(Naël) Are you coming to the tree ?

Mes parents m'ont appelé Naël Hartnell ! Je suis né le 31 juillet 1980 à Bray, en Irlande, ce beau pays. Je suis un élément de 35 ans. Pour plus de précisions, je suis hétérosexuel et présentement veuf. Je suis fier de dire que je travaille en tant que psychiatre à l'hôpital de Bray , ça m'aide à payer mes factures. Je suis d'ailleurs plutôt modéré. On me dit souvent que je ressemble à Hugh Dancy, mais en mieux, quand même. Une dernière chose, je fais partie du groupe êtres de l'eau, et plus précisément je suis un Klabautermann.

L’Irlande, ce beau pays. Cette terre de mystère et de légendes. L’endroit où Naël est né et où il a bien l’intention de vivre toute sa vie. En réalité, ça ne lui ait jamais venu à l’esprit de quitter ce beau pays. Comment trouver mieux ailleurs ? Impossible. D’ailleurs, Naël est né à Bray, une petite ville au charme de contes de fées. Il a grandi dans une famille unie et plutôt équilibré, enfin si on considère des hippies équilibrés, bien sûr. Charles et Eirene Hartnell ont toujours eu ce petit côté non-conventionnel qui leur donnait tout leurs charmes et qui a composé la base de l’éducation de leur fils. Pourtant, la première chose que retient Naël de ses parents, c’est leur amour. Ces deux-là s’aimaient vraiment et leur fils a toujours rêvé de pouvoir vivre une histoire de ce genre. L’amour, le vrai Et il a trouvé ce qu’il voulait lorsqu’il s’est enfin décidé à réaliser son rêve de devenir docteur.

C’est en arrivant à Dublin, à la faculté de médecine qu’il est tombé sur la femme la plus fabuleuse jamais rencontré. Ça lui est tombé dessus comme ça, sans qu’il puisse s’y préparer ou même s’y attendre. Elle était là, au milieu de l'amphithéâtre, éblouissante. C’est à ce moment là qu’il a compris le sens du mot “coup de foudre” sans vraiment savoir comment il a su qu’il avait trouvé la femme de sa vie. La mère de ses enfants et bien plus encore. Pourtant, il n’était pas du genre s’enflammer. Sauf cette fois-là. Il n’a pas hésité longtemps avant de l’aborder. Un peu timide, il a bafouillé un peu et elle a été séduite, puisqu’elle a accepté de le suivre pour voire un verre. Après ça, ils ne se sont plus quittés, sur la même longueur d’onde ils leur suffisaient d’un regard pour se comprendre. Ils se sont trouvés et leur amour a donné naissance à un joli bambin qu’ils nommèrent Adrian. Symbole d’un autre temps. D’une époque révolue pleine de magie.

Peut-être qu’au fond la magie l’avait toujours suivit Naël, restant à une distance assez raisonnable pour ne jamais se faire découvrir. Le laissant vivre sa petite vie tranquillement, se marier, devenir médecin, élever son fils comme le commun des mortels. Il a même eu l’occasion de revenir à Bray avant de voir sa vie basculer. Éleanor s’est enfin décidé à amener la magie en plein dans sa vie. Klabautermann un mot qui avant ça ne voulait rien dire pour lui avant qu’elle se décide à lui expliquer qu’elle avait une particularité. Au début, il n’y a pas cru, pensant à une blague un peu étrange. Seulement, pour une fois, elle n’avait pas l’air de rire. Alors il l’a écouté, incrédule. C’est comme ça qu’il apprit que sa femme était une gardienne. Il n’a compris le vrai sens de cette révélation qu’une fois sa femme malade. Comme si le fait d’apprendre que la femme de sa vie se faisait ronger par un mal incurable n’était pas assez lourd à porter. Eleanor ne pouvait pas quitter ce monde en laissant son rôle derrière elle, elle devait le transmettre à quelqu’un de confiance. Naël.

Clairement, sa vie a changé du tout au tout en l’espace de quelques semaines. Sa petite vie tranquille a basculé. Celle de son fils aussi et c’est peut-être ce qu’il a eu le plus de mal à gérer. Son fils a toujours été très important pour lui et le voir si bouleversé l’a rendu malade. Lui le psychiatre n’est même pas capable d’aider son propre fils, il y a de quoi enrager. De plus, il a du apprendre à vivre avec son nouveau don, le dernier cadeau que lui a laissé Eleanor. Rien de bien facile. Seulement, comme souvent il a fini par s’adapter, reprendre le cours de sa vie. Son boulot a peut-être pris un peu trop de place dans sa vie, comme pour compenser le manque de ce qu’il a perdu. S’occuper des problèmes des autres est toujours plus simple que de se concentrer sur les siens. Pas besoin d’être psy pour comprendre ça. Il a fonctionné en mode automatique pendant un moment, jusqu’à l’arrivée d’une nouvelle femme dans sa vie. Une patiente cette fois. Une certaine Jean. Un cas à part. Sans trop savoir pourquoi, Nael a eu comme un besoin irrépressible d’aider cette jeune femme qui n’avait même plus sa mémoire sur qui compter. Au-delà de la conscience professionnelle, elle lui semblait tellement fragile qu’il ne pouvait pas la laisser se débrouiller seul. Au début, ce n’était que professionnel, il se contentait de la voir aussi souvent que nécessaire pour l’aider à aller mieux. Seulement, quand il a vu que ça ne fonctionnait pas aussi bien que ce qu’il avait souhaité, il a fait quelque chose qu’on pourrait croire pas très déontologique. Il lui a proposé de venir vivre chez lui, pour pouvoir garder un oeil sur elle, mais surtout dans l’espoir de l’aider à aller mieux. Puis, d’une certaine façon, il espérait pouvoir aider Adrian à aller mieux. Faire d’une pierre deux coups, en quelque sorte.

On pourrait presque croire que sa vie commençait à se remettre sur le droit chemin. Ça aurait dû, mais le sort s’acharnait sur le Hartnell. C’était au tour de son corps de le lâcher. Syndrome de Brugada. Le verdict est tombé. Une épée de damoclès au dessus de l’équilibre fragile qu’il avait essayé de construire.