Le photographe jette un énième regard inquiet à son fidèle chien. La bête, affalée sur la banquette arrière, git trop calme, comme dépourvu de toute énergie, toute volonté. Cela fait maintenant quelques heures que l’animal est dans cet état apathique qui soucie tellement le magicien. Au début il a cru à un simple coup de fatigue de la part d’Havard, et n’y a guère prêté attention. Il s’est contenté de poursuivre ses activités en laissant son chien se reposer, sans plus. Mais le temps passant la nervosité a commencé à le gagner, nouant son ventre, dressant les poils de sa nuque. Ce n’est tellement pas le genre de l’animal de montrer si peu d’entrain. Harvard a la particularité d’être toujours plein de vie, pour le meilleur et pour le pire, quitte à se montrer un peu idiot. Finalement Ethan n’y a plus tenu, et a essayé de faire sortir son chien, sans grand succès, celui-ci trainant de pattes, peu désireux de s’aventurer dehors pour une fois, alors que d’habitude il gambade joyeusement, trainant presque son maitre derrière lui. En désespoir de cause, Ethan a réussi à le tirer dans sa voiture dont il a allumé le chauffage, réfléchissant à toute allure. A cette heure, le cabinet du vétérinaire est fermé, et le brun ne sait pas trop quoi faire. Il y a bien sûr une clinique animalière ouverte nuit et jour, mais l’espèce de déprime dont semble faire preuve Harvy ne rentre peut-être pas dans la liste des urgences que la clinique est susceptible d’admettre. Après avoir démarré la voiture, Ethan s’est donc dirigé vers celui qui a le plus de chances de savoir comment les aider.
Heureusement, Yukon n’habite pas loin, Ethan aurait pu même y aller à pied, mais pas en portant Harvard, et ce dernier ne donne pas l’impression de vouloir aller où que ce soit. Quelques minutes plus tard donc, Ethan s’arrête devant chez l’homme dont la rencontre est intimement liée à Harvard. En effet, Ethan a rencontré l’autre homme dans la salle d’attente de la clinique où il a emmené Harvard, le jour où il l’a trouvé blessé dans la rue. Ce jour-là, il n’a pas fallu plus que ça à Ethan pour qu’il se lie à l’animal. Peut-être que son isolement dû à son arrivée encore récente à Bray en a été alors la cause, où juste qu’Ethan n’a pas supporté le mal fait au chien, tout comme il n’aime pas le mal fait aux êtres vivants pacifiques, ce qui l’a poussé à rejoindre l’OBCM. Ethan s’est donc installé dans la salle d’attente cette fois-là pour attendre les nouvelles du vétérinaire, irrémédiablement attaché à la créature blessée sans même le savoir. Yukon Wright se trouvait là, étant un grand protecteur des animaux, et a donc essayé de réconforter Ethan sur le sort du chien, se révélant être soutien nécessaire, autant ce jour-là que par la suite, quand le photographe a pris Harvard et s’en est occupé. Et aujourd’hui ne semble pas faire défaut. Après une hésitation, Ethan décide de laisser Harvy à l’arrière pour le moment, mais avec la portière ouverte pour que le chien puisse le rejoindre s’il le souhaite. Sinon, l’aide de Yukon pour le faire rentrer ne serait pas de trop. Le magicien se dépêche donc de rejoindre la porte et d’y toquer, en attendant qu’on l’ouvre. Les aboiements de chiens l’accueillent avant même que le battant ne s’ouvre, et à peine ce dernier s’entrebâille, qu’Ethan débite à tout allure : « Salut Yukon, je suis désolé de te déranger, mais j’ai un problème. Harvard a l’air déprimé et je ne sais pas quoi faire, j’ai peur que ce ne soit grave. ». Il s’est précipité, et il réalise un peu en retard qu’il a limite agressé son interlocuteur. Mais il est vraiment alarmé, et le magicien espère de ton son cœur que l’autre homme saura quoi faire.
Accueil
