Le lac était totalement silencieux. On ne voyait pas un seul remous sur l’eau, à peine le bruit des oiseaux aux alentours. Une accalmie rare pour un pays connu pour sa pluie et son vent. Étonnamment, il n’y avait personne à son bord quand Castiel s’y retrouva après avoir garé sa voiture un peu plus loin. Ce n’était pas pour le déranger: depuis son retour, il fuyait plus la compagnie des gens qu’il ne la recherchait, c’était un fait. Le triton se sentait en décalage, comme s’il n’avançait pas au même rythme que les autres, et c’était sans doute le cas. Il peinait à donner le moindre sens à ses journées et s’il n’y avait pas ce besoin impérieux de retrouver qui avait ôté la vie de Jack, sans doute ne ferait-il même plus l’effort de faire semblant, incapable de se lever de son lit. Mais il avait des choses à faire, ce n’était pas encore le moment de se laisser aller. Tous les matins, il se levait aux aurores, enfilant chemise et pantalon dans l’espoir que l’apparence finisse par toucher le mental. C’était peine perdue, mais l’espoir que ça change, c’était tout ce qui lui restait. Il avait passé la matinée à Dublin, au siège de Oaks Pharma, reprenant peu à peu les rênes de son entreprise, comme si ça pouvait lui permettre d’avancer et d’oublier. Assis dans son immense bureau, il se noyait sous la dose de travail pour se défaire de ses émotions, comme il avait toujours si bien su le faire. C’est ce qu’il pensait du moins. Un seul regard de son assistant sur les cernes qui lui tombaient sur le visage, sur ses cheveux en pagaille et ses hésitations dès qu’il se voyait décrocher le téléphone le renvoyèrent immédiatement chez lui. Il avait besoin de repos, avait repris trop tôt. Mais qui étaient-ils pour juger, il faisait son travail correctement, non? Pourtant, Castiel ne s’était pas beaucoup battu, il avait fini par abdiquer, promettant de revenir le lendemain en pleine forme, comme si c’était quelque chose qu’il pouvait contrôler. L’homme avait rassemblé ses affaires pour retourner dans sa ville natale mais ne s’était pas arrêté en arrivant à Golden Coast. Il ne voulait pas rentrer. Rien d’étonnant alors qu’il parcourait un manoir empli de fantômes, certains palpables et d’autres seulement présent dans les souvenirs qu’il en avait. Basil, Gideon, Nathan, Hayley … Et même ceux de ses soeurs encore vivantes mais parties depuis bien longtemps. La demeure familiale n’avait rien d’accueillante, non pas qu’elle l’ait déjà été.
Castiel avait donc continué, était passé devant l’ancienne maison d’Alexis comme si, cette fois, il pourrait y apercevoir une lueur. En avait-il seulement envie? La retrouver aurait été bien salvateur mais ce n’était peut-être pas ce dont il avait besoin, partir de cet état de haine qui le maintenait encore debout, voir ses enfants alors même qu’il avait perdu le sien. Et ce n’était certainement pas ce dont elle avait besoin. Le triton n’avait jamais été un cadeau pour la jeune femme mais actuellement, il pouvait bien se transformer en véritable poison et même Alexis ne pourrait rien faire s’il se décidait à lui faire valoir sa vision du monde.
Puis il avait coupé le moteur, à quelques mètres du lac. Voilà maintenant des mois qu’il n’avait pas pris la peine de dévoiler sa queue de poisson dans la nature et ça lui manquait indubitablement. Les tritons n’étaient pas faits pour se dissimuler aussi longtemps, et même s’il avait la baignoire adéquate, rien ne valait un passage dans la faune sous-marine pour reprendre goût à ses racines. Il avait donc plongé tête la première, regardant vaguement autour de lui qu’aucune âme errante ne se trouvait dans le coin, faisant ressortir sa queue de poisson. Il ne pourrait expliquer l’apaisement qui lui vint, à ce moment-là, coupé du tumulte de la vie terrestre avec pour seule compagnie les anguilles et les perches. Il resta là des heures, sous l’eau, peu conscient du temps qui s’écoulait. Il était facile de comprendre pourquoi certains en avaient abandonné leur clarté pour se perdre dans les profondeurs des océans. Qui ne voudrait pas échapper aux malheurs des émotions lorsque l’on pouvait s’en passer aisément? Il ne pouvait cependant rester indéfiniment. Au bout d’un certain temps, Castiel se résigna donc à rejoindre la surface et à se jeter sur la rive, au sec. Il resta là, immobile, le temps que ses jambes réapparaissent, les yeux perdus dans le vague. Une fois que ce fut fait, il se rhabilla puis se rassit. Il ne voulait toujours pas rentrer. A la place, il préféra attraper son paquet de cigarettes et en alluma une. C’est à ce moment qu’il entendit un bruit venu de la végétation, en particulier de quelques buissons de verdure pouvant facilement dissimuler des voyeurs inattendus. Fronçant les sourcils, Castiel éleva la voix à la cantonnade. “Il y a quelqu’un?” S’il obtenait une réponse, il était certain que l’homme se trouvait dans de beaux draps … Si quelqu’un de mal intentionné ou d’inconscient découvrait sa nature, il pouvait au mieux risquer l’exposition du secret surnaturel et au pire risquer sa vie. Ou l’inverse, allez savoir.
Nora Blossom
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Dim 6 Juin - 20:22
I was tossed out in the oceanCastiel & NoraNora ne travaillait pas aujourd’hui. Elle avait aidé ses parents chez eux, histoire d’éviter de tourner en rond toute la journée chez elle et puis, dans l’après-midi, elle s’était dit qu’aller se dégourdir les ailes pouvait être une excellente idée. Son esprit se porta sur le lac de Bray. Peu de personnes se rendaient là-bas et la fée savait que personne ne viendrait l’embêter là-bas. Lorsqu’elle arriva à l’endroit tant convoité, la fée ferma les yeux, un sourire s’affichant sur ses lèvres et profita du vent frais et agréable qui lui faisait un bien fou. Récemment, Nora avait été des plus perdue. Après être tombée en plein dans une manif, elle avait dû rencontrer le chasseur qui avait manqué de la tuer et elle avait eu la peur de sa vie. Il ne semblait plus vouloir la tuer, du moins d’après elle. Mais elle savait qu’elle devait rester méfiante, pour sa propre vie. Ce qui la terrifiait, c’était d’être condamnée à ne plus pouvoir voler. Peut-être allait-il la suivre, l’espionner. Elle devenait parano mais elle avait toutes ses raisons de l’être.
Nora retira alors sa veste et la posa sur le sol avant de déployer ses ailes. Elle battit légèrement des ailes, histoire de les dégourdir un peu et poussa un petit soupir d’aise. Elle détestait les ranger. Ce n’était pas naturelle pour elle et elle avait souvent des crampes à cause de ça. Lorsque ses ailes furent débarrassées de ces crampes, elles bougèrent de nouveau, plus puissamment cette fois-ci, pour permettre à Nora de s’élever dans les airs. Bien sûr, ses ailes ne pouvaient pas lui permettre de voler bien haut mais voler la comblait amplement. Elle avait l’impression de se retrouver, de ne faire qu’un avec l’air, le vent et le ciel et elle se sentait heureuse. Elle savait au fond d’elle qu’aucune autre sensation ne pourrait la rendre plus heureuse que celle de voler. Le vent qui fouettait sa peau, qui la décoiffait, elle adorait ça.
Nora ne su pas combien de temps elle passa à voler. Quand elle le faisait, plus rien ne comptait pas même le temps qui passait. Si elle avait pu vivre toute sa vie dans le ciel, elle l’aurait fait même si elle savait que c’était impossible. Pourtant, sa joie se stoppa soudainement lorsqu’un mouvement sur Terre attira son regard. Elle se stoppa pour regarder ce qui se passait et vit un homme, un triton, se jeter sur la rive du lac. Mince ! Il ne devait pas la voir. La jeune fée savait très bien ce que les tritons et les fées ressentaient les uns pour les autres et, même si Nora n’était pas du genre à juger qui que ce soit, elle ne savait pas s’il en serait de même pour l’homme qui était présent. Avec toute la discrétion dont elle pu faire, la jeune femme plongea en piqué vers la terre, se cachant dans des buissons assez épais pour la camoufler. Pourtant, son entrée dans les buissons fit un bruit assez perceptible pour que l’homme l’entende. Il demanda immédiatement s’il y avait quelqu’un et, même si Nora pensa momentanément à rester cacher, elle savais que ça ne durera pas. Il l’avait entendu, il viendrait forcément voir ce qui se cachait dans le buisson. Elle poussa alors un petit soupir et sortit de sa cachette, un air désolé sur le visage.
_ Pardon… Je ne savais pas que vous étiez déjà ici, sinon je ne serais pas restée. Je vais vous laisser tranquille, ne vous en faites pas pour moi.
La jeune femme adressa un léger sourire à l’homme et regarda autour d’elle pour trouver sa veste qui se trouvait toujours sur le sol.:copyright:️ 2981 12289 0
Castiel savait pertinemment qu’il n’aurait pas l’occasion de venir sur la rive du lac de manière régulière. Il prenait donc cette escapade, cette parenthèse à sa détresse actuelle, comme une libération, une pause avant que le réel combat ne commence. Il y perdra la santé, la force et la raison, ce n’était pas là matière au déni mais au moins avait-il eu ce moment de répit qu’il pourra, s’il le veut, chérir pour encore des mois. En fermant les yeux, s’enfonçant dans le silence et le bruit discret des vagues et des mouettes, bien au-dessus de lui dans le lointain, il pouvait presque entendre les notes de son piano, comme s’il avait enfin retrouvé inspiration et mélodie. Castiel se voyait dans un souvenir, dans le calme de son esprit, faire courir ses doigts sur les touches noires et blanches, entendait la musique, calme et apaisante, capable de calmer son anxiété et sa douleur, ne serait-ce que momentanément. Puisque c’était un monde idéal, les confins de son esprit, lorsqu’il n’était pas rongé par le mal, il voyait avec netteté la silhouette d’Alexis à ses côtés, ses cheveux emportés par le vent ne cachant que très peu le plus beau sourire qu’il ait vu jusqu’ici. Il y avait, dans le fond de cette scène que l’on pouvait comprendre bercée de tendresse, le rire d’un enfant. Jack. Le fantasme de Castiel était là complet et il aurait aimé s’y perdre des heures, des jours, des mois, tomber dans ce coma à la place d’Anthéa pour ne rêver que de cette image et en oublier la réalité qui le mettait à feu et à sang. Alors qu’il séchait, complètement nu, Castiel se sentait partir, comme s’il était arrivé à un niveau de plénitude suffisant pour lui permettre de balayer ses émotions négatives d’un seul revers et de ne voir que ce qu’il voulait bien accepter de son existence. Ce n’était, bien entendu, que faux-semblant. Rien n’était réel, ni ce que son imagination lui offrait comme échappatoire, ni la paix qui l’habitait maintenant, ni la sensation de ne plus faire partie de son propre corps.
Le triton le comprit lorsque l’un des oiseaux, bien plus proche que les autres, poussa un cri strident à quelques mètres de lui. L’image parfaite, calme, apaisante, se brisa comme du verre explosant de tous côtés. La mélodie imaginée de son piano s’interrompit dans une fausse note qui lui glaça les sangs, le sourire d’Alexis ne fut plus qu’ombre, la voix de Jack se mua en son dernier cri, lui rappelant enfin qu’il devait encore se battre et qu’il n’avait pas fini encore de pleurer son fils. Il était bien trop tôt pour qu’il s’apaise à imaginer un au-delà heureux pour les siens. Ce n’était pas encore le moment, peut-être que ça ne le sera jamais. C’est à ce moment qu’il se rhabilla, sortit sa cigarette et se rassit, préférant s’intoxiquer plutôt que rester bêtement inactif à tenter de rattraper ce rêve dont il n’arrivait plus à imaginer la beauté.
Son esprit aurait pu lui jouer un nouveau tour pour le libérer de ces plaintes muettes mais ce ne fut pas le cas, il n’avait pas halluciné ce bruit dans les buissons derrière lui, une jeune femme en sortit, le faisant sursauter, sauter, presque, sur ses pieds. Les sourcils froncés, Castiel regarda la nouvelle venue comme s’il venait de se rendre compte que d’autres humains partageaient les lieux avec lui. Il se reprit pourtant, non sans réserve. “ Ce n’est rien. Vous êtes là depuis longtemps?” Prudent, le triton serra les dents. Tous ses sens aux aguets, il devait maintenant savoir ce qu’elle avait pu apercevoir avant qu’il ne la découvre derrière ce buisson. Qu’y faisait-elle, d’ailleurs? L’espionnait-elle volontairement? Qui était-elle? Avait-elle posé le regard sur sa queue de poisson? Trop de questions qui méritaient une réponse mais il n’en avait pourtant aucune et il ne pouvait décemment les poser de but en blanc. L’autre, enfin, était de savoir si elle l’avait reconnu. Castiel n’avait pas très bonne réputation à Bray, si l’on pouvait tourner les choses ainsi. D’abord fils de l’homme le plus riche de la ville, sa famille avait bien plus souvent que nécessaire fait la Une des journaux, non pas pour leur fortune mais pour les tragédies qu’ils avaient semées sur la route tout au long des années. Accusé d’avoir tué son propre frère - à raison - puis innocenté, Castiel avait droit bien souvent à des regards de méfiance de tous ceux qu’il croisait et il tentait maintenant, de son oeil noir, de cerner celui océan de la brune. Il était d’ordinaire bien sociable et se serait fait une joie de retourner n’importe quelle situation, mais pas aujourd’hui, pas maintenant, pas alors qu’il ne voulait en aucun cas que les gens sachent qu’il était de retour à Bray.
Nora Blossom
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Ven 25 Juin - 15:01
I was tossed out in the oceanCastiel & NoraDès qu’elle était sortie des buissons, l’homme avait sursauté à un point tel qu’il s’était mit direct debout. Elle l’avait dérangé, elle le savait et il devait probablement se demander si elle avait vu qui il était réellement. Nora était gênée. Si elle avait su que quelqu’un était déjà présent sur cette plage, elle ne serait jamais restée. Elle se sentait un peu idiote et serra les bras contre sa poitrine lorsqu’il lui demanda depuis combien de temps elle était présente.
_ Je vous ai vu vous transformer si c’est votre question. Mais ce n’était pas intentionnel et je n’ai pas l’intention de vous dénoncer. En fait…
Sans un mot de plus, Nora sortit ses ailes. Elle ne voulait pas se sentir supérieure à lui en connaissant son secret et elle ne voulait pas non plus qu’il prenne peur en sachant qu’elle savait ce qu’il était. Elle tenait à ce qu’ils soient tous les deux sur un pied d’égalité. La jeune femme riva son regard sur l’homme et le reconnu immédiatement. Elle avait vu sa trogne dans quelque journaux et avait survolé un peu les raisons pour lesquelles il s’y était trouvé. Elle avança d’un pas vers lui et rangea ses ailes avant que quelqu’un d’autre ne découvre son identité.
_ Vous êtes Castiel Ò Murchù, n’est-ce pas ? J’ai vu des articles qui parlaient de vous. Je ne pensais pas vous revoir un jour à Bray. Je m’appelle Nora Blossom.
Nora ne savait pas vraiment comment réagirait Castiel en sachant qu’elle connaissait son identité mais elle ne voulait pas lui mentir et lui faire croire que ce n’était pas le cas. Et puis, elle n’avait jamais vraiment porté attention à ce qui se disait sur lui. Nora n’avait jamais été du genre à croire les journaux consciente que ce qui importait pour eux, c’était de vendre. Elle ne voulait pas juger qui que ce soit sans connaître la personne et il en était de même avec Castiel qui se trouvait à ses côtés. La jeune femme eut un léger sourire et se tourna vers l’eau, les bras croisés sur sa poitrine.
_ C’est beau ici. Et calme. Je vous envie de pouvoir aller dans l’eau quand vous le souhaitez.
La jeune femme était sincère. Tritons et sirènes avaient des éléments opposés mais Nora avait toujours souhaité aller un jour dans une étendue d’eau sans vraiment jamais osé y aller. Elle n’avait jamais vraiment apprit à nager, plus occupée à s’entraîner à voler.:copyright:️ 2981 12289 0
Le calme apparent dans lequel Castiel s’était réfugié se brisa en éclat lorsqu’il comprit qu’il n’était plus seul sur la rive. Il avait eu le temps, avant de s’en rendre compte, de remettre ses vêtements de sorte à ne pas exposer son corps nu à n’importe qui. S’il ne se sentait pas plus fragile lorsqu’il n’était pas couvert, il l’était beaucoup plus, à son sens, lorsqu’il était incapable d’utiliser ses jambes sur la terre ferme. Mais cette situation ne se profilerait pas, du moins pas pour l’instant, la jeune femme ayant attendu assez longtemps pour se manifester. Non pas que l’idée d’être espionné le satisfasse, mais avec quelques efforts, il arrivait à se satisfaire du moindre point positif qu’il pouvait bien trouver. Immobile face à l’intruse, le triton ne décrocha pas un seul mot lorsqu’elle lui apprit qu’elle l’avait vu se transformer, n’essayant même pas de le dissimuler. Elle ne semblait pas surprise le moins du monde, si elle était humaine, elle connaissait de toute évidence le Surnaturel. Si elle ne l’était pas, il lui suffisait de déterminer quelle nature elle pouvait bien avoir. Dans tous les cas, pouvait-il utiliser son pouvoir sur elle? A la surface impassible, Castiel faisait courir ses pensées plus vite qu’il ne pouvait les suivre. Il n’y avait que peu de créatures capables de résister au chant d’un triton. De ce qu’il savait, il n’y en avait que deux, ceux de son espèce et les créatures du ciel. Les autres étaient manipulables, peu importait leur puissance. Les chances étaient de son côté, s’il voulait tenter la simplicité, la convaincre qu’elle n’avait jamais rien vu, la faire tourner les talons. Mais la chance n’était pas quelque chose sur laquelle Castiel se reposait souvent et pourtant, quel autre choix avait-il? Son pouvoir ou un coup sur le crâne qui semblait, pour le moment, bien trop hâtif et indigne de sa personne, juste pour éviter à une inconnue de répandre des rumeurs dont il se passerait bien.
Elle choisit cependant pour lui, étirant ses ailes, la poussière luisant sous les rayons du soleil pâle d’Irlande. Castiel avait toujours trouvé chez ces créatures une grâce et une beauté qui pouvaient provoquer autant d’admiration que de dégoût. Son histoire avec Basil mêlée à celle avec Alix l’avait prouvée. Il y avait une relation de haine et d’attirance entre les êtres de l’eau et ceux de l’air. L’idée, donc, d’utiliser son chant s’évanouit dans son esprit. Il pourrait bien essayer que de toute manière, il n’y arriverait pas. Comme le passé l’avait si bien prouvé à de nombreuses reprises, les fées étaient sa faiblesse. Aussi, il devrait s’assurer autrement qu’elle n’irait pas répandre ses connaissances en ville, l’homme avait sans doute beaucoup plus à y perdre qu’elle. “ Je suis sensé vous faire confiance après ça? Vous savez combien de fées ont failli causer ma mort?” Et combien en ont péri? Mais ça il ne l’énoncera jamais. Il ne parlera jamais de Basil, de Charlotte, d’Alix. Que de croix, de corps et d’esprit qu’il avait brisé, volontairement ou non. S’il y avait bien une chose dont il était sûr, c’est qu’il ne pouvait décemment la croire sur parole.
Le triton, toujours debout, imposant, face à la fée qui avait retrouvé sa place au sol, croisa les bras sur sa poitrine, sourcils froncés. Elle ne lui disait rien. Elle semblait jeune, également, bien trop pour qu’ils aient fréquenté les mêmes cercles, si tant est qu’elle fasse partie de cette population aisée qu’il se complaisait autrefois à garder dans ses faveurs. L’énoncé de son propre nom lui aurait tiré une grimace s’il n’avait pas appris comment se priver de dévoiler ses sentiments. “ Je ne pensais pas revenir non plus. Mais certaines choses ont fait que … J’ai des obligations.” Ce n’était ni le moment ni la personne à laquelle avouer qu’il avait besoin de renouer avec son passé le plus sombre pour résoudre le sanglant mystère de la mort de sa famille. Personne n’était au courant, ou peu de gens, et le secret avait pour le moment été gardé. Il n’était pas là pour nourrir les tabloïds et l’héritier de la fortune Ò Murchù désormais dépourvu de fils et d’épouse, c’était un sujet qui risquait d’attirer les foules. “ Mais je suis curieux. Quels articles?” La question sous-jacente était surtout de savoir ce qu’elle savait de lui pour se permettre de rester seule en sa compagnie sans avoir peur pour sa vie. S’il avait été innocenté pour le meurtre de son frère des années plus tôt, il n’en restait pas moins jugé par le peuple comme coupable. Peut-être était-elle de ceux qui pensaient l’innocence possible dans des familles comme la sienne? Ce serait bien naïf de sa part, mais pas impossible. Ou alors n’en savait-elle juste pas assez pour avoir la présence d’esprit de fuir. Bien sûr, il avait changé. Il n’était plus aussi impulsif, aussi torturé, aussi violent. Ou bien si? Le fait était qu’il n’y avait aucune raison pour lui d’être agressif avec la jeune femme. S’il avait eu des torts, ce n’était jamais vraiment gratuit.
Suite à sa nouvelle prise de parole, Castiel haussa les sourcils. Nora lui faisait penser à cette femme, Sinéad, rencontrée quelques mois plus tôt. Elle aussi, fée, avait peur de l’eau. Elle avait peur de tout ce qui faisait d’elle une fée, en réalité. Mais l’eau … Ca avait l’air d’être un trait fréquent chez eux. “ Vous savez que vous pouvez y aller aussi pas vrai? Si j’essaie de voler, il y a de fortes chances que je m’écrase et que j’en meure. Mais apprendre à nager, c’est à la portée de tous.” Castiel était, par contre, bien mal placé pour lui dire comment faire. La nage était naturelle pour lui et il n’avait jamais vraiment eu à apprendre comme les humains. “ Les peurs se contrôlent en les affrontant, c’est ce que mon père me disait.” Un homme intelligent bien qu’affreux, Gidéon. Celui qui l’avait enfermé dans un placard deux jours durant lorsque Castiel, enfant, lui avait avoué avoir peur du noir. Le traumatisme avait mis des mois à se résorber mais il fallait bien avouer qu’après ça, il n’avait plus vraiment eu peur de l’obscurité. De son père, oui, beaucoup plus.
Nora Blossom
MESSAGES : 61 AGE DU PERSONNAGE : 28 RACE : Fée MÉTIER/ÉTUDE : Travaille dans une crèche
Sam 3 Juil - 15:44
I was tossed out in the oceanCastiel & NoraL’homme face à elle ne lui faisait pas vraiment confiance, malgré le fait qu’elle lui ai dévoilé son identité. Elle pouvait le comprendre. Les fées et les sirènes avaient cette relation étrange, elles se détestaient autant qu’elles s’attiraient et elle comprenait que l’homme n’ai pas envie de lui faire confiance. Pourtant, Nora était loin de vouloir du mal à qui que ce soit. Elle ne haïssait pas et elle comptait bien le faire comprendre à ce triton qui se tenait face à elle. Elle avança alors d’un pas vers lui, souhaitant montrer par là qu’elle n’avait pas peur malgré la réelle nature de l’homme face à elle.
_ Mais chaque fée est différente tout comme chaque sirène ou triton est différent. Je n’ai aucune raison de vous faire du mal ou de dire à tout le monde qui vous êtes réellement. Les Surnaturels doivent se serrer les coudes et je ne vous trahirait pas.
La jeune femme n’était pas certaine que ses paroles rassureraient réellement l’homme mais elle tenait à ce qu’il sache qu’elle n’était pas une ennemie pour lui. Elle était un peu plus proche de lui, il semblait la dominer de toute sa hauteur mais elle n’avait pas peur de lui, bien au contraire. Nora avait rarement peur, d’ailleurs, un peu trop téméraire et cela lui avait déjà coûté mais on changeait jamais vraiment ses petits défauts. Castiel lui avoua donc être revenu pour des affaires personnelles. Il ne semblait pas vouloir lui en dire plus mais Nora ne s’en offusqua pas. Il n’avait pas confiance en elle, il était logique pour lui de rester évasif. Elle hocha donc la tête avec un léger sourire, sans aucune intention d’en savoir plus. Après tout, ça ne la regardait pas de toute façon. Il lui demanda alors quels genre d’articles elle avait pu voir et la jeune femme joua avec ses mains, l’air un peu gêné. Elle n’avait pas l’intention d’enfoncer le clou de ce qui s’était passé, il y a un moment déjà. Elle imaginait que cette période avait dû être compliquée pour le jeune homme et elle n’était pas là pour le lui rappeler. Mais elle ne voulait pas non plus éluder la question. Elle se contenta donc de hausser les épaules et de répondre de façon concise.
_ Vous avez été accusé du meurtre de votre frère et puis innocenté. Je sais que certaines personnes vous croient encore coupables mais peu m’importe. Vous avez été innocenté et c’est un verdict qui doit être respecté.
Aux paroles de Castiel, un sourire apparut sur les lèvres de la fée. Il semblait vouloir la convaincre du fait que toutes fées pouvaient apprendre à nager. L’image qu’il utilisa pour comparer le vol à la nage décrocha un léger rire à Nora. Elle avait l’image en tête et elle ne pouvait s’empêcher de trouver cela amusant. Mais la phrase qui suivit eut pour effet d’impacter l’esprit de la fée. Parce qu’il n’avait pas réellement tort. La seule façon de dompter ses peurs, c’était de s’y confronter. Elle le savait, ses parents aussi le lui avaient souvent répété. Elle croisa les bras sur sa poitrine et pencha la tête légèrement sur le côté, sans quitter le triton du regard.
_ Je crois que vous avez raison. Mes parents me disaient la même chose depuis toute petite. Je crois que c’est de là que j’ai acquit mon caractère un peu trop téméraire. Elle prit un petit air songeur avant de reporter son attention sur Castiel, un sourire aux lèvres. Bon, eh bien, je n’ai plus qu’à aller prendre des cours à la piscine municipale.
Il était, pour le moment, hors de question de se mettre à nager dans l’océan alors qu’elle risquait de se noyer à n’importe quel moment. Il était préférable pour elle d’apprendre en compagnie d’un maître-nageur, au cas où.:copyright:️ 2981 12289 0
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