Azraël&Hazel ∆ Surpriiiiise !

Tu étais seule dans l’appartement. Tes parents étaient partis travailler et depuis le départ de William, tu étais souvent seule. Est-ce que tu regrettais le départ de ton ex-compagnon ? Non pas du tout, c’était bien mieux ainsi mais tu n’aimais pas du tout la solitude qui avait empli l’appartement Fitzpatrick. Tu avais reçu il y a peu un appel de ton frère qui suite à l’incendie avait décidé de venir vous voir à Bray, passer un peu de temps avec sa famille. Il était assez rare de le voir s’inquiéter pour les membres de sa fratrie mais les récents évènements lui avait montré à quel point il était possible que les gens qu’il aime disparaissent rapidement. Et qui disait Aed, disait sa femme et Milo. Ton frère t’avait donc parlé pour une fois sérieusement et il t’avait dit de pour une fois prendre tes responsabilités, tu les fuyais déjà depuis 4 petites années. Tu étais face au mur, tu n’avais pas le choix. Ton portable vibrait, bien sûr quand on parle du loup. « Haz’, on arrivera demain soir tard dans la nuit. Tu lui en as parlé ? » Est-ce que tu lui as parlé ? Bien sûr que non, tu ne savais pas comment Azraël allait réagir, tu ne savais même pas comment aborder le sujet avec lui et comment lui annoncer la nouvelle. Tu ne pouvais pas arriver devant lui et dire « Hey au fait tu es père d’un magnifique garçon de 4 ans, Milo, il arrive demain tu veux qu’on s’en occupe ensemble ? ». Mais oui il n’allait pas du tout prendre peur, péter un câble et pourquoi pas t’assassiner pour lui avoir menti. Surtout que la dernière fois que vous vous étiez vu, hors incendie, il t’avait explicitement dit qu’il ne voulait pas spécialement avoir de contact de nouveau avec toi et que c’était mieux si jamais tu ne recroisais pas son chemin. Par chance tu ne l’avais pas trop vu depuis cette fois-là malgré le fait que Bray n’était pas une si grande ville que ça. Tu prenais ton courage à deux mains, tu devais le faire, pour toi, pour Az’, pour Aed et surtout pour Milo ton petit chéri. « Salut Azraël, c’est Hazel. Je sais que tu ne voulais pas que je t’embête mais j’ai besoin de toi pour un truc important. Je t’attendrais à 17h au Three Godess Pub à Carp View. A tout à l’heure. » Tu ne laissais pas vraiment le choix, il ne te laisserait surement pas en plan au pub.

Il était l’heure de te rendre à Carp View, ce n’était pas très loin de chez toi, à vrai dire c’était même à côté ce pub. Tu avais la boule au ventre, la même que lorsqu’adolescente une fille va avouer son amour ou alors avant un oral important. La boule au ventre et les mains qui tremblent, tu étais plutôt stressée à l’idée de te retrouver face au père de ton fils. Tu aurais pu tout à fait lui donner rendez-vous chez toi mais tu préférais largement être dans un lieu public pour annoncer ce genre de nouvelles. Malgré le fait qu’Azraël ne te ferait aucun mal en temps normal, tu ne pouvais pas l’assurer après une telle nouvelle. Tu avais peur qu’il s’emporte et sa réaction serait tout à fait normal mais donc tu t’assurais une petite sécurité. Tu avais peur qu’il se mette dans une de ses phases de colère qu’il avait lorsque vous étiez plus jeune. Tu ne pourrais surement pas le calmer si vous en arriviez à ce stade-là.
Tu entrais dans le pub, tu jetais un regard il n’était pas encore là. Tu avais tellement peur qu’il ne se montre pas, il fallait que tu lui annonces aujourd’hui il n’y avait pas d’autres solutions. Tu aimerais, si bien sûr ton ex-petit ami est d’accord, le présenter à Milo. Enfin c’était surement trop demander de faire arriver ton enfant comme une fleur et lui le présenter deux jours après. Il n’accepterait surement pas. « Un diabolo menthe s’il vous plaît. » Tu ne prenais plus d’alcool depuis tes petits soucis d’il y a 5 ans. Tu avais tellement eu peur de faire du mal au bébé mais tu n’avais pas trouvé d’autre solutions à l’époque pour te soulager. Et c’est une chance que ton enfant n’ait pas été atteint par ta consommation excessive d’alcool, les médecins ont dit que c’était un miracle et qu’il ne fallait plus que joues avec le feu à ce point-là.
Tu sirotais ton diabolo menthe à ta table quand il apparut. Tes mains tremblaient encore plus et tu ne voulais même plus boire. Tu voulais courir, partir loin d’ici, te cacher sous la table enfin tout faire sauf affronter Azraël. Tu essayais de te calmer tant bien que mal, tu n’y arrivais pas. La seule chose que tu réussis à faire c’est lui décrocher une grimace en voulant lui sourire.

AVENGEDINCHAINS

En ce moment j'ai un peu la tête dans le guidon. Résoudre une affaire en soit n'a rien d'exceptionnelle, pas depuis que j'avais intégré les forces de l'ordre. Ce qui était un peu plus anodin c'était le fait que je savais déjà qui était le meurtrier et que pour une fois, ça ne m'arrangerais pas de le mettre en prison puisque c'était moi. Déjà de base je ne suis pas réellement gêné par ma conscience, que j'ai tu depuis fort longtemps. Mais ma foi, quand je peux clore une affaire, je ne suis pas mécontent, non pas par acquis de conscience ou parce que j'ai fais quelque chose de bien dans ma vie, mais simplement parce qu'à chaque fois que je coince un coupable, je prouve au monde entier qu'on n'a pas besoin de faire d'études ou avoir un entrainement particulier pour devenir flic. Je suis étrangement bon dans ce que je fais et je regretterais presque un peu le taff quand j'aurais trouvé le meurtrier de ma soeur. Je trouverais autre chose à faire, loin de Bray, c'est évident, mais il n'empêche que ça aura été fun le temps que ça aura durer. Même si le fait est que plus je tente d'avancer dans mon enquête et moins je trouve d'indice. Cet enflure sait que je suis sur sa trace, j'ignore comment mais il le sait et il me barre le passage. Mais je ne suis pas né de la dernière pluie, je serais trouver le fin mot de l'histoire, tôt ou tard et le jour où je l'aurais en face de moi, il fera moins son malin. Pour le moment je rame un peu, mais j'arriverais bien à trouver une brèche dans sa défense, j'en suis persuadais. Personne n'est parfait et lui n'en fait pas exception.

Bref, si je dis tout cela c'est parce que je tente de trouver un bouc-émissaire à mon problème. Il faut quelqu'un qui colle au profil que je vais fournir, il ne faut pas que je me plante. Il est bien entendu hors de question que je donne ma propre description, il faut donc que je trouve cela qui va morfler à ma place. Je n'éprouve aucune honte ou aucun remord à ce que je m'apprête de faire. Chacun est maître de son destin et si celui sur qui va s'abattre le couperet était un tant soit peu intelligent, il aurait su garder sa nature de métamorphe secrète. J'aurais pu choisir de prendre pour cible un être de l'air, c'est vrai, il est de notoriété public que les eaux et les airs ne peuvent pas s'encadrer, mais j'ai à l'heure actuelle sous la main un métamorphe, je vais donc me débrouiller avec lui. Il est là, à quelques mètres en dessous de moi, tranquillement en train de gambader dans la forêt. Il ressemble à un gros loup et si je n'avais pas assisté à sa transformation, j'aurais pu passer à côté. Cela fait plusieurs jours que je me planque dans un arbre pendant quelques heures, à l'affut du moins métamorphe qui pointerait le bout de son nez. Je commençais à désespérer quand il est arrivé. Je l'ai pris en photo, je ferais des recherches quand je serais de retour à la maison. Mon téléphone vibre, il a dû l'entendre car je le vois prendre la fuite. J'ai tout ce qu'il me faut, cela ne me dérange pas trop, mais quelques instants plus tôt et la personne qui m'a envoyé un sms aurait entendu parler du pays. J'extirpe mon portable de ma poche, tout en faisant attention à ne pas me vautrer au sol. Une chute de cette hauteur pourrait me rompre le cou, ça serait rudement dommage. « Salut Azraël, c’est Hazel. Je sais que tu ne voulais pas que je t’embête mais j’ai besoin de toi pour un truc important. Je t’attendrais à 17h au Three Godess Pub à Carp View. A tout à l’heure. » C'est un message d'Hazel ... heureusement que je lui ai dis que je ne voulais plus avoir de ses nouvelles ... A croire que parfois je parle dans le vide.

Je remets mon portable dans ma poche et je descends de mon perchoir. Ma tâche ici est fini, je peux rentrer maintenant. Pendant toute la durée du trajet, je repense au message de mon ex copine. Elle prétend que c'est important et elle sait que si ce n'est pas le cas, ça risque de très mal se finir entre nous. Elle est intelligente, elle ne m'aurait pas importunée pour rien, en tout cas j'aime à le croire. Si c'est pour me parler de son compagnon actuel, elle va vite déchanter, parce que certes on a été amis durant de longues années, mais tout ça c'est du passé, il est hors de question que je joue les confidents pour faire plaisir à madame. Quand j'arrive chez moi, il me reste 10 minutes pour prendre une décision. Y aller ou ne pas y aller. Je sais que si je n'y vais pas, je vais continuer à y penser jusqu'à craquer et je finirais par l'appeler et ce n'est pas ce que je veux. Je finis donc par poser mes affaires, attraper mon portefeuille et ressortir pour prendre la direction du lieu de rendez-vous. Elle me les fera toute, c'est pas possible. Quand j'entre dans le bar, je la vois au comptoir, seule, m'attendant, un verre de soft dans les mains. Je m'installe à ses côtés et commande une bière. « Je vois qu'on n'a pas la même définition des mots "Je ne veux plus qu'on se voit" ... pourtant j'avais l'impression d'être clair Hazel ... » Lui dis-je sans préambule. Pas un bonjour, pas un sourire, rien. J'aime bien qu'on écoute ce que je dis. Je ne suis pas au service de madame. Certes mon coeur bat toujours pour elle, mais ce n'est pas une raison pour me faire tourner en bourrique ou lui obéir au doigt et à l'oeil. Je tourne mon regard bleuté vers elle « J'espère que c'est important .... »

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Il était arrivé, il était là devant toi. Tu ne pouvais plus vraiment faire marche arrière, tu étais à présent dans une impasse. Tu ne pouvais pas faire autrement que de lui annoncer la super nouvelle, tu savais très bien qu’il ne serait pas forcément heureux que tu l’ais fait venir pour rien. Tu vois à son visage qu’il n’est pas heureux de te voir, tu t’en doutais mais tu avais espéré qu’il ne soit pas trop froid avec toi. Il s’assied et te lâche surement une des phrases les plus froides que tu aies pu entendre de sa bouche. Tu attrapes la paille de ton diabolo et aspire une gorgée importante. Si seulement tu avais les pouvoirs de la fée de Cendrillon pour te transformer en souris et fuir cette table. D’un côté tu trouvais sa réaction et son reproche injuste puisqu’il n’avait pas réagi de cette manière lorsqu’il t’a vu à la salle de sport lors de l’incendie mais il est vrai que le contexte était un peu différent. A présent il avait tout à fait le droit de t’envoyer balader, il n’y avait pas d’incendie ou autre événement du même type.
« Excuse-moi mais tu n’es pas obligé d’être aussi désagréable Azraël. Je me souviens très bien de ce que tu m’as dit lorsque nous nous sommes croisés au centre commercial mais ce que j’ai à te dire est bien plus important que ta demande de te laisser tranquille. » Ce que tu allais lui annoncer pouvait changer la vie de 3 personnes, en premier la sienne bien sûr mais aussi celle de Milo, il pourrait peut-être emménager à Bray, voir son père et partager des choses avec lui si jamais Azraël acceptait. Et tu pourrais voir ton enfant, cela faisait plus de 2 mois que tu ne l’avais pas vu en chair et en os, c’était quelque chose de difficile mais tu ne pouvais pas revenir avec lui. Les gens auraient parlé, Azraël aurait entendu des rumeurs et il aurait peut-être compris. Tu avais fait le bon choix en ne le ramenant pas avec toi dès ton retour même si la situation était douloureuse pour tout le monde.
Le chasseur était assez impatient, tu le sentais dans sa voix mais tu ne savais pas vraiment comment aborder le sujet, ni même par où commencer. Fallait-il que tu lui raconte tout ce qui s’était passé depuis votre rupture ? Ta descente aux enfers avec l’alcool ? L’annonce de ta grossesse ? Ton exil à Cork ? La dure remontée de ton addiction à l’alcool et surtout ta consommation trop importante pour une femme enceinte ? La peur lors des écographies pour voir si ton bébé n’était pas atteint par ta consommation d’alcool ? La rencontre avec William ? La naissance de Milo et les 3 années que tu as vécu avec lui ? Il y avait beaucoup trop de choses à dire, tu ne savais pas quelles informations étaient à dire et quelles informations n’était pas à dire. « Ce que j’ai à te dire concerne ce qu’il s’est passé peu de temps après notre rupture, il y a 4 ans de ça environ. Ce qui m’a poussé à quitter Bray sans rien dire à personne et ce qui m’a fait beaucoup souffrir… » Tu n’avais jamais eu du mal à t’ouvrir à lui mais là tout de suite c’était un peu plus compliqué de d’habitude. « On va dire que j’ai eu une assez mauvaise période, tu vois j’ai été addict à l’alcool un peu après ton départ. » Non Hazel ce n’est pas ce que tu dois annoncer, il s’en moque surement tu le sais ! Tu tripotes ton téléphone à la recherche d’une photo, tu la pose devant lui. Tu ne dis rien, est-ce qu’il va comprendre ? Peut-être, tu ne sais pas, tu doutes. C’est surement la minute la plus longue de ta vie, tu le regardes dans les yeux, tu ne veux pas éviter son regard pour lui annoncer ça. « Je te présente Milo, mon enfant. » La photo est assez récente, elle date de la dernière fois que tu l’as vu, vous êtes tous les deux souriants et Milo a vraiment les traits de son père. « Enfin notre enfant. »

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Je ne suis absolument pas sympathique avec elle et elle ne mérite pas ça au fond mais je m'en moque. Nous ne sommes plus ensemble et notre amitié est révolue depuis longtemps, je ne lui dois rien. Son secret est préservé c'est tout ce que je ferais pour elle, elle n'a rien à attendre de ma part. Nous ne sommes pas dupe, nous savons tous les deux pourquoi je n'ai rien dis, mais ce n'est pas parce que madame est au courant pour mes sentiments encore présent pour elle qu'elle peut s'en servir contre moi. Quand je dis quelque chose, je m'y tiens et j'aimerais bien qu'elle se le rentre dans le crâne. Alors oui, j'aurais pu être plus sympathique, j'aurais pu me montrer plus patient et l'accueillir avec un semblant de sourire ou un bonjour, mais je n'en ai pas envie. Je suis fatiguée de ma journée de taff, de ma semaine même je dirais et je n'ai pas envie de faire des efforts. Pourquoi serais-je le seul à en faire. J'ai été très clair la fois au supermarché. Je ne veux plus la voir. Notre rencontre lors de l'incendie n'a été qu'un pur hasard et un apparté dans notre rupture, elle ne doit pas en prendre l'habitude ou croire que finalement j'ai changé d'avis.

Ma bière arrive assez rapidement, par chance et je peux en boire une goulée le temps qu'elle se jette dans le bain. Elle souligne le fait que je ne suis pas agréable et qu'elle se souvient très bien de notre conversation, mais j'ai un peu du mal à le croire puisque nous sommes ensemble au bar. Elle prétend qu'elle a quelque chose d'important à me dire et qui visiblement ne pouvait pas se faire par téléphone ou qui ne pouvait ni attendre, ni passé à l'as. Qu'avait-elle donc à me dire de si important. Je ne relève pas ses propos, je n'en ai rien à faire que mon ton lui déplaise ou qu'elle aimerait être traité de façon différente de ma part. Nous ne sommes plus ensemble, je ne lui dis rien, je le répète. Je la fixe silencieusement, tout en buvant une nouvelle gorgée. Je ne le sens pas ce rendez-vous soudainement. Je ne sais pas ce qu'elle a à me dire mais je sens que ça pue. Si elle m'annonce son mariage avec l'autre tanche, je me barre sans la féliciter ou quoi que ce soit. Je crois même que je l'insulte, parce que là c'est me faire perdre mon temps et ma patience. J'ai autre chose à foutre que jouer les ex heureux de la voir se refaire une vie avec un autre visiblement beaucoup mieux que moi. Je suis un peu perdu dans mes pensées, à essayer de trouver ce qu'elle avait à me dire et à me faire des millions de scénarii possible, du coup je ne me rends pas vraiment compte qu'elle galère à s'ouvrir à moi, ce qui n'est pas vraiment habituel.

Quand elle reprend la parole, elle m'explique que cela concerne notre passé, la raison pour laquelle elle a quitté Bray sans rien dire à personne et qui l'a fait beaucoup souffrir. Moi qui pensais égoïstement que c'était moi la raison, j'avais visiblement tort. « Moi qui pensais que tu fuyais de potentielles représailles de ma famille ... » Ce qui tenait la route, je suis désolé. Elle m'avait dévoilé sa vraie nature et même si sur le moment je n'avais rien dis, il était envisageable qu'à un moment donné je sorte de ma torpeur et je décide que non, définitivement non elle ne pouvait pas vivre, c'était une putain de créature magique. Mais visiblement j'avais tort, bien trop centré sur ma petite personne pour ça. Après il faut aussi avouer que nous ne sommes pas restés très longtemps sur Bray, nous avons rencontré des problèmes d'ordre familiaux très peu de temps après notre rupture, je n'ai pas eu à me justifier auprès de ma famille et je n'ai plus beaucoup eu l'occasion d'y repenser longuement ensemble. Oh évidemment j'ai beaucoup pensé à elle, ce n'est pas le problème, mais ce n'était pas pareil que si j'étais resté sur Bray. Elle me révéla sa dépendance à l'alcool et je compris mieux pourquoi elle avait un soft dans les mains à l'heure actuelle. Il était évident que si elle avait galéré à se sortir de cette mauvaise passe, elle n'aurait encore envie d'y replonger stupidement. Mais du coup j'ai à voir quoi là dedans ? J'allais lui demander pourquoi elle me disait tout ça. Parce que oui j'étais désolé pour elle, j'ignorais tout ça et j'étais plutôt content pour elle qu'elle s'en soit sorti, mais elle n'est pas la seule à avoir eu des problèmes. Ca n'a pas été un parcours de santé de mon coté non plus. J'ai perdu ma soeur quelques temps avant, ensuite j'ai été salement blessé à la chasse parce que j'étais en colère et autodestructeur, ensuite j'ai perdu l'amour de ma vie parce qu'elle m'a menti sur sa véritable nature et j'ai dû fuir Bray parce que ma famille a envoyé des tueurs pour nous éliminer. Et lesdits tueurs sont des cousins avec qui j'ai grandi. J'ai pas eu une vie facile durant 4 ans. Mon cousin est mort en grande partie par ma faute, non pas que je souhaitais sa mort mais parce qu'à choisir entre la vie de mes frères et moi et la sienne, c'était malheureusement tout vu, malgré mon amour et mon respect pour lui.

Bref, tout ça pour dire que sur le coup, je ne savais pas trop où elle voulait en venir et quand elle me posa une photo devant moi, sur son téléphone, je restais interdit quelques instants. Je pris le téléphone dans les mains et tentais de comprendre là où elle voulait en venir. Il y avait un air de famille entre les deux, c'était évident et quand elle m'annonça que c'était son fils, je restais sans voix, sous le choc. Oui définitivement, il y avait un air de ressemblance. Putain, elle était maman .... Sauf que, mon cerveau préféra s'arrêter là, même si l'évidence me sautait aux yeux. Non, mon inconscient souhaitait me protéger de cette réalité, même si Hazel elle n'en fit rien. Quand elle m'annonça que ce petit garçon qui souriait à ses côtés et qu'elle appelait Milo était mon fils, je lâchais le téléphone. Ce fut un réflexe, un rejet volontaire. Non, ce n'était pas possible. C'était un mensonge, elle me racontait de la merde ...« Non j'te crois pas ... arrêtes tes conneries Hazel ... » Mon souffle vint à me manquer et soudainement ma bière ne fut pas assez alcoolisé. Je fermais les yeux et me passais les mains sur le visage. J'attrapais de nouveau son putain de téléphone pour regarder la photo. Il avait mes yeux. Ce gamin avait mes yeux. Je pourrais nier son existence ou son appartenance, ce gamin avait mon regard, le même épi sur le devant et il avait un air de famille. Mon coeur commença à se serrer et je me sentis mal. Je reposais le téléphone. « Un triple sec ...  » Dis-je au barman. J'étais pâle comme la mort et je ne savais plus quoi dire. Non en fait je n'avais juste pas envie de parler. Je ne voulais plus ni lui parler, ni l'entendre.

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La certaine gêne et la froideur qui s’était installée à votre table n’était pas du tout confortable pour toi, tu avais une grande nouvelle à annoncer, une nouvelle qui dans une situation de couple normal était quelque chose d’heureux, mais tu n’étais pas dans de bonnes conditions pour le faire. Malgré le fait que certes tu n’étais pas du tout dans de bonnes conditions pour parler et lui expliquer la situation tu devais le faire. Ton frère t’avait posé un ultimatum et tu allais devoir récupérer ton fils, et surtout tu connaissais assez Azraël pour savoir que c’était ta seule chance, il était venu et il ne le referait surement pas si tu te débinais aujourd’hui. Tu avais commencé par expliquer tranquillement ta vie, ton alcoolisme et ta dépression, tu n’étais pas fière de cette partie de ta vie et tu te serais volontiers passé de lui en parler mais tu ne pouvais pas lui dire de but en blanc l’information importante, il fallait un peu plus de détails pour qu’il comprenne. Il était étonné du fait que ce n’était pas sa famille que tu avais fui, ce qui était effectivement anormal. Toute fée ayant révélé sa nature à un chasseur aurait quitté la ville pour se protéger mais ce n’était pas ton cas. « Je te faisais confiance, enfin je te fais confiance, je sais que tu garderas ce secret avec toi. » Tu savais qu’il ne pourrait pas supporter d’être la cause de ta mort, si jamais il révélait cette information à n’importe quel membre de sa famille il y avait de forte chance pour que tu sois morte le jour suivant et il s’en voudrait surement. Tu n’étais pas qu’une étrangère, vous aviez un passé important ensemble ce qui faisait surement beaucoup pencher la balance en ta faveur !
Tu avais lâché l’information, c’est bon tu te sentais libre enfin un peu plus libéré qu’il y a quelques minutes. Maintenant Azraël était au courant de son lien de parenté avec Milo et tu avais fait ce que tu avais à faire. Bien sur sa réaction ne fut pas des plus joyeuses, tu ne t’attendais tout de même pas à ce qu’il te saute dans les bras en étant heureux d’avoir un gamin de 4 ans, cela t’aurais paru surement très bizarre. Non il avait eu un mouvement de recul quand son cerveau compris que oui il était bien papa et que vous aviez donné la vie à un petit garçon. Tu le voyais il n’était pas bien, surement le choc de l’annonce mais tu ne savais pas apporter la chose autrement, il fallait mieux arracher le pansement d’un coup et voir les conséquences après plutôt que de le faire doucement et que ce soit beaucoup plus douloureux. « Je suis désolée de ne pas t’avoir prévenu plus tôt mais je ne savais pas comment te le dire. » Tu le voyais regarder la photo, chercher les ressemblances avec toi et avec lui-même. Oui cet enfant était un très bon mélange de vous deux, il avait des caractéristiques physiques de ces deux parents qui ressortaient plutôt bien, il n’y avait aucuns doutes sur la parenté d’Az’.
A vrai dire tu fus même étonné qu’il recommande un verre, tu t’étais beaucoup plus attendu à ce qu’il jette ton téléphone par terre, qu’il sorte du bar en claquant la porte et que tu n’aies plus jamais aucunes nouvelles de sa part. Tu étais plutôt contente de sa réaction. Tu avais pas mal de choses à lui raconter sur Milo, tu ne savais pas vraiment s’il voulait les entendre mais il y avait de fortes chances pour que Milo lui veuilles en apprendre plus sur son père lorsqu’il arriverait à Bray dans les prochains jours. « Je sais que c’est beaucoup à digérer là maintenant, c’est quelque chose de lourd comme information je comprends totalement que tu sois légèrement choqué disons mais Aed revient avec Milo avant la fin de la semaine. Et cette fois mon fils ne repartira pas à Cork, il a passé beaucoup trop de temps loin de sa mère, il va venir vivre ici à Bray, avec moi, avec nous si tu veux faire sa connaissance. » Tu ne lui imposais en rien la présence de votre enfant, tu ne savais pas encore comment il allait réagir face à toutes les responsabilités que la reconnaissance d’un enfant pouvait engendrer. Surtout comment le dire à sa famille, leur présenter et surtout le plus important comment pour un chasseur assimiler que son enfant est une créature surnaturelle connaissant la haine d’Az’ pour ces bêbêtes-là. « Je pense que tu as beaucoup à réfléchir, que tu as besoin de te poser pour être sûr de ton choix mais j’aimerais que tu me dises si tu veux le connaître, que je sache quoi lui dire la prochaine fois qu’il me demandera où est papa. Je te laisse du temps mais même si tu ne veux pas en entendre parler fais le moi savoir. Après je peux répondre à toutes les questions que tu as à son propos et avant que tu me le demandes, oui il est comme ça maman. »

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Je vivais un véritable cauchemar et personne ne s'en rendait compte. Pour ceux qui étaient originaires de Bray et qui nous ont connu quand nous étions adolescents, ils ne voyaient qu'un ancien couple se retrouver pour boire un verre et visiblement enchainer une nouvelle prise de tête. Nous étions restés 8 ans ensemble, sans nous connaître personnellement, cela n'avait pas dû passer inaperçu que nous avions été ensemble un long moment. Je sais que certains ne comprenaient pas comment Hazel avait fait pour tomber amoureuse de moi et rester si longtemps à mes côtés. Nous étions totalement différents et ma famille a toujours été étrange. Pour ceux qui connaissaient le surnaturel, ma famille était synonyme de chasseur et pour les autres, juste des gens hyper étranges. Personne n'était au courant pour la grossesse d'Hazel, donc personne ne se doutait qu'elle venait de m'annoncer la pire nouvelle qui soit. Je ne voulais pas être père, jamais et jusqu'à aujourd'hui, je ne m'étais pas douté que je l'étais déjà. J'avais l'impression de rêver et j'avais le vain espoir de me réveiller prochainement.

Tout commença par la révélation d'Hazel sur son problème d'alcoolisme qui l'avait forcé à quitter Bray pour Cork. Je ne me doutais pas un instant de ce problème et j'avoue être désolé pour elle mais pour le coup, je n'y pouvais pas grand chose. Notre rupture n'a pas été super joyeuse non plus de mon côté, même s'il faut bien avouer qu'avec mes problèmes familiaux, j'avais d'autres chats à fouetter. Je préfère ne rien dire quant au fait qu'elle avait confiance en moi et qu'elle savait que je n'aurais rien dis. Je déteste l'idée qu'elle connaisse ma faiblesse et en joue, même si pour le coup je ne pouvais pas non plus vraiment lui en vouloir. Passait cette annonce, je me demandais toujours pourquoi elle m'avait demandé de venir. Après tout ce n'était quand même pas pour m'annoncer qu'il y a 4 ans, elle avait eu des problèmes d'alcool. Certes quand on suit une cure de désintox, il doit y avoir une étape où on se pardonne et une étape où on doit se faire pardonner, mais ça ne me concerne pas, je n'étais plus proche d'elle à cette époque. Quand elle me posa son téléphone devant moi, mon cerveau refusa de comprendre ce qu'il avait devant les yeux. Non ce n'était pas mon fils, ça ne pouvait pas être possible. Et pourtant il y avait tellement de signes qui démontraient notre lien de parenté que ça aurait été difficile de jouer les autruches. La première chose qui me passa par la tête, en dehors du fait que je venais de me foutre dans une merde noire, c'était que ma mère serait la personne la plus heureuse du monde. Un petit fils, son premier et potentiel dernier, il fallait le fêter. Mais je pensais aussi à mon paternel, qui avait sombré dans la folie et qui verrait Milo comme une menace à abattre et même sans le connaître, je n'avais aucune envie qu'il lui fasse du mal, à ce petit être innocent, souriant sur cette photo.

Quand elle m'annonça qu'il allait vivre à Bray, j'avoue que je sentie la panique m'envahir. Elle ne pouvait pas faire ça, elle était complètement folle. Elle ne se rendait définitivement pas compte du danger qui rôdait. « Ah non mais j'ai pas l'impression que tu comprennes toute l'ampleur de la situation Hazel. S'il vient s'installer à Bray, tu lui mets très clairement une cible dans le dos à ce gamin. Tu crois qu'ils vont mettre combien de temps les autres avant de comprendre qui est le père ? Parce que même si je ne le reconnais pas, ça ne sera pas bien compliquer de calculer son âge et de comprendre que ça coïncide avec l'époque où on était ensemble. En plus il me ressemble, ils ne vont pas mettre 10 ans avant de réagir. Qu'ils comprennent qu'il est une créature ou non ne changera rien au fait qu'il deviendra une cible à abattre ... » Mon monde était en train de s'écrouler et mes plans avec. Moi qui n'avais jamais eu envie d'être père, me voilà projetait dans ce rôle que je haïssais. Si on rajoute le fait que c'est une fée, comme elle venait de le préciser, c'était clair que j'étais dans la merde. J'ai appris que les Pritchard sont dans le coin, ils ne vont pas mettre bien longtemps avant de tomber sur Hazel et surtout sur Milo et comprendre toute l'histoire. Et au delà des Pritchard, croit-elle vraiment que les Blackwood d'Inverness vont le laisser vivre alors que l'ensemble de ma famille a un contrat sur la tête ? Soit ils vont vouloir l'éliminer pour préserver la pureté du sang humain, soit alors ils vont le kidnapper pour l'élever afin d'en faire un soldat parfait. Dans un cas comme dans l'autre, peu de doute qu'Hazel soit d'accord. Non, il fallait qu'il reste cacher à Cork et qu'elle ne prenne plus jamais contact avec moi. Pour les garder en sécurité, je n'avais que cette solution. « Il faut que tu appelles ton frère et que tu annules sa venue. Repars à Cork et restes-y parce que moi je ne pourrais pas assurer votre protection. » Je n'aspirais pas à devenir père mais je n'avais aucune envie de jouer les pères absents non plus, triste dilemme. J'ai détesté mon paternel parce qu'il nous avait abandonné et je réitéré le schéma avec mon propre fils. C'était si étrange cette situation, je ne savais absolument pas où j'en étais. J'avais du mal à me dire que j'étais père et en même temps je n'avais aucune envie que ce gamin puisse souffrir par ma faute, d'une façon ou d'une autre. Pourquoi ça devait tomber sur moi ? « Hazel ... Regardes moi !! On n'est pas parti de Bray parce qu'on voulait voir du pays ou changer d'air. On est parti parce que ma famille a mis un contrat sur notre tête. Tu crois qu'ils vont réagir comment s'ils apprennent que j'ai un fils ? Et qu'en plus c'est une fée ?  » Dis-je en baissant la voix afin que personne ne nous entende. « Et même sans parler de ma famille, tu sais le nombre de chasseurs qui rôdent à Bray et aux alentours ?! Ils n'auront aucune pitié, surtout s'ils connaissent notre lien de parenté. Et imagines les créatures que j'ai décimé depuis de longues années ... tu n'imagines même pas le nombre d'ennemis que j'ai accumulé depuis que je suis devenu chasseur et si on rajoute ceux qui détestent ma famille en général, la liste ne fait que s'allonger ... Tu veux vraiment que ton fils vive dans une ville où la moindre erreur pourrait lui être fatale ? »

AVENGEDINCHAINS

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Hazel était tellement loin de comprendre dans quel merdier je me trouvais en ce moment. Pour elle, c'était simple : J'étais un chasseur, je n'avais donc pas d'ennemis. J'étais le chasseur et non la proie et dans son monde, visiblement, les proies ne deviennent pas des chasseurs. J'aimais son monde, si innocent, ni naïf et je rêverais pouvoir y vivre. Mais ce n'était pas la réalité, ce n'était pas le monde dans lequel je vivais et dans lequel ils allaient vivre, Milo et elle, si elle persistait à vouloir l'emmener à Bray pour y vivre avec elle. Je savais qu'elle ne connaissait pas toute l'histoire, qu'il y a des choses que j'aurais aimé garder pour moi, non pas par fierté mais parce que ça ne la concerne pas ou plutôt ça ne la concerne plus. Après tout nous ne sommes plus ensemble, ma vie privée ne la regarde plus et je n'ai pas à me justifier de tous mes faits et gestes. Malheureusement les choses ne sont pas aussi simples, il faut croire qu'avoir vécu 8 ans avec une personne crée un lien indestructible qui nous force à devoir nous dévoiler à l'autre, même 4 ans après. « Mais je n'avais pas à le faire, tout comme tu n'avais pas à me parler de tes ... problèmes ... On est séparé, on n'a plus à se confier à l'autre, à se justifier ou je-ne-sais-quoi-encore ... enfin c'est ce que je pensais ... naïvement. » Oh oui parce que sur le coup moi aussi j'ai été très naïf. Je pensais que je n'aurais plus rien à lui dire d'important, en dehors d'un bonjour de temps à autre et potentiellement de quelques nouvelles bateaux pour faire la conversation. Parce que c'est à ça qu'aurait du ressembler notre relation aujourd'hui. Nous sommes trop différents, nous avons beaucoup partagé mais nous ne vivons pas dans le même monde. On n'aurait dû rester de simples ex, sans plus d'attaches que ça. Alors certes je l'aime toujours et ça n'aurait pas été aussi facile pour moi de la laisser partir, mais j'aurais peut-être fini par lâcher prise, tôt ou tard. Mais je constate avec déplaisir que ça ne sera pas aussi facile, que je ne pourrais jamais tourner la page.

« Mais arrête Hazel, j'vois pas pourquoi tu mets ça sur le tapis. Tu crois que c'est en me balançant qu'on a un gosse ensemble que ça va changer qui je suis ? Et tu crois que même si j'avais envie un jour de changer de vie, je le pourrais ? On ne vit décidément pas dans le même monde, crois moi, on ne quitte pas le miens aussi facilement que tu penses le croire ! Tu n'auras qu'à demander à Nath', lui qui rêve d'en partir depuis si longtemps, il est encore coincé avec nous et je doute qu'il arrive à changer de vie, même s'il le voulait. » Là elle m'agaçait. D'abord elle débarquait dans ma vie pour m'annoncer qu'elle était avec quelqu'un et maintenant elle me disait qu'on avait un gosse ensemble. Et pour bien en rajouter une couche, elle me faisait la leçon sur ma nature de chasseur. Mais bordel c'est pas moi qui suis contre-nature. Moi je suis normal, comme Dieu l'a voulu. Elle n'est qu'une erreur de la nature, une abomination et il est évident que si je l'avais su avant qu'on sorte ensemble, elle ne serait plus de ce monde, donc qu'elle ne la ramène pas trop. C'est facile de s'en vanter maintenant alors qu'elle sait pertinemment que la seule chose qui m'empêche de la tuer aujourd'hui, c'est l'amour. Cette invention stupide et inutile, qui me gâche la vie depuis 12 putain d'années. Quand en aurais-je fini avec cette blague ? Quand pourrais-je reprendre ma vie là où je l'avais laissé ? Solitaire et normale. Visiblement jamais puisqu'elle avait pondu un mioche et qu'aujourd'hui je me retrouvais coincé à devoir jouer le rôle de père. Mais moi je n'ai rien demandé bordel, j'en voulais pas de ce gamin .... Me voilà dans la façon de rejet, juste après le dénie et avant l'acceptation ? Mais si je n'ai pas envie d'accepter cette situation, on fait quoi ?

« Pfff arrête tu me fais marrer de jouer les louves protectrices. J'vois pas comment tu pourrais faire le poids face à un chasseur. Et puis pourquoi tu parles de t'en occuper seule ? J'conçois que ton mec sert à rien avec sa jambe en moins, mais il n'a quand même pas perdu ses couilles dans l'incendie, si ? Et puis même si tu changes son âge, vu ce que je viens de voir sur les photos, va pas falloir qu'on se croise dans la rue ou que les Pritchard te vois avec lui, parce qu'ils ne mettront pas bien longtemps avant de comprendre qui est le père ... Sayanel c'pas un génie, mais il est loin d'être con ... ni même aveugle. » En fait au fond de moi j'aimais la voir ainsi. J'aimais l'idée de la voir protectrice avec ce gamin et prête à tout pour le préserver au maximum. Ca la rendait encore plus belle ... même si ça ne servait à rien, parce que je doute qu'elle fasse le poids face à certains chasseurs. Et franchement j'avais de fort doute que son estropier de copain puisse l'aider à protéger notre fils ... notre fils ?! les mots me donnaient un peu la nausée et sonnaient faux. Non, ce n'était pas moi ça, je n'étais pas fait pour être père et je ne comprenais pas comment elle ne pouvait pas s'en rendre compte elle même que c'était une blague humaine cette histoire. Quand allait-elle m'annoncer que c'était une farce ? Une caméra cachée ou je-ne-sais-quoi-encore ?

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Bon là elle commençait à me gonfler pour être honnête. Même ma bière n'avait plus le même goût qu'avant tellement elle me saoule. J'ai même pas envie de la boire, ni boire quoi que ce soit d'ailleurs. Ce n'est quand même pas compliqué de comprendre que ce n'est pas sûr pour son gamin ... oui bon on va rester sur le son pour le moment parce que j'ai pas envie de me prendre la tête avec cette histoire de filiation pour le moment. Bref je reprends, ce n'est quand même pas compliqué de comprendre que c'est dangereux de vivre à Bray pour le moment, point final. Pas besoin de tergiverser dessus 10 ans dessus. Je tente de garder mon calme mais on sait tous les deux que c'est quasiment chose impossible, je suis trop colérique pour ça. « Bon écoute c'est quand même pas compliqué de comprendre que vous n'avez pas votre place ici, ni lui, ni toi et qu'il faut que vous restiez à Cork ou n'importe où dans le monde tant que c'est pas ici. C'est quand même pas la seule ville sur cette planète à ce que je sache ? » Ah lala, ça nous rappelle le bon vieux temps où on se prenait la tête pour un rien. Bon je ne vais pas aller jusqu'à dire que c'était fréquent parce que ce serait faux, mais comme n'importe quel couple, il nous arrivait de nous disputer et avec mon caractère de merde, ça peut prendre des proportions assez importantes. Mais je suis comme ça, on ne me changera pas et c'est pas aujourd'hui qu'il faut s'en rendre compte. Elle devrait quand même être bien contente que je me soucis d'eux, non ? Non je suis sûr qu'elle ne s'en rendra même pas compte, c'est toujours le genre de chose qu'on évite de souligner pour rester dans son bon droit.

« Oh sainte Hazel priez pour nous ! Tu veux que je sorte le violon pour te faire plaindre ? Non mais sérieux, tu vas me faire pleurer à force. Ce que tu ne comprends pas c'est que je suis persuadé au fond de moi du bien fondé de ma mission, que je sache pour toi ou non ...  » Autant la mettre dans le bain tout de suite, histoire qu'elle ne se fasse pas d'illusion que maintenant qu'on a un gosse ensemble (bordel quel horreur), je vais changer d'avis sur ses semblables. Je suis toujours persuadé qu'ils sont des erreurs de la nature et que s'il n'existe pas de remède à leur mal, il faut bien les éliminer pour qu'ils arrêtent d'envahir le monde. Mais si le grimoire existe alors je vais pouvoir la soigner et ce qui m'empêche de retourner avec elle n'existera plus. Oh bien entendu je me doute qu'elle me détestera au début, jusqu'à ce qu'elle comprenne que j'ai fais ça pour son bien, pour le bien de Milo. S'ils ne sont plus des fées, ils n'auront déjà plus de chasseurs à leur trousse et ce sera déjà ça de gagnait. Ensuite il faudra s'occuper de ma famille mais en théorie, pour le moment, il ne reste qu'Octavia, une contre notre famille, ça devrait le faire quand même. « Attends mais moi j'ai pas demandé à avoir d'enfant. Je n'ai jamais voulu de gamin, je voulais éteindre la lignée des Blackwood. Quant au fait que tu aurais pu être en danger, si ça avait été le cas, je t'aurais appris à te défendre. Mais le problème ne s'est jamais posé puisqu'on s'est séparé et que tu n'es donc plus devenu une cible potentiel puisque tu n'avais plus rien à voir avec moi ou ma famille. » Non mais c'est le monde à l'envers. Comme si j'avais demandé à avoir un mioche, non mais sérieux. J'en veux pas de son gamin, j'ai jamais voulu être père, je serais un père exécrable parce que je n'ai jamais eu de véritable image paternelle viable. Comment voulez-vous que je l'élève ce gamin alors que la seule chose que j'ai appris de monde père c'est à me battre, à détester les créatures magiques et que la vie est dure mais qu'il faut savoir encaisser les coups et ne pas ployer devant l'adversité. Ce qui est plutôt amusant quand on sait qu'il a abandonné sa famille après la mort de ma soeur, bien le mec qui ne suit pas ses propres préceptes.

Bon là c'était trop, j'en avais marre. J'étais venu en mémoire de notre ancienne relation et certainement pas pour me prendre la tête avec Madame qui voulait que je joue au père de famille parce qu'elle l'avait exigé. Ce gamin, elle l'a faite toute seule, elle l'a élevé seule jusqu'à présent, je ne comprends pas trop pourquoi soudainement elle veut que j'assume mon rôle. A moins bien entendu que c'est parce que son boyfriend c'est barré et qu'elle se retrouve seule. « Attend c'est quoi le topo au juste ? C'est parce que ton mec c'est barré que tu m'annonces que j'ai un gamin ou c'est moi qui rêve ? Et s'il était resté, tu me l'aurais dis que j'étais père ou vous auriez joué à la famille parfaite ? Putain t'as du culot de me balancer ça comme ça et de jouer les saintes nitouches derrière. Tu balances un truc à mon frère et je te jure que ça va péter Hazel. C'est pas parce que t'as eu 4 ans pour te faire à l'idée que t'es mère que ça te donne le droit de venir foutre la merde dans ma vie comme bon te semble ou de le prendre mal que je ne saute pas au plafond quand tu m'annonces que j'ai l'honneur d'être le père de ton gamin. Tu laisses ma famille en dehors de ça. » Je voyais rouge. Si elle se servait de ma famille pour faire pression sur moi, elle risquait de déchanter assez rapidement parce qu'il n'était pas né celui qui voulait m'imposer ses idées et me faire fermer sa gueule. « Ce que je veux ? Je veux que tu prennes ton gamin et que tu te barres de Bray. Voilà ce que je veux. J'ai pas demandé d'être père alors fais moi pas chier. Tu peux pas débarquer la bouche en coeur après t'être fait larguer et m'annonce comme ça que j'ai un gamin et espérer que je vais bien le prendre. 'fin atterri bordel, j'ai vraiment la gueule d'un père ? Tu crois que je vais lui offrir quoi à Milo ? La seule chose que j'ai appris de mon père c'est à prendre des coups et à les rendre, bravo l'héritage. Et t'en as des bonnes avec "règles tes problèmes". On ne vit pas dans le monde merveilleux d'Hazel, ça ne se règle pas en claquant des doigts. Si t'es pas contente, tu sais ce qu'il te reste à faire ... »

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