Le deal à ne pas rater :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : où l’acheter ?
Voir le deal

 

 Mettre les pieds dans la tombe | Basil

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
avatar
Invité
♛ Mettre les pieds dans la tombe
" Bien sur on se dit toujours qu’on a sa famille, ses amis, mais quand il arrive quelque chose... Quand c’est quelque chose de très grave qui nous tombe dessus, vous vous sentez tellement seule et vous ne pouvez pas en parler, les gens accepteraient de vous écouter mais ils ne sont pas au courant de tout... En fait ils ne savent rien. Je crois qu’on ne peut pas partager certaines choses... Et qu’est-ce qu’on fait dans ces cas là ? "

▼▲▼

Dans ces cas là, on camoufle la douleur avec le quotidien. On tait l'évidence, évitant de lui faire directement face. Une phase de déni qu'on entame et qui peut durer une éternité quan on cherche à se préserver un maximum. C'est une chose d'assumer le vide qui la ronge quand il n'y a personne pour la voir mais c'est tout autre chose en public, où il faut garder la face et faire preuve d'une force remarquable. S'effondrer n'est pas une option, car ce serait perdre la partie et accepter que les choses ne redeviendront jamais comme avant. Elle est loin d'être résignée, d'admettre que, pour une fois, il n'existe pas de solution au problème. Dans sa chambre, la boîte encore posée sur son étagère témoigne douloureusement de ce refus, dans l'attente de l'acceptation, intouchée depuis la terrible annonce. Elle ne sert plus à rien, emplie de trésors vainement accumulés sur les années, qui ne sont plus que de tristes babioles à jamais. Là dans cette armoire, avec tout le reste, elle fait partie du décor de toute façon et Phoebe pose rarement les yeux dessus, consciemment. Tout comme son esprit s'échappe souvent du sujet qui lui tord les entrailles papillonnant vers d'autres préoccupations mais aucune n'est suffisamment divertissante sur le long terme. Sans la bienveillance omniprésente de sa fratrie dans la maison, il est plus difficile de gérer les sujets sensibles. Phoebe n'est sans doute pas la plus douée pour affronter les responsabilités et ce n'est certainement pas Gidéon qui dira le contraire.

Sans un rayon de soleil, sans un sourire comme le sien pour lui faire écho, elle ne sait pas si elle garderait la tête aussi haute mais l'innocence d'Ambrose, qui ne sait rien de tout ce qui se passe, qui ne comprend pas le monde qui l'entoure, préserve sa force. Le voir grandir, c'est un peu contrebalancer avec le poids de la mort. L'entendre rire aux éclats quand elle lui fait des grimaces est contagieux et lui fait toujours oublier temporairement tout le reste. Plus elle l'observe et plus elle pense qu'il lui ressemble énormément. Elle l'observe souvent s'endormir dans son berceau, il est tellement énergique qu'ensuite c'est un vrai petit loir. Parfois, elle se dit que Nathan aurait fini par adopter la présence d'Ambrose et que les deux se seraient sans doute bien entendu parce qu'elle aurait bien aimé qu'il ait un oncle pour veiller sur lui mais cette idée n'est qu'un rêve lointain... alors Phoebe se contente de pousser la grille du cimetière de Bray pour rendre fréquemment visite à son jumeau et lui raconter sa vie en l'imaginant en face d'elle. Quand elle y réfléchit, elle se demande de quel modèle masculin va écoper son fils. Certainement pas de son grand-père, pas d'un oncle non plus et encore moins d'un père en ce moment.

Elle aimerait pourtant avoir une conversation une bonne fois pour toute avec le père. La dernière fois qu'elle l'a croisé, c'est entre les parcelles de terre. Elle se souvient lui avoir jeter un regard le jour même de l'enterrement même si elle garde un souvenir assez décousu de cette journée. Il faut sans doute aimer les silences pour vouloir travailler dans ce corps de métier et pour avoir tenter plusieurs fois d'initier une conversation avec Basil il y a quelques temps, elle se dit que c'est un peu comme d'attendre indéfiniment une réponse devant la tombe de Nathan. C'est presque un don d'être capable d'esquiver chaque fois, si bien que ça finit par taper sur les nerfs de Phoebe. Avec Castiel qui lui a menti pendant trois longues années et le cumul des émotions en elle, la tolérance de la sirène a énormément chuté. Apercevoir le fossoyeur dans les allées, c'est signe qu'il est grand temps d'avoir cette discussion avec lui. Elle ne vient jamais avec l'enfant dans une poussette, ici, elle est bien plus libre de ses mouvements et de son temps. D'un pas décidé, elle marche dans sa direction. "Basil !" Elle se mord la lèvre un instant songeant que l'interpeller est la meilleure manière de le faire fuir mais il est hors de question qu'elle le laisse tranquille. Cela va faire un an qu'Ambrose est venu au monde alors s'il faut qu'elle retienne la fée par le col, ou plutôt le bras ou la ceinture, elle le fera parce qu'elle commence à en avoir marre de voir les gens partir. Ou fuir. "Ne te comportes pas lâchement, il faut qu'on parle."

CODAGE PAR AMATIS

Revenir en haut Aller en bas
Basil Egerton
Basil Egerton
MESSAGES : 3959
AGE DU PERSONNAGE : 49
RACE : Fantôme (ex-fée)
MÉTIER/ÉTUDE : Gardien du cimetière
mettre les pieds
dans la tombe
Phoebe & Basil
Tu iras là où le vent te mène, c'est peut-être là ton premier défaut, la tare originelle de ton caractère frivole : vivre dans l'instant, de pulsions et de passions, sans te soucier de ce que cela pourrait faire aux autres. Vivre dans un monde sans conséquence où seul compte l'acte lui-même, l'acte et le sens que tu lui donnes. Et à cause de cela, tu te trouves simple comme bonhomme; la plupart de ton entourage affirme le contraire, que tu es compliqué à un degré absurde et tout aussi difficile à vivre - mais tu te trouves simple comme bonhomme. Derrière chaque "pourquoi" que l'on te pose, tu as ta réponse toute faite : parce que tu devais, ou parce que tu voulais, quoi de plus simple. Et si les suites de tes actes te retombent sur le coin du nez et bien, tant pis, chaque chose en son temps, au jour le jour comme d'habitude. Seulement voilà Basil, il y a des suites plus envahissantes que d'autres - des suites avec un prénom, deux bras, deux jambes, des suites qui s'accrochent et ne lâchent pas l'affaire; qu'il faudrait tuer, pour qu'elles lâchent l'affaire. Mais tu ne peux pas tuer chaque fois que l'on te contrarie, non bien sûr, et ce n'est jamais une partie de plaisir. Des semaines, des mois, un an même que cela dure, que tu encaisses en serrant les dents, que tu t'évades, que tu t'irrites quand l'autre en fait mention. Et tu tiens bon, mais chaque jour rend cette idée plus envahissante. Si tu pouvais simplement le tuer, Ambrose, cette progéniture qui t'impose une paternité que tu refuses, qui n'a pas de sens dans ton schéma de penser. Le tuer et on n'en parle plus, et Phoebe avec, s'il le faut, si elle continue d'en parler. Tu le penses, dans un accès de colère et de mauvaise humeur, mais la raison revient tout de même toquer à la porte, te rappeler que tu ne peux pas, que ce sera pire alors. Juste quand tu venais tant bien que mal de parvenir à un statu quo bancal avec Castiel, à lui parler en face à face au parloir sans insulte d'aucun côté, ce n'était pas le moment de crever un Ò Murchù de ta main. De toute façon, tu ne les détestais pas assez pour ça. Et de toute façon, tu ne faisais pas vraiment le poids, face à aucun d'eux, vraiment.

Basil ! C'est la douce voix du dégât collatéral qui vient tendrement te héler trop fort jusque dans ton cimetière. C'est fou l'effet qu'elle te fait : tu te sens soudainement l'envie d'aller exercer ton devoir ailleurs, très loin d'ici. Tu te braques, tu sens la mauvaise humeur se pointer, perds ton éternel sourire déplacé. Ce n'est pas tant Phoebe elle-même qui te met dans de mauvaises dispositions, plutôt que tu sais pourquoi elle est ici, et le mot est faible lorsque tu dis que tu aimes mieux l'éviter. Tu n'as pas relevé la tête à son appel, tu l'ignores profondément et luttant corps et âme contre l'envie réflexe de réagir à ton prénom. Mais ta concentration subite sur l'écorce d'un arbre est trop peu naturelle pour qu'on ne se doute pas que ce n'est pas volontaire. Le bruit de ses pas hâtant leur cadence pour te rejoindre avant que tu ne t'échappes te donne le signal de faire précisément cela, détournant ton buste dans la direction opposée à sa venue, quand bien même tu n'avais rien spécifiquement à faire de ce côté-là. La tentative est peu utile de manière générale, tu es trop lent, elle te rattrape - elle te clouerait au sol avec des pieux en bois s'il le fallait, et elle y arriverait sans doute avec son obstination et sa force de caractère. Ce qui te plaisait chez elle d'ailleurs, jusqu'à ce que tu en fasses malheureusement les frais. Ne te comportes pas lâchement dit-elle, et tu as un ricanement assez peu enthousiaste. En vérité, passer pour un lâche est le cadet de tes soucis, tu aimes mieux te faire insulter de tous les noms par Bray tout entier que de te retrouver avec un fils à charge. Décidément, peu importe de quelle manière tu retournais l'idée, porter dans tes mains même à bout de bras une marmaille qui vive et braille, et porte qui plus est ton nom de famille, c'est hors de tes qualités. Il faut qu'on parle, et tu réponds, après un temps de silence où tu étais encore tenté de l'ignorer jusqu'à ce qu'elle se lasse, mais tu n'étais plus sûr d'avoir le sang froid nécessaire pour cette technique. « C'est ça bonjour, mais j'ai des choses importantes à faire, donc tu m'en vois navré mais... » commences-tu en te retournant vers elle, avec un sourire froid maladroitement forcé, « à moins que tu ne viennes m'annoncer un autre décès dans ta famille, ou me demander l'emplacement d'un de ceux déjà en terre, je vais devoir te souhaiter une bonne continuation. Au revoir Phoebe. » Tu y allais un peu fort sur ce coup-là, mais cela donnait au moins le ton : tu n'avais pas envie d'être aimable sur ce sujet, celui-là pour lequel elle venait forcément - le seul qui te jetait si facilement hors de tes gonds.
code by exordium.


Spoiler:

Revenir en haut Aller en bas
 
Mettre les pieds dans la tombe | Basil
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» DASH - plonger dans un océan de bonheur c'est aussi se noyer dans le malheur des autres
» Un paillasson ne sert pas que pour les pieds... Il faut croire.(Feat Mark A. Turunen)
» SILVER ϟ La foudre ne tombe jamais deux fois au même endroit... sauf si tu m'emmerdes.
» BASIL EGERTON
» Welcome my dear [Basil]

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
► URBAN LEGENDS :: Archives de UL V3 :: Ecrits-