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 Tell me if it's freedom baby + Alexiel

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Maybe on the dark side we could be together
“Sometimes I believe that this less material life is our truer life, and that our vain presence on the terraqueous globe is itself the secondary or merely virtual phenomenon.”
L
e fait d’avoir traversé la porte de l’hôtel Kihashi est probablement un miracle en soi. Tu ne pourrais pas dire, tu n’en as aucun souvenir. Ni de ta fuite, ni de ton arrivée. T’étais juste là, meurtri, cassé, recroquevillé sur toi-même, et la seconde d’après tu étais libre. Tu ne le ressentais pas, pourtant, toujours à courir sûrement pas assez vite, échappant à un sort que tu croyais certain sans te demander si ce n’était pas précisément où l’on voulait que tu sois. Mais tu as toujours été celui qu’on manipule, dont on joue, encore et encore. La marionnette dont tu tentais de couper les fils pour la retrouver enfin en train de respirer, mais comme l’hydre, tu te retrouvais à en voir surgir de nouveaux peu importait où ton regard allait. Tu ne te souviens plus être presque tombé sur la cabine téléphonique datant d’une autre époque en bas de l’escalier, ni même avoir composé le numéro d’Alexis. Comment le pourrais-tu alors que tu hésitais rien qu’à dire ton propre prénom, comme si tu ne le connaissais plus ou que tu ne le comprenais plus. Tu sais que tu ne pourras pas rester, tu sais qu’ils te chercheront mais t’espères qu’ils sont déjà passés par là, entre le moment où on t’a enlevé de la prison et celui où tu t’es retrouvé, hagard, au milieu de la route. Et peut-être qu’il leur faudra un petit temps avant de revenir, voir s’il n’a pas attéri dans l’endroit le plus malfamé de la ville entre temps. Tu te souviens, vaguement, avoir laissé un message vocal trop flou. T’aurais dû te méfier, ne pas laisser ta localisation, ne pas affirmer haut et fort où tu étais. Mais t’as plus la volonté de te battre et si Alexis te vendait, peut-être que c’était parce que tu le méritais. Tu veux la voir, un instant de répit, c’est tout ce que tu demandes. Et tu le sais que c’est la seule qui peut te faire ressentir ça, cet espèce de te fixation du temps, ce moment figé et exutoire qui te donne l’impression de pouvoir être ce que t’oserais jamais imaginer. T’as envie de respirer, tout simplement. Comme si rien n’était important, comme si ton corps n’était pas couvert de contusions.

Tu souffres. Physiquement, psychologiquement, tu tiens, parce que t’es obligé, parce que même avec la vue du lit, juste devant toi, dans cette chambre insalubre, tu ne peux pas te laisser aller. Tu ne peux pas t’allonger, dormir, alors que ça fait plus de vingt-quatre heures que tu n’as pas fermé l’oeil. Tu te sens mal, presque désorienté. Tu t’es posté près de la fenêtre, mais assez décalé pour qu’on ne puisse pas te voir de l’extérieur, ton regard fixé sur la porte, ton corps tendu. Tu le sais. Ce moment où elle s’ouvrira. Sur les flics, sur l’OBCM ou sur Alexis. Ce moment qui soulève une telle appréhension, un tel besoin. Peu importe qui se cache derrière, cette envie d’une conclusion est bien trop puissante.

Et le fait est que tu n’as pas appelé ta femme. Tu peux te trouver toutes les excuses du monde, à te dire que les flics l’ont sûrement mise sur écoute, que c’est la personne la moins sûre à contacter maintenant. Mais ça ne t’est pas venu à l’esprit. Parce que la seule dont tu veux croiser le regard, c’est Alexis. Peu importe si t’es déjà père sans le savoir, peu importe si on te traînera dans la boue, plus pour ça que pour le reste, peu importe les sentiments qu’elle a et que tu t’es découvert. Du réel sur du fabriqué, ça ne vaudra jamais tout ce que tu as besoin d’extérioriser maintenant. C’est pas d’Anthéa que tu manquais, lorsque tu te tapais ces nuits blanches, c’est pas d’elle que tu rêvais éveillé alors même que t’avais une arme taillée dans une brosse à dents sous ton oreiller. C’était simple, presque trop, en fait, pour ce que tu étais. Trois ans, tu l’avais haïe, forcé de penser qu’elle t’avait abandonnée, qu’elle ne méritait pas ce que tu lui avais donné, et ça, c’était pratiquement toute ta vie, tous tes conseils, toute ta confiance. Et retrouvée pour t’en trouver arraché, ça avait sans doute été le pire. Presque regretter, quelques secondes, que le temps passé dans votre antre ne soit pas plus éternel. Qu’il ne dure pas, en réalité, toute une vie. Tu t’en contenterais bien.

Ton regard croise son image dans le miroir de la porte du placard, alors que t’attend, toujours collé contre le mur. Tu te reconnais pas. Tu ressembles pas à celui que t’étais en prison, t’es loin de celui que tu étais depuis trois ans. Blessé, marqué, les marques de brûlures et les coups ne t’ont pas vraiment rendu service. Mais au-delà de ça, tu ne sais juste plus où tu en es. T’as la fatigue de celui qui est sur le qui-vive depuis trop longtemps, la détresse de l’homme qui pensait faire la bonne chose et qui s’est retrouvé pris à son propre piège. Peut-être que ta culpabilité aurait disparu si l’on ne t’avait pas arraché à ta sentence. Peut-être. Mais il faut bien y faire face, Castiel, maintenant, tu resteras à jamais celui qui a fui. Fui devant le corps de son frère, l’enterrant jusqu’à l’oubli. Fui devant ses responsabilités et son enfant à naître. Fui devant un trop plein de sentiments que tu sais pas gérer. Fui, tout simplement. Et tu te fixes, encore, jusqu’à ce que ton point vienne s’écraser sur ledit miroir, d’une impulsion, d’une rage. La pièce n’était pas grande et il ne t’avait fallu que deux pas pour la traverser, te retrouver la main en sang, en plus du reste, le verre brisé à tes pieds et ta tête beaucoup trop lourde posée contre le bois. Les larmes ne sortent plus depuis trop longtemps, mais tu trembles. Peine, colère, relâchement. Manque. Et c’est en pensant que rien ne peut-être pire que tu entends la porte s’ouvrir.

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alexiel


Journée déjà bien entamée, fin de la sienne à l’hôpital. Depuis la veille et sa prise de poste, plus de douze heures se sont écoulées, mais ce n’est pourtant pas à cause des opérations et des patients à prendre charge que les cernes s’étendent sous ses yeux fatigués d’inquiétude. Plusieurs jours qu’elle ne dort pas, ou très peu, attendant un appel, une nouvelle, n’importe quoi venant mettre un terme à cet inconnu qui la paralyse et l’angoisse. Elle n’avait beau pas être sa femme, sa mère ou sa soeur, ils étaient tout de même venus, les flics. L’amitié de longue date entre la jeune femme et le disparu n’était inconnue de personne dans le coin, personne de familier avec les familles et les histoires de la ville, en tout cas. Et tout comme ils étaient venus l’interroger lors de son arrestation, suspicieux quant à son retour dans de si étranges circonstances, ils étaient revenus à la charge, imaginant qu’elle pourrait être au courant de quelque chose. De là nacquit cette sourde crainte. Parce que si Alexis même n’était au courant de rien quant à l’évasion de son meilleur ami, c’était que quelque chose clochait. D’une manière ou une autre, s’il s’était évadé, il aurait trouvé le moyen de lui faire savoir. Un signe, un mot, n’importe quoi d’éphémère, un regard qu’elle seule aurait pu comprendre, un rien lui permettant de se prémunier de ce suplice douloureux. Mais non, il n’y avait rien eu. Dans aucune de leurs dernières entrevues dans ce parloir miséreux, il n’avait laissé transparaître quoique ce soit. Rien qu’une lassitude désespérée, aucun regain d’énergie pour une vie qu’il ne pensait plus toucher des doigts avant longtemps. Alors Alexis le savait, intrinsèquement, que la situation était périlleuse. Pour lui. Pour elle, qui ne dormait plus beaucoup, rongée par l’angoisse, elle était tout bonnement incapable de faire quoique ce soit. Réduite à l’attente, et c’était insupportable.

Alors qu’elle repose sa blouse sur son cintre, dévérouille son téléphone qu’elle n’éteint plus, sent son coeur se serrer en ne voyant aucune notification intéressante, une infirmière l’interpelle depuis l’entrée de la salle de repos, et Alexis de se retrouver à devoir donner un avis consultatif sur un patient tout juste débarqué. Rien de très long, comparé aux opérations minutieuses qui sont son quotidien, mais suffisamment pour que de longues et précieuses dizaines minutes se soient écoulées quand elle revient enfin à son casier. Fatalement, les et si tournaient en boucle dans sa tête alors que sa voiture avalait le bitume à une allure frôlant les limites. Et si elle avait entendu son message trop tard ? Et si, ne recevant pas de réponse, il avait changé d’endroit ? Et si quelqu’un le trouvait avant elle ? Et s’il était mal en point ? Et si, et si, et si. Un réflexe surgit de nulle part l’avait poussée, malgré la crainte de rater un autre appel important, à effacer aussitôt le message vocal et à ôter la batterie de son téléphone. Fourrant une trousse de secours dans son sac à dos, son esprit de chirurgien l’avait conduite jusqu’à sa voiture, guidée par cette froide logique qui était la sienne au bloc. Et pourtant, son coeur tambourinait douloureusement depuis qu’elle avait entendu sa voix dans cette petite boîte métallique qu’était son téléphone. Il était en vie, bien que son ton soit loin d’être assuré, loin d’être le même que d’habitude, et Alexis pouvait y deviner milles choses qu’elle n’avait pas envie de savoir.

Gonflée d’adrénaline, elle repousse au plus profond d’elle-même les émotions qui risqueraient de lui faire perdre le contrôle. Il faut qu’elle reste logique, efficace, et prudente. Sans trop savoir pourquoi, ce sont là les mots qu’elle se répète, encore et encore. La voiture garée un peu à l'écart de la façade arrière de l'hôtel, dans la cour, elle jette un regard circulaire avant de s’engouffrer dans le lieu que Castiel a mentionné. Il n’a rien de plus, alors Alexis parcourt rapidement, mais consciencieusement, le rez-de-chaussé, avant de passer au premier étage. C’est le bruit d’un verre brisé qui l’alerte, relance son coeur à allure folle et l’emmène sur la droite, vers les chambres qui donnent sur la rue. Évidemment. Ils n’ont jamais parlé de ça, tous les deux. Et pourtant, c’est quelque chose qu’elle a toujours su, au fond d’elle. Comme beaucoup d’autres éléments au sujet de son meilleur ami, ce sont des non-dits, des faits tacites, qu’on ne mentionne pas devant elle, dont ils ne parlent pas entre eux, mais qui ne surprendraient jamais vraiment la Samson.

Retenant sa respiration, comme par peur de ce qu’elle pourrait découvrir de l’autre côté, s’emparant du déodorant dans son sac et le serrant fort, au cas où. Au cas où ce ne soit pas Castiel. Au cas où il ne soit pas seul. Les conversations avec Jasper la travaillent régulièrement, et l’ombre des Dux Tenebris rôde toujours dans un coin de son esprit. Mais quand elle pousse le battant et qu’elle le voit, de dos, un miroir brisé lui renvoyant son reflet en mille et un éclats, le soulagement est tel qu’un tremblement agite tout son corps et que les larmes qui coulent sur ses joues n’auraient jamais pu être retenues. Putain, Cas. En deux pas elle est contre son dos, et l’enlace, ignorant quelques secondes encore les vêtements qui ressemblent à des haillons, les coupures échymoses qu’elle distingue ici et là, ignorant ce qu’elle a vu dans ses yeux à travers le verre brisé. Une simple étreinte, ses larmes qui mouillent son dos, et un milliard d’émotions qui tempêtent en elle. Soulagement, joie, tristesse, peur, inquiétude, ivresse de l’attachement, tout ça tambourine furieusement, à lui en faire mal, à l’en faire imploser.

Puis, une fraction de seconde plus tard, l’esprit à la précision chirurgicale de l’étudiante en médecine qu’elle est reprend le dessus, et elle fait pivoter Castiel pour qu’il lui fasse face. Elle doit bander toutes ses forces et sa maîtrise d’elle-même pour ne pas lui sauter au cou à nouveau, le couvrir de questions et d’inquiétude. Contre les larmes qui trempent ses joues, par contre, elle ne peut rien. Assied-toi ordonne-t-elle, la douceur de son ton et tout ce qu’il laisse transparaître atténuant la dureté de l’injonction. Milles questions qui tournent dans sa tête, mais une seule préoccupation qui doit primer : s’assurer qu’il aille bien. Physiquement, du moins. L’urgence de la situation, la précarité de la cachette, tout ça, elle en a conscience, mais ses mains ne tremblent pas quand elle ouvre la trousse de secours - jamais elle ne remerciera assez ce sursaut de prévoyance qui lui a fait prendre les outils à l’hôpital - au contraire de sa voix qui appelle le regard et l’attention de Castiel, alors que ses doigts se posent délicatement sur sa joue, comme un lien à la réalité. Tu as quelque chose de cassé ? Alexis voit les bleus, les brûlures, les coupures, et ravale la bile qui lui monte aux lèvres. Elle voit aussi une tonne de choses dans les yeux de cet homme qui compte tant aux siens. Pour la première fois depuis très longtemps, la peur est presque entièrement engloutie par la rage. L’impétuosité du feu qui est une partie intégrante d’elle-même se révolte face à ce qu’on a fait à Castiel. Qui que ce soit le on.
electric bird.

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“Sometimes I believe that this less material life is our truer life, and that our vain presence on the terraqueous globe is itself the secondary or merely virtual phenomenon.”
L
e sang coule sur ta main, comme un souvenir qui te restera de cette image brisée à tous les niveaux. Un bout de verre planté quelque part sans que tu arrives réellement à le sentir. Tu n’es plus que l’ombre de toi-même, encore une étape de passée te rapprochant plus encore de ce que tu aurais voulu éviter. T’as envie de vomir, la fatigue reprenant le dessus. Mais tu n’en fais rien, tu évites encore de fermer les yeux pour ne pas te sentir partir, pour ne pas te retrouver à la merci de n’importe qui. Mais quand la porte s’ouvre, tu sais que c’est elle. Tu la connais depuis l’enfance, tu peux reconnaître son odeur et le bruit de ses pas, peu importe si tu la vois ou pas. Tu la sens parler, craquer comme t’aimerais pouvoir le faire pour te sentir vivant. Tu la sens se serrer contre toi pendant quelques secondes et si tu bouges pas, ton corps finit par se détendre, un peu. Ce contact, il t’a manqué, comme un besoin vital dont tu as dû te passer. Tous ces jours passés au parloir à ne plus savoir quoi se dire, puis ceux à juste te battre pour survivre. L’espace de quelques instants tu oublies où tu te trouves, dans quel état, juste par la puissance de ce pilier qu’est Alexis. Elle a toujours été là, dans les bons comme les mauvais moments, comme si elle pouvait à elle seule t’éviter de te noyer, comme la barque lancée contre vents et marées. Mais tu ne sais pas jusqu’à quel degré elle peut se dresser. Même toi tu as du mal à comprendre dans quoi tu te retrouves lancé. Tu ne sais plus où aller, tu ne sais pas quoi faire, et la seule chose certaine c’est que tu ne pourras pas rester là des heures où tu retournerais à la case départ. Et cette fois, il y a peu de chances que tu t’en sortes alors que tu as poignardé un gardien, peu importe si c’était toi ou lui.

T’as plus assez de volonté pour dire quoique ce soit contre l’ordre, bien que doux, de ta meilleure amie alors tu t’exécutes et tu t’assois sur le lit, grimaçant alors que ton corps est en mouvement. T’as l’impression d’être passé sous un camion en flammes et tu sais pas vraiment ce qui te fait le plus mal. T’as pas eu vraiment le temps de cicatriser et tu sais plus d’où viennent tes blessures tellement il y en a. Ils se sont fait plaisir avec toi, c’était le moins que l’on puisse dire. Non pas qu’ils n’en aient aucune raison, ça aussi, tu peux bien te l’avouer. Si Skye avait été encore là, peut-être qu’elle aurait pu faire quelque chose, mais ce n’était plus le cas. Maintenant, c’était le pouvoir aux extrêmes, et c’était loin de convenir à la paix que tous voulaient conserver à Bray. Mais faire souffrir l’ennemi numéro 1 de Bray, ce n’était pas quelque chose pour laquelle on pouvait réellement les attaquer, ce n’est pas comme si tu pouvais aller porter plainte. “ J’en sais rien. Probablement quelques côtes.” T’as la voix éteinte, comme si ça te touchait plus. Peut-être parce que la douleur te permettait de te tenir debout et que c’était comme une nouvelle normalité, aussi terrible que ça puisse paraître. Depuis ton entrée en prison, tu vis un cauchemar et une part de toi, cette part horrible, te donne l’impression que tu le mérites.

Quand elle pose sa main sur toi, tu reviens un peu à la réalité et pour la première fois depuis qu’elle est entrée dans cette pièce, ton regard croise le sien. T’as peur de ce qu’elle peut y voir, même toi tu n’oses pas aller trop profondément dans l’analyse de ta personne, pas maintenant, pas après ce que tu as vécu. Et toi … Toi tu vois ton reflet et l’inquiétude dans ses yeux, sans doute une part de rage aussi. Et tu te dis que tu serais probablement dans le même état si c’était elle à ta place. Ou peut-être serais-tu pire, sûrement incapable d’agir aussi posément qu’elle maintenant. Tu lui attrapes la main, brièvement, pour la serrer dans la tienne. ” Je suis désolé Alex. Je devrais pas  te foutre dans la merde comme ça…” Tu t’en veux parce que c’est de l’égoïsme pur. Tu avais envie de la voir, le besoin de ressentir une dernière fois cette connexion avant d’aller tu ne savais où. T’es perdu et tu ne sais pas combien de temps tu vas pouvoir te cacher, surtout dans ton état, alors t’as agi sur une impulsion. Mais tu la mets aussi en danger, elle pourrait être accusée de complicité si on la remettait ici avec toi. Et pourtant, t’as du mal à le regretter. Plus tard sans doute que tu te diras que t’as été inconscient mais maintenant, c’est une excuse en demi-teinte. T’essaies de sourire pourtant. “ Je parie que quand t’as commencé à traîner avec un bourge dans mon genre, t’étais loin de penser que t’allais finir là.” Tu te perds encore une fois dans tes pensées, tu te déconnectes.

Y avait quelque chose, dans tout ce que vous aviez vécu, quelque chose de fort. Alexis c’était l’une des seules à avoir été là tout au long de ta vie. Pas les trois dernières années, mais pour tout le reste, même pendant l’amnésie de Niamh, même alors qu’elle te détestait. Elle avait été là pour Margot, après la mort de ta mère aussi, pendant l’incendie et à l’enterrement d’Hayley. Alors sans doute était-ce logique que ce soit ce visage si familier que tu as besoin de voir maintenant. Parce que si tu aimais Margot comme tu n’as jamais aimé personne, tu as fait la paix depuis longtemps avec l’idée qu’Alexis était sans doute ton âme soeur. “ Je suis tellement fatigué Al … Et je sais plus quoi faire. “ Brisé au point d’admettre que t’es au bout. T’as plus d’espoir et c’est probablement la première fois que ça t’arrive. Parce que t’es quelqu’un qui espère, qui croit, même quand il n’en a pas conscience. Mais plus maintenant.


©️ nightgaunt
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Ses yeux experts qui parcourent sa peau visible, qui constatent les bleus, multiples ; les estafilades et les coupures plus profondes, trop nombreuses ; le verre coincé dans sa paume, qui laisse s’écouler le sang sur le parquet, pièce détaché du miroir en miette de la pièce ; les vêtements sales et tâchés qui lui indiquent ce qu’elle n’a pas envie de savoir. Et toutes les questions qui tourbillonnent et tambourinent, qui appellent des réponses, qui s’indignent devant ce qu’on a fait de son Castiel et qui hurlent de rage à l’idée qu’il souffre, probablement depuis des jours. Une angoisse qui monte devant l’ampleur de la tâche : il lui faut du temps, beaucoup de temps pour désinfecter chaque plaie, recoudre ce qui doit l’être, s’employer à s’assurer qu’il n’a aucune hémorragie et qu’il ne doit pas être opéré. Beaucoup de temps, et le sombre pressentiment, le filet glacial le long de sa colonne vertébrale, qui lui souffle qu’ils n’en ont que très peu, tapis dans cette sordide bâtisse.

Qu’importe. Alexis inspire, ravale la peur et tout le reste, et pose ses doigts sur la joue de son ami. Pour une fois, elle n’est pas celle qui va avoir besoin d’aide. Pour une fois, elle n’est la femme tétanisée sur le bord de la route, abrutie par ce qu’elle vient de vivre, incapable de réagir. Pour une fois, ce n’est pas Castiel qui va devoir la porter et la tirer d’affaire, c’est elle qui va lui tenir la main, aussi fort que possible, pour l’en sortir. Alors il lui faut tout refouler, la tristesse comme la colère, la joie de le revoir comme le besoin de le serrer encore et encore contre elle, la curiosité comme la nécessité de savoir et de comprendre. Non, elle refoule le tout, et baisse simplement la tête quand il lui dit qu’il a probablement quelques côtes de cassées. Précautionneusement, Alexis soulève son t-shirt, ou ce qu’il en reste, et palpe son abdomen puis ses côtes, attentive à ses réactions. Elle ne peut pas le soigner correctement ici, l’évidence s’impose et ramène une bouffée de panique avec elle. Inspirer, ravaler le tout, se concentrer. Une étape à la fois. Histoire d’occuper ses mains, elle s’empare d’une pince fine, de compresse et de désinfectant, pour retirer le morceau de verre de sa paume qui provoque un saignement abondant. Ses mains ne tremblent pas, précises comme se doivent de l’être les doigts d’un chirurgien, alors qu’à l’intérieur, c’est la tempête qui valse et virevolte.

La toute première étape finie, le saignement arrêté, sa main retrouve sa joue et son regard croise le sien, pour la première fois depuis qu’elle est entrée ici. Le calme qu’elle laisse paraître dans ses actions est un merveilleux contraste avec ses joues baignées de larmes, qu’elle avait presque oubliées, et le maelström d’émotions qui manque de la faire chavirer à chaque seconde. Elle s’accroche à ce regard, à la fois si familier et si trouble. Deux pupilles brisées, fatiguées, comme arrivées au terme de quelque chose et incapables d’aller plus loin. Tout ce qu’elle y lit, en une fraction de seconde, ça ne lui plaît pas du tout. Et la tristesse qui afflue de nouveau, apportant avec elle une nouvelle vague de larmes salées. Ses doigts se serrent un peu plus fort autour des siens alors qu’il lui attrape la main, et elle lâche un rire nerveux. Y a pas de ça qui tienne entre nous, tu le sais bien. S’il y avait bien quelqu’un avec qui elle pouvait dire et penser sincèrement “envers et contre tous” c’était Castiel. Peu importe qu’elle était la dangerosité de ce qui lui tournait autour, elle ne lui en tiendrait jamais rigueur. En fait, c’était même l’inverse. Je t’en aurais plutôt voulu si t’avais pas cherché à me voir lâche-t-elle, avec une teinte d’ironie qui ne dissimule pas du tout la sincérité de la chose. Des journées passées à s’inquiéter et à ronger son frein en attendant la moindre nouvelle, si ça n’était pas elle qu’il était venu trouver, c’est tout un pan de sa personne qui aurait pris l’uppercut en pleine figure. Qu’il soit capable de faire de l’humour lui arrache un sourire de soulagement. Quelque part, derrière ce regard voilé, ce corps abîmé, et les secrets qu’il abrite, quelque part derrière tout ça son meilleur ami est encore bien vivant, et il ne demande qu’à retrouver un moyen de s’exprimer, elle en certaine, au fond d’elle. Tu parles. Je comptais sur les soirées mondaines pour que tu me présentes un bon parti, et nous voilà.

Elle le remarque, parce qu’elle ne le lâche pas des yeux, ce moment où il déconnecte. Ce moment où il plonge dans ses pensées, après un court silence, et où il n’a probablement même plus conscience de ce qui l’entoure vraiment. Alexis en profite, pour laisser couler de nouvelles larmes silencieuses et ravaler tout le reste, à nouveau. Puis pour reprendre ses gestes rapides et efficaces : nettoyer une plaie, désinfecter, en nettoyer une autre, désinfecter, et ainsi de suite le long de son bras gauche. Elle ne fait que les plus profondes, toutes les coupures superficielles ne demandent qu’une douche bien chaude, mais s’inquiète de ses côtes et de ce qu’il pourrait cacher de pire. En s’arrêtant, toutes les cinq secondes, pour lever le regard vers lui, détailler son visage plein d’égratignure, sourire intérieurement, un peu bêtement, s’inquiéter vivement, et repartir à la tâche. Le silence n’est qu’extérieur, son crâne résonne d’interrogations multiples. Et quand Castiel reprend la parole pour abandonner le combat, elle s’empare à son tour de ses mains, qu’elle serre dans les siennes, comme pour lui jurer qu’elle n’allait pas le laisser tomber. On peut pas rester là Cas. Je suppose qu’on te cherche et t’as besoin de soins, de repos. C’était compliqué, de devoir rester raisonnée et efficace dans une situation qui n’appelait que la panique et le désarroi. Compliqué de devoir garder ses nerfs solidement accrochés alors qu’ils ne demandaient qu’à imploser, usés par l’inquiétude. Compliqué, mais pas impossible, si tant est que rien de pire ne venait se rajouter à la partie. Est-ce que tu peux bouger ? demande-t-elle, à la fois pour savoir s’il est capable de marcher et pour savoir s’il pense qu’ils peuvent quitter cet immeuble sans trop de risques. De toute façon, ici, ils sont dans un piège qui se referme lentement autour d’eux. Tu vas te reposer. Dormir, longtemps. Et on cherchera quoi faire après. Pour l’instant, il faut partir d’ici, alors j’ai encore besoin de toi, un petit peu... Elle le supplie de ne pas abandonner. Pas tout de suite. Qu’il baisse de nouveau les bras dans une heure ou deux, quand ils seront dans un endroit sûr, et elle se chargera plus efficacement de lui remonter le moral. Et de lui poser les mille questions qui l’assaillent. Mais ce n’est pas le moment, quand bien même elle en meurt d’envie.
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“Sometimes I believe that this less material life is our truer life, and that our vain presence on the terraqueous globe is itself the secondary or merely virtual phenomenon.”
T
’as encore du mal à accepter ce qui t’es arrivé. Comme si c’était un cauchemar qui s’était pas déroulé comme prévu, tu te souviens pas de tout, tellement la douleur était forte à certains moments, à t’en faire perdre la raison. Y avait plus que ça encore, les raisons de ton enlèvement qui demeuraient trop obscures pour que tu puisses les analyser correctement, et pas la force mentale pour le faire non plus. Alors tu restais là, comme une marionnette dans les mains d’Alexis en te demandant comment t’avais pu tomber si bas. T’étais le genre à tout prévoir jusqu’à ta prochaine expiration, tu devais purger ta peine, te débarrasser de cette culpabilité qui te rongeait, et c’était bon. Mais rien ne s’était passé comme prévu. La prison ne s’était pas déroulée comme tu le pensais, et même si tu t’en doutais, avec ce que ton père avait pu faire à la ville et à ses habitants, c’était toujours un choc de voir à quel point il avait cumulé la haine des âmes sombres qui peuplaient la ville. Puis le reste. Tu t’attendais pas à Chester, tu t’attendais à rien. Ni à ce que ce soit l’un des gardes qui veuille mettre fin à ta vie et tu sauras sans doute jamais s’il a été payé pour ou si c’était lui qui te vouait une rancoeur inimaginable. Et encore une fois tu avais cédé à l’attrait du meurtre, comme si tout ce que tu faisais te ramenait à ça. T’auras beau te dire que c’était de la légitime défense, premièrement il y a peu de personnes qui pourront te croire, pas celles qui pourront y faire quelque chose en tout cas, mis à part Hécate et encore, elle est beaucoup trop proche de toi pour avoir le moindre impact lors d’un procès, et deuxièmement, ça n’excuse en rien. Tu aurais pu tenter de l’assommer, de l’endormir, mais au lieu de ça, tu lui as planté son propre couteau dans la poitrine pour qu’il se vide de son sang. Ce n’était pas un acte que n’importe qui aurait pu faire. Tu le sais depuis des années, tu l’as embrassé à un moment donné, mais t’es un meurtrier, Castiel, t’es une ordure et t’as tué bien avant ça, t’as tué Gaïa, t’as tué des métamorphes, et t’avais toujours une putain de raison de le faire mais même toi tu sais qu’à chaque fois t’aurais pu prendre un chemin différent. T’as même appris à aimer ça, pour t’en protéger ou pas, t’en sais rien, mais le fait est que quelque part, l’adrénaline et le pouvoir que t’en as ressenti, quoique court, ça t’a fait du bien. D’être de nouveau celui qui lançait les dés et pas celui qui subissait. Pour retourner ensuite dans le puits sans fond dont tu venais. Le moment où Chester est entré en scène.

Tu t’accroches à Alexis. Pas littéralement, mais tu t’accroches rien qu’à l’idée qu’elle soit là, près de toi, pour pas sombrer dans des souvenirs que tu préférerais éviter. Alors tu lui réponds comme si t’avais rien vécu, comme si ces derniers jours n’ont pas eu comme effet de te donner des années d’expérience et de traumatisme. Parce que t’essaies de nier, d’oublier, de te dire que ça n’a aucune incidence maintenant que c’est terminé. Tu te mens comme tu mentiras à ceux qui te poseront des questions, mais c’est pas grave, parce que tu ne peux pas lui montrer à quel point t’es détruit. Tu sais que même elle ne pourra pas te remonter si tu te laisses aller jusqu’à la pensée de ce que l’OBCM t’a fait subir. Et si t’as l’habitude d’être le soutien de tes proches, c’est moins le cas pour l’inverse. Tu t’en veux de lui faire subir cette vision de toi, trop faible, désespérée. Mais t’aurais pas su comment faire autrement. “ Tu sais bien que j’en suis incapable.” De l’éviter, s’entend. Depuis que tu sais qu’elle est revenue, c’est Alexis avant tous les autres, et c’est quelque chose dont tu peux avoir honte parfois alors que ta propre femme attend ton enfant. Mais c’est comme ça, cette relation que personne ne comprend mais que tu échangerais contre tout le reste. Tu ris un peu même si ça te fait mal. “ Malheureusement tous les bons partis que j’t’ai présenté, c’est Niamh qui finissait avec, j’ai abandonné l’idée.” Il y avait quelque chose chez Niamh pour réussir à avoir l’attention de tous, même alors qu’elle ne faisait rien. C’était le genre de femme que les autres de son genre détestaient ou adoraient en ayant appris à la connaître un peu. Elle se trouvait forte à séduire sans le vouloir à peu près n’importe qui, juste par sa présence. Et pourtant elle n’avait jamais trouvé de mari qui ne la fasse pas fuir devant l’autel. Un paradoxe impressionnant.

Tu finis cependant par reprendre pied avec la réalité, qui n’a rien de réellement humoristique. T’es recherché. Par la police, possiblement par l’OBCM aussi et tu sais pas ce qui peut être pire. T’as beau tourner et retourner les possibilités dans ton esprit, ça finit toujours mal pour toi. “ Je crois que je peux bouger.” Tu tentes de te lever, t’as un premier raté et tu retombes lourdement sur le lit, mais t’es pas connu pour abandonner facilement. Tu te relèves une deuxième fois et t’arrives à te tenir debout, non sans t’appuyer sur Alexis. T’essaies de pas l’écraser de tout ton poids, t’es pas bien lourd mais plus qu’elle, c’est certain. “ Tu veux aller où?” Parce que toi t’as pas d’idée. Tu sais que chez elle, c’est le premier endroit que les flics vont surveiller et t’as pas la moindre idée d’un autre lieu où il pourrait pas te retrouver. Faut le dire, t’es paumé et y a pas de chances que personne ne découvre où t’es. Vous aviez bien un endroit, avec Alexis, mais ça impliquerait de passer à travers Golden Coast et de n’être à l’abri de rien. Tu ne peux pourtant pas te plaindre, c’est pas comme si t’allais trouver une maison abandonnée au milieu de la forêt et t’y installer. Si un tel lieu existe, t’en as pas la connaissance. ” Je suis sérieux Alexis, je sais pas où je pourrais être en sécurité et je veux pas que tu te fasses attraper avec moi.” C’est alors que tu prononces cette phrase que tu l’entends. La sirène. Pas celle dont t’as l’habitude, celle qui indique l’arrivée imminente d’une voiture de police. Et d’instinct, tu sais que celle-là, elle est pour toi. Quelqu’un t’a peut-être vu, t’es sûrement moins discret que ce que tu crois. ” Et merde.”


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maybe on the dark side we could be together
alexiel


Il avait l’air perdu entre deux mondes, Castiel. Un pied dans l’un, un pied dans l’autre ; le regard qui divague, hésitant ; les bras ballants, ne sachant pas trop s’il devait plonger de ce côté-ci ou plutôt de ce côté-là. Deux mondes. Deux réalités. Une qu’Alexis ne parvenait pas à envisager autrement qu’à travers les marques de coups qui zébraient le corps de son meilleur ami. L’autre, celle où elle se trouvait, et où elle s’efforçait de calmer les battements douloureux de son coeur et les larmes qui semblaient ne jamais se tarir. Plus qu’avec n’importe qui, ils avaient cette faculté à se comprendre. Sans mot, sans geste, juste à travers un regard. Ce qu’elle comprenait, intuitivement, lui faisait peur. Ce n’était qu’une vision plus poussée de ce qu’elle avait capté de son regard lors de leurs retrouvailles, dans leur clairière. Déjà à ce moment là, l’idée de perdre le Castiel qu’elle avait toujours connu l’avait tout simplement paralysée de terreur. C’était encore pire maintenant, après ce qu’il venait de traverser et qu’elle n’imaginait même pas - mieux valait l’éviter, ce serait approcher de trop près les bords de la folie. Alors pour Cas ? Elle n’osait se le figurer. La lancinante question revenait alors. Aurait-elle pu changer quoique ce soit si elle n’était pas partie trois ans ? Aurait-elle pu l’empêcher de s’embarquer dans cette voie qui l’avait mené ici aujourd’hui ? Ou était-ce déjà trop tard ? Des questions sans réponse, une culpabilité sans contours, et une Alexis qui baignait dans trop d’émotions différentes, lui donnant l’impression qu’elle se noyait dans le flot de sentiments. Normalement, Castiel aurait été sa bouée, solide, rassurant. Mais cette fois, les rôles étaient inversés, et c’était à elle d’être le soutien dont il avait besoin. Sans limites.

Le demi-sourire amusé amorcé par les plaisanteries de son meilleur ami s’adoucit avec la sincérité des mots qui suivent. Ils étaient capables de beaucoup de choses, si ce n’était de tout, l’un pour l’autre. Mais clairement, s’ignorer ou s’éviter n’était pas dans leur nature. En trois ans passés loin de Bray, Alexis n’avait pas cessé de penser à lui, qu’elle avait lâchement laissé derrière. C’était, de loin, son regret le plus douloureux. Comme si le karma voulait lui en faire prendre durement conscience, son retour en Irlande se passait à l’image de l’âme de cette ville : tortueux, noir, loin d’être de tout repos. Le vice ne s’était pas éteint en son absence. Il n’avait fait que se propager un peu plus, gangrenant un peu plus les rues, les gens, les institutions. Son meilleur ami aussi. Qu’ils parviennent à s’amuser malgré les circonstances montrait bien qu’ils parvenaient, encore, à s’immerger dans leur bulle personnelle, loin de tous les soucis et les conflits qui explosaient autour d’eux. Une fossette creusée par son demi-sourire, Alexis s’occupait de constater l’étendue de la fracture de la côte. Il faut dire que j’étais plus attirée par les mauvais partis, les cas un peu désespérés, les histoires impossibles. Maverick. Elle l’avait aimé comme elle n’avait aimé que peu de personnes durant sa courte vie. Et force était de constater que leur histoire n’avait jamais été un long fleuve tranquille. Bien au contraire. Puis tous ceux qui avaient suivis. Aucun n’était vraiment le stéréotype du gentil garçon, pour ceux dont elle se souvenait. Eldarion était probablement ce qui se rapprochait du bon mec, mais il était mort, tué par son Djinn. Symptomatique de ce qui se passait dans cette ville. Même les meilleures âmes flirtaient avec l’immoral. Castiel. Son regard se pose une petite seconde sur son visage avant de redescendre sur ses plaies. Mais c’est pas pour ça que Niamh s’en sort mieux, alors j’ai sûrement bien fait de ne pas tirer profit des partis que tu me présentais. C’était un peu bizarre de parler de sa meilleure amie, dont elle n’avait plus vraiment de nouvelles depuis son départ en Californie, comme si la veille encore elle était entrain de boire avec elle, à refaire le monde et leur présent.

Malgré le bien-être relatif de leur bulle, il n’était pas judicieux de s’enfermer dans le plaisir de se retrouver enfin et de discuter comme si rien de dangereux ne planait au-dessus de leurs têtes. Il fallait bouger, vite, l’urgence pulsait dans ses veines, à défaut d’en faire de même dans le corps comme anesthésié du jeune homme. Cas l’entend malgré tout, et il tente de se lever, une première fois, Alexis trop lente à réagir pour le retenir de retomber sur le lit. La deuxième fois, elle est prête, et supporte le plus de son poids qu’elle peut, afin de soulager son corps meurtri. La question, fatale, est accueillie par un silence. Partir d’ici, très bien, mais pour aller où ? Il est impensable de foncer chez elle, quand bien même elle en meurt d’envie, se mettre à l’abri dans un cocon familier, car il est certain que c’est un des lieux les plus surveillés depuis que Castiel a disparu. Ce qui joue en sa faveur, à cet instant, c’est que son meilleur ami s’est évadé il y a plusieurs jours de cela. La police a eu le temps de constater qu’Alexis ne faisait rien d’autre que tourner en rond, n’ayant aucune nouvelle de son côté. La voix de Cas la sort de sa torpeur, et elle balaye immédiatement sa tentative de l’éloigner de tout ça. Hors de question que je t’abandonne, c’est non-négociable, tu le sais bien. Sa voix est ferme, ainsi que sa décision et sa volonté. Tout le reste, par contre, c’est une autre histoire, mais elle se savait assez forte pour tenir bon.

C’est du moins ce qu’elle pensait avant d’entendre la sirène, comme un son sorti des enfers. Ses muscles se tendent aussitôt, et les battements s’accélèrent douloureusement. Se décalant d’un bas, son bras toujours autour de la taille de Castiel pour l’aider à rester debout, Alexis se gaine pour poser son regard sur la rue. Les gyrophares éclairent la rue principale, ne laissant aucun doute quant à la présence de policiers dans le coin. Et le destin serait vraiment très farceur s’ils n’étaient pas venus pour son meilleur ami. Bien que, dans les alentours, le crime soit monnaie courante, suffisamment pour que les excursions des forces de l’ordre soient récurrentes. Le et merde de Castiel lui donne la force d’amorcer un mouvement. Il faut qu’ils se bougent, et vite. L’hôtel n’est pas l’endroit le plus légal du coin, aussi les sirènes ont-elles un effet bénéfique, faire que tous les potentiels locataires actuels se fassent le plus petits possible. Un regard dans le couloir, personne, Alexis se précipite, aussi vite que possible compte tenu de la faiblesse de Castiel, vers la porte menant à l’escalier de service. Jamais elle n’avait autant remercié son passé de l’avoir souvent traînée par-là, plus ou moins illégalement, raison pour laquelle elle se souvenait avoir déjà emprunté cette partie de l’hôtel, qui menait directement à la blanchisserie - enfin, si on pouvait appeler ça comme ça étant donné le standing du lieu - et autres parties réservées au personnel. Ils descendent les marches, l’urgence de la situation s’insinuant dans chaque petit pas qu’ils font, lentement. Si ses souvenirs ne la trompent pas, le type qui lui avait fait découvrir illégalement cet hôtel était passé par la cour arrière, là où Alexis avait garé sa voiture, avant de s’introduire via la lourde porte qui donnait accès à elle ne savait trop quoi. La pièce pour les livraisons ? Pour les retours de blanchisserie ? Allez savoir. En traversant la salle presque lugubre, et en priant pour ne pas se tromper, la brune avisa - son regard proche de celui d’une proie que l’on traque étudiant les moindres recoins, la peur de se retrouver face aux flics réveillant un vieil instinct de survie - un élément qui la fit s’arrêter. Une petite seconde souffla-t-elle, tandis que ses doigts tremblants partaient à la recherche du briquet qu’elle avait toujours sur elle. Une fois, deux fois, trois fois, la pierre qu’elle actionna créa une petite flamme qu’elle s’empressa d’agrandir, de nourrir du pouvoir qui était le sien, avant de diriger la langue de feu sur le détecteur de fumée. Si l’installation fonctionnait, et Alexis priait pour que ce soit le cas, l’eau ne devrait pas tarder à tomber du plafond, faisant sortir tous les occupants des chambres de l’hôtel, créant une panique bienvenue. Si, au passage, l’eau pouvait noyer toute trace de leur présence dans la chambre, ce ne serait que mieux. Les secondes s’étirèrent, sans que rien ne se passe, et la Samson commençait à se maudire pour le temps qu’elle était entrain de perdre, jusqu’à ce que, après de longues, trop longues secondes, le bruit strident de l’alarme retentisse, reprit en écho dans les étages supérieurs, et que l’eau coule en trombe sur les visages des deux fuyards. Reprenant le chemin de la sortie, elle poussa de toute ses forces sur la barre qui maintenait la lourde porte, avant de se diriger tout droit vers sa voiture, installant d’abord Castiel avant de se mettre au volant, et de démarrer. Elle ne connaissait pas le quartier comme sa poche, mais suffisamment pour savoir comment éviter les abords de l’hôtel et s’en éloigner au plus vite. Pour aller où ? La question restait entière, mais le but premier était d’abord de mettre le plus de distance entre eux et les policiers.

Dans quoi s’embarque-t-elle ? Peu lui importe. Il s’agit de Castiel, alors elle plonge. Les yeux fermés, sans même prendre une longue inspiration. Elle plonge, simplement.
electric bird.

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