Sometimes we can't see why normal isn't normal. | Maxwell Graham

nom | Graham
prenom | Maxwell
âge | 29 ans
race | Humain
lieu et date de naissance | 14 août 1988
orientation sexuelle | Bisexuel
statut marital | Célibataire
metier/etudes | Neurologue, doctorant
situation financiere | Aisée
organisation | Non
ft | Jack Falahee (c)Swann

And humility is an important quality. Especially if you're wrong a lot.... Of course, when you're right, self-doubt doesn't help anybody, does it? - House M.D.

Tout être humain peut être décrit à plusieurs niveaux où la subjectivité prend plus ou moins d’espace. Nous allons nous intéresser à Maxwell Graham à travers ces différents niveaux en partant de ce que chacun peut voir pour aboutir, à la fin de notre péripétie littéraire, aux méandres d’une psychologie imparfaite qui n’a rien à envier aux grands auteurs lacaniens.

De l’extérieur, notre sujet d’étude est un être humain comme tant d’autres. Sa taille environne le mètre quatre-vingt, son poids tourne autour des soixante-quinze kilos. Ses cheveux sont d’un noir assez foncé que pour évoquer ces pays bordant la méditerranée mais sa peau blanche rappelle plutôt les pays du nord. Les traits de son visage résultent du mélange de ces deux opposés et on remarque principalement sa mâchoire anguleuse et ses yeux caramel. D’ailleurs son regard a cette étrange légèreté et reflète parfaitement les émotions qu’il ressent, faisant de lui un très mauvais menteur. Il est intéressant de préciser que ses prunelles sont son principal atout charme lorsqu’elles s’embrasent sous l’impulsion d’un désir certain. Avec un pas en arrière, on remarque que son style vestimentaire est ce qu’il y a de plus classique, souvent une chemise, toujours des couleurs sobres. Les vêtements sont propres, jamais usés et le plus souvent, de bonne fabrique. Ses cheveux sont toujours courts et souvent coiffés en arrière, plus long sur le sommet de son crâne un peu comme ces italiens gominés au sourire charmeur. Vous ne le verrez jamais rasé de près mais plutôt avec une barbe bien taillée.

En vous aventurant un peu plus loin, l’idée peut vous venir d’entamer une conversation avec lui et de découvrir un peu ce qui se cache derrière ce reflet. Rapidement vous apprendrez qu’il n’a strictement aucun intérêt pour vous. Ce n’est pas personnel ou une façade de bad boy, c’est simplement que la grande majorité des êtres humains ne l’intéresse absolument pas. Avec un vocabulaire soutenu et un certain cynisme comme prosodie, vous allez rapidement comprendre que son égo n’a d’égal que le mépris dont il peut faire preuve. Le qualificatif d’orgueilleux lui sied d’ailleurs à merveille. Si vous lui en faites part, il vous répondrait sûrement que l’arrogance est un trait d’esprit réservé à ceux qui le méritent. D’ailleurs, son expression faciale naturelle trahi souvent la haute estime qu’il a de lui-même. Si l’idée étrange vous vient de décider d’en apprendre un peu plus sur ce curieux personnage, vous n’allez pas être déçu. Derrière une misanthropie non dissimulée et parfaitement assumée ne se cache pas un être délaissé ou en manque d’attention mais plutôt un esprit brillant et très rationnel qui ne trouve que rarement son égal dans le monde qui l’entoure. La logique dont il fait preuve l’éloigne de l’être humain et sa mémoire le rapproche d’un ordinateur. Tous les tests s’accordent à le positionner parmi les plus intelligents d’une foule donnée. Cette spécificité est à l’origine de beaucoup de ses idées misanthropes. Sans surprise, vous allez vite vous rendre compte qu’il n’est pas un être très sociable. Il ne fait pas partie de ces caricatures geeks incapables de parler à une femme ou de tenir une conversation s’éloignant des pages colorées des comics. D’ailleurs, il n’apprécie pas réellement la fiction. Son problème vient plutôt d’un ennui mortel qui le plombe face à la grande majorité des personnes et d’un décalage de ses centres d’intérêt. Il se fiche bien du dernier avengers ou du débat politique à la mode et ne comprend pas comment les gens arrivent à passer autant de temps à s’intéresser à de telles futilités infertiles. Inutile de préciser que l’art n’est pas son domaine de prédilection et que la raison qui fait qu’une peinture dont le prix du matériel de base ne dépasse pas la centaine d’euros puisse être vendue à des millions le dépasse complètement.

Si l’avis d’un cerveau si peu adapté à notre monde moderne sur différentes questions vous intéresse, voici un petit extrait. Les gens ayant un quotient intellectuel inférieur à 100 ne devraient pas avoir le droit d’enfanter. Oui c’est de l’eugénisme et non ce n’est pas un crime. Si on le fait avec des chiens laids pour gagner des concours, pourquoi ne pas le faire avec l’espèce humaine pour la tirer vers le haut ? La question de la souffrance animale n’a pas à être posée puisque l’évolution ne les a pas dotés de capacités cognitives suffisantes pour leur permettre de concurrencer l’homme. Petite parenthèse : malgré cet avis peu partagé, Maxwell est végétarien. Sa mère l’était par amour des animaux et il a grandi dans une cuisine végétale qui lui convient très bien. Néanmoins, il n’éprouve aucune culpabilité lors de quelques écarts au restaurant ou lorsqu’il est invité chez quelqu’un. Il n’éprouve déjà que très rarement de la compassion pour les autres êtres humains, il ne faut pas lui demander d’en avoir pour les vaches. En ce qui concerne la religion, il estime que c’est la preuve suffisante pour décrire la majorité de l’humanité comme ignorante. Pour lui l’amour n’est que le mélange bâtard de l’impératif de pérennité et une construction sociale visant à mettre un peu d’ordre dans la société. Dans la ligne directe, il ne comprend pas les discours opposés à l’avortement et irait même jusqu’à dire que tant que l’enfant n’est pas né, il n’y a aucun problème à s’en débarrasser et qu’au final la question ne se pose que quand l’être vivant en question a acquis le langage. C’est ce genre d’idées assez radicales qui ont convaincu sa grand-mère conservatrice de lui interdire l’accès à sa maison.

Malgré toute votre bonne volonté, vous n’irez sans doute jamais au-delà de la case « avis personnel ». La question de ses émotions n’est simplement jamais abordée et est simplement écartée lorsqu’elle est posée par quelqu’un d’extérieur. La raison ne vient pas d’une complexité émotionnelle débordante provoquée par une quelconque blessure narcissique ou oedipienne. La cause est plutôt neurologique, ou psychiatrique, comme bon vous semble. Maxwell est simplement alexithymique. Quel est donc ce mot barbare ? « A » pour le privatif, « lexi » pour la lecture et « thymique » pour l’humeur. Notre bon ami est tout simplement incapable de mettre des mots sur les émotions qu’il ressent. Son cerveau, pourtant surconnecté dans sa globalité, semble presque atrophié sur ce point. Oh ce n’est pas que Maxwell n’en ressent pas, loin de là. Bien que différente, sa vie émotionnelle est toute aussi complexe que celle de n’importe quel être humain. Il est pourtant incapable d’identifier ou de nommer une émotion qui lui vient et, sans doute plus handicapant encore, en est également tout à fait incapable lorsque l'émotion en question appartient à un autre individu. Ainsi, vous pouvez afficher l’air aussi fâché ou triste que vous voulez, il ne se rendra pas compte qu’il a dit quelque chose qu’il ne fallait pas. Ainsi, il vit un profond manque d’expression dans ce domaine qui, s’il n’est pas un handicap dans la vie quotidienne, l’est dans ses relations intimes et personnelles. Cette caractéristique est sans doute à la base de son absence de relations amoureuses.

Son alexithymie et sa misanthropie en font quelqu’un de souvent désagréable, snob, sans tact, trop direct, blessant, peu délicat. De plus, le sarcasme et le cynisme sont devenus sa plume. Ainsi, les claques et les coups ne lui sont pas étrangers. Qu’est-ce que les gens peuvent être susceptibles. Pourtant, il ne fait pas exprès, il est juste comme ça. Il applique sa propre logique au reste du monde et ne change sa position que si on lui prouve scientifiquement ou mathématiquement qu’il a tort. Ce qui, bien sûr, est très difficile face à un personnage aussi affûté. Son souci à traiter les émotions le pousse à rationaliser au maximum chaque question, chaque aspect de sa vie et du monde qui l’entoure. Le regard qu’il porte sur le monde est dénué de romance ou de couleur, il est cruellement froid, réaliste et dur. Bien que la rationalité soit sa religion et la science sa bible, comme tous les êtres humains, il commet des erreurs et n’arrive pas toujours à suivre ses propres principes. Comme beaucoup d’autres, il se montre plus critique avec autrui qu’avec lui-même.

D’autres caractéristiques à connaitre ? En ce qui concerne l’alcool, il en boit de temps à autres sans jamais tomber dans les excès, trop attaché à sa conscience et au contrôle de ses actes. Il pratique l’escalade depuis le début de son adolescence et aime se rendre régulièrement dans des régions montagneuses où la solitude et la nature lui permettent de se ressourcer. Ainsi, ses lieux de vacances disposent le plus souvent de monts rocheux et de vastes endroits déserts que de jolies plages dorées. Même s’il a fait ses études aux Etats-Unis, il est né en Irlande et garde ce pays dans son cœur et aussi un peu dans son accent. Maxwell parle également italien grâce à sa mère mais, n’a jamais pris la peine d’apprendre une autre langue. Niveau cœur, il ne s’est jamais engagé dans une relation romantique mais n’a aucun problème avec les relations purement sexuelles. Sans surprise, il devient soit très mal à l’aise, soit très désagréable lorsque son partenaire essaye de s’engager sur une voie sentimentale. Les applications de rencontres sont d’ailleurs son terrain de chasse favori. Sa famille désespère de le voir faire sa vie avec quelqu’un et, jusqu’au plus lointain cousin italien participe aux paris sur son éternel célibat. Il est complètement inconscient de l'existence d'un monde surnaturel autour de lui. Un dernier détail ? Sa mère est atteinte de la maladie de Huntington, incurable, dégénérative et débilitante. La transmission étant génétique, il court un grand risque d’emprunter le même chemin. Néanmoins, il refuse de faire le test, décidant que le spectre d’une hypothétique maladie déliquescente n’avait pas à avoir un quelconque impact sur sa vie. Incapable de tolérer l’idée d’être privé de ses facultés psychiques, mettre fin à ses jours lui semble être la seule voie possible si la maladie fait irruption dans sa vie. Envie d’en savoir plus ? La suite est dans l’histoire.

Malgré tout son assentiment pour la romance, c’est une histoire d’amour qui est l’origine de la naissance de Maxwell. Maria, une belle italienne est tombée follement amoureuse de John, un irlandais caractériel lors d’un séjour à Dublin. La flamme de leur amour ne s’est jamais éteinte bien qu’elle ait vacillé. Ils ont eu deux enfants nommés Maxwell et James. La petite famille s’est épanouie dans une ville à l’orée de la capitale l'hiver et sous le soleil chaud de la toscane l'été. Face à la personnalité atypique de Maxwell, beaucoup de psychanalystes iraient chercher un problème dans la famille ou plus largement, dans l’enfance. Raté. La petite famille, bien qu’ayant ses défauts, était soudée, heureuse et bienveillante. Maria et John ont offert à leur fils un cadre d’éducation parfait, équilibré entre la tendresse de la maman et les attentes du papa. Pourquoi donc James est-il un jeune homme parfaitement équilibré alors que son frère est si étrange ? Personne ne le sait. Il est à noter que notre héros n’éprouve pas le même assentiment envers sa famille qu'envers le reste de l'humanité. Malgré la compétition fraternelle et les désirs d’indépendance, son cocon familial lui est véritablement précieux et il semble bien différent dans les repas de famille qu'avec des étrangers.

A l’école, Maxwell s’était rapidement distingué des enfants de son âge. Lui et son frère fréquentèrent la meilleure école de Dublin et étaient promis à un avenir brillant qu’ils accomplirent. John étant médecin, il a transmis l’intérêt pour la biologie à sa progéniture. James prit la voix des animaux et devint vétérinaire. Les chiens et chats qui peuplaient la maison familiale avaient inspiré sa voie professionnelle. Maxwell lui s’était intéressé au cerveau humain avec un questionnement assez égocentré : comment une même espèce pouvait-elle abriter à la fois des esprits développés et des êtres qui remettaient en cause la sélection naturelle par leur incapacité presque totale ? Après six premières années de médecine parfaitement réussies à Londres, il obtint une bourse pour continuer son cursus à Stanford. Ce milieu très stimulant lui apporta une grande satisfaction. Pour la première fois, le jeune homme se sentait à sa place. Finalement, avoir réussi à se hisser dans un classement assez arbitraire pour se sentir à l’aise en disait beaucoup plus sur sa psychologie que sur le niveau intellectuel de son université. Néanmoins, les cinq années suivantes furent plus difficiles que ce à quoi il s’attendait. Bien que les capacités ne lui manquaient pas pour soutenir le niveau et la pression, la maturité émotionnelle lui faisait défaut et la distance avec sa famille était rapidement devenue pesante.

Une fois son diplôme en poche, il fut de retour à Dublin. Ce qui devait être un moment de célébration pour la famille Graham fut une période de grande anxiété. Maria était atteinte de la maladie de Huntington. Cette nouvelle dévasta Maxwell bien plus qu’il ne voulait le reconnaitre, lui qui était si proche de sa mère. Le diagnostic avait été posé plusieurs années auparavant mais, ni son frère ni son père n’avait jugé qu’il serait bon de le mettre au courant. Tous les deux conscients de son immaturité émotionnelle craignaient qu’un tel choc de l’autre côté de l’Atlantique soit trop difficile à supporter et impacte ses études. Ce mensonge le peina énormément et creusa un fossé entre lui et les hommes de la famille. Ses parents avaient déménagé à Bray car ils avaient hérité du père de John d’une magnifique maison en bordure de cette ville aux allures étranges. Maxwell avait suivi en s’installant dans un appartement du quartier Golden Coast. Il travaillait à l’hôpital universitaire de Dublin à mi-temps. L’autre moitié de son temps, il le passait chez lui ou dans un bureau à l’université de Dublin à préparer une thèse. Pourquoi s’être isolé à ce point de son lieu de travail ? Ce n’était pas pour le plaisir d’affronter la circulation routière tous les matins mais, plutôt pour être proche de sa mère qu’il voyait dégénérer au fil du temps sans pouvoir rien faire. La maladie étant exclusivement génétique, il devait faire un test simple pour savoir s’il suivait le même chemin que sa génitrice. Malgré tout, celui qui était pourtant désormais médecin s’y refusait, s’éloignant ainsi de sa propre rationalité mathématique qu’il aimait pourtant imposer aux autres.