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 Quand on refuse de voir la vérité en face (Xan & Allen)

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Xanthippe ∞ Allen

Je ne pensais pas que même marcher dans la rue serait une épreuve de force, comme quoi je ne suis finalement pas aussi prête que je ne le pensais. Pourtant la journée avait plutôt bien commencé. Ma mère était partie quelques jours à Dublin pour son travail et j'avais préféré rester à la maison plutôt que de l'accompagner. Elle avait paru triste que je ne vienne pas mais je sais qu'au fond, elle était plutôt soulagée. Non pas que je ne sais pas me tenir en public mais sait-on jamais, si je fais une crise en plein milieu d'un repas, au restaurant, bondé de monde, cela ferait un peu mauvais genre. Et puis moi, seule dans une grande ville, pendant qu'elle est en train de travailler, ce n'était pas vraiment pour lui plaire et il est évident que je n'aurais pas accepté de rester enfermée dans notre chambre d'hôtel pour lui faire plaisir. Je ne suis pas un animal, on ne peut pas me demander de rester bien sagement à la maison en attendant que ma maitresse revienne pour s'occuper de moi. Alors j'ai préféré rester à la maison, même si parfois je la trouve effrayante quand je suis toute seule. Elle est si grande et si ancienne, que le bois craque un peu de partout, ce qui en soit n'a rien d'anormal mais en pleine nuit, ce n'est pas très rassurant pour être honnête. Ce ne sont que des peurs enfantines de rencontrer le grand méchant monstre tapis sous le lit ou dans le placard, j'en suis bien consciente mais je n'y peux rien, parfois ça me prend et je suis incapable de fermer l'oeil, pas tant que le jour ne se lève pas. La peur disparait sous les coups de 4 ou 5h du matin et je m'endors comme une masse, sans plus penser à ce qui pourrait surgir du noir pour me faire du mal.

Elle est partie hier et rien d'anormal ne s'était déroulé. J'avais continué ma petite vie tranquille, à m'occuper de mes plantes et à me promener dehors pour prendre l'air. Aujourd'hui, j'avais décidé d'aller en ville pour chercher un cadeau à offrir à ma mère. Je ne suis pas très inspirée mais je me dis que je finirais bien par trouver. Ce n'est pas quelque chose que je fais en général, après rien d'anormal à cela puisque souvent je suis au Centre Psychiatrique vers cette période de l'année, alors je n'ai pas vraiment l'occasion de pouvoir faire les magasins. Mais vu que je suis sortie, j'ai décidé d'en profiter. J'ignore ce qui pourrait plaire à ma mère et je sais que dans son cas " c'est le geste qui fait plaisir" ne s'applique pas à elle, mais tant pis, je vais malgré tout tenter ma chance et on verra bien. Peut-être qu'avec le temps, elle va s'assagir et ne plus me voir comme une source d'ennuis et un échec, mais comme sa fille, celle qu'elle a mis au monde et avec qui, en théorie, elle a créé un lien durant les 9 mois de sa grossesse. J'ai le coeur léger et le sourire aux lèvres. Je ne prétends pas que la foule ne me fait pas peur, ce serait mentir, mais disons que j'ai décidé de me faire violence, encore une fois. J'ai espoir qu'avec le temps, mes angoisses diminuent, jusqu'à disparaitre complètement. Je sais que cela va prendre du temps mais il faut bien commencer un jour, non ? Alors me voilà, arpentant les rues de Bray, en quête d'une idée. J'ai déjà fais trois magasins, dont un de luxe, pour tenter de trouver quelque chose, mais rien en m'a sauté aux yeux. Alors je continue mon chemin, ne perdant pas espoir ...

C'est au carrefour d'une des rues passantes de Bray et d'une petite ruelle que le drame se produit. Mon regard se posa innocemment sur une personne devant moi. Ladite personne tourna dans la petite ruelle et dans ma tête, je me suis dis qu'elle devait certainement prendre ce chemin, étant très certainement un raccourcis pour rejoindre une autre rue, un peu plus loin. Elle était à quelques mètres de moi, il me fallut quelques instants pour arriver à mon tour à se croisement. Ce que je vis me surpris, tout d'abord. Ladite personne était en train de se déshabiller et de mettre ses affaires dans la benne. J'écarquillais les yeux, ne comprenant pas vraiment l'attitude de cette personne. Me retournant, je regardais autour de moi en quête d'une autre personne témoin de ce spectacle. Mais personne ne faisait attention à cette homme. Quand je me retournais de nouveau, l'homme était en train de se transformer en chat. Mon sang se glaça, mes pupilles se dilatèrent et me coeur s'accéléra dans ma poitrine. J'avais du mal à respirer, je sentais la terre tourner un peu trop vite sous mes pieds. Chancelante, je tentais de m'appuyer contre un des deux murs de la ruelle. Nauséeuse, j'avais le coeur au bord des lèvres et je sentais la panique m'envahir. J'étais en train de faire une crise pas de doute. Je ne pouvais pas avoir vu ce que j'avais vu, c'était mon cerveau qui venait d'inventer toute la scène. L'homme avait juste dû pénétrer dans un des bâtiments de cette ruelle, par une porte dérobée et mon cerveau a interprété sa disparition soudaine comme il le pouvait. Les mains tremblantes, je tentais d'attraper le flacon de mes cachets qui se trouvait au fond de ma veste, mais j'étais littéralement incapable de l'ouvrir tellement je tremblais. Des larmes coulées et je ne me rendais même pas compte que je faisais des petits bruits, des petits cris de détresse. « Non ... non non non non non non .... Pas maintenant ... pas de crise ... pitié, pas de crise ... » Je suppliais ma bonne étoile de me venir en aide, mais en vain. La panique envahissait toutes les cellules de mon corps et je m'écroulais en sol, incapable de faire quoi que ce soit, en dehors de me balancer en fixant le vide devant moi, terrifiée.
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Xanthippe ∞ Allen

Carp View, fin d'après-midi. Carp View, comme une ville miniature ancrée dans la vraie ville. Tes pas te guidaient au hasard dans les rues encore pleines de monde. Le nuit tombait déjà, des hauts-parleurs crachaient du Tony Dallara, pas vraiment de circonstance au vu de la période de l'année et de la position géographique actuelle, quoique la mélodie doucereuse convenait à l'atmosphère d'alors. Tes yeux se posaient sur les vitrines illuminées. Tu n'étais plus habitué à l'ambiance des fêtes, à cette sensation du mois de décembre beaucoup trop long. En fin de compte, malgré cette tenace impression d'avoir la goutte au nez, tu n'avais même pas si froid que ça. Tu en étais presque à regretter de porter une écharpe. Un dernier regard sur les stands de confiseries, l'odeur des châtaignes grillées te donnaient faim, puis tu bifurqua vers une rue plus étroite, moins peuplée. Les sorties en villes ça ne t'amusait jamais bien longtemps, surtout quand il y avait autant de gens.

Tu fis une pause pour admirer la rue piétonne où tu te trouvais plus tôt d'une perspective plus calme. C'était quand même bien joli tout ça. Puis tes oreilles décrochaient de la musique, un autre son te tira de tes pensées qui n'étaient, avouons-le, pas des plus intéressante. C'était le bruit d'un corps qui choit, la clameur trop familière d'un corps qui heurte le sol. Comme par réflexe tu te retournes, ton cœur se soulève entre tes côtes alors que tes yeux tombent sur une petite silhouette qui s'agite au sol. Comme par réflexe tu t'es accroupi à côté d'elle et son mouvement de balancier, elle et ses yeux trop grands. Elle avait l'air complètement paniquée, elle ne semblait même pas t'avoir remarqué. Tu te risqua à poser une main dans son dos dans une tentative de réconfort. Tu n'as jamais su t'y prendre avec les autres. Ce n'était pas aujourd'hui que ça allait changer.

« Tu veux que j'aille chercher quelqu'un ? Tu... Tu veux des amandes ? » Sur ces mots tu sortis de la poche de ton anorak un sachet de fruits secs. Tu adorais les amandes, tout était prétexte à en manger. Un petit creux ? Un coup de blues ? Tu mangeais des amandes. Mais si c'était ton péché mignon, ce n'était peut-être pas le cas de tout le monde. Et si elle n'aimait pas ça ? « Ou alors on peut aller dans la rue d'à-côté, si tu veux je t'offre un beignet ou des marrons chauds. » Ta voix se faisait aussi calme que possible. Tu ne savais pas gérer une situation de ce genre mais, quelque part, tu te sentais obligé d'intervenir.
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Xanthippe ∞ Allen

Ce n'était pas le moment pour une crise, pas à l'approche des fêtes de Noël, pas maintenant que ma mère avait décidé de respecter la décision de mon père en me gardant à ses côtés, pas maintenant que j'étais sortie. Je ne pouvais pas me permettre une rechute, je n'aurais pas la force de supporter un nouveau séjour au Centre. Je m'étais un peu trop habituée à l'idée de vivre libre et je faisais tout mon possible pour reprendre une vie normale, même si ce n'était pas facile et que c'était une épreuve de force constante, je ne voulais pas baisser les bras, je ne voulais pas y retourner. Je veux vivre comme les autres, me reconstruire, travailler, m'amuser, avoir des amis, découvrir les joies de l'amour ... bref, je ne veux pas y retourner. Alors je tentais désespérément de m'accrocher à la réalité, me persuadant que ce n'était qu'une hallucination, rien de plus. Mon souffle était court, ma tête tournée et j'avais les jambes flageolantes. Je venais à peine de me rendre compte que j'avais le dos contre le mur où quelques instants plus tôt je m'étais appuyée. Je pouvais sentir le sol maintenant que j'y étais assise dessus, mais plus encore, je me rendais compte que je n'étais pas seule. Un homme venait de me rejoindre, seul témoin de mon moment de faiblesse. Il passait sa main dans mon dos, certainement pour m'apporter un sentiment de réconfort ou quelque chose dans ce genre là. J'ignorais si j'étais contente de ne plus être seule ou si j'aurais préféré qu'il ne soit pas là. Mon esprit était confus, je n'arrivais plus à me recentrer et à reprendre mon calme. Quand il proposa d'aller chercher quelqu'un, ma main se cramponna à la sienne, au bord du désespoir. « Non ... non surtout pas ... ils vont me renfermer sinon .... non .... » Je le fixais enfin, de mes yeux exorbités et je l'observais pour la toute première fois. Je ne l'avais jamais vu, j'ignorais tout de lui et j'espérais qu'il ignorait aussi tout de moi. J'étais malheureusement assez connue dans cette ville pour être la folle du village et avec cette nouvelle crise, je n'étais pas prête de faire oublier cette réputation. De toute façon, même s'il ne me connaissait pas, il était évident qu'il allait très vite se rendre compte qu'il était tombé sur une barge. « Il me faut mes cachets .... là ... » Je ne comprends rien à son délire mais il faut bien avouer que je ne l'écoute que d'une oreille. J'ignore pourquoi il me propose des amandes, c'est peut-être une solution miracle pour les gens qui se sentent mal, je ne sais pas, mais là tout de suite je m'en fous. La seule chose qui va me faire du bien c'est de prendre mon traitement, il va stopper net mes visions et m'apaiser .... enfin m'apaiser ... il va surtout avoir pour effet d'endormir mon cerveau, je serais complètement défoncée mais au moins j'arrêterais de trembler et de délirer. Je n'aimais pas les prendre et j'avais volontairement diminué la dose, mais je ne pouvais que constater que ce n'était pas une bonne idée. Si mes médecins me voyaient en cet instant, ils m'engueuleraient me feraient une bonne leçon de morale. Voilà ce qui arrive quand on veut se la jouer apprenti médecin, on fait n'importe quoi et les conséquences peuvent être parfois dramatique. J'espère qu'il ne s'y connait pas en cachet sinon il va tout de suite voir que seul des psychiatres peuvent prescrire ce genre de médicament. Mais de toute façon, même s'il se rendait compte de ce que je prends, il doit déjà me prendre pour une barge alors un peu plus ou un peu moins ...
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