L. S. Inglewood + I'm like a bottle of pain [UC]

Mes parents m'ont appelé Lisbeth Sloane Inglewood, enfin c'est un nom inventé bien entendu, vous ne saurez pas quel est mon véritable nom ! Je suis née il y a bien longtemps, lors de ma première invocation un 24 février à Louxor. Je suis un élément de quelques milliers d'années. Pour plus de précisions, je suis bisexuelle et présentement libre comme l'air, et j'en profite. Je suis fier de dire que je travaille en tant qu'emmerdeuse professionnelle , ce qui n'aide pas vraiment à payer mes factures. Je suis d'ailleurs plutôt sur la paille, mais je me fais entretenir. On me dit souvent que je ressemble à Taylor Momsen, mais en mieux, quand même. Une dernière chose, je fais partie du groupe des êtres de l'air, et plus précisément je suis une djinn.

La première fois qu'elle était venue au monde, Lachta avait adoré ça. Bien sûr, il y avait la douleur, dans tout son corps de fumée forcé à adopter une vie matérielle qui n'était pas la sienne. Mais il y avait aussi la douleur qu'elle infligeait. Et celle-ci valait tout. Trois de ses semblables, annihilés sans pitié, sans remords, sans même chercher à comprendre, pour une amulette. Pour un stupide magicien avide de pouvoir, pour un artefact mystique. Et surtout pour son plaisir. Celui qu'elle avait ressenti en mettant à mort ses semblables, faisant étal de sa puissance, assurant sa place dominatrice. Et celui qu'elle ressentait maintenant, l'amulette prétendument enchantée autour du cou. Ils avaient été quatre, quatre djinns à courir après l'ankh qui devait apporter la vie éternelle à leur magicien. Non seulement elle les avait tous massacrés, mais en plus, celui qui avait été assez stupide pour la déranger, l'invoquer pour une tache aussi ingrate que de récupérer un vulgaire collier, était désormais à ses pieds. Il se tordait de douleur comme elle s'était tordue de douleur sous ses incantations lorsqu'elle ne faisait pas assez bien à son goût. Alors lorsqu'il avait voulu se débarrasser d'elle et qu'il s'était trompé, rien qu'une syllabe de travers... Elle n'avait pas hésité une seconde avant de saisir l'occasion qu'on lui servait sur un plateau d'argent. Et voilà qu'il était par terre, qu'il la suppliait autant qu'il pouvait parler malgré le poids de son pied sur sa gorge. Elle avait pris un malin plaisir à se pencher, doucement, tout doucement sur lui. Effleurer sa joue de ses lèvres dans un geste bien trop tendre pour être honnête. Et elle avait saisi la cordelette qui retenait l'amulette, lentement, lentement l'avait passée devant les yeux du magicien, autour de sa tête pour la lui ôter avant de la suspendre à son propre cou. Non qu'elle en ait besoin, ni qu'elle puisse en faire grand usage. Mais elle voulait qu'il meure en sachant qu'il avait été faible, que ses prises de risques avaient été vaines. Et que cela serve d'exemple : on ne plaisantait pas avec elle.

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L'odeur envahit l'espace progressivement, aussitôt les mots prononcés. Il y avait des relents de souffre, de vent du désert transportant des grains de sable, une odeur aride, piquante, chaude mais désagréable. Lachta soignait son entrée avec cette mise en garde avant même son apparition. De tous, elle était la plus dangereuse, la plus sournoise. Elle avait déjà tué de ses magiciens par le passé, et ne souffrirait pas d'être invoquée à la va-vite pour des futilités, non. Elle sentit son corps se matérialiser, la fumée qui le composait se solidifier peu à peu. Elle ouvrit les yeux théâtralement, les fixant sur la magicienne. Cette dernière, un cigare aux lèvres, n'avait pas le moins du monde l'air impressionnée. Lachta la détestait déjà, mais n'en laissait rien paraître. « Bonsoir, Lachta. Je m'appelle Mallika et tu es sous mes ordres désormais. » Un sourire étira les lèvres de la magicienne tandis qu'elle soufflait la fumée de son cigare dans la direction de la djinn. Elle avait une voix agréable, chaude, aux accents dangereux. Prétentieuse. « Je suppose que je me présente pas, » répondit-elle, savourant la façon dont sa voix grave et tranchante résonnait dans la pièce. « Alors, qu'est-ce que tu veux ? Qu'est-ce que tu n'es pas capable de faire toi-même ?» La magicienne prenait son temps, Lachta lui indiqua son impatience en baillant ostensiblement. « Vois-tu... Je suis la meilleure magicienne qui soit. Mais certains me font de l'ombre. Je veux les détruire. Ou du moins, les écarter de mon chemin. » Elle soupira. « Et pourquoi t'as besoin de moi, Madame Je-suis-la-plus-forte ? » Elle n'était décidément pas à l'aise avec l'assurance de la magicienne. Elle avait l'habitude qu'on tremble devant elle, et non de ce sourire confiant, agaçant au possible. « Parce que tu es la pire, ma chère. Je leur prouve que je suis la seule capable de te soumettre. Et parce que tu détiens un objet qui m'intéresse. » Quelques instants passèrent, les deux femmes se jaugeant l'une l'autre. « Tu es jolie, comme ça. Mais le blond c'est salissant. Ca ne te dérange pas, le sang dans les cheveux, j'espère ? Parce que ce soir, tu dois me débarrasser de ma tante.» La magicienne sembla savourer son petit effet. Le cigare était terminé, elle écrasa le mégot sur le bois de sa chaise et se leva.Lachta la regarda froidement marche jusqu'à elle, glisser une main dans ses cheveux pâles avec un geste étonnamment tendre, presque amoureux. « Ma jolie petite sadique. Tu es parfaite, comme je t'avais imaginée. Je vais t'appeler Lisbeth, ça te va bien. » Elle haussa les épaules, elle n'admettrait pas que le nom lui plaisait bien. Et elle ne crachait jamais sur l'idée de tuer du magicien.