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 Pour un moment de paix - Diane Silverton

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Pour un moment de paix
Aujourd’hui, les nuages restaient présents comme la plupart du temps en Irlande. Il ne pleuvait pas en ce mercredi après-midi, pourtant. Heureusement, car Bray se remettait encore du tsunami qui dévastait la ville en septembre dernier. Rien ne diminuerait la détermination de Phelan McCormack toutefois. Depuis la matinée, il était sur sa moto suzuki noire zigzaguant entre les rues encore inondées et celle qui se trouvaient à nouveau passante. Il avait mangé un morceau dans un petit restaurant de Pilgrim Village récupérant des informations ça et là des habitants tout en y déposant un tract avec, en plein centre, un signe de paix pour l’événement pacifique qu’il organisait chez lui le mois prochain. Ce n’était pas le premier bien au contraire. Phelan en avait distribué partout dans la ville : sur les abribus, sur les poteaux de téléphone, sur les poteaux d’électricité … Deux semaines plus tôt, notre homme avait laissé aller cette pensée durant le repas du soir. C’était une pensée tout ce qu’il y avait de plus anodine après tant de douloureuses souffrances. Et Emma avait attrapé l’idée au bon décidant vraiment d’organiser l’événement. Les gens de Bray avaient tant besoin de paix, de croire en quelque chose de positif selon elle. Si le couple pouvait leur redonner le sourire, même si ce n’était que pour un moment. Phelan avait évidemment suivit sa fiancée dans son entreprise. À un moment, il travaillait bien plus dur qu’elle, même. Elle avait alors dû le réveiller endormi dans le canapé du salon avec des papiers administratifs sur les cuisses.

- Zut ! Les Djinns sont damnés si je ne peux pas aller dans Golden.

Marmonnait-il dans sa barbe lorsque sa moto rencontrait une rue inondée, du bois et des débris de toute sorte, flottant un peu partout. Par moment, l’eau montait jusqu’à la première roue de sa moto. Soupirant désespérément, Phelan aurait pu rebrousser chemin. Pourtant, téméraire, il continuait poussant la moto à passer sur le trottoir. Il roulait pendant plusieurs mètres sur le trottoir attentif et observateur à tout ce que ses cinq sens lui rapportaient. Tout pouvait être un indice même l’élément qui pouvait sembler le plus insignifiant. C’était magique. Ce tsunami devait être magique. Il me reste juste à trouver qui a fait cela songeait-il avec un rictus au coin de la bouche démontrant la détermination de l’homme. Il arrêtait finalement sa moto à l’entrée du parc et en descendait replaçant, au passage, son manteau de cuir qui laissait apparaître un court instant, le revolver à sa ceinture.

- Et un de plus. Je ne sais pas à quoi il va servir celui-là, mais bon.

Baragouinait-il un morceau de scotch entre les dents pendant que ses mains sortaient du sac à dos un tract puis, l’appuyaient contre le poteau électrique à l’entrée du parc. Une fois le tract bien en place avec le ruban gommé, Phelan ramenait tout son attirail dans le sac à dos pour s’aventurer agréablement dans le parc.

Le gazon était encore détrempé, mais les animaux y étaient retournés. Les animaux avaient toujours été plus adaptés aux catastrophes naturelles que les humains. Ils n’avaient pas de gigantesques maisons à reconstruire eux. Phelan inspirait de longues goulées d’air, un peu distrait qu’il trébuchait maladroitement dans un trou caché par une flaque d’eau, se tordant le pied pour finalement tomber littéralement face contre terre. Il ne se relevait pas tout de suite trop surpris pour ce faire, mais il avait néanmoins lâché quelques jurons bien sentis.

(c) AMIANTE
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Quelle sérénité... On en oublierait presque qu'un tsunami est passé par ici. Il faut dire qu'à part les buisson et les parterres de fleurs, l'eau n'a pas su causer trop de dommage ici. Les pelouses sont encore un peu boueuses mais bientôt, elles auront bu l'eau et elles redeviendront plus vertes que jamais. Si seulement le reste de la ville pouvait en faire autant. Le quartier a été le plus touché par la catastrophe et il ne retrouvera pas son allure d’antan avant un long moment. Le parc en revanche c'était autre chose. On dirait qu'il a fait plus que subir la furie des eaux. Il a évolué avec. Les points les plus bas sont devenus des mares, les bancs, poubelles et autre apports de bois et de métal ont été emportés, laissant là une nature plus authentique, plus... vraie en quelque sorte. On pourrait se croire au milieu de la forêt... S'il n'y avait pas les ombres des immeubles en arrière-plan.

Ça doit bien faire une demi-heure que je suis là, adossée à cet arbre. Scrutant chaque détails de cet endroit. Je ne sais pourquoi je me suis réveillée avec ce besoin de nature ce matin. J'étais à bout de nerfs. Un rien m'énervait. J'avais besoin de me retrouver un peu à l'écart, au calme. Dans l'effervescence de la ville en reconstruction, c'était peine perdue. C'est ce qui m'a poussée à venir ici. Quand j'ai passé ce qui restait des grilles du parc, j'ai tout de suite senti que la nature m'accueillait, qu'elle me prenait dans ses bras apaisants. Le stress en moi s'est tout de suite apaisé. Alors que je tournais comme un lion en cage, je me suis surprise à marcher le plus sereinement du monde au milieu des plantes. J'ai fini par croiser un aulne. Avant le tsunami, je crois me souvenir que cet arbre était l'une des plus grande fierté du parc. Vieux de plus de 80 ans et entretenu avec beaucoup de soin, il trônait comme étant le plus ancien arbre de la ville.  Aujourd'hui encore, même après avoir subi l'immense raz-de-marée, il continuait de se dresser au centre du parc.
Quand je m'en suis approchée, je n'ai pu résister à l'envie de me reposer un moment contre lui, profitant du doux son des gouttelettes tombant des branches. Des restes de la pluie de la nuit dernière sans doute.

Ça fait un moment que je n'ai pas pris de temps pour ces petits moments bucoliques. Il faudrait que je fasse ça plus souvent. Surtout vu le bien que ça me fait... Mais pour le moment, je pense que je vais faire un tour, ensuite il faudra bien que je retourne à mes activités. Même si je n'ai pas envie de faire quoi que ce soit, il y a quelques petites choses dont je doit m'occuper aujourd'hui...

À contrecœur donc, je me redresse et quitte l'ambiance réconfortante de l'aulne pour me remettre en marche à travers les pelouses boueuses. En temps normal, il y aurait eu un gardien pour me crier de marcher sur le sentier mais tout le monde a trop à faire en ville pour se soucier des pelouses et le froid matinal a su convaincre la majorité des gens de rester chez eux. Ça ne me dérange pas vraiment. Bien emmitouflée dans le gros pull que j'ai reçu en cadeau à noël l'année dernière. Je le sors assez rarement car son style blanc avec des motifs de flocons de neige bleu et des rennes vert est assez difficile à porter en public. En revanche, avec son épaisseur le rend à toute épreuve contre le froid. J'ai beau ne porter qu'une chemise en dessous, je ne ressens pas le moindre froid. Il faudra que ma grand-mère m'apprenne comment tricoter comme ça un jour...

Je ne croise que quelques personnes sur le sentier, presque exclusivement des enfants venus jouer avec des petits bateaux dans les flaques. Je ne peux m'empêcher de sourire en les voyant faire. Quand j'allais à la campagne étant petite, je faisais la même chose à chaque lendemain de pluie.

Je sors de mes rêveries quand mon pied glisse dans la boue, manquant de me faire tomber. Mieux vaut que je me concentre un peu pour le moment. Je n'ai pas envie de finir couverte de boue.
On dirait cependant que tout le monde n'a pas la chance ou les reflexes de pouvoir se rattraper à temps. Un peu plus loin, je vois un homme glisser et tomber un peu plus loin. Aussi vite que le permet le sol glissant, je le rejoins pendant qu'il se répand en injure.
Il ne s'est pas raté le pauvre ! Son pied est embourbé dans une flaque et il est étalé face contre terre au sol. Dans un film, ça m'aurait probablement fait rire mais ici, je m'abstiendrai d'une telle réaction. Des feuilles sont dispersées autour de lui. Heureusement qu'il a eu la bonne idée de les mettre dans des pochettes plastiques. Elles seront sauvables au moins. Lui en revanche, il va être bon pour la douche.

-Ça va ? Vous ne vous êtes pas fait mal ?

Question banale. La première qui m'est venue en tête. Le voyant se redresser et chercher à réunir péniblement ses feuilles, je m'empresse d'ajouter :

-Attendez, je vais vous aider !

Je m'accroupis et commence à ramasser les feuilles dans la boue. Une fois réunie, je les lui tend avec un grimace désolée. Si la boue ne semble pas s'être glissée dans les feuilles, elle macule bien la couche de plastique protectrice. Il va falloir trouver de quoi les essuyer.. Il n'y en a qu'une ou deux qui ont été un peu épargnées. Le titre inscrit en gros en haut de la page attire tout de suite mon regard.

-Une manifestation pacifique ? demandai-je, intriguée.
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