Que la vérité éclate - Castiel

Voir Brann se tordre de douleur avait fait comprendre à Castiel que ce n'était tout simplement pas le moment d'être en colère. On ne pouvait en vouloir à un mort, et pour qu'il puisse y réfléchir, savoir si ça valait vraiment le coup de mettre toute son éducation de côté pour continuer à le fréquenter, ou bien lui mettre un coup de poing - dieu sait qu'il en avait envie - il fallait qu'il soit vivant. C'était bête, c'était pas la meilleure des excuses pour lui sauver la vie, mais c'est ce qui fit pencher la balance dans la tête de Castiel, et c'est pourquoi il renonça à comprendre ce qu'il se passait et pourquoi il avait été trompé comme ça. Parce qu'il le vivait véritablement comme une trahison, et qu'il le sauve ou pas, il mettrait des jours, des semaines peut-être à accepter ce fait là. Mais il ne pouvait pas le laisser mourir. Voyez ça comme une dette qu'il lui devait, peu importait, il s'en moquait. Cela sonnait juste complètement faux dans son esprit. Alors il s'était avancé et avait entrepris de faire ce que sa soeur passait son temps à faire pour lui, à savoir lui sauver la vie. Il avait plusieurs fois récolté des balles, des morsures même. S'il était toujours vivant, ce n'était pas le fruit du hasard mais parce que quelqu'un lui avait offert l'opportunité de voir un nouveau jour se lever, et c'est ce qu'il fit. Il y avait toujours la possibilité que Brann n'y survive pas, il ne connaissait rien de lui ne savait pas s'il était assez résistant, mais que serait-il de ne pas essayer?

Après avoir retiré la balle, Castiel entreprit de recoudre le jeune homme. Voyant qu'il commençait à s'évanouir, le triton prit deux secondes pour lui mettre une claque. " Oh non tu vas pas abandonner comme ça, j'ai pas fini de t'engueuler." L'action eut l'air de marcher puisque le brun sembla ouvrir quelques peu les yeux, mais il espérait que ce soit suffisant le temps qu'il finisse ce qu'il était en train de faire. Prenant la bouteille d'alcool toujours à côté de lui il la tendit au métamorphe. " Bois, si ça peut aider." Peut-être que l'alcool pouvait l'anesthésier assez intérieurement pour qu'il ne passe pas l'arme à gauche, c'était une solution assez basique mais qui avait fait ses preuves par le passé.

Même s'il n'aimait pas tellement l'idée de l'hôpital, il savait que c'était la seule solution pour qu'il recouvre très vite la santé, aussi, une fois qu'il eut terminé, il rangea rapidement toutes ses affaires dans son sac. "Je vais t'aider à te lever. Il faut que t'ailles voir un médecin." Après tout, lui-même n'était ni docteur ni infirmier, tout au mieux il avait éloigné la possibilité de mort, au pire il l'avait retardée. Il valait mieux, pour le coup, qu'il aille consulter, se faire faire des points qui ne partiraient pas au moindre mouvement. " Allez accroche toi à moi, on s'en va." Son sac sur l'épaule, son arbalète dans une main, Castiel tenta du mieux qu'il put de soutenir le poids de son camarade.

Je ne sais pas ce qui m’attend dans les jours, semaines, voir même mois a venir avec Castiel, comment me considéra-t-il après cette découvert, il avait envie de me tuer, mais je ne sais pas si c’est l’évocation de nos souvenirs, ou alors le faite qu’il souhaite me tuer dans un moment plus propice, veut-il que je puisse me défendre, veut-il me chasser... Ou alors va-t-il me pardonner... Je ne sais pas du tout, mais en tout cas il n’a pas envie de me voir crever tout de suite, le pourquoi du comment reste un mystère et risque de le rester un temps... Mais j’avoue que cela me soulage, j’aurais au moins le droit de vivre un peu plus longtemps ! Après un interrogatoire digne d’un flic, il décide de me soigner... Mais n’est-ce pas trop tard ? J’ai perdu énormément de sang et je le ressens, je sens mon corps faible, luttant déjà depuis plusieurs minutes pour rester cohérent dans mes propos... Quand il s’approche, je sens sa méfiance, mais devant l’urgence de la situation on dirait qu’il oublie un peu ce qui vient de se passer et essaye de faire de son mieux pour me sauver...

Quand il retire la balle, je me sens vaciller, je ne me suis jamais fait tirer dessus, je n’ai jamais connu une telle douleur... Je sens ma peau brûler, mon bras est hyper sensible et à la fois j’ai l’impression qu’il est engourdi, je n’arrive pas à le bouger et heureusement pour Castiel j’ai déjà tendance a gesticuler dans tous les sens dès que je sens l’aiguille se planter et la fois j’ai la vision trouble... Il essaye de me rappeler sur la planète terre, mais j’avoue que j’ai bien du mal. Je sens c’est claque et je le regarde les yeux à moitié ouverts, la vision reste flou, je ne sais pas si je souris, mais en tout cas j’en ai envie... M’engueuler... Oui, tu n’as surement pas finir... Il me tend alors une bouteille, mais je n’ai pas la force de la prendre en main, mon regard divague... Me lever ? Voir un médecin ? Je n’arrive pas à me lever, il est obligé de m’aider... Une fois debout, enfin ce n’est pas trop le terme approprier je suis plutôt avachi contre Castiel... Ce changement de position m’offre la nausée... Et un éclaire de génie...

« Mais.... Je suis... à poil.... »

Comment va-t-il justifier que je suis nu comme un ver ? Rassemblant mes forces j’ai l’idée de me décaler un peu de Castiel pour vomir, la douleur et les vertiges mauvais cocktail...

On pouvait dire ce que l'on voulait sur Castiel. Qu'il était odieux, un vrai monstre, un chasseur qui ne reculait devant rien et qui ne faisait montre d'aucune pitié. Il se moquait bien de ce que l'on pouvait dire de lui, en vérité. Mais il n'était pas lâche. Il ne laissait pas mourir les personnes qui avaient compté pour lui, quand bien même elles l'avaient trahi. Si Brann devait mourir, ce ne serait pas la balle d'un inconnu qui l'abattrait, c'était une certitude. Alors il avait pris sur lui. Ce n'était pas bien grave, il préférait être celui qui se prenait pour un infirmier plutôt que celui qui se prenait une balle, c'était bien moins compliqué à gérer. Il comprenait la douleur que le métamorphe ressentait, il l'avait connue plusieurs fois et parfois dans des endroits pires. Il se rappelait d'une fois, une balle avait presque frôlé son coeur, admis en urgence à l'hôpital son père avait dû faire jouer ses relations pour que l'opération se fasse en toute discrétion et que le journal de Bray ne fasse pas une Une avec le fils au bord de la mort. Bon, si on y réfléchissait bien, il l'avait regretté, clamant qu'il aurait très bien pu s'attirer la sympathie des habitants s'il avait laissé son fils se faire traiter en bestiole de cirque. Il aimait son père, quelque chose de gros.

L'aidant à se relever, le triton s'arrêta net. Il n'avait pas vraiment pensé à ce facteur là, d'abord la rage l'avait aveuglé, puis ensuite l'affairement pour ne pas qu'il lui trépasse entre les doigts ... Qu'il en avait oublié cette adorable condition d'être un métamorphe. Sans le vouloir, il grogna. C'était une très mauvaise journée, on ne pouvait pas lui enlever ça. " Ma voiture est garée à l'orée de la forêt, si tu peux me suivre jusque là, j'ai des vêtements de rechange dans le coffre. ça fera l'affaire en attendant de t'avoir déposé à l'hôpital."

Mais il ne ferait que le déposer. Déjà parce qu'il n'était pas vraiment ami avec eux, du fait de ses trop fréquents allers retour, ils pensaient tous que le fils prodige faisait partie d'un gang. Et la seconde raison était qu'il avait besoin de réfléchir à la situation. Et pour cela, il devait rentrer chez lui, prendre une bonne douche et dormir. Ca c'était du plan de compétition.

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