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 Parfois moi aussi j'aimerais souffrir d'amnésie ... (Jean-Charly & Azraël)

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Parfois moi aussi j'aimerais souffrir d'amnésie ...
Jean-charly & Azraël



J'ignore depuis combien de temps je suis dans cette boutique, 1 minute ou 1 heure. J'ai perdu la notion du temps, ça m'arrive de temps en temps, quand un sujet m'obsède au point de m'empêcher de dormir et de manger. Je suis là, planté devant ce bouquet de roses blanches, à me souvenir de ma soeur. C'est amusant comme la perception que nous avons des gens changent après leur mort. Tous leurs défauts, tous leurs travers, toutes leurs manies disparaissent pour ne laisser que les souvenirs heureux, comme s'ils n'étaient définis que par des qualités, aucun défaut. Pourtant dieu sait que Lilith en avait des défauts. Moi j'aime à m'accrocher à ça, ses défauts, ses coups de gueule, ses coups bas, j'aime à me dire que c'était une vraie crevure quand elle s'y mettait, parce que c'était ce qu'il la définit le mieux. Je suis persuadé que si elle était encore là, c'était exactement ce qu'elle voudrait. Elle ne s'apitoyait pas sur le sort des autres, bien trop égoïste pour penser à qui que ce soit en dehors de sa petite personne. Elle était la plus grande gueule que je connaisse et j'en sais quelque chose, j'ai l'art de l'ouvrir quand il ne le faut pas moi aussi. Elle était compétitive, arrogante, condescendante, violente, joueuse, égoïste, tenace, agile, forte, vicieuse. Tous les coups étaient permis, pas de quartier. Quand j'y repense, je ne comprends pas. Elle était la plus forte de nous 4. Elle était vigilante, prudente et avait de très bons réflexes, comment avait-elle pu se faire avoir de la sorte ? Evidemment, tout peut arriver, ce n'était pas dieu - et heureusement pour nous - mais j'ai quand même du mal à le croire.

Rien n'est logique dans cette affaire et plus on tente de découvrir de choses et plus on se confronte à un mur. Qui ? Pourquoi ? Comment ? Parfois je me demande si on aura des réponses à nos questions. Je laisse glisser mon doigt sur l'un des pétales, j'ignore pourquoi je fais ça, j'avais juste envie. Je suis mélancolique et je déteste ça. C'est une preuve de faiblesse, Lilith serait la première à me le dire. Laissons l'humanité aux autres, cela nous freine dans notre chasse, nous n'en avons pas besoin. Si je suis revenu à Bray, c'est pour trouver le ou les coupables. Si je porte cet insigne à ma ceinture, c'est uniquement pour trouver des réponses. Je n'aspire pas à passer de l'autre côté de la loi, je n'aspire pas à sauver des vies ou découvrir le meurtrier d'une autre personne, je veux le salopard qui a fait la peau à ma soeur et rien d'autre. Une fois que j'aurais mes réponses, je le retrouverais et en famille, nous lui ferons sa fête. Lui et toute sa famille y passeront. Pas de quartier, voilà notre devise. Et une fois que ce sera fait, je disparaitrais de nouveau avec ma famille. Ou irons nous ? Aucune idée, nous sommes des chasseurs, tant qu'il y a des proies, nous sommes partout chez nous. Peut-être que si on se fait oublier quelques temps, notre famille arrêtera de nous courir après ... On peut rêver non ?

En attendant, je me retrouve au milieu d'un boutique de fleurs. Pourquoi ? Parce que je compte passer au cimetière lui les déposer sur sa tombe. Elle trouverait ça tellement cliché et dégoulinant d'amour, qu'elle me taperait si elle le pouvait. Mais elle ne le peut plus. Elle est morte et moi je suis en vie. Ne pouvant plus la faire chier de son vivant, je prends un certain plaisir à le faire après sa mort, pour le cas où certains auraient raison de prétendre que les morts sont encore parmi nous, à veiller sur nous. Je prendrais plaisir à fixer sa tombe pendant un moment, à me remémorer des souvenirs ensemble et à lui parler. C'est totalement stupide, une merveilleuse perte de temps mais qu'y puis-je, je suis un éternel emmerdeur. Une personne se fait servir avant moi, cela ne me dérange pas, je suis quelqu'un d'assez patient. Je n'ai posé que quelques instants le regard sur ces deux personnes. La cliente n'a strictement aucun intérêt à mes yeux, elle est le stéréotype de l'humain lambda. La jeune femme qui l'a sert est différente. Ce n'est pas tant son physique, plutôt agréable à regarder, qui a attiré mon attention, que son attitude. Sourire accroché aux lèvres, débordante de joie et d'une certaine forme de naïveté ... Cette vision me rappelle quelqu'un. Quelqu'un que j'ai chassé de ma tête et de mon coeur depuis 5 ans. Je n'aime pas cette personne. Je devrais partir, oublier les fleurs et ne jamais retourner ici. Jamais. Pourtant mes pieds sont comme collés au sol. Quelque chose dans mon inconscient m'empêche de m'en aller, me pousse à rester, à l'observer, à lui parler. Je n'aime pas ça. Je déteste quand mon inconscient me punit pour mes crimes ... Je déteste penser à Elle.

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Jean n'en revenait pas du nombre de personnes qui n'aimaient pas leur travail. Tous les matins, en se rendant à sa boutique, elle voyait certains habitants marcher le plus lentement possible, le pas traînant, le café à la main, comme s'ils se rendaient à l'endroit le plus désagréable qui soit. Ces gens-là ne souriaient pas, vivaient comme si tout le poids du monde résidait sur leurs épaules. C'était bien différent pour la jeune femme. Peut-être à cause de son accident, elle l'admettait volontiers. Tout le monde n'avait pas la possibilité, même involontaire, d'effacer son ardoise, de refaire sa vie. La plupart du temps, c'est ainsi qu'elle voyait les choses. Peu importe le malheur qu'elle avait connu auparavant, elle n'en avait aucun souvenir, pouvait tout refaire, vivre mieux. Vivre bien, en vérité. Mieux elle n'en savait rien, même si le peu qu'elle avait appris sur celle qu'elle était avant l'accident n'avait rien de reluisant. Mais la brune avait été obligée de vivre sans, sans sa personnalité, sans tout ce qui faisait d'elle Charly. Elle avait appris à aimer certaines choses, à ne pas en aimer d'autres, et c'est ainsi que naturellement, elle avait trouvé sa voie, comme fleuriste. Naël l'avait d'ailleurs beaucoup aidée à se lancer, à faire en sorte que sa boutique marche et pour cela comme pour énormément d'autres choses, elle lui en serait toujours redevable. Le sourire aux lèvres, tous les matins, elle se levait donc, buvait son café, se préparait, puis partait pour aller travailler. Mais cela n'avait rien d'une obligation, c'était même tout le contraire. Elle était heureuse de pouvoir le faire, et ses week ends semblaient bien vides, lorsqu'elle n'allait pas rendre visite à Phoebus et qu'elle ne devait pas aller à la boutique.

La journée se passait d'ailleurs plutôt tranquillement. Mis à part pendant les fêtes, notamment lors de la Saint-Valentin – qui approchait à grands pas, il faudrait qu'elle songe à refaire ses stocks de roses – elle n'avait jamais de grandes files d'attente, jamais n'était pressée par le temps ou par les clients qui attendaient. C'était mieux, de son point de vue, ce qu'elle aimait dans la vente, c'était bien le côté humain, lorsqu'elle ne pourrait plus parler à ses clients, elle s'ennuierait fortement, sans aucun doute. Jean n'avait, de toute manière, que trois ou quatre clients simultanément, ce qui était tout à fait raisonnable. Elle en profitait pour conseiller les clients, ou les clientes, ce qui s'avérait toujours utile, notamment lorsqu'ils avaient un cadeau à offrir et qu'ils ne s'y connaissaient pas réellement. C'était d'ailleurs le cas de la femme qu'elle avait actuellement en face d'elle. Depuis une quinzaine de minutes, elle la guidait à travers la boutique, et avait finalement trouvé son bonheur dans un bouquet aux fleurs multiples, que la cliente voulait offrir à sa belle-mère, qu'elle ne semblait pas réellement aimer, ce qui expliquait facilement son peu d'entrain à trouver quelque chose de convenable. Il avait d'ailleurs fallu qu'elle lui explique qu'un cactus n'était pas forcément la meilleure des idées si elle voulait arranger les choses, d'une façon assez polie pour que la réflexion passe. Mais malgré ça, Jean trouvait son travail on ne peut plus enrichissant, et la scène l'avait d'ailleurs fait beaucoup rire. « N'hésitez pas à revenir pour le cactus, il  y en aura toujours de côté ! » La cliente se mit à rire avant de se diriger vers la porte. Elle avait clairement pris son temps, c'était un fait. Rapidement, Jean jeta les branches qu'elle avait coupé ainsi que les morceaux de papier éparpillés sur le plan de travail, avant de se tourner vers le client suivant, qui attendait sans doute de pouvoir payer.

Levant de nouveau la tête vers le brun qui attendait, elle lui fit un grand sourire. Il détonait dans l'environnement, elle ne pourrait pas dire pourquoi mais ce n'était pas le genre de personnes qu'elle imaginerait dans une boutique comme celle-là. Mais après tout, elle ne le connaissait pas, elle pouvait totalement se tromper. « Vous avez trouvé tout ce qu'il vous faut ou je vous offre mon aide ? » Question banale qu'elle posait à tous les clients, ou du moins ceux qui n'étaient pas des habitués. Il y en avait certain, elle les connaissait assez bien maintenant pour savoir ce qu'ils voulaient sans même qu'ils aient prononcé un mot. Cet homme, Edward, par exemple, il ne venait dans sa boutique que lorsqu'il avait fait du tort à sa moitié, ce qui était en soi assez amusant, elle savait donc dès le départ ce qu'il aurait besoin d'acheter pour se faire pardonner. Une autre de ses clientes venait toujours pour acheter des fleurs pour la tombe de son mari, toujours les mêmes, des bleuets. Cette femme lui avait raconté l'histoire de ces fleurs, qui signifiaient pour elle et son mari défunt bien plus que de simples fleurs. C'est également pour cela que la brune aimait travailler ici, tout le monde avait quelque chose à raconter, et les fleurs étaient sans doute une des meilleures façons de s'exprimer. Mais pour les autres clients, il fallait qu'elle compose avec ce qu'elle voyait et ce qu'ils disaient d'eux-mêmes, sans pour autant se risquer à une maladresse, ce qui était d'autant plus dur qu'elle en était la reine.
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Je devrais partir, il n'est pas encore trop tard. Certes elle vient de terminer avec sa cliente mais j'ai encore le droit de changer d'avis, de décider que je n'ai plus envie de fleurs ou que ce qu'elle propose n'est pas à ma convenance. Je pourrais le lui dire, sans sourciller, ni même être gêné. Pourquoi le serais-je ? Après tout le client est roi non ? Même le plus emmerdeur. Mais je ne le ferais pas et je me déteste pour ça. Je me fatigue parfois, j'aimerais être aussi inconscient et fou que mon frère ainé, au moins j'aurais l'âme en paix et la conscience tranquille ... enfin peut-on parler de conscience quand on parle de Balthazar ? J'en doute. Je ne suis même pas sûr qu'il en ait eu une un jour. Après je n'ai pas de grands souvenirs de notre enfance, je parle de celle où on était encore jeune, jusqu'à mes 5 ou 6 ans. Certains prétendent que leur plus vieux souvenir remonte à la petite enfance, voir même à l'époque où ils étaient nourrisson, moi je n'aurais pas cette prétention. Mon plus vieux souvenir remonte à mes 7 ans, quand mon frère m'a cassé le bras lors d'un de nos entrainements. Et je peux vous certifier qu'il a pris beaucoup de plaisir à me voir souffrir. Etait-ce la première fois qu'il jouissait de la douleur d'autrui ? Ou alors ce plaisir est survenu plus tôt dans sa vie ? Je ne saurais le dire et je n'ai aucune envie de le lui demander. Peut-être un jour, si je n'ai rien d'autre à faire mais pour le moment je préfère l'accepter tel qu'il est et réfréner ses pulsions autant que je le pourrais. Ce n'est pas une tâche facile, croyez le bien mais si je ne le fais pas, la population de Bray risque de diminuer grandement et ce n'est pas le but. Alors certes, il y aura forcément des créatures dans le lot, ce qui pourra justifier ce massacre mais il y aura aussi des humains lambdas qui n'ont rien demandé et ça je ne suis pas d'accord. J'ai une once de conscience, je ne touche pas aux humains ...

La vendeuse vint à ma rencontre, sourire aux lèvres, comme avec sa précédente cliente. Elle me demande si j'ai tout ce qu'il me faut ou si j'ai besoin de son aide. J'avoue ne pas savoir quoi répondre. Dans un sens j'ai tout ce qu'il me faut, je sais ce que je veux et combien j'en veux mais si je choisis cette option, dans 5 minutes je suis dehors et ça, il en est hors de question. Je n'ai pas envie de partir sur le champ, mais en même temps je n'ai pas envie de rester. Deux Moi s'affrontent et je connais déjà le grand gagnant. Ma raison va retourner au panier tandis que mon coeur va se pavaner victorieux. Je le hais tellement. Cela dit ma raison tente de se donner bonne conscience en pensant qu'il serait peut-être en effet judicieux de rester un peu plus pour vérifier si ma première impression était la bonne. Après tout si je sors maintenant du magasin je partirais avec l'idée qu'elle est comme Elle et si ce n'est pas le cas, je vais me prendre la tête pour rien. Alors que si je reste, suffisamment longtemps pour vérifier mon hypothèse, je saurais si elles sont similaires ou si ce n'est qu'une fausse impression. Ainsi, si elles sont différentes je serais libéré de mon obsession et tout ira pour le mieux. Par contre si elles sont similaires ... je ne donne pas cher de ma raison.

C'est décidé, je reste. Je me tourne vers la jeune femme, esquissant un pâle sourire. Je ne sais pas faire mieux, il faut bien l'avouer. Je n'ai jamais été un jeune homme souriant et pleine de vie et ce qui me rendait vraiment heureux n'est plus à mes côtés alors je n'ai aucune vraie raison de sourire à la vie. Mais je tente malgré tout avec cette grimace de faire un effort, on sent que je ne pratique pas souvent cet exercice mais que je fais un effort pour ne pas paraitre déplaisant. Avec ma gueule c'est pas toujours facile, je suis une tête à claques et je l'assume mais pour cette fois-ci, exceptionnellement, j'aimerais donner une autre impression. C'est d'ailleurs assez étrange comme envie, mais je n'ai pas le temps de m'y pencher plus dessus pour découvrir la raison qui se cache derrière. "J'ai une petite idée de ce que je voudrais mais j'aimerais savoir quelles sont les fleurs qui tiendraient le plus à cette période de l'année ... dehors j'entends." Je dirais très certainement non à tout ce qu'elle pourra me proposer vu que je sais déjà ce que je veux et je me fous de savoir si ça tiendra ou non, mais il faut bien trouver une excuse pour entamer la conversation, non ?

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Tout est relativement calme aujourd'hui dans la boutique. Avec la Saint-Valentin approchant, on pourrait croire que ce serait la folie et que la fleuriste n'aurait pas cinq minutes à elle, mais ce n'était pas le cas, les amoureux transis préférant le plus souvent s'y prendre à la dernière minute, savait-on jamais si leur couple plongeait à l'ultime seconde. Mais ce n'était pas pour gêner Jean, qui aimait prendre le temps de faire les choses sans être pressée par une foule en attente. Elle était l'une des deux fleuristes de Bray et la mieux située, c'était donc le plus souvent vers elle que l'on se tournait lorsque l'on avait quelque chose à acheter, et c'était une bonne chose pour son commerce … Un peu moins pour sa fatigue cela dit. Alors avoir une journée qui semblait un peu plus calme que d'ordinaire ne lui faisait pas de mal. Elle en profitait pour réfléchir au planning de son week-end. Voilà maintenant quelques jours qu'elle n'était pas allé voir Phoebus, ce serait sûrement l'occasion. Sans compter qu'elle n'abandonnait pas les recherches sur son passé. Elle avait beau faire comme si il n'avait pas d'importance, comme si elle s'en sortait tout aussi bien sans en savoir plus, mais elle aurait aimé savoir qui elle était avant son accident. Ce qu'elle savait jusque là n'était pas très reluisant, il fallait bien l'admettre. Lorsqu'elle était entrée à l'hôpital, inconsciente, elle avait pris une quantité importante de cocaïne, du moins c'Est-ce qu'elle avait compris. Elle avait passé des semaines dans un flou total provoqué par le manque, avait dû faire une cure de désintoxication alors même qu'elle n'avait aucun souvenir d'avoir été accro à ce genre de substances. Elle avait subi les conséquences de la vie d'une personne qu'elle n'était même plus, il était donc normal selon elle d'en être légèrement obsédée. Du moins c'était ce qu'elle se disait pour se conforter dans l'idée qu'elle ne pourchassait pas un fantôme.  

Le client suivant s'approcha du comptoir, la sortant de ses pensées. Tout en souriant, elle observa le jeune homme qui s'était avancé après le départ de la cliente précédente. Elle avait l'habitude de voir des gens qui détonaient un peu dans l'atmosphère fleurie du commerce, des hommes cherchant à se faire pardonner, ou des femmes strictes dont on ne soupçonnerait jamais le penchant pour les fleurs, mais rien de tel, il ne semblait pas spécialement à l'aise. A part elle, cela dit, personne n'était particulièrement heureux de se retrouver chez le fleuriste. Il n'a pourtant pas l'air méchant, cet homme, et comme à son habitude, Jean laisse derrière elle ses observations pour passer énergiquement de l'autre côté du comptoir. Elle est toujours ravie d'aider, Jean, elle connaissait pas grand-chose aux fleurs avant son accident, mais maintenant, elle en a fait sa passion. "C'est quelque chose d'assez demandé en ce moment, j'ai toute une gamme de fleurs qui sont assez résistantes au froid, venez je vous montre." La jeune femme avait placé ces fleurs-ci proches de la devanture du magasin, aussi elle traversa toute la boutique pour finir par les désigner. "Ici vous avez des hellébores, elles fleurissent particulièrement en hiver. " Elle désigna une autre fleur aux pétales roses, ainsi que des fleurs blanches. " Vous avez aussi les camélias et les bruyères d'hiver." Retournant vers le milieu de la boutique, Jean rajouta tout de même une proposition. "Les pensées sont également assez résistantes à l'hiver, mais je suppose que tout dépend également ce que vous comptez en faire."  

Ce n'était pas une question, elle n'était pas spécialement indiscrète, seulement la raison pour l'achat des fleurs motivaient généralement le choix de ladite fleur. On achetait pas n'importe quelle fleur pour montrer son amour ni même n'importe quelle couleur. Par la même, pour un décès, on évitait généralement les bouquets qui montraient un peu trop de joie de vivre. C'était sans doute là la subtilité avec les fleurs. Beaucoup de gens pensaient à tort que n'importe quoi faisait très bien l'affaire, mais c'était rarement le cas. C'était d'ailleurs la raison pour laquelle elle était là, essayer d’aiguiller au mieux ses clients.
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Me retrouver à acheter des fleurs, quelle grosse blague. Même Lilith se moquerait de moi et elle aurait bien raison. Ce n'est pas quelque chose que je fais facilement. Je n'ai rien contre les fleurs ou les gens qui en achètent mais ce n'est juste pas mon truc. Peut-être un peu trop niais à mon goût, allez savoir. Je crois que je fais tout ça parce que je sais pertinemment que Lilith ne pourra pas se moquer de moi, que je n'aurais aucun retour de sa part, ni positif, ni négatif. Elle est morte, définitivement et elle ne pourra donc plus jamais faire de ma vie un enfer ou tenter de démontrer à tous qu'elle est la meilleure. J'aurais pu en être soulagé, après tout elle était une véritable plaie humaine, même morte j'en suis encore parfaitement conscient. Mais non, je ne le peux pas. Elle avait d'innombrables défauts, tout comme moi, ça ne fait pas d'elle une personne sur laquelle on ne peut pas pleurer si elle vient à disparaitre. C'est ma soeur, c'était une plaie mais c'était la mienne. Elle avait aussi des qualités, sa volonté de nous prouver à tous qu'elle était meilleure nous a rendu meilleur aussi. Notre volonté de contre-carré ses plans nous ont permis de nous améliorer, d'arranger ce qui n'allait pas, de mieux faire à chaque tentative. Je ne serais pas celui que je suis aujourd'hui sans elle. Et de toute façon, personne n'a le droit d'ôter la vie à un membre de ma famille même s'il le méritait. Jamais. Nous ne sommes pas des victimes, nous ne sommes pas faibles, nous sommes en haut de la chaine alimentaire, que cela plaise ou non.

Je me dirige vers la vendeuse, j'ignore tout d'elle, tout ce que je sais de ce que j'ai pu observer jusqu'à présent, c'est qu'elle a un petit quelque chose qui me fait penser à Elle. Ce n'est pas un compliment, je déteste rencontrer des gens qui me font penser à elle. Il est difficile de faire des erreurs dans la vie mais il est plus difficile encore de devoir y faire face chaque jour et de rencontrer des personnes qui ne font que nous rappeler que nous sommes mortels et faillibles. Bien évidemment c'est cruel de ma part de lui reprocher quelque chose dont elle n'est pas coupable, ce n'est qu'une histoire de hasard mais je m'en moque, je suis ainsi, cruel et injuste. Je lui pose une question, question dont la réponse n'a aucun intérêt à mes yeux, réponses qui ne servira pas pour mon choix de fleurs mais ça, elle ne le sait pas. Elle fait son travail, elle me propose plusieurs choses qui pourraient correspondre à mes attentes, en tout cas elle le croit. Les fleurs qu'elle me présente sont belles, le problème n'est pas là mais ce n'est pas ce que je recherche vraiment. Elle me demande ce que je compte faire de ses fleurs, non pas pour être indiscrète mais bien pour orienter ses conseils. Je ne me laisse pas désarmer pour si peu, ce n'est pas un secret d'état. "C'est pour une tombe." Lui dis-je le plus naturellement du monde sans m'émouvoir un seul instant. La peine en elle même est passée, ne reste que la colère et l'envie de me venger. "Elle aimait les roses blanches ..." Lui dis-je dans ma lancée. Je restais les yeux braqués sur les fleurs dont elle m'avait parlé, non pas que la regarder dans les yeux me posait un quelconque problème mais je n'avais pas envie de croiser son regard et avoir l'impression, une fraction de seconde de la voir Elle. Là ça me ferais chier, là je ressentirais quelque chose. Et je n'aime pas ressentir quelque chose.

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Il arrive que Jean se demande pourquoi elle a choisi ce métier et pas un autre. De ce qu'elle pouvait bien en savoir, elle n'avait jamais été la personne la plus pure de la Terre, contrairement à ce que l'on pourrait penser d'elle maintenant si on la voyait. Alors pourquoi cet instinct? Naël avait une théorie, là-dessus. Lorsqu'elle était sortie de l'hôpital, s'installant dans une chambre miteuse au beau milieu de Dragon Alley, elle partait beaucoup en forêt, pleurait énormément. Et inconsciemment, l'apaisement qu'elle ressentait au milieu de la nature s'associa très vite aux parfums des fleurs sauvages. Alors lorsqu'elle dû trouver quelque chose à faire pour gagner de l'argent, feuilletant les petites annonces tous les matins, il y eut comme un son de cloche à l'intérieur de son esprit lorsque l'annonce de l'abandon de la boutique fut postée. Elle se rappelait encore la première fois qu'elle avait passé la porte, tout avait été vidé, et l'endroit n'avait plus connu de passages depuis au moins deux mois, la poussière était maîtresse et les toiles d'araignées multiples. A l'heure actuelle, l'endroit était la chose dont elle était le plus fière. Elle s'était battue pour obtenir un prêt, pour réussir à négocier les marchés, et pour réussir à enfin ouvrir l'endroit. Et maintenant, il fonctionnait. Ce n'était pas la boutique la plus visitée de la ville mais elle arrivait à se faire une paye, et c'était le plus important. Elle aurait même pu prendre un deuxième fleuriste si elle l'avait voulu, c'était dire si elle avait du succès ! Mais ce qui l'intéressait surtout était de voir la diversité des clients qui franchissaient le pas de la porte.

Comme l'homme à qui elle tente de donner des conseils actuellement. Il semble distant, mais elle ne pouvait le blâmer, tout le monde n'était pas sociable comme elle pouvait l'être et elle avait rarement rencontré de personnes aimant autant parler qu'elle. Mais même avec sa capacité à parler de tout et de rien, elle était extrêmement maladroite avec les politesses. Devait-elle oui ou non lui présenter ses condoléances? Sans doute que non, ça la rendrait plus hypocrite qu'autre chose. Jean n'avait jamais été très à l'aise avec la notion de mort. Elle n'avait pas pleuré à l'enterrement des jeunes qui étaient morts dans leur accident de voiture, mais elle y avait assisté, parce que c'était obligatoire. La seule chose qui lui était venue à l'esprit était qu'elle était très mal à l'aise car dans l'impression qu'elle y était pour quelque chose. Mais à part ça, et merci à la perte de mémoire, elle ne se souvenait pas avoir déjà dû faire face à la mort, alors comment la gérer devant les autres, c'était un problème. " Oh. Je suis désolée." Et elle l'était. Peu de gens comptaient réellement pour elle, le détachement allant de paire avec la perte de mémoire, mais elle n'imaginait pas vivre sans le peu de proches qu'elle s'était formé. " Je peux vous faire un bouquet de roses blanches si vous voulez." Elle ne voyait que ça à dire. Mais le truc avec Jean, c'est qu'elle parlait beaucoup quand elle ne savait plus quoi dire et qu'elle était nerveuse. Et le jeune homme la rendait nerveuse, sans qu'elle sache vraiment pourquoi. Sa façon de ne pas la regarder peut-être. " Je suis vraiment désolée, je ne sais jamais comment réagir dans ces cas-là, je n'ai connu aucun décès de proches, du moins ces trois dernières années, parce que mes souvenirs remontent à cette période seulement, et je peux à peine imaginer ce que ça peut faire." Elle marqua une pause. " Et je parle trop, comme d'habitude."
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