❝ Correspondance entre Diane & Dagda ❞Ma chère Diane...Diane,
J'ai pas mal hésité avant de t'envoyer cette lettre. Au départ, je ne l'ai dit à personne, pas même à ma propre famille. J'ai eu beaucoup de mal à accepter ce qu'il m'arrivait, alors je préfère y aller de façon totalement cash.
Je suis sorti de prison. Je suis de retour à Bray, depuis hier.
Je t'écris cette lettre sur un coup d'impulsion, tandis que je n'arrive pas à dormir. Il fait nuit et je suis sur un banc, dehors, à l'air libre. Tu sais à quel point c'était important pour moi... Je n'en pouvais plus de cette minuscule ouverture sur l'au-dehors, avec une grille. Et là... Bah je suis juste dehors. J'ai pris les clés, et sans prévenir personne je suis sorti. Tu te rends compte ? Je ne savais même plus que je pouvais faire ça. Bon sang, Diane, je peux même chier sans que personne ne me voie le faire !
Oh, ne soit pas choquée, j'ai bien dû te dire pire. Au bout de cinq ans, hein ?
Bref, je suis sorti de prison. Je suis totalement perdu, et ma première journée dehors se passa d'ailleurs sous les regards curieux voire choqués des habitants de ma p'tite ville. Enfin, de la tienne aussi, du coup. J'crois même que je suis passé dans le journal un truc comme ça... Peut-être que tu l'as vu ? Mon avocat c'est un bon. Pour un type qui n'est même plus payé... Il a trouvé un vice de procédure, je saurais même pas te dire quoi, je m'en fiche, il m'a fait sortir...
J'ai retrouvé ma famille. Je n'oserais même pas te raconter mes réactions, ce qu'on a pu se dire, se faire, j'y perdrais certainement un capital virilité à tes yeux. Ce serait bien triste n'est-ce pas ? En tout cas, les retrouvailles, ça ce n'était pas triste. Je vis chez mes parents maintenant... Retour à la case départ, mais c'est tellement mieux.
Je suis libre à présent, enfin, dehors.
Je ne sais même pas si cela aura de conséquences... Sur nous. Si tu me laisseras, à présent que j'ai été libéré. Si tu resteras là, à m'écrire. Ou si tu finiras par me... enfin, qu'on finisse par se voir, un jour. Car si je connais par coeur tes lettres à présent, je n'ai encore aucune idée de ce à quoi tu ressembles. Je t'imagine depuis cinq ans mais la réalité...
C'est génial que tu sois sorti de prison. Je suis vraiment heureuse pour toi ! J'imagine à quel point ce doit être un soulagement de retrouver l'air libre et de ne plus te sentir surveillé constamment. Je sais à quel point c'était dur pour toi d'être enfermé et de vivre loin du reste de ta famille. Revenir chez tes parents doit être extrêmement réconfortant. Je n'ai pas vu d'article parlant de toi dans le journal, je vais passer voir au kiosque à l'occasion !
Après n'ai pas peur d'être honnête quant à dire ce que tu ressens. Assumer qui on est et ce que l'on a sur le cœur n'est pas un manque de virilité, bien au contraire. D'ailleurs, je te donne un petit conseil : pour toucher le cœur d'une femme, parfois il n'y a rien de tel que la sincérité ! Fais-moi confiance !
Saches en tout cas que je ne compte pas te laisser tomber. Au fil de ces cinq dernières années, nous avons su développer plus qu'un simple lien de correspondance. Au vu de ce que nous avons échangé, il y a longtemps que j'ai commencé à te considérer comme un ami avant de finir par te voir comme un confident, qui me connait mieux que beaucoup de gens. Je n'ai rien contre l'idée de te rencontrer. Ce sera un peu compliqué, ma vie étant assez mouvementée ces temps-ci, surtout avec ce qui est arrivé à Bray récemment mais ce serait un plaisir. Je pourrais alors moi aussi mettre un visage sur ton nom. Enfin, si je te vois dans le journal je prendrais un peu d'avance...
D'ailleurs, je vais bientôt rentrer sur Dublin pour une dizaine de jours pendant les fêtes de fin d'années. Cela fait un petit moment que je n'ai plus vu mes parents non plus et ces fêtes sont vraiment le moment rêvé pour se retrouver. Je ne sais pas du coup si nous arriverons facilement à nous voir ce mois-ci. Après tout, tu dois aussi avoir beaucoup de choses à faire et de monde à voir depuis le temps...
Ça peut faire drôle de dire ça mais quand je repense au garçon qui n'était en prison que depuis quelques mois et quand je te lis maintenant, j'ai presque du mal à croire qu'il est possible qu'il s'agisse de la même personne. Tu as vraiment de quoi être fier de toi Dadga. Au fil des années et des lettres que nous avons échangés, je t'ai vu mûrir. Je suis sure que tu vas trouver une place dans ce monde. Désolée, j'ai l'impression de radoter comme une vieille femme quand je lis ce dernier paragraphe... Cela dit, comptes-tu reprendre tes études ?
J'attends ta prochaine lettre avec hâte,
Diane
PS : Rassure-toi, tu m'as effectivement dit bien plus cru comme image et je ne suis pas encore devenue une princesse Disney donc il en faudra bien plus si tu espère m'arracher ne serait-ce qu'un haussement de sourcil
!
Invité
Dim 17 Déc - 22:59
❝ Correspondance entre Diane & Dagda ❞Ma chère Diane...Diane,
Je note le conseil pour toucher le coeur d'une femme. Bien qu'actuellement, je ne sois pas particulièrement porté sur la chose, il faut dire que au bout de six ans à me dire que je ne toucherai plus le corps d'une femme... Je ne sais pas, j'ai un peu de mal à me dire que je vais recommencer un jour. Cela fait bizarre de goûter à cette liberté, mais dans tous les cas, sache que j'ai toujours cette franchise, parfois un peu brusque. Bon, souvent brusque. Mais c'est ça qui me rend si attirant, pas vrai ? Et il est vrai que j'ai pu t'en sorti beaucoup, des choses crues. Cependant tu m'as donné un défi là... Je tiens à ce que lorsque nous nous verrons, je te fasses hausser un sourcil. J'y arriverai ! Quitte à être immonde.
Je n'ai pas touché au moindre journal depuis que je suis sorti, c'est mon avocat qui m'a expliqué que c'était sorti. Je n'ose pas, vu comment on me regarde, j'ai peur d'être en colère en lisant ce qui a pu sortir sur moi. Si tu me vois dedans, surtout, dis moi si c'est mon meilleur profil... Je devrais peut être leur donner un erratum ensuite ? Tiens moi au courant ; )
Je suis soulagé de te savoir malgré tout à mes côtés. Tu es aussi devenue importante pour moi, tu m'as apporté un regard sur le monde extérieur, tu as su voir autre chose en moi que ce que les autres voient. Aussi, cela fait bien cinq ans que je t'imagine, je peux attendre un mois de plus sans problème... Mais détrompe toi, je n'ai pas tant de choses à faire que ça. Les personnes à voir se résument à ma famille, et ils ont tous une vie bien remplie, il faut le dire. Alors la journée, je glande, en attendant que ma formation commence un jour, si je suis accepté... Car j'ai postulé pour le métier dont je t'ai parlé si longtemps : coutelier. Je voulais l'être avant... Ca. Mais, je ne sais pas. Manipuler des couteaux, ce n'est peut être pas une bonne idée... Enfin, tu me diras, cela n'a rien à voir, peut être ? Je ne sais pas. A voir.
En tout cas je te souhaite tout de même de belles fêtes de Noël. Je suis sûr que tu dois être comme une enfant à aller voir tes parents, tu leur souhaiteras de bonnes fêtes pour moi ? Cela change en tout cas de la vieille femme que tu dis être. Et quand bien même t'en es une, je m'en fiche bien !
Merci en tout cas de me dire que j'ai mûri au fil des années. Tu sais, je flippe un peu. D'avoir à tout faire tout seul maintenant. J'ai l'impression d'avoir 16 ans à nouveau, tout juste bon à laisser mes parents faire les choses pour moi. J'ai jamais bossé de ma vie, à part ces trucs à la con dans la prison, et mon dernier diplôme, c'est un papier pourri d'un concours d'écriture de quand j'étais en primaire. Pas sûr qu'un employeur y voie un gage de recrutement. Enfin... Je fais de mon mieux.
Tout d'abord, je te souhaite une bonne année ! J'espère qu'elle sera riche en succès pour toi même si je ne suis pas spécialement inquiète à ce sujet ! Je sais que tu t'en sortiras
Vraiment désolée pour ce temps de réponse. Comme je te l'ai dit, j'étais à Dublin et je n'ai trouvé ta lettre qu'en rentrant ce week-end. En tout cas, tu as vu juste. J'étais aussi excitée qu'une gamine de 10 ans en rentrant voir mes parents et mon petit frère. Il faut dire que je n'ai pas spécialement pris le temps de les voir depuis que je suis revenue en Irlande. D'ailleurs, ils te souhaitent aussi de bonnes fêtes et beaucoup de chance pour cette nouvelle année.
En tout cas, je suis lessivée après ces fêtes de fin d'année. Je ne pensais pas que je serais si heureuse en retrouvant mon lit à Bray... Mais bon, ça fait parti du jeu après tout ! Et toi alors ? Je suppose que ton noël a aussi dû être mouvementé ? Tu as été gâté ?
Sinon, j'ai fini par trouver l'article parlant de ta libération ! Après avoir fait chou blanc au kiosque, j'ai du éplucher les sites internet de The Journal et de Bray Daily pendant pas loin d'une heure mais j'ai fini par y arriver et effectivement tu as bien fait de ne pas le lire. Tu n'a pas perdu grand-chose. Vu comme le texte est bâclé, celui qui a écrit devait être sous-payé et probablement grippé... Mais la photo met bien ton visage en valeur. J'ai hésité à te l'envoyer avec cette lettre. Tu es beau garçon avec ton air grave ! ;-P
Tu te lancerais donc dans une formation de coutelier ? C'est génial ! J'ai toujours adoré les œuvres en métal, ça a un côté assez envoûtant. Quand j'ai emménagé à Londres, mes grands-parents m'avais offert un couteau pour que je puisse me défendre. Au final, je n'en ai encore pas eu besoin mais je le garde toujours. Les couteaux ouvragés peuvent être tellement baux parfois... Euh, ne va pas croire que je suis une fétichiste des armes blanches, hein !
Ne te dévalorise pas trop pour ton manque de diplôme. De tout les boulots que j'ai enchaînés, il n'y en a pas le quart qui avaient rapport avec ma formation de base et pourtant la comptabilité, c'est censé ratisser assez large !
Tu te lancerais donc le pari audacieux de me choquer à notre première rencontre ? Et bien soit, je prends le pari ! J'ai hâte de voir ça mais fais attention, je peux suivre sur le plan de l'humour cru. Tu pourrais bien finir par hausser un sourcil avant moi...
Le mois de janvier sera assez tranquille pour moi donc ça devrais être plus facile pour que l'on se rencontre. On se planifie ça ?
Encore une fois, mes meilleurs vœux pour 2018 et à très bientôt j'espère, Diane
Invité
Mar 16 Jan - 14:52
❝ Correspondance entre Diane & Dagda ❞Ma chère Diane...Diane, BONNE ANNEE ! JOYEUX NOËL ! JOYEUSES PAQUES ET MÊME JOYEUX ANNIVERSAIRE ! Comment ça je m’emballe pour si peu ? Pas du tout, je suis parfaitement calme. Enfin, c’est le matin, peut être me suis-je laissé emporter par ma clope tout à fait légale - oui oui - ou pas. Mais voilà, j’avais envie. Ne t’excuse pas pour si peu ! La famille, c’est important, et que tu me demandes pardon d’avoir profité d’eux me donne la même impression que si tu t’excusais d’avoir soif. Tout aussi logique, n’est-ce pas ? Après tout, je serai le premier à t’envoyer les voir : c’est important. Parole de Dagda. Dans tous les cas, j’ai passé des fêtes correctes, et j’imagine que les tiennes furent à la hauteur aussi ! Quant à la nouvelle année… Parlons-en l’année prochaine ? On fera un bilan tous les deux ;) Mes cadeaux, ce furent tout simplement d’être sorti de taule, et tes compliments : si Diane me trouve canon, je peux mourir en paix ! Et quel air grave ? Mais enfin, je suis une vraie canaille, tu ne vois pas ce petit sourire en coin que j’ai ? Argh, tu me donnes envie d’y aller voir, mais je tiens à rester hors des prisons irlandaises pour encore un moment. Ignorance est aussi mère de vertu. Tout comme je ne te demanderai pas si tu es fétichiste des couteaux… Au moins je saurai quoi t’offrir pour ton anniversaire : ma meilleure oeuvre :P Dans tous les cas : le mois de janvier est là enfin ! Organisons donc cette rencontre, enfin, que je sois la pire des ordures et que tu me jettes en l’air à coup de sourcil outré. Je mettrai même du scotch sur mes yeux afin que mes miens, de sourcils, ne bougent pas d’un cil… Voilà ce que je te propose : je t’envoie cette lettre le 13 janvier. Supposons que tu la reçoives le 16… Avec le weekend, et ces postiers encore endormis à la Paddy et au foie gras, je préfère ratisser large comme ton diplôme de comptabilité… Disons que je te donne rendez-vous le 20, un samedi, tu ne devrais pas travailler, hum ? A… midi tient. Je t’invite à manger, c’est bien le minimum que je puisse faire après toutes ces années où tu m’as abreuvé et nourri avec tes mots, pas vrai ? Le samedi 20 à midi ! Perso, je note. Je viendrai te chercher près du Blacksun Tatoo, tu devrais le trouver, il est tenu par un Zecke connu comme le tigre blanc en ville. A partir de là on ira chez moi : pas de parents, je cuisinerai. T’en fais pas ! Je m’entraînerai en attendant ;) Et puis au moins, j’ai pu me rendre compte que je savais cuire des pâtes et des steaks l’autre jour. Un vrai cordon bleu ! Aussi, faut dire que c’est quand même plus sympa d’être au calme à la maison, on pourra parler sans que des cons viennent nous interrompre parce qu’on dit des choses immondes… O:) Je t’attends !
On peut dire que tu me prends un peu de court là. Je viens de recevoir ta lettre et je vais faire de mon mieux pour poster la réponse avant la levée du courrier pour que tu l'aies le 18. Je doute réussir vu comme le timing est serré mais je relève le défi !! Avec un peu de chance, je serais plus rapide qu'un facteur empâté par le foie gras et les excès de Paddy ;)
Toi t'emballer ? Quelle idée ! En même temps je ne vois pas de raison de s'emporter ainsi... À part la nouvelle année ! Cette fêtes toute récente que nous pourrons refaire ensemble et toutes celles à venir !!!!
En tout cas quel charmeur tu fais ! Si je n'ai pas vu ton air canaille dans sur ta photo, je le devine à travers tes lignes ! Tu me diras, je suis habituée avec toi ! Mais tu as raison ! Depuis le temps qu'on échange, le moment est venu de nous rencontrer ! Ça me fait drôle de me dire que je vais te voir en chair et en os et que je vais pouvoir communiquer avec toi sans l'intermédiaire du papier. Pourtant, j'ai vraiment hâte ! Ça va être génial ! J'ai hâte de voir ta tête en couleur et de découvrir ton air choqué ! Garde en effet du scotch à portée de main, ça pourrait t'être utile ! (j'avoue que je suis tentée d'en faire de même !) Pour ce qui est du couteau, j'espère en effet que tu me montreras tes plus belles œuvres. Même si ce n'est pas pour les emporter, je serais vraiment curieuse de voir à quel point tu as de l'or dans les mains !
Pour le salon de tatouage, je ne sais pas où il se trouve exactement mais bon, tant qu'il y aura Google Maps sur mon téléphone, ça ne sera pas un problème. Je serais donc là à midi samedi ! Je ne me permettrai pas de refuser une telle invitation ! Après tout, je suis curieuse de découvrir tes talents de cuisinier ! Mais dans ce cas, si tu prépares le repas, je m'occupe du dessert, non-négociable ! Voilà un moment que je devais m'y remettre ! Mais ne t'en fais pas, je me débrouillai bien à l'époque ! J'espère que tu aimes les poires ! Je porterai un manteau rouge samedi. Tu ne devrais pas avoir trop de mal à me repérer au milieu des gens de cette façon !
Alors je te dis à samedi ! J'ai une course contre la montre à mener et quelques provision de farine à faire !! Vivement samedi !!
Diane
Invité
Sam 20 Jan - 10:48
❝ Rencontre entre Diane & Dagda ❞Ma chère Diane...On était samedi, comme dit dans ma lettre. Je serrais dans ma main la réponse de Diane, qui m'avait confirmé qu'elle serait là... Elle allait être là ! Je me sentais limite comme un débutant dans son premier bal. Bon, ce n'était pas tous les jours qu'on rencontrait une personne avec qui on avait partagé une correspondance pendant... Six ans ? Cinq ans ? Je ne savais même plus exactement quand est-ce que ça avait commencé. Mais le fait était que j'étais en train de marcher vers le magasin de Tatouage - espérant qu'elle ne s'était pas perdue... Et je ne voyais qu'une seule personne dotée d'un manteau rouge. Une vieille dame, postée juste devant le magasin, comme par hasard, comme si elle attendait. Ce n'était pas Diane, si ? Elle pourrait s'appeler Micheline, et encore, avec sa moustache, on aurait pu croire à un Gérard ! Je me tenais donc à ce coin de rue, un peu discret, attendant de trouver quelqu'un. Et j'étais un peu comme un con, vu qu'en réalité... Je n'avais pas la moindre idée de ce à quoi ressemblait Diane. C'était quand même fou d'être parfaitement à l'aise avec une pure inconnue comme Yelena, mais nerveux comme un petit garçon avec une femme que je connaissais depuis si longtemps !
Bref, j'attendais. Je cachais même dans mon dos des fleurs, que j'avais achetées au fleuriste en passant, me demandant encore si c'était une si bonne idée que ça. Des fleurs ! Le truc le plus ringard de l'univers, aussi ringard que le fait de me dire que c'était ringard. Et si Diane était vraiment cette Micherard - ce mix de Micheline et Gérard - alors j'étais encore plus dans la merde que quand j'étais dans cet ascenseur avec Rod. Mais bref. J'avais ma solution de secours. J'avais ramené quelques couteaux que j'avais fait, quand j'étais encore libre, y'avait des années déjà. Ca me faisait bizarre de les avoir en main, mais c'étaient aussi une des choses dont j'avais parlé à Diane, et qu'elle voulait voir. Soit les fleurs, soit les couteaux.
Ou peut être même les deux à la fois... J'avais une idée subite, elle n'était pas encore là, je pouvais la mettre à contribution. Nous avions dix minutes de marche jusqu'à la maison, elle aura tout le temps d'admirer... Je récupérai les couteaux qui se trouvaient dans mon sac, et je les disposai en évidence dans le petit bouquet. Peut-être qu'elle lèverait un sourcil... Comme prévu dans notre jeu. Enfin, il serait un peu tôt pour ça. Mais autant commencer, non ? Un bouquet de fleurs et de couteaux !
J'en profitai même pour les regarder un peu, à nouveau. Je me souvenais de ceux-là, c'était ma période "dragon". J'aimais mettre des gravures de ces reptiles un peu partout sur les manches, avec juste deux petites pierres pour les yeux. Fallait dire aussi que cette passion coûtait cher, et que mes parents serraient un peu la vis pour pas que je fasse des feux d'artifice dans mes œuvres. Mais c'était déjà ça non ?
J'étais encore en train de disposer les couteaux dans le bouquet, à mon coin de rue, et je ne faisais attention à rien. Pas même à si quelqu'un s'approchait, ou quoi. 2981 12289 0
Invité
Sam 20 Jan - 15:14
Il doit être midi moins cinq environ quand j'arrive dans la rue où Dadga m'a donné rendez-vous. Mon GPS me donne encore deux minutes de marche à ce rythme pour arriver. J'espère ne pas m'être trompée car je n'ai aucune envie de marcher une demi-heure de plus avec mon téléphone dans une main et cette tarte aux pommes dans l'autre, ce n'est pas la meilleure position pour marcher. J'avais bien essayé de faire des petits crumbles au début qui auraient été bien plus simples à transporter mais puisqu'un petit défaut de réglage du four a mis fin à ce projet de dessert, je me suis rabattue sur une tarte aux pommes avec les fruits qui me restaient. Au moins, même si elle est assez simple, cette recette est plutôt inratable ! Et voilà comment je me retrouve avec cette assiette couverte d'un torchon sur le bras comme si j'étais serveuse dans un bistrot...
Voilà maintenant quatre jours que j'attends impatiemment ce moment pourtant, je ne peux m'empêcher d'être un peu nerveuse. Je ne sais pas vraiment pourquoi pour être honnête, j'ai confiance en Dagda mais je ne peux m'empêcher de redouter que le courant ne passe pas autant en vrai que par le papier... L'enseigne de la devanture du salon de tatouage sonne la fin de toute ces inquiétudes. Plus question d'hésiter maintenant. J'y suis. Il n'y a pas grand-monde mais je crois reconnaître un garçon qui pourrait être Dagda. Il est plus beau garçon que sur le journal. Le fait qu'il porte des vêtements normaux et non plus cet uniforme de prisonnier aide probablement. Le fait qu'il soit en couleur aussi cela dit... Il a l'air concentré sur quelque chose mais vu que j'arrive dans son dos, je ne vois pas trop ce qu'il tient dans ses mains. Bizarre, et moi qui l'imaginais être le genre de garçons qui arriveraient avec dix minutes de retard à un rendez-vous et qui s'en tireraient par je-ne-sais-quelle excuse acrobatique que l'absurde improbabilité rendrait tout à fait plausible, irréfutable et qui vous ferait tant rire que le retard en serait oublié. Un peu comme mon métamorphe à Londres... Au lieu de ça, c'est lui qui est arrivé avant moi. Bah, pas que ce côté ponctuel me gêne, loin de là. Pour être honnête, je ne me serais pas vraiment vu attendre vingt minutes dans cette rue.
En arrivant à sa hauteur, je l'appelle. Il fait volte-face avec un air surpris, dévoilant alors un bouquet dans ses mains. Un sourire attendri étire mes lèvres en voyant ces fleurs. C'est si mignon de sa part ! Un vrai gentleman. Pourtant, dans son expression j'ai l'impression que quelque chose cloche. Il y a un air confus dans ses yeux et son regard alterne entre moi et une vieille dame en train de regarder la vitrine d'un air désapprobateur tout en farfouillant dans son manteau rouge... Attends voir, manteau rouge ?
-oh non... Tu pensais que ?... murmurai-je alors en me retenant de rire.
C'est vrai que j'aurais pu mettre une photo de moi dans la dernière enveloppe. Ça l'aurait probablement plus aidé qu'un simple indice sur la couleur de mon manteau. Je n'avais pas pensé à ça...
Invité
Sam 20 Jan - 15:59
❝ Rencontre entre Diane & Dagda ❞Ma chère Diane...J'étais en train de finaliser le bouquet, inquiet que Micherard soit réellement Diane, quand j'entendis une voix m'appeler. Oh non ! Ce n'était pas la vieille hein ? Je fis volte-face, pour découvrir avec surprise une autre femme, plus jeune, avec elle aussi un manteau rouge. J'étais un peu soulagé... Bon, d'accord beaucoup. Je ne pouvais clairement pas m'empêcher de m'imaginer un instant si ç'avait été l'autre... Mes yeux passaient de l'une à l'autre, sans vraiment y penser. Bravo pour une première rencontre ! Hé bien Dagda, tu devrais prendre des cours un peu. Est-ce que j'avais été aussi inadapté avant, ou bien c'était la prison qui m'avait rendu comme ça ? En tout cas Diane-la-vraie-merci-mon-Dieu avait capté cet échange de regard que j'avais fait. Et elle se moqua même de moi !
"Ravi d'être drôle ! Au moins, notre première rencontre ne se fera pas dans les larmes !"
Mais l'autre détail important qu'il fallait souligner... C'était que je ne pouvais plus reculer quant à la présence de fleurs dans mes mains. Certainement n'avait-elle pas remarqué les couteaux encore... Trop tard pour les balancer en arrière ! Autant faire un échange, vu qu'elle avait l'air d'avoir les mains occupées : les fleurs-couteaux contre l'assiette qu'elle avait dans les mains. J'y ajoutai même un sourire en coin et une phrase extrêmement guindée - qui ne me ressemblait pas une seconde, mais c'était amusant malgré tout.
"Des fleurs aussi tranchante que ta langue, gente dame. Et entre nous, si tu avais été cette mamie derrière, pas dit que je sois resté. Enfin, j'en sais rien."
Puis d'autorité, je pris son dessert, qu'elle puisse admirer l'oeuvre d'art totalement improvisée que je lui avais préparée - alors que j'avais même songé à ne pas la lui donner. Mais bref. Je finis par lui montrer la voie vers l'appartement des parents, histoire de ne pas s'éterniser dans le froid : j'étais sorti avec juste un pull à la con, et je commençais à avoir frisquet - bien que je sois habitués aux températures pas géniales, les prisons, elles n'ont pas un budget chauffage de fou. En marchant en direction de chez moi je me sentis tout de même presque obligé - par moi même - de faire un léger compliment, juste comme ça.
"Mais je dois avouer que je préfère tout de même la version à côté de moi. Tu m'auras évité un sacré dilemme."
A présent, le tout était d'oser lui servir le repas que j'avais préparé. A savoir des lasagnes. Le seul truc que j'arrivais à préparer avant, et qui ne soit pas trop compliqué. C'était quand même facile à faire non ? Empiler des couches de sauce tomates, de viande hachée, avec des pâtes plates, à mettre au four, suivre la recette... Si je m'étais raté dessus, j'aurai juste à ne plus jamais cuisiner de ma vie. 2981 12289 0 [/quote]
Invité
Dim 21 Jan - 19:52
La tirade théâtrale qui accompagne le geste de Dagda suivit de sa petite confession sur ce qui serait arrivé si j'étais la vieille dame derrière lui me fait finalement rire. Et dire que j'essayais de rester discrète pour ne pas éveiller son attention. Elle s'est maintenant retournée et nous fixe avec un regard lourd. J'essaie de ne pas la regarder afin de ne pas rire davantage et prend le bouquet que me tend le gentleman alors que nous commençons à nous éloigner, la laissant là à ruminer...
-Vous m'honorez, Milord ! J'accepte bien volontiers votre présent... Mais, oh ? Qu'est-ce que tu as mis entre les fleurs ?
Je saisis du bout des doigts un des boutons qui dépasse d'entre deux fleurs et en sort un joli couteau sur lequel on a ciselé un dragon qui serpente le manche. Assez classique mais il faut reconnaître que ça donne son petit effet ! Quand Dagda me confirme qu'il s'agit bien de son œuvre, je laisse échapper un sifflement d'admiration. Vu la qualité, c'est clairement le genre de couteau qu'on pourrait voir en magasin, affiché à une coquette somme. Ceux que je préfère quoi... Je regarde l'objet avec d'autant plus d'attention quand je remarque un autre manche qui dépasse du bouquet. En cherchant un peu, je découvre une demi-douzaine de couteaux parsemés et à moitié dissimulés entre les fleurs. Une véritable collection ! Tous dans le même style et pourtant, chaque fois, l'animal fantastique changeait un peu. Que ce soit de position, de genre de dragon etc...
-Waouh ! Tu t'es surpassé ! Tu les as fait après ta libération ?
Mon guide me répondit par la négative tout en m'entraînant à travers les rues de Dragon Alley. Je me laisse mener aveuglément, autant par confiance que du fait que je ne connaisse pas du tout ce quartier. Maintenant que j'y suis, je me rends compte que je n'ai encore jamais mis les pieds dans ce coin de la ville. Alors que mon attention est partagée entre les couteau et l'itinéraire à suivre, il marmonne un vague compliment, me disant qu'il me préfère amplement à la vieille de tout à l'heure. En même temps la barre n'est pas placée bien haute. Entre sa moustache, son expression pincée et ses cheveux coiffée dans ce qui devait être un chignon à la mode dans les années 60, cette femme ne doit même pas avoir besoin de costume à Halloween pour effrayer les gamins... J'apprécie tout de même le compliment. Sous sa maladresse, je sens une véritable gentillesse et une sincérité touchante.
-J'espère bien que tu me préfères à cette vieille chouette. Dis-je avec un clin d'œil. J'avoue que je te préfère aussi en vrai que sur la photos. Il te manquait ce petit sourire charmeur en coin ! J'espère que je ne t'ai pas fait attendre trop longtemps au moins ?
Tout en marchant, je jette de discrets regards vers mon sac dont dépasse légèrement le papier cadeau rougeoyant enrubanné. Si j'avais su qu'il y avait aussi peu de place dans mon sac, j'aurais probablement pris un emballage plus discret. Bah, de toute façon il finira bien par le voir à un moment donné. Pour éviter de trop précipiter ce moment, je ressors l'une des œuvres du coutellier en herbe sur lequel deux dragons entrelacés serpentent le manche et crachent des flammes remontant jusqu'à la pointe de la lame.
-Ça a du te prendre un temps monstrueux pour faire autant de détails. D'où te venait ton intérêts pour les dragons pour que tu en fasses autant ?
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