the hole in the heart (ashan) [/!\+18]

the hole in the heart
⌁ CATHAN & HARLOW.
— (@Cathan M. Cosgrave) Bray n'avait pas changé. Constat qui n'emballait pas vraiment Harlow n'était pas certain s'il devait être rassuré ou inquiet, par cette observation qui trahissait, non pas l'ennui, mais surtout le manque clair d'enthousiasme d'être revenu en ville. Pourquoi était-il ici, pourquoi à Bray et pas à Dublin ? Son hypothèse la plus évidente était qu'Interpol avait entendu des évènements secouant la ville et par conséquent voulait garder un oeil et s'il y avait un problème, la branche de Dublin pouvait venir lui prêter main forte. Ce qui lui faisait une belle jambe, il avait du mal à s'imaginer être capable de pouvoir réellement contrer une insurrection des siens ou se retrouver au milieu d'un conflit qui dégénère entre fée et tritons par exemple. Un sourire amusé s'esquisse sur ses lèvres, c'était une idée absurde, les conflits existaient, mais il ne se faisait plus vraiment à l'ancienne, maintenant tous les coup étaient permis, pourvu que ça ressemble à un meurtre classé sans suite où les cadavres disparaissent et les responsables s'en tiraient. Fronçant les sourcils, Ash se perdait dans sa réflexion avant qu'un coup de téléphone le sortit de ses pensées. Décrochant l'appareil, la standardiste lui informait qu'il avait un coup de téléphone d'une source au sujet de son enquête.

« Bien sûr, passez-le moi. » Demandait-il alors qu'il notait dans son carnet de voir avec l'équipe d'IT de mettre en place une ligne direct pour certains appels afin de ne pas envahir le standard. « Ici l'agent Kavanagh, que puis-je pour vous Mr-? » Son interlocuteur répondait qu'il ne préférait pas décliner son identité, l'informant qu'il avait obtenus des informations, mais qu'il préférait une rencontre. « Très bien, pourquoi pas ce soir, je vais vous donner une adresse, vous avez de quoi noter? » Une fois le rendez-vous prit, Ash raccrochait le téléphone, reculant contre le dossier de son siège, laissant échapper un soupire. Au moins, il était occupé par quelques dossiers en cours que Dublin avait décidé de lui confier et il attendait l'installation de la connection sécurisée afin de pouvoir filer un coup de main à l'unité de cybercriminalité. Tout pour s'occuper et ne pas se perdre dans ses pensées, on frappait d'ailleurs à sa porte, l'un de ses collègue policier s'excusant alors qu'il l'invitait à rentre. Il venait pour une consultation et un coup de main pour interroger un suspect, Harlow prenait cela comme une délivrance, quittant son siège, peut-être avec un peu trop d'entrain, avant d'attraper le dossier que son collègue lui tendait avant de lui emboîter le pas. La journée passerait peut-être plus vite que prévu.

La nuit tombait doucement sur la marina quand Harlow arriva devant la grille de son ponton, la poussant avec son pied, les mains prises par le carton qui contenait les courses pour la semaine. Il ne pouvait pas encore d'une seule main, s'il n'avait plus l'écharpe pour son bras, son épaule était encore douloureuse l'empêchant de faire des efforts trop importants ou de mouvement brusque. Il refermait la grille de son pied, il n'était pas certain d'entendre le verrou, mais comme il devait recevoir de la visite, il se disait que ce n'était pas plus grave que cela. Marchant le long du ponton C, il remarquait qu'il n'y avait aucun de ses voisins habituels ce soir, même si au final, ils n'étaient pas bien nombreux à vivre dans le port de Bray. Il tournait à gauche, devant le lampadaire où se trouvait la boite-aux-lettres qui indiquait le numéro treize, marchant avec prudence afin de ne pas se prendre les pieds dans les cordes, passant le second lampadaire pour finalement arriver au bout du ponton pour se tourner vers le voilier qui balançait avec douceur au rythme des vagues. Ash attrapa alors la petite échelle qui lui donnait accès au pont, lorsqu'il entendit la grille au loin s'ouvrir, un autre de ses compères peut-être. Il se hissait avec un peu de difficulté sur les marches, s'arrêtant un instant apercevant du mouvement au coin de l’oeil, alors qu’une silhouette qui se détachait de l'obscurité et venait de s'engager sur son ponton.

Fronçant les sourcils, il déposait la boite sur le pont, avant de redescendre de l'échelle. S'il attendait son contact, l'agent était certain que ce n'était pas la personne qu'il devait rencontrer ce soir. Non, car cette silhouette était familière, cette façon de marcher et lorsqu'il passait dans la lumière, Ash sentit son coeur manquer un battement, lui coupant le souffle. Ce n'est pas vrai... Pensait-il alors que son regard fixait le jeune homme qui s'avançait vers lui. Ash se fit la remarque que sa silhouette avait légèrement changée, puisqu'il avait pris quelques muscles, devenant un peu plus carré, mais il l'aurait reconnu entre mille, le visage qu'il ne pourrait pas oublier, même s'il le souhaitait.

« Cathan... » Parvenait-il à murmurer douloureusement. L'univers avait vraiment un humour de merde et Ash aurait bien pu s'en passer ce soir. Est-ce qu'il était trop tard pour prétendre qu'il venait de faire une erreur sur la personne et tourner les talons ? Il y avait aussi l'option de se jeter à l'eau. Si dans sa tête sa conscience lui hurlait de prendre la fuite, ses jambes se complaisaient à rester sur place, pendant que son coeur lui s'emballait et plus Cathan se rapprochait, plus le battement s'accéléraient, peut-être qu'il finirait par lâcher, lui épargnant l'interaction qui allait suivre.

Fuck.

[TW : Language grossier & violence]

La journée entière, son père était d’une drôle d’humeur… Il gazouillait comme un oisillon et généralement, c’était le signe qu’il préparait un sale coup qui le mettait particulièrement en joie… Cathan priait intérieurement pour ne pas en faire les frais… Il n’était franchement pas d’humeur aujourd'hui pour entrer dans les petits jeux puérils et sadique du maître de maison. Il se passe les mains sur le visage avant de se plaquer les cheveux en arrière, prenant une longue et profonde inspiration. Il se concentre un instant sur les battements de son cœur, se vide l’esprit, il ne doit pas trop gamberger quant à l’esprit tordu de Xyler ou il va merder sa chorégraphie. “Tu es prés mon chaton ?” résonne la voix rauque et ronronnante. Cathan rouvre les yeux découvrant son père assis à l’une des tables avec un martini, prés à juger sévèrement. Le jeune triton se contente d’acquiescer d’un mouvement de tête, avant de reculer de quelques pas pour trouver sa place de départ. Les talons aiguilles qu’il porte claquent fortement à chaque pas, avant de laisser place à un silence de mort. Le doigt ganté de cuir tourne dans le vide et la musique démarre. Un gosse de riche à réservé le Scylla pour son anniversaire, pour que Xyler accepte, il a dû très bien payer, ou le satisfaire apportera des intérêts pour les affaires familiales, ils devaient alors tous répéter de nouvelles chorégraphies en un temps bien trop cours pour satisfaire le chiard à couronne. Le registre de musique fut adapté pour le satisfaire, aujourd'hui, Cathan devait s’entraîner sur une version ralentie de “Take it off” de Kesha. Le fait de remixer les chansons en des versions plus lentes était une idée de Darragh, ici les clients viennent pour profiter, pour laisser glisser leurs regards lubriques sur les corps, et pour cela, ils leur faut du temps. Une musique trop rapide coupe le regard et la libido … Cathan ne le remercier absolument pas sur ce coup-là ! C’est facile de donner des idées à la con quand c’est pas soit qui se trémousse sur la scène à devoir supporter pendant de bien trop longues minutes les regards des vieux et vielles pervers.es. Enfin, ce n'est pas comme s'il avait son mot à dire, il devait se contenter d’être bandant et d’exécuter la danse à la perfection. S'il n’était pas des plus jouasse pour ce travail, on ne pouvait lui dénier un incroyable talent, Cathan parvenait à être sensuel avec une facilité déconcertante, une fois qu’il commençait les premiers pas, il était fort difficile de décrocher son regard de lui… C’est d’ailleurs ce que semble faire une nouvelle danseuse qui rentre dans une autre. La musique se coupe brusquement et Cat tourne la tête vers la prise en faute qui tente de se confondre en excuse auprès de sa partenaire. “Bordel de merde Ana !” s’exclame Xyler en frappant violemment du poing sur la table avant de se lever. “T’es pas là pour te rincer l’œil je te signale ! T’es là pour bosser ! Si t’es pas capable de simplement de te concentrer, je te renvoie dans le bordel ou je t’ai trouvé, suis-je assez clair ?!" Personne ne bronche, les filles gardent la tête basse, certaines en veulent à la pauvre Anna pour avoir attiré les foudres du patron sur elles… Elle hoquette et acquiesce incapable de s’exprimer. Personne ne bronche, les filles gardent la tête basse, certaines en veulent à la pauvre Anna pour avoir attiré les foudres du patron sur elles… Lui qui était de bonne humeur... Le seul qui pourrait l’ouvrir sans risquer sa tête serait Cathan, mais franchement… Il n’en avait rien à faire de cette fille et de ses yeux baladeurs, il voulait juste que ça se termine au plus vite pour qu’il puisse vaquer à ses occupations. Xyler soupire, faisant craquer sa nuque avant de porter son attention sur son fils. “Toi, tu étais parfait mon trésor, continue comme ça.” “Merci, papa” souffle le jeune homme avant de reprendre sa place. La musique emplie de nouveau la salle, et ils sont repartis, Ana merde encore et encore… Ses jambes tremblent et elle ne cesse de trébucher ou de sauter. Après le énième essaie Cathan, le corps luisant de sueur, le souffle cours est à bout de patience.

“Tu veux pas faire danser le groupe d’après ? Tu vois bien que ça ne mène à rien, autant arrêter là pour aujourd’hui !” Le paternel, observe son chérubin un long instant, l’air ennuyé, faisant tapoter ses doigts sur la table. “Très bien.” Dit-il avant de se lever. “C’était une catastrophe aujourd'hui ! J’attends mieux de mes artistes.” La figure royale disparaît de la vue de tous un instant, seul ses pas, glas mortel, trahissant encore sa présence. Il apparaît de l’ombre des coulisses, se glissant derrière son fils, posant ses mains sur ses épaules musculeuses. “Mais tu sais comment nous fonctionnons ici, n’est-ce pas mon cœur ?” Susurre-t-il à son oreille. Cathan soupire avant de poser son regard sur Anna, la pauvre bougresse se tend en croisant les deux regards de glace des cosgrave. Le chant de Cathan brise le silence écrasant, le corps de la jolie blonde se détend en une fraction de seconde et se dirige vers une des barres de pole dance. Elle qui peine d’ordinaire à s’y hisser, se retrouve à une certaine hauteur en un rien de temps. Cathan la fait se stopper à la moitié, jugeant que cela était suffisant, mais la voix du marionnettiste lui indique qu’il en est autrement. “Ne sois pas trop gentil Cat, tu fais passer un message, ne l’oublie pas.” Un frisson glacial parcourt l’échine de l’escorte… Alors que sa pauvre poupée de chair force sur ses bras pour gravir d’avantage la tige de métal… Avant de se jeter dans le vide. Son corps, s’écrasant contre la scène résonne en un fracas assourdissant … Puis le calme horrifié laisse place aux cris de douleur et d’incompréhension de la jeune victime. “Ça, c’est un bon garçon” souffle le cruel roi avant de déposer un baiser sur la joue de son enfant… Il se détourne sans considération aucune pour la pauvre danseuse. “Nettoyer moi ce merdier et on enchaîne !” Cathan observe un instant le rouge qui teinte le plancher, hypnotisé par cette couleur profonde, avant de se détourner à son tour, chopant son peignoir, se rendant à sa chambre, loin de tout cette mise en scène macabre …

Cathan sait déjà qu’il va devoir sortir ce soir pour son père, il ignore encore les détails cependant. Il profite des quelques heures qu’il a de libre dans son antre, avant de rejoindre le paternel pour finalement avoir les détails. “Ce flic nous cause des problèmes, il pense rencontrer une source. Gagne sa confiance, glisse ça dans son verre – on ignore s'il est des nôtres ou non- et fait en sorte d’avoir des fichiers compromettants que nous pourrons utiliser. D’accord ?” Cathan saisit le sachet de GHB entre son index et son majeur, l’observe un instant avant de le glisser dans sa poche intérieure. “D’accord.” Un sourire fier et un baiser de Xyler et le voilà partie pour sa mission du jour. L’air frais de la ville lui fait grand bien alors qu’il quitte pour la première fois de la journée le manoir familial. Il regarde sur son portable l’adresse qu’on lui a envoyer puis commence à marcher … Un flic à piéger … Possiblement triton … Ses pensées se glissent d’elle-même jusqu'aux souvenirs d’Ash … L’avantage dans le fait qu’il était un triton, était que ni l’un, ni l’autre ne pouvait influencer les fais gestes de l’autres par le chant …  Pas de fil de marionnette … C’était réel … enfin c’est ce qu’il croyait. Il secoue la tête, non pas se soir … Il n’a pas envie de penser à lui, il n’a pas envie d’avoir cette sensation de poignard aiguisé à chacun de ses battements de cœur. Il lui fallait se concentrer sur son travail, et rien d’autre. D’un pas calme mais décidé il se rend jusqu’au port, cette localisation renforçait l’hypothèse du triton … Bien sur tous les habitants du port ne sont pas des chanteurs mortels … Mais n’est pas un endroit parfait pour un être de la mer ? La proximité calme de l’eau ? Ash sentait la mer … Cat adorait son parfum, il pouvait rester des heures blottis contre lui à s’en enivrer … Mais il ne se le permettait pas vraiment parce qu’il ne voulait pas paraitre pour un romantique ...être dans ses bras, contre lui … ça le rassurait toujours, comme s'il avait plongé dans la mer la plus calme et la plus protectrice du monde … Depuis le départ du policier, Cat avait l’impression de ne nager que dans un océan en orage perpétuel …

Il longe les quais, franchie le portail, il fouille dans sa poche pour en sortir une cigarette et son zippo. Il garde la tête baissée alors qu’il allume son cancer en tube … Ne remarquant pas celui qui le fixe … Cathan à changer, de lui on ne remarque que sa carrure plus musculeuse, mais son regard est devenu vide et sombre, ses joues et ses orbites oculaires se sont creusées … S'il à gagner en charme et beauté il a également perdue en insouciance et joie de vivre … Et ça se voit sur sa gueule. Il claque son zippo avant de l’enfourner dans sa poche, son pouce faisant rouler sur son annulaire la bague ornée d’une obsidienne, réflexe qu’il à gagner au cours de ses deux années … Il relève finalement alors qu’il tire la nicotine de sa clope et se stop brusquement … La douleur est telle qu’il se demande une fraction de seconde si on ne vient pas de lui tirer en pleins cœur … Il doit halluciner … Ce n’est pas possible autrement … Il est parti ! Il s’est barré ailleurs sans se retourner pour ne jamais revenir … alors … Alors pourquoi est-il ici ? Là face à lui ?! Il n’a pas changé … Il est exactement comme dans ses souvenirs … Enfin presque … Il avait gagné en charisme en deux ans ... Beau à en crever … Comme une statue digne des plus grand musées … Il se sent malade, son cœur lui fait un mal de chien, il tremble légèrement, se crispe, brisant sa cigarette en deux entre ses doigts. Il voit ses lèvres bouger, et il devine le mot qu’il souffle … Parce qu’il l’a vu un millier de fois murmurer ce mot … Son prénom … Alors qu’il essayait de l’assagir, ou de l’amadouer et que lui, jeune freluquet, se plaisait à dévorer ses lèvres tentatrices pour le faire céder à ses envies … Son sang ne fait qu’un tour, son poing se sert et la partie brulante de sa clope lui brule la chair. Il balance sur le sol le reste de mégot avant de marcher d’un pas décidé vers son ancien amant. Sans crier gare il lui attrape le col de ses mains avec force, il le fixe un instant … confus entre divers sentiments … L’envie de l’embrasser à lui en écorcher les lèvres, l’envie de le frapper à mort pour le faire souffrir comme il a souffert … Il déglutit, le regard embrasé … Il se souvient comme il avait souhaité pourvoir l’embrasser une dernière fois … Rien qu’une fois alors qu’il était terrassé par la douleur dans son lit après son départ … Il se souvient de l’envie de crever qu’il lui a tenue aux basques presque un an tant il avait mal de son abandon …  

Cathan finit par tirer sur le col, et joindre leurs lèvres, il en frémit, elles ont toujours le même gout … Et ash émane toujours ce parfum apaisant de mer … Il est resté le même … Il n'a pas changé … Il l’embrasse, lui arrachant son souffle … Il a pas changé putin … Il est magnifique, il est en forme … Et lui … Lui il est détruit … Lui il est englué dans ses méfaits … ash l’à abandonner, comme tout els autres ! Soudainement les dents de Cathan trouvent la chair de la lèvre inférieure du triton, il le mort à sang avant de reculer son visage et lui assigner un puissant coup de poing sur la pommette, le lâchant alors, recule de quelques pas. Il tente de calmer son souffle, portant son pouce à ses lèvres recueillant la ligné de sang d’Harlow ayant coulé sur son propre menton, il fixe son doigt rougeâtre un instant avant de reporter son attention sur le policier. “T’as pas le droit de me faire ça !” crache t’il furieux. “T’as pas le droit de revenir comme une fleur ici, avec ta belle gueule et ta plaque après deux ans ! DEUX PUTIN D’ANNEES ! T’es partis ! Tu t’es cassé ! T’étais censé jamais revenir ! Tu devais être sortie de ma vie ! C’est bien s’que tu voulais non putin de batard !?” s’époumone-t-il au bord de l’implosion … Putin, il le déteste … Il le déteste tellement … Il le déteste encore plus de réveiller aussi facilement les sentiments de Cathan … Pourquoi … Pourquoi entre la douleur et la rage … Pourquoi l’aime-t-il encore ?! C’est clair comme du cristal pour lui … Et ça le tus putin … En deux ans il n'a pas appris sa leçon … son cœur est toujours à Ash … Près à être brisé à nouveau.  ... "Qu’est-ce que tu fous ici Harlow ?!”

the hole in the heart
⌁ CATHAN & HARLOW.

« Harlow Kavanagh ? » Ash relevait la tête en sursautant, devant lui se tenait un homme, la cinquantaine, cheveux poivre et sel, yeux aussi bleu que les siens étaient noirs. Il se levait de la chaise, un peu confus de ne pas l'avoir remarqué plus tôt. « Oui, on m'appelle Ash Monsieur, enchanté. » Répondait-il en attrapant la main que l'homme lui tendait. « Je suis l'agent Jonas Grant, votre superviseur. » se présentait l'homme à son tour avant de lui indiquer de le suivre, ce que Ash fit lui emboîtant le pas. « Comment allez-vous Ash ? Je trouve vous avez une petite mine. » Ash relèvait la tête, sentant ses joues s'enflammer légèrement. « Pardon ? »

Ça faisait quelques jours qu'il était arrivé à Bruxelles, il avait passé la plupart de son temps à faire le deuil de sa relation avec Cat enfermé dans sa chambre d'hôtel, mais il avait tout fait pour ne pas que ça se voit. Il avait pris un bol d'air avant de venir, adressait des sourires à tout le monde et même s'il avait le coeur meurtrit et des trémolos dans la gorge, il ne pensait pas que s'était aussi évident au premier contact.

« Vous avez la tête de quelqu'un à qui on aurait brisé le coeur. » Ash se sentait soudain extrêmement vulnérable, son coeur se serrant douloureusement détournant le regard alors que Jonas l'invitait à entrer dans le bureau, refermant la porte derrière lui. L'agent ne savait pas vraiment où se mettre, il n'avait pas l'habitude que l'on puisse lire ainsi, encore moins par un homme qu'il venait de rencontrer et qui lui parlait comme s'il venait de lui demander ce qu'il aimait prendre au petit-déjeuner. À Bray, c'était plutôt lui qui lisait les visages, mais rarement s'était-il permis d'être aussi franc, peut-être parce qu'il ne voulait pas déranger ou parce que parler de lui n'était pas son fort. « Je... Personne ne m'a... » Jonas lui tapotait l'épaule avant de l'inviter à s'asseoire. « Ne vous inquiétez pas, nous ne sommes pas obligés d'en parler. un soupire de soulagement soulevait la poitrine de Ash, il était à la fois touché de l'attention autant qu'il était troublé, sachez que cette peine là, elle va vous suivre encore pendant un petit moment, donc si un jour c'est trop dur à porter, n'hésitez pas à venir me voir. »


Ash avait simplement hoché la tête ce jour-là et il n'avait jamais eu le courage de le prendre au mot et son offre. Jonas ne l'avait plus jamais mentionné non plus, mais l'agent savait pertinemment que son supérieur reconnaissait les périodes de rechute, celle où il pensait à Cat. Cat qu'il avait laissé derrière, regrettant de ne pas avoir été assez courageux de lui dire qu'il avait eu une offre, qu'il voulait qu'il vienne avec lui et tout simplement qu'il l'aimait. Il avait tout plaqué, sur un coup de tête, son coeur avait lâché complètement et la raison avait pris le dessus, mais il avait rapidement réalisé que ce n'était pas parce qu'il s'entêtait à refouler ses sentiments, qu'il pouvait s'empêcher de ressentir des émotions, mais aussi que son corps accusait le coup, parfois en ayant des réactions psychosomatiques qu'il était incapable de contrôler ou prévoir. Il n'avait jamais vécu quelque chose comme cela auparavant. Ash en avait conscience, il avait observé les signes, mais il avait choisi de les ignorer, quitte à se bousiller.

De tout façon, lorsqu'il s'agissait de Cat, Ash n'avait jamais été capable de contrôler ou prévoir quoi que ce soit. Les émotions qu'il avait laissés mûrir pour lui, il tentait de les enfoncer au plus profond de lui, mais comme la mauvaise herbe, c'était tenace et surtout il pouvait peut-être le cacher à Cat, mentir aux autres, mais à un moment il avait cessé de lutter, parce qu'il n'avait jamais ressenti quelque chose d'aussi fort, pour tout le mal qu'ils se faisaient, il y avait du bon, il y avait quelque chose, le sentiment d'Être.

Il ne bougea pas, attendant figé sur le ponton, que Cathan ferme la distance entre eux, le triton lui attrape le col et il s'attendait à s'en prendre une, la première peut-être d'une longue série, son coeur plonge et il retenait sa respiration. Puis soudain, les lèvres de Cat s'écrase sur les siennes, il attrape le poignet de Cat, une vaine tentative de le repousser, alors qu'il perdait ce qui lui restait d'air dans le baiser. Pendant l'espace d'un instant, le contact le renouait avec des sensations qu'il avait oubliées, qu'il pensait ne plus être capable de pouvoir avoir tellement qu'il avait vécu dans un état perpétuel de flottement, parfois perturbé par le flot de ses émotions. Il se sent perdre pied, mais les dents sur sa lèvre le ramène brutalement à la réalité, il se dégage.

« À quoi tu joues ?! » Qu'il parvenait à articuler avant de se prendre le poing qu'il avait anticipé un peu plus tôt. Il ne l'avait pas volé, en tout cas c'est certainement ce que devait penser Cathan qui le libérait, Ash titubant légèrement en voulant reculer.

L'agent ne se sentait pas bien, alors qu'il se raccrochait à ses genoux, retrouvant son équilibre, pendant que Cathan s'époumonait, lui donnant une impression de déjà vu qui le déclencha un frisson le long de son dos. Il n'avait pas envie d'en parler, il n'avait pas envie de se disputer ou devoir se justifier. Mais voilà, il était parti et il ne pouvait pas revenir en arrière, il ne pourrait pas reprendre les deux années qui venaient de passer. Et il le voyait bien, que le Cathan d'il y a deux ans n'était plus et ça, c'était plus douloureux que le poing qu'il venait de se prendre dans la figure. Plus douloureux que son prénom qui sonnait comme une sentence dans la bouche de son ancien amant. Ash se redressait après avoir accusé le coup, léchant la plaie sur sa lèvre par réflexe, passant une main sur son menton pour essuyer le sang.

« Ils ont ouvert une branche Interpol à Bray et ils ont décidés d'envoyer celui qui connaissait les locaux. Marmonnait-il alors qu'il frottait sa joue douloureuse, une putain idée de génie, non ? » Tout y était, le ton sarcastique, les gestes et Ash ne savait pas quoi lui dire pour le reste, en fait le coup l'avait tellement sonné qu'il pourrait presque se demander s'il n'avait pas imaginé le baiser qui l'avait précédé. « Je n'ai rien demandé Cathan. Et je te rappelle que t'étais le premier à partir, ENCORE et TOUJOURS. J'ai... » Tout gâché, perdu la foi, ne savait plus sur quel pied dansé, savait pas si t'allait vraiment revenir cette fois ou si tu étais parti pour de bon, la liste était longue. « Qu'est-ce que tu veux que je te dise ? Tu ne m'as jamais laissé le temps de te parler, tu n'en faisait qu'à ta tête, c'était comme si tu préférais quand on s'engueulait. Au moins, tu n'as pas changé là-dessus, tu préfères me jeter la faute à la figure que te remettre en question. » Ça faisait mal, ces mots qui sortaient, lui donnant l'impression qu'ils laissaient des petites coupures dans sa gorge avant de s'échapper. Le coeur s'enfonçait dans sa poitrine, comme s'il voulait se protéger, se détacher de tous les propos et tous les maux. La bile lui brûlait l'oesophage, mais il ravalait le tout mêler au goût ferreux de son propre sang. « Tu t'es assez défoulé ou tu en veux encore ? » Le défiait-il. Parce que si Cathan comptait le passer à tabac, autant en finir au plus vite, ça réglerait la question qu'il se posait depuis deux ans et il pourrait peut-être enfin passer à autre chose. Et devant Cat, il oubliait tout, le coup de fil, la source, même de lui demander comme il était arrivé ici et il était même prêt à s'oublier quelques heures si c'était avec lui.

[TW : Language grossier]

Il avait tant de souvenirs qui se bousculait… Des bons comme des mauvais… Il a mal comme au premier jour sans lui… Il n’arrivait même plus à se souvenir pour quoi ils s’étaient engueulé ce jour-là … Il se souvient juste que ce fut violent, qu’il avait dit des choses qu’il avait regretté… Plus que d’ordinaire… Ash l’avait abandonné, sans sourcilier, il a vidé son appartement, changer de numéro de téléphone, et il est parti faire sa vie ailleurs… Il a continuer à avancer, alors que lui s’est enfoncé dans les abysses. Il y a deux ans, il était encore bercé de quelques illusions, d’espoirs naïfs, de rêve de meilleur. Aujourd’hui, il ne se voit plus loin de Bray, c’est sa prison, et sa tombe, il y enfonce un pied un peu plus profondément chaque jour qui passe. Ash aurait pu le repousser immédiatement, il tente, sans grande conviction, il se laisser envoûter, un cours instant, avant de revenir à la réalité lorsque ses canines gouttent sa chair charnue. À quoi il joue ?! À un tango endiablé au bord d’un précipice, voilà à quoi il joue ! À voir qui tombera dans les flammes le premier.

Un rire nerveux lui échappe alors qu’Harlow lui explique la raison de sa présence. “Tu dois te foutre de moi !? Qu’elle putin d’idée merveilleuse ! T’envoyer TOI sur tout le tas de trou duc qui compose interpole.” C’était donc là-bas qu’il était, tout ce temps, toujours dans la police, à faire régner la loi, alors que lui la bafouait un peu plus chaque jour. Et surtout les flics à piéger, il fallait qu’il tombe sur lui… C’est une coïncidence bien trop volumineuse pour en être vraiment une… Y à un truc qui cloche dans cette histoire, Cathan peut le sentir dans ses tripes… Ce n’est pas un hasard qu’ils se rencontrent de nouveau… Ainsi… Il repense comme son père était guilleret en ce jour… Mielleux et narquois… La nausée lui monte à la gorge… “Je sais” Tel était le message de Xyler à son chérubin… “Je sais qui t’a brisé le cœur il y a deux ans.” Cathan n’avait jamais rien dit… Comment aurait-il pu ?! Avouer son idylle cauchemardesque avec un Kavanagh ?! Il n’est pas suicidaire… Cela n’aurait jamais été accepté, et Ash serait devenue un nouveau moyen de pression du paternel sur son enfant… C’est ce qu’il est finalement devenu… Même si c’est fini entre eux, qu’ils se quittent la haine au ventre ce soir, et ne se parlent plus jamais… Xyler n’hésitera à planter lentement des épingles dans le cœur de son fils, une à une, jusqu’à ce qu’il cesse de battre et que Cathan ne soit qu’un pantin sans âme qu’il peut contrôler à sa guise. Mais Cathan ne parvient pas à se concentrer sur cette horrible réalisation bien longtemps… Ash reprend la parole… Et lui arrache quelques morceaux de son cœur lentement, sans anesthésie. Et lui qui pensait qu’Ash n’était pas capable de le faire souffrir d’avantage… Le voir ici, après deux ans, pour le travail… Cathan n’est plus aussi naïf qu’avant, mais… à l’époque, il avait espéré aveuglément que le policier reviendrait pour lui… Il l’a attendu… Putin qu’il l’a attendu… En vain… Il n’est jamais revenu pour lui… Pas même aujourd’hui, il est là pour une toute autre raison… Et sa réaction à sa vision laisse prévoir qu’il ne s’attendait pas ou n’avait pas l’envie de le revoir… Ash semblait avoir tourné la page, il l’avait arraché même, et jeté au loin à la mer.

Le pire étant… Que même si Ash le faisait souffrir en l’instant présent, qu’il avait envie de lui sauter à la gorge et de lui arracher la carotide de ses dents, qu’il lui en voulait à mort, que ses boyaux se tordait tel un amas de serpent s’entremêlant… Il se sentait vivant … Plus vivant qu’il ne s’est jamais senti en deux ans… Rien que de le voir, suffit à lui rendre cette sensation qu’il aimait tant en sa compagnie… La marionnette prenait vie au contact du policier… Il avait oublié ce que ça faisait… Il a enterrer sa peine et sa rage pour Ash au fil des mois, devenant un vide béant et sombre… Mais au fond de lui… Un brasier s’était allumé en lui, et le brûlait de l’intérieur… Il ignorait s'il aimait ça, ressentir autant, aussi fortement pour quelqu’un… Souffrir de son absence et de sa présence… La maudissant tout en la bénissant… Lui qui fut habitué à cette sensation de noyade lente…

“MOI JE SUIS TOUJOURS REVENUE !” hurle-t-il à s’en briser la voix. Il fixe Ash furieusement. “Je suis toujours revenue vers toi putin d’enculé ! TOUJOURS.” Il appuie bien sur ce mot… Car il est revenu… Il l’a fait… Il finissait toujours par sonner à la porte d’Ash, que cela soit deux jours ou deux semaines après leur dernière enguelade… Généralement, il tenait rarement une semaine entière sans le voir, il cédait toujours à ses décisions et prenait le chemin familier de l’appartement, ou du commissariat, il l’attendait dans un coin ou Ash pourrait le voir, mais où ils resteraient à l’abris des regards curieux de ses collègues. Il se barrait en brisant de la vaisselle et en claquant la porte, mais il finissait toujours par demander à ce qu’elle s’ouvre de nouveau… Et cette fois, en ce jour fatidique, il voulait tout lui dire, tout arranger, pour de vrais, pas juste rafistoler la blessure et attendre que les points pètent de nouveau… Mais au final, la plaie, c’est déchirer et à commencer à pourrir. “ N'essaye pas de me blâmer ! T'avais juste envie de te casser et t’as saisi la première occasion sans même hésiter ! Une journée ! UNE JOURNÉE pour tout lâcher Ash ! T’as peut-être rien demandé, mais t’as pas refusé non plus ! Quand tu le voulais, tu savais l’ouvrir ta grande gueule ! Mais là non ! T’as pas était capable de l'ouvrir !”. Un instant Cat laisse transparaître comme les mots d’Ash le blesse, mais il ravale cette faiblesse, il ne peut pas le laisser voir cette facette de lui… Il ne peut pas le laisser l’affaiblir à nouveau… “J’t’emmerde Kavanagh !” Ne jamais donner son cœur, ne jamais laisser entrevoir sa faiblesse… Il se répète les mots de son père tel un mantra… Encore et encore… Essayant de refréner les sentiments et envie qui se mélangeait de plus en plus clairement à sa rage et sa peine…


Il la tellement haït, il a tellement rêvé de lui faire payer sa trahison, et il en a l’occasion… Mais plus encore que de le faire souffrir, il a surtout souhaité le revoir… De goûter à nouveau à ses lèvres, de se détruire encore un peu dans ses bras, même si c’était une mauvaise idée, qu’il savait qu’ils n'étaient pas sains l’un pour l’autre… Ash lui a manqué … Et ce constat le consterne… Car il pensait avoir appris sa leçon ... “Nan je n’en ai pas eu assez !” Souffle t-il avant de s’avancer de nouveau vers le triton, mais cette fois, il se stoppe devant lui, lui rend son défi dans le regard. Il sent son souffle sur son visage… Il se sent prêt à exploser, il aimerait s’arracher la peau pour libérer toutes ses émotions qui bouent en lui … Ses grands yeux bleus sont humides, ce qu’il déteste, car il n’aime pas être vu les larmes aux yeux ou sur les joues… Il le toise un long moment, les poings serré “J’te déteste p’tin !” Finit-il par lâcher la gorge si serrée que sa voix se brise à la fin de sa phrase … Avant que le policier ne puisse voir les premières larmes couler de ses paupières, Cathan saisit de ses mains fines le visage d’Ash et lient leurs lèvres à nouveau, gouttant le goût ferreux de son sang sans dégoût. Ses mains et son souffle tremblent alors qu’il se perd dans ce baiser désespéré, se collant à ce corps dont il a connu, il y a bien longtemps, chaque courbe à la perfection … Si Ash le repousse pour de bons, ou le frappe, lui hurle dessus, et qu’ils finissent par se battre … Il saura alors qu’il avait bien raison… Qu’Harlow est partie sans se retourner, qu’il l’a oublié… Qu’il n’y a plus rien… Et cette fois… Peut-être apprendra-t-il sa leçon.

the hole in the heart
⌁ CATHAN & HARLOW.
— « Je dirais plutôt qu'ils ne se sont pas foulés. » Répondait Ash, dans un souffle se retenant de ne pas sauter sur Cathan qui venait, sans subtilité aucune, l'insulter lui, sa profession et tous ses collègues. Le coeur saigne, à l'intérieur, il encaisse, parce qu'il faut bien prendre les coups, parce que l'agent ne faisait rien pour se battre ou se défendre. Lui qui avait toujours levé la voix pour défendre les flics et sa profession, voilà qu'il était réduit au silence. Blessé dans son orgueil, heurté par l'attaque gratuite, si Cathan s'attendait à une réaction de sa part il serait déçu. Ce n'est pas l'envie qui lui manque, au contraire, mais il se bridait, parce que c'était une attaque basse, même de la part de son interlocuteur, Cathan savait à quel point Ash aimait son métier, le respect qu'il avait pour les policiers et la fierté qu'il ressentait à porter son badge. Le même qui l'avait amené vers d'autre horizon, celui qui avait été le symbole de son indépendance à l'égard de sa famille, celui d'un accomplissement, celui qui lui avait ouvert d'autre horizon et qui l'avait aidé à s'épanouir. Le même badge qu'il avait failli perdre, encore tâché de son sang alors qu'il devait le nettoyer une fois arrivé à Bray, celui qui renfermait, caché derrière sa carte d'identité, le souvenir de pourquoi il s'était battu et était devenu un peu meilleur dans ce qu'il faisait. Ce soir, il laissait ce qu'il était se faire piétiner, sans broncher, une punition supplémentaire qu'il s'affligeait, peut-être qu'au fond il en voulait à ce badge ou qu'il ne se reconnaissait plus dedans. Il n'en savait rien, il n'avait jamais été doué pour la psychologie ou les émotions, il ne se posait pas la question.

L'agent essayait de garder la tête sur les épaules, pourtant il perdait complètement pied. Incapable de l'expliquer, il sentait ses émotions remonter à la surface, il se sentait fébrile, mais il tentait de tenir bon alors que Cathan lui rappelait qu'il était toujours revenu. Et Ash avait envie de lui répondre qu'il était là, aujourd'hui, ce soir, maintenant, peut-être parce que le travail l'avait renvoyé au point de départ, mais on ne l'avait pas menacé avec un flingue sur la tête, au contraire, il avait bien senti que son équipe entière était prête à trouver un moyen pour contrer sa mutation, Jonas aussi, mais ils avaient tous comprit qu'il avait décidé de se plier à la décision. Que ce soient eux qui avait compris quelque chose ou lui qui ne voulait pas admettre les vraies raisons qui l'avaient ramené à Bray et pourquoi il n'avait pas demandé les origines de son affectation. Ash ne connaissait pas la réponse lui-même, ces deux dernières années il s'était laissé balloter, en pilote automatique, oubliant parfois qu'il repassait en manuel.

« Mais tu te fous de moi ?! » Il se coupa violemment, alors qu'il pensait à l'année et demi qui avait précédé le jour de son départ, quand Cat venait chez lui puis repartait, le laissant SEUL à se demander si le triton allait revenir et quels mots ou remarques aller déclencher une nouvelle dispute, un nouveau fracas, les voix s'élevant et la porte se fermant une fois de plus sur Cat. Il se coupe, parce que son interlocuteur renchérissait, sans scrupule et dans le flot des mots, Ash souleva un lapsus qui le fit hoqueter. Le silence tomba, l'agent fronçait les sourcils, dévisageant un instant Cathan, puis une nouvelle insulte vole. Un soupire s'échappait de ses lèvres, sa langue passant une fois de plus sur ses lèvres. C'était un combat de coq, véritable concours de la mauvaise foi, clairement ni l'un ni l'autre n'était prêt de lâcher l'affaire afin de renvoyer la faute, de se voiler la face sur leur propre responsabilité. Il était parti, sans un mot et il s'en mordait les doigts, chaque jour en pensant à Cat.

Ash ne bougera pas, refusant de vaciller alors que Cathan se rapprochait de lui à nouveau. Il allait devoir frapper fort pour le mettre à terre, c'était ce qu'il voulait non? Le voir à terre, il lisait la colère dans ses yeux, brûlant avec une intensité qu'il avait rarement observé. L'agent n'aurait jamais pensé qu'il était capable de créer autant de colère, surtout dans le coeur de celui pour qui il avait des sentiments forts, encore aujourd'hui, encore maintenant, même après le coup de poing, même après les insultes et les piques. L'agent refusait de mettre un mot sur ses sentiments, Cathan ne le méritait peut-être pas, mais Ash considérait qu'il n'était pas plus digne de lui s'il était la source de sa colère, il n'aurait jamais pensé qu'il pouvait être responsable d'autant de souffrance. Ash avait l'impression d'être tiré vers le fond, réalisant qu'il avait causé presque autant de mal, qu'il en avait subit en plus de ce qu'il s'était infligé. Il n'avait jamais eu l'intention, il ne pensait pas voir Cathan dans un état pareil. Alors, il attendait, un nouveau coup de poing, il y avait de l'électricité dans l'air, leur respiration semblait petit à petit se synchroniser.

Mais qu'est-ce que t'attends. L'agent ravalait sa salive, il remarque les yeux qui brillaient, Cathan qui lui disait qu'il le détestait, Ash, résilient, se préparait à encaisser et avant qu'il n'ait le temps de répondre, les mains du triton lui attrapait le visage, ses lèvres se posant sur les siennes une fois de plus. Ash avait l'impression qu'il venait lui rendre son souffle cette fois, quelque chose qu'il avait perdu, il hésita un instant, sa raison lui criant de le repousser, mais son coeur et son corps avaient une tout autre réaction. Ash fermait les yeux, sentant le triton trembler, une de ses mains glissants sur le bras de Cathan pour le guider autour de sa taille, se collant contre lui à son tour. Son autre main venant saisir l'arrière de la tête du jeune homme, approfondissant leurs baiser, sa langue s'invitant dans la bouche de son ex-amant, ses doigts se glissant dans ses cheveux. Il y avait des sensations qu'il n'oubliait pas au contact de Cathan, son corps entier réagissant, alors qu'il l'attirait un peu plus, ce n'était pas seulement physique, mais une véritable alchimie entre eux.

L'agent finissait par mettre fin au baiser, afin que l'un et l'autre puisse reprendre une inspiration, il ne lâchait pas pour autant. Incertain de ce qu'il voulait, de ce qu'il devait faire. Ash n'avait pas envie d'en rajouter, il n'avait pas envie de céder, mais l'agent refusait aussi d'être raisonnable, il se sentait mal et il était incapable de trouver les mots, craignant que s'il disait quoi que ce soit, le triton prendrait la fuite.

« Cat... » Murmurait-il, la voix serrée, restant accroché au bras du jeune homme, son regard sombre se plongeant dans les jumeaux azurés, il y avait une tristesse, quelque chose de sombre dans ce regard qu'il avait connu si brillant. « Je suis désolé... » Il laissait échapper un soupire, frissonnant un instant, il était perdu. À la fois dans ses pensées que par les signaux que lui envoyait son interlocuteur, pourtant, il était incapable de se détacher de ses bras, incapable de le repousser. L'agent se sentait con, vraiment, alors qu'il laissait sa main glissait le long de la nuque de Cathan, se glissant sous son tee-shirt un instant avant de retirer sa main. « On est d'accord que ça serait déplacé de ma part de t'inviter chez moi ? » Qu'il soufflait doucement dans un éclat de rire nerveux, son regard se perdant une fois de plus dans la contemplation du visage du jeune homme. « Mais si je le voulais ? »

La main se glissant dans sa nuque le fait frémir ... De par sa chaleur et sa douceur, divergeant tant du toucher de son père, froid, agrippant sa peau de par le cuir de ses gants. Cathan peine à se souvenir de caresse tendre de son père sans ses gants, ces touchers chaleureux qui renforcent les liens entre un père et son fils ... Il lui semble qu'il y en a eu, alors qu'il était plus jeune, comme il aimait son père alors. Il voulait être comme lui, cultivé, respecté et élégant ... Mais bien vite, ses yeux d'enfants comprirent que ce n'était pas le seul visage du paternel. Il commença à comprendre que les actions de Xyler envers autrui n'étaient pas normal, et surtout, pas les actions d'une bonne personne. Ils n'étaient pas les princes de l'histoire, ils étaient les montres sanguinaires à abattre. Puis la malice se tourna vers lui, les coups, la manipulation ... L'enfant naïf et innocent mourut bien vite, à petit feu. Il ne restait déjà plus grand chose de lui lorsqu'il rencontrât Ash. Il s'en souvient encore, aussi clair que du cristal, de cette soirée arrosée en compagnie d'autre jeunes de son âge. Il ne les connaissait pas vraiment, ils traînaient avec lui surtout pour sa tune. Cathan s'était appuyé sur le sofa accueillant la bande et leur avaient gentiment dit d'aller se faire foutre, qu'il n'était pas leur fontaine à fric et qu'il avait mieux à faire que de perdre son temps avec des hypocrites. Alors que les profiteurs encaissaient la nouvelle estomaquée ne sachant que répondre, Cathan avait relevé le regard, et l'avait aperçu. Il se dit que franchement, il préférait passer sa soirée avec un canon comme lui qu'avec la pitoyable bande qui commençait déjà à chouiner. Leurs regards se croisèrent un instant, il baissa le siens reportant son attention sur le profiteur le plus proche de lui, faignant d'écouter sa plainte avant de croiser à nouveau le regard d'encre profond. Il n'avait pas du tout caché son envie et ses intentions, si Ash n'avait pas compris avec ce simple regard, il aurait été franchement naïf et aveugle.

C'était leur premier contact, ce qui déclenchât tout, le premier domino qui enchaînât une longue réaction enchaîne ... Qu'il pensait s'être clos deux ans auparavant ... Jamais il n'aurait cru que les petites tuiles continuaient de s'écrouler, deux lignes parallèles et éloigné, pour finalement se rejoindre, deux ans après avec fracas ... Jamais il n'aurait pensé goûter ses lèvres de nouveau. Il pensait se souvenir parfaitement de leurs goûts, il remarque durant cette longue étreinte que ce n'était pas tout à fait le cas, son esprit avait commencer à oublier comme cela était bon ... Il y avait malgré tout une légère différence ... Peut-être la douleur amère de ces retrouvailles inattendue, couplées au sang du triton et à leurs egos bafoués changeait la saveur des lèvres d'Ash ... L'égo ... C'est bien un truc qui leurs à fait défaut au cours de leur relation, Cathan étant trop fière pour admettre ses sentiments, s'enfuient dès que ça devenait trop sérieux pour lui ... Après tout, "il ne faisait pas dans ça" ... S'il prétendait qu'Ash n'était qu'un amant comme les autres, il était bien plus, ils étaient clairement un couple, agissaient comme tel, aussi bien dans l'affection que dans la jalousie. C'était hypocrite, de par son travail Cat couchait avec bien des gens dans le dos d'Harlow, et il clamait qu'ils ne s'appartenaient pas ... Mais la jalousie lui dévorait les entrailles pour un rien ... Il ne supportait la simple idée qu'Ash puisse voir quelqu'un d'autre, se détourner de lui, l'abandonner ... Bien que le policier lui ai prouvé à mainte reprise le contraire, cette peur était toujours présente ... À raison au final.

Son surnom résonne ... Ce diminutif qu'il déteste d'ordinaire, qui lui rappel le collier et la chaîne d'or et de diamant enserrant son cou, cliquetant paisiblement avant de se tendre avec fracas entre les doigts de Xyler. Le chat est une possession, un être gracieux à l'image de libertin, mais qu'on peut enfermer dans une pièce, loin de l'euphorie de l'extérieur, le transformer en chat de salon, piéger dans ce petit cube qui devient son royaume. S'il crie son mécontentement, le bâton le fera taire, s'il griffe le bois de la porte avec profondeur pour creuser son chemin vers la sortie, il suffit de lui arracher. Au bout d'un long moment, il comprendra qu'il doit rester sur son coussin, ronronner et être mignon ... Cathan n'avait aucun doute que cela était le projet de Xyler pour lui ... Ce surnom était un constant rappel qu'il était la possession du roi, et qu'il pouvait faire de lui ce que bon lui semblait ... Mais entre les lèvres d'Ash, son dégoût pour ce diminutif se dissipait, il se plaisait à l'entendre, parce que la mélodie n'était pas la même ... Ash ne le nommait pas ainsi parce qu'il était sa possession ...

L'excuse lui fait fermer les yeux avec douleur un instant, ses pupilles qui étaient si luisantes dans le temps, étaient à présent terne tel du verre malmené trop longtemps par la mer. Ces excuses, il a voulu les entendre, pendant très longtemps ... Mais aujourd'hui, il n'arrive pas à être certains que Ash soit sincère ... Après sa trahison comment en être certains ? Il a tellement envie de lui rendre la monnaie de sa pièce ... Il devrait l'envoyer petre, le repousser et partir sans se retourner, pourtant, il reste là, contre lui, agrippé à lui, son regard dans le sien ... Affaiblit par sa belle gueule, son parfum rassurant ... Le manque le fait baisser la garde, tel un junkie en sevrage ... Il vient de goûter à nouveau à sa drogue favorite ... Et il n'a plus envie de la lâcher. Il sait pourtant que c'est une mauvaise idée ... Suicidaire même ... Mais il ne peut pas s'en empêcher, il n'arrive pas à bouger, à se décaler et partir se terrer dans sa prison dorée. Il baisse le regard fixant le sol, faisant craquer sa mâchoire. "J'ai envie de croire qu't'es sincère ... J'en ai putin d'envie Ash ..." souffle t'il. Il déteste ce genre de moment, de discussion, la vulnérabilité qu'il montre alors ... Une étincelle de rage luit dans ses entrailles ... De suite éteinte par les dires suivant du policier. La question tombe, et il suit son ancien amant, un rire nerveux lui échappe. "Très déplacé même, et moi qui te pensais d'une bonne famille... Que t'ont il fait là ou t'étais ?!" Tente-t-il de plaisanter avant que son sourire s'efface. "Putin t'étais où ?" Murmure t'il alors que son cœur lui fait à nouveau mal ... Ça ne serait pas raisonnable du tout ... Pourtant, il est prêt à crever de froid ici si c'est pour rester dans ses bras. Il prend une inspiration "T'as conscience qu'on ne va pas que discuter si on rentre là d'dans ?" Dit-il ses mains glissant de son visage, le long de sa nuque jusqu'à son torse avec une grâce inconsciente. Il devrait avoir envie de l'étriper, de le blesser ... Mais là de suite, il ne fait que le désirer ... Son cœur tambourine pour lui tel une fanfare ... Il plonge son regard dans celui noir d'Ash, voilà bien les seuls abysses dans lesquels il est prêt à se noyer ... "Est-ce que tu le veux ?" Dit-il doucement, presque comme un murmure. ash est-il prêt à franchir ce pas, et à en courir les éventuelles conséquences ? À risquer qu'un faux pas, un seul les menant à s'engueuler à nouveau, et à ce que Cat claque la porte comme avant ? Tout ça dans le faible espoir que ça se passe bien, et qu'ils puissent se perdre et s'oublier dans les bras l'un de l'autre, comme avant, et revivre un peu, juste quelques heures.

the hole in the heart
⌁ CATHAN & HARLOW.
— C'était une mauvaise idée. Cat, lui, depuis le début, ou plutôt depuis qu'ils s'étaient à nouveau croisés. La première fois, l'un et l'autre savaient ce qu'ils voulaient tout les deux. Il y avait eu cet échange de regard, ce désir et cette communion d'un soir. Un soir. C'est ainsi qu'aurait dû se passer cette histoire, à l'époque, ni l'un, ni l'autre ne connaissait leur nom de famille, ni leur métier respectif, ni leur bagage. Cela n'avait pas d'importance ce soir-là, Ash n'avait jamais vraiment ressenti de désir aussi intense que pour Cathan ce soir là, il avait suffit d'un simple regard pour qu'il se sente désiré et c'était réciproque. Le reste avait couler de source, si Ash était le plus âgé, Cathan était le plus expérimenté et ça lui avait fait un bien fou, de lâcher prise, de se laisser guider. C'était bien, c'était court, mais c'était ce qu'il avait besoin à ce moment là. Le lendemain matin, Cathan avait déjà quitté son lit et Ash n'avait pas ressentit un vide, simplement la satisfaction d'une nuit torride, plaisir charnel, un simple souvenir de luxure qui pouvait lui décocher un sourire amusé.

Mais Bray n'est pas assez grande pour que les deux amants ne risquent pas de se croiser, un début de danse, de flirt, d'échange, ils voulaient rester ces deux étrangers. Ash de toute façon se connaissait, s'ils commençaient à se voir plus souvent, lui, il finirait par s'attacher, coeur sensible oblige. C'était surement pour cela qu'il avait tout fait pour ne pas encourager Cathan, mais s'il disait non, il y avait des signes, des gestes, des regard qui murmuraient 'pourquoi pas ?'. Pour les mêmes raisons, l'attachement, la peur de souffrir, la peur que ça deviennent quelque chose, la peur de perdre pied, de se laisser mener par le bout du nez. Ce n'était rien contre Cathan, c'était pour se protéger lui et son imbécile de coeur. Cependant, la première lui avait été un coup de coeur, et ils avaient beau nier, se recroiser et la danse des avance les avaient amusés, un véritable pas de deux, une valse qui leur faisait oublier à tout les deux l'essentiel. Comme deux adolescents, ils avaient oubliés le reste, mais la réalité était venue frapper, leur nom et leur occupation, leur caractère et ce bagage. Ce putain de bagage qui les rendait incapable de se dire l'essentiel, parce que ce qui leur arrivait n'aurait jamais dû arrivé, s'ils avaient su.

C'est une mauvaise idée. Ash le sait, il se le répète depuis de son départ de Bruxelles, son voyage en train, l'épisode entre le Londres et Holyhead, sur le bâteau vers Dublin, dans le bus vers Bray. Le moment où on lui a dit qu'il retournait chez lui, il le savait que c'était la pire idée, pour Cathan et pour lui. Et pourtant, il n'avait rien remis en question, il n'avait pas eu envie et s'il continuait à vouloir se persuadé que c'était pour le travail qu'il était ici. C'était certainement pour le triton devant lui qu'il serait prêt à rester et s'y enterrer. S'il s'était épanoui au sein d'Interpol, il n'avait fait que survivre, tentant d'avancer, comme quelqu'un le ferait lors d'un deuil. Celui de sa relation avec Cat. Et aujourd'hui, il réalisé qu'en plus d'avoir était incapable de faire le deuil de leur relation, il allait devoir faire le deuil de Cat, le deuil de ce qu'ils étaient. Les cris et les caractères n'avaient pas changé, mais là dans les yeux de Cathan, Ash devait aller loin, presque dans son imagination, dans ses souvenir pour déceler la lueur qui l'avait fait craqué par le passé. Il y avait plus rien dans les yeux de Cat qui était familier, heureusement, heureusement que ce n'était pas le cas pour tout, qu'il avait toujours son timbre, son touché, son odeur, son goût. De toute façon, si Ash se contentait de ce qu'il voyait, il aurait peut-être était capable d'arrêter les choses. Il en avait pourtant de la force, celle d'ignorer les coïncidences trop grosses, tout ce qu'il lui sautait aux yeux là maintenant, ses sentiments aussi, ça il était capable de les ravaler quand il fallait pour paraître docile ou laisser couler un caprice. Mais quand il s'agissait de pointer du doigts les choses qui faisaient mal ou pire, celle qui lui faisait du bien, là il laissait la peur le tétanisé, il répondait plus de rien quand tout ce qu'il voulait été de tenir Cat dans ses bras, même si c'est la dernière fois.

Il s'était excusé, parce qu'il avait rien trouvé de mieux à dire, parce qu'il savait qu'il devait le dire et si s'était sincère, lui-même avait du mal à se convaincre que ça suffirait, est-ce que ça serait suffisant ? Il n'en savait rien. Il en doute. Il était partit sans rien dire il y a deux ans, c'est long, c'était 730 jours, 17 520 heures, 1 051 200 minutes et surement quelques minutes, quelques heures, quelques jours en plus. Du temps passé qu'il ne pourra pas rattraper, il ne sait pas quoi faire pour se faire pardonne, il ne sait même pas si Cathan voulait lui pardonner, surement pas maintenant, peut-être jamais et Ash il ne lui demandera pas non plus, pas plus qu'il n'a osé lui demander s'il l'aimait ou s'il serait prêt à partir avec lui. Pour un agent d'interpol, il est vraiment un lâche, il l'oubliera certainement dans les salle d'interrogation quand il fera la moral aux suspects et il ne pouvait même pas dire qu'au moins il avait tué personne, parce qu'il comptait au moins trois personnes, même si deux morts n'était qu'une métaphore. Et Cathan voudrait bien le croire, lui et ses excuses, mais si lui n'avait aucune conviction dans ses propos, pourquoi est-ce que l'autre pourrait en croire ne serait-ce la moitié. L'intention peut-être ? Mais même ça semblait ne rien vouloir dire, il n'y avait que des fondations branlantes.

La tentative d'humour de Cathan parvenait à le faire sourire, le sortant de ses pensées, il lui demandait où il était. C'était plus rhétorique, Ash était à peu près certain que l'autre n'attendait pas de réponse, parce que Ash lui avait déjà répondu. Non, il y avait un lapsus, peut-être même un brin d'accusation incomplète, parce que l'un comme l'autre semblaient avoir dangereusement perdu l'équilibre face à cet impact inattendu ou obstacle, ils n'en savaient rien. Ash avait envie de tout, sachant pertinemment qu'il finirait avec rien. Absolument rien. Il se sentait mettre un pied dans le cycle infernal dont il s'était violemment échappé, n'en comprenant guère le rouage pour le dévier dans une autre direction, la meilleure direction. Cathan lui demande s'il avait conscience justement, et il le savait, il savait tout et il voyait déjà comment les choses aller se dérouler. Il va le guider vers son bateau, l'inviter à bord, pas le temps de faire la visite en détail, pas envie de discuter non plus, puis il passeront à l'intérieur, directement dans la cabine, prenant à peine le temps de poser la caisse sur la table de la cuisine. Ils passeront la nuit ensemble, puis à un moment quand Ash épuisé physiquement et émotionnellement aura céder s'en allant dans les bras de Morphée, Cat partira sans un mot, sans rien. Et au matin, il se réveillera, le lit vide, le coeur essoufflé et la culpabilité d'avoir encore une fois de plus cédé. C'est clair comme film qu'il se jouait dans sa tête, à quelques détail près, mais rien que pour cela il devrait répondre que Cat avait raison, c'était déplacé et qu'une fois rendu à bord ça ne pourra pas se passer autrement.

Ça sera sa mauvaise idée.

« Oui. » Non. La gorge était nouée, la réponse tellement faible qu'il secoua la tête pour se ressaisir, il sait qu'il ne devrait pas, qu'il aurait le revers et tout le reste. Mais il s'en foutait, et ça les dieux au-dessus d'eux le savaient très bien qu'il en avait rien à faire et ça les faisaient bien rire de le voir se torturer. « Oui, c'est toi que je veux. » Qu'il reprenait, avec beaucoup plus de conviction, essayant d'ignorer la voix dans sa tête, ignorant le coeur qui anticipait le contre-coup. Ash attrapait le col de Cathan pour l'embrasser de nouveau, avant de le lâcher, de prendre sa main et l'amener avec lui. « Suis-moi. » Qu'il l'invitait, avant de s'arrêter près de l'échelle sur laquelle il se tenait quelques minutes plus tôt, il grimpe le premier, récupère la caisse qu'il décide de tenir d'un bras, oubliant sa blessure un instant le temps de tendre sa main vers Cat pour l'aider à grimper. La douleur le lance, il se crispe. Idiot. Il se ressaisit et tire Cathan vers lui, presque contre lui. Il douillait, mais la douleur physique ne durait qu'un instant, ou en tout cas en présence de Car il s'en fichait complètement, esquissant un sourire. « Bienvenue à bord du Prince Dakkar Castaways. Follow me. » Et il se dirige vers les portes qui menaient à la cabine, posant la caisse à ses pieds le temps d'en sortir les clefs, afin de donner l'accès aux escaliers.

Une fois en bas, c'est une cabine tout d'un bois crème immaculé, décors minimaliste, un design aux inspiration japonais, simple et pratique, toute l'installation cache des placard et des tiroir secrets, la cuisine est en acier et ardoise noire, de large hublot permettent d'éclairer la pièce en journée, des spot sont au plafond pour éclairer la nuit. Le tout comme dans une petite maison, les deux hommes pouvant se tenir debout sans soucis. Ash posait le carton sur le comptoir, avant de se tourner vers Cathan.

« Derrière les marches il y a un espace salon aménagé. » Pointait-il dans le dos de Cat, tout en retirant sa veste avant de se tourner en pointant dans l'autre direction, celle où se trouvait des pans japonais. « La chambre et la salle de bain sont de ce côté. » Ni une, ni deux, il ouvrait la porte coulissante donnant sur un petit couloir révèlant le lit qui trônait de toute sa largeur, légèrement surélevé sur une marche, Ash appuyait sur l'une des porte pour faire découvrir la salle de bain, toilette et douche à l'italienne. Petit, mais tout était décoré avec soin. « Ça te plait? » Demandait-il en s'appuyant contre les murs, bras levé, avec un sourire à la fois charmeur et emplit de fierté de montrer le travail accomplit.

[TW : Language grossier, mention de drogues.]

Qu’est-ce que tu veux Cathan ? Il avait levé son regard fatigué sur la jeune femme qui le fixait de son regard dur, les poings plantés contre ses hanches. Si il y avait bien un signe que tu étais dans la merde avec une bonne femme c’était ces mains manucurées fermées sur la cellulite naissante. Le jeune triton n’était pas d’humeur à recevoir une psychanalyse gratuite, l’ecstasy coulait toujours dans son sang et le rendait malade. Sa peau était encore luisante et collant de sueur après les heures de baise qu’il passât avec la belle princesse. “J’suis là pour te faire jouir, pas pour que t’sois ma psy !” avait rétorqué coinçant sa clope entre ses lèvres avant de se lever pour chercher ses vêtements. La pauvre bougresse trépassait la seule règle, pas de sentiments. Elle le payait, il venait, la baisait pour son plus grand plaisir à elle et pour son plus grand malheur à lui, il se barrait une fois finis si elle n’était pas prête à sortir de nouveau billet. Pas d’enlassade jusqu’au matin, pas de mots doux mielleux au creux de l’oreille, pas de tendresse, juste la violence euphorique de l’acte suivit de la froideur écrasante du jeune Cosgrave. “Si tu veux un p’tit ami comporte toi moins comme une conne prétentieuse, et peut-être que t’aura plus besoin de vider ton portefeuille pour te faire écarter les cuisses.” La claque était partie, les larmes perlaient comme des diamants sur les joues poudrées. Cathan se moquait bien de la blesser, il n’éprouvait aucun remords pour ses mots durs et cruels. Elle le rappellerait, elle le fait toujours, parce que même si elle se donne un air de pimbèche, elle manque cruellement de confiance en elle, et avoir un homme comme Cathan dans ses draps même contre de l’argent la faisait se sentir mieux, désirable, gagnante. Elle éprouvait des sentiments pour lui, tant pis pour elle, elle n’a qu’à respecter les règles. Il l’avait abandonné là, sa question lui trottant dans la tête. Qu’est-ce que tu veux Cathan ? Il ne sait pas. Qu’est-ce que tu veux Cathan ? avait demandé Darragh un jour Tu ne veux pas prendre la suite de ton père, tu ne fais rien hormis te laisser porter par le courant. T’as l’air d’une branche morte qui se fait malmené dans les ruisseaux. Non il ne voulait pas prendre la suite de Xyler, il n’en avait ni l’envie, ni les épaules... Que voulait-il alors ? Qu'attendait-il ? Rien, si ce n’est la fin. Il ignore encore comment cela se passera, mais il sait qu’elle arrivera … surement plus tôt que tard. Il ne pouvait quitter Bray, il ne pouvait espérer un autre futur que celui tracé par le paternel. Il eut à peine le temps de penser à ce qu’il aimerait faire plus tard qu’il était devenu une pute, et il avait cessé de réfléchir à la profession qu’il aimerait exercer. Il se laissait porter, sans rien attendre … Ce qu’il voulait, il l’avait perdu, il ne restait plus rien. Qu’est-ce que tu veux Cathan ? Lui avait demandé Ash lors d’une enguelade … Toi. C’est ce qu’il aurait voulu répondre. C’est toi que je veux, je me sens bien avec toi. J’ai même l’idée conne que je pourrais devenir quelqu’un de moins merdique à tes côtés … Avec toi je vois une lueur d’espoir dans les abysses de ma vie … Il aurait dû lui dire, pourtant il avait ravalé ses sentiments par fierté, et pas peur aussi … Il ne se souvient plus de ses dires, il l’avait surement insulté, encore, avant de se barrer sans se retourner. Il avait si peur de lui dire la vérité, Je te veux toi. Parce que le dire, l’admettre, ça changerait tout. Ça les mènerait sur un chemin qui terrorisait Cat, quelque chose à laquelle il est pas habitué ; qu’il ne pense pas mériter … ça enchainerai Ash à lui, définitivement … Et ash méritait mieux, putin il méritait tellement mieux que lui … Mais il ne parvenait pas à le libérer … Il avait essayé … Mais égoïstement il ne parvenait pas à le quitter réellement … Parce qu’il avait besoin de lui … De ce sentiment de vie qu’il lui donnait, de cette chose dans ses yeux noirs … Qui lui laissait croire qu’il n'était pas qu’un corps, qu’un objet, qu’une pute … Ash le voyait, lui, pas sa plastique, pas son utilité … Qu’est-ce que tu veux Cathan ? Je voudrais qu'on s'aime.

Harlow lui disait le vouloir, mauvaise idée, mauvais choix … Qu’il est pourtant heureux d’entendre, putin d’égoïste … Gâcher la vie du policier une fois n’était pas suffisant ? Leurs lèvres se retrouvent à nouveau un moment avant qu’Ash ne le guide vers son navire. Cathan baisse le regard sur sa main blessé, la cigarette qu’il a brisé entre ses doigts tantôt à laisser des marques douloureuses … Mais il n’y prête pas attention très longtemps. Il plisse les yeux alors que le policier se crispe en se penchant vers lui, comme si son corps le punissait de mouvement trop brusque. Il allait lui demander ce qu’il avait mais Ash présente son bateau. “Prince Dakkar ? Comme le capitaine Nemo ?” demande t’il en haussant un sourcil. Il se souvient des nombreux livres chez Ash, c’était un point commun chez eux, même s'ils n’avaient pas vraiment la même littérature. Jules Vernes il le connaissait grâce à son oncle Vortimer qui lui avait lu ses romans quand il était plus jeune. Il découvre les lieux, son regard suit les endroits qu’Ash lui désigne. Lorsqu’il dévoile la chambre, il ne peut retenir un léger sourire en coin. Il ne perd pas le nord... Et il pousse au crime à s’appuyer ainsi … Sa chemise venant se coller à son torse dessinant ses courbes de manière bien trop alléchante. Le regard bleu de Cat s’y perd un instant, avant qu’il ne prenne une inspiration et se concentre à nouveau sur le beau visage d’Ash. Se concentrer ! Le bateau, ils parlent du bateau là … Ne pas laisser ses pensées trop divaguer. Il sourit doucement en coin. “Ouais. J’avais un peu peur que ça soit étroit.” dit-il tapant de sa phalange contre le plafond. Lui et Ash son très grand, Cathan dépasse tout le monde dans sa famille, il dépasse la plupart des gens. Au début cela lui était étrange de devoir lever la tête pour se plonger dans le regard d’Ash et non la baisser comme d’ordinaire. “Tu t’es fait un beau p’tit repère sur l’eau.” Endroit idéal pour un triton, proximité avec leur élément si rassurant, et si destructeur par moment. Il observe Ash, son air d’idiot enfantin, fière de lui, son sourire charmeur … Ah, il le déteste … Si beau à en crever … Son regard s’attarde sur la partie meurtrie de son visage, là où il l’a frappé, et le reste de sang au coin de ses lèvres. Il s’avance jusqu’à lui, lui prenant son visage avec attention, ses yeux bleus suivant le dessin de ses lèvres charnues alors que son pouce essuie le reste d’hémoglobine séché sur la peau opaline avant de dessiner la courbe bombée de sa lèvre inférieure, entrouvrant légèrement les lèvres tentatrices du brun. “Au moins ici t’as pas à craindre d’déranger les voisins” dit-il relevant son regard océan vers celui abyssale d’Harlow. Il se souvient comme dans l’ancien appart d’Ash, parfois les voisins tapaient sur les murs pour avoir la paix. Quand ils s’engueulaient ç rendait cat d’avantage énervé, quand ils baisaient, ça le faisait rire de façon presque enfantine. Ses mains glissent le long de la gorge d’Ash, sur ses omoplates, ses pectoraux … ses doigts s’y agrippe avec un peu désespoir alors qu’il vient à nouveau coller ses lèvres aux siennes … Avec moins de honte, dissimulé dans la coque du bateau, à l’abri du monde qui veut les blesser, des regards indiscrets, de la cruelle vérité … Ici, ils peuvent s’aimer un instant, tout oublier, jusqu’au matin cruel.

the hole in the heart
⌁ CATHAN & HARLOW.
— « Exactement comme le capitaine Nemo. » Confirmait le policier avec un sourire amusé, presque fier que Cathan relève la référence, ce n'est pas tout le monde qui le ferait, puisque le fameux capitaine ne révèlera jamais son identité dans l'ouvrage où il était l'un des personnage principaux, ce n'était que dans l'île mystérieux que l'on apprenait ses origines. Jules Verne, l'auteur favoris de Harlow et finalement, un sujet sur lequel il avait pu se retrouver avec Cathan, parce que quelqu'un avait prit le temps de les lui lire. Étrangement c'était important pour le triton, en tout cas ça l'avait été quand ils étaient ensemble, c'était comme s'il voyait des connections discrètes, des signes du destin que finalement entre lui et Cat il y avait une raison pour laquelle ils s'étaient croisés, pour laquelle ils étaient tombés dans le piège, pour finalement se déchirer et tout détruire. Et ce sans l'aide de ce fameux univers. Oh, il leur avait donné toute les raisons du monde de se disputer, de se faire du mal et même encore aujourd'hui, mais ils n'avaient pas besoin de l'univers ou des dieux pour agir en parfait imbéciles. De toute façon, l'un comme l'autres ne comprenait pas pourquoi il avait fallu que ce soit eux, quand tout se dressait contre eux et Ash aurait bien voulu que l'univers lui donne un signe, un seul de croire qu'ils pourraient être heureux un jour, ensemble, tout les deux. Parce que si autour d’eux tout le monde faisaient des pieds et des mains pour les séparait, Cat et Ash étaient les meilleurs dans ce domaine, Harlow ayant été celui qui avait sonné le glas, parce qu’il avait été incapable de parler, parce qu’il avait eu peur, peur d’avoir mal, peur de le perdre.

Résultat, il l’avait perdu et il souffrait en silence.

Il sentait le regard de Cat sur lui, mais le sien aussi ne le lâchait plus, comme s’il cherchait quelque chose. Harlow n’était pas certain ce qu’il espérait, ce qu’il cherchait, ce qu’il voulait. Le policier voulait tenir le triton devant lui dans ses bras. S'il parlait du bateau, c'était parce que Harlow faisait des politesses, mais aussi parce que c'était un sujet où il ne risquait pas de déclencher une dispute ou de dire un mot de travers. Et il finit par retrouver ses yeux, ce regard qui plongeait dans le sien, son coeur se serra, parce qu'il manquait une familiarité, même si c'était bien Cathan en face de lui, même si s'était bien ce regard, il n'y avait plus cette lueur, en tout cas il la voyait pas, surement voilée, certainement éteinte. Harlow avait peur de demander ce qui s’était passé, il avait tellement peur de ce qu’il avait manqué. Il souriait au commentaire du triton sur la taille, l'un comme l'autre entraient sans problème, malgré leur taille et oui, s'était bien parce que lors de l'achat, de l'aménagement, le triton s'était assuré qu'il pouvait se déplacer sans risquer de se prendre quelque chose venant du plafond. Un léger rire s'échappait de ses lèvres lorsque Cathan parlait de repère. Celui qu'il avait construit pour lui, pour eux, même s’il ne le dira pas aujourd’hui, certainement jamais parce que c'était trop tard pour en parler, pour l'admettre, deux ans trop tard, deux ans. Il en perdrait presque son souffle, à chaque fois qu’il y pensait.

Cathan se rapprochait, Ash se redressait, le jeune homme venant saisir son visage de nouveau, son pouce glissant sur le coin de sa lèvre meurtrie, puis sur sa lèvre. Un soupire s'échappait douloureusement, alors que les mains de Cat poursuivaient leur exploration. Un léger frisson courait le long de son dos quand l'une des mains glissa sur son épaule meurtrie, il ravala sa salive, incapable de dire quoi que ce soit et une fois de plus, il n'avait pas envie de parler. Pour être le plus bavard des deux, il semblait avoir perdu toute capacité de s'exprimer, peut-être parce qu'il avait peur d'allumer la mèche dans une poudrière. Cathan l'embrassa encore, Ash l'embrassa à son tour, lâchant les murs de la cabine pour venir enlacer le triton afin de l'attirer dans la chambre pour de bon. Il ne laisserait pas sortir, pas avant que l'aube ne lève, pas avant qu'il n'est plus l'énergie nécessaire pour le retenir. Ses mains se glissaient sous le tee-shirt de Cat, alors qu'il montait sur la marche qui menait au lit, se laissant tomber dessus une fois qu'il avait débarrassé le jeune homme de son haut. Ash grimaça à nouveau, le choc relançant la douleur de son épaule blessée.

Trois semaines plus tôt, son voyage en train s'était soldé par une mésaventure avec un chasseur. Ce dernier n'aura pas l'occasion de le suivre jusqu'ici, mais il avait laissé un souvenir indélébile, en plus d'avoir légèrement blessé l'ego du triton qui avait bien cru qu'il allait y passer. Allonger sur le sol, l'épaule blessée, se vidant de son sang, il avait pensé à Cathan, le reste du monde il s'en fichait, mais il aurait pas voulu partir sans l'avoir revu, une fois de plus, une dernière fois. Harlow était vivant, il avait survécu et pourtant, même s'il avait frôlé la mort, si on lui donnait cette chance de revoir Cathan, il était incapable de dire tout ce qu'il voulait vraiment lui dire. Incapable et peut-être un peu lâche. Il ne voyait pas comment il pourrait dire ce qu'il ressentait quand il avait sentit toute la colère et la haine de celui qu'il tenait dans ses bras. Surtout quand lui même était déchiré par ses propres sentiments, se noyant lentement, mais sûrement. Ce n'était qu'un moment de sursis, l'oeil du cyclone, un instant qu'ils volaient à la réalité. Ash souhaitait pouvoir arrêter le temps, pour que ça ne se termine jamais, même si la nuit éternelle n'avait rien d'attrayant, si c'était pour la passer avec Cathan, il s’en fichait.

Les mains de ce dernier commençait à déboutonner sa chemise, Ash, lui attrapait doucement le poignet. « Je me suis fait tirer dessus il y a quelques semaines... » Prévenait-il doucement dans un souffle, alors que la chemise rejoignait le sol de la cabine révélant le pansement qui recouvrait sa blessure. Il avait eu de la chance, beaucoup de chance. Celle de ne pas avoir été touché à l'artère, de ne pas avoir besoin de faire de la rééducation, qu'il avait un compagnon de voyage pour l'amener aussitôt à l'hôpital. Le pansement était impressionnant, la douleur physique était rien à côté du reste. « Ça m'arrêtera pas pour autant » Qu'il précisait, en roulant afin de pouvoir se retrouver au dessus de Cathan, se penchant pour l'embrasser, ses mains cherchant le pantalon du triton afin de le déboutonner. Il ne voulait vraiment pas parler des détails ou des circonstances, comme le reste s'était un sujet prompt à déclencher une dispute. Ash n’avait pas envie de cela, pas ce soir.

[TW : Mention de viol, de drogue et de suicide]

Les points communs, la lecture, les parents autoritaires et étouffant, la difficulté d’assumer ses sentiments … Quelques brides, quelques fils dorées qui semblait les lier l’un à l’autre … Suffisant pour les aveugler et les détourner de l’évidence … Leur relation était toxique. Ils se sont détruits à petit feu, détesté, maudis, blessé … Mais il suffisait d’une petite étincelle, d’un mot, d’un geste, pour que tout recommence, et qu’ils s’accrochent l’un à l’autre encore plus désespérément qu’avant … Jusqu’à la blessure de trop. Il y avait eu tant de signe pour les prévenir de cette plaie béante dans leurs cœurs, tous les séparaient, tout indiquait qu’ils n’étaient pas faits pour être ensemble … Et pourtant, eux deux, c’était une putain d’évidence. Une ironie cruelle, parfait l’un pour l’autre mais également le pire choix possible. Ils s’étaient usés contre le monde pour être ensemble, ils s’étaient abimés de s’aimer … Un combat sans relâche, mais qui était justifié par ces petits et trop rare instant d’allégresse. Ash méritait mieux que lui, il le savait pourtant, il méritait qui ne le blesserait pas, quelqu’un qui serait lui dire “je t’aime”, quelqu’un qui ne se détruit pas l’entrainant dans sa noyade, quelqu’un de bien … S'il y a deux ans Cathan était encore relativement innocent, ce n’est plus le cas à présent. Si Harlow découvrait ses actes, nul doute qu’il se détournerait pour de bon … Peut-être serait-ce la solution pour le libérer de son poison. Les Cosgrave sont toxiques, une branche pourrie qui tues tout ce qu’ils touchent … Et Cathan refuse que Ash en face les frais … Bien qu’ils soient bien trop tard pour cela, Harlow est déjà bien intoxiqué par le plus jeune. Trop marqué dans sa chair et dans son âme, tout comme Cathan …  

Les deux cicatrices à ses poignets en étaient la preuve. Un peu plus profonde que celle dont Harlow avait connaissance. Ils n’avaient jamais vraiment parlé de pourquoi, Cathan n’aimait pas se confier de toute façon. Deux fois il avait tenté de stopper son existence, se libérer du monde et libérer le monde de lui. La première fois, il avait tranché la peau de ses avant-bras en deux lignes parallèles, jumelles, et regardé le flot rougeâtre le quitter, tout comme ses peines, le souvenir de cet homme qui avait pris sans honte, la virginité d’un adolescent qui n’était docile que grâce à la drogue dans son sang. Il n’avait jamais imaginé son père lui faire ça … si c’était ça, sa vie, être une marionnette sans âme … autant cessé d’exister … Darragh l’avait trouvé, le sauvant, comme il lui en avait voulu alors … La seconde … Était survenue après le départ d’ash, le désespoir l’avait pris, saisit à la gorge, l’empêchant de respirer. Son cœur brisé lui semblait incapable de guérir … Il ne voyait plus d’avenir, à quoi bon continuer quand la seule personne qui te permettait d’avancer t’avais, elle aussi, abandonné ? Les vielles cicatrices furent ouverte de nouveau, et le flot s’enfuie de ses veines avec hâte, comme s'il l’avait gardé trop longtemps en lui, trop attendue pour trancher, et tout arrêter... Ses pensées était tourné vers Ash, alors que le fond de sa baignoire se teintait de rouge. Il avait tout gâché, il le savait. Sa queue translucide aux allures rosé prenait un colorie de crépuscule alors que le sang s’insinuait entre ses écailles et que la conscience le quittait avec une douceur surprenante. Cette fois, c’était son père qui l’avait trouvé. Xyler ne permettait rien à son chérubin, pas même de se prendre la vie. Surtout pas pour une stupide peine de cœur. Il avait profité de cette faiblesse d’âme pour s’insinuer davantage dans l’esprit de son enfant, étant le seul présent pour lui alors, le seul à l’aimer, son ancre à laquelle se rattacher. Cathan avait survécu, mais son âme était éteinte à présent.  

Une coquille vide qui semblait retrouver un peu de vie alors qu’il redécouvrait les courbes de son ancien amant … Ash avait gagné un peu en muscle, mais il reconnaissait ce corps qu’il avait goutté mainte fois auparavant … C’était une sensation étrange, familière et nostalgique mais également … Inconnue, comme s'il avait commencé à oublier au fil des années, que ses souvenirs s’était troublé, laissant cette étrange sensation de dissonance entre la réalité et le songe.  Familier, et inconnue à la fois. Lui contrairement à Harlow, avait beaucoup changé, sa musculature fine de l’époque s’était développée, il avait gagné en carrure, sa mâchoire s’était accentuée marquant d’avantage le creux de ses joues. Il avait quasiment la coupe de cheveux, il portait le même parfum depuis des années, Le mâle de Jean Paul Gaultier que son cousin lui offrait chaque année. Ça lui allait bien parait-il. Il portait toujours des hauts trop grands pour lui, quasiment que du noir … Et il dévorait toujours les lèvres du policier avec une avidité dévorante, peut-être d’avantage qu’à l’époque dut à leurs séparations. Ils trouvaient le lit, le plus jeune surplombant le plus agé, défaisant sa chemise … Sentir les mains d’Ash sur ses poignets marqué le font frémir d’angoisse un instant … Lui rappelant alors son geste de désespoirs, comme il avait cru mourir si son père ne l’avait pas sauvé … Comme il n’aurait plus revue Harlow s'il avait réussi à s’ôter la vie … Avait-il était sauvé pour cette raison ? Pour cette chance de se retrouver ? Il craint qu’Ash ne sente l’infime différence de ses cicatrices, un peu plus profonde qu’à l’époque … imperceptible à première vue … Mais pour quelqu’un qui connait son corps par cœur … Perceptible ? Il espère que non, il ne compte pas parler de son acte, encore moins ce soir … La révélation tombe, lui glaçant le sang, son regard se pose sur le large pansement … Il comprend alors, qu’il aurait pu ne jamais le revoir, Harlow aurait pu crever de cette balle, et il n'en aurait jamais rien sut … Il aurait continué à l’attendre, fixant l’océan, il aurait continué à le haïr, il aurait continué à l’aimer … Sans jamais savoir qu’il n’était plus de ce monde … Tout comme Harlow n’aurait jamais su qu’il était mort s'il avait réussi son suicide … Chacun était un survivant à sa façon, chacun avait échappé à l’étreinte froide de la mort, se retrouvant aujourd’hui … Cathan avait cessé de se battre à l’idée de ne plus jamais revoir Ash, Ash s’était battu à l’idée de revoir Cathan …  

Et les voilà finalement ensemble. Ash coupe le fil de ses pensées en changeant leurs position, dominant à présent, Cathan allongé lascivement sous lui. Il sent sa peau frémir de se retrouver dans cette situation à nouveau … Des nombreux partenaires qu’il avait eus avant et après le policier, il n’y avait que lui pour lui faire ressentir cette excitation impatiente et envieuse. Leurs lèvres se lient, leurs langues dance comme si elles ne s’étaient pas quittées pendant deux longues années. Il se cambre légèrement, soupirant chaudement alors que ses mains souvent la courbes des hanches du brun. Le bout de ses doigts longilignes s’insinuant entre sa peau pale et l’élastique de son sous-vêtement. Son esprit se vide de ses peurs et de sa rage, laissant place au manque et au désir. Il entraine Ash en un baiser avide alors que ses paumes reculent, se rejoignant juste en dessous du nombril de son amant. Ses pouces dessinant le bord du petit cratère avant de s’attaquer à l’attache de la ceinture, la défaisant en quelques cliquetis. Il ne lui faut pas longtemps pour faire glisser le pantalon le long des hanches du beau brun. Faisant descendre un peu son sous vêtement au passage. Il sent son cœur pulser en sa cage thoracique, ça lui en donne légèrement le tournis, mais cela ne le détourne pas d’Ash. De déposer nombre de baiser sur les siennes, qu’importe si elles rougissent ou en souffre, il n’a guère envie de renoncer à ce gout si familier aussi vite. Il descend autant qu’il le peut le vêtement se collant au triton dans sa tâche, il le fait se redresser alors qu’il s’assoit, parvenant alors à libérer bien plus de peau des jambes d’Harlow. Le baiser se rompt un instant alors qu’il retire son t-shirt, le balançant dieu sait où. Ses lèvres viennent découvrir la peau de son cou alors que ses mains remontent le long du dos d’Harlow, suivant sa colonne vertébrale, sentant chaque muscle se contracter, chaque vertèbres … Il finit par se reculer. “Retire le” souffle-t-il son regard bleu brulant dans celui noirâtre du policier, mentionnant ce maudit pantalon qui ne disparait pas du tableau assez vite à son gout. Il en profite pour faire de même poussant son vêtement de ses pieds hors du lit. Une fois tous deux vêtus du minimum, il ne tarde pas à revenir prendre le visage d’Harlow dans ses mains, revenant l’embrasser à en perdre le souffle basculant, se retrouvant allongé sous lui. Une légère crainte le gagne, la crainte de se réveiller. La crainte qu’il fantasme tout ça en un rêve cruel … Qu’il va ouvrir les yeux sur le plafond sombre de sa chambre au cabaret … Il peine encore à croire que tout ça, est bien réel. Qu’ils s’embrassent avec hâte, qu’ils sont l’un contre l’autre … Qu’il soit de retour, finalement … L’ironie morbide de la vie s’est suffisamment jouée de lui … Par pitié, faite qu’il ne soit pas en train de rêver... Et si c’est le cas … Autorisez lui, cette fois-ci, à ne pas se réveiller.