I can resist everything except temptation. ║ Ashan

I can resist everything except temptation
HARLOW & @CATHAN M. COSGRAVE

« Encore une ? » Ton désagréable, presque hautain de la part de Harlow lors du brunch hebdomadaire et obligatoire avec sa mère. « Ne commence pas Harlow, oui, une autre soirée, cette fois-ci, c'est pour une charité. Donc tu seras présent, j'aurais quelques personnes à te présenter pour du travail en privé et peut-être même— » Elle s'était coupé dans sa phrase car le téléphone portable sonnait, ce qui donnait une ouverture à Harlow qui terminait son café avant de se lever. « Je dois y aller, mère, commençait-il, ce soir dès 17 h, je veux que tu sois à la maison pour le tailleur. - À ce soir. » Et l'agent d'interpol quittait la table du restaurant pour rejoindre la marina, son bateau, sur lequel il passa une partie de la journée, s'octroyant ensuite une ballade le long du port afin d'arriver à l'heure comme lui avait demandé sa mère. Accueilli par Logan qui l'accompagnait jusqu'à son ancienne chambre, ou se trouvait le tailleur de sa mère. Il y avait un costume tout prêt pour lui, et surtout une veste aux couleurs bleues marine et des motifs en fils couleur, or et beige, le tailleur expliqué qu'il voulait s'assurer que tout était parfait. Et le triton se laissait embarquer dans le rouage habituel, changeant sa tenue simple de jean, tee-shirt et veste en cuir, pour un pantalon bleu marine et une chemise blanche et un veston de la même couleur que le pantalon, ainsi qu'une cravate. Une fois que le tailleur s'était assuré que tout était en ordre, s'ajoutait la veste qui nécessitait quelques retouches rapides. Et bien entendu, c'était toujours aussi impeccable, Harlow se trouvait même beau dans cette tenue, se demandant si ca ne serait pas too much pour Cathan. Il n'aimait pas vraiment quand ses tenues lui rappelaient leur différence de classe, d'héritage, de vie. De toute façon, leur relation était vouée à un échec.

Depuis son retour, Harlow ne voyait Cathan que quand ce dernier pouvait, ou même voulait, toujours pour finir nu sous les draps, parfois par désir, souvent pour mettre fin aux conversations qui menaçaient de se terminer en dispute violente ou Cathan partirait en claquant la porte de la cabine, laissant Harlow bouillonnant ou en morceau. Véritable montagne russe d'émotion, un cercle vicieux qui était la raison même de son départ il y avait deux ans, et Harlow ne pourrait pas tenir très longtemps dans ce rythme effréné avant que ca ne vienne empiéter sur son travail, sur sa vie sociale et puis, peut-être qu'il finirait par crever. Mourir pour avoir aimé quelqu'un qui le punissait pour l'avoir abandonné, d'avoir mis sa santé mentale et son bien-être en premier. Ce n'était pas la faute de Cathan, qui avait eu une vie de merde, ce n'était pas la faute d'Harlow qui avait essayé de le sortir de là, mais trop aveugle de voir les sentiments qu'avait l'autre pour lui, ou alors lassé de croire qu'il y avait quelque chose, mais ne voyait plus rien, que les cris, les colères et cette porte, cette maudite porte qui se refermait sans arrêt sans savoir qu'il reviendrait. Et pourtant, il y avait toujours cette certitude qu'il reviendrait. Jusqu'à cette soirée, Harlow n'avait pas pu lui dire pour Interpol et le Luxembourg.

« Harlow ? » Le triton relevait la tête vers sa mère, perdu dans ses pensées, il s'était mis dans un coin de la pièce, un verre à la main, sans vraiment se rendre compte que ça faisait plusieurs minutes maintenant qu'il n'avait pas bougé. Le manoir Kavanagh était bondé de monde, tout le monde se divertissant avec des conversations autour des mets que la compagnie de catering avait préparée pour l'occasion. Sa mère le prenait par le bras, afin de l'entraîner vers un énième groupe de personnes, présentation, compliments, heureusement, pas une demoiselle dans ce groupe d'homme. On lui posait des questions sur son métier, sa mère l'encourageant a en parler, presque avec une certaine fierté. Hypocrite bien entendu. Et le temps semble long, le triton n'arrive pas vraiment à illuminer son visage d'un sourire, il gardait une expression neutre, presque glaciale, celle qu'il réservait à ses suspects, au travail justement.

Son portable vibrait dans la poche de son pantalon, il sortait discrètement l'appareil, c'était un message de Cathan, le peu de couleurs qui lui restait sur le visage disparaissaient un instant, il fronçait ses sourcils, son regard tentant de scruter la foule, car il était plus grand que tout le monde ici. Un second sms, un frisson lui parcourait l'échine. Il se libérait du bras de sa mère, sortant le portable cette fois-ci pour répondre. « Qu'est-ce que tu fous ici ? Ce n'est pas le moment. » Vraiment pas le moment, il manquerait plus que Cathan vienne faire une scène, ici, chez sa mère. Il continuait de scruter la foule, finalement un couple se dégageait, et là ses yeux sombres croisent ceux plus clairs de Cathan. Les pupilles dilatées, brillantent. Il avait quelque chose en tête et ça enrageait l'agent qui pourtant dans un coin de la tête espérait qu'il été là pour l'enlever de cette soirée de l'enfer. Harlow réfléchissait où ils pourraient parler tranquillement. Certainement pas dans la pièce principale, au pire dans le jardin, ou alors a l'étage. Non, en vérité, il fallait qu'il sorte d'ici, avant que sa mère le voit. Il lui faisait signe de rejoindre le hall d'entrée, lui faisant les gros yeux.

Depuis quand est-ce que Cathan suivait gentiment ses demandes ?

I can resist everything except temptation
HARLOW & @CATHAN M. COSGRAVE

Harlow s’excusait auprès de sa mère et des invités afin de rejoindre le hall, sentant le regard de la patronne qui ne manqua pas de faire une remarque qu’il ignorait disparaissant parmi les invités, Cathan sur ses talons, une fois un peu à l’écart, il se retourner vers son amant.

« Pas même une salutation ? Directement un reproche ? » Harlow ouvrait la bouche pour protester, mais Cathan était sur sa lancée. Et s’il espérait qu’il cesse sa comédie, mais il semblait bien fier de lui. Il ne comprenait pas ce qu’il faisait ici, ni pourquoi il s’amusait tant de cette situation qui ne faisait pas rire l’agent d’Interpol. Il ne pouvait pas hausser la voix sans risquer d’attirer l’attention vers eux, et il attendait encore que le triton termine. « Mais je m’égare de quoi vouliez-vous parler ? - C’est bon ? T’as fini ton cirque ? » Marmonnait-il, devant le visage innocent de Cathan, dans n’importe quelle autre circonstance, il aurait déjà fondu devant ce visage innocent, ce sourire mutin, il semblait si rayonnant à cet instant. Et Harlow aurait voulu d’avoir droit à ce genre de bouille quand ils se voyaient tous les deux.

Tout ce dont il avait le droit ces derniers temps, c’était le fantôme de Cathan, qui venait le voir quand bon lui semblait, pour l’embrasser, pour le baiser et puis il repartait. Il y avait eu une exception, un moment de répit, mais Harlow avait vite déchanté. Il essayait pourtant de se raccrocher au moins moment où Cathan lâcher un peu prise, ou qu’il se perdait un instant en pensant a ce qu’il pouvait être quand Harlow parvenait à le convaincre de rester pour un café, une cigarette. Oui, oui, ils étaient beaux, ils étaient jeunes, mais Harlow aimait Cathan et il ne voulait pas que leur relation se limite au sexe. Est-ce que c’était trop demandé ? Oui. Il était parti, mais il n’était pas revenu pour cet enfer que Cathan était en train de lui faire vivre, il tiendrait jamais la distance et ca finirait mal. Ça finirait comme la dernière fois avait fini, avec des cris, des larmes, des coups peut-être puis une fuite. Harlow n’avait plus envie de fuir, mais il n’avait plus envie de cela. Et franchement, il ne comprenait pas comment Cathan pouvait sembler être aussi satisfait de cette situation. S’il en voulait tant pour être parti, pourquoi est-ce qu’ils continuaient de se voir, pourquoi est-ce qu’il venait jusqu’ici?

Cathan se rapprochait de lui, dangereusement même, assez pour que Harlow use de sa volonté pour ne pas faire un mouvement de recul trop brusque alors que son interlocuteur venait frôler ses doigts. L’agent fermait les yeux, un soupire soulevant sa poitrine, avant de les ouvrir de nouveau pour retrouver le bleu familier de Cathan. L’expression de son visage s’adoucissait un instant, parce que croiser les pupilles du jeune homme lui donnait toujours cette impression d’être bien, d’être au bon endroit. Sa place est à ses côtés, mais pas comme ils le vivaient actuellement. « T’avais l’air de t’ennuyer là-bas. On sait tous les deux que tu détestes ces cérémonies… T’vas m’faire croire que t’es pas content d’me voir ? T’avais l’air t’attendre le sauvetage du prince charmant au bras d’ta mère. » - « Laisse ma mère où elle est. Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? Merci ? Qu’est-ce que tu fous ici Cathan ? Tu crois vraiment que je préférerais pas passer la soirée avec toi » Il se coupe un instant, afin de fixer le col de son interlocuteur, un sourire s’esquissant sur ses lèvres. « Tu ne devrais vraiment pas être ici, tu imagines un peu le bordel si quelqu’un te reconnaît ? Je ne veux pas que tu aies des problèmes. » Il donnait une légère pression sur la main de Cathan. Il avait l’impression d’être atteint, un peu a le docteur Jekyll et Mr Hyde, ou d’un coté, il était enragé que le triton soit ici et en même temps heureux de le voir. Était-il vraiment venu pour le voir, comme le sortir de là ou pour le plaisir de le voir misérable ici. « Je te raccompagne. » Parce qu’il ne comptait pas rester ici, apercevant déjà Logan qui le cherchait et vu sa taille, ça ne serait pas difficile.

I can resist everything except temptation
HARLOW & @CATHAN M. COSGRAVE

« Ouais j’le crois ! ta mère ou moi … Pas sur quel poison est l’plus douloureux pour toi … » Harlow laissait échapper un soupire, incapable de protester puisque c’était exactement ce qu’il pensait l’instant d’avant et il se sentait coupable de penser ainsi. Parce que Cathan n'était pas censé être un poison pour lui, c’est la seule personne qui l’avait fait revenir ici. Ou en tout cas, la seule personne pour qui il était vraiment revenu, car tout le reste de Bray, il s’en fichait, car, qu’il soit ici, à Dublin ou ailleurs en Europe, tout monde s’en fichait, sauf Cathan. Le triton ne cachait pas sa contrariété, pas contre son invité inattendu, non, juste contre ses pensées qui se bousculent, mais il arrive tout de même à esquisser un sourire qui illuminait son visage, trouvant alors presque la même réaction en miroir sur le visage du jeune homme en face de lui. De toute façon, Harlow a plus que les yeux pour lui, tout le reste de la pièce avait disparu dans un flou gaussien, un peu comme dans les films. Il y avait peut-être que Logan dont il se méfiait, le fouineur attitré de sa mère qui ne manquait pas une occasion pour être dans ses pattes.

Et maintenant Harlow s’inquiète pour Cathan, pas seulement qu’on le reconnaisse, mais si sa présence ici venait aux oreilles de son père. Le jeune homme ne semblait pas être dérangé plus que cela, lui rappelant qu’il n’était pas aussi connu et que les ennuis, un de plus, un de moins, ça ne changerait rien. Et l’agent d’interpolation n’était pas d’accord avec cette analyse. Si un de ses anciens clients était présent dans la salle, si l’un des investisseurs qui accepte les gracieux pots de vin de son père le reconnaissait et si Logan lui faisait le lien. Harlow l’attirait un peu plus loin de cette foule malgré lui, son instinct lui dictant ses réactions, plus que la raison. Parce que s’il pouvait s’enfuir de cette soirée, il aurait saisi l’occasion sans hésiter. Même s’il y avait toujours le douloureux aftermath après chacune de ses rencontres avec Cathan. Même si dans les minutes qui auront suivi leur départ de la demeure Kavanagh, ils étaient capables de se disputer pour rien et s’abandonner au milieu de la nuit pour rentrer chacun chez lui. Seul. Dégouter et à se demander pourquoi ils continuaient à s’entêter dans cette danse qui ne menait nulle part. Harlow préférait prendre ce risque-là, plutôt que sa mère ne vienne se faufiler entre eux, mettant un nom sur le visage de Cathan, pour s’assurer qu’il ne vienne plus ici, mais surtout plus autour de son fils. C’était vrai que la matrone n’avait pas encore assimilé les préférences de son fils, et pourtant, il ne s’en cachait pas vraiment. Mais sa mère ne l'accepterait jamais, même si Harlow était certain qu’elle n’avait pas plus envie de le jeter dans les bras d’une éventuelle belle-fille. Non, elle n’avait jamais caché l’aversion à devoir partager son fils avec qui que ce soit, surtout pas de manière affectueuse. Cathan ou n’importe quel gars, n’importe quelle fille, aurait eu le même traitement. C’était bien pour ça qu’il était parti aussi.

Harlow décidait donc de ramener Cathan, ou en tout cas faire un bout de chemin avec lui, peut-être lui proposer d’aller à la marina, car c’était plus chez lui que cette maison qui lui donnait cette sensation d’étouffer, alors qu’elle était bien trop grande pour sa mère et lui. « Ash … » Quoi encore ? Il n’allait pas lui dire qu’il voulait rester ici, alors qu’ils ne pouvaient rien faire, déjà, se tenir la main était risqué, mais il ne pouvait même pas l'embrasser pour le prendre dans ses bras. Il voulait simplement les sortir de là. Pourquoi Cathan faisait-il autant de résistance à cette idée, est-ce qu’il se sentait vraiment bien au milieu de cette foule ? Parce que Harlow lui avait l’impression qu’il développait une forme d’agoraphobie. « Laisse, y’a l’bras d’ta mère qui t’attend. T’auras des emmerdes si tu t’barres … J'connais le chemin et j'suis sobre je devrais pas m'perdre. » Mais arrête de dire des bêtises, pensait Harlow en secouant la tête, un soupir douloureux soulevant sa poitrine, alors qu’il resserrait ses doigts autour de ceux de Cathan. Il n’allait pas s’y mettre à décider pour lui ce qu’il voulait, parce que malgré toute la douleur, bah il préférait être avec lui qu’avec elle ou eux. Et si Cathan refusait qu’il parte avec lui, il irait se retrancher dans ses quartiers sous prétexte qu’il ne se sentait pas bien. Sa mère serait en joie de savoir qu’il serait là au petit-déjeuner, mais au moins, il pourrait se sortir de cette soirée, de ce bruit, de cette foule. « Et moi qui pensais que tu m’ferais le tour du propriétaire ! Me voilà déçue. » Harlow haussait un sourcil, ouvrant la bouche pour répondre, mais il fut interrompu par une invitée qui bouscula Cathan, le vin venant l'asperger lui et le triton, le verre fut de justesse sauvé, alors que la demoiselle se confondait en excuse, voyant la tête de son amant, Harlow intervenait. « Ce n’est rien, assurait-il, posant ses main sur les épaules de l’autre triton avec un sourire éclatant, on va s’en occuper. » Son regard parcourant la foule pour déceler l’un des membres du personnel de maison qui arrivait déjà dans sa direction avec une serviette, il la plaquait contre le torse de Cathan, « Occupez vous plutôt de ce qu’il reste au sol. Disait-il en leur tendant le verre vide. Je vais m’occuper de notre invité. Venez avec moi. » Intimait Harlow en poussant Cathan en dehors de la pièce.

Ils rejoignaient le hall d’entrée, Harlow lui attrapait le bras. « Tu vas l’avoir ta visite du propriétaire. » Marmonnait-il entre amusement et agacement alors qu’il lui faisait monter les escaliers quatre à quatre comme s’ils avaient le diable à leur trousse. Ce qui était presque le cas. Il poussait Cathan dans sa chambre, puis la salle de bain mitoyenne, « Ne bouge pas, ne dis rien. » Il quittait la salle de bain, se tenant devant la porte de la chambre, les yeux rivés sur sa montre et ça ne manquait pas, trois minutes après l’incident, Logan frappait à la porte. « Tout va bien Harlow? - Oui, ce n'est que du vin renversé sur mon costume, je vais prendre une douche et me changer. - Est-ce que vous comptez redescendre? - Je verrais Logan, je ne me sens pas très bien, dites à mère que je la verrais demain matin. - Elle sera heureuse de l’apprendre, je vous laisse. - Merci Logan. » Il attendait un instant avant de prendre soin de faire la porte à clef avant de s’en détacher et de revenir dans la salle de bain, laissant échapper un éclat de rire. « Tout pour te faire remarquer. Franchement, tu le fais exprès, tu ne trouves pas que je vis déjà une vie pleine d’adrénaline, faut que tu en ajoutes? »

I can resist everything except temptation
HARLOW & @CATHAN M. COSGRAVE

Cathan le regarde, et Harlow était incapable de ne pas sourire, parce que même en colère, il trouvait la situation amusante et surtout, il avait réussi à trouver une parade pour s’échapper de cette soirée. La prochaine serait de faire sortir le triton sans se faire attraper, mais cette mission-là pouvait attendre un peu. Il avait plein de vin sur lui, mais Harlow s’en fichait, son invité en avait beaucoup plus que lui. L’invité en question le regardait, et le triton sentit le rouge lui monter aux joues, sûrement pas au point que ça se voit, mais assez pour détourner le regard alors qu’il déboutonnait sa veste souillée. « J’avais simplement peur d’la concurrence ! Tellement de personne qui désir ton attention a s’te fête. Fallait qu’je sorte du lot. Semblerait qu’j’ai réussi mon coup non ? - Pfft, t’es bête, répondait-il en riant doucement, hésitant à poser son front sur celui de Cathan, car peut-être que c’était trop, ils s’en fichent de moi. »

Complètement même, la plupart étaient des amis de sa mère, des relations, des connaissances, qui été plus intéressé par elle, que son fils qu’elle traînait de petit groupe à petit groupe. Ces gens qui parfois lui proposer un boulot, de changer de voie, qui lui demandait ce qu’il aimait tant dans la police, à Interpol. Alors, que ce boulot été ingrat, qu'à l’intérieur, c’était un boys club dans lequel il ne trouverait jamais sa place, et à l’extérieur tout le monde le déteste pour faire partit de ce même boys club. Il n’était pas gagnant, quoi qu’il arrive, dans un sens, ou l’autre, il serait rejeté, maltraiter, moqué et à la moindre occasion accusée d’être complice de l’état, du système, qui, une fois l’uniforme tombé n’aurait aucun scrupule à s’en prendre à lui. Et c’était vrai. Harlow n’avait jamais eu de rhétorique solide à renvoyer à cette douloureuse réalité, mais ce genre de commentaire venant de l’élite, c’était facile de trouver une réponse qui les satisferait, quelque chose d’inspirant qu’ils pourront répéter à leur gamin ou leur maîtresse.

 « Te voilà dans un sacré état. - Ce n’est pas grave. Soufflait-il, retirant sa veste pour la poser sur le premier support, retroussant les manches de sa chemise, alors qu’il croisait le regard de Cathan de nouveau. Tu m’en veux ? - Nan… » La veste serait sauvée par un passage dans l’eau chaude, du savon et un lavage, et même si ce n’était pas le cas, le monde n’allait pas s’arrêter de tourner, parce que Harlow en avait d’autres des vestes de costume, d’autres vêtements. Il n’y avait qu’un Cathan par contre et il était là devant lui, chez lui et il ne pouvait pas lui en vouloir, quand il avait obtenu exactement ce qu’il voulait, en partie. Il avait échappé à la soirée, à sa mère, ce qu’il voulait avec le triton, il ne pourrait jamais l’avoir, il n’avait pas envie de le dire, de l’admettre, mais il le savait.

Tous les jours, c’était une évidence, tous les jours, il se demandait pourquoi il était revenu si c’était pour replonger dans les mêmes cercles vicieux, dans les mauvaises habitudes, cette valse qui finirait mal, très mal. Harlow voulait lui dire qu’il l’aimait, qu’il en avait rien à foutre de Xyler, de sa mère, qu’il ferait tout pour l’emporter loin d’ici, de le faire disparaître et que s’il avait merdé, il avait qu’a le lui dire. Ça serait douloureux à entendre, mais au moins, il arrêterait de mentir. Au moins, il pourrait commencer à avancer, à vaincre ses démons, ses certitudes et autres mensonges, poison que son père lui avait répéter. Il y avait personne pour le sortir de là, tout le monde avait peur de Xyler, Harlow lui non, malgré les morts, malgré le pouvoir qu’il avait. Les types comme lui, c’était exactement pour cela qu’il avait rejoint Interpol. Mais il ne dira rien, parce que Cathan partirait en courant, parce que Cathan lui dirait qu’il avait tort, de ne pas sous-estimer son paternel. Et peut-être parce que Cathan continue à être chaud et froid, doux et brutal, un va et viens que Harlow avait du mal à supporter. Et chaque fois, ça lui donnait la nausée.

La main de Cathan vient se poser sur son torse, ses lèvres venant se poser sur les siennes dans un baiser d'une douceur inhabituelle. Confus, surpris, Harlow ne sait pas trop comment réagir, un de ses bras passant autour de la taille du triton, alors qu’il répondait au baiser. Et puis, il recule, et l’agent d’Interpol savait déjà comment les choses allaient tourner, il retient le triton, parce qu’il ne veut pas qu’il parte, la main venant se poser sur sa joue. Son cœur manquait un battement, alors qu’il cherchait dans le regard de Cathan quelque chose qui pourrait le convaincre que ce moment de tendresse pourrait durer. Qu’il allait peut-être dire quelque chose qui pourrait lui prouver que ce n’était pas qu’une histoire de cul, de chaud, de froid, de vengeance ou d’amertume. C’était des geste comme celui-là qui emplissait le triton d’espoir, qui lui donnait envie de s’accrocher encore un peu, dans l’espoir que le cercle vicieux finirait par rompre. « Une visite privée de tes quartiers personnels, j’dois m’faire des idées ?

Pas ce soir.

Le cœur reprend son rythme habituel, la déception tombant dans son estomac, alors qu’il parvient à lâcher un soupire amusé, libérant Cathan, Monsieur Kavanagh, vous ne m’aidez guère à rester sage. - Et ce que je vais te demander par la suite va certainement te donner plus d’idée, mais on devrait te sortir de ces fringues, histoire qu’on puisse un minimum les sauver. » Parce qu’il n’allait pas laisser Cathan partir de la maison dans cette tenue, et puis il valait mieux qu’il nettoie tout ce vin, il pourrait lui prêter un sweat et une paire de jeans qui devrait lui aller. « Je te prêterais mes affaires, histoire que tu ne rentras pas en boxer jusqu’à chez toi. » Le taquinait-il à son tour avec un léger sourire moqueur, alors qu’il se penchait pour récupérer sa veste tachée, allumant le robinet d’eau chaude. Il se tournait vers Cathan, haussant un sourcil en riant, « Alors, qu’est-ce que t’attends ? C’est la première fois que je te vois mettre autant de temps à te déshabiller quand je te le demande. »