Bien que l’animation, le buffet, les boissons et tout ce qui va avec était agréable, la blonde se décida à en sortir, elle venait de surprendre Castiel avec une autre fille… Encore. Elle pouvait comprendre que leur mariage ne l’enchante pas spécialement, mais se tenir c’était une bonne idée aussi ! Il le savait désormais ils ne pouvaient plus faire machine arrière, ils étaient destinés à se supporter jusqu’à la fin… Elena avait déjà tenté de ressentir des sentiments pour lui, mais c’était disons légèrement compliqué surtout quand il l’envoyait balader à tout bout de champs. Après, elle n’était pas sa mère non plus, elle n’était pas là pour lui dire quoi faire, mais elle en avait un peu assez d’être la seule à faire des efforts, à tenter quelque chose. Tout ce qu’il faisait c’était de convaincre ses parents qu’ils avaient bien choisis et qu’il était heureux avec elle, mais bien entendu toute cette histoire n’était qu’un énorme mensonge.
Ça faisait un petit moment qu’il lui avait dit qu’il reviendrait et en fait, ce n’était pas le cas. Bien sûr, elle aurait pu rentrer et s’en plaindre à ses parents, le problème c’est que ceux-ci passeraient l’information à ses futurs beaux-parents et à Castiel… Il n’était pas violent, mais ce n’était pas le moment qu’il la déteste encore plus qu’il ne devait déjà le faire. D’ailleurs pourquoi la détestait-il autant ? Elle ne l’avait pas choisi non plus, elle s’était juste résignée à obéir à sa famille pour qu’ils soient fiers d’elle. Enfin, elle faisait tout pour sa famille et même eux étaient capables de lui cacher des choses, comme une jeune fille qui lui ressemble comme deux gouttes d’eau. Cette découverte lui faisait perdre tous ses moyens. Alors en repensant à ce futur mariage qui allait être fortement étrange et à cette nouvelle personne qui pointait son nez dans sa vie sans que cette Eireen ne le sache, Elena sortit alors de la soirée, et vint s’asseoir sur un banc toujours dans son costume de vampire qu’elle avait fait elle-même. Elle soupira longuement, en pensant que si Castiel la cherchait il n’aurait qu’à sortir pour la trouver, du moins s’il le voulait vraiment.
Puis quelques minutes plus tard, elle vit au loin une bande, ils n’avaient pas l’air d’avoir envie de fêter Halloween. Plus ils avançaient et plus, elle remarquait qu’ils n’étaient pas venus les mains vides, était-ce des chasseurs qui avaient soif de vengeance ou de chair fraîche de créatures surnaturelles ? Elle ne savait pas ce qu’ils venaient faire ici, alors elle fit mine d’envoyer un message via son téléphone et de jouer avec, pour ne pas qu’ils lui adressent la parole. Peine perdue, ils se plantèrent devant la jeune fille et s’adressa à elle en demandant si « la fête était bien ». La blonde releva la tête, et afficha le plus beau sourire qu’elle pouvait faire, en effet, elle ne pouvait faire autrement, un visage de peur les alarmeraient directement sur sa condition et sûrement celle de bien des habitants. De ce fait, après avoir montré un joli sourire, elle répondit qu’elle était « très réussie ». Ils tentèrent d’entrer, mais cela semblait impossible, mais elle ne savait pas pourquoi. Elle tentait d’observer mieux mais ce n’était pas très discret, donc elle retourna à son « jeu », et après cinq minutes, elle releva la tête et les chasseurs avaient disparus. Comment cela se faisait-il ? Ils étaient encore devant la porte du bâtiment cinq minutes plus tôt et maintenant c’était comme s’ils n’étaient jamais venus. La blonde haussa simplement les épaules en se disant qu’ils avaient dû prendre un autre chemin et elle se remit à regarder son téléphone, puis une main se posa sur son épaule, et elle sursauta d’un coup, et émit un petit cri strident, en pensant qu’il s’agissait une fois de plus de ces chasseurs, mais non, ce n’était que Castiel, elle l’avait quelque peu oublié celui-là d’ailleurs.
Ah ce n’est que toi… Désolée je pensais que… Bref. Tu t’es enfin souvenu que j’existais apparemment…
Petit reproche oui, elle avait eu tellement peur qu’elle aurait préféré ne pas être seule, même s’ils ne lui avaient rien fait, elle n’avait pas vraiment confiance. Et puis, elle n’était pas folle, elle avait vu les armes qu’ils portaient, ce n’était pas simplement des représentants de la police, elle en était sûre. Maintenant pour le prouver, ça allait être plus difficile.
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Sam 21 Nov - 23:41
Faux Semblants
L'immeuble désaffecté
Elena ✧ Castiel
Les lumières scintillantes qui n’hésitaient pas à bouger, aveuglant les danseurs, peu actifs, de la salle se baladaient, éclairant tantôt un couple d’amoureux, tantôt une femme ou un homme seul. Ils semblaient tous outrageusement heureux, à s’en faire saigner les lèvres. Des déguisements qui se voulaient terrifiants, le thème d’Halloween avait au moins le mérite d’avoir été respecté par la plupart. Seuls les plus riches semblaient exempts de tant d’extravagance, et n’avaient pas pris la peine de revêtir ne serait-ce qu’un manteau. Comment Castiel le savait ? Il les connaissait tous. Qu’ils soient tritons ou métamorphes, il avait vue sur tous ceux possédant une fortune à peu près équivalente à la sienne. Il pouvait comprendre, dans le même temps, la réputation que les riches de Bray pouvaient avoir. Ne jamais faire comme les autres, ne jamais montrer que l’on appartient au même monde qu’eux. Ce monde dégoûtant où l’on pouvait tomber de son piédestal, où la misère s’immisçait même dans les foyers les plus aisés. Ils n’étaient pas là par plaisir, seule la réputation du maire et se retrouver encore et toujours dans ses petits papiers les avaient fait se déplacer jusque-là. C’est ce qui ferait déplacer son père, d’ailleurs. Il le savait, l’homme était en chemin. Pourtant, Castiel prit le temps de chercher Kiara du regard alors qu’il aurait dû, depuis bien une demi-heure, être de retour auprès de sa fiancée. Mais il n’y arrivait pas. Peut-être que si on ne leur avait pas forcé la main, il aurait pu la trouver sympathique. Il aurait sûrement tenté, et réussi, à la mettre dans son lit, peut-être aurait-il pu envisager une relation avec elle. Mais les choses avaient été faites de telle sorte qu’elle signifiait son absence de libertés. Elle symbolisait l’emprise qu’avaient ses parents sur lui, et c’est sans doute l’une des raisons principales pour lesquelles il ne pouvait simplement pas lui pardonner leur mariage. Pourtant, Castiel comprenait qu’elle n’y était pour rien, il le savait. Mais tout ce qu’elle représentait, il avait appris à le détester, ne laissant que très peu de place au « et si ? » . Parce qu’il ne voulait pas donner raison à son père, jamais. S’il devait la rendre malheureuse pour ça, tant pis . Mais jamais il ne donnerait à son paternel la satisfaction d’avoir participé à l’histoire d’amour de son fils. Alors s’il devait vivre un mauvais mariage, qu’il en soit ainsi. Si elle n’en était pas heureuse, elle n’avait qu’à se barrer. Le problème était qu’ils avaient autant à perdre l’un que l’autre.
Après avoir séparés quelques couples pour demander le passage, le jeune homme avait rejoint Kiara, qui se tenait à l’autre bout de la pièce, morose. Elle n’avait pas l’air de beaucoup aimer ce genre d’événements. Décidant de lui faire la discussion pour quelques minutes, il lui offrit le verre qu’il avait dans les mains et qu’il n’avait, pour le moment, pas touché. Leur relation n’avait pas été facile, surtout au début, mais il était plutôt heureux qu’ils aient trouvé un équilibre. La jeune femme était … Comment dire … Dur à cerner. Mais trouvez un terrain commun avec elle, et toute association sera possible et même plutôt agréable. Il resta plus qu’il ne l’aurait dû avec la blonde, rigolant de tout et de rien, se moquant des déguisements, buvant un peu trop. Et c’est là qu’il les vit. A l’entrée de la salle, des chasseurs. Il pourrait reconnaître leur allure n’importe où. D’un coup d’œil, il fit signe à son acolyte. S’il y avait bien quelqu’un qui pouvait s’en charger, c’était elle. Il allait la suivre quand il se souvint d’Elena. Voilà maintenant longtemps qu’il ne l’avait pas vue, est-ce qu’ils auraient pu la croiser ? Même s’il ne la portait pas spécialement dans son cœur, il devait bien avouer que l’idée de la voir transpercer par un poignard, baignant dans son propre sang, ne le réjouissait pas vraiment. Lorsque la voie fut libre, il fut donc le premier à se précipiter dehors.
Heureusement, tout semblait bien aller pour sa fiancée, puisqu’elle se trouvait à l’extérieur, son téléphone à la main. Hésitant, il finit tout de même par la rejoindre. Sa remarque eut, toutefois, le don de l’agacer. « Si tu veux je peux repartir hein, ça me pose pas de problème majeur. » Bon, on ne pouvait pas dire qu’il se vexait souvent, mais certaines personnes avaient un don pour faire transparaître ce qu’il y avait de pire en lui. Malheureusement. Cependant, il se reprit presque immédiatement, et fronça les sourcils. « Tu pensais que c’était qui ? »
La jeune fille avait toujours les yeux braqués sur son téléphone lorsque Castiel se retrouva près d’elle. A vrai dire, elle ne voulait pas être désagréable, elle avait juste eu peur. Alors oui, elle avait beau être concentrée mais elle faisait en réalité semblant pour ne pas s’attirer les foudres des chasseurs passant par là pour elle-ne-savait-quelle-raison. Alors d’un sens, oui, elle était rassurée que ce ne soit que Castiel. Même s’il pouvait lui faire du mal psychologiquement, elle était sûre qu’il ne lèverait pas la main sur elle, même si elle représentait certainement tout ce qu’il détestait du fait de ce mariage orchestré par leurs parents.
« Si tu veux je peux repartir, ça ne me pose pas de problème majeur. », avait-il dit. Et avait enchaîné en lui demandant qui elle croyait qu’il était. Ce à quoi la blonde répondit en secouant la tête :
Non, c’est juste que… Je pensais que c’était un de ces chasseurs qui avaient ma vraie nature, enfin ce genre de choses. En réalité je suis assez rassurée que tu sois là.
Elle n’avait pas vraiment l’habitude de dire ce genre de choses, mais il fallait l’avouer – même si elle parvenait à se défendre toute seule – généralement il ne lui arrivait rien lorsqu’il n’était pas loin d’elle. Ce soir, elle eut une des plus grosses peurs de sa vie. Qui sait ce qu’un chasseur aurait pu lui faire ? En plus ceux-ci étaient plutôt redoutables, et tuaient juste pour le plaisir. Chose qui dépassait l’entendement pour Elena. Bien sûr, elle ne vivait pas dans un monde où tout était rose tous les jours, elle savait qu’elle risquait sa vie à chaque fois, et qu’elle se devait de garder son sang-froid afin de ne pas mettre en danger sa famille et tous ceux qui faisaient partie de son espèce.
Elena se mit à observer son futur mari, non sans le fixer. A vrai dire elle comprenait ces autres filles qui le trouvaient à leur goût, et, à vrai dire, il l’était pour elle également, mais tout était différent. Entre eux tout était faux, alors qu’ils auraient pu essayer de se connaître. Malgré le fait que chacun d’eux avaient des défauts un peu plus prononcés, ils n’étaient pas forcés de se détester, enfin lui plus qu’elle à vrai dire. Même si elle n’appréciait pas sa manière d’être avec elle, de ne jamais lui montrer le moindre intérêt, Elena n’arrivait pas à le détester, mais pas non plus à l’aimer comme ils le devraient à plusieurs mois de leur mariage dont elle s’était occupée pour passer le temps entre le temps passé à la faculté avec ses cours. A présent, elle continuait à tout préparer mais le cœur n’y était plus, ce n’était plus comme avant. En réalité, elle avait simplement envie de connaître le jeune homme plutôt que de s’attacher à ses propres goûts à elle. Bien sûr, elle n’était pas prête à le lui avouer et puis il la prendrait sans doute pour une folle alors elle préférait faire comme si de rien n’était même si elle savait qu’elle ne devrait sûrement pas attendre trop longtemps non plus. Etaient-ils vraiment prêts à se marier ? Devait-elle tout de même attendre le jour où leur vie changera à jamais pour tout dire ? Elle n’en savait rien. D’ailleurs elle ne savait pas vraiment quoi faire.
Puis alors que son regard se faisait peut-être trop fixe, et qu’il fronçait désormais les sourcils se demandant sûrement pourquoi elle l’observait de cette manière et pourquoi elle ne parlait pas. De ce fait, elle détourna son regard vers le lieu complètement délabré mais qui, grâce à cette soirée, se révélait presque d’une étonnante beauté. Elle sentait le regard du brun sur elle, la blonde savait qu’il allait s’adresser à elle, mais pour lui dire quoi ? Voici une excellente question. Elle n’avait pas peur de son sarcasme, ni qu’il ne la blesse avec ses mots, maintenant elle était conditionnée, mais elle ne disait pas non à voir autre chose. Pourtant ses mots ne vinrent pas, ça serait sûrement pour dans peu de temps. La blonde préféra écourter ce moment de silence, et se releva du banc sur lequel elle était posée en soupirant doucement avant de s’adresser de nouveau à lui.
Ça te dit qu’on y retourne ? Ou sinon, je peux rentrer, comme cela je n’aurais pas totalement plombé ta soirée.
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Mer 16 Déc - 3:38
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L'immeuble désaffecté
Elena ✧ Castiel
La situation n'avait jamais vraiment été simple entre Castiel et Elena. Ou du moins pas dans le sens dans lequel ses parents auraient voulu que ça le soit. Il n'avait jamais vraiment fait d'efforts pour la connaître, n'avait jamais pris le temps de se demander ce qu'elle aimait, ce qu'elle n'aimait pas, ce qu'elle voyait de sa vie, ni même si elle était pour ou contre ce mariage. Lui avait rejeté l'idée depuis que son père le lui avait annoncé. Il devait pourtant s'y attendre, ses deux aînées y avaient eu le droit, c'était d'ailleurs la raison principale pour laquelle Ailee avait fui la maison familiale … Si l'histoire n'avait pas aussi mal finie, peut-être qu'il aurait pu songer à faire la même chose. Mais il préférait sans aucun doute le chemin facile. Celui qui lui promettait de ne pas trop se faire de souci, que tout serait réglé. S'il avait su toute la vérité sur ce qui était arrivé à sa sœur, sans doute aurait-il réagi autrement. Ou de la même manière, mais non pas par abandon, seulement par peur. Les Ò Murchù étaient loin d'avoir un joli historique familial. Mais qu'importait la raison, il ne fallait pas se voiler la face. Il ne l'acceptait qu'à moitié. S'il avait décidé de faire avec la décision de son père, il ne réagirait pas ainsi aux alentours de la jolie blonde. Il ferait sans doute tout son possible pour que cela se passe au mieux. On ne pouvait même pas dire que ce soit pour une bonne cause, comme le véritable amour, ou toutes ces conneries, Castiel n'était pas réellement du genre à tomber amoureux. Non, juste un rejet, assez inconscient pour qu'il n'en discerne pas vraiment la raison. Refus de l'autorité parentale, le vase trop plein menaçant de déborder. Son père lui avait déjà pris tout son temps libre, avait changé qui il était pour le transformer en une boule de haine, un tueur. Et s'immiscer dans sa vie privée … C'était presque trop. Presque. Gideon tenait le détonateur, mais personne ne savait réellement quand il comptait appuyer sur le gros bouton rouge qui ferait exploser son fils. C'était la surprise du chef. L'attente indéfinissable, qui rendait sans doute tout son entourage nerveux. On attendait de lui qu'il soit le premier qui s'élève. Après tout, il était l'Elu, le Chasseur, celui qui éléverait et sa famille et son espèce au rang de super puissance. Cette éducation qui l'avait forgée finirait bien par prendre le fruit de ses efforts dans les dents, un jour.
Tout ça pour dire qu'il ne voulait pas se battre, ce soir. Sensé être soir de fête, Gideon et toute la clique Ò Murchù dans la pièce d'à côté, venant de franchir les portes quelques minutes auparavant, les chasseurs rôdant aux alentours, il avait assez d'une bataille à mener à la fois. « Je ne sais pas ce qu'ils ont prévu, la seule chose que je sais est qu'ils ont contourné, ils ne risquent pas de revenir sans qu'on les voie. Et vu le nombre d'entre … Nous … à l'intérieur, ils n'ont aucune chance. » Son père n'était pas assez stupide pour se rendre à une soirée publique de la sorte sans engager quelques gardes du corps, c'était une certitude. Il connaissait un général qui se faisait un plaisir de lui prêter des hommes dès qu'il le demandait. Bien pratique, et bien quelque chose que seul le maire et ses proches pouvaient se permettre. Parfois, Castiel se demandait si le dirigeant de la ville savait ce qu'il dirigeait. C'était quelque chose d'assez étrange de se dire que l'on était sans doute sous le joug d'un simple humain … Se concentrant de nouveau sur Elena, il vit qu'elle le fixait, songeuse. La vérité était qu'il ne savait pas vraiment quoi dire en sa présence. Sans doute avait-il quelque peu détruit ses espoirs lors de leur rencontre. S'attendre à quelqu'un de normal et tomber sur un mec qui ne faisait que vous rejeter, ou presque, ça e devait pas aider au moral. Le fait était qu'il ne voulait pas s'y tenter. Il ne voulait pas s'attacher à Elena, ne serait-ce qu'amicalement, car cela voudrait dire qu'il aurait gagné. Que son père aurait joué ses cartes et qu'il aurait eu la main gagnante. Et ça, c'était hors de question. Jamais. Comme sa sœur jumelle le lui disait toujours, la seule chose au centre de sa vie était sa relation avec son père … Le reste était des dommages collatéraux. Et d'une manière ou d'une autre, ça ne finirait pas bien. Sans avoir de don de voyance, « pas bien » était sans doute un gros euphémisme pour Castiel.
Le brun allait ouvrir la bouche lorsque sa fiancée le coupa dans sa lancée. Hésitant face à la demande de la blonde, il finit par acquiescer, même si l'idée de tomber nez à nez avec son paternel, ou même sa connasse de mère, ne l'enchantait pas le moins du monde. Mais il avait dit qu'il tenterait de faire des efforts, alors pourquoi pas commencer par là ? En lui tendant son bras, comme tout homme galant et bien élevé, il décida tout de même d'une réponse. « Tu n'as pas plombé ma soirée, j'ai seulement croisé une amie à l'intérieur, et je pense qu'elle est partie maintenant. Pas vraiment une grande perte de rater dix minutes à voir se pavaner ma mère en tenue de sorcière. » Tandis qu'il parlait et qu'ils entraient de nouveau dans la salle, il attrapa deux verres de champagne qui passaient devant lui, menées par un serveur, pour en tendre une à Elena. Cela valait peut-être le verre qu'il devait lui amener tantôt et qu'il n'avait jamais eu l'occasion de prendre.
Elena avait vraiment eu peur ce soir-là, pourtant c’était une fille forte mais cette fois-ci c’était différent, elle avait vraiment pensé que sa couverture en prendrait un coup et que justement ils la prendraient en otage ou la tuerait sur le champ, elle ne savait pas vraiment. Après tout leur but étaient peut-être de faire tomber cette « dictature » de personnes importantes et riches qui menaient à la baguette la ville de Bray. Certainement que les chasseurs n’étaient pas d’accord avec ce genre de choses… Enfin quand elle parlait de chasseurs, elle ne comptait pas tellement Castiel dedans, même s’il devait parfois penser pareil qu’eux. Elena ne savait pas vraiment en quoi résumait le « travail » de chasseur, et même elle ne souhaitait pas vraiment le savoir à vrai dire. Elle songea alors à Aidan, son meilleur ami était devenu l’un d’eux, du moins elle l’avait découvert depuis un bon mois et n’avait plus eu de nouvelles de lui, ou plutôt elle avait fait en sorte de ne pas en donner, prétextant que l’organisation de son mariage prenait du temps et autres excuses sûrement bidons, mais avait-elle vraiment le choix ? Elle avait pris peur alors qu’il ne lui voulait peut-être pas de mal, mais mis-à-part avec Castiel, elle n’avait pas vraiment confiance, alors qu’elle connaissait plus que bien Aidan.
Alors que Castiel la rassurait sur le fait que les chasseurs étaient bel et bien partis, la blonde hocha simplement la tête, n’étant toujours pas rassurée mais elle essayait de faire du mieux qu’elle pouvait pour cela. De ce fait, Elena se releva de son banc sur lequel elle était restée prostrée et elle serrait avec ses mains le dossier de celui-ci. Tout ceci montrait qu’elle avait eu la peur de sa vie, mais que maintenant elle pouvait relâcher la pression étant donné que tout cela était terminé. Finalement elle avait été convaincante, sinon ils seraient revenus l’importuner. De toute évidence la voie était libre, alors la blonde se retrouva debout et rejoignit Castiel jusqu’au lieu de la soirée.
« Tu n'as pas plombé ma soirée, j'ai seulement croisé une amie à l'intérieur, et je pense qu'elle est partie maintenant. Pas vraiment une grande perte de rater dix minutes à voir se pavaner ma mère en tenue de sorcière. », avait-il dit. Ce à quoi la blonde sourit doucement, et leva les yeux au ciel en pensant que ses propres parents feraient la même chose, peut-être un peu moins sa mère mais elle ferait tout pour attirer les regards sur elle, c’est ce qu’Elena détestait quand elle se rendait à un endroit en compagnie de ses parents, c’était toujours la même histoire et maintenant elle savait qu’elle avait un double qui faisait exactement la même chose, à savoir la mère Ó’murchú.
Puis il attrapa, une fois dans la salle, deux coupes de champagne, dont une qu’il tendit à la jeune blonde qui porta ce divin liquide à ses lèvres et en but une gorgée. Elle ne lui avait pas encore répondu, mais il lui fallait un petit « remontant » avant, maintenant elle pouvait parler. De ce fait, elle s’adressa à lui, avec un petit sourire à ses lèvres.
- Tu sais, je ne veux pas être un poids pour toi. Je sais que je suis pénible et superficielle mais je n’en reste pas moins compréhensive. Cependant je te remercie pour ce soir, pour m’avoir rassurée.
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Jeu 21 Jan - 15:21
Faux Semblants
L'immeuble désaffecté
Elena ✧ Castiel
Castiel ne savait pas vraiment pourquoi il restait à cette soirée. Tout, dans ces festivals mondains l'énervait. La haute société de Bray, venue se montrer, rappeler à d'autres leurs accords, si jamais il y en avait, venue rappeler qu'ils existaient, et les plus modestes, là pour se faire bien voir, essayer d'oublier un peu les événements récents mais qui n'arrivaient pas à s'intégrer proprement, regardés de haut par ceux qui croyaient gouverner. Il n'avait aucune envie de voir le regard de son père, le pressant de se montrer un peu plus coopératif dans ce mariage qu'il n'avait pas voulu et qu'il ne voudrait sûrement jamais. Le problème de fond n'était pas vraiment la future mariée, il le savait. Le problème était qu'il était prisonnier, comme sa sœur avec Maellyan, comme Isleen avec son mari. Il était évident qu'aucun des enfants Ò Murchù, quand bien même ils auraient été promis à la perfection même, ne pouvaient accepter ce fait. L'époque était lointaine où ce genre de pratiques faisaient partie de la société. A l'heure où il y avait plus de mariages d'amour que de mariages blanc, on ne pouvait pas leur demander de renoncer à leur liberté sans qu'ils n'en pensent rien. Pourtant, c'est exactement ce qu'on lui demandait de faire. Avec comme pensée de fond « regarde, ta sœur a voulu faire ce que bon lui semblait, et regarde où ça l'a menée. » C'était ça, l'idée principale, même si elle n'avait jamais été énoncée de la sorte. Comment pouvait-il ne serait-ce que penser à annuler ce mariage alors que la dernière à l'avoir tenté en était morte ? Peut-être cela n'avait-il rien à voir, mais le fait était que la pensée était là. Alors il acceptait, sans vraiment le faire, en le faisant payer. Il ne serait jamais fidèle, il ne serait jamais heureux, mais si les apparences le contredisaient, qui est-ce que cela intéressait ?
Suivi par Elena, Castiel entra de nouveau dans la salle, à son grand dam, et récupéra deux coupes de champagne, une pour la jeune femme et l'autre pour lui-même. Du coin de l'oeil, il aperçut son père, qui le fixait, presque content de ce geste qui s'était voulu galant. La situation entière l'écoeurait. Lorsque Elena reprit la parole, Castiel se concentra de nouveau sur la jeune femme. Il savait qu'il n'était pas juste avec elle, qu'il ne lui avait jamais laissé une seule chance de lui prouver qu'elle n'était pas celle qu'elle semblait être. Parce qu'il ne voulait pas l'apprécier, il ne voulait pas donner cette satisfaction à sa famille alors qu'il était contre l'essence même de leur relation. « Ecoute, je sais que je suis pas toujours très sympa avec toi. Mais je pense que t'as compris ... C'est pas toi le problème. » Il marqua une pause. Il aurait aimé lui dire qu'il voulait tout faire pour annuler ce mariage, qu'il n'en voulait pas, et qu'il était persuadé qu'elle non plus. Pourtant, il n'en fit rien. Il y avait des limites aux prises de décision, apparemment. « Je pense que si on doit passer le reste de notre vie ensemble, je dois commencer à faire des efforts. Je serais jamais le mari modèle, même pas un minimum. Mais je pourrais faire en sorte que tu ne me détestes pas. » S'il arrivait seulement à arrêter de la détester elle.
Prenant une autre gorgée de la boisson dorée, il tenta un sourire. Il ne savait pas vraiment pourquoi il n'y arrivait pas. Pourquoi il ne se comportait pas avec elle comme avec tous les autres, un faux sourire accroché aux lèvres et une attitude amicale, feinte, mais quand même. « Je sais que c'est peut-être pas idéal, mais il faut qu'on en parle alors … Mon père veut qu'on fixe une date pour le mariage. » Ou la signature de son arrêt de mort, du pareil au même.
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