Soën ∞ Depuis que tu es montée là-haut, les anges n'ont jamais été si beaux.

Mes parents m'ont appelé Soën, Eveleen Crowley ! Je suis né le 21 juillet à Greystones, en Irlande. Je suis un élément de 25 ans ans. Pour plus de précisions, je suis Bisexuelle et présentement célibataire. Je suis fier de dire que je travaille en tant que mécanicienne , ça m'aide à payer mes factures. Je suis d'ailleurs plutôt pas trop à plaindre, mais pas non plus pleine aux as On me dit souvent que je ressemble à Lindsey Morgan, mais en mieux, quand même. Une dernière chose, je fais partie du groupe des êtres de la terre , et plus précisément je suis une métamorphe.

18 octobre 1990

Une respiration saccadée, semblable à celle d'un chien en plein été, brise le silence de la nuit. Un grognement, puis deux. La jeune femme râle et se redresse sur ses coudes, cherchant à se redresser en prenant appuis sur la tête de lit. Elle pose une main sur l'épaule de son compagnon et le secoue.
« Dean.. »
Et un grognement bestial lui répond. Elle le fait chier. Il dort merde. Alors elle porte une main à son bas ventre en sentant une contraction tout en lâchant un « putain ».
« Dean, lève ton gros cul, j'vais accoucher ! »
Et un nouveau grognement : « arrête tes conneries Lin.. ». Puis le fameux Dean se redresse brusquement dans le lit. Il se tourne vers sa compagne en fronçant les sourcils, la tête toujours dans les nuages.
« C'est pour ça que t'as pisser partout dans le lit ? »
Il se frotte les yeux et la jeune femme se lève, sort du lit et se retourne brusquement vers lui.
« Putain t'es con ou quoi ? J'ai perdu les eaux bordel ! »
Elle crie et commence à marcher vers sa penderie, attrape un pantalon, un T-shirt et une paire de ballerine. Dean se relève et s'habille en vitesse. Pendant que la future maman tente de s'habiller avec difficulté. Et son fiancé vient l'aider à s'habiller. Puis il va chercher la valise présente sur la commode, et prête depuis environs trois semaines.
Sous les couinements et les cris de la jeune femme, Dean se dépêche, court à la voiture et monte côté passager.. Se rendant compte de son erreur quand sa fiancé lui crie -à nouveau- dessus. Il n'a pas l'habitude de conduire, il est trop brutal et la jeune femme déteste ça. Alors elle prend toujours le volant. Mais pour cette fois, elle devra supporter la brutalité de son conjoint. Une fois le sac d'habits jeter à l'arrière, Dean démarre en trombe. Il passe ses vitesses sans aucune délicatesse, faisant faire des mouvements brusques à la vieille mustang du couple.
Lin crie, lui ordonne de rouler vite sans pour autant tenter de l'assassiner en ayant un accident. Le trajet jusqu'à l'hôpital semble interminable, autant pour Lin que pour Dean.
Une fois sur place, Lin sort de la voiture avec difficultés et une fois les portes de l'hôpital passé une infirmière la met sur un brancard et l'emmène dans une salle blanche, atrocement blanche. Avec Dean qui suit, le regard inquiet.
Le travail à duré des heures, ce n'est qu'au milieu de la matinée que Dean put enfin récupérer sa main broyé des heures durant. Un nouveau cri brisa le silence installé dans la pièce depuis quelques secondes. Des pleurs de bébé. Les premiers cris de Soën.  

3 septembre 1995

Lin devait partir au travail dans quelques minutes mais avant ça elle se décida à lever sa fille. Elle ne pouvait pas la voir beaucoup à cause de ses horaires d'infirmière, alors elle profitait de chaque instant. Grappillait de précieuses secondes avec sa petite fille. La jolie brune monta les escaliers quatre à quatre et poussa la porte de la chambre de Soën une fois devant.
La petite fille était dans une position comique, la tête au niveau des pieds, la couette totalement tombée au sol et la bouche grande ouverte. Lin ne put s'empêcher de sourire. Ce petit bout était son rayon de soleil depuis maintenant presque 5 ans. Elle s'approcha du lit et posa sa main sur la joue de sa fille, la caressant du bout des doigts.
« Soën… Ma princesse… Il faut te lever, c'est la rentrée »
Soën gigota et referma la bouche, essuya la salive qui coulait sur son menton de sa petite main.
« Suis pas une princesse… C'est nul les princesses, faut toujours les sauver.. »
Lin sourit amusée. Contrairement à toutes les petites filles de son âge Soën n'aimait pas vraiment les princesses, elle préférait toujours le prince ou alors le compagnon de la princesse. C'était la seule petite fille qui jouait au lego avec les garçons et qui se déguisait en pirate pour mardi gras.
« Très bien, mon petit mogwai ? Ça te va mon petit mogwai ? »
A peine une seconde plus tard Soën était debout, assise sur son lit, un grand sourire sur le visage, malgré ses yeux encore endormis.
« Oui !! J'aime bien les mogwai ! »
5 ans à peine et déjà fan des gremlins. Ça promettait déjà.
Lin tendit les bras et Soën se jeta dedans, accrochant ses jambes à la taille de sa mère. Cette dernière étouffa sa fille dans ses bras et l'emmena à la cuisine où Dean déjeunait. Des céréales, comme sa fille. Il sourit à son enfant et lui sortis son bol simba avant de le remplir. Soën embrassa la joue de sa mère qui la posa par terre avant d'embrasser son fiancé et partir au travail. Soën sauta sur les genoux de son père et déjeuna ainsi.
« Dis, papa, si je me fais pas de copine à l'école, c'est grave? »
Son père ne put se retenir de sourire avant de répondre.
« Mais non p'tit monstre ! Mais je suis sûre que tu te feras plein de copains ! »
Il connaissait bien sa fille et savait qu'elle préférait jouer avec des garçons.
Une fois le petit-déjeuner terminé, Soën suivit son père pour se préparer avec l'aide de celui-ci. Il tenta de la coiffer mais cette tâche fut vite abandonnée. Il attrapa un serre-tête et le mit sur le crâne de sa fille. Qui grimaça, elle n'aimait pas les diadèmes. Elle le retira et mit quelques pinces pour retenir ses mèches vers l'arrière. Dean aida sa fille à enfiler son manteau et l'amena à l'école. Une fois devant la grille, la jeune fille embrassa son père et partit sans un regard vers l'arrière.

15 juillet 2000

Un paysage ensoleillé défilait derrière les vitres de la voiture. Des arbres à perte de vue, de plus en plus petit au fur et à mesure que la voiture s'élevait sur la route de montagne. Soën caressait doucement la tête d'Onyx, sa chienne. L'animal dormait sur ses genoux, paisible. La petite fille somnolait tout en regardant le paysage. Jamais elle n'avait vu quelque chose d'aussi joli. C'est la première fois qu'ils partaient en vacances. Pas qu'ils n'en avaient pas les moyens, mais Dean et Lin n'avaient jamais de vacances communes. C'était la première fois cette année, alors ils en ont profité pour aller à la montagne. Cela faisait maintenant des heures que Dean conduisait. Lin avait voulu prendre le volant mais son conjoint avait refusé. Prétextant qu'ils étaient bientôt arrivés.
La route était calme, pas de voiture. Étonnant pour un mois de juillet. Mais rare était les personnes voulant s'engouffrer en montagne en été.
Soën était à l'arrière, la tête de sa chienne toujours sur les genoux. Et un animal passa devant la voiture. Dévalant la pente. Un chamois ou un bouquetin peut-être. Dean n'en eut aucune idée, mais il hurla ainsi que sa fiancée en donnant un coup de volant vers le ravin. Soën se réveilla aux cris.
La voiture se mit à dévaler la pente. Dean tenta de broyer le frein sous son pied, sans un geste désespéré mais il comprit bien vite que c'était peine perdu. Alors il agrippa le volant, tentant de diriger la voiture. Mais il finit par percuter un rocher et le véhicule partit en tonneaux. Les corps des trois membres de la famille furent secoué comme jamais. La chienne, malheureusement seule être vivant de l'habitacle non attaché passa rapidement à travers la vitre. Pour s'écraser sur les rochers.
La voiture finit par se stabiliser environ 15 mètres plus bas. En appuis sur un rocher semblable à celui qui à provoqué les tonneaux. Tous étaient sonnés et Dean fut le premier à reprendre connaissance. Il ouvrit péniblement les yeux et jeta un coup d’œil dans le rétroviseur. Qui avait volé en éclat. Il se retourna donc pour voir sa fille toujours endormie, le visage plein de coupure. Il regarda ensuite sa femme, dans le même état que sa fille.
« Lin ! Soën ! Allez, réveillez vous ! »
Les larmes glissèrent rapidement sur ses joues. S'il venait à perdre les deux femmes de sa vie, il n'y survivrait pas. Après plusieurs minutes à appeler sa fille et sa femme Soën réagit. Mais toujours aucun signe de vie du côté de Lin. Rassuré que sa fille soit en vie, il approcha fébrilement sa main du cou de sa femme. Il avait retardé ce moment le plus longtemps possible, appréhendent de ne pas sentir un signe de vie. Il posa ses doigts sur la gorge de la jeune femme. Rien. Pas un battement, même faible. Il retint difficilement ses larmes au son de la voix étouffée de Soën.
« Elle est où Onyx ? Et maman, elle va bien maman ? »
Il n'avait même pas pensé à la chienne. Mais honnêtement, c'était le cadet de ses soucis. Cet animal était une perle. Mais sa femme venait de mourir et il était actuellement suspendu à la vie avec sa fille par on ne sait quel miracle.
« Ça va aller d'accord ? Je.. Je vais attraper le téléphone de maman et appeler les secours d'accord ? Ne bouge surtout pas So' ! »
La petite fille hocha la tête, les larmes aux yeux et ne fit aucun geste. Dean se pencha sur le corps de sa femme, les larmes aux yeux et tenta d'attraper le portable. Il s'appuya sur le siège et la voiture grinça. Il s'immobilisa quelques secondes puis tenta à nouveau l'expérience. Il dû pousser plus fort sur ses jambes pour attraper l'objet. Et le véhicule grinça une nouvelle fois, plus fort. Et Dean put sentir la voiture bouger. La seconde d'après elle repartit dans sa course folle. Dean s'étant détaché pour attraper le portable passa à travers le pare-brise. Sous les yeux effrayés de sa fille qui tentait de comprendre ce qui leur arrivait.  La voiture se retrouva à nouveau bloquer. Mais avec plus de sûreté que la première fois. Soën sombra à nouveau dans l'inconscience à cause des chocs. Elle fut réveillée quelques heures plus tard par une horrible douleur à la jambe gauche. Dans la chute la carrosserie s'était pliée, s'enfonçant dans la chaire de la petite fille. Qui n'avait rien sentit sur le coup. Elle jeta un regard à sa jambe et fut horrifié de la voir bordeaux. Son jean était bien bleu non ? Mais le sang coulant de la jambe de Soën lui avait donné une autre teinte. Elle tenta de rester calme et attrapa son foulard pour le passer autour de sa cuisse, le plus haut possible. Sa mère lui avait toujours parler des gestes de secours même si Soën était très jeune, elle s’intéressait beaucoup au travail de sa mère et buvait ses paroles. Et pour une plaie dont on ne connaît pas l'ampleur à la cuisse, un garrot pouvait sauver des vies. C'est donc ce que Soën fit. Puis elle patienta. La douleur la gardant éveillée. Une voiture passa plus tard. Et remarqua la carcasse qui était autrefois une chevrolet noire.
Le conducteur appela les secours qui ne tardèrent pas. Lors de l'arrivée des secours, tout le monde fut surpris qu'une si jeune fille soit resté i calme. Soën était juste totalement sous le choc.
Il était bien trop tard pour les parents de Soën. Elle fut la seule à survivre. Lourdement handicapé d'une jambe.
N'ayant plus de famille, elle fut placée à l'orphelinat. C'est ainsi qu'elle atterrit à Bray d'ailleurs.

18 Août 2000

Soën passait la porte de sa chambre. Sa nouvelle chambre. Celle qu'elle devrait partager avec une inconnue. Elle venait de sortir de l'hôpital et de pénétrer dans l'orphelinat. Elle détestait ce mot. Orphelinat. Il ne cessait de s'amuser à lui rappeler la mort brutale de sa famille.
Elle traversa la porte avec ses béquilles pendant que la directrice de l'orphelinat installait ses affaires.
« Tu partageras cette chambre avec Azilis, tu verras, c'est une gentille fille ! En plus elle a ton âge ! »
La vieille dame lança un sourire compatissant à Soën qui hochait piteusement la tête.  Elle n'avait aucune envie de connaître cette Azilis. Tout ce qu'elle voulait c'était ses parents. Ou alors être morte en même temps qu'eux. Elle avait ce trou dans la poitrine depuis maintenant plus d'un mois, et elle savait qu'il ne serait jamais comblé. La jeune  fille laissa tomber ses béquilles non loin du mur et sautilla jusqu'à son lit, une fois assise elle attrapa son pendentif et le prit dans sa main. Elle retenait tant bien que mal ses larmes au moment où une jeune fille, brune elle aussi, entra dans la pièce. La fameuse Azilis sûrement.
« Salut ! Moi c'est- »
« Je sais, Azilis, on me l'a déjà dit. »
Le ton de Soën était sans appel, sec et froid. Mais Azilis ne sembla pas se démonter pour autant. Elle s'approcha de sa nouvelle colocataire et prit place à côté d'elle. Soën tourna la tête vers celle-ci en haussant un sourcil. Elle ne s'attendait pas à ce que cette fille vienne prêt d'elle après la façon dont elle lui avait parlé.
« La directrice m'a dit que tu venais de perdre tes parents et qu'il fallait que je fasse attention avec toi, mais je vais te dire un truc : t'as connu tes parents. T'as vécu 10 ans avec eux, tu sais ce que c'est d'avoir une famille, la moitié de ceux qui sont ici ne savent même pas le prénom de leur mère. Alors dis toi que tu as au moins eu ça, c'est peut-être pas assez pour toi, mais c'est mieux que rien. Tu peux être triste, mais garde les bons souvenirs ! Et puis si tu veux, j'suis peut-être brutale mais je suis pas méchante tu peux me parler si tu veux ! »
Et elle se releva, rejoignant son propre lit après avoir fait un sourire à Soën. Cette fille ne mâchait pas ses mots, elle ne se gênait pas pour dire ce qu'elle pensait et.. Soën se dit qu'elle avait raison. Certes elle venait de perdre ses parents, mais au moins elle avait pu profiter d'une famille quelques années. Ouai, c'était triste, mais peut-être pas aussi triste que l'histoire d'autre pensionnaire de l'orphelinat. Alors Soën ravala ses larmes, toussota et releva la tête en affichant un petit sourire forcé.
« Moi c'est Soën.. »
Azilis lui lança un sourire radieux et Soën ne prononça plus un mot de la soirée. Mais elle était sure d'une chose : cette fille aurait un rôle important dans sa vie.

24 février 2001

Pour la deuxième fois depuis qu'elle était arrivée ici Soën pleurait. Elle était en larmes en arrivant et elle l'était aussi avant de partir. Azilis la serrait à lui broyer les côtes. Mais ça ne dérangeais absolument pas Soën, au contraire, elle voudrait que cette étreinte ne s'arrête jamais.
Elle et Azilis s'était beaucoup rapproché en quelques mois. Elles étaient devenues meilleures amies, ne faisaient rien l'une sans l'autre. Adoraient faire tourner en bourrique les personnes s'occupant d'elle. Elles étaient devenues la famille de l'autre. Chacune était un pilier pour l'autre. Soën n'aurait jamais pensé s'attacher à cette fille si vite et si fort.
Elle soupira, resserrant son étreinte sur son amie, la tête dans son cou. D'ailleurs ce dernier était noyé de larmes.
« J'ai pas envie de te laisser ici… Je le connais même pas.. »
En effet, Soën avait encore de la famille. Un oncle qu'elle n'avait jamais vu auparavant. Le frère de son père. Il voyageait aux quatre coins du monde et les services sociaux ont eu un mal fou à le joindre. Mais il revenait. Il avait acheté un appartement et s'apprêtait à accueillir Soën du mieux qu'il le pouvait.
« Mais il revient pour toi...Et puis c'est ta famille So'.. »
La brune secoua la tête sans lâcher sa meilleure amie. Si on lui avait dit qu'elle pleurerait pour rester ici, elle ne l'aurait pas cru. Mais Azilis était devenue en un rien de temps sa moitié. On dit que chaque personne à une âme sœur, Soën était persuader qu'Azilis était la sienne. Elles étaient deux morceau d'un même être. Une âme séparé en deux partie et glissée dans deux enveloppes différente. Et le destin les avaient fait se retrouver, il était impossible qu'elles soient séparées. Soën ne s'était jamais sentie si bien qu'avec Azilis. Et elle ne voulait pas perdre une nouvelle personne qui comptait tant à ses yeux.
« J'm'en fou, c'est toi ma famille maintenant.. »
Et Azilis ne put rien faire d'autre que hocher la tête. Elle pensait la même chose et ne voulait pas non plus rester seule ici. Mais elle savait bien qu'il le fallait. C'était mieux pour Soën. Plus une paroles ne perturbèrent le silence de la pièce. Seul les sanglots de Soën et les léger hoquet d'Azilis pouvaient se faire entendre. Elles n'avaient même pas besoin de se parler pour que l'autre comprenne. Parfois, un simple regard leur suffisait. A cet instant, le contact peau contre peau était plus éloquent que n'importe quels mots.
Un raclement de gorge força les jeunes filles à se séparer. Soën essuya ses larmes avant de se retourner. Elle n'acceptait qu'une seule personne la voit pleurer : Azilis.
« Salut ..Euh.. C'est moi Soën, Matthew.. Tu dois plus te rappeler de moi.. - il ne put retenir un rire gêné- tu n'étais qu'un bébé quand on s'est vu alors.. »
La jeune fille lui coupa la parole sans délicatesse.
« Non, vous avez raison, je ne sais pas qui vous êtes. Je ne vous connais pas et je n'en ai même pas envie pour être honnête. »
Elle reçu un coup de coude de la part d'Azilis qui lui fit les gros yeux. Elle fit la moue à son amie qui ne faiblit pas et soupira avant de reprendre la parole.
« Mais je te suis reconnaissante de tout plaquer pour m'adopter et me faire.. Sortir d'ici.. »
Elle grimaça. C'était en parti vrai. Et s'il n'y avait pas eu Azilis, elle aurait été ravi de quitter cet endroit.
Au bout de quelques minutes Matthew prit la valise de Soën et celle-ci retourna dans les bras d'Azilis. Une dernière étreinte,un dernier baiser sur la joue. Elle ne voulait pas l'oublier, ni qu'elle l'oublie. Alors elle fit un geste qui la surprit elle-même. Elle retira son précieux collier, celui avec sa plaque de naissance et la passa autour du cou d'Azilis avant de poser un baiser aussi léger qu'une plume sur les lèvres de son amie. Ce geste surprit Matthew, mais pas la directrice. Elle savait que les deux jeunes filles faisaient souvent cela. Ce n'était pas ambiguë. Il n'y avait rien de gênant pour elles dans ce geste. C'était un signe d'affection, d'amour. Elles n'étaient pas amoureuse l'une de l'autre, mais elles étaient très proche. Rien n'était gênant ou tabou entre elles.
Une fois les adieux fait, Soën lança un dernier sourire à Azilis et quitta les lieux avec son oncle.

20 octobre 2004

« Il était trop cool cet épisode ! »
Soën se tourna vers son oncle avec un grand sourire. Il hocha la tête et mit le Dvd de supernatural en pause. La jeune fille haussa les sourcils. Il n'était que 21h30 et nous étions vendredi soir. Alors pourquoi ne pas regarder l'épisode suivant ? Matthew quand à lui se demandait comment aborder le sujet. Un air sérieux venait de prendre place sur son visage. Cependant aucun mot ne semblait vouloir franchir ses lèvres fermées. Il était revenu ici pour ça, pour Soën et pour leur secret de famille. Mais maintenant que l'heure arrivait… Il ne savait pas comment s'y prendre. Elle le prendrait probablement pour un fou. Mais si tel était le cas.. Hé bien, il lui resterait une seule solution qui ne lui plaisait pas plus que ça.  Il finit par se lancer, prenant une bonne respiration il décida de lancer la discussion simplement.
« Dis, t'y crois toi à tout ce qu'il y a dans cette série ? Je veux dire, les fantômes, les vampires, les wendigos.. Les skin-walkers ? »
Et il se produit ce qu'il redoutait. Soën se mit à sourire amusée. Elle n'était pas du genre froussarde, ni à croire à quoi que ce soit qu'elle n'ait pas vu de ses propres yeux. Elle secoua la tête de gauche à droite avant de répondre.
« Nop! Tu sais bien que je ne crois que ce que je vois.. Et j'ai jamais vu de tels trucs. Puis, ce serais carrément flippant non ? Sérieux, t'as vu une seule créature bienveillante la-dedans ? J'espère bien que ça existe pas, sinon on est vraiment mal barré ! »
Le jeune homme esquissa un sourire. Enfin jeune.. Il n'était plus si jeune que ça, 40 ans, c'est jeune ? Oui, pour lui ça reste jeune. Un jeune mature comme il se plaît à le dire. Soën était têtue et très terre à terre. Elle avait mûrit plus vite que prévu et il serait donc difficile de lui faire accepter ça.
« Si je te dis que moi j'y crois et que j'en ai des preuves, qu'est-ce que tu dirais ? »
Il ne voulait pas que sa nièce ignore sa nature. Elle allait bientôt avoir 15 ans, l'âge des premières transformations et il était préférable qu'elle sache à quoi s'attendre. Encore plus à cause de son caractère. Elle n'avait que 14 ans mais n'était pas du genre calme et douce. Et les excès de colère était courant venant d'elle. Alors quand viendrait le jour de sa première transformation, être au courant pourrait lui permettre de rester plus calme. Comme ce fut le cas pour lui. Il reporta son attention sur la petite brune qui rigolait.
« Je te dirais que tu regarde trop supernat' ! Et que tu ferais mieux de te concentrer sur Dean et Sam plutôt que sur toute les foutues légendes de ce truc Matt ! »
Là, il ne réussi qu'a soupirer. Décidément, elle était vraiment comme son père. Alors il haussa les épaules et se décida.
« Très bien, alors on passe aux preuves ? »
Il sourit dévoilant ses dents parfaitement alignées. Soën pencha légèrement la tête sur le côté à la manière d'un chiot tout en haussant un sourcil. Elle pensait vraiment que son oncle commençait à perdre la boule. Et c'était flippant. Ou alors c'était une blague ? Ouai, elle espérait sincèrement que ce soit une vanne douteuse de son oncle.
Matthew, maintenant parfaitement habitué à sa condition se changea volontairement. Et à la place de son cher oncle Soën faisait face à .. Un cacatoès ?!
« Oh putain ! »
La jeune fille sauta sur le canapé, se ruant vers l'accoudoir à l'opposé de son.. Oncle ? Elle s'accrocha à l'accoudoir comme si sa vie en dépendait. Quelques secondes plus tard son oncle se métamorphosa à nouveau. Et elle se détendit un peu. Juste un peu. Son oncle était… Bordel, un skin-walker ?!
« Tu me crois là ? »
Ne pouvant plus sortir un son Soën hocha la tête. un. Skin. Walker. Ça veut dire que tout le reste existe ?! Soën pensa que finalement, elle devrait peut-être flipper un peu plus devant supernatural car si tout ce qui se passe la dedans est réel… Quel bordel.
« Bon ! Maintenant que j'ai ton attention et que tu me crois je peux peut-être te dire que ton père état un métamorphe Lynx et que tu en es donc probablement un ! Et vu ton caractère ça serait pas étonnant que tu sois aussi un foutu Lynx grincheux comme ton père ! »
Matthew pouvait être adorable, attachant et gentil, il n'avait pas vraiment de tact. Et si ce n'était pas de Soën qu'on parlait, la façon d'annoncer une telle chose aurait pu être catastrophique.
Soën quand à elle était au bord de la crise de nerf. Il se fichait d'elle là non ? Elle se redressa et se dirigea vers le hall. Elle attrapa sa veste et l'enfila pendant que Matthew lui demandait où elle comptait aller.
« Je vais voir Azi'.. C'est.. pire que trop pour moi ça.. C'est bizarre, flippant, tordu et tout ce que tu veux et j'ai plus envie d'en parler pour l'instant ! »
Comprenant la réaction de sa nièce Matthew la laissa partir. Et Soën se rendit à son ancien orphelinat. Matthew avait eut la gentillesse d'acheter un appartement non loin pour qu'Azilis et Soën puissent toujours se voir. Et la directrice connaissant leur lien puissant laissait Soën venir voir Azilis. Qui s’immisçait parfois dans le lit de sa meilleure amie. C'est ce qu'elle fit cette nuit là. Elle ne dit rien sur sa soirée des plus étranges et elles passèrent la nuit à rire et se raconter des tas d'anecdotes pendant que la nouvelle colocataire d'Azilis râlait pour avoir le silence.
La jeune fille ne se décida à rentrer que le lendemain où son oncle entreprit de tout lui expliquer.

25 février 2006

Le moment que Matthew et Soën avaient tant redouté venait d'arriver. Soën rentrant des cours, semblait à cran. Elle n'en avait pas l'air comme ça mais il se trouve que même si c'est une personne forte et avec du caractère elle reste sensible. Et encore plus à l'adolescence. Il se trouve qu'elle s'est rendu compte de sa bisexualité à son entrée en seconde. Il y avait cette fille, cette superbe rousse qui lui avait plu dès le premier regard. Soën a mit un bon moment pour accepter son attirance pour les autres filles. Et Azilis était la seule au courant de ça. Avec le temps Soën s'était rapproché de cette fille et en était tombé follement amoureuse. Son premier vrai amour. Et Camille, la fameuse rousse, semblait vraiment réceptive au charme de la belle brune. Mais ce jour là, Soën s'est rendu compte qu'elle se moquait d'elle avec son groupe d'amis.
A 16 ans, elle avait un peu de mal à assumer sa bisexualité et être moqué pour ça.. Lui était très difficile. D'autant que c'était son premier amour qui venait de lui briser le cœur. Alors elle avait serrer les dents, sans y penser et était rentrée.
Sur le chemin elle avait son casque sur les oreilles, le volume à fond et elle se concentrait sur le bruit assourdissant des basses.
Elle était immédiatement monté dans sa chambre, sans répondre à son oncle qui lui avait demandé comment s'était passé sa journée. Une fois dans la pièce, elle jeta son sac au sol, retira son casque et  se laissa tomber sur son lit. Et elle s'était laisser aller à sa tristesse. Sentant chaque larmes sur ses joues comme si elles étaient des aiguilles s'enfonçant dans son cœur.  Cette sensation d’oppression, de manque d'air et de douleur, elle ne l'avait pas ressentit depuis longtemps.  Et elle avait espéré ne jamais la ressentir à nouveau. Mais elle prenait place et s'intensifiait au fil des secondes. Et plus cette sensation augmentait, plus Soën devenait triste. Triste et en colère. Pourquoi elle s'était laisser avoir de cette façon ? Elle ne savait pas, mais elle ne se ferait pas berner une seconde fois. Pour le moment elle avait juste besoin d'évacuer. Et son oncle entra à ce moment : celui où tout bascula. Ce moment critique où ses émotions ont prit le dessus. Ce moment où elle prit pour la première fois sa forme animale. Et sans réelle surprise, son alter-ego était un caracal. Un cousin du lynx, cette constatation fit sourire Matthew malgré la situation. Il avait raison : elle ressemblait vraiment à son père. Soën comprenait ce qui était en train d'arriver, son oncle l'ayant longuement préparer. Il fallait qu'elle tente de se calmer. Mais la tristesse et la colère étaient bien trop forte pour ça et elle mit un temps fou à retrouver un tant sois peu de calme. A vrai dire, elle ne récupéra sa forme humaine que lorsqu'elle s'effondra de fatigue.

15 Mars 2009

Soën et Azilis avait maintenant toute les deux plus de dix-huit ans. Et la jeune métamorphe, ayant conscience des sacrifices de son oncle pour elle avait décidé de s'installer dans son propre chez elle.  Enfin. Chez elle, c'était vite dit puisqu'elle allait habiter en colocation avec sa meilleure amie.
Matthew était à la fois heureux et effondré. Cette gamine était devenue la personne de laquelle il était le plus proche. Mais en faisant ça, elle lui rendait sa liberté. Elle savait bien que Matthew était quelqu'un aimant bouger, visiter de nouveau pays, vagabonder et expérimenter des tas de choses. Et il s'était éloigné de tout ça pour elle pendant 8 ans. Elle le voyait parfois tourner comme un lion en cage dans leur maison. Alors elle s'était mise d'accord avec lui : elle emménageait avec Azilis dans un appartement du centre de Bray mais il devrait revenir au moins pendant les vacances de Noël. C'était tout ce qu'elle voulait, le voir une fois par an et le laisser vivre sa vie qu'il avait plus ou moins mit en pause pour elle. Elle pensait qu'elle lui devait au moins ça.
Alors elle était là, dans les escaliers avec un carton pesant deux tonnes dans les bras. C'est que ça pèse quand même des bouquins. Mais c'était un des derniers cartons, Matthew suivait avec le carton de Disney. Ouai, il devait être lourd aussi celui là, parce que c'était le carton le plus rempli.  
Une fois au bon étage Soën s’arrêta quelques secondes sur le palier jusqu'au moment où Azilis ouvrit la porte. Elle lui sourit et la brune entra pour poser son carton. Elle s'effondra dans le canapé du salon au moment où Matthew entra les bras chargés. Il posa ce qu'il tenait et vient s'asseoir à côté de Soën pendant qu'Azilis prenait place de l'autre côté.
« Enfin !  J'en pouvais plus des cinq étages sans ascenseur là ! »
Les deux jeunes filles ricanèrent devant le visage rouge et en sueur de l'homme. Lui-même souriait en imaginant la tête qu'il devait avoir à cet instant.
Les trois étant épuiser d'avoir passer la journée à monter des meubles et des cartons ils sont rester dans le canapé, ont commander des pizzas et se sont gaver en racontant des tas de souvenirs. C'était une des dernières soirée de ce genre avant un bon moment. Matthew avait prévu de partir le lendemain de l’emménagement de Soën qui s'occuperait de la vente de la maison.
Vers minuit Matthew décida qu'il était temps qu'il rentre dormir un peu avant de préparer ses affaires pour partir. Il ne prendrait pas grand-chose étant un grand adepte des trek mais il lui fallait tout de même des vêtements etc.
Les deux amies l'accompagnèrent à la porte et un câlin collectif de plusieurs minutes servit d'au revoir. Azilis aussi s'était attaché à cet homme. Il était parfois un peu bizarre mais terriblement attachant. Soën embrassa son oncle et le menaça de mille morts s'il ne l'appelait pas ou ne lui envoyé pas une lettre au moins une fois par mois. Ce qui fit rire ce dernier qui acquiesça tout de même.

De nos jours

Soën habite toujours dans le même appartement avec sa meilleure amie. C'est un peu la seule personne qu'elle supporte dans son cocon et c'est aussi la seule personne capable de supporter son caractère. Les deux jeunes femmes se sont encore plus rapprochée. Elles n'ont aucune gêne, aucun secret l'une pour l'autre. Et parfois ça surprend les gens. Parce que ouai, entre elles le glamour est totalement mort. Elles connaissent tous les défauts de l'autre ainsi que les habitudes les plus.. Étrange.
Contrairement à ce qu'elle pensait en étant plus jeune, elle n'est pas médecin. Aucun rapport. Elle a développer une passion pour les voitures vers ses 16ans grâce à son oncle et la voilà mécanicienne.  La tête sous le capot toute la journée, les fringues plein de graisse tous les jours.
Elle contrôle un peu mieux son côté métamorphe. Maintenant elle arrive à se transformer quand elle le souhaite… Plus ou moins en tout cas. Mais elle a toujours du mal avec les émotions forte. Mais elle y travaille !