Une lumière blanche, aveuglante. De celles qui doit se projeter près du soleil, ou de celle que l'on aperçoit après l'avoir trop longtemps fixé. Puis plus rien, le silence. De l'extérieur, on aurait pu croire l'église totalement vide. Et pourtant, quelque part, il n'y aurait pas pu y avoir plus de présence dans un même espace. L'homme, à genoux, le visage désormais totalement fermé, se releva, observant avec attention ce qui se trouvait autour de lui. Pour dire la vérité, il ne s'agissait pas non plus vraiment d'un homme. Il en avait l'apparence, pour des raisons pratiques, mais n'en partageait pas la moindre autre similarité. Son regard parcourut l'autel, la croix, le sol de l'église, où se trouvait encore des vestiges d'anciennes célébrations. Son regard, d'un bleu perçant, s'attarda sur ses mains, et ses avant-bras. Il avait réellement du mal à se faire à l'idée qu'il devait partager le corps d'une des créations les moins recherchées de son père. C'est ce qu'il se disait depuis qu'il avait quitté l'endroit qu'il considérait comme sa maison. Mais il n'avait pas le choix, l'heure était grave, bien trop pour qu'il s'attarde sur des idées telles que celles-ci.
La lumière du jour le fit à peine sourciller lorsque Neo se retrouva à l'extérieur. Sa première mission était de retrouver les Autres. Ils avaient été plus d'une dizaine à se porter volontaire pour cette mission, mais les aléas des corps terrestres les avaient séparés. Il fallait maintenant un plan d'attaque, et pour cela, retrouver ses frères était plus que nécessaire. Mais comment faire alors qu'il ignorait totalement où il se trouvait? La végétation dense autour de lui n'était d'ailleurs pas réellement pour l'aider. Ce n'était pas comme s'il avait déjà dû faire face à ce genre de situations. Il pourrait peut-être essayer de piocher dans la mémoire de Rick pour retrouver le chemin de la ville, mais il n'en était pas sûr. Son hôte était tout ce qu'il y avait de plus spontané, il avait un mal fou à prendre une décision réfléchie, et le fait même qu'il ait trouvé cette église par hasard le démontrait. Et puis, Rick n'était pas comme un livre, l'accès à sa mémoire était bien plus compliquée qu'il n'y paraissait.
" Il y a quelqu'un?" Aux grands maux les grands remèdes, si Neo était loin d'être du genre à demander de l'aide, sa fierté l'en empêchant la plupart du temps, il devait admettre qu'il en aurait bien besoin. Malheureusement, il ne voyait pour le moment aucune âme à l'horizon. Il décida donc de rester là où il était, dans l'attente que quelqu'un ne passe. Ce n'était pas comme s'il n'avait pas l'éternité devant lui, de toute manière. Si seulement on lui avait donné la moindre directive, il aurait sans doute été plus à même de rejoindre le lieu de sa mission. Mais les instances supérieures avaient sans aucun doute omis certains détails qui pouvaient avoir leur importance.
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Ven 21 Oct - 3:15
Carry on my wayward son
Isleen Ó Murchú & Neo R. Stanbeck
J' étais venue rendre visite à Ailee. Cela faisait quelques temps que je n' étais pas venue la voir. Pour moi, cela faisait déjà beaucoup trop lontemps. Avec le chaos qu' étais ma vie récemment, venir au cimetière n' était pas chose aisée. Et je culpabilisais terriblement car malgré ma vie chaotique, je n' en avais pas oublié ma soeur. Elle continuait de me manquer chaque jour. Alors j' étais arrivée au matin et comme à chaque visite, j' avais ramené des fleurs fraîches. Je nettoyais la tombe, ôtant les précédentes fleurs, arrachait les quelques herbes autour de la pierre tombale et j' avais même amené de quoi la nettoyer. Une fois l'entretien fini, je m' asseyais avec difficulté sur le sol, la grossesse n' aidant pas à rester souple et commençait à lui parler. Je lui parlais de tout ce qui se passait. Et comme nous n' étions que nous deux, je lui parlais dans la langue que nous avions inventé ensemble et que nous étions les seules à comprendre. Je ne sais pas combien de temps je passais avec ma soeur. Mais ce fut un sms qui me força à prendre congé. Même si j' étais restée des heures, c' était encore trop peu pour moi. Mais je promis à Ailee de revenir rapidement et ne pas prendre aussi longtemps pour lui tenir compagnie de nouveau. Je me levais donc, toujours avec difficulté, et me dirigeais vers la sortie. Mais je n' étais pas pressée de m' éloigner de ma soeur, aussi je trainais des pieds sur le trajet. Je vis quelqu' un dans ce cimetière et quelque chose n' allait. Il ne bougeait quasi pas, ce qui en soi n' était pas surprenant au vu du lieu. Ce qu' il l' était par contre c' était qu' il n'y avait aucune tombe devant lui. Dans ce lieu, les gens presque immobiles étaient ceux qui se recueillaient devant la tombe d' un proche, comme je l' avais fait moi-même devant la tombe de ma jumelle. Mais ensuite les gens circulaient. Pour arriver ou pour repartir. C' était la première fois que je vois quelqu' un d' aussi stoïque comme ça. Etant de dos, j' étais bien incapable de voir ce qu' il pouvait attendre. Surtout que de ce que je pouvais voir en face, il n'y avait rien. Pas âme qui vive, même pas un petit animal qui aurait pu capter son attention. Tant pis si j' allais me faire rembarrer mais je devais prendre le risque. Je m' approchais de l' inconnu pour potentiellement l' aider. Ou à défaut, combler ma curiosité.
« Vous êtes perdu? »
J' étais dos à l' homme. Il ne bougeait pas et semblait attendre quelque chose qui ne venait pas. Il avait eu de la chance que je sois là, le cimetière n' était le lieu le plus vivant du coin, sans mauvais jeu de mots. Et si je ne l' aidais pas, il pourrait attendre encore un bail avant qu' il ne croise quelqu' un d' autre.
AVENGEDINCHAINS
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Mer 2 Nov - 1:08
Carry on my wayward son
« feat. Isleen »
Neo l'entendit arriver avant même qu'elle ne soit derrière lui, qu'elle lui parle. Il ne pouvait pas être surpris, du moins pas par les terrestres. Les Anges eux même ne le faisaient pas sourciller. ça allait avec le personnage, la faculté de voir venir, d'anticiper. Il se retourna, jaugeant avec lenteur la jeune femme qui venait vers lui. Elle était enceinte, à en juger par les battements de coeur qu'il percevait et la rondeur de son ventre, qui n'avait rien d'une prise de poids habituelle. ça ne faisait pourtant à l'ange ni chaud ni froid, il savait les espèces terrestres aptes à se reproduire comme des animaux. ça ne l'étonnait pas. Ses pouvoirs lui faisant pour le moment défaut, son âme s'adaptant à celle de Rick, l'enveloppant pour ne faire qu'un avec lui, toujours en phase de transition, il n'aurait pas pu dire face à quelle créature il se trouvait. Non pas qu'il s'en soucie réellement, pour lui, elles se ressemblaient toutes, et toutes étaient similaires aux humains, même s'ils essayaient de se prouver le contraire. Une fourmilière à côté d'une autre fourmilière clamant appartenir à différents clans, mais qui, au final, ne sont qu'un amas de fourmis méconnaissables pour l'oeil du géant qui les observe.
L'ange se dit qu'elle devait ne pas savoir quoi faire, puisqu'il n'essayait même pas de lui répondre. Et il avait besoin de se rendre en ville. Pourrait-il l'utiliser? Etait-elle fiable pour son espèce? Ou risquait-elle de le méconduire, lui faisant perdre un temps précieux? Ces espèces étaient ridiculement compliquées. Au moins avec sa race, il n'y avait pas de doute à avoir, pas d'hésitation. Eux étaient emplis de nuances, de choix, surtout mauvais, de conscience. Il ne comprenait pas. N'avait jamais réellement compris, même terré au Paradis, à les observer, respectueux de la Création. Mais pourquoi eux, alors qu'ils semblaient être plus proches de la tentation que de la rédemption? Pourquoi elle, plus qu'un autre de son espèce, se retrouvait-elle sur son chemin? Neo avait ce besoin de se poser toutes les bonnes questions, un besoin vital qui peut-être, plus tard, pourrait lui sauver la vie. On ne savait jamais.
" Je veux rejoindre la ville." C'était un fait. Une déclaration. C'était son but, et il n'avait aucune raison de la cacher. Mais il ne lui avait pour le moment rien demandé Et il le fallait, s'il voulait partir de là un jour. " Savez-vous où elle se trouve?"
Invité
Mer 9 Nov - 2:53
Carry on my wayward son
Isleen Ó Murchú & Neo R. Stanbeck
Il confirma implicitement qu' il était bel et bien perdu. Visiblement, il voulait aller en ville. Il n' était plus si loin de son but. Je me demandais intérieurement comment il avait réussi à atterrir ici. Après tout, l' église et le cimetière n' étaient pas le lieu le plus touristique du coin et les transports en commun qui amenaient les voyageurs, avaient leur terminus bien plus près de la ville. Mais malgré ma curiosité sur le comment cet homme avait bien pu arriver là, je ne posais pas la question et me contentait d' écouter le peu de paroles qu' il prononçait. C' est qu' il n' avait pas l'air des masses causant comme homme.
« D' accord. »
Alors visiblement, il était non seulement perdu mais peu bavard et relativement directif. Il devait être allergique également aux formules de politesses. Mais j' avais autre chose à penser que de me sentir offusquée par la brusquerie de mon interlocuteur.
« Bien sûr. Vous n' en êtes pas bien loin. Nous sommes à proximité. A la sortie du cimetière vous devez tourner à droite et... »
J' essayais de lui expliquer mais même si nous étions aux alentours, cela devait sembler loin pour une personne qui n' était pas d' ici. Et arriverait-il à se souvenir de tout? Je ne voyais pas d' autres solutions que de lui écrire.
« Suivez-moi jusqu' à ma voiture, je vous ferais un plan, ça sera plus simple que de vous l' expliquer oralement. »
J' avais de quoi écrire dans la voiture, mais j' avais également de quoi me défendre si je faisais face à un taré. Je ne me voyais pas lui proposer de l' emmener en voiture alors que j' ignorais tout de lui. Je devais faire attention. Au moins à proximité d' armes, je me sentirais davantage en sécurité. Je me doutais bien qui je faisais face à un sociopathe, il aurait mille le fois le temps de me buter sur le chemin qui menait à la voiture mais si j' étais prévoyante et précautionneuse, je n' étais pas paranoïaque. J' étais pour le moment dehors dans un endroit que je connaissais alors que l' inconnu en face y était paumé. Si je voulais m' enfuir, j' aurais plus de chances. Alors qu'enfermés dans une voiture, un espace clos contenant des armes de surcroît, c' était jouer avec le feu que d' y inviter un inconnu. Dès lors, lui faire un plan semblait être un bon compris entre aider et rester méfiante.
« Je m' appelle Isleen. Et vous? »
Oui, si je devais le mener vers ma voiture, je préférais quand même avoir son nom. Et pour montrer l' exemple, au cas où M. Pas causant souffrait d' un déficit de sociabilisation, je lui donnais mon prénom en premier lieu. Mais tout en prenant soin de ne pas donner mon nom de famille pour le moment.
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