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 Un rendez-vous manqué. [PV SHUSHURA]

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Je me baladais dans les rues de Bray, faisant du lèche-vitrine avec Emma quand cet homme fort sympathique nous avait abordé, l'air en détresse. J'avais fais ce que je pouvais pour cet étranger un peu perdu parmi nous, je n'étais pas partisane pour les laisser se dépatouiller seul comme le feraient certains de mes cruels compatriotes. Il m'avait remercié chaleureusement, et donné une carte. Il voulait me remercier autour d'un verre ou d'une tasse de thé, je n'avais qu'à l'appeler pour fixer le rendez-vous dans la semaine.

J'avais poliment refusé, mais l'homme m'expliquait qu'il venait d'arriver ici il y a peu, que son pays natale était le Japon, qu'il ne connaissait pas grand chose à nos mœurs mais qu'il était venu pour travailler ici. C'était rare, mais je me doutais à quel point l'intégration devait lui-être alors difficile. Et il me le confirma d'office. Toutefois, même s'il avait un accent fort prononcé et que la prononciation de l'anglais laissait encore à désirer, il avait su se faire comprendre. Il ne voulait pas de rendez-vous galant, et soulagée, je lui avais expliquée que ce n'était pas non plus ce que je recherchais. Je n'étais pas rentrée dans les détails, volontairement.

J'étais rentrée à la maison, avait posé la carte de visite avec les coordonnées de l'homme sur le meuble où je déposais mes clés, puis oublié quelque peu cette histoire, quand plus tard dans la semaine Emma, ma fille, tendit la carte à sa grand-mère en jouant à la marchande. Elle comptait la payer avec. Maman me gardait parfois la puce même quand je n'allais pas travailler, pour que je puisse prendre une heure pour moi-même. Elle avait insisté sur ce point, et je n'avais pas eu mon mot à dire. Pendant ce temps il n'était pas rare que je m'adonne à la lecture, à la danse ou à une sortie quelconque, mais dans ces moments là je ne m'absentais pas plus d'une heure, je ne voulais pas abuser de la gentillesse de ma mère qui veillait sur ma fille déjà bien assez souvent quand j'étais au travail.

Quand je revins de mon escapade à la bibliothèque, là encore elle me convainquit d'appeler l'homme, et c'est comme cela que je me retrouvais à l'attendre, ce samedi soir, dans un pub. Je sais bien qu'elle avait dans la tête de me caser, mais j'avais décidé en mon fort intérieur que c'était fini de m'attacher à d'autres hommes depuis que le mien m'avait quitté il y a trois ans de cela pour une autre. Ce n'est pas que je n'y croyais plus mais je ne voulais pas m'embêter avec une romance. Je n'avais de toute façon pas la tête à ce genre d'histoires, même d'un soir. Alors bien que je sois élégamment vêtue ce soir, je ne comptais pas ramener mon "nouvel ami" ou quelconque autre personne dans mon lit cette nuit.

Je faisais le pied de grue depuis une demie heure, quand je commandais mon premier verre au bar. Je commandais le second, un quart d'heure après, en consultant ma montre. Je patientais, je sais que le traffic peut être encombré, qu'un travail prends du temps, qu'il n'a peut-être pas pu appeler pour me prévenir bien que je lui ai laissé mon numéro. Je lui laissais toutes les excuses possible mais au bout de deux heures d'attente, l'agacement me gagna, et il me fut de plus en plus difficile de lui passer son retard.

-Aide un pauvre touriste... ou immigré... Peu importe, aide les gens et... voilà comment on te le rend... Un lapin... tsss...

Mon ton était plutôt désabusé, et surtout les 6 verres d'alcool que j'avais bien tenu jusque maintenant commençaient à me remonter au cerveau. Je n'étais pas pleine comme une barrique, mais j'en avais assez pour devenir une carpette qui se lamente. Sans prêter la moindre attention à ses voisins ou voisines de comptoirs.

-Bon, j'attends encore 5 minutes et après... Je rentre....

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UN RENDEZ-VOUS MANQUÉ
morrigan & shura

Une soirée de plus dans ce bar. Il faut dire que Shura l’aimait bien. Il y avait toujours deux-trois petits couillons à venir mordre à l’hameçon quand il s’agit de s’éclater à coup de marijuana. Mais pas ce soir malheureusement, c’était relativement calme d’ailleurs. Sans doute avait-il trop vendu la veille et que ses clients n’avaient pas eu le temps d’écouler leurs stocks en 24h. Tant pis, ça en fera plus pour lui. Il jouait avec son verre, le faisait tourner sur lui-même alors que celui-ci commençait à être vide. Le whisky ballottait au grès de la valse du contenant qu’il menait du bout du doigt tandis que le barman semblait être de mèche avec lui. Il se penchait légèrement en sa direction, sentant bien que l’alcool commençait à le faire piquer du nez. Le secouant un peu en tapotant sur son épaule, le junkie quarantenaire avait relevé soudainement la tête, ouvrant à peine ses yeux. Le vieux manitou de ce taudis lui conseillait de rentrer chez lui, mais le brun hochait la tête négativement. « Non, j’attends quelqu’un ». Ça aurait été bizarre aussi que Shura se donne de la peine en public pour rester éveillé sans bonne raison. Apparemment, un pauvre type aurait besoin de lui pour faire passer des marchandises en dehors de la ville. Bon, sur le moment, ce n’était pas ce qu’il y avait de plus intéressant. Mais quand il avait vu tous les zéros promis après un cinq sur un chèque, c’était difficile de ne pas refuser.
Le brun s’était alors redressé sur son tabouret, respirant un bon coup et bruyamment. Le mieux pour ne pas s’endormir, c’était de se concentrer sur les alentours en espérant qu’il n’y ait pas une rechute en matière de fatigue. Il regardait autour de lui, constatant –enfin- qu’il n’était pas seul à ce comptoir comme le dernier des poivrots. Du moins, il avait surtout remarqué que cette rousse poireautait depuis trop longtemps en silence pour être très discrète. Sans rien dire, Shura s’était contenté de faire la moue, levant les yeux au ciel. Il ne pouvait pas s’en empêcher, il trouvait ça terriblement ridicule. Comme s’il allait craquer et lui faire un commentaire dans le but d’entamer une conversation pour combler une attente commune … « Tu m’en ressers un, et remets un verre à la rouquine ». Bon ok, question volonté et détermination, il faudra repasser.

Il avait du temps à tuer après tout. Ses râlements lui avaient fait étirer un sourire sarcastique et désuet, faisant l’effort de ne placer aucuns commentaires au sujet de sa complainte. N’étant pas originaire de la ville, il faisait aussi partit de la masse ‘’immigrée’’ dont elle se plaignait de la ponctualité. Un souci de prince charmant ? Il ne se lassera pas de le penser : ridicule. Elle lui avait sûrement donné ce qu’il lui fallait et il avait pris le premier train pour partir de cette ville. Sans mentir, il y songeait de moins en moins. Qui sait ? Peut-être une belle rencontre qui le retenait ici ? Une, car on ne peut pas dire qu’elles se bousculent au portillon. Il n’avait jamais eu autant d’emmerdes que depuis qu’il avait foulé le pavé de Bray. A croire qu’ils se sont tous passés le mot pour crécher ici et former une méga-magouille suffisante pour faire sauter le monde. Shura ne vacillait pas, il flanchait tout juste, bien trop fier pour paraître fier. Même ivre, il avait cette démarche noble, presque intimidante à tel point que son animal totem faisait échos dans son ombre. « Autant rendre les dernières minutes moins chiantes que les deux premières heures, qu’est-ce que t’en dis ? ». En échos à sa proposition, le barman avait déposé le nouveau verre de la  rouquine pour ponctuer l’invitation de Shura. Ce dernier s’était redressé un peu, faisant craquer sa nuque. C’est que sa tête commençait à devenir lourde à force d’attendre le nez rivé sur le comptoir.

Elle avait beau être encore inconnue à ses yeux émeraude, il n’allait pas la vouvoyer pour autant. Il n’aimait pas utiliser le-vous pour s’adresser aux autres. Et quand il le faisait, généralement, c’est par pur volonté de se montrer sarcastique. La seule personne qu’il avait vouvoyé jusqu’ici était son père et son parrain, par preuve de respect cette fois-ci. Mais vu qu’ils n’étaient plus de ce monde dorénavant, difficile de trouver aussi symbolique pour qu’il daigne à se montrer aussi respectueux qu’il l’avait été avec ces deux personnes. « T’attends qui pour grogner autant devant ton verre si ce n’est pas indiscret ? ». Est-ce que la réponse l’intéressait vraiment ? Non, pas du tout même. Chacun ses soucis, Shura en avait déjà suffisamment à gérer pour s’occuper de ceux des autres. Disons plutôt que c’était une question visant à entamer la conversation d’une manière ou d’une autre.
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J'en étais encore à ruminer dans mon coin quand un bonhomme s'adressa au barman. Sur le moment je n'y fie pas attention, il n'était pas rare qu'une personne se mette à entamer la discussion avec ou qu'elle ait juste besoin de passer une commande. Je ne percutais même pas quand il parlait de rouquine, pensant qu'il s'agissait probablement d'une autre personne qu'il avait dû repérer plus loin dans l'assistance. Jusqu'à ce que l'homme s'affaire à chercher un bouteille et un verre à la suite de la demande du client, et le dépose sous mon nez, comme pour me faire remarquer sa présence. Je tournais alors le visage vers le type qui de toute évidence s'adressait à moi finalement:

-Merci... Oui... j'espère bien...


C'était cela ou j'appelais un taxi pour rentrer. Autant ne pas être venue et avoir poireauté pour rien.
J'acceptais donc par politesse, et par envie aussi, ce septième verre. Il serait saugrenu de refuser une telle attention sous prétexte qu'elle venait d'un homme. Je n'étais pas de celles qui pensaient que dés qu'un mec nous adresse la parole c'est parce qu'il a une idée derrière la tête. Naïvement, je voyais cela comme un geste sympathique, presque compatissant.

Je le fixais quelques instants dans les yeux avant de satisfaire à sa curiosité. Est-ce qu'il n'allait pas se foutre de ma gueule si je le lui disais? De toute façon je n'avais plus la tête totalement bien ancrée sur la terre ferme et c'est tout naturellement que je lui souris, faisant juste tournoyer mon doigt autour de la tranche du verre:

-Un type qui a dû réussir à se trouver un meilleur plan pour la soirée...

Je ne m'offusquais ni de sa question, ni du fait qu'il me tutoie, l'idée que je me faisais de la courtois et de la politesse ne s'arrêtant pas à un vouvoiement.

-C'est lui qui a insisté pour qu'on se revoit, le japonais, il avait besoin de se faire des nouveaux amis...

Je déballais des informations sur ma vie privée comme ça, sans m'interroger, ma langue déliée par le breuvage que je portais une nouvelle fois à ma bouche. Je bus lentement mais sûrement, sans jamais me dire que cela ne serait pas une bonne idée, puis m'essuyais la lèvre du doigt, un mince goutelette de boisson y était restée, puis l'essuyais su une petite serviette en papier. Je reposais mon verre à moitié vide et précisais:

-Le prochain est pour moi, ça vous va? Monsieur... comment vous vous appelez?


Ce n'était pas parce qu'il me tutoyait que cela viendrait systématiquement pour moi:

-Et vous? On vous a aussi posé un lapin?


Je me redressais sur mon siège mais je sentis ma tête commencer à tourner, et demandais au barman de rajouter un truc à grignoter, histoire d'éponger tout ça. Je tanguais un peu en équilibre sur mon tabouret, mais ce n'était rien de bien méchant:

-J'ai écouté ma mère en acceptant le rendez-vous, je voulais pas venir dés le départ... Je voulais rester avec Emma... Emma, c'est ma fille..., dis-je encore une fois sans aucune retenue.


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UN RENDEZ-VOUS MANQUÉ
morrigan & shura

Quelle idée de merde il avait eu là. Bon, bien sûr, une rouquine au comptoir, ça fait un peu triste dans le décor, mais il aurait mieux fait de se taire et de ne pas s’occuper d’elle. Shura avait pris une grande inspiration, levant les yeux au ciel pendant celle-ci. Il s’attendait à ce qu’elle n’accepte pas sa présence, qu’elle le trouve louche, ou bien cherche à s’en débarrasser. Dans le meilleur des cas, qu’elle se taise et qu’elle accepte timidement sa présence. Pourquoi me direz-vous ? Aucunes idées, vieilles habitudes. C’est qu’il n’était pas si effrayant que ça une fois épuisé, c’était plutôt un bon point pour lui. Mais au lieu de tout ça, elle lui faisait l’étalage de sa soirée sans aucunes impunités. Une histoire de mec, encore une, qu’a préféré aller coucher ailleurs que dans son lit. Pour vulgarisé la chose. La pure amitié entre un homme et une femme existe bien sûr, mais vu comment elle décrivait ça tout en s’enfilant les verres, il ne fallait pas s’étonner si le russe se méprenait. Les mains dans les poches, il s’était assit sur le tabouret à côté d’elle pour réduire les distances et ne pas être obligé de beugler dans le bar pour faire la conversation. Le brun hochait la tête pour faire signe qu’il suivait sans vraiment suivre. Disons plutôt que son cerveau allait à l’essentiel et retenait seulement les détails qui pouvaient lui servir à l’avenir. Sa main droite avait quitté son emplacement pour aller s’accrocher au verre. Un Black Russian –pas du tout cliché comme boisson- qu’il avait repris. C’était sa petite habitude, sa boisson fétiche. Elle l’aidait le plus souvent à tenir jusqu’au bout de la soirée à cause de la caféine contenue dans le cocktail.
Si Shura pouvait s’en mettre en intraveineuse, il ne se priverait sûrement pas d’ailleurs. Car la rouquine continuait d’étaler sa frustration sur le comptoir. Un japonais qui avait besoin de se faire de nouveaux amis ? Déjà, qu’est-ce qu’il faisait ici ? Il lui posera la question plus tard. « Ou de fric » releva-t-il à la fin de sa phrase tandis qu’il levait le coude pour engloutir son verre. Le tact n’a jamais été son fort, ce n’était pas nouveau. Et même avec une rouquine plutôt mignonne, il n’allait pas se priver pour rentrer dans le tas en matière de conversation.

Il avait laissé son verre en suspens dans les airs, accoudés au comptoir. Ses doigts l’ancraient dans sa main et l’empêchait de s’éclater en mille morceau sur le bois. D’un autre côté, vu la hauteur du récipient, il ne se briserait pas. Il serait plutôt tombé lourdement en roulant sur ce dernier et en déversant le liquide noirâtre. « Si tu veux. Shura… Et je ne suis pas Jap’ même si ça sonne comme tel ». Il avait pris l’habitude d’user de ce nom pour les présentations. C’était devenu un automatisme, un réflex. Il ne pouvait pas se permettre de se présenter sous sa vraie identité dans un patelin où il ne savait pas ce qui l’attendait. « Non, c’est moi qui pose des lapins. Je suis là pour passer le temps. J’devais faire ça tout seul à la base, puis tu m’as fait de la peine alors je suis venu te voir. C’est triste une femme qui boit, mais c’est encore plus triste quand elle boit toute seule ». Il avait relevé sa phrase avec une légère moue tout en se redressant sur son tabouret. Il avait fini son verre, ce qui avait eu pour conséquence d’en demander un autre bien que ça n’était pas raisonnable. Mais est-ce qu’il était vraiment le genre de personnes dotés d’un raison ? Il s’en foutait, il rentrait à pieds après. Shura avait repris une grande inspiration en voyant les amuse-gueules arrivaient pour aider à éponger le tout. Il avait tiré une petite grimace. Trop salé pour lui, elle pouvait être sûre qu’il n’allait pas les lui piquer. « Pourquoi t’as accepté alors si tu voulais pas y aller ? C’est stupide, ça a beau être ta mère, t’as le droit de dire non ».

Ce n’était pas très tact, encore moins gentleman, mais le russe était très franc. Tourné autour du pot pendant des heures, ce n’était pas son truc. Encore moins lancer des paillettes et des compliments dans la conversation. Cela dit, il avait quand même réussi à faire un effort et contrôler un minimum ses mots. Ils ne pouvaient pas juger, il ne la connaissait pas. Pas plus que ça en tout cas. Il n’avait pas d’enfants –pas à sa connaissance, plus de mère, plus de père. Il était libre et il adorait ça. Même si ça voulait dire vendre la mort à d’autre pour pouvoir assurer cette liberté. Donc non, il ne connaissait pas les contraintes d’un parent avec un enfant à la charge. D’une maman qui avait besoin de faire appel à sa propre mère pour garder son gosse. Il aurait pu lui dire que c’était irresponsable, qu’elle ferait mieux de s’occuper de son gamin plutôt que d’écouler son temps dans ce bar miteux. Alors autant prendre le sujet par un autre angle et poser une autre question plutôt qu’une remarque cinglante et macho.
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La première réponse cinglante qui fusa de la bouche de l'homme ne me démontait pas. En vrai, je me rendais compte qu'il avait sûrement raison. Quelques soient les cas de figure envisagés, j'avais été prise pour une conne, de toute façon, je m'étais déjà faite à cette idée depuis deux heures. Alors la raison n'importait plus vraiment. J'avançais la monnaie au barman, sans doute trop en avance, je ne faisais pas tellement attention. Il avait accepté, je payais, point final. Mon esprit logique avait déjà fuit la pièce depuis déjà le premier verre.

Je ricanais stupidement, et le détaillais un peu plus du visage:

-Même si ça avait été le cas, je t'aurais pas... Enguirlandé... Shu... Shura...


Je me frottais la tête, le crâne principalement, et posais le menton sur le comptoir, louchant cette fois sur mon verre:

-Il est louche ton prénom... Peut-être pas plus louche que Morrigan... héhé... sorcière... Une femme qui boit seule... c'est comme un mec qui boit seul...


Comme une droguée, je me rabattais sur la nourriture, puis fit passer le tout avec mon verre cul sec, en faisant signe au barman d'en rajouter un autre. Il me regarda avec insistance pendant un moment, je lui redonnais un autre billet qu'il accepta en soupirant, en me disant qu'il ferait appeler un taxi pour moi rentrer. Je fis un signe de la main comme si je m'en moquais:

-Je crois que justement une bonne biture me ferait du bien... Pourquoi j'ai accepté?

J'arquais un sourcil comme si c'était une évidence, alors que cela ne l'était pas:

-Bah... pour avoir la paix, je crois... Ils veulent tous me caser depuis que mon ex est parti... C'est chiant à force...

Certes, là encore j'aurais pu envoyer les gens valser, rien ne m'en empêchait, mais je n'avais pas envie de me mettre à dos les personnes que j'aimais. J'avais bien précisé à mon entourage que je ne cherchais pas à retrouver quelqu'un... Je ne devais pas être assez crédible, sans doute. Sinon ils auraient respecté mon choix depuis longtemps. Même si certaines choses de la vie de couple me manquaient parfois, comme la tendresse et la douceur.

La pression sociale était telle qu'on n'acceptait pas non plus que les gens soient heureux tout en restant célibataires. Comme si le bonheur et l'épanouissement devait obligatoirement passer par une partie de jambe en l'air ou une mise en couple.

-Pis c'est un peu comme ça ici... A Bray, une femme seule élevant un enfant... ça devrait avoir un mari...sinon c'est pas trop convenable....
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UN RENDEZ-VOUS MANQUÉ
morrigan & shura

Il ne fallait pas s’attendre à mieux de la part du russe. Il était déjà suffisamment épuisé d’avance par cette conversation qui va s’avérer être longue et pénible. Surtout si elle compte passer trois heures à se larmoyer sur un rancard loupé. C’est trop tard pour faire demi-tour maintenant et il s’était engagé à lui tenir compagnie. Il avait fait signe au barman de lui remplir de nouveau son verre afin que Shura puisse accompagner la rouquine. Heureusement qu’elle ne l’aurait pas enguirlandé. Femme ou pas femme, le slave ne se serait pas gêné pour se défendre en cas d’attaque. Surtout pour un prénom d’emprunt. Bon, cela dit, ça lui prouve qu’elle a encore un brin de lucidité malgré son état pitoyable. « Heureusement pour toi, ça se serait pas bien passé sinon… » Avait-il dis en laissant le commentaire glisser sans aucune émotion. C’était juste un constat, une réalité. Il se fichait pas mal de savoir ce qu’elle pouvait penser de lui et de son “prénom”. Il lui faisait juste savoir le fond de ses pensées actuelles. Shura faisait balloter sa vodka-café en remuant le verre distraitement. Il aurait pu sourire à la référence de la sorcier, mais non. Disons qu’il avait une mauvaise expérience avec les magiciens et que ça ne le faisait pas trop rire. Elle n’avait rien à craindre si ce n’était qu’une dédicace douteuse. Vlasi trouvait qu’il n’y avait pas de quoi se vanter. « Ouai, on me le dit souvent. Morrigan, hein … J’croyais que la sorcière c’était Morgan. Et encore, c’est une “fée”… Ça serait rigolo de la croiser, tiens. J’pourrais me distraire ».
Shura n’avait rien répondu quant à son sous-entendu sur un homme qui boit seul. Sa gorgée était bien trop tentante et il préférait y céder plutôt que de répondre dans l’immédiat. Il avait levé le coude, se retenant de rire quand elle avait annoncé que ce genre de remède l’aiderait. Aller, avec un peu de bon sens, elle allait se rendre compte qu’elle n’était pas la seule à avoir des problèmes et qu’elle venait de comprendre pourquoi, lui-aussi, buvait seul. Pas pour les mêmes raisons, bien sûr. De toute façon, Shura se voit très mal papa à devoir s’occuper d’un gosse. Ça ne ferait qu’une chaine supplémentaire, de quoi le rendre fou. Il l’avait laissé finir pour mieux reprendre la parole derrière, enchainant un quatrième verre puisqu’il fallait bien qu’il occupe ses lèvres le temps de sa confession.

Le slave avait l’impression d’écouter un mauvais remake des Feux de l’Amours. La pauvre nana qui s’est fait larguée avec un gosse à la charge : classique. Et pour accentuer un peu plus la pensée du connard, Shura avait lui-même abandonné des nénettes en chemin. Donc bon, pas de chances, elle ne s’adressait pas vraiment à la bonne personne pour parler de ça. Il avait ses raisons cependant. Il n’aimait pas qu’on l’attache à des responsabilités. Il n’aimait pas les femmes. Il n’y avait aucune saveur dans une histoire d’amour avec une demoiselle et ce n’est pas faute d’avoir essayé. Ça venait de lui, de son démon qu’il taisait. De cette chose qu’on avait longtemps décrit comme une maladie de l’esprit. Son attirance avait fait l’objet de raillerie et d’un tatouage pour le marquer comme un paria, une aberration. Finalement, peut-être que si. Peut-être que Shura était la bonne personne vers qui Morrigan pouvait s’adresser car elle n’avait rien à craindre de lui. Elle ne se souviendra sans doute pas de cette conversation entre eux, autant essayer. Si ça tourne à la catastrophe, tant pis. Vlasi avait eu un tic pour sécher ses lèvres, très discret, presque invisible tandis qu’il se redressait sur son tabouret. Il maintenait le silence, il se remémorait la conversation pour tout reprendre dans l’ordre.  

« C’est triste ? Non, un homme qui boit seul, c’est pitoyable ». Il avait fermé les yeux à cette pensée. Il se visait autant qu’il visait certain. Il avait repris très vite pour qu’elle ne rebondisse pas sur ce qu’il venait de dire. « C’est totalement con comme façon de penser. J’savais pas que j’avais atterris dans une ville moyenâgeuse ». Il était quasi-quarantenaire avec l’esprit d’un jeune adulte. Shura suivait les courants, les modes, les nouveautés. Parfois il les trouvait intéressantes, profitables. D’autres fois, il les trouvait vulgaires. Jouer de la perversité naturel de l’homme pour attirer les attentions, quelle belle exemple de cause hypocrite. Mais ce qui l’énervait encore plus, c’était ce préjugé à la con qu’une femme ne pouvait pas se débrouiller seule comme un homme. Ça aussi, c’était d’une hypocrisie. La femme à la cuisine, l’homme au travail, point final. L’homme se vantait d’avancer avec son temps, d’avoir l’esprit plus ouvert, plus libre. Mais en attendant, il y avait toujours des femmes qui se faisaient tabasser dans un coin de rue. Il y avait toujours des hommes qui prenaient chers parce qu’efféminés et pas débordant de testostérones. Il y avait toujours des pierres lancées sur les faibles. Parce que c’était humain d’apprécier la supériorité en clamant l’égalité. Shura se perdait dans ses pensées, il ne savait pas trop où se placer dans cette histoire. Il n’aimait pas le pouvoir, il avait appris à l’apprécier à ses dépens. Il n’aimait pas les femmes, il les appréciait en tant qu’amie, pas au-delà. Il lèverait la main sur elles sans hésiter, parce qu’il les considère comme ses égaux. Bah oui, faut prendre les contraintes aussi de l’égalité des genres avant de clamer qu’elles sont plus malheureuses que tout le monde. Le “on ne frappe pas les femmes, ce n’est pas gentleman” n’est plus valable selon lui. Shura avait vidé son verre et le barman attendait pour le resservir avec la bouteille. Il l’avait reposé bruyamment sur le comptoir, attendant que le liquide noirâtre réapparaisse dans son verre tout en répondant : « Arrêtes de te plaindre et bouges toi le cul. C’est pas en restant assise là au comptoir que tu pourras foutre un coup de pieds dans la porte de ta mère pour lui dire d’aller se faire voir. Que ne t’as pas envie de t’encombrer d’un pauvre type qui va passer ses journées les pieds sur la table pendant que tu te tapes le ménage et la cuisine pour le satisfaire. Parce qu’on ne va pas se mentir, c’est ce qui t’attend si tu continues comme ça et si tu te trouves un Jules. Ou un Don Juan, à voir. C’est de ton gosse que tu dois t’occuper et de l’image qu’elle gardera de toi ». Shura n’y allait pas par quatre chemins. Parce qu’il avait bien compris que la rouquine avait besoin qu’on lui secoue les puces. Et à côté d’elle, il y a un ex-mafieux qu’a fait (et qui fait encore) toutes les pires merdes possibles. Donc fallait pas s’attendre à la méthode Bisounours avec lui.
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