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 You better not be at your 9th life | PV Jasper

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Katarina & Jasper


Il y a des jours où tout semble compliqué pour un rien. Ces jours où tu te lèves le matin et déjà tu te dis que tu te devrais plutôt de rester coucher. Que c'est préférable d'être un corps inerte sur le canapé plutôt que de se forcer à mettre les pieds dehors. Déjà, le réveil se fait plus tôt que prévu. Et ce, pas de la bonne façon. Tu te réhabitues peu à peu à vivre chez Shura. Non pas que l'habitude t'a réellement quitté entièrement, mais des détails t'auront clairement échappé. Certains volontairement, d'autres par mégarde. Celui-là, ce réveil désagréable, il faisait parti de ceux que tu avais voulu ignorer, oublier de ton esprit parce que chaque fois, depuis ton retour chez le russe, il te fait rappeler à quel point ton ancien appartement te manque et surtout: Que tu détestes les putains de chats. Si Sans sait parfois se faire agréable, doux, quand tu te réveilles la nuit et que tu le surprends à dormir paisiblement à tes côtés et qu'il parvient à lâcher un ronronnement sous une brève grattouille, c'est bien tout autre quand ce démon est réveillé. Comme à l'immédiat. Parce que Sans, va savoir pourquoi, il a décidé qu'il se réveillait avant toi et te miauler au visage pour tenter de te réveiller en retour n'était pas suffisant. Le "Заткнисс*" ayant quitté tes lèvres n'était pas suffisant faut-il croire, tandis que ta main le repousse avec lâcheté. Non, ça ne fait que forger la haine maléfique propre à ce chat du diable qui préfère te balancer un coup de patte à la gueule pour te faire comprendre le message. Pour te faire savoir que tu dois te réveiller parce qu'il ne dort plus et que tu dois désormais lui offrir de ton attention puisque tu es son oreiller et que de toute, Shura dort encore. Tu lâches un grognement plaintif, typique d'un mauvais réveil, alors que tu le repousses soudainement en bas du canapé. Putain de chats.

Tu soupires longuement, ignorant la plainte lancée par la boule de poils de s'être ainsi fait propulsé de son oreiller, tes mains se passant le long de ton visage. S'il se plaint, c'est qu'il est encore en vie et qu'il n'est pas blessé, après tout, alors autant l'ignorer. Puis, ça n'allait pas brusquer le maître des lieux en autant que l'autre tient encore sur ses quatre pattes. Tu te relèves enfin en toisant Sans, comme une menace silencieuse, un avertissement clair qui l'avise de ne pas recommencer. Ouais, sans doute aurais-tu dû rester couchée dès ce moment-là. C'était visible que le reste de la journée ne serais pas de tout repos: la vie t'offrait déjà une gifle matinale pour tenter de te forcer à rester au lit. Sauf que non, te voilà, en train de te lever pour te faire un café parmi le bordel ambiant dont tu as l'habitude. Ça irais mieux après tout ça, tu te dis. Après l'odeur réconfortante d'un café et la chaleur agréable d'une bonne douche. C'est un truc que tu as appris à adorer, ça, en grandissant. Ça enlève la saleté des mains impures, tu te disais. Ça enlève la douleur, la sensation d'être répugnante après ces corps qui te sont passés dessus. Si c'était un geste banale, mécanique, pendant de nombreuses années, c'est rapidement devenu une toute autre signification à ce moment-là. Une signification forcée, que tu sais fausse au fond de toi, mais qui t'aura aidée à te sentir stable pendant un moment plus complexe. Depuis, tu as une adoration complète pour les douches, les bains ainsi que la sensation de propreté sur ton épiderme. Puis, en toute franchise, tu aimes voir le sang qui a séché à la suite de tes chasses se désintégré dans l'eau chaude. Une fausse purification, une disparition de tes actes qui sont parfois loin d'être humain. Une façon de retirer ce sang qui salit tes mains depuis trop longtemps et ainsi, tenter de te faire déculpabiliser.

Tu dois passer au Bunker, aujourd'hui. Parce que c'est rendu ça, ton quotidien. Bien loin de ceux qui se lèvent pour aller travailler dans un bureau après un long moment passé dans le trafic de la ville et les bouchons de circulation. Pourtant, c'est presque la même chose, pour toi. C'est rendu normal, naturel, que de te lever chaque matin et soit te présenter à l'un de tes petits boulots, soit te rendre aux Dux Tenebris, peut-être chasser une pauvre créature entre temps et ensuite retourner chez Shura comme si de rien était. Entre les récoltes d'argent pour celui-ci, les chasses, le gardiennage, autant dire que ta vie est occupée, mais surtout très variée. Et pour toi, tout ça, c'est normal pourtant. Ça fait désormais parti de ta vie. Quand tu quittes l'appartement pour te rendre chez les Dux, c'est comme si tu partais travailler dans un bureau, avec la même aisance. La même normalité. Sauf que ta vie, elle est tout sauf ça. Alors ce n'était qu'à prévoir que cette journée ne ferait que suivre le rythme complètement éclaté de ta vie habituelle. Tu fais gaffe à ne pas réveiller le second locataire de l'appartement, tandis que tu te prépares à quitter, non sans cacher la nourriture de Lucifer-Quatre-Pattes dans l'une des armoires supérieures de la cuisine. Ça, c'était ta vengeance pour le réveil brutal. Quoi? Personne n'a dit que tu étais mature, encore moins avec lui. Tu ne penses pas aux répercussions qui vont suivre. De Sans qui allait miauler au visage de Shura afin de retrouver sa sainte nourriture. Tant pis, tu serais déjà partie de toute façon. Toi, tu as du boulot à faire. Et par boulot, on parle d'aller faire un résumé d'informations d'un certain dossier que tu es en train de suivre.

Tu quittes les lieux plus tardivement que prévu, ayant profité de ta présence sur les lieux pour rattraper sur les dernières informations et passer embêter le scientifique. Depuis quelques mois, de nouvelles têtes ont été découvertes à l'OBCM et les informations dans les dossiers ne cessent de se dévoiler toujours un peu plus. Puis, rien de tel que de prendre un café en compagnie de Basil, qu'importe qu'il soit occupé sur son cadavre et que tu l'aies dérangé au point de te faire virer du labo. C'est devenu commun, tout ça. Tout semblait banal à l'immédiat, malgré l'anormalité du déroulement de ta vie, de tes journées. Tout semblait banal jusqu'à voir cette petite boule de poils. Ce chat que tu as vu de nombreuses fois déjà et que tu saurais reconnaître facilement. C'est sans doute, avec Sans -faut pas le dire, il va être fier-, l'un des seuls chats que tu es parvenue à tolérer. Ce chat errant, maigre comme tout, au pelage terne. Un chat qui, visiblement, en a subit de toute sorte et qui galère pour sa survie. Ce chat que tu as croisé si souvent dans la ruelle et qui, pour une fois, a réussi à venir toucher une corde sensible en le voyant là, dans un coin, ce regard sauvage et douloureux. Ça aura pris du temps, à l'apprivoiser ne serais-ce qu'un peu. De nombreuses griffures de sa part, suivi par automatisme par des insultes de ton côté. Visuellement, on aurais tout simplement dit que tu te prenais la tête avec un chat alors qu'en réalité, tu ne faisais que répondre à son feulement. Pourtant, avec le temps, une certaine habitude s'est installée. Votre contact était toujours aussi particulier, certes. Mais il se sera apaisé suffisamment dans une légère confiance mutuelle pour parvenir à le laisser prendre place par moment sur tes genoux, pour qu'il dorme sur quelque chose de plus confortable, plus chaud, que le froid du sol. Quelques grattouilles hésitantes derrière l'oreille, lorsqu'il le permettait. Un peu de nourriture, par moment, quand il se laissait aborder ou que tu délaissais tout simplement là s'il ne voulait pas s'approcher. Ce chat était particulier, tu le ressentais. Tu n'aimes pourtant pas ces bêtes poilues, mais tu parvenais à l'apprécier. Il y avait quelque chose dans son regard, dans ses réactions, qui faisait que tu n'avais pas toujours l'impression d’interagir avec l'une de ces créations dignes de Satan.

Sauf que voilà que le squelette poilu se trouve près du Bunker et tu connais le danger des lieux par les nombreux pièges à créatures qui résident autour. Et rien qu'à le voir ainsi partir, fuir, avec cette patte visiblement douloureuse, tu sais qu'il s'est mis au mauvais endroit. Rien de gros, heureusement, puisque tu n'as entendu aucune alarme se déclencher autour et n'aura reçu aucun appel te disant qu'il y avait une créature à chasser et ce, maintenant. Aucune alerte en vue, tu pouvais présumer la blessure mineure. Sauf que c'était tout de même une blessure et, franchement, il subissait déjà assez de vivre dans la rue comme ça, inutile de le laisser mourir dans son coin. Qui irais-tu voir quand tu avais ce besoin de décrocher un peu de tout le reste, autrement? Tu hésites un peu, quand même, avant de te décider d'attraper le petit sachet de nourriture dans ton sac, histoire d'attirer son attention puisque c'est ainsi que tu as réussi à l'approcher chaque fois. Oui, tu t'es attachée à la bête à ce point-là. Au point d'avoir un petit sac des croquettes de Sans -il mange déjà assez comme ça, de toute- avec toi de façon constante au cas que tu le croises sur ta route. Sauf qu'il est furtif, ce chat, puisque tu as à peine le temps de trouver le petit sac qu'il a disparu de ta vision. Sans doute aurais-tu dû laisser les choses ainsi, les laisser telles quelles sont. Si tu ne le voyais plus, c'était tant pis, tu le croiserais plus tard si le destin le voulait. Non? Non. Parce que toi, tu pars à sa recherche en peu de temps. Tu as quelques bandages dans ton sac, de quoi le soigner. Un réflexe que tu auras pris avec le temps histoire de ne pas te vider de ton sang si tu venais à être blessée gravement en pleine chasse. Réflexe que tu auras renforcé depuis ta blessure à ta cuisse, d'ailleurs.

Traquer un animal, c'est presque la même chose que de traquer une créature, après tout. Et peut-être que tu aurais dû constater le lien entre les deux, sur le coup. C'était trop facile, trop similaire à quelque chose que tu fais si souvent déjà. Ça aurais dû être suffisant pour que tu réalises, mais tu es sûrement bien trop concentrée à l'idée de le soigner au mieux que tu peux, à la pensée d'au moins t'assurer qu'il n'est pas blessé gravement. Tes sourcils se froncent alors que les traces de pattes au sol deviennent alors des pieds. Ton regard clair devance tes pas en suivant la trajectoire pour remonter vers ce qui est désormais de la plus grande évidence. Un homme, tatoué, en train de boutonner son pantalon. C'est alors que d'un seul coup, tout prend son sens. Que ce regard qui semblait si différent des autres chats, même de celui de Sans, l'était tout simplement parce qu'il y avait une âme humaine qui se cachait derrière. Tes émotions se mélangent, entre la colère et la déception. Oh et toi, les émotions négatives, ça n'aura jamais été ton truc. La gestion de ceux-ci est encore vachement discutable alors que tout ce que tu trouves à faire, c'est de lui lancer le sac de croquettes pour signaler ta présence. « C'est quoi ce foutage de gueule?! » Ta voix est un peu agressive, surtout contrariée et confuse. Parce que tu réalises toutes vos interactions d'un seul coup et tu es bien loin d'être à l'aise. Parce que ce n'est plus le poil terne que tu auras occasionnellement caressé. Ce n'est plus la petite boule de poils que tu as laissé se coucher sur tes cuisses dans quelques grattouilles. C'est un métamorphe. Un foutu métamorphe. « C'est commun chez toi de te coucher sur les cuisses d'inconnues et profiter de leurs mains comme un horrible pervers, en t'faisant passer pour un chat?! » Et ça, c'était complètement gratuit, en quelque sorte. Un reproche soudain, avec bien trop peu de politesse. Ce n'est pas comme s'il en méritait, à l'immédiat. Avec de la chance, ça passerait pour l'état de choc que pourrait avoir un humain découvrant que ce chat de ruelle n'est pas un animal. Pas entièrement, du moins. Heureusement, tu ne t'étais pas mise à te confier sur ta vie de chasseuse ou autres conneries. C'était déjà ça de gagné, au moins. Fuck.

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*Заткнисс - Ta gueule
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Katarina & Jasper


Les jours passent, tous plus monotones les uns que les autres. Tu commences à perdre espoir, à te dire que tu ne retrouveras jamais Heather. Tu commences à croire ceux qui te disent qu’elle est probablement quelque part, morte dans un fossé, la gorge ouverte ou des aiguilles dans le bras. Mais ils ne la connaissent pas comme toi. Ils ne savent pas à quel point elle se bat pour rester en vie, comme elle déborde de tout ce qui te manque. Ils ne savent pas qu’elle n’aurait pas abandonné tant que toi t’étais là à ne pas savoir ce qui lui est arrivé. Tu passes des heures à fixer le mur de la chambre de la maison d’Alexis, sans savoir quoi faire de plus que ce que tu fais déjà. Tu ne sais plus où chercher, quelle action mener. Et y a cette voix au fond de toi qui se souvient du moindre mot prononcé  à ta nouvelle hôte. “ Tu connais les Dux Tenebris?” Et ce frisson qu’elle a eu et qu’elle a encore dès qu’ils sont mentionnés, comme la bête cachée sous le lit pour effrayer tous les Surnaturels. Toi t’as pas eu ce genre d’histoires, parce que t’as dû gérer les choses seul, mais Heather elle savait, puisque c’est comme ça qu’elle s’est retrouvée avec toi à Londres. Elle n’a jamais cessé d’avoir peur de l’organisation, même après la fuite, redoutant encore et encore qu’elle ne la retrouve pour l’enfermer, comme Lyssander le lui avait promis. Et si elle n’était jamais retrouvée parce qu’ils l’avaient gardé? Et s’ils l’avaient tuée et enterrée quelque part ? Brûlée pour qu’on ne la reconnaisse pas? Tu ne sais pas les moyens qu’ils ont, et rien que pour ça, tu flippes comme jamais. C’est une ombre noire au-dessus de toi sans contours précis, pas une menace claire, sans personnes connues à qui en vouloir. Et l’espoir, tu le perds à cause de ça. Ne pas pouvoir combattre tout simplement parce que tu ne sais pas où se trouve l’ennemi. T’as beau te repasser les derniers moments en sa présence en boucle, t’arrives à rien, et ça te fait taper dans le mur, encore et encore jusqu’à ce que t’en saignes, de rage. T’es impuissant, comme tu l’as été longtemps au cours de ta vie. Plus que la situation avec Heather c’est ton égoïsme qui te met dans cet état, celui de te dire que tu ne veux plus subir mais que t’y es forcé par tout ce qui te tombe sur la gueule. T’en as marre d’être l’objet qu’on attend que tu sois, et t’as beau entendre toutes sortes de conneries sur le pouvoir de décision que chaque humain possède, t’as jamais eu l’impression d’en avoir et ça te frustre, et ça te donne envie de gueuler, de vider tes poumons et de te péter les cordes vocales juste pour pas avoir l’impression de ne rien pouvoir faire.

Tu sors de la maison, au bout d’un moment. T’es pas fait pour rester enfermé bien longtemps, et il t’arrive de passer des nuits entières dehors, juste pour te sentir libre. C’est encore un concept que t’as du mal à intégrer. Bien sûr tu l’as toujours été plus que les autres, mais c’est ta situation qui le voulait, t’avais pas d’obligations, pas de responsabilités qui te laissaient enchaîné quelque part, en dehors de Londres. Pourtant, tu t’es volontairement laissé sombrer dans la dépendance, chose que Heather n’a jamais faite. Elle tenait bien trop à son libre arbitre, et c’est quelque chose que t’as toujours admiré chez elle. Tu sais que tu vaux rien à côté de ce qu’elle est, cette puissance qui t’a soutenu, tout le long. T’aurais jamais rien pu faire sans elle, et voilà que le moment où tu te dois de lui rendre la pareille, tu te retrouves sans rien pouvoir faire. C’est dans ces moments là que tu rêverais de pouvoir ne serait-ce que te permettre de retomber dans tes travers, oublier le temps d’une heure ou d’une journée la merde que t’amènes avec toi et celle dont t’es incapable de sortir. Tu donnerais tout pour prendre sa place, mais même si t’arrivais à trouver où elle se trouve et qui l’a enlevée, si elle est pas déjà morte, y a peu de chances pour que quiconque veuille de toi à sa place. Peut-être que c’est pour ça qu’ils l’ont prise elle alors que tu aurais pu être leur cible aussi. Pourquoi elle et pas toi? Parce que de toute façon, tu finiras par crever la bouche ouverte, et toi tu peux bien parier ce que tu veux que t’auras bien une aiguille plantée dans le bras quand ce sera le cas.

Quand tu te transformes, t’as une partie de ces ondes négatives qui dégagent. C’est peut-être pour cette raison que tu passes plus de temps sous ta forme animale que sous ta forme humaine, pour échapper à tes envies irrépressibles de te mettre une balle dans le crâne. Tu te dis qu’au moins ça, tu pourrais le faire correctement. Mais à la place, tu t’enfuis au milieu de la forêt, tu te trouves une clairière ou planquer tes fringues pour pouvoir les retrouver, et tu disparais. En partie. Tu deviens ce chat noir rachitique qui fait peur aux plus croyants et qui donne pitié aux autres, le chat qui crache sur pratiquement tous ceux qui l’approchent. Y a plus que ça, dans tes transformations. Y a la sensation que t’as quand tu cours, même si tes pattes sont pas bien grandes, la paix intérieure qui te donne une impression de silence. Comme si tes pensées se réduisaient un peu pour en mettre certaines sous silence. Tu sais bien que c’est psychologique que ça arrive pas vraiment, que tu choisis, quelque part, d’oublier une part de tes états d’âme quand tu te transformes pour te focaliser sur tes objectifs. Ne pas mourir de faim en est un, mais ce n’est pas celui que tu chasses aujourd’hui. Pas au milieu de la forêt, en tout cas. Voilà maintenant quelques jours que t’as décidé de retourner sur le lieu de l’enlèvement. T’y étais pas allé avant, simplement parce que tu pouvais pas faire face, de nouveau, à ce qu’il impliquait. Pourtant t’as finis par trouver la force de chercher des réponses. L’idée avait fini par s’insinuer que Heather n’avait peut-être jamais quitté la forêt. De ce que tu savais des Dux, il était très peu probable qu’ils aient des endroits où garder leurs Surnaturels en pleine ville. Bien entendu, c’était une conjecture, t’en savais rien. Mais c’est cette petite certitude, même possiblement fausse, qui te donnait l’impulsion nécessaire pour continuer les recherches. Après tout, t’avais déjà cherché dans tous les bâtiments désaffectés de Bray et failli te faire tirer dessus à côté de l’aéroport que tu croyais vide.

Ce jour-là semblait être comme tous les autres. Rien, aucune piste, des arbres, encore des arbres, à perte de vue et bien vite, tes pattes de félin commencèrent à fatiguer de l’allure rapide que tu prenais. T’aimes pas spécialement la nature, en plus de ça. T’es plus à l’aise dans la ville, tu sais où te cacher, où fuir, où te fondre dans les masses pour devenir invisible. En forêt, t’as l’impression que tous peuvent t’entendre, te sentir, te voir, tu te sens épié de tous les côtés. Un peu paranoïaque sur les bords, le greffier. Mais t’y peux rien si tu peux pas te blairer les plantes, tu sais même pas lesquelles tu peux bouffer quand ton ventre grogne sans que tu en gerbes après la moitié. C’est un truc à la con, la forêt. C’est lorsque tu en viens à cette réflexion-là que tu tombes sur quelque chose d’étrange. Si la forêt reste prédominante, les arbres finissent par s’éclaircir. Tu vois de la pierre, un peu plus qu’ailleurs mais ce qui attire ton regard c’est le terrain dégagé qui se profile et qui semble entouré par des fils barbelés. Appelle ça ton instinct de chat ou même celui d’humain, tu sais que tu viens de tomber sur quelque chose. Tu en fais le tour, t’essaies de voir ce qu’il peut bien se passer de l’autre côté, mais rien pour te donner une quelconque indication. Mais ce n’est pas comme si tu t’attendais à une pancarte avec la mention “on retient ta pote là, viens taper à la porte”. T’as envie de grogner un peu, juste parce que tu trouves pas le moindre trou où se faufiler … A moins que … Oui, tu vois un endroit où passer. Sans doute un animal qui a déjà tenté le coup, même si tu te dis que ça n’a pas dû très bien finir pour lui. Pourtant t’essaies de pas y penser alor que tu te mets à ramper. Sous forme humaine, t’aurais eu aucune chance de t’en sortir, pourtant t’arrives de l’autre côté en un seul morceau. Avec quelques égratignures sur le ventre, certes, mais rien de bien profond.

Tu cherches un moment avant de trouver ce qui semble être une entrée. Mais aucun bâtiment en vue. Qu’est-ce qu’un bunker foutrait au milieu d’une forêt? L’appréhension commence à monter, mais malgré tout tu t’approches. Tu sais pas si c’est un bruit venant de la plaque que tu viens de trouver ou un autre de l’autre côté de la forêt, mais t’es rapidement saisi par la panique. Tu sais pas ce que t’as trouvé et t’as d’un coup la forte impression d’être en danger de mort. Sans réfléchir plus avant, tu pars en courant. Tu sais plus où est le trou que t’avais pris pour rentrer, alors tu cherches, tu cours un peu partout, et tu finis par le trouver et repasser de l’autre côté. Mais cette fois, un des fils barbelés s’accrochent à ta patte arrière droite et tu ne peux t’empêcher de pousser un cri qui déchire le silence. T’es de nouveau de l’autre côté. Dans un état pitoyable, mais de l’autre côté. T’arrives plus à courir maintenant, pourtant cette sensation d’être épié se fait plus forte. T’essaies de te raisonner, souffler un coup, mais t’y arrives pas. A la place tu boites, traînant ta patte arrière comme tu peux en sachant pertinemment bien le sang que tu perds. Ton seul but, c’est de retourner à la clairière, t’auras plus de chance d’observer les dégâts une fois redevenu humain. Tu ne peux pourtant pas le faire proche d’un endroit dont tu ne connais pas le but. T’es pas encore sûr d’avoir trouvé l’antre que tu cherchais, mais t’es pas assez con pour te dire qu’un lieu secret au milieu des bois et entouré de fils barbelés ne peut être que positif.

Mais tu finis par reconnaître ce qui t’entoure enfin. C’est lorsque tu sais que tu approches que tu abandonnes l’apparence du chat pour retrouver celui de l’humain. Tu pousses sur les derniers mètres, claudiquant et t’appuyant sur les arbres autour, mais tu finis par retrouver la clairière d’où tu es partie et t’affaler sur ton sac. Avant de l’ouvrir, tu observes ta jambe. ça a pas l’air si grave, en réalité, tu saignes beaucoup et t’as perdu pas mal de force dans la jambe mais ça reste somme toute assez superficiel. Il suffit qu’Alexis t’aide un peu, mais pour ça, faut que tu te rhabille, tu vas pas certainement pas retourner en ville en tenue d’Adam. Bien évidemment, t’as rien pris pour désinfecter ta plaie, c’est une habitude que t’as perdue en même temps que tu t’es laissé prendre par une vie en dehors de la rue. T’attrapes ton jean pour l’enfiler difficilement., surtout au niveau de la blessure. La matière frottant contre la plaie te tire une nouvelle grimace, mais c’est lorsque tu entends un bruit derrière toi et que tu sens le paquet de croquettes heurter ton dos qu’elle se transforme en rictus.

T’es plus seul dans la clairière. Tu sais pas comment c’est possible, mais t’es plus seul. Devant toi se trouve la nana qui t’ai aidée plusieurs fois en ville. Enfin … Elle a aidé le pauvre chat qui ressemble à rien en lui donnant à manger, mais c’est pratiquement la même chose … Comme elle vient de le découvrir à l’instant. “ On se connait?  ” Mais de toute évidence, t’es déjà grillé. Tu sais pas si elle t’a vu te transformer ou si elle a juste remarqué les traces de pas sur ton chemin, mais en tout cas il est plutôt clair qu’elle sait exactement à qui elle parle. Alors tu soupires tout en haussant les sourcils. ” Je te signale qu’actuellement c’est pas moi qui t’espionne au milieu de la forêt alors que t’es en train de te rhabiller, donc tu veux en parler ou on arrête cinq minutes de se traiter de pervers?” T’as déjà pas beaucoup de patience en temps normal, mais là t’as mal alors c’est sans doute pire que tout. “ Mais c’est sympa pour la bouffe, je peux me barrer maintenant? “

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Katarina & Jasper


Tu aurais dû rester couchée. Tout aurait été plus simple et tu n'aurais pas eu affaire à ce qui s'amène aujourd'hui. Pourtant, tu es une battante, Katarina. Pas forcément de la bonne façon, pas toujours en train de te battre sur les choses que tu devrais réellement, mais tu es tout de même ainsi. À faire valoir ton opinion et ton sens de justice, qu'importe à quel point il n'est pas bien placé. Alors oui, toi, même si la vie te lance des signaux de fumés -ou plutôt des coups de patte dans la gueule cette fois-, tu les ignores en grand et tu sors dehors. Tu fais ta journée, comme elle se devrait d'être. Tu t'incrustes dans le bunker comme tu fais bien trop souvent, avec un geste qui se veut de plus en plus mécanique. C'est presque devenu une seconde maison, au final. Pas la maison la plus accueillante, autant se le dire. Toi, tu y vas pour t'entraîner. T'entraîner à tuer, surtout. Tuer des créatures parce qu'elles sont différentes alors que pourtant, tu ne les détestes pas toutes. Sans doute qu'il y en a qui ne sont pas réellement méchantes, qui n'ont pas de réel mauvais fond. Un peu comme chez les humains, au final. Ta part de mauvaise humanité, tu l'as vue depuis que tu étais toute jeune pourtant. Ces gens qui passent et t'ignore alors que toi, tu es complètement frigorifiée. Des gens qui ne daignent pas même poser un regard sur toi ou s'ils le font, c'est avec un dédain le plus complet. Puis, ces années plus tard. Cette famille qui décide de t'enlever, qui décide de faire de toi une prostituée comme si tu leur devais quoi que ce soit. Comme si tu te devais de leur obéir au doigt et à l'oeil. Alors que tu le faisais surtout pour t'éviter d'avoir un pistolet contre le front, t'éviter que ta vie ne s'éteigne en un seul clic de métal pour tirer la balle. Puis, il y a ces hommes, ces quelques femmes. Ceux qui profitaient de tes services, au final. Des services que tu offrais sans réellement vouloir. Ces gestes répugnants, dénués de la moindre émotion. Non pas qu'on te l'avait dit. Personne ne t'a jamais réellement enseigné ça. Personne ne t'a jamais dis que ça devait être beau, tendre, plein de sentiment. Plein d'amour. Mais avec les années, tu en as vu, des films. Des baisers passionnels, des mains qui caressent les corps avec une quelconque admiration dans le regard. Des mots d'amour, de la douceur. Des conneries, oui. Tu n'as jamais osé ouvrir tes cuisses de nouveau, depuis qu'on t'a sauvée de là. Jamais osé offrir ton corps. Parce qu'après tout, ce n'est qu'un bout de viande. Trop insécure, trop incertaine, tu préfères poser des lapins, mettre des râteaux. C'est toujours plus simple ainsi. Garder le sourire, garder les autres loin de ce qui t'a traumatisée. Pourtant, tout ça, c'est assez. C'est suffisant pour savoir que des mauvaises personnes, des humains horribles, il y en a partout et qui peuvent se savoir autant dangereux que ces créatures. Et pourtant, tu tues sans trop poser de question. Tu enlèves, tu enfermes, tu fermes les yeux sur les possibles tortures. Tu tentes, pourtant. Sans doute ne poses-tu pas les questions aux bonnes personnes, ceci dit. Tu ne demandes pas pourquoi une cible est choisie plutôt qu'une autre, mais tu aimes te renseigner sur quelles recherches ils effectuent, exactement. Tu ne veux pas savoir ce qu'ils font au métamorphe, à la fée, au triton. Tu veux simplement savoir; Pourquoi? Mais toi, t'es qu'une arme. Les armes, ça ne peut pas se permettre de demander de tels renseignements. Et pourtant, chaque fois, tu poses les pieds dans ce bunker et parvient à les voir comme une seconde famille. Parce que c'est une immense partie de ta vie, au final, cette association.

Il est là, devant toi, à moitié nu. À moitié vêtu, en chair et en os. Un humain, un métamorphe. Tout sauf ce chat squelettique au final. Ou plutôt, pas que. De le voir ainsi, là, sous une forme humaine vient éclater une rage à l'intérieur, une honte. Celle qui te donne l'impression d'être une mauvaise chasseuse pour ainsi avoir pris contact aussi souvent avec le chat pour ne pas savoir prendre conscience qu'il n'était pas entièrement animal. Comme si ton flaire faisait défaut. Pourtant, les personnes que tu traques, tu y parviens bien. Encore faut-il dire que tu épies leurs mouvements, leurs habitudes. Ce n'est pas qu'un animal que tu croises sa route de façon hasardeuse. Et pourtant, la sensation est belle et bien là. Et toi, tu lances le sachet de croquettes contre son dos. Oh c'est terriblement minable, comme geste, tu le sais bien. Mais c'est préventif aussi, un peu. S'il y a bien une chose que tu as appris avec le temps, c'est de savoir prendre tes distances lorsque tu as besoin de le faire afin de t'éviter de t'exposer au danger directement. Tu ne sais rien de lui, après tout. C'est sans doute pire encore lorsque tu entends le rictus. Les métamorphes n'ont pas d'odeurs, pas réellement de signes distinctifs pourtant. Bien entendu que de le croiser de façon occasionnelles et s'il n'était pas complètement cinglé, tu ne saurais pas qu'il est loin d'être simplement ce chat. Toi qui avait déjà si peu d'amour pour ces bêtes, sans doute qu'il venait d'empirer le cas. Et si Sans était métamorphe, aussi? Ça expliquerait toute la haine que vous éprouvez l'un pour l'autre. Tu roules des yeux à sa question complètement ridicule avant de ramener l'électricité de ton regard dans ses iris. Oui, il se foutait bel et bien de ta gueule, là. Comme si tu étais tout simplement idiote. Pourtant, tu ne peux t'empêcher de te demander, à le savoir là dans la forêt. Sait-il que c'est le repère des Dux Tenebris? Sait-il que c'est hyper risqué de se balader dans le coin en étant un être surnaturel? Imbécile. « Oh te flatte pas, je ne t'aurais pas surpris en train de t'habiller si t'avais pas été assez con pour te blesser en pleine forêt comme ça. Je voulais juste aider un chat, moi. » C'est lancé comme du venin, toujours aussi agressif face à sa nonchalance, face à son impatience à aussitôt quitter comme ça. Et surtout, dans cet état. Non, tu ne l'as pas grattouillé derrière les oreilles pour le laisser partir comme ça sans aucune explication. Sans demander pourquoi il en a profité ainsi. Puis, un rire te lâche, sous l'absurdité de la demande. Un rire de découragement, sans doute. « Parce que tu crois aller loin, dans un état comme ça ? » C'est complètement moqueur, méchanceté, toujours avec cette colère qui semble se propager dans tout ton corps.

Il y a une brève hésitation alors que tu te tiens là, bras croisés, l'index tapotant distraitement contre ton bras tatoué. Tu pourrais le laisser là. Le laisser à son sort, tenter de claudiquer jusqu'à la ville avant qu'un autre membre des Dux Tenebris ne le repère. Pourtant, faut croire que tu as un coeur. Parce que si ça t'insupporte de te dire que tu as cajoler une bête qui n'en était pas entièrement une, qui avait une conscience capable de savoir que ce contact était trop tendre pour avoir lieu, tu revoyais tout de même cette bête complètement blessée qui fuit tant bien que mal. Pourtant, tu n'es pas quelqu'un qui éprouve de la pitié. Franchement, il suffit de te voir aller face à une cible pour comprendre que ce n'est pas le cas, te faisant froide devant les supplications pour tenter de te faire changer d'idées, de t'empêcher de tirer le coup ou de jeter le tranquillisant qui t'aidera à les ramener jusqu'au bunker. Non, tu ne fais pas dans la pitié. Tu ne peux pas. Pourtant, il y a quelque chose qui t'accroche, dans toute cette scène. Une main venue en aide, donnant un peu de nourriture à une âme perdue dans la rue. Et ce, même si c'était un chat. Tu soupires, agacée, avant de décroiser les bras et t'approcher de lui. « Assied-toi. Là. » C'est froid, presque autoritaire alors que tu lui pointes son sac, ce qui te semble un bon endroit où t'installer. Hors de question que tu le laisses ainsi. Dans le pire des cas, tu repartiras sans lui, mais ta bonne conscience te disait d'au moins lui désinfecter sa plaie. Au moins la panser. Ridicule, n'est-ce pas ? Une chasseuse qui vient aider ce qui devrait normalement être une proie. Pourtant, tu as beau observer son visage longuement, tu as beau fouiller mentalement tout les dossiers possédés par les Dux, rien ne te fait dire qu'il est cible. Rien ne te fait dire qu'il est un danger et que tu devrais le pourchasser. Alors tes mains s'amènent à ton sac, en attendant qu'il se bouge, s'il daignait de le faire, pour fouiller dans ton matériel. Tu hésites, dans tes quelques objets qui s'y trouvent te permettant ainsi de le combattre. Il était blessé, de plus. Tu pouvais sans doute l'emporter haut la main et de ta mémoire, il y a Basil qui semblait être intéressé à avoir des informations sur des métamorphes. Bon, sans doute viendrait-il se plaindre de ne pas avoir les heures exactes de ses blessures et tout ce charabia qu'il te demande sans cesse, mais ça aurait pu valoir le coup. Pourtant, non, c'est ta bouteille de désinfectant et tes pansements que tu sors de ton sac, au final. Une chasseuse qui guérie une cible potentielle et affaiblie. Ridicule.
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