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 (ezye) can you save my heavy dirty soul

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❝Can you save my
heavy dirty soul❞
EZYE
Je sentais la terre sous mes pattes, je sentais le vent frôler ma fourrure, mon plaisir de courir, d’être libre. Cette liberté que j’avais été si longtemps privé, que j’avais été tant longtemps privé, j’en avais besoin comme de l’oxygène, et je le savais bien qu’un jour, si on me l’enlevais de nouveau, mon être se flétrirait, que mon âme retomberait dans la noirceur, dansant de nouveau avec la mort, avec la haine et la rage. Mais aujourd’hui, j’avais l’impression de voler au travers de la forêt, je me sentais légère comme l’air, j’avais ce bonheur qui entourais mon âme, qui illuminais mon être. C’était étrange le bonheur, arrivant lorsque l’on s’en entends le moins, envahissant tout, ne demandant pas permission, il fracassais le reste, prenant possession de ton âme. Je me disais que c’était parce que maintenant, j’avais un chez-moi, une famille, un coeur. Il semblait avoir éloigné la sombre menace qui planait sur moi, même si je le savais bien qu’elle était toujours là, qu’il était dangereux de se laisser aller, de ne pas être à l’affut. Je le savais qu’éventuellement j’allais m’en manger les doigts, que j’allais m’en vouloir. Mais je n’avais jamais goûter au bonheur. Je m’arrêtais devant une forme blanche, bien plus grosse que moi.

Sous ma forme humaine, j’aurais probablement rit, un son étrange, un peu rauque, un peu rouillé, comme si les muscles nécessaire n’était pas assez développé, comme s’il ne résonnait pas assez souvent. Ça m’aurais probablement surprise, mais j’aurais apprécié le moment, j’aurais dégusté mon rire. Mais sous mon renard, je ne pouvais que sourire, un sourire un peu étrange, canin, rien d’animal, mais un sourire tout de même. Cette sensation qui me faisait rire, cette joie dans mon âme, cette lumière dans mon être, c'était nouveau, tout nouveau, je m’y habituais pas tout à fait, je n’était pas toujours sûre d'apprécier le changement, je n’était pas toujours sûre de vouloir changer. Je ne voulais pas être vulnérable, je ne voulais pas m’ouvrir à des inconnus, j’étais bien dans mon monde, dans mon univers. Et je me disais que lui aussi il était bien dans son univers, qu’ensemble, je ne risquais pas grand chose, que m’ouvrir à lui, ce n’était pas s’ouvrir au monde entier, que de sourire, de rire, devant lui, ce n’étais pas mortel, cela ne me rendais pas plus vulnérable. Mais s’en même s’en rendre compte, il avait forcé l’entrée, fracassant tout sur son passage, détruisant l’armure que j’avais mis tant de temps à construire, et moi-même je ne m’en étais pas rendu compte, mais maintenant, présentement, je pouvais presque sentir ce lien qui nous unissait, je pouvais presque le palper. Et c’était beau, plus beau que tout ce que je n’avais jamais vu, et ça faisait mal. Les émotions, ressentir, espéré, c’était l’inverse de tout ce que l’on m’avais appris, c’était contraire à toute l’éducation que j’avais eu, si on pouvais appelez de la torture de l’éducation. Et ça faisait mal à mon âme de me laisser nue, vulnérable, même à un seul être. Mais je n’avais pas le choix, c’était si naturel, cela semblait si normal. Alors que continuais, je le laissais faire, entourant mon âme de lumière, de joie, de sourire et de rire, et d’une autre chose, plus subtile, plus douce, mais j’étais incapable de mettre le doigts dessus, de comprendre.

Je regardais le tigre près de moi, quatre fois plus gros que moi, bien plus menaçant, bien plus fort. Mais près de lui, je me sentais bien, en sécurité. Je savais ce qu’il voulait, je savais qu’il voulait que je monte sur son dos, on en avais parlé, plus d’une fois, en riant, en souriant, avec soulagement, promesse dans dans le temps. Et cette promesse chuchoté sous les étoiles, prononcé dans le chaos et les flammes, cette promesse, elle serait peut-être réalisé finalement. Et j’avais ce rire qui voulais sortir, qui voulais s’exprimer, qui voulais retentir, il ne sortit qu’en un drôle de grognement, de couinement. Parce que je ne pouvais qu’imaginer la scène avec un sourire. C’était enfantin, stupide, mais je le fit tout de même, monter sur son dos. Et tout mon âme me criais de le faire, tout mon être me criait de ne pas le faire. Mais j’écoutais mon âme, j’écoutais ce chant infini, cette lueur dans la noirceur, cette chaleur. Renard blanc sur tigre blanc. Et je me sentais revenir en enfance, goûter à l’innocence à laquelle je n’avais jamais eu droit, et je voulais m’enfoncer dans ce sentiment, dans l’innocence, dans l’enfance, dans un passé qui n’existerais jamais. L’espace d’un instant, je voulais m’oublier, oublier le passé, le futur, pour ne me concentrer que sur le présent, que sur lui et son tigre, que sur moi et mon renard, que sur notre lien qui résonnait tel un chant sans fin.

© Pando
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❝Can you save my
heavy dirty soul❞
EZYE
Pour toi, y a deux univers qui se mélangent rarement. Y a ta famille, de sang, celle pour qui t'aurais tout donné, pour qui tu donnerais tout. Celle qui te donnait envie de mourir pour elle, et pour qui tu pourrais le faire , ton frère. Et puis y avait l'autre, celle de coeur, si tant est que t'aies jamais cru en avoir un. Et pourtant ... Ils étaient entrés en toi de force, ou naturellement, t'en as pas la moindre idée, ça dépendait. Y avait Lana, y avait Violet, et surtout, y avait Skye. C'était ton univers, l'humain en toi qui te donnait sa vie. Puis y avait l'autre, le tigre. Celui que t'avais eu du mal à accepter au début, qui avait pourtant toujours fait partie de toi, et qui, maintenant, t'étais vital. Tu te demandes parfois quelle partie tu préfères, si on te laissait le choix, quelle forme tu choisirais. Mais tu peux pas, t'y arrives pas. Ta liberté n'est complète qu'avec ton tigre, et ta liberté c'est ce qui fait avancer ton humain. Tu sais plus où est la limite de ce que tu es, s'il y en a jamais vraiment eu une. Tu t'en fous, en vérité. Les herbes se tassent sous le poids de tes pattes puissantes, et comme souvent tu te demandes pourquoi ce tigre et pourquoi pas un autre animal. Pourquoi ce tigre alors que tu as l'air frêle. Tu te dis que c'est sûrement parce que l'animal sait voir au fond de ton âme. Il a su avant toi qui tu étais, alors même que t'es toujours pas sûr de le savoir.

Tu t'arrêtes, tu sais plus vraiment où tu es, mais tu sens que tu arriverais à retrouver la ville même en devenant aveugle alors ça t'inquiète pas. Y a pas grand chose qui t'inquiète, en vérité. Tu la vois arriver, cette renarde, qui court vers toi. Et t'aimerais sourire, tu sais que l'humain au fond de toi, lui, il sourit. Il est heureux comme il a pas été heureux depuis trop longtemps. Il a trop rapidement abandonné ses principes, ses idéaux, ce qu'il voulait de sa vie. Pour elle. Pour Skye. Et il le regrette pas. Tu le regrettes pas. T'es peut-être un romantique dans l'âme va savoir. Sûrement pas, mais c'est beau de pouvoir y croire parfois. Mais elle, elle est entrée dans tes veines, t'aurais pu appeler ça du poison si ça t'avait pas plutôt sauvé la vie au lieu de la détruire. T'essaies de te dire que ça durera et que plus personne aura besoin d'être blessé, que tu repasseras pas par une case d'enfer, t'y crois qu'à moitié mais tu veux pouvoir y croire encore un peu. Tu te dis que la souffrance, pour ce que t'as gagné, c'est pas un prix trop lourd, alors tu te contentes de vivre le présent. Réfléchir à l'avenir, ça n'a jamais été ton truc de toute manière. Tu préfères foncer au milieu de la vie quitte à te brûler des pires façons qu'il soit. Mais celle-là, tu la trouves plutôt agréable. Tu te dis que tu peux bien laisser à ceux que ça intéresse de se soucier de ce qui t'attend, toi tu préfères voir sur le moment. Avant Skye, tu comptais repartir. Reprendre la route, faire comme t'as si bien l'habitude de faire, tout abandonner, reprendre de zéro, encore et encore, alors même que tu t'attaches. C'est la première fois depuis Orphée, ça t'angoisse, ça te mine, et pourtant t'y retournes. Tu te dis que tu devrais pas mais t'as jamais été doué pour les conseils et la raison. Le renard se pose devant toi, et t'émets un son, tu sais pas trop ce que c'est, c'est pas violent, c'est presque comme un chat. Tu veux lui dire que t'es content de la voir, mais y a que ça qui en sort. Elle le comprendra bien de toute manière.

Tu te dis qu'elle doit le savoir, qu'elle doit sentir ce que toi tu sens, cette attraction que t'as pour elle, ce sentiment qui te donne envie de crever, qui te laisse en attente, toi le tigre, toi le solitaire, qui ait besoin de son contact alors que tu voulais plus toucher personne. Et vous avez eu cette idée folle, cette idée à laquelle tu repenses, et qui te fait rire à l'intérieur, ce dessin animé ridicule qui passe en boucle dans ta tête. Et tu te dis que c'est réalisable alors que tu penches la tête, comme si tu posais une question. Tu décides d'écraser ton tigre contre le sol, tu veux qu'elle monte, tu veux pouvoir dire que tu l'as fait, que vous l'avez fait, alors que ça sonnait comme une plaisanterie à vos oreilles. Mais tu veux pouvoir le raconter, qu'elle est assez importante pour que tu la laisses monter sur ton dos, comme si elle était le plus précieux des dons. Mais c'était sans doute ça, elle était précieuse à tes yeux, elle n'appartient à personne, et pourtant elle a choisi de s'ouvrir, pour toi. Et toi qui a choisi la même chose, et qui la sent s'installer sur ton dos, le poids de son renard dérisoire pour celui de ton tigre, tu te sens bien. Précautionneusement, tu étires tes pattes à nouveau à la verticale, tu veux marcher, tu veux pouvoir sentir comme ce dessin animé, ce moment où elle et toi, différemment, vous ne faites plus qu'un. Et t'as envie de rire quand t'essaies de t'imaginer la scène de l'extérieur. Mais c'est pas compliqué, quand elle est là, t'as envie de rire tout le temps.

© Pando
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❝Can you save my
heavy dirty soul❞
EZYE

J’ai envie de rire. Envie de sourire, d’être heureuse. Et au fond de moi, ce bonheur qui me serre le ventre, qui me serre le coeur, il m’attriste. Parce que j’ai la chance d’être là, parce que j’ai la chance d’y toucher, à ce bonheur. Cette chose si précieuse, si délicate à laquelle je n’avais jamais goûter, jamais toucher. Parce que le bonheur, il m’avais toujours fuit, me regardant de loin, sans jamais oser s’avancer. Et parfois j’ai envie de rager contre le bonheur, contre lui qui n’as jamais voulu de moi, mais j’ai aussi envie de l’enfermer, de le garder pour moi, tel un objet précieux, pour pas qu’il parte, pour pas sentir un vide en moi. Parce que je sais qu’il ne sera pas éternel, avec moi, rien ne l’es jamais, mais j’ai envie d’y croire, envie de me dire qu’il sera toujours là, qu’il ne bougeras pas d’un poil, qu’il résonneras toujours au fond de mon être, qu’il amèneras toujours de la lumière dans mon âme. Je n’ai pas envie de retourner dans la noirceur, de retourner dans mes ténèbres, dans cette folie, cette froideur. Et parfois, quand je ferme les yeux, je vois encore la mort qui gagne du terrain, je vois le sang sur moi, je vois le regard terrifié de victimes innocentes, j’entends des hurlements, les mien, ceux des autres, mais lui, il fait toujours surface, il finit toujours par apparaître, nuit sous les étoiles, sur un lit de nature et de liberté. Et son souvenir, il efface tout, la peur, la mort, la haine, la rage. Je me dis que c’est correct d’être vulnérable avec lui. Que c’est correct de m’ouvrir, de me laisser aller, de rire, de sourire, d’être heureuse, que c’est correct d’être moi, et non celle qu’ils ont forgés sous la haine et la douleur, parce qu’il me donne autant que je donne. Parce qu’avec lui, je vis. Je touche au bonheur, à la joie, et à cet autre sentiment, celui que je ne suis toujours pas sûre de comment interprêter. Peut-être parce que l’amour, elle était si loin que je n’en voyais même pas le reflet. Parce que depuis ma naissance je suis bercé dans la haine et la rage. Il y avais bien Cinaéd, mais il était comme moi, aussi froid que moi. On ne savais pas aimer, on ne connaissais pas la vie, on ne connaissais que la mort et la douleur.

Mon museau qui caresse le sien avant d’embarquer sur son dos, ma fourrure caressant la sienne. Moi qui n’avais jamais été capable d’apprécier les caresses, d’apprécier le toucher, moi qui avais appris à accepter celui de certaines personnes, mais sans jamais le demander, sans jamais aller le chercher, je me retrouvais à le faire de mon plein gré, à avoir ce manque qui hurlais en moi, à avoir ce besoin d’être toucher par lui, de le caresser, de sentir sa chaleur sous mes doigts, à sentir son odeur contre la mienne. Et même moi, j’étais étonnée de ce revirement, par cette envie qui me transperçait, par le besoin qui m’oppressait. Mais je ne disais rien, me contentant d’obéir à cette demande incessante. Et depuis l’incendie, depuis que les flammes avaient ravagés la ville, depuis que je l’avais vu, couché, sans vie, mon âme cherchais son contact plus que jamais auparavant. Je voulais le voir, entendre sa voix, le caresser. Je voulais m’assurer qu’il était encore là, qu’il ne m’avais pas abandonné. Parce que même si je comprenais plus ou moins mes sentiments, même si je n’étais pas sûre de comment les démontrer, de comment être, j’avais peur qu’ils ne soient pas réciproque, que ce ne soit qu’un jeu pour lui. Et puis, je voyais cette lueur dans son oeil, celle qui ressemblait à la mienne, celle qui me faisait sentir à ma place, celle qui enlevais toute peur, toute crainte. Mais il était comme moi, on disais peu, on ne parlais presque pas, le passé restant dans le passé, la douleur et la mort évoquer une seule fois, mais on ne parlais pas plus d’amour et de sentiment, on n’en était pas capable, pour nous ce n’était que gestes et regards. Les paroles n’étaient pas nécessaire.

Je le sens ce relever, et j’essaie de m’accrocher, moi petite boule de poil sur un monstre à quatre pattes, vulnérables et toute puissante. Et de là haut, j’essaie d’imiter son rugissement, son cri félin, mais tout ce qui sort est un drôle de croisement entre hurlement et grognement. Et une partie de moi veux rire, sourire, heureuse, alors qu’il avance dans la forêt, moi sur son dos. Et je touche à ce rire qui explose en mon être, à cet éclat de bonheur qui remplit mon âme d’arc-en-ciel, de vie et de joie, émerveillée par le spectacle de mon âme, par le bonheur. Et quelque part au fond de moi, je me dit que finalement, j’allais peut-être avoir une chance, que j’allais peut-être pouvoir gardé ce bonheur en moi, pour toujours, que mon rire allais toujours résonné dans l’intimité de notre relation, que mon âme allais toujours être remplie de couleurs et de vie. C’est une illusion, elle ne dureras pas bien longtemps, mais j’ai envie d’y croire, de croire que peut-être, la vie va me donner une chance, que la mort et la douleur vont me laisser de côté, qu’ils vont me laisser avec la vie, avec lui et son rire.

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❝Can you save my
heavy dirty soul❞
EZYE
T'es plus vraiment habitué au bonheur. Tu t'en rappelles comme un souvenir lointain, comme une drogue dont tu pouvais plus te passer, qui te rendait euphorique, et bien trop inconscient de ce que tu pouvais et ne pouvait pas faire. T'as toujours été trop intense, Zecke, t'as toujours pris soit le trop soit le pas du tout, soit le plus haut, soit le plus bas, jamais de juste milieu. Alors tu te souviens de son rire, un peu hystérique, et de toi qui t'en foutait, que le monde pouvait bien brûler tant que vous étiez en vie, et tout ça, ça c'était évaporé en une seule seconde, une putain de seconde qui avait duré comme un mois. Pour toi ça avait été long, bien trop long, on dit que lorsqu'on est sur le point de mourir, on voit sa vie défiler devant ses yeux. Toi c'est pas toi qui est mort, une partie de toi, mais pas vraiment toi, pourtant tu l'as vue, la vie défiler devant tes yeux et s'échapper, alors que la mort t'enveloppais de la même façon qu'elle ne l'emmenait. T'as vu les rires s'évanouir et cet éclat dans ses yeux s'éteindre, et toi tu t'es retrouvé seul, ne souhaitant que la rejoindre mais encore trop égoïste pour le faire. Alors tu t'attendais pas à ce que le bonheur, cette joie, ce sentiment que tu voulais pas nommer mais que tu savais être là, te retombe dessus. Pour toi c'était fini, tu voulais que ce soit fini, tu te dis que tu supporterais pas une nouvelle perte, que t'avais aucune envie de la voir arriver. Et pourtant … Elle était là. Devant toi, t'apportant tout ce que tu aurais juré ne jamais ressentir à nouveau, et c'était d'un côté la plus belle chose de la vie. T'attends toujours le coup de bâton, le moment où tout ça ne sera plus réel et que tu te retrouveras encore une fois au sol sans avoir aucun moyen de te relever, ce moment où t'es toujours en vie parce que c'est ça ta malédiction, le malheur sans aucun refuge pour l'oublier, mais ce moment où tu souhaiteras mourir, parce que tu sais très bien que t'es toujours pas capable de la faire venir de toi-même. Mais tu veux pas y penser, pas maintenant. Toi tu veux juste être avec elle, tout le temps. T'as toujours été un solitaire et pourtant tu t'imagines pas vivre sans elle maintenant, t'en as aucune envie. Et ça te fait sans doute aussi peur que ça te plaît.

Quand elle est là, c'est comme si t'avais tout ce que tu voulais comme si le monde tournait enfin dans le bon sens, et pour toi c'est beaucoup parce que t'as toujours eu l'impression d'être à ta place nulle part, de courir à contre courant, de t'épuiser à essayer de lutter contre tous ceux qui t'emmenaient dans leur sens alors que tu ne voulais qu'aller à ton rythme, où tu voulais aller. Et elle … Elle a cette soif de liberté, qui est comme la tienne, qui n'est pas une envie, mais un besoin. D'être sans être contraint. Toi t'as pas connu l'inverse alors sans doute que tu le vis mieux, t'as jamais eu cette peur d'être pris, qu'on t'enlèves la seule chose qui est à toi, et qui le reste depuis que t'es parti de l'orphelinat. Dès qu'elle s'approche, tu sens ton cœur qui s'emballe, et tu évites de penser à mettre des mots sur ce que ça signifie, parce que tu le sais très bien et que pourtant, ça ne sert pas, de mettre des mots, des étiquettes, alors que toi tu veux juste vivre, l'instant présent, c'est tout ce qui importe, ces moments que tu passes avec elle, ces moments où plus rien d'autre n'existe, et où seul le fait de sentir son renard contre toi, alors même que personne n'a jamais osé touché ton tigre auparavant, t'apaises.

Tu te relèves doucement, pour pas que son renard ne tombe, et tu marches, délicatement, appelant aux témoins, ton rugissement résonnant à travers la forêt. Tu sais que ce n'est pas bien raisonnable, tu connais la propension de chasseurs à Bray, mais t'y penses pas, pas tout de suite. Tu essaies de t'imaginer la scène vue de l'extérieur, ce tigre blanc, impressionnant, qui ne te ressemble pas vraiment, ou alors si, de l'intérieur, mais physiquement, ton tigre est ton opposé, et toi ça te fait rire. Et sur ce tigre, le renard, ce petit être frêle par rapport à toi, et un son étrange sort de ta gueule alors que l'humain en toi veut rire. Tu traverses comme ça une partie de la forêt, scrutant les bruits autour de toi, t'imprégnant de la sensation de cet être sur toi alors même que tu n'as jamais connu ça. Tu t'approches doucement d'une flaque d'eau, et tu oses lancer un œil sur ton reflet, et tu la vois, par dessus ton épaule, comme au-dessus des autres, presque au-dessus du monde, et tu te prends à songer que malgré tout, c'était sans doute une belle image de vous, plus fort liés que séparés, et tu te dis que ce serait bien, juste une fois, de penser que tout cela pouvait être éternel.

© Pando
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❝Can you save my
heavy dirty soul❞
EZYE
Je n’avais pas l’habitude de rire, encore moins celui d'espérer, de voir autre chose que la mort et la douleur qui m’entourait. Toute ma vie, je n’avais vu que mort et souffrance, j’avais entendu les cris des autres alors que je me recroquevillais sur mon lit de camp, les mains sur les oreilles, essayant de penser à autre chose, de voir une lueur d’espoir alors que les cris m’envahissait, m’entourait tant et aussi bien que finalement je n’étais plus rien, mon âme se détruisant peu à peu sous la souffrance des autres, sous la mienne. Et parfois je confondais, leurs cris, les miens, alors que la douleur me faisait voir rouge, alors qu’un voile de noirceur envahissait mon esprit, parfois je confondais mes cris avec les leurs, la douleur disparaissait, et l’espace d’un instant, infime, léger, la souffrance me quittait, pour revenir à coup de haine et de rage. Pour revenir me transpercer sans autres cérémonie. C’est peut-être pour ça que j’étais devenue si froide face à la douleur des autres, face à la mort et la détresse. Peut-être pour ça que j’en était venue à aimer voir la douleur des autres, à apprécier leurs cris alors que je travaillais encore pour le centre. J’étais devenue une machine, alors même que Chase avait tout fait pour que je reste humaine, pour que quelque part au fond de moi, il reste une part d’humanité à mon âme, à mon être. Longtemps, j’avais cru que ça l’avais été peine perdue, qu’au fond, il avait souffert pour rien, qu’il avais pris ma douleur, ma souffrance, sur ses épaules pour aucune raison finalement. J’étais devenu ce pantin qu’ils avaient voulu faire de moi. La douleur, je connaissait, trop. Alors la douleur des autres n’était plus qu’une lointaine palpitation, rien qui ne m’atteignait, un bonheur qui m’enveloppait, ce n’était pas mes cris, ce n’était pas ma douleur. Et d’un sens, je me disais que même si j’avais changé, même si je n’étais plus la même que celle que j’étais devenu au centre, j’étais toujours aussi froide quant à l’empathie, quant à la douleur qui envahissait le regard des autres. J’avais trop vu, trop entendu. Mais au fond, j’avais changé bien plus que je ne le croyais, bien plus que je n’aurais jamais pu l’imaginer, parce que je me couperais un bras, une jambe, plutôt que de le voir souffrir, plutôt que le voir vivre ce que moi j’ai vécu. Que cet homme qui jouait, cet homme qui m’apprenait à jouer, qui m’enveloppait d’une couverture de liberté et de forêt, il avait pris une place beaucoup plus importante que je ne l’aurais jamais cru, une place qui détruisait tout le reste.

Et pour la première fois de ma vie, je voyais l’espoir, non celle que je pouvais apercevoir dans le fond des yeux de Chase, non celle qui m’entourais doucement, me donnant la force de continuer alors que la douleur me consumait, non, celle-là avais été lointaine, presque impossible à toucher, mais celle-ci, je la sens palpiter contre moi, je la sens dans l’air, dans mon âme, sur mon coeur. Parce que je me disais que peut-être ce serait possible de survivre, de vivre. Peut-être qu’il n’était pas trop tard pour mon âme. Sous son toucher à lui, le bloc de glace qui entourais mon coeur avais déjà commencé à fondre, l’armure qui entourais mon âme avais déjà été percer, envahit. Et il l’avais fait doucement, lentement, au point où même moi je ne l’avais pas remarqué, quand j’étais arrivé pour colmater les brèches, il avait déjà tout envahit, tout possédé. Mais au fond de moi, j’avais peur qu’il découvre. Il savait déjà une partie de mon âme, il savait pour le centre, mais il ne savait pas que moi aussi j’avais torturé, que j’y avais pris plaisir. Il ne savais pas que j’avais aimé entendre leurs cris, leurs douleurs, qu’au fond de moi, je ne l’avais plus fait que pour le faire, que la mort, la haine, la souffrance, elle avait été présente jusqu’au plus profond de mon être, elle m’avais enveloppé, guidé, et j’avais apprécié leurs présence. Et même si d’un sens, je savais qu’il comprendrais, j’avais peur qu’il le découvre, j’avais peur qu’il sache mes secrets, ceux que je taisais même à moi-même.

J’essaie de penser à autre chose, d’oublier le passé, la mort, la souffrance, pour me concentré sur le présent, sur lui, sur ce moment qui m’empli de bonheur, de vie. Et d’un sens, je ne sais pas comment c’est arrivé, comment moi, j’ai pu mériter de le connaître ce bonheur, pourquoi j’ai survécut et pas les autres. La vie, elle avais toujours été loin de moi, la mort régnais toujours autour de moi, elle était toujours présente, et moi j’avais dansé avec elle, j’avais jouer avec elle. Elle et moi était de vieilles amies. Mais je ne comprenais pas pourquoi tout à coup, c’était la vie qui avais fait son chemin jusqu’à moi, je ne m’en plaignait pas, même si l’idée qu’il puisse possédé autant de moi me glaçait de l’intérieur, m’effrayais bien plus que les séances de tortures du centre. Parce que la dernière fois que j’avais laissé une partie de mon coeur à quelqu’un, la dernière fois que j’avais laissé quelqu’un possédé une partie de moi, j’avais dû l’abandonner, comme une lâche, comme une foutu lâche. J’avais couru la queue entre les jambes, m’éloignant le plus possible du centre, le plus possible de l’enfer et de la machine que j’étais devenue. Et au fond, je me dis que si ce n’avais pas été d’elle, de Zida, qui m’avais poussé à partir, qui m’avais donnée une porte de sortie, j’aurais finit par me retourner contre lui. Il possédait une partie de moi. Tout comme l’énorme tigre sous mes pattes.

Et il ne le saurais pas tout de suite, je ne le lui montrerais pas tout de suite le tattoo qui n’était pas encore guérit, celui qui s'étalait sur mes côtes, sur tout mon côté gauche, ce tigre qui bondissait près du coeur, opposé au léopard. Je ne lui dirais pas, mais éventuellement, il le verrais bien par lui-même. Mais j’appréhendais ce moment, j’avais peur de sa réaction. Alors je le gardais pour moi, pour mon plaisir personnel. Il faisait partit de moi maintenant, aussi bien qu’il avais envahit mon âme, il possédait une partie de moi, tout comme le léopard qui s'étendait à l’opposé de lui, celui que j’avais fait tatouer après ma sortie du centre. Tout deux possédait une partie de moi, et même si ça m’effrayais, au fond, je l’acceptais. Ils avaient fait de moi ce que j’étais aujourd’hui. Sans eux, je serais sûrement un bloc de glace sans vie, sans émotion, sans pitié ni douleur.

Il s’approche d’une étendue d’eau, et alors que nos deux visages apparaissent sur la surface plane, je me surprends à rêver, à me dire que peut-être, seulement, peut-être, on avais une chance, que l’éternité, elle était peut-être possible. Je sautais de son dos, m’étirant doucement sur le sol chaud du soleil. Et pour une fois, je ne peux pas m’empêcher de vouloir jouer alors que j’approche de l’eau, donnant un coup de patte pour l’arroser, alors que mon rire éclate à l’intérieur de mon être. Avec lui, c’était facile de jouer, c’était facile de rire.

© Pando
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❝Can you save my
heavy dirty soul❞
EZYE
T'as longtemps voulu croire qu'il y avait plus rien dans cette vie. Que tu pouvais trouver tout ce dont tu avais besoin en braquant des banques, en vivant d'adrénaline, en te mettant le plus possible d'argent dans les poches sans regarder qui tu heurtais sur ton passage, combien de vie tu détruisais. T'en as tué très peu, quand c'est arrivé, c'était par accident, mais en vérité, t'as jamais pensé à ceux que tu avais rendu pauvres. Ceux qui n'avaient pas forcément beaucoup d'argent, mais que tu avais volé quand même, vidant leurs comptes, t'octroyant le droit de posséder tout ce qu'ils avaient sans prendre en considération que pour toi ce n'était qu'un jeu, alors que pour eux, c'était toute leur vie. T'as pas l'ombre d'un regret, d'ailleurs. Tu referais exactement la même chose si tu devais le refaire. Tu comptes le refaire, d'ailleurs. Parce que pour toi, c'est encore qu'une illusion de vie. T'es pas de ceux qui peuvent se satisfaire d'une vie enfermés dans une simple ville, un simple lieu. Toi t'as besoin d'aventure, et tu sens, après quelques mois, au fond de toi, que cette aventure, elle te manque, ce besoin de danger, de te mettre en péril, de gagner autant que t'as perdu en faisant ce que tu sais faire le mieux ... Tu pourras jamais arrêter, comme une drogue, comme quelque chose qui est enraciné en toi et que tu ne pourras jamais déloger. Alors tu te prends dans l'illusion que cette addiction te laissera tranquille le temps que tu puisses accepter ton bonheur, qu'elle ne reviendra que plus tard, lorsqu'il sera temps. Mais t'as peur de tout faire foirer, pas vrai? Parce que tu sais que tu pourras pas le contenir indéfiniment, et que c'est là, quelque part, en toi. T'as peur que ça ressorte et que du jour au lendemain, tu te sentes le besoin de partir, de prendre tes affaires, ton chien, ton frère, voler une voiture, parce que t'en as pas à toi, et juste partir. Faire le tour de l'Irlande, aller à Dublin, faire le putain de braquage que t'avais prévu de faire depuis des mois, depuis avant même ton arrivée à Bray, puis t'envoler. Peut-être pour un pays inédit. L'Italie ou l'Espagne. Tu regarderas pas en arrière, tu reviendras jamais ici, tu souffriras mais de toute manière c'est ta façon de vivre. Tu peux pas y échapper, tu peux pas tourner le dos à qui tu es, c'est comme ça. Alors tu t'efforces de pas y penser, de croire que ça arrivera pas , alors que t'as cette voix dans ta tête qui te donne envie de mourir, de te perdre.

Tu lui as rien dit, de ton ancienne vie. Elle n'était pas vraiment terrible, en fait. Tu ne semais pas la mort, la zizanie. Non, toi tu faisais différemment, toi tu as toujours vécu en dehors des rails tu ne le faisais pas pour ta survie, juste pour l'adrénaline, juste pour l'argent. Quelque part c'est bien pire que de commettre un acte pour survivre à une quelconque situation, et tu le sais. Tu ne sais pas si elle comprendrait, si elle saurait voir ton besoin de repartir, ton besoin de te laisser courir ailleurs. Pour toi, l'Irlande c'est trop petit, pour toi c'est qu'une île perdue au milieu de tant d'autres. Mais tu l'aimes. Tu as ce bonheur en toi dès qu'elle est là, qui apaise le tumulte de ton esprit, qui apaise ton besoin de t'enfuir. Avant, ces dernières années, tu te mettais en danger plus que nécessaire, tu as appris à faire avec la violence, avec la haine que sa mort a engendré. Maintenant, tu réapprends, différemment. Une autre façon de vivre, un renouveau. Avec elle, tu veux être une meilleure personne mais tu sais juste pas comment l'exprimer, comment le lui dire, comment le lui montrer. Alors tu ne dis rien, tu ne dis presque jamais rien, t'es vraiment pas doué avec les mots, pas vrai?

Le fait est, c'est que même si tu partais, même si tu comblais ce besoin que t'as, tu pourrais pas vivre longtemps sans elle. Et ça te fait flipper. Parce que tu t'es ouvert à quelqu'un alors même que t'avais promis de ne plus jamais le faire. Tu t'étais dit que l'amour c'était pas pour toi, que c'était qu'une connerie, et que tu serais jamais assez stupide pour le ressentir une deuxième fois. Et pourtant, elle était en toi comme Orphée l'avait été, avec la même intensité, intensité que tu ne comprends même pas vraiment en réalité.

Tu vois ton reflet, ce tigre qui est toi, qui est ta partie animale, qui traduit toute la férocité dont tu peux faire preuve, que tu possèdes en toi, mais qui, pour le moment, est apaisé, calme. Tu tournes ton regard vers le renard, quand tu sens qu'elle a quitté l'espace de ton dos pour sauter au sol, et tu la regardes s'approcher de l'eau, t'arroser de ses pattes. Tu souris, intérieurement, et tu n'hésites pas à rentrer dans son jeu. T'as toujours été joueur, quelque peu enfantin, prêt à tout pour t'amuser, pour vivre comme il se doit. C'est à ça que tu dédies ta vie, alors tu fais de même, tu l'arroses, la taille de ta patte, beaucoup plus conséquente que la sienne, vient lancer sur elle un peu plus d'eau que tu n'en as reçu, et tu ris presque avec elle, de la seule façon que tu puisses le faire, un râle sortant de ta gorge.

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❝Can you save my
heavy dirty soul❞
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C’est étrange les sentiments, étrange de penser que notre vie tourne autour de cette d’un autre, que même si je voulais m’éloigner, je ne pourrais jamais véritablement. Que d’une manière ou une autre, j’allais finir par me retourner, par regarder derrière, comme je le faisais avec le centre. Et étrangement, je devrais les détester au plus profond de mon être, je devrais ressentir de la haine, de la rage, contre eux, mais j’en était incapable. J’en avais peur, je ne voulais pas retourner dans le courant de haine et de mort qui me guidait, j’avais peur de celle que je pouvais être, que j’avais été. Mais en vrai, ce que j’éprouvais pour le centre me laissait perplexe, ce n’étais pas de la haine, ni même du ressentiment, c’était autre chose, quelque chose qui parfois me faisait languir de l’endroit. Pas des séances, mais des autres métamorphes, de cette famille qui c’était créez parmi tant de gens brisé au plus profond d’eux-même. Une famille disfonctionnelle, cassé, étrange, mais on s’entraidait, on s’aimait comme on le pouvait. Même moi qui n’avais pas voulu de cette famille, même moi qui m’étais tenu éloigné le plus possible, je m’y sentais bien, chez moi, mais j’avais été le vilain petit canard, j’avais été celle que tous avait cru voir mourir beaucoup plus tôt, que tous avait cru se voir brisé tel un miroir contre un roc. Et cela aurait probablement été le cas, sans lui, sans sa chaleur dans la noirceur, sans l’espoir dans ses yeux. Le centre, c’est endroit que je devrais détesté, mais que je n’y arriverais probablement jamais. Sans eux, je ne l’aurais probablement jamais rencontré, sans eux, je ne serais pas celle que j’étais, sans eux je serais probablement une autre victime, pas une battante, encore moins une survivante. Et au fond, j’avais peur de le revoir, pas parce que j’avais peur de perdre ma liberté, mais parce que j’avais peur de les choisir, de choisir cette vie de danger et de mort, cette vie où je dansais avec la mort et hurlais avec la rage, cette vie où je pouvais sentir mon sang cogner dans mes veines, où je pouvais sentir cette drôle de satisfaction en libérant ma rage dans le sang et la douleur. Cette vie où tuer était normal. Mais en le regardant, ce tigre près de moi, en sentant mon coeur se compresser un peu plus sous une pression inconnue, sous un sentiment différent, dangereux, je le savais que je ne pourrais jamais plus tuer comme je l’avais fait auparavant. Que je ne pourrais plus prendre plaisir dans les hurlements et la douleur des autres. Et c’était étrange de se dire que je ne savais pas si ce changement me plaisait, je ne savais pas si être libéré de ma propre haine me plaisait. Je n’avais plus rien à quoi me raccrocher, plus de haine, plus de rage. Et au fond, je me retrouvais dans le vide, sur cette corde raide au dessus du gouffre, et tout ce qui me raccrochais c’était la nature, la vie, le soleil, les étoiles et lui. Lui qui avait fait son chemin dans ma vie, dans mon âme, sans rien demander, sans égard pour quoi que ce soit. Et j’avais peur de me raccrocher à lui, peur de compter sur lui pour me retrouver de nouveau seule, enfermée avec moi-même, enfermée avec la solitude et la mort. J’avais peur de me retrouver de nouveau avec moi-même. Peur de découvrir celle que j’étais devenue, celle que j’avais été, peur de devenir pire que ce que j’étais.

Mais j’étais incapable de partir, de ne pas regarder derrière, de l’oublier comme j’avais essayer d’oublier Chase, comme j’avais essayer d’oublier mon passé. Mais mon passé, ce que j’avais fait, ce que j’avais été, c’était une partie de moi, c’était la construction de mon être, de mon âme. Et j’aurais beau courir, il me rattraperais toujours. Et pour la première fois de ma vie, j’avais envie de l’embrasser ce passé, de le laisser m’envahir complètement, de ne faire qu’un avec. J’avais envie d’être fière de ce que j’avais été, d’avoir tout fait pour survivre. Mais dans le monde réel, être fière d’avoir été un assassin, une traqueuse, une meurtrière, une tortionnaire, ce n’était pas normal, ce n’était pas sain. Dans le monde réel, j’étais une détraquée, mais ça je l’avais toujours été, je le serais probablement toujours. J’avais envie de le lui dire à lui, de lui parler de tout, des morts, de la haine, de la joie, de cette envie qui me rongeait d’y retourner, de la solitude, de ce cachot où j’avais passé trop d’années, de ma première mission, de cette famille qui c’était créez dans cet endroit improbable, j’avais envie qu’il sache que j’avais aimer les entendre hurler, que j’avais voulu leurs douleurs pour oublier la mienne, que j’avais voulu tuer, que j’avais aimer tuer. J’avais envie qu’il le sache, mais même si j’avais été sous ma forme humaine, je me serais tu, je n’aurais pas dit mot. Il serait probablement partie sans un regard en arrière. Il avait beau tout comprendre de moi, j’avais peur qu’il ne comprenne pas cette partie là, j’avais peur de me retrouver seule à nouveau. Et une partie de moi voulais le lui dire pour qu’il parte justement, pour ne pas dépendre de quelqu’un, pour pouvoir rebâtir mon armure de glace sans risquer de me la faire démolir encore et encore. Une partie de moi voulais qu’il parte sans un regard en arrière. L’autre ne comprenait pas, elle ne comprenait pas ce besoin d’auto sabotage, d’être finalement si prêt du bonheur, de l’espoir, de la vie, et vouloir tout détruire pour retourner dans les ténèbres qui m’avaient toujours envahit.

Une vague qui m’asperge, son râle qui me fait presque penser à un rire, et l’espace d’un instant, j’ai envie de ne pas écouter ce sentiment qui m’étouffe, celui qui me pousse à partir alors que le rire dans ma tête s’éloigne aussi rapidement qu’il es venu. L’espace d’un moment arrêtez dans l’air, je suis partagé entre l’envie de rire et celui de m’enfuir, loin de lui, loin de ce sentiment qui pesait sur mon âme, sur mon coeur, loin des émotions. Je m’ennuyais du temps où je ne ressentais pas, que j’étais une boule de froideur, ni émotions, ni sentiments. Je ne voulais pas ressentir, je ne voulais pas avoir mal de nouveau. Et au fond, je le savais bien que ce bonheur à lequel je goûtais, ce bonheur qui laissait un goût sucré sur mes lèvres, qui me donnait envie d’y plonger et d’y rester à jamais, il allais finir par se lasser de moi, qu’il allais laisser la place à une douleur sans nom, je n’avais pas envie de souffrir, pas encore, plus jamais. Je préférais la glace à la souffrance, je préférais ne plus jamais ressentir que de ressentir cette douleur qui détruisait l’âme. Mais au fond, je ne savais pas si partir allais résoudre quoi que ce soit, si partir allais empêcher mon âme de s’écrouler, je finirais pas regarder derrière, je serais bien incapable de l’oublier. Parce qu’il comprenais comme personne avant lui. Parce qu’au fond, il était pareil que moi. Et alors que je m'assoyais, enroulant ma queue touffue autour de mes pattes, mon esprit déchirée entre partir et rester, je me demandais si ce bonheur que je goûtais, s’il en valait la peine. Et même si ce rire à l’intérieur de moi, il c’était évanoui, je le savais qu’il reviendrais, il revenais toujours avec lui.

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❝Can you save my
heavy dirty soul❞
EZYE
T'as toujours été égoïste, c'est un fait. Depuis la mort d'Orphée, tu ne vois que tes intérêts, rarement ceux des autres. Aidan, c'est un peu l'exception à la règle, ça l'a toujours été, faut pas se mentir. Les River contre le reste du monde, c'est le cas depuis que vous êtes gamins. Mais maintenant tu commences à avoir peur, Ezeckiel, peur d'avoir changé. T'aimes pas spécialement le changement, t'étais très bien comme t'étais. Téméraire aux limites d'être suicidaire, un mal-être qui te bouffait de l'intérieur mais avec lequel tu avais appris à vivre, le besoin de toujours aller plus loin, toujours frôler un peu plus le danger pour ne jamais vraiment se poser. Puis Aidan avait décidé que c'en était trop, que t'allais finir par te faire tuer par trop peu d'attention aux détails, comme elle était morte. Bêtement. Alors t'as serré les dents, et tu t'es posé, n'attendant que le jour où il te serait permis de te casser de cette ville dont tu as rapidement fait le tour. Non pas qu'elle ne soit pas intéressante, t'as rarement vu une ville aussi fournie en Surnaturels de toutes sortes, mais c'est pas toi. Vivre une seule vie, dans un seul lieu, entouré des mêmes personnes toute sa vie ... Non ce n'était pas toi. Orphée, elle était pareil que toi elle pouvait pas rester au même endroit, c'était celle qui vous poussait le plus à partir, découvrir. Et tu l'écoutais, tu la suivais, alors que t'étais celui qu'on apparentait le plus à un leader, dans ce groupe. Mais tu l'aurais suivie n'importe où , et si t'avais pu, tu serais mort avec elle. Mais plus le temps passait, plus tu faisais ton deuil, plus tu comprenais qu'elle n'aurait pas pu finir différemment. T'aurais pas pu la sauver, jamais. Elle était cette flamme qui n'appartenait à personne, qui devenait violente, incontrôlable, dès qu'on détournait le regard, cette flamme assez folle pour penser qu'elle pouvait plonger dans un lac et en ressortir indemne. Si ça n'avait pas été là, ça aurait été plus tard. ça ne t'enlève aucune responsabilité, non, et sans doute qu'un jour, cette culpabilité que tu ressens reviendra te hanter et tu devras y faire quelque chose, t'en sais rien, tu t'en doutes.

Pourtant, il y avait cette renarde. Celle que tu avais rencontré, qui t'avais montré, quelque part, un chemin que tu n'avais jamais vu, une lumière que tu ne pensais plus jamais ressentir à l'intérieur de toi. T'aurais pu la détester pour ça, détester celle qu'elle était pour engranger autant de faiblesses en toi, mais t'en es incapable, pas vrai? Et l'ironie des choses c'est que la seule personne qui te ressemble assez pour te comprendre est aussi brisée que toi, différemment, sans doute plus.T'aurais dû fuir, t'aurais dû comprendre que ça ne serait pas facile que tu risquais de souffrir encore plus que tu n'avais déjà souffert. T'aurais dû avoir cet instinct de survie qui t'empêchait d'ordinaire de te lier à n'importe qui. Mais tu ne l'as pas eu. Pour la première fois tu ne l'as pas eu, et ça ne te fait même pas sourciller. Parce que maintenant, tu ne te vois plus sans elle. C'est effrayant, intimidant, et t'aimerais que ce ne soit pas le cas, mais tu ne vois plus d'avenir si elle n'y est pas. Tu serais bien capable de te saboter, de te tuer dans un soit disant accident, si jamais tu la perdais. Parce que tu fais jamais les choses à moitié, tu ressens jamais à moitié. Soit c'est rien, soit tout, mais tu connais pas les entre deux. Et elle, tu lui as tout donné sans même t'en rendre compte.  

Tu pouvais voir dans ses yeux, cependant. Voir qu'elle aussi, elle t'avait tout donné. Que malgré ce que ça lui coûtait, elle était là, et c'est sans doute pour ça, pour ce sacrifice commun et implicite, que t'es resté. Parce qu'elle a toujours été celle qui souffrait avec toi, qui ne dit rien mais n'en ressent pas moins. Ton rire s'évanouit au fond de ta gorge, du moins ce râle qui passe pour un rire. Tu passerais bien des heures ici, sous cette forme, ton tigre Tu paserais bien ton temps avec la renarde, celle qui était toujours, d'une façon ou d'une autre, avec toi. Tu tournes ton regard vers le soleil, qui commençait à se coucher. Et tu sais que pourtant, malgré toute l'envie que tu avais de rester, de t'accrocher à elle, tu ne le pouvais pas. Tu avais promis, Aidan t'attendait. Parce que malgré tout, vous aviez un travail à finir en Irlande, pas vrai? Alors tu t'approches d'elle, tu colles ta tête, énorme, contre la sienne, puis tu t'éloignes. Tu cours dans la forêt, ton corps humain reprenant progressivement forme, au dela de l'animal, pour arriver àl'endroit où tu as caché tes vêtements. Il est temps de revenir sur terre, Ezeckiel.

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