Je m'emmerde. C'est un fait. Assis sur une chaise pivotante autour d'une table de quinze mètres de long, j'observe Lenny qui soupire. Il nous a tous réunis là, parce que la situation le demande, mais personne n'a envie d'y être, même pas lui. Je jette un œil autour de moi, et tout ce que je vois, ce sont les raclures de la ville, moi y compris. Tous les chasseurs, tous les haï, tous ceux avec qui je me bats à la sortie du Smooth Criminal, parce que même si on poursuit tous le même but, on est loin d'être une famille unie. Les Pritchard ne sont pas là depuis longtemps, mais même en quelques semaines, on a su se rendre détestables pour beaucoup, ne serait-ce qu'avec la présence d'Antigone qui menace de faire écrouler toutes les bases de l'organisation. Mais ça, ce n'est pas une évidence, on est d'accord. Personne ne sait ce qu'il se passe dans la tête de ma grand-mère, surtout pas moi. Elle a pas spécialement donné son intelligence dans le processus de génétique. Et faut le dire, je la connais pas, la vieille. Elle m'impressionne moins qu'elle n'impressionne les autres, mais ça reste tout de même qu'une étrangère. Tout ça pour dire qu'on est pas les bienvenus autour de la table, et l'ambiance se fait froide. Gadreel fait tourner un crayon entre ses doigts, signe depuis toujours qu'il commence à relativement s'ennuyer, et moi j'attends, prêt à me barrer à la moindre occasion. J'aurais pu, quand la porte s'ouvre de nouveau, laissant entrer les derniers attendus. La team au complet, ce serait presque beau. J'aillais prendre la parole quand un autre me coupe l'herbe sous le pied. « C'est bien beau Lenny mais j'ai abandonné un clébard dans ma cave pour ce meeting … Et si on se bougeait un peu ? » La phrase provoqua l'approbation chez certains, le rire chez moi et mon frère. « Un clébard, sérieusement ? Tu te fais trop vieux pour les grosses bêtes ou c'est ta définition d'un challenge ?» Le mec se met à grogner, devant moi, sa peau devenant écarlate. « Toi l'amerloque on t'a pas sonné. » Il ne fallut que ça pour que les voix fusent d'un côté et de l'autre, provoquant un autre soupir chez Lenny que plus personne ne regardait. Il finit toutefois par se lever, brusquement, tout en tapant sur la table. « Mais vous allez la fermer ? » Si on est pas du genre à écouter, ni suivre aucun ordre, Lenny a ce truc qui pousse à l'admiration. Si on ne le considère pas comme un leader, il nous a tous sauvé de pas mal d'embrouilles, notamment avec les flics, et sans lui la moitié des gens présents seraient sans doute morts. Ça explique peut être pourquoi on a effectivement fermé notre gueule, et qu'on s'est concentré sur lui. « Si je vous ai fait venir c'est pas pour vous entendre vous chamailler comme des gosses, j'ai d'autres choses à foutre. Mais la mort du maire n'a rien arrangé à la situation en ville et il faut à tout prix qu'on règle ça. Pour ceux qui ont plus de deux neurones, il est plus qu'évident que Brady était pas seul, on monte pas une milice de djinns avec un talent d'orateur et un joli diplôme. » Il reprit sa respiration, pour finir. « Il faut traquer les miliciens. Jusqu'au dernier. On a des indices qui nous poussent à croire qu'y en aurait un qui se cacherait près des criques, et un autre qu'on aurait vu sur Pilgrim. Patterson et Pritchard, vous irez débusquer le premier.» Il se tournait vers Gadreel, mais ma grimace le fit tiquer. « Pritchard numéro deux, puisque t'y tiens, t'iras me chercher le deuxième. Normalement c'est un magicien, et en pleine ville, tu devrais pas avoir besoin de renfort. Les autres, vous me sillonnez la forêt et celui qui rentre bredouille regrettera d'être né. » Puis ce fut le top départ, le moment où il partit, laissant la porte ouverte. C'était toujours aussi sec avec Lenny, mais ça valait mieux. Un sourire aux lèvres, je quittais le bunker.
Je cours comme j'ai jamais couru. Il est tard, les rues sont désertes, je sais pas vraiment où aller. J'ai une partie du bras brûlé, ça n'a pas l'air trop grave mais pour le moment, je peux pas dire que je sois bien. Je serre les dents, éviter de penser à la douleur, et je continue de courir. Un magicien, pas trop dur, pas besoin de renfort. Bah voyons. Je l'ai trouvé rapidement, caché derrière le coffee shop, presque à renifler les poubelles. Ou à rentrer dedans, je sais pas ce qu'il y foutait. Je pourrais dire que je l'ai reconnu parce que son costume de clodo sous meth était pas super réussi, mais surtout parce que le con était beaucoup trop dopé pour contrôler ses pouvoirs. Il m'a vu, il a vu mon geste quand j'ai voulu attraper la machette cachée dans ma veste et il s'est déchaîné. Le seul problème, c'est que je ne sais pas où je vais. Je sais qu'il me poursuit, un djinn dans cet état, ça s'arrêtera pas tant qu'il aura pas démembré sa cible. Et pour le coup, c'est moi. Passer de prédateur à proie en un quart de secondes, j'ai l'habitude. Une puissance pareille par contre, ça a tendance à me faire peur. Même si je considère la chasse pratiquement comme un pouvoir à part entière, il se trouve parfois où savoir manier une arme n'est plus d'aucune utilité. Du coin de l'oeil j'aperçois les lumières de la bibliothèque. Bien entendu, elle est ouverte, même à cette heure ci. Combien y étudient soir après soir ? Mais ça m'arrange bien aujourd'hui. Je m'engouffre par la porte pour la refermer derrière moi. Je regarde pas si l'endroit est vide, je me contente de gueuler. « J'ai besoin d'aide, il faut bloquer la porte !»
Invité
Dim 29 Avr - 10:28
Poste défi RP 34
Invité
Dim 29 Avr - 17:49
Hunting ain't easy
Almath & Say
Je ne crois pas en l'utilité d'un Registre. Je suis de ces chasseurs des Dux qui pense que pour contrôler le Surnaturel, le mieux ça reste de le descendre. Qu'on ne tirerait pas du bon, pas vraiment en tout cas, à ce qu'il soit connu de tout un chacun, de tous ces humains qui ne se doutent de rien. Bien sûr, établir une liste, leur faire un tatouage ou que sais-je encore qui pourrait les forcer à rester sages … ça réglerait les symptômes, mais pas le problème. Je pense qu'il faut l'arracher à la racine, tout éliminer pour vivre dans un monde nouveau, sans Surnaturel. Alors malgré tout, le fait qu'un djinn soit en liberté au milieu de Bray, ça ne me ravit pas plus que ça. Ça ne ravirait personne, même Walter, certes, mais il trouverait sans doute un côté positif à la situation, le début de la réalisation. Mais même si c'était le cas, les Dux ne sont pas prêts, le Registre incomplet et toute l'opération plongerait si un pauvre gamin venait à filmer le monstre qui se trouvait dehors. Pourtant, j'ai beau chercher, je vois pas de solution. Je me contente de fuir et d'entrer dans le premier bâtiment que je vois d'ouvert, parce que je n'ai pas le choix, parce que je ne veux pas mourir tout de suite. La douleur liée à mon bras me fait serrer les dents, pourtant je n'abandonne pas mon objectif. Ce sera pas la première fois que je me blesserais en chasse. La seule différence, c'est que cette fois ci aurait pu être évitée, si on m'avait donné les bonnes informations. Je ne blâme pas Lenny non plus, ce n'est pas lui qui a fait ses recherches. Mais si je m'en sors, le responsable risque de finir dans un pire état que moi. Pendant que je hurle en espérant que quelqu'un m'entende, j'utilise la main qui ne referme pas la porte pour sortir mon téléphone dans l'espoir de pouvoir joindre les Dux. Du renfort, malgré tout, ne serait pas vraiment de refus. Pourtant mon espoir est bien trop vite réduit en cendres quand j'observe l'état dudit téléphone. Il a prit un sacré coup, sans doute lors des premières minutes du combat, et il est hors d'état de fonctionnement. Avec un grognement, je le balance au sol sans plus de cérémonie.
J'observe la rousse qui vient de me rejoindre. Elle ne pose pas trop de questions, n'a pas demandé s'il s'agissait d'une blague et ne s'est pas encore mise à pleurer. Autant dire que j'ai l'air d'être tombé sur quelqu'un de bien. J'ai pas vraiment le temps de tout expliquer, d'autant que le djinn me suivait de près. Je jette un œil sur la table qu'elle désigne. « ça devrait au moins le ralentir.» Je la rejoins près de la table de sorte à pouvoir la pousser devant les battants, me servant avant tout de mon bras intact, l'autre me lançant considérablement. « Un djinn vraiment énervé. » J'ai dit ça de but en blanc, comme si je me souciais plus vraiment de savoir si elle était au courant de l'existence de telles créatures, ou de sa réaction dans le cas contraire. Mais peut-être que c'est le cas, finalement. Mes pensées tournent et tournent encore dans mon esprit, cherchant en vain un moyen de survivre à la situation. Sans savoir ce que le djinn peut faire, ce n'est pas chose aisée. Mais au moins, je sais qu'il peut manier le feu, c'est déjà ça.
Je pousse de toutes mes forces la table, mais avec un bras en moins, je risque de mettre beaucoup trop de temps. « A trois on pousse, okay ? Faut faire vite. Je sais pas combien de temps il va mettre pour comprendre que je suis là. Un, deux, trois.» J'ai agis sans réfléchir, encore une fois. Le but implicite de la mission était de protéger les habitants de la ville contre la milice, et je n'ai rien fait d'autre mis à part mettre la vie de cette femme en danger. Mais j'ai pas le temps de m'excuser, pas pour le moment. Je poussais la table de toutes les forces qu'il me restait, mais la brûlure se rappela à moi et un autre grognement franchit mes lèvres. De douleur cette fois.
Invité
Ven 4 Mai - 16:23
Invité
Jeu 10 Mai - 12:24
Hunting ain't easy
Almath & Say
Ce n’est pas la première fois que je me retrouve dans le genre de situation critique où je manque de mourir. Le contraire serait étonnant, entre mes années de service pour la protection de mon pays et mon aspiration de chasseur, on ne peut pas dire que la sécurité soit un maître mot lorsqu’il s’agit d’orienter ma vie. Mais en général, il me reste tout de même cette certitude que ce n’est pas si grave et que je vais m’en sortir, parce que je m’en sors toujours. Mais aujourd’hui, y a comme un relent de fin du monde, ou du moins fin de ma propre personne. Puis faut pas se leurrer, si je ne l’arrête pas maintenant, le djinn va causer un gros problème, que ce soit à l’échelle de la ville, qu’il n’hésitera pas à brûler jusqu’à la moindre maison, ou à l’échelle mondiale lorsqu’il dévoilera sans le vouloir son existence aux yeux de la population ingénue. Rien de bon ne peut donc ressortir, et la bonne nouvelle, c’est que je serais mort et que personne ne pourra donc m’en vouloir légitimement d’avoir déchaîné la bête sur la planète entière. Ça n’empêchera pas Gadreel de cracher sur ma tombe, mais ça il risque de le faire dans tous les cas, alors …
La rousse ne semble pas vraiment surprise quand je parle de djinns. Je n’y ai pourtant pas mis les formes, c’est sans doute qu’elle devait déjà connaître leur existence. Ou alors elle est en état de choc et peu capable de comprendre ce que je lui dis. Mais elle a l’air d’avoir la tête froide et de ne pas parler pour ne rien dire, alors j’en doute réellement. Après avoir enfin poussé la table contre le battant en bois, je m’appuie carrément dessus, en profitant pour jeter un œil autour de moi. Il n’y a personne d’autre que la femme qui m’est venu en aide. Heureusement, ça limitera les dégâts dans le cas où ça tournerait mal, c’est déjà ça. Lorsqu’elle reprit la parole, je me contentais, pendant quelques secondes, de froncer les sourcils. Une petite voix au fond de mon esprit qui me priait de pas la laisser s’approcher, que la laisser me toucher ce serait baisser des défenses qui ne doivent jamais faiblir. Une petite voix qui ne croyait pas possible le fait que je me retrouve coincé, blessé, avec un médecin, comme un heureux hasard. Les heureux hasards n’existent pas chez moi.
Pourtant, la douleur de la brûlure finit par avoir raison de ma méfiance et je hoche la tête. « Sayanel. » Je m’approche un peu pour qu’elle puisse observer la plaie, ouverte par le djinn un peu plus tôt. Je réfléchis quelques secondes aux questions qui me tombaient dessus comme une avalanche. Prendre son temps avant de trop en dire, ou pas assez. « Quand je l’ai trouvé il fouillait les poubelles. Enfin c’est ce que j’ai cru, j’ai pensé à un magicien en premier lieu. Mais finalement c’était son super soldat à la place. » Je prends une pause. « Je sais bien leur couper la tête d’ordinaire, c’est une de mes grandes habilités.» Bien entendu, le sens de sa question est totalement logique, mais en pousse une autre. « Et toi, tu peux faire quoi ? »
Je sais que normalement, je ne devrais en aucun cas partager les informations que je possède avec une civile. C’est un fait plutôt logique, mais dans le cas actuel, quand certaines de ces informations pourrait nous sauver ou nous coûter la vie, il est sans doute préférable de passer au-delà des règles. « Tu te rappelles de la milice de Brady ? Le maire qui s’est fait buter y a quelques mois ? Ils courent toujours. Et j’ai quelques infos qui montreraient que les magiciens de cette milice droguent leurs djinns. Excepté que ça a tendance à les rendre barges. Du coup moi je comptais mettre la main sur le magicien et le descendre, sauf que c’est le dopé qui m’est tombé dessus. » C’est plutôt un bon résumé de la merde dans laquelle je me suis fourré.
Invité
Sam 19 Mai - 12:56
Invité
Mer 23 Mai - 14:33
Hunting ain't easy
Almath & Say
C’est pas le plus intelligent de dévoiler toutes mes cartes d’un coup, mais sans doute que même moi je me rends compte que je n’ai pas trop d’options. Soit dire la vérité sur ce que je suis, soit prétendre que je ne sais rien et finir totalement embroché par le taré à l’extérieur. Le choix n’est pas si complexe à prendre, en réalité. Je ne peux toutefois pas m’empêcher de grimacer face à la réponse de la jeune femme. Certes, elle a du cran de me l’avouer de but en blanc, je peux pas le lui enlever, mais dans une autre situation je l’aurais crucifiée au mur juste par principe. Ou au moins j’aurais essayé. Je crois que les magiciens sont ceux que je déteste le plus, dans toute cette mascarade. Parce que ça reste un choix de contrebalancer la nature, de se servir d’entités qui les dépassent juste pour le pouvoir. Parce que c’est ça qui les motive, en général, le pouvoir. Pour leur permettre d’accomplir de grandes choses, de se faire un nom sur Terre, ils en oublient que les forces qu’ils manipulent sont au-delà de leur compréhension. Quelque part, j’aurais jamais pu me pencher sur la question, rien que la vue d’un bouquin a tendance à me fatiguer alors apprendre des formules par cœur … Très peu pour moi. Faut pas croire, beaucoup de magiciens se servent de leurs djinns contre les Surnaturels. Mais c’est justement ce genre d’abus qui les poussent au meurtre et qui rendent les djinns incontrôlables. Alors d’un côté ou de l’autre, pour moi, c’est du pareil au même, si je devais ne supprimer qu’une source de magie, ce serait bien celle-là.
Je ne réponds pas vraiment, la laissant tout de même s’approcher. Je suis bien conscient que si je commence à analyser ce qu’elle vient de me dire en lui montrant mon opinion, on risque fort de ne pas passer une heure de plus. Alors je ferme ma gueule, encore heureux que je sois assez conscient pour le faire. Lorsqu’elle montre ses intentions, cependant, je recule de quelques pas. « Wow lady, c’est bien gentil mais la magie et moi ça fait deux. J’ai pas envie de me voir pousser un troisième bras. » Sans compter que je préfère largement crever que de devoir ma santé à une magicienne. Mon ego. Mais je dois bien avouer que ça me fait un mal de chien et que j’arriverais à rien si je la laisse pas faire. Il me faut quelques minutes pour me résigner cependant. Je finis toutefois à m’approcher de nouveau, non sans tirer la gueule.
Un détail, cependant, me fit revenir dans la situation. Une potion qui assomme les djinns ? C’était loin d’être éthique, mais ça pouvait nous sauver la mise, alors c’est pas moi qui vais gueuler. « On peut toujours essayer. Même si ça ne marche pas ça pourrait au moins me permettre de reprendre le dessus assez longtemps pour lui trancher la gorge. » J’ai jamais été aussi heureux en pensant à une décapitation, je peux vous le dire. Parce que celui-là, il m’a mis en rogne. Fallait pas me brûler la moitié de l’os s’il ne voulait pas que je prenne sa mort à cœur. Certes, il y avait un revers à la médaille. Si le djinn était là, on était pas libre de voir débarquer le magicien sous peu. Et comme elle me le faisait comprendre, elle était non pratiquante et le peu de magie qu’elle avait utilisé ce soir l’avait déjà sensiblement vidée de ses forces. « Quel intérêt de s’intéresser à la magie si ce n’est pour invoquer personne ? » Ce n’était pas une attaque, loin de là. Mais je comprends facilement les magiciens à la recherche de puissance. J’arrive à cerner leur logique. Ils me débectent et je souhaiterais les brûler jusqu’au dernier, mais je les comprends. Une magicienne qui n’a pas ce but là, par contre … C’est tellement nouveau que j’ai du mal à en saisir les complexités. Pour une fois, je suis réellement curieux. Sans compter que son génie n’est pas encore revenu pour nous donner le remède miracle … Et la porte commence à dangereusement trembler.
Invité
Dim 3 Juin - 16:44
Invité
Sam 16 Juin - 15:24
Hunting ain't easy
Almath & Say
Je suis pas spécialement doué pour me faire des amis. Faut dire que je le cherche pas souvent, mais même quand je fais des efforts – ce qui n'est pas le cas d'ici, j'ai pas spécialement le temps pour le social avec la perspective de ma mort imminente – les gens ont plutôt tendance à me détester au bout de deux minutes. Sauf Janet, allez comprendre pourquoi, même moi j'ai du mal à savoir pourquoi elle traîne encore dans mes pattes. Non pas que ça me dérange, c'est une des rares personnes de mon entourage que je fais plus que tolérer en dehors de ma famille. La preuve en est de mon incapacité à être apprécié, j'ai vexé la super sorcière au bout de cinq minutes alors qu'elle voulait globalement m'aider avec ma brûlure. J'en ressens pas vraiment de culpabilité, j'ai plutôt tendance à partir au quart de tour, surtout quand j'ai quelqu'un en face avec du répondant. Non pas que je préfère ceux qui se laissent victimiser, mais c'est plutôt paradoxal, je suis agacé tout autant par un cas que par l'autre. En fait, le silence m'irait parfaitement bien. " J'y connais pas grand-chose à la magie mais de ce que j'en sais y a rien d'inné. Alors tu pourrais être très mauvaise et le faire sans le vouloir. " Et merci pour mon cerveau mais il va très bien. " [/color] La relation entre nous deux semble mal partie, mais si on arrive à s'en sortir vivants sans s'être entre tués avant, ça restera sans doute une victoire à ne pas négliger, c'est déjà ça. Mais c'est surtout pas moi qui vais faire machine arrière, ce serait mal connaître ma fierté pas toujours placée au bon endroit.
" En crapaud hein … Tu serais pas de la même famille que toutes les evil witch de n'importe quel dessin animé pour gamins? " Dessins animés que j'ai rarement vu, même étant dans l'âge. Mais parfois, quand on était encore jeunes, les parents nous collaient devant, Gadreel, Ashlyn et moi, comme si ça allait nous empêcher de faire des conneries quand ils partaient en mission. Autant dire que ça a eu un succès tout relatif. Mais ce n'est pas le moment de me mettre Almath à dos. Pas entièrement en tout cas et je finis par céder et me laisser soigner. Je sais que j'en ai besoin mais j'ai une fierté incroyable, je sais pas si ça me vient de mon éducation ou juste du fait que les chasseurs sont rarement faits autrement. Du moins ceux qui survivent. Je finis même par m'intriguer sur son mode de vie. Certes je n'ai pas beaucoup d'expérience dans le domaine de la magie mais c'est pas les rencontres - brèves - avec des magiciens qui m'ont manquées. Alors j'ai un peu de mal à me faire à l'idée de ce qu'elle me raconte. " Mais c'est quoi l'utilité dans tout ça ? Concrètement, à quoi ça te sert?" Parce que j'ai été élevé comme ça. Tout ce que je fais, je le fais dans un but précis. J'ai pas spécialement d'amusent, de loisirs, même quand je chevauche ma Harley c'est jamais " juste pour faire un tour", y a toujours un objectif derrière. Le reste, c'est une perte de temps, et c'est fatal dans le milieu. Alors peut-être qu'on est pas faits pour se comprendre, elle et moi.
Un bruit sec sur la porte me fait me retourner, brandir mon arme comme si elle allait me servir à quoique ce soit. " Recule le plus loin possible, il va entrer ! " J'ai à peine le temps de faire ce que je viens d'énoncer que la porte finit par éclater. C'est le comble, crever dans une bibliothèque alors que j'ai jamais pu me blairer les bouquins.