas la force de se battre par les moyens les plus humains. Mais pourquoi est-ce que je me pose toutes ces questions ? Nous ne sommes pas humains. Aucun de ceux qui ont eu besoin de se poser la question. Les humains sont ailleurs... et essaient-ils de justifier le mal qu'ils font ? Peut-être, au fond, sont-ils les plus censés d'entre nous. Peut-être n'est-ce qu'un désir de pouvoir qui les font agir, et ce désir est naturel, il est presque excusable. Faire le mal au nom du bien n'a rien d'excusable. Alors je nage. Bientôt, mon esprit semble s'évanouir. Il ne reste plus que la caresse des vagues, et l'instinct. Toute la partie humaine en moi, celle qui pense, celle qui raisonne, celle qui essaie de comprendre, ont disparu. Enfin je suis libre.
AVENGEDINCHAINS

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