La ville en flamme, encore aujourd'hui j'avais du mal à y croire et pourtant, je l'avais vu de mes propres yeux. Tant de lieux que j'appréciais qui avaient pris feu et qui avaient terminé en cendres, car les pompiers ne purent pas gérer toutes les zones en même temps et ils durent choisir ceux qui étaient irremplaçables ou qui coûteraient trop cher à rénover s'ils venaient à disparaître. Ainsi, les quatre universités de la ville étaient toujours, enfin pardon, trois sur quatre, car la partie Sud était complètement interdite d'accès maintenant et celle de l'Est bien touchée malgré tout et donc, tous les élèves étaient concentrés aux Facultés du Nord et de l'Ouest, car elles étaient intactes. La Bibliothèque ainsi que le Musée n'avait pas subi le moindre dommage et c'était tant mieux, car j'adorais tellement me rendre là-bas, pour pouvoir lire un bouquin que je n'ai pas à la maison, en toute tranquillité ou pour revoir encore et encore ce qui compose la longue histoire de notre planète adorée. Et quand on a Simone pour petite-sœur, les événements du passé et particulièrement ceux de l'époque de nos ancêtres étaient souvent sujet de conversation, du coup, soit on finissait par aimer cela également, soit on ne supportait plus qu'elle en parle... pour ma part, elle n'a pas eu beaucoup d'efforts à faire pour que je me mette à apprécier.
Par contre, la petite déception pour moi était que j'avais perdu le lieu où j'adorais aller prendre un café. En effet, le Starbucks avait subi pas mal de dégâts, enfin c'était même pire que cela, vu qu'il n'en restait plus la moindre trace, tout le bâtiment était réduit en cendres. Enfin, je ne pouvais que m'estimer heureux que ce ne soit que la bâtisse qui avait subi tout cela, car dans un élan d'héroïsme, j'avais réussi à sortir des décombres, une femme et son enfant permettant qu'ils ne rejoignent pas prématurément leurs ancêtres et avoir pu être utile me remplissait de joie. Est-ce que je me croyais être un héros maintenant?! Pas à ce point non plus, sinon, je n'aurais pas croisé autant de morts sur le chemin que j'avais utilisé pour me rendre au gymnase, des brûlures trop grave et la personne qui avait lutée avait expiré dans la rue... ou encore des personnes qui pensaient que tout allait pour le mieux, mais qui avaient respiré de fumée et dont les poumons avaient comme saturés et étant impossible de faire entrer de l'oxygène, elles mourraient à cause d'une asphyxie.
* Putain de Merde! *
Rien que de repenser à tous ces gens qui venaient de perdre un membre ou plusieurs membres de leur famille, me déchirait le cœur. Et bien que je n'avais rien à déplorer de mon côté, Tarja et Simone étaient saines et sauves, vivantes comme jamais, les avoir retrouvés après de longues à les chercher, m'avait tellement fait plaisir. Déjà que j'avais de la peine pour les autres, alors si je les avais perdues elles, je serais mort intérieurement, elles étaient la seule famille qui me restait ▬ enfin, sans oublier ma tante et les cousins éloignés ▬ et dont j'étais tout particulièrement proche. Après tout, nous avions vécus tellement de choses ensemble, que ce soit de survivre au chasseur qui avait tués nos parents, ou ces moments, sans parler des moments où je les avais protégés d'un danger quelconque, mais malgré tout, nous n'avions pas de regrets, en-dehors de la mort de nos géniteurs. Nous aurions aimés qu'ils soient toujours avec nous, qu'ils puissent nous voir grandir, devenir de merveilleux adultes, avec des défauts, mais respectant les traditions qui étaient les nôtres et aidant du mieux possible son prochain, car pour nous, même si nos races étaient différentes, nous étions tous égaux... exception faites pour ces salopards de chasseurs, que je ne parvenais pas à pardonner et que maintenant, je ne voulais plus pardonner, ils faisaient trop de mal autour d'eux, ils ne méritaient que de subir le sort qu'ils réservaient aux autres.
Penser encore et encore à tout cela, me rendis triste, ainsi, alors que je me promenais sans avoir la moindre destination, je venais de tomber sur un lieu plutôt intéressant. Un lieu portant le beau nom de ′Three Godess Pub′ ne pouvait qu'attirer mon attention en ce moment où j'étais rempli de mélancolie et donc, ni une ni deux, je changeais de direction et me rendis à l'intérieur, poussé par une envie de boire et par curiosité de voir a quoi ça ressemblait vu de dedans. La décoration et le meublé étaient plutôt sympathiques, bien que rien ne me tapa spécialement dans l'œil, mais ce qui comptait réellement était le type de boissons qu'ils avaient à proposer, j'espérais au fond, qu'ils aient quelque chose de bien fort, car ce soir, j'étais bien décidé à me bourré la gueule. Bon pas au point de tout avoir le lendemain, vu que je déteste à mon réveil de ne plus savoir ce qui m'était arrivé la veuille, mais suffisamment pour pouvoir réussir à ne plus penser aux malheurs touchant Bray et ses habitants.
♛ Une Nuit de Folie s'il-vous-plaît! La boisson bien sûr hein! ♕
Pas le plus puissant des cocktails à base de ′Vodka′ mais pour débuter, je trouvais mon choix sympathique. Surtout que le nom en disait bien long sur ce que j'espérais passé, une nuit de pures folies, m'éclatant jusqu'à pas d'heures, profitant que Simone n'aimait pas ce genre de choses et que Tarja n'était pas disponible, je ferais tout ce dont j'aurais envie. Et pour commencer, je ne pensais actuellement qu'à une seule chose, terminer le verre que je n'avais pas encore et en commander un second, puis un troisième et même un quatrième, fin vous comprenez l'idée quoi. Et pile au moment où je pensais à cela, ma commande arriva en face de moi, comme à chaque fois que je buvais quand j'allais mal, je pris une petite gorgée, puis quand j'étais genre réhabitué au goût de l'alcool, je soulevais ma chope avant de la boire cul sec et je la reposais d'un mouvement sec devant moi, ce qui faisait du pas mal de bruit. Une fois que ce fut fait, je me mis à réfléchir à ce que je prendrais ensuite, la nuit ne faisait que commencer!
T'as une soirée de repos ce soir. T'es contente parce que ça t'arrives pas souvent, en général les soirs, ils sont plutôt remplis, surtout lorsque l'on fait le métier que tu fais. T'as pas vraiment honte de ton métier, tu vois pas pourquoi t'aurais honte, en vérité. Toi t'es celle qui ramasse l'argent, t'aurais un peu plus de scrupules à en parler si t'étais celle qui payait. Mais toi t'es là parce qu'y a de la demande. Et quand y a de la demande forcément faut bien que quelqu'un réponde, et ce quelqu'un c'est celui qui t'as donné un ticket d'entrée gratuit pour l'Irlande alors si il te dit de te mettre à quatre pattes, tu le fais sans te poser plus de questions que ça. Puis faut avouer, le sexe t'aimes ça, c'est un peu tout bénéf, même si tu gagnes pas trop, t'es quand même logée dans un des appartements de Stanislas, t'as le droit d'avoir ton propre animal de compagnie et lorsque le jour se lève, tu peux faire vraiment ce que tu veux. Et parfois même, t'as des soirées pour toi. Ce serait presque une vie parfaite si tu écartais pas les jambes pour la moitié des hommes de la ville. Y en a pas un sur dix qui l'assume mais toi tu le sais, t'as une longue liste. Et tu connais même leurs petites habitudes un peu perverses. Tu veux citer personne, mais y en a un, un important, d'après ce que t'as vu, qui est plutôt fétichiste du fouet, des menottes et des chaînes. Le sado masochisme, tu pensais pas que ça pouvait être ton truc mais pourquoi pas finalement, ça change, de temps à autres. Et un autre … Il veut jamais que tu le regardes, comme si t'étais une sorte d'animal, un objet. T'aimes pas ceux-là, qui te prennent pour des objets, qui acceptent pas le fait que tu sois comme eux, un être humain. T'as envie de leur foutre des baffes, leur montrer ce que tu sais faire après tes cours intenses de boxe.
T'es d'ailleurs allée au club en fin d'après midi. T'as passé trois heures à frapper sur un punching ball pour ensuite défier un mec qui t'as pas vu venir. Toi t'es plutôt frêle alors ça a été simple de faire croire que tu pouvais être battue facilement. T'as pas vraiment de problèmes avec ça, si tu dois passer pour faible pour satisfaire et ensuite leur faire comprendre que s'ils voulaient de la faiblesse, ils s'étaient trompés de cible, tu le fais. Parce que t'as conscience du problème majeur des hommes, leur ego surdimensionné qui leur fait croire qu'ils peuvent être totalement supérieur à n'importe qui sans émettre le moindre effort, à considérer une cible facile à avoir et à donc baisser leur garde. Tu les connais, et tu te prépares, au cas où cette faiblesse tu la vois sur ceux que t'as envie de descendre. T'es plutôt pacifique, en réalité, mais tu veux plus être faible, tu veux plus te retrouver dans le rôle de la victime, alors si il faut que tu sois dans celui du bourreau, qu'il en soit ainsi, ça te fait pas plus peur que ça.
T'avais fini par te décrocher du ring, cela dit, t'avais fait assez de sport, tu t'étais assez défoulée pour pas t'en vouloir de rentrer. T'as passé une heure sous la douche, faisant couler l'eau chaude sur tes membres douloureux. Mais ça ne te dérangeait pas vraiment qu'ils le soient, c'était de la bonne douleur, celle que tu voulais, pas celle que tu avais eu un jour à supporter parce que l'autre en face ne savait pas retenir ses coups, et que toi tu ne savais pas dire stop. Non, cette fois, c'était toi qui appelait à la douleur, et c'était libérateur de savoir que tu avais ton propre libre arbitre, que tu prenais tes propres décisions. Maintenant, t'es allongée sur ton lit, ton corps est sans doute réellement fatigué mais toi, non. Toi t'as cette énergie et tu veux pas rester là toute la soirée, alors tu te dis que t'irais bien gaspiller ta paie dans de l'alcool, parce que ça fait longtemps que t'as pas bu … Au moins une semaine. Mais c'est dans ton code génétique, la boisson, tu peux pas faire sans, alors tu attrapes ton sac, tes clés, tu dis au revoir à ton chat, même si c'est stupide, et tu t'en vas. Tu erres un moment dans les rues, sans savoir où t'arrêter, l'Ambush ne te semble pas vraiment une bonne chose, tu y vas trop souvent pour y dénicher tes clients, et là tu ne veux pas en croiser, surtout pas. Alors tu continues ta route pendant une demi heure, une heure, et puis tu vois ce pub où tu décides d'entrer.
The Three Goddesses Pub. T'y es jamais allé mais t'aimes l'ambiance, déjà. T'es plutôt friande de la chaleur qu'apporte certains endroits, chaleur que tu retrouves ici. Tu te laisses imprégner par le brouhaha en fond, ces clients qui rient, qui parlent fort, qui boivent, et tu vas t'asseoir au comptoir, sans prendre vraiment en compte les gens autour de toi. Tu commandes trois shots de vodka, pour commencer c'est pas plus mal, et puis tu attends, tu laisses ton esprit vagabonder, partir ailleurs, dans un passé qui n'est plus le tien, dans ces rencontres récentes qui n'en sont que plus belles plus le temps passe. Tu reçois tes verres et t'en vides déjà deux à la suite, avant d'observer l'homme qui se trouve à côté de toi. Tes racines de l'Est ressortent, quelque part, et tu peux pas t'empêcher de rire. « Eh le pirate, on t'a déjà dit que t'avais passé l'âge des cocktails sans alcool ? » Tu pointes du doigt son verre, tu sais bien que dans ces cocktails là, le pourcentage d'alcool en serait presque ridicule, toi tu le sens même pas. « Tu veux pas que je t'offre des shots à la place ? Ça sera un peu plus utile pour toi. »
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