BRÀN ζ “ oh hello, sorry about the fuhr ”

Mes parents m'ont appelé Bràn Ethain Irons ! Je suis né le 02/05/1983 en Islande. Je suis un élément de 33 ans. Pour plus de précisions, je suis Hétérosexuel et présentement en couple, enfin c'est... Compliqué, voilà voilà. Je suis fier de dire que je travaille en tant que bûcheron (vive la chemise) , ça m'aide à payer mes factures. Je suis d'ailleurs plutôt modeste On me dit souvent que je ressemble à Jensen Ackles, mais en mieux, quand même. Une dernière chose, je fais partie du groupe les êtres de la Terre, et plus précisément je suis un métamorphe.

Islande année 1983, au nord du grand glacier Vatnajökull, Islande.

Des cris stridents résonnent dans la maisonnée, l’heure est à la fête, du moins elle aurait dû, car ce jour-là, Monsieur Solberg allait enfin être « papa ». Une appellation qui en ferait frémir plus d’un, d’horreur ou de bonheur. Malheureusement pour cette petite famille Islandaise, la journée ne se passerait jamais comme prévue. Un premier pleur digne d’un nourrisson résonna soudainement dans la pièce, pièce dans laquelle se pressaient infirmière et médecin, qui s’étaient déplacés dans l’urgence pour répondre aux besoins de la famille. Ils ne seraient sûrement jamais arrivés à l’hôpital à temps. Le père Solberg fut soulagé, c’était fini et sa femme se portait plutôt bien, du moins c’est ce qu’il croyait sur le moment. Accueillant son fils bien portant dans les bras, il attendait qu’on lui annonce la bonne nouvelle, qu’on lui dise que sa femme allait bien, et qu’ils allaient vivre convenablement. Ce ne fut pas cette annonce qu’il obtint, car déjà le médecin retournait à l’intérieur de la pièce, et un second pleur retentit. Incroyable surprise, il n’avait pas un, mais deux fils. Qui aurait pu prédire que la mère n’allait pas s’en remettre ? Qu’une fois à bout de force et le second nourrisson libéré, l’hémorragie l’attaquerait là, sans prévenir ?

Mouton noir. Faiblard. « Il ne passera sûrement pas la nuit » qu’on lui dit. Pauvre agriculteur qui se retrouvait veuf avec deux garçons sur le dos, ou plutôt un et demi, le second était tellement petit et maigre que l’on avait du mal à penser qu’il pourrait survivre. La décision ne tarda pas, il ne pouvait assurer l’éducation de deux enfants, peut-être même des deux, et puis, il prenait plus ou moins ce nourrisson éclopé pour responsable de la mort de sa femme. C’est ainsi, qu’après à peine quelques heures de vie, le second bébé fut déposé devant la porte d’un gîte se trouvant près du glacier, dans le froid de la nuit. Probablement sans une once de remords, le père Solberg retourna chez lui pour s’occuper de celui qui serait probablement son unique fils, et peut-être même sa seule fierté, laissant là un bébé de quelques centimètres qui sentait déjà sa famille s’éloigner de lui. L’abandonner.

Heureusement pour lui, sans doute, beaucoup de touristes étaient venus dans le but de gravir ou même d’apercevoir le glacier. Une chance pour un petit être qui venait à peine de naître et qui faisait déjà face à la brutalité de la vie. Chouinant dans sa couverture, il se sentit bientôt porté dans des bras beaucoup plus réconfortants. L’américaine se retourna vers son mari, l’air surpris, sans comprendre ce qu’un nourrisson faisait là. Peinée pour lui elle l’emmena à l’intérieur et s’en occupa toute la nuit durant. Le lendemain, le couple chercha en vain les parents du nourrisson, mais sans succès, et puis les américains étaient rarement bien vus, même en tant que simples touristes, alors, après s’être assuré qu’il n’avait aucune identité, le couple Irons décida de prendre en charge le petit garçon. Ils ne roulaient pas sur l’or et avaient tout juste réussis à se payer leur voyage mais ils étaient prêts à prendre en charge un enfant. Si le mari n’était pas très chaud, la jeune femme, elle, semblait conquise par le charme mystérieux de ce bébé qui était apparu dans leur vie sans crier gare. L’Homme pouvait être si cruel avec ceux qu’Il ne comprenait pas…

Etat de l’Indiana, 2002.

Récupéré aux pieds d’un gîte en Islande, le jeune garçon avait été des plus adorables. Oui, jusqu’à l’aube de ses 14 ans, celui que l’on avait amoureusement appelé Bràn Ethain Irons était un adorable bambin, le genre de fils modèle que l’on pouvait espérer. Contrairement à ce qu’avait pu penser Monsieur Solberg, Bràn n’avait demeuré chétif que pendant quelques semaines, très vite il avait pris du poil de la bête, et bien que ses parents adoptifs ne connaissent rien de la génétique que possédait leur progéniture adoptée, rien ne vint gâcher leurs moments familiaux, et ce, même si le jeune garçon se montrait parfois égoïste sur certaines choses. En effet, très tôt, Bràn avait développé un certain côté « solitaire », ou plutôt indépendant. Oh bien sûr il aimait sa mère et son père (il était même plus proche de son père adoptif. Etonnant lorsque l’on se rappelait que le mari Irons n’était pas très chaud à l’idée d’adopter un enfant abandonné en pleine nature), mais il demeurait tout de même cette indépendance qu’il ne cessait de vouloir obtenir, comme s’il s’était déjà érigé une barrière infranchissable pour les autres habitants de cette planète. Le garçonnet agissait de la sorte avec tout le monde, se montrait même méfiant, tel un animal sauvage qui hésitait à se laisser apprivoiser, mais qui respectait « la hiérarchie ».

Bien que cela décontenance ses parents pendant plusieurs années, ceux-ci ne pouvaient pas se plaindre de son éducation et de sa tenue en public : il se tenait correctement, disait bonjour, au revoir, s’il vous plait et même merci. Il répondait bien, de façon claire et paraissait même mûr pour son âge. Mais tout ça c’était avant… Car à cette époque, les Irons étaient une véritable famille unie, et Bràn n’imaginait pas du tout avoir été adopté.


Tout arriva un soir d’été, alors que le soleil se couchait doucement sur l’état de l’Indiana. A l’aube de ses 15 ans, Bràn était toujours ce garçon discret mais attentionné que ses parents adoptifs connaissaient. Il n’était certes, pas très fan des longues études et était loin d’être une tête, mais ils l’aimaient tel qu’il était. Nul ne sait réellement pourquoi les Irons décidèrent de mettre leur fils au courant de ce qu’il s’était vraiment passé à sa naissance, le jour où ils l’avaient trouvé. Bràn fut terriblement choqué par la nouvelle, c’était comme briser un équilibre, ou plutôt, la seule chose qui semblait être « normale » dans sa vie. Lui qui avait toujours été si adorable venait de rentrer dans une colère noire, l’on ne pouvait briser sa vie d’un coup de baguette simplement parce que l’on jugeait juste et honnête de le mettre au courant. Comme si cette information lui était nécessaire pour réussir dans la vie. Sur le moment, le jeune homme fut tellement troublé qu’il se leva de sa chaise et recula comme si ses parents avaient la peste. D’où venait-il alors ?

«Je ne suis pas Islandais, je suis Américain ! Tout ça c’est des conneries ! ». Enervé, il finit par croire que ses parents souhaitaient se débarrasser de lui. Sa mère le décrivit tellement comme une pauvre petite âme en détresse qu’il en eut envie de vomir. Il n’était pas faible, non, et il ne l’avait jamais été !

Sa mère fut peinée de le voir réagir de la sorte, autant qu’elle fut « contente », car cela prouvait combien il les aimait. Elle ne s’attendait tout simplement pas à ce que les origines de son fils lui éclatent à la figure. La colère et le désespoir de Bràn furent si grands que les gênes de la métamorphose se mirent en marchent, et le loup en lui s’échappa enfin dans tout son être. C’est ainsi, que sous les yeux ahuris de ses parents adoptifs, le jeune homme autrefois si calme, devint un véritable animal sauvage. La fourrure de couleur foncée se perdit dans le décor sombre du jardin, seules ressortaient les prunelles dorées dans l’obscurité. « Oh mon dieu ! » furent les seuls mots qui s’échappèrent de la bouche de sa mère. Le loup, en proie à la colère montra les crocs, prêt à bondir. Ce soir-là, il ne prit pas réellement conscience de sa nature, tout comme les fois suivantes. Ce soir-là, les Irons ne revirent pas leur fils de la nuit, et c’était tant mieux, car ils eurent le temps de digérer l’information. Le lendemain, Bràn revint, plus calme mais changé et perturbé par le black out de la nuit… Il n’attendit pas que son père lui dise qu’il vaudrait mieux qu’il parte faire sa vie, qu’il vole de ses propres ailes, qu’il se connaisse mieux, ou même qu’il s’explique avec son père biologique. Mettre la main sur ses origines ne l’intéressait pas, il se sentait bien avec cet abandon, ou plutôt, le loup en lui avait appris à vivre avec dès l’instant où il s’était retrouvé dans le froid glacial de cette nuit islandaise.

Différents Etats des USA, puis New York City, années 2000.

Ses parents avaient tenu à ce qu’il sache qu’ils l’aimaient toujours et que rien ne changerait quand bien même ils étaient effrayés. S’ils l’obligeaient plus ou moins à partir (car il avait tout de même pris la décision seul, juste par esprit de contradiction), c’était afin de l’aider, dans son intérêt car ils savaient depuis toujours que l’indépendance le suivait…

Vagabond. Voilà comment l’on pourrait qualifier Bràn des années 2000 jusqu’à aujourd’hui. Bien que le monde ait changé, le loup reste le même. Il est bien loin le garçon discret, le calme et le doux. Bràn est aujourd’hui un homme sombre et surtout mystérieux. Il est passé dans les villes, tel un fantôme pendant des années, vivant, de façon imagée, parfois bien plus souvent comme un loup qu’un humain. L’on pourrait presque croire qu’il est associable, et qu’il n’aime personne, dans le fond, si vous le pensez, vous avez sans doute raison. Que l’on ne s’y méprenne cependant, Bràn a su avoir quelques aventures, mais uniquement d’un soir car il refuse de s’attacher à quiconque, il ne le sait que trop bien, s’attacher revient à souffrir un jour ou l’autre. Avec l’âge, il s’est fait beaucoup plus solitaire et en marge de la société à l'image des autres êtres surnaturels, préférant vivre reclus. Il ne compte pas prendre part à quoi que ce soit, et ça lui attire parfois des ennuis.  Il refuse d’être aux bottes de quelqu’un, il avoue haut et fort ne pas être obéissant, à personne. Durant toutes ces années, il a vécu de petits boulots en petits boulots. Sa maison, il la trimballait sur l’épaule jusqu'à ce qu'il ne fasse la rencontre d'une jeune humaine aux airs naïfs. Briséis. S'il se considérait le plus souvent comme un salaud, aujourd'hui cette époque est révolue, du moins avec la jeune femme car il a trouvé en elle quelqu'un qui le comprend. Pour autant, la cohabitation n'a pas été très facile au premier abord. Il faut dire que débarquer à l'improviste chez quelqu'un en se servant comme si vous étiez chez vous, ça ne fait pas bon ménage...

Des Etats-Unis à Bray.

Il s'en est passé des choses depuis sa première transformation. Bràn pourrait se darder d'avoir vécu plusieurs aventures rocambolesques mais il n'en fait rien. Deux années passées aux côtés d'une femme qu'il avait osé regarder comme un simple morceau de viande ce soir-là. De l'eau a coulé sous les ponts depuis ce jour et le métamorphe n'échangerait Briséis pour rien au monde. Il en est tombé amoureux, et ferait tout pour la protéger. Voilà pourquoi, alors qu'ils se trouvaient encore aux USA, Bràn n'a rien dit à propos de ce chasseur qui l'avait pris en grippe. Voilà pourquoi il préférait taire sous silence ce détail qu'il jugeait insignifiant puisqu'il l'avait déjà recadré une ou deux fois, s'en sortant toujours indemne. Pour le moment. Il le sait, sa nature plutôt violente lui attire souvent des ennuis, et si le père de sa dulcinée ne s'était pas trouvé en Irlande, et que cette même jeune femme n'avait pas souhaité se rendre à Bray, sans doute aurait-il fini par lui avouer qu'il avait un petit problème au derrière. Heureusement pour lui, il n'eut jamais besoin de le faire, et ce fut avec une précipitation méconnue qu'ils s'envolèrent pour l'Irlande, se rapprochant ainsi par la même occasion du pays d'origine du jeune homme. Certes, ce n'était pas la porte à côté et Bràn n'espérait pas renouer avec ses origines, mais tout de même, c'était un moyen de repartir à zéro, et autant dire qu'il ignore complètement ce qu'il se passe en ces lieux. Il s'en fiche même un peu...

L'on pourrait le croire assagi (surtout Briséis) mais il n'en est rien. Autant le dire, le loup ne viendra pas vous embêter si vous le laissez tranquille, mais ça ne veut pas dire que de temps à autre il ne s'accorde pas un minimum de chamailleries... Peut-être que Bray sera le moyen pour lui de noyer définitivement sa solitude, ce côté indépendant dont il ne parvient pas à se détacher. Peut-être qu'il trouvera ici, en ces lieux à nul autre pareil, un nouveau départ. De nouvelles aventures.