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 Boom Boom Boom Boom | ft. Willow

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boom boom boom boom
Willow & Gidéon

«  Boom boom boom boom I want you in my room Let's spend the night together From now until forever Boom boom boom boom I wanna go boom boom Let's spend the night together - Together in my room »
Les émotions s’étaient multipliées dans ton cœur de pierre. Garder intacte cette façade composée était devenu presque épuisant, ou en tout cas, demandait bien davantage d’efforts que quelques mois plus tôt. Comment conserver ta retenue quand tant de choses irritaient tes nerfs, depuis la pression d’un temps qui s’écoulait trop vite, à la pression invisible du cancer dans ton poumon. La cigarette, véritable sponsor de ton calme artificiel, était proscrite ; tu ne pouvais plus même tolérer de l’approcher de ta bouche, et le manque n’avait pas tardé à se faire sentir, accélérant la perte de contrôle. Dans ces circonstances, l’alcool était apparu comme un mal nécessaire. Pourtant – pourtant il y avait tout à en craindre, tu te savais pertinemment prompt à en abuser trop, mais le besoin était si fort que la lutte était perdue d’avance. Alors nécessairement, fréquenter les bars était devenu une tentation chaque jour plus envahissante, et la rechute une fatalité contre laquelle tu ne pouvais plus rien.
Tu n’étais pourtant pas un homme joueur avec ta réputation et tu n’aimais pas t’afficher publiquement, moins encore lorsque tu te savais susceptible de boire trop, à un point qui tenait du scandale et tendait à te provoquer des comportements violents. Non, dans ces mauvaises passes, il valait mieux que tu boives seul, à l’abri des regards. En vérité, quand tu sortais, ce n’était pas tant pour boire que pour un autre motif, que tu refusais honteusement d’admettre – le besoin de compagnie. Tu avais toujours été un homme solitaire, tu tolérais mal autrui, d’autant que tu avais cette fâcheuse tendance à trouver l’humanité stupide et insupportable. Mais tout solitaire, tout asocial dans l’âme – tu n’en étais pas moins un homme, et tu sais que l'homme devient fou lorsqu’il est constamment seul, tu le sais et la folie t'effraie plus encore que la mort. Depuis les départs successifs de tes enfants, et surtout depuis la mort de Maryan, tu n’étais plus tout à fait le même. Bien sûr, tu avais haï Maryan bien avant de la laisser mourir dans cet incendie qui lui fut fatal, tu l’avais haïe et tu l’avais trompée à de trop nombreuses reprises, tu n’avais pas été le plus fidèle des hommes. Mais contre toute attente, tes aventures s’étaient raréfiées suite à son décès, comme si le deuil t’avait fait perdre le goût de la chose – à moins que ce ne soit la peur indicible de condamner la suivante à un sort semblable, ou pire encore. Tu avais regardé sa mort en face, et ce n’était pas une femme que tu avais vu ce jour-là, rongé par les flammes – c’était tes propres erreurs, la ruine de tes propres mains, ton potentiel de destruction. Tu avais vu le danger, la honte, la déshumanisation, dans ces restes encore vivants qui portaient encore la teinte de tes coups, dans ce regard brisé, dans cette âme réduite en morceaux.

Mais la mort patientait dans l’ombre à présent, et pesait sur ta vie et sur l’écoulement des jours. Ce cœur si solide que tu découvrais meurtri appelait malgré toi le besoin de compagnie, de distraction, de réconfort, et tu avais fini par y céder. Tu n’en étais déjà plus à ton premier whisky, bien que tu te fasses violence pour laisser paraître une image superficielle de sobriété. Ce n’était pas le Drunk Mermaid, tu n’aurais toléré de montrer à ton fils ces faiblesses vers lesquelles tu te sentais pencher. Alors tu t’étais réfugié dans une autre enseigne, appuyé au bar avec un quelque chose de maussade que tu rechignais encore à laisser apparaître. Et dans cet instant, ton regard s’était glissé jusqu’à la silhouette d’une femme, reléguée à l’opposé comme si elle t’avait fui consciencieusement. Cela faisait quelques longues minutes déjà que tu avais commencé à l’observer, par intermittence pour ne pas lui faire prendre peur. Ton œillade distraite, presque absente, s’était faite plus intéressée. Ce n’était qu’une femme, une jolie femme en toute objectivité, mais non moins cette créature dangereuse que le diable a mis sur Terre pour te perdre dans la tentation. Tu hais les femmes, tu les hais autant qu’elles t’attirent, avec leur exécrable douceur, leur… féminité. Quelque chose chez elle t’aimante, peut-être la contrariété sur son visage, ou cette absolue délicatesse dans le mouvement, cette fragilité, ou un détail sur lequel tu n’arrivais pas à poser le doigt. Et si je te disais qu’en vérité, cette essence particulière derrière sa manière d’être t’évoque inconsciemment Maryan, si je te disais que ce sont ses manies incontrôlées de femme battue qui te harponnent – tu t’horrifierais sans doute. Elle était tranquille, elle était silencieuse, si belle, si jeune aussi. Elle émane une aura de tendresse derrière son désespoir, derrière sa détresse, et le tout t’appâte, et tu tombes dans le piège.
Ton verre avait désormais les parois trop sèches, la soif revenait hanter ta gorge et l’intérieur de tes joues, il était temps. Tu t’étais détaché du bar en silence, et tu avais porté ton pas lourd mais maîtrisé jusqu’à la demoiselle – laissant néanmoins une place d’intervalle entre vous, et sans lui adresser un regard, mais tu ne trompais personne. Deux secondes ne s’étaient pas écoulées que tu avais tourné ton visage dans sa direction. « Bonsoir », et si tu ne te défaisais jamais d’une certaine dureté, il n’y avait cependant rien d’agressif dans ta voix. Plutôt une forme de douceur mêlée de gravité, un peu rauque, un peu tiède, un peu basse – lorsque tu convoitais quelque chose, tu te débrouillais plutôt bien pour l’avoir. « Vous avez l'air abattue. Je peux vous offrir quelque chose à boire ? » Tu avais laissé planer une seconde entière entre les deux, pour lui laisser le temps de t’évaluer du regard, et te laisser jauger sa réaction. Savait-elle quel nom mettre sur ton visage ? Serait-elle méprisante, effrayée, intéressée, ou bien trop ivre déjà pour réagir seulement ? Tu savais combien la première impression comptait dans ce genre de situation. Et si tu connaissais ton compte en banque, tu connaissais malheureusement aussi ton âge.
(c) DΛNDELION
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