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 [Gare de Bray] Free before sayin Freedom - O'Raghailligh Team.

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Free before sayin Freedom.Quelques jours auparavant, mon avocat était venu me signaler qu'il avait trouvé un vice de procédure, qui datait de mon procès. Un truc qui concernait une preuve qui avait été mal collectée, le protocole, enfin, un truc bien lourd dans le pays de la justice, quelque chose de suffisamment gros pour qu'il soit tout tremblant en m'expliquant tout ça. Il m'avait dit que si j'étais d'accord, il pouvait lancer un recours, qui mènerait forcément à ma libération et à un non lieu. Quelque part, ce n'était pas plus mal que je n'aie rien avoué. A l'époque, j'avais laissé les flics me charger, j'étais totalement muet, sous le choc. Je commençais tout juste à accepter de penser que j'avais tué mon meilleur pote sans me mettre à hurler comme un dément dans ma cellule, je commençais à peine à faire la paix avec mon geste. Même si au final... Je ne regrettais rien, j'aurais certainement agi de la même façon. Et comme je n'avais fait aucun aveu, juste plaidé coupable pour avoir une peine moins longue, ils ne pouvaient se baser que sur des preuves matérielles. Qui étaient du coup révoquées.

A peine quelques jours plus tard, je reçus une lettre de libération immédiate. Je n'avais pas prévenu mes frères et soeurs, je ne voulais pas qu'ils aient trop d'espoir si ça foirait. Il fallait dire que la prison avait sapé toutes mes forces, toute ma combativité, je m'étais attendu à passer la moitié de ma vie en taule, et là... Cette lettre me fit pleurer comme un gamin qui venait de naître. En somme, c'était ça, je renaissais. J'allais enfin revoir ma famille sans une vitre entre nous. J'allais enfin... Sortir. Voir les étoiles autrement qu'en me tordant le cou pour mater par la fenêtre. Faire un nouvel an, un Noël, un anniversaire, avec des bougies. Et surtout, ne plus supporter ces cons qui m'entouraient.

"Hey O'Raghailligh, 't'arrives quoi là ? On t'a largué ?!

_Ta gueule Shithead ! Et tu sais quoi, face de pet ? Je me casse !"


Et les matons ne perdirent pas plus de temps, celui que je détestais le plus était venu pour me récupérer. Fini cette sale combinaison orange de merde, j'étais bon pour retrouver mes fringues, mes affaires, ma vie, je n'osais même pas imaginer, ma famille ! Mes frères, mes soeurs, même cette tronche de cake de Caradoc, je voulais les revoir, les toucher, les embrasser, faire tout ce que je n'avais pas pu faire depuis six ans. Et sur tout le trajet qui me mena vers la sortie, je me fis palper par cette morue de maton, il vérifia que je ne faisais rien sortir d'illégal, il me jeta même à la gueule mes fringues alors que j'étais aussi à poil que ce bébé né vingt minutes auparavant. Par tous les slips que j'ai porté dans ma vie, j'étais ridicule, même. Mais je pouvais pas le contrôler. Et dans ma tête, j'étais carrément dans une sorte de guerre nucléaire, je voulais les appeler, tous, pour qu'ils viennent, pour savoir ce que j'allais faire de ma vie, je n'étais pas prêt, j'avais presque envie de retourner dans ma cellule, où tout était compliqué, mais à la fois tellement simple, pas besoin de réfléchir, juste d'obéir et de tarter quelques idiots qui voulaient se frotter à moi.

Pourtant, à l'instant où j'enfilai mes fringues pour ensuite partir, sortir, et voir mon avocat devant la grille, je me dis que jamais je ne retournerai dans cet endroit de mort, là où mon corps s'était meurtri, mon esprit, mon âme avec. J'avais la tête en feu, je pleurais encore, je m'en rendais même plus compte à force, est-ce que j'arriverai à les arrêter ? Je n'en savais rien. Mon avocat me passa son téléphone, pour que je prévienne quelqu'un, qui viendrait me chercher. Et mon premier réflexe, ce fut ma mère. J'appelai ma mère, comme ce gamin tout juste né qui réclamait du réconfort, ça ne me ressemblait pas, je chialais bordel :

"Maman, maman, je.. Je suis sorti, je... Je suis plus en prison, maman, vient me chercher, je suis plus en prison, je suis sorti, sorti, sorti, maman..."

Je ne pouvais pas parler de façon intelligible, je serrais les dents, je ne pouvais rien dire. Alors mon avocat prit le téléphone, pour parler lui-même, signalant qu'on arriverait à Bray dans deux heures, qu'il me déposerait au centre ville, à Pilgrim Village. Je n'ai rien écouté, j'étais complètement prostré dans le siège, en train de réaliser ce qui était en train d'arriver. Je rentrais chez moi. A Bray. Qu'est-ce que j'allais devenir ? Je n'en savais fichtrement rien, je voulais juste ma famille. Je crois que maman a dit à l'avocat qu'elle n'était pas à Bray, pas compris, qu'elle allait prévenir, papa pas là non plus, bref, que faire ? Je n'en savais rien, j'étais prostré.

Au bout de deux heures, comme promis, j'arrivai à Pilgrim Village. Je trouvai que tout semblait désolé, je ne comprenais pas vraiment, que s'était-il passé ? J'étais choqué, on aurait dit que la ville était traversée par une cicatrice au moins aussi grosse que la mienne. Est-ce que ça avait autant changé ? En six ans ? Et mes frères, mes soeurs, ma mère ? Est-ce qu'elle les avait prévenus ? J'étais hagard, assis sur un banc près d'un parc, avec mes mains dans les poches. Car j'étais habillé comme le jour de mon procès, avec cette tenue qui m'allait étrangement, ce costard qui était censé me faire paraître plus sympathique auprès du jury. Je retirai la veste, même si j'avais un peu froid, je m'en fichais, je ne voulais plus ressembler à ça. Je n'avais pas de sac, rien sur moi, juste ma gueule. Je voulais fumer une clope, est-ce que l'un de mes frangins penseraient à m'en offrir une ? Ma première clope en six ans, je n'en avais pas fumé une en taule, car fumer une clope là bas, c'était devoir quelque chose à un pourri du steak, et c'était pas quelque chose que je pouvais accepter.

Je n'avais pas fumé, pas couché, pas bu, mon corps s'était totalement purgé du mal biologique, mais le mal des tripes, de la famille, du pays, tout cela, m'avait pourri, j'étais décomposé, et seule la vue de mes bouts de vie, de mes siblings, de ceux que j'aime allait me remettre sur pied. Je baissai la tête, j'étais fatigué, et quand je finis par entendre mon prénom, quelque part, Dagda, enfin quelqu'un qui m'appelait Dagda, c'était mon prénom ? Ouais, c'était mon putain de prénom, pas de doute, et cette voix, je la connaissais, très bien, que je la connaissais, c'était...

Je me levai à peine que la fontaine se remit en route, bon, c'était la journée humide par excellence, manquerait plus que je finisse sous la pluie, et nous serons carrément dans un roman, parce que ça n'arrivait que dans un roman, ça non ? Alors, j'étais là, debout, sac d'os blancs et de pensées noirs, une éclaircie prévue à la météo, à attendre qu'on vienne à moi, car j'étais revenu déjà de loin.
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❝ Free before sayin Freedom. ❞
  O'Raghailligh family
Aujourd’hui, ça devait être un jour routinier, dans la vie de Siam. Une journée de boulot, dans la libraire d’Aisling. Un boulot que, pour une fois, Siam appréciait vraiment, et ne faisait pas que par nécessité de gagner de l’argent. Et entre midi et deux heures, une vidéo de tournée, qu’elle comptait monter dans la soirée, pour poster sur sa chaîne Youtube. Pas de sorties de prévues, Siam n’est pas trop fêtarde. Et elle a mieux à faire : gérer sa chaîne, le fait d’être modèle photo, ou d’être modèle vivant pour des artistes (en herbe ou pro !), les photos qu’elle prend aussi à l’occasion, et son souhait de devenir une artiste mais surtout une mangaka… Siam n’a pas de temps à perdre, elle veut réaliser ses rêves, elle veut que sa famille soit fière d’elle, elle veut pouvoir les aider correctement à gérer les diverses emmerdes qui se dressent en travers de leur route. Aujourd’hui, ça devait être un jour normal. Et pourtant, ce jour sera l’un des plus marquant de la vie de la jolie rousse… Tout bascule, en un seul appel. Alors qu’elle est au boulot. Un appel directement à la librairie, même pas sur son portable. Même si on a tenté de la joindre sur son mobile, mais quand la rouquine bosse, elle est sérieuse, elle laisse son téléphone au placard. Un appel qu’une Aisling intriguée lui transmet. Et peut-être qu’Aisling est médusée, quand elle voit son employée fond en larmes, le combiné collé à son oreille. Les explications de la jeune artiste sont des plus vagues, par la suite, quand elle demande à sa patronne si elle peut quitter le boulot plus tôt, vraiment plus tôt, aujourd’hui. Il y a une histoire de famille qu’elle doit régler, une sortie de prison à gérer, un frère à aller récupérer et à aider à reconstruire. Elle ne s’étale pas plus que de raison, la rousse, de toute façon, elle n’est pas en état. Son émotion est telle qu’il y a des sanglots dans sa voix, qu’ils embrouillent son cerveau et ses mots, que son récit en devient incohérent. Mais Aisling doit sans doute avoir fini par apprendre à connaître un minimum Siam, au point de ne pas ignorer qu’elle ne demande jamais un tel service, qu’elle, elle trime quand on le lui demande, qu’elle ne refuse jamais de faire des heures sup’. Que, de fait, si elle fait part d’une envie de quitter le boulot plus tôt, surtout en étant dans un tel état, c’est qu’il y a une bonne raison, par derrière. Elle est un peu gênée, Siam, de demander une telle chose. Elle en devient presque enfantine, à être ainsi, à garantir qu’elle sera là, demain matin, sans faute. Elle n’entend pas vraiment la réponse que lui fait sa patronne. Elle retient juste le hochement de tête qu’elle lui fait, un hochement de tête positif.

Il n’en faut pas plus pour que la rousse se précipite afin de récupérer ses affaires. Il y a encore des trémolos dans sa voix, dans son regard, dans ses gestes, quand elle dit au revoir à Aisling, avant de quitter la librairie. Première fois, depuis qu’elle bosse ici, qu’elle part bien plus tôt que prévu. Première fois également que la blonde voit la rousse sujette à une telle émotion. La jeune femme se réfugie dans sa voiture, attendant un petit moment avant de démarrer. Elle n’aime pas conduire. Elle n’a jamais aimé cela. Elle n’a passée son permis que parce que, de nos jours, sans cela, on est mal. Mais elle déteste les voitures. Elle ne conduit que pour faire des trajets qui pourraient être chiants, à pied. N’oublions pas qu’elle a vu son meilleur ami, quand elle était enfant, mourir, après avoir été percuté par une voiture. Alors ça marque, dans l’âme, dans le cœur, ça laisse des traces, même une fois adulte, même quand on a vu des psy pour parler, des heures et des heures, du traumatisme de l’accident dont on a été témoin. Et pourtant, Siam, elle conduit bien. Mais elle n’aime pas ça. Elle est toujours prudente, très prudente, derrière un volant. Même en tant que piétonne, elle l’est : son camarade s’est fait écraser alors qu’il était en vélo, après tout….

Après une succession de travail sur sa respiration, pour reprendre un semblant de contenance, et être en mesure de conduire sans que ses larmes ne l’aveuglent, elle prend la route. Ca serait bête, après tout, d’avoir un accident de voiture aujourd’hui. Aujourd’hui, qui est loin d’être un jour aussi monotone qu’elle ne le pensait, en se levant, ce matin. Et pour cause : sa mère vient de lui faire savoir que Dagda venait d’être libéré. Enfin. Ils ont appelés tous leurs enfants, les O’Raghailligh, pour les prévenir, pour savoir comment se passerait le retour à la liberté de Dagda, pour coordonner les faits et gestes de tout ce beau monde, en fonction de leurs disponibilités. Et la rouquine, ils le savaient, serait la seule à pouvoir se libérer, plus facilement que les autres du moins, pour éviter que Dagda n’attende trop longtemps qu’on vienne le récupérer à la gare.

Le temps s’étire lentement, derrière le volant, pour Siam. Elle trépigne d’impatience à l’idée de retrouver son frère, de le voir enfin libre, et non dans le cadre de ses visites en prison. La route lui parait longue. Les gens n’ont jamais conduit aussi mal à ses yeux. Ont-ils tous oublié l’intérêt du clignotant ? Les feux ont-ils toujours été aussi chiants ? Les piétons ont-ils toujours été aussi nombreux ? Et le pire étant : il y a des places, vers la gare, ou c’est juste un mythe ? Car, fait exprès : elle galère à trouver une place. Et comme l’organisation a été des plus galères, elle est un chouilla en retard, face à l’horaire qu’on lui a donné. Et ça l’énerve. Etre un peu en retard, c’est pas forcément grave. Mais ça devient autre chose, quand on attend qu’on vienne nous récupérer, après des années passés derrière les barreaux d’une prison ! C’est donc presque en pestant qu’elle parvient à se garer. C’est en ronchonnant qu’elle revient vers sa voiture, en réalisant qu’elle a oublié son sac à main dedans (et son portable, surtout : utile, si jamais y’a un souci !). C’est en courant qu’elle se rend au lieu de rendez-vous que ses parents lui ont indiqués. Et c’est avec une émotion manifeste qu’elle interpelle son frère, quand, enfin, elle le voit.

Un sourire étire ses lèvres, alors que ses larmes font leur retour. Des larmes de joie, bien entendu. Des larmes un peu de tristesse, aussi, pour le temps que Dagda a passé en prison, du temps qu’il ne pourra pas rattraper, pour une vie partiellement gâchée. En cet instant précis, elle a l’air d’une gamine, plus qu’elle n’en a l’air, en général, quand elle court vers Dagda. Un sourire à la con sur les lèvres. Des larmes dévalant son visage. Manquerait plus qu’un peu de morve au nez, et le portrait serait parfait ! Elle ne sait pas s’il lui dit quelque chose, ou s’il attend, mutique, qu’elle dise ou fasse quoi que ce soit. Elle, elle se jette juste dans ses bras, le serrant comme si elle ne l’avait pas vu depuis des années. En un sens, c’est presque le cas : les gestes d’affection, en prison, c’est pas ce qui est le plus simple à avoir. Il y a toujours un peu de gêne, il y a toujours un peu de distance, il y a toujours un peu de peur qu’un maton ne vienne vous séparer de la personne que vous venez voir en pestant sur le fait que les contacts physiques sont interdits. Et elle le garde dans ses bras, le serrant de toutes ses forces, comme si elle n’y croyait pas. Elle n’y croit pas. C’est le cas. Elle a du mal à croire qu’elle ne rêve pas. Combien de fois a-t-elle rêvé à une telle situation, après tout ? Elle ne les compte même plus, désormais ! Alors elle le serre fortement, un peu comme si elle croyait qu’il allait s’échapper, s’évaporer dans la nature, pour ne laisser qu’un vide trop douloureux entre ses bras. Et elle pleure sur l’épaule de ce frère, qui a fait de mauvais choix dans la vie. Et, au bout de quelques minutes, elle finit par se reculer de quelques pas, sans pour autant le libérer de son étreinte, pour lui faire savoir : « Désolée, je m’étais jurée de pas chialer, mais…. », tout en effaçant, du dos d’une de ses mains, ses larmes. Mais ça ne sert à rien, elles sont tenaces. Et la rousse, dans le fond, elle est émotive, elle l’a toujours été, même si elle a appris à ne pas trop le montrer, notamment quand on cherche à la blesser, et qu’on y parvient. Mais elle est toujours capable d’éclater en sanglots devant un film, une série ou un livre trop émouvant. « C’est vraiment vrai ? T’es vraiment libre ? », finit-elle par demander, de toute la candeur qui la caractérise, de toute la peur qui l’étreint, qu’on ne finisse par la réveiller de ce qui a tout d’un rêve pour elle, qu’on ne finisse par lui annoncer qu’il ne s’agit en fait que d’une sortie de quelques heures que Dagda peut faire.

 
©️ Pando
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Free Before Sayin Freedom

Siam & Dagda & Sinead 


La journée de Sinead avait été loin d’être tout repos. Elle s’était levée tôt pour aller courir. Elle s’était mise en tête qu’elle devait perdre quelques kilos, et pour cela elle s’était mise au sport et avait même commencé un régime pour mettre toutes les chances de son côté. Pour je ne sais qu’elle raison, elle avait développé un complexe par rapport à son poids. Elle avait l’impression que les gens la regardaient différemment car elle n’était pas aussi fine qu’eux. Seulement depuis qu’elle avait commencé à courir elle n’avait pas perdu un gramme, au contraire, elle en avait prit. Mais avec quelques recherches elle avait en réalité découvert qu’elle avait perdu en grasse, mais qu’en échange elle avait pris en masse, en muscle comme on dit. Elle en avait déduit, que le sport ne faisait pas maigrir, mais qu’il lui permettait d’obtenir un corps ferme et en forme. La balance n’était pas parvenue à la décourager. Au contraire, elle courrait tous les jours, dans le but d’améliorer ses compétentes physiques, mais également afin de gagner en distance, petit à petit elle courrait de plus en plus loin. Après plusieurs mois d’entrainement, elle était même parvenue à gérer correctement sa respiration. Elle était fière des progrès qu’elle avait faits. Afin de pouvoir comparer ses performances au mieux, elle avait tout noté dans un carnet, date, heure, temps, kilomètres, poids, tout ce qui pouvait lui permettre de s’améliorer au fil des semaines. Elle avait également fait des recherches sur l’alimentation à avoir, car elle savait que c’était important. Ainsi, elle avait adopté un nouveau rythme de vie, et elle en était plutôt fière. Maintenant, restait seulement à savoir, si elle allait tenir sur le long terme !

Ensuite, elle était allée à l’université. Aujourd’hui elle avait quelques cours, faut dire qu’il faut qu’elle se prépare à passer le dernier examen de sa licence, elle ne peut pas se permettre de le rater si elle veut par la suite passer en master. Elle ne voulait pas redoubler une troisième année, elle avait rattrapé courageusement son retard, et elle ne voulait pas en acquérir à nouveau. Elle se donnait à fond dans ses études, dans son stage. C’était quelque chose d’important pour elle. C’était une revanche sur la vie qu’elle avait eu et elle ne voulait pas passer à côté de cette chance. Elle pouvait passer des heures à étudier, des heures à s’entraîner. Il lui arrivait de faire des dissertations comme ça, comme essaie. Elle faisait des rapports de stage à chaque fois qu’elle travaillait à l’hôpital même si ça ne lui était pas tout le temps demandé. Elle voulait être en front, elle voulait gagner, elle voulait être la meilleure. Et elle savait que pour arriver à ses fins elle devait travailler, que tout n’allait pas lui tomber tout cuit entre les doigts. A la fin de ses cours, elle était passée à l’hôpital, Wendy lui avait appris la vieille qu’une des patientes enceintes qu’elle suivait –avec son tuteur - était rentrée car il y avait eu des complications. Cette jeune femme c’était lié d’amitié avec Sinead, elle était seule, personne n’était derrière elle pour lui apporter du soutien. Le père de l’enfant était militaire et ne pouvait pas être présent dans les moments difficiles et quant à ses parents ils habitaient dans un autre pays. Effectivement, elle était originaire du Pays Bas, mais elle avait suivi l’homme qu’elle aimait qui s’est engagé deux plus tard dans l’armé. Elle s’est donc retrouvée toute seule, du jour au lendemain, enceinte de plusieurs mois. Sinead avait passé une bonne partie du début de la journée en sa compagnie.

Par la suite, elle avait filé à l’orphelinat, car elle avait promis qu’elle passerait pour aider les enfants à faire leur activité culturelle. C’était une journée très importante pour eux, et ils l’attendaient depuis pas mal de semaine maintenant. Elle devait y rester une heure et demie, le temps que tout le groupe y passe et elle devait revenir la semaine suivante afin de terminer la deuxième partie. Sinead aimait cela, elle aimait aider les enfants sans famille. Elle, elle avait eu la chance d’être adopté par une famille sans passer par la case orphelinat, et cela, elle ne remercierait jamais assez la famille O’Raghailligh pour tout ce qu’elle a fait pour elle. Puis grâce à eux, elle avait pu rencontrer des personnes importantes et magnifiques, qu’elles considèrent maintenant comme étant des frères et sœurs, même si au début elle avait énormément de mal. Mais avec le temps, elle a appris que des frères et des sœurs ne devait pas forcément être de sang, et qu’ils pouvaient avoir tout autant d’importances, voire plus. Elle était fière de la famille dont elle faisait partie. Mais tout le monde n’avait pas cette chance, tous ces petits étaient là, en attente de trouver une famille, et ce n’était pas toujours simple pour eux. Ils ont besoin d’amour, besoin de rencontrer des personnes extérieurs, c’est également pour cette raison que mes interventions sont importantes dans l’établissement. Depuis que j’ai convaincu Nylana de me suivre dans mes activités, ils sont heureux de la voir lorsqu’elle vient, et elle, elle s’est prise au jeu, elle passe tous les jours, même plusieurs fois par jour, elle a été particulièrement touché par ces petits bouts de chou.

Sinead n’avait pas regardé son portable de la journée, il faut dire qu’elle s’était rendue compte qu’elle l’avait oublié chez elle. Lorsqu’elle quitta l’orphelinat, elle se décida de passer en coup de vent chez elle enfin de le récupérer, elle se disait si jamais quelqu’un avait essayé de la joindre ! Pourtant, elle n’était pas très portable, habituellement, cela ne l’aurait pas dérangé de le laisser à l’appartement jusqu’au soir, cela lui était d’ailleurs arrivé plusieurs fois déjà. Seulement, aujourd’hui c’était différent. Elle avait un pressentiment, elle avait se besoin de récupérer son téléphone portable. Elle se gara devant la porte d’entrée, elle n’avait pas le droit, mais pour quelques minutes cela n’allait pas changer grand-chose, les gens attendront 5 minutes le temps qu’elle revienne ! Elle fit un coucou rapide à ses colocataires, Nylana et Elio, pris son portable et se dirigea vers sa voiture. Elle le mit en marche, et elle attendit que celui-ci s’allume. Elle se rendit compte qu’elle avait reçu plusieurs appels de ses parents, sans prendre le temps d’écouter les messages, elle les appela directement. S’ils avaient autant essayé de la joindre c’est que ça devait être très important. La sonnerie de retentie uniquement deux fois, les parents avaient décroché presque aussi tôt. Elle n’eut pas le temps d’ouvrir la bouche pour dire quoi que ce soit, qu’elle lui annonce quelque chose à quoi elle ne m’attendait pas… absolument pas même.

Son frère, Dagda était enfin sorti de prison. Sans se rendre compte les larmes commençaient à couler le long de ses joues. Elle ne s’attendait pas à une aussi belle nouvelle mais plutôt à une mauvaise. Elle s’inquiétait facilement pour les personnes auxquelles elle tenait. Alors elle ne pouvait que s’imaginer le pire en voyant tous ses appels en absence. Elle ne pouvait pas apprendre une meilleure chose, elle était aux anges, tellement heureuse qu’elle en tremblait. Son frère était enfin libre. Son frère allait pouvoir reprendre le court de sa vie. Elle allait pouvoir profiter de lui, apprendre à mieux le connaître car lorsqu’il est parti en prison Sinead n’était qu’une jeune petite fille. Elle n’avait que quinze ans. Ses parents lui annonça que Siam, sa sœur était déjà parti le rejoindre. Elle remercia ses parents de l’avoir prévenu et se décida à les rejoindre. En réalité, elle n’était pas en moyen de conduire, elle tremblait tellement que ça en était devenu neveux, mais elle ne voulait pas rater Dagda.

Elle gara sa voiture sur le bord d’un trottoir, les places étaient déjà toutes prises, surement parce que la plus part des habitants avaient décidé de prendre leur véhicule aujourd’hui car le temps n’annonçait Pas que du très beau. Elle était impatiente de le revoir, elle ne savait pas comment elle allait réagir lorsqu’elle serait en face de lui, mais elle avait hâte. Ses larmes n’avaient pas cessées de couler le temps du trajet, à croire qu’elle n’était jamais en panne, j’avais les yeux secs à trop pleurer ! Elle tenta de se calmer avant de sortir de sa voiture afin de lui faire bonne impression. Elle marcha quelques mètres, au loin, elle remarqua deux jeunes personnes se prendre dans les bras. En regardant mieux, il s’agissait en réalité de Siam et de Dagda. A cette révélation, elle se mit à courir comme une folle jusqu’à eux, sans les prévenir elle les prit tout les deux dans les bras –câlin collectif-, en les serrant fortement contre elle, pour rien au monde elle voulait les relâcher. Les larmes jaillir de plus belles, elle ne pouvait pas les retenir et puis elle ne voulait les garder pour elle, c’était des larmes de joie, elle en était fière et elle voulait que le monde entier soit au courant. Son frère était libre, elle voulait le crier, le chanter. Mais au lieu de cela, elle les garda fermement dans ses bras, tête posée dans le dos de Dag. Elle avait probablement mouillé tout son habit avec ses larmes, mais cela n’était qu’un détail après cette nouvelle.



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Free before sayin Freedom.Je serrais enfin une petite soeur dans mes bras. Oh bordel, quand est-ce qu'elle avait grandi comme ça ? Et merde, elle pleurait comme moi, on avait l'air fins maintenant... Siam ! En même temps, à quoi s'attendre ? S'il y avait un film à la télé qui était un peu triste, Siam était la première à renifler. Elle était d'une sensibilité à fleur de peau, je me souvenais encore de son visage, lorsqu'après mon procès je fus emprisonné. Et de ses visites au parloir... Siam, quoi. Ce n'était pas pour rien que je l'appelais Lasair, Flamme en gaélique irlandais, cette langue qui était la nôtre. Telle une flamme, elle était fragile, sensible aux événements extérieurs, mais pourtant si flamboyante. Elle me serrait de toutes ses forces dans ses bras menus, c'était mignon, c'était... Si adorable, même c'était Siam personnifié. Elle me fit même rire au travers de mes sanglots pas très virils, me disant qu'elle s'était jurée de ne pas pleurer. Je ris parce que même si elle se le jurait, ce n'était pas possible. Elle était certaine de lâcher ces larmes. Mais je ne répondis pas, j'avais comme une barre dans ma gorge. Surtout lorsqu'elle demanda si j'étais vraiment libre. Comme si j'étais juste sorti d'une permission, que j'allais devoir y retourner. Franchement, si je n'avais eu qu'une permission... J'aurais fui. Loin. Pour ne plus y retourner. Jamais. Fuir les matons, la prison, le colocataire de cellule trop con. Mais je devais la rassurer un peu. Je la repoussai légèrement, me mettant à sa hauteur,

"Regarde moi bien, lis sur mes lèvres pour ne pas douter : je suis libre pour de bon. Plus personne ne m'enfermera, jamais. Je te le promets. Jamais."

Si j'avais fini en prison, c'était uniquement à cause de mauvais choix, de circonstances désastreuses. Cela n'arrivera jamais plus, genre, jamais. J'y ferai attention, j'y veillerai. Car cette souffrance, cela ne serait plus supportable une deuxième fois. Je serrai à nouveau Siam dans mes bras, quand d'un coup, un objet volant non identifiant arriva sur nous, sans prévenir. Je mis un instant avant de reconnaître la douceur des traits de ma Sinead, Nòta Ceoil, ma note de musique. Je fus heureux, est-ce que j'étais mort ? Evidemment que non, j'étais sur terre, avec deux de mes soeurs dans les bras. Je me surpris même à faire ce que je n'avais pas eu le droit de faire toutes ces années... Je les embrassai sur le front, à tour de rôle, épuisant les dernières réserves de larmes que j'avais. J'étais putain de heureux, le plus comblé de tous les hommes.

Nous restâmes un instant comme ça, je savourais juste en silence le plaisir d'être là, avec elles, parce qu'elles étaient les premières à répondre à l'appel que j'avais lancé aux parents. Je pensais bien que je finirai par croiser les autres, petit à petit, mais là, j'avais besoin de boire mon premier verre d'homme libre. Je n'avais rien sur moi, mais ce n'était pas mon genre de faire des pirouettes. J'avais l'espoir qu'elles aient quelque chose sur elle tout de même. Enfin, avant de faire mon gamin capricieux, je reculai légèrement, histoire de leur dire quelques mots, pour expliquer pourquoi j'étais là, parce que j'avais été laconique, au téléphone. Répétant juste que j'étais libre, que je rentrais. Pas plus.

"Mon avocat est parvenu à me libérer, il avait trouvé un truc, je ne sais plus quoi, la semaine dernière... J'avais pas osé en parler, j'avais peur de donner de faux espoirs, moi-même j'y croyais pas. Et... Me voilà. Désolé... J'aurais dû en parler avant. Ce serait pas aussi... Le bazar."

J'avais un sourire un peu contrit, maintenant, je me sentais un peu con. Tout le monde devait être au travail, ne pas être forcément disponible immédiatement. Je m'étais même attendu à devoir patienter plus longtemps que ça. Que chacun reçoive le message, qu'il puisse se déplacer, prévoir... Je n'en savais rien. J'avais l'impression que Siam et Sinéad avait séché le boulot, les cours pour venir à moi, était-ce ça ? Je n'en savais rien, enfin, au final... Ce n'était pas le plus important à l'instant. Je n'avais pas oublié le bar, je le voulais vraiment. Je n'avais même que cette idée là, boire un verre de Paddy, ma boisson préférée, cet alcool typiquement irlandais. J'eus alors ce sourire en coin qui signifiait chez moi "attention, je vais totalement changer de sujet", voire même "je vais avoir une très mauvaise idée, mais ça sera cool". Ces choses qui faisaient que j'étais moi, en somme. Et je demandai :

"Est-ce que l'une de vous offrirait à son frangin adoré un verre de Paddy ? J'vois un bar jusque là, et je dois dire que j'ai les poches... Totalement vide. A charge de revanche, évidemment."

Avec un sourire un peu idiot, je retournai carrément les poches de mon pentalon, afin d'illustrer que j'avais réellement les fouilles vides. J'espérais ainsi les faire sourire encore un peu, retrouver mon rôle de frangin un peu con, un peu fun, que j'avais perdu quand j'étais en prison. Après tout, il fallait dire qu'être entravé de ses mouvements, emprisonné de force, à devoir penser, repenser, toujours, tout le temps, à la portée de mes actes, pensant y rester encore de longues années, ça ne donnait pas envie de danser la java. Enfin, n'y pensons plus ! J'avais deux frangines que je devais toucher, sentir à nouveau, de la Paddy qui m'attendait et, surtout, beaucoup de nouvelles choses à apprécier. J'avais de nouveau un visage certes marqué par les larmes qui avaient coulées avant, mais totalement illuminé par le plaisir, la joie, que j'avais en ce moment précis.
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