JAGGER ♦ One drink away

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
avatar
Invité


One drink away

Jägger & Kol

Caresse légère d’un demain incertain, tu observes ce corps étendu, immobile. Les machines semblent le tenir en vie, lui, cet humain dont le destin fut tragiquement fauché par un véhicule en métal. Ton rôle est de lui faire ses soins, faisant face à un mourant sans jamais flancher. Tu es là, te contentant de caresser son ombre du regard, comme pour l’analyser, comme pour le réveiller. Réveille-toi. Lui au moins n’est pas encore mort, n’a pas encore cessé de respirer. Il est encore là, sa poitrine se soulevant, s’abaissant au rythme des machines insupportables à ton oreille. Il ne se réveillera pas. Son dossier est formel, les médecins n’croient plus. Il n’aura pas de seconde chance, sa famille devra un jour lui faire ses adieux et cesser de s’acharner de la sorte. Un soupire sort de tes lippes, désabusé, tu restes froid sans montrer une once d’émotions. Tu n’es plus toi depuis six mois. Juste le reflet de ce que tu as été, de ce que tu ne seras plus jamais. Tu pourrais dire que tu es désolé, que tu regrettes d’être devenu ainsi, mais à quoi bon ? Tu ne l’éprouves pas de la sorte. Continuant tes soins, tes mouvements sont précis et délicats malgré la rancœur que tu portes en toi. Cette rancœur, cette colère, elle va finir par te bouffer, par te faire sombrer dans une folie qui s’empressera de te détruire. Les soins terminés, tu regardes une dernière fois cet homme à l’aspect cadavérique. Dire que quand il est arrivé ici les rondeurs avaient pris places en lui, sans pour autant le rendre énorme. A présent, tu pouvais sentir ses os à travers sa fiche couche d’épiderme. Seras-tu comme ça un jour ? Aussi perdu, aussi…mort ? Tu n’en doutes pas, mais ce jour n’est pas encore venu et tu peux te vanter d’être encore debout.

Tu quittes la chambre sans regrets, laissant derrière toi cet inconnu que tu ne connais qu’à travers des pages d’un dossier complexe et rempli. Tu n’as pas de remords, de peine…pas pour lui du moins. La tienne prend assez de place, inutile d’en ajouter davantage, ce n’est pas le but de la manœuvre. Te dirigeant vers le bureau des infirmiers, tu prends un carnet entre tes doigts, y indiquant quelques mots, quelques données que plus tard, ils rentreront dans l’ordinateur. Un passage comme un autre dans l’existence de ce pauvre homme…Tes prunelles sombres se tournent vers l’horloge indiquant la fin de ton service, l’heure de ta délivrance, de ta liberté bien mérité. Il est l’heure de t’en aller, de retourner à ta petite vie pourrie et mélancolique. C’est sans ardeur que tu retournes dans les vestiaires, plusieurs personnes s’y trouvant déjà. Certains, comme toi, s’en allaient alors que d’autres, eux, prenaient le relai pour la nuit qui sera peut-être mouvementé ou justement, bien trop calme. Troquant tes habits de travaille pour un simple jeans sans particularités spéciales, ainsi qu’un t-shirt noir plutôt banale, tu enfile ta veste et salue à peine tes collègues. Beaucoup ont remarqués ce changement, cette noirceur qui t’enveloppe depuis leur mort…ils en ont peurs, ça les rend mal à l’aise mais qu’importe, ce qu’ils pensent ne te perturbe guère, que du contraire. Rentrer chez toi ? Non, là n’est pas posé au programme, pas de suite du moins. Avant, tu veux aller boire un verre, rentrer en ayant l’impression que le monde est peut-être plus léger. L’alcool est un bon médicament…Il aide à se sentir mieux l’espace de quelques instants, inconsciemment, tu en as vachement besoin. Plus les mois passent et plus la bouteille devient ta boue de sauvetage.

C’est donc en silence que tu te diriges vers ce bar branché dont la jeunesse raffole. Tes années sont courtes, vingt-six pour être plus précis, mais ce n’est pas pour cette raison que tu vas là-bas. Ta sœur, elle aimait cet endroit, elle aimait cette ambiance et souvent, vous y passiez des heures à boire, danser, éclater de rire. Jumeaux, âme-sœur, ton cœur semble devenu de marbre, incomplet. Te garant à proximité, tu entre dans les lieux déjà bien animé par plusieurs personnes. La musique y est bonne, l’ambiance est déjà au rendez-vous. Tu fais tâche, toi et ton allure simple, toi et ton regard froid presque agressif. Tu balayes la pièce des yeux, cherchant une place isolée, un endroit où personne ne viendra te faire chier. Tu n’es pas là pour trouver une quelconque compagnie, tu préfères boire et t’en aller. Une table vide apparaît dans ton champ de vision et tu braves la petite foule pour aller t’y poser, le serveur connaissant tes habitudes depuis six mois, arrive avec un verre de Whisky sans glace, te saluant à peine. Il n’est pas bavard, tu ne l’es pas également, la discussion n’est pas nécessaire et tu sais que ça vous arrange. Tu portes le liquide à tes lèvres, posant tes iris sombre sur un point fixe lorsqu’un bruit résonne, qu’une silhouette attire ton attention plus que de raisons. Cet homme tu le connais, tu l’as déjà vu, tu lui as déjà parlé. Enfin, parlé est un grand mot, depuis quelques temps, votre passe-temps est surtout la provocation mutuelle alors que l’attirance te ronge les entrailles un peu plus à chaque fois. Tu grognes entre tes dents, t’enfonçant dans ta banquette en espérant passer inaperçu à ses yeux. Qu’il trace son chemin, ce soir, tu serais bien capable de lui vider ton verre sur la gueule.



©LittleJuice
Revenir en haut Aller en bas
Sayanel Z. Pritchard
Sayanel Z. Pritchard
MESSAGES : 4496
RACE : Humain
MÉTIER/ÉTUDE : Mercenaire / Vigile au DH / Chasseur de Surnaturels


One drink away

Jägger & Kol

D'un geste brusque, Jägger envoya valser tout ce qui se trouvait sur son bureau. Il n'en revenait pas d'avoir été aussi con. C'était pourtant une situation des plus idiotes, pas vrai? Quand on sauvait la fille, on s'attendait à au moins des remerciements. Dans le meilleur des cas il recevait assez d'argent pour pouvoir manger, au pire une gratitude éternelle. Certes, ça ne payait pas ses frais, mais ça pouvait toujours servir. Comme à son habitude, il avait foncé par excès de confidence, et s'était rétamé bien comme il fallait. Il avait osé croire qu'elle serait trop choquée par l'expérience qu'elle venait de vivre pour qu'elle ne réalise pas vraiment ce qu'il s'était passé, qu'elle croit que son esprit lui jouait des tours. Au fond, ça l'aurait arrangé, de pouvoir lui faire croire qu'elle se tapait une bonne crise d'hallucinations et que tout ce qu'elle pensait avoir vu n'était pas réel. Mais Jäg, lui, il s'était toujours considéré comme une bonne personne. C'était pas un sombre connard qui ne voyait que ses intérêts, alors il avait été honnête. Pas dès le début, mais au final, qu'est ce qu'il pouvait dire d'autre? Mentir, encore, toujours, pour protéger ses secrets. Il aurait pu, il aurait dû. Parce que maintenant, il était bloqué dans cette situation qui ne trouvait pas de solution. Jamais Rome ne le laisserait s'en tirer. Rarement le Hamilton avait eu cette sensation de se retrouver bloqué, sans autre choix que suivre le courant pour voir ce qui pouvait bien arriver. ça n'avait jamais vraiment été son truc, l'impuissance. Le sentiment que quoiqu'il fasse, il ne pourrait pas en sortir tant qu'elle ne le décidait pas, dépendre de quelqu'un d'autre que de lui-même. La situation lui avait échappé dès le moment où Salem avait tué ce monstre.

Une grande inspiration, un bref regard sur la pièce, sur les feuilles volantes qu'il venait de balancer. Jäg, c'était pas le symbole du self control, qu'on s'entende bien, il avait toujours eu ses petits excès de colère, ou la seule envie qu'il avait c'était de placarder quelqu'un contre un mur et le rouer de coups pour pouvoir se calmer. Mais en général, il arrivait à se contenir sans que personne fasse vraiment attention à la bataille qui se menait dans son esprit. Mais en ce moment ... En ce moment il perdait le contrôle, il allait d'écart en écart, finissait ivre mort pratiquement tous les soirs. C'était d'ailleurs encore une fois ce qu'il prévoyait de faire ce soir. Attrapant son téléphone et sa veste, il regarda distraitement si personne ne lui avait envoyé de messages. Sans doute espérait-il encore avoir des nouvelles d'Alix, mais au fond il savait bien qu'il n'en n'aurait plus. Encore quelque chose qu'il n'avait pas su mener correctement. Une cigarette plus tard, il se retrouvait devant The Drunk Mermaid. La rumeur disait que le patron n'était rien de moins qu'un triton. Les Hamilton essayaient de les descendre depuis des années, mais les Ò Murchù, ils étaient résistants. Les pires de l'espèce, les plus riches, les plus intouchables. L'histoire même de la reprise du bar suscitait des questions, mais qui saurait jamais la vérité, à part eux? Jäg, pour sa part, n'en avait pas grand chose à foutre, il y en avait bien trop pour qu'il se fasse tuer à chasser le haut du panier. A la place, il se vengeait comme il pouvait en vidant leur alcool et en payant le minimum.

Comme tous les soirs, le lieu était plein à craquer. Quelque part, ça lui faisait du bien, la musique assez forte pour bloquer ses pensées, l'alcool qui passait d'une main à l'autre, les rires, les danses. S'accoudant contre le bar, Jäg se commanda à boire. Il profitait généralement de ces moments là pour parcourir la salle d'un oeil discret, voir qui pourrait finir avec lui cette nuit, avoir le privilège de lui ôter l'espace d'un instant le luxe de pouvoir penser. Mais il dût se rendre à l'évidence ... Ce n'était peut être pas la bonne soirée pour ça. Au lieu de ça, il reconnut une silhouette familière au fond du bar. Kol. Même en essayant de s'en souvenir, il n'aurait pas pu dire quand les choses avaient dérapé avec lui. Tout ce qu'il connaissait maintenant, c'était l'envie qui le tiraillait de toujours le pousser plus loin, toujours voir jusqu'où il pouvait bien l'emmener. Alors il s'approcha. " Ton rencard est pas venu ou t'aimes juste te donner en spectacle quand tu broies du noir?"


©LittleJuice
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité


One drink away

Jägger & Kol

Tu t’enfonces dans ta banquette, essayant de disparaître, de devenir invisible. Malheureusement, ce pouvoir-là, il ne t’est pas acquis et ne te sera jamais offert. Que ne donnerais-tu pas pour qu’Hélios soit dans les parages ? Pour qu’il dévie la lumière et face en sorte que tu ne sois plus visible, que tu disparaisses pour que Jagger ne puisse pas approcher, te tenter. Parce que oui, le problème est là, cet homme te tente autant qu’il te donne envie de grincer des dents. Douce tentation que voilà, alors que tes entrailles te tiraillent, que la nausée en viendrait presque à atteindre le bout de tes lèvres. Depuis quand cela avait-il tourné à cette relation tordue et malsaine ? Tu n’en sais rien, tu sais juste que ce n’est pas normal, que ce n’est pas logique. Mais la logique ne t’a-t-elle pas abandonnée depuis plusieurs mois maintenant ? Tu t’enfonces dans une noirceur que tu ne peux contrôler, que tu ne veux absolument pas repousser. Dans un sens, tu la laisses prendre le dessus, c’est plus facile que de la combattre, te sachant de toute façon perdant d’avance. Tu n’as plus la force de tenir debout, plus depuis que tu es seul dans cette grande maison aux souvenirs bien trop nombreux, bien trop douloureux. Tournant légèrement les yeux, tu vois à ton plus grand regret que l’homme s’approche. Tel un prédateur qui a repéré sa proie, il vient vers toi et tu sais déjà que la soirée sera chargée en émotions. Il ne vient pas pour te tenir compagnie, ou encore, pour engager une simple discussion. Non, il vient pour te pousser, autant que tu le pousseras de ton côté. Parce que oui, tu as beau avoir pété un plomb depuis plusieurs mois, ta langue c’est vachement délié, devenant plus provocateur et sournois que jamais.

Portant ta boisson à tes lèvres, tu le laisse venir à toi, observant l’horizon sans jamais tourner ton regard vers sa carrure masculine à souhait. Ses paroles, elles viennent résonner à tes oreilles comme une pure provocation et toi, à la place, tu roules des yeux, arborant ton plus grand sourire d’hypocrite qui te va si bien. Avalant une gorgée de ce liquide alcoolisé, tu tournes les yeux vers lui avec une lenteur mesurée. Directement, ton regard se plante dans le sien, deux paires d’iris sombres s’affrontant dans cette foule qui n’imagine même pas ce qui se passe à l’heure actuelle. Ça peut être dangereux, très dangereux, encore plus depuis que tu perds régulièrement le contrôle de cette douce électricité qui t’englobe de part et d’autre. « Je vois que ta solitude est telle que tu dois venir me tenir compagnie, comme c’est pathétique mon chat, plus personne ne veut de toi ? Il faut dire qu’à force, la marchandise trop utilisée perd de son charme. » Tu commences doucement, en douceur, bien qu’au final, tu es déjà monté d’un cran, l’attaquant aussi personnellement qu’il l’avait fait. Un léger sourire vient caresser tes lèvres, ironique, mesquin, rieur et presque taquin. Ça t’amuse, parce que oui, la réputation du jeune homme, tu la connais bien. Si il est ici ce n’est pas pour rien. Monsieur chasse, monsieur cherche qui mettre dans son lit pour ne jamais finir seul. Parfois, tu l’avoues, tu jalouses ses conquêtes, juste parce que la curiosité de savoir quelle saveur a le gout de sa peau ne cesse de te tourner dans la tête. Reportant une fois de plus ton verre à tes lèvres, tu bois une gorgée, ne le quittant pas des yeux pour autant. Oh non, tu n’en as pas fini avec lui.

« Tu t’es trompé de rayon Jägger, les culs faciles c’est au fond de la salle, malheureusement, tu les as déjà tous testés il me semble. » Ricanant silencieusement, tu détournes les yeux, reposant ton regard droit devant toi, l’ignorant à nouveau. Existe-t-il une pire provocation que l’ignorance en elle-même ? Bien sûr que non et ça, tu le sais, tu l’as appris à tes dépends à de nombreuses reprises. Jouant avec ton verre entre tes doigts, tu gardes fermement les yeux rivés droit devant toi, refusant de les tourner de nouveau sur ce beau ténébreux. Combien de fois n’as-tu pas essayé d’imaginer ce qu’il cachait sous ses vêtements ? Qu’elles sensations s’offriraient à toi si tes doigts frôlaient l’espace d’un instant, d’une seconde sa peau ? Combien de fois n’as-tu pas imaginé que tu l’étranglais ? Que tu le tuais sur place tellement il déclenchait en toi de multiples choses aussi contradictoires les unes que les autres. L’interdit est tellement plus attirant, c’est un fait mondialement connu, mais pour toi, c’est plus compliqué. Si Jägger ne te provoquait pas de la sorte, tu n’aurais jamais vraiment posé les yeux sur lui. Bien qu’il dégage un charme certain, c’était ça ton héroïne, ta drogue, cette rage, cette attraction qu’il déclenchait en toi…tu le détestes, tu le désires et c’est un mélange dangereux, subtile, explosif.



©LittleJuice
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
Revenir en haut Aller en bas
 
JAGGER ♦ One drink away
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» N°25 + Rome&Jägger&Alix + I can't help but want you
» i shouldn't buy you that drink • Azraël
» [Balthier] - Keep calm and drink beer
» drink on & on & on & on (ft. Alix)
» (wolfgang) eat me, drink me, this is only a game

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
► URBAN LEGENDS :: Archives de UL V3 :: Ecrits :: Les écrits-