Le Deal du moment : -20%
-20% Récupérateur à eau mural 300 ...
Voir le deal
79 €

 

 the family business + O'Neills

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
avatar
Invité
the family business
Meursault & Oswald

« A wise man once told me family don’t end in blood, but it doesn’t start there either. Family cares about you, not what you can do for them. Family’s there through the good, bad, all of it. They got your back even when it hurts. That’s family »
Tu te réveilles de ton inconscience un peu trop abruptement. Un coup sur la porte et tout ton corps se fige, tendu au possible. "Debout ! T'es pas là pour passer ton temps à dormir. " Les pas qui s'éloignent et peu à peu la tension qui redescend, alors que tu t'attendais à te prendre une trempe, encore une fois. Mais pas ce matin. Non, ce matin c'est pas l'humeur. Peut-être ce soir, sait-on jamais. T'as mal partout, des bleus mal placés. Pas beaucoup, tu marques pas facilement. Mais alors que tu te traînes difficilement jusqu'à la salle de bains et que t'enlèves ton t-shirt, tu les vois. Les marques violacées, tes côtes qui te semblent si douloureuses que tu pourrais les penser cassées. Elles ne le sont sans doute pas, t'aurais plus de mal à marcher que ça. Tu grognes doucement, assez doucement pour qu'il ne t'entende pas, pour qu'il ne prenne pas ça pour de l'insolence. T'es plus insolent depuis longtemps, toi tu baisses la tête en espérant que ça passe. T'as compris le truc, depuis le temps. Tu te prépares doucement, un peu trop, puis tu finis par sortir. T'as besoin de prendre l'air. Il doit être huit heures et demie du matin, tu sais pas ce que tu fous dehors mais t'y vas. Il faut que tu sortes de cette maison de toute manière, de cet air empoisonné que t'as du mal à respirer. Ou est-ce encore la douleur qui te joue des tours? Tu sens encore les larmes sur tes joues, bien qu'elles aient séché depuis un moment maintenant, bien que tu les ai enlevé en te passant la tête sous l'eau. Malgré les multiples fois où Richard a levé la main sur toi, t'en ressens toujours de la tristesse, de l'incompréhension ,et avec ça, les larmes. Tu les cacherais même à ta sœur, en vérité, mais elles t'appartiennent, toi tu sais qu'elles sont là pour te rappeler que t'es probablement pas assez fort pour te tirer de ta merde. Tu marches un moment dans le vide, avant de te demander ce que tu fous. Tu connais pas assez le coin pour le savoir, t'es là que depuis quelques semaines et Paris te manque déjà. Beaucoup plus grande mais beaucoup plus familière, tu donnerais tout pour la retrouver. Ta vie d'avant, loin d'être brillante non plus, faut pas se leurrer, mais tu te donnais déjà l'impression d'être moins perdu, y avait ça de pris sans doute. Ou pas. Peut-être que tu l'étais juste autant, mais que le mauvais a fini par se dissiper pour que tu ne te souviennes que des bons côtés de la vie parisienne, de façon vicieuse, pour te faire regretter. La nostalgie, regarder derrière soi, tout le temps, tant et si bien qu'on voit pas ce qu'il se passe devant. Tu devrais trouver Bray familière, pourtant. Mais cette rue, cet environnement … C'est pire que tout. Tu la sens la misère. C'était pas si évident, ta pauvreté, quand tu vivais à Paris. Vous étiez pas tous parqués dans le même quartier comme si on voulait vous éviter à tout prix. Tu te sens pas normal, ici, mais pour être honnête, tu t'es jamais vraiment senti comme tel. Y a toujours un truc qui allait pas chez toi. Ta faiblesse, pour commencer, tu te battais pas " comme un homme" comme dirait l'autre. Ton homosexualité, l'amour de la danse, tout ce qui fait de toi qui tu es. Non, c'est pas la normalité qui t'étouffe. Sans savoir vraiment comment t'as fait pour en arriver là, tu te retrouves devant l'immeuble de ton père. Tu l'as pas beaucoup vu depuis que t'es arrivé. D'abord le déménagement, ensuite la recherche de boulot, et une fois que t'as trouvé ça y a eu Maxwell, et tout le reste. En vérité tu le fuis un peu. Parce qu'il te connait pas assez, il ne sait rien de ta vie, surtout pas pour tout ce que t'as cité plus haut. Il t'envoie des cartes pour Noël et quand Richard est de bonne humeur t'as le droit de lui répondre. Il sait même pas pourquoi vous avez déménagé, ta mère ne pouvant pas vraiment lui adresser la parole sans avoir son mari sur le dos. Alors t'as peur de plonger dans la même chose que ce que tu vis. Deux hommes abusifs dans la même existence ça fait un peu beaucoup, il manquerait plus que ton mec s'y mette. Pourtant tu vas frapper à la porte. T'es nerveux. Tu sais même pas comment l'appeler, "papa" ça te semble pas normal, mais " Oswald" encore moins. Alors t'attends que la porte s'ouvre et tu dis rien. Si t'es toujours là quand elle le fera, ce sera déjà surprenant.  
(c) DΛNDELION
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
the family business
Meursault & Oswald

« After the first glass of absinthe you see things as you wish they were. »
Les dernières gouttes de rhum se font sentir, rendant ses ronflements rauques et bruyants. Oswald n’avait même pas veillé à se coucher convenablement la veille, bien trop pris dans sa musique et son écriture. Rythmé par le claquement des verres sur la table, sa bouteille s’était vidée aussi vite que son voisin d’en-dessous était monté pour lui demander -que dis-je, lui ordonner- de baisser d’un cran la musique. Est-ce que le vieux triton s’en souviendra au réveil ? Peut-être. Son accent de l’est lui avait scié les oreilles tant ce dernier coupait les mots et les rendait incompréhensibles. Cela doit être pour ça qu’il est revenu deux-trois fois de suite, et qu’à la dernière, il avait eu le canon de son arme pointé sous son menton. C’est amusant à quel point ce genre de geste peut vous aider à décuver à vitesse grand V et vous rendre davantage réceptif aux demandes. Après quoi, c’était le néant. Le fameux Black Hole, ce petit bout de vie perdu dans le rien et qui ne sera sans doute jamais éclairci. Il n’y avait que le silence, et les griffes de ses souries qui grappillaient l’intérieur de leur cage. Oz ne rêvait pas, il dormait pour récupérer, pas pour se reposer ou bien se donner à quelque rêverie. Il a ce son de boite à musique. Une mélodie de berceuse, un chant léger, une femme. Et il sourit, bêtement, dans son sommeil. Il a l’air de ces enfants apaisés, mais idiots. Il s’agite légèrement, remet sa jambe lourdement sur le canapé et tourne ses fesses de façon à être blottit contre le dos du canapé. Les branches de ses lunettes ont laissé leurs marques sur ses joues, prouvant ainsi qu’il avait passé la nuit avec malgré leur position inutile s’il ouvre les yeux. La bouche pâteuse à souhait, il avale difficilement sa salive et se sont des coups à sa porte qui le sort de sa torpeur. Oswald ouvre un œil après l’autre, relevant sa tête pour regarder l’entrée, et la laisse retomber sur le bras du canapé. Elle est trop lourde à porter, il a la flemme. « J’arrive, j’arrive… » Dit-il en remuant la main pour faire signe. Difficile de dire si le volume était suffisamment fort, ou bien si l’inconnu était déjà entré, mais l’inverse ne l’étonnerait même pas. Le triton rassemble ses forces, s’assoit tout d’abord avec un temps de latence avant de s’aider de ses poings pour lever sa carcasse. Il referme son peignoir pour être un minimum présentable, et il traine des savates jusqu’à la porte afin d’ouvrir. Ses cheveux sont en bataille avec un brushing spécial sur le côté où il a dormi, ses yeux sont qu’à demi-ouvert et il avait pris à peine le luxe de remettre ses binocles en place. La chaine verrouillant la porte lui rappelle que oui, s’il veut ouvrir, c’est mieux qu’il l’enlève. Alors il ronchonne, il referme, il galère à l’enlever parce que c’est mal foutu ces machins-là et il ouvre enfin la porte en suffisamment grand pour voir cette silhouette plus maigrelette que lui plantée au seuil. L’interrogation lui penche la tête légèrement en arrière avec une moue dubitatif. « Excuses-moi mon garçon, mais … Si tu cherches un dealer, c’est un étage en dessous. » Chapeau pour la finesse, mais il fallait excuser Oswald. La plupart des petits jeunes qui venaient dans cet immeuble étaient là soit pour avoir leur dose, soit pour foutre le bordel en soirée. Et ce n’est clairement pas le genre d’Oswald de faire des raff party dans son appartement. Donc ce n’était pas sur le plan physique qu’il avait fais cette brillante théorie, mais plutôt sur les petites habitudes du coin. Cela dit, il ne bouge pas, alors Oz soupire dans sa moustache. « Allez viens, entres. » Lui dit-il en se décalant pour le laisser entrer. Il referme la porte une fois fait, et il se dirige automatiquement vers la cuisine pour aller se préparer un café -une cafetière- pour se réveiller et en proposer à son invité. Rien que l’odeur avait un effet bénéfique et il était loin de se douter qu’il venait de faire entrer dans son misérable appartement son fils qu’il n’avait pas vu en chair et en os depuis … Quinze ans au moins. Les premières années de la rupture avec Rose, elle lui envoyait de temps en temps une photo, un cliché pour lui montrer comment il poussait. Mais après, elle avait arrêté et il en avait déduit que son nouveau mec lui prenait toute son attention. Sortant deux tasses sans demander au petit gars s’il en voulait, il avait fini par commencer à percuter. Doucement, mais surement. « Attends, tu … Tu m’es familier… » Ses yeux de taupe dégageaient la suspicion à ne plus savoir quoi en faire. Et sans effacer cette teinte, il avait tendu la tasse pour la lui donner.
(c) DΛNDELION
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
the family business
Meursault & Oswald

« A wise man once told me family don’t end in blood, but it doesn’t start there either. Family cares about you, not what you can do for them. Family’s there through the good, bad, all of it. They got your back even when it hurts. That’s family »
T’attends là, les bras ballants, parce que tu sais que si tu fais un geste, il te mènera sans hésitation vers la porte du bâtiment. Et pour une fois, tu aimerais faire autre chose que fuir, parce que c’est tout ce que t’as jamais fait dans ta vie et il faut que ça s’arrête. Tu le sais bien que ça ne t’a mené qu’au malheur, et tu sais pas ce que tu espères, en restant planté là, en frappant à cette porte. Un père? On t’en a donné un autre, un de remplacement, et regarde où ça t’a mené, le corps couvert de contusions et pas un geste qui ne te fait pas souffrir, tellement que tu restes un peu prostré, tendu comme pour t’éviter d’avoir mal. Mais c’est pas ça qui te préoccupe le plus, faut l’avouer. ça fait combien d’années que tu n’as pas vu ton père en chair et en os ? Depuis qu’il a claqué la porte de chez toi, il y a plus de vingt ans? Alors peut-être que lui sait à quoi s’attendre, si vous n’en parliez pas à la maison, il n’est pas impossible que lors des réjouissances comme Noël ou les anniversaires, Rose ait pris la peine de partager ce que vous deveniez. Mais toi ? Toi t’as l’adresse parce que t’as fouillé les anciennes cartes de voeux à moitié effacées que tu gardais dans une boîte. Tu ne sais même pas toi-même pourquoi tu les conserves. Comme si elles pouvaient te donner la solution au bonheur. On cherche toujours à avoir ce que l’on a pas, t’en est bien conscient. Mais en vérité, tu ne sais pas si tu aurais été plus heureux avec Oswald. Il n’a jamais vraiment cherché à te contacter, il n’a jamais voulu avoir de lien avec toi, ou avec n’importe lequel de ses enfants, du moins ceux que tu connais, et sûrement que tu ne les connais pas tous. Au moins tu n’as aucune raison de t’enfermer dans la solitude, avec la famille digne d’une sitcom que tu te trimballes. Mais le fait est que de famille, ça n’en a que le nom. Peut-être que la dénomination “ père “ ne veut plus rien dire, pour lui comme pour toi, peut-être que tu te méprends, que Richard a eu tort en vous renvoyant ici. Ou alors c’est ce qu’il veut. Que tu te fasses envoyer chier par ton géniteur pour qu’il puisse te récupérer en morceaux et plus te donner le choix. “ T’as vu comme il te traite, c’est parce que tu le mérites, fiston. “ Puis finalement, il te dira peut-être que le seul père que t’as jamais eu, c’est lui, et il aura raison. En fin de compte, Oswald, tu le connais pas. ça pourrait être n’importe qui, on te dit que la famille c’est important mais qu’est ce que t’en sais? T’as vu la gueule de la tienne? Est-ce que le mot “ famille” veut encore dire quelque chose ou c’est juste pour faire joli dans la conversation? Et voilà, tu t’es convaincu que t’avais plus rien à faire ici, tu ferais presque un pas de côté pour t’éloigner de cette foutue porte, quand elle s’ouvre. Tu te figes alors que tu observes cet homme en peignoir, à peine réveillé, qui te regarde avec un air d’incompréhension sur le visage. T’aimerais rétorquer quelque chose, parce qu’il a pas l’air de te reconnaître, et tu sens, au fond, que la colère arrive. Contre toi-même plus que contre-lui, parce que t’es un homme d’espoir, et que c’est ce qui finira inévitablement par te tuer. “ Je prends pas de drogue. “ Tu ne sais pas vraiment de quoi il parle, tu arrives juste à comprendre qu’il ne sait absolument pas qui tu es. Mais ton corps refuse de t’obéir, toi t’aimerais te barrer, te dire que tu peux encore sauver la dignité, dire que tu t’es gourré, et tu n’auras même pas vraiment à mentir, ne plus jamais revenir jusqu’au jour où il tombera inévitablement sur Rose dans la supérette du coin. Faut dire que vous n’habitez qu’à quelques pâtés de maison, c’est déjà un miracle que vous ne vous soyez pas déjà croisés. Mais tu continues à rester planté. Apparemment, c’est ton move le plus célèbre. Quand il s’écarte pour te laisser entrer, tu essaies de te mettre en pilote automatique, tu regardes tout autour de toi, juste parce que tu veux savoir. Tu veux connaître cet homme, le moindre indice qui te montrerait que tu as tout a gagné à rester là. Mais sa phrase, elle a le mérite d’être claire. Tu t’en fous, réellement, de qui il est. Un homme qui ne reconnaît pas ses propres enfants, c’est vraiment ce que tu veux ? Alors tu refuses d’attraper la tasse, tu secoues la tête. “ Ouais on s’est croisé une ou deux fois. La première fois c’était y a vingt-sept ans, quand t’as regardé ma mère me virer de son vagin. Mais bon t’as vu ça tellement de fois que c’est dur de toutes les retenir, j’admets. “ Tu ne sais pas si tu es injuste ou pas, mais à ton sens, il aurait pu faire l’effort, juste un petit, mais tu pars dans l’idée que s’il l’a pas fait c’est qu’il s’en fout. Alors tu lui en veux, parce que c’est de sa faute si toi t’as mal et si tu peux plus te sortir de ta vie de merde. Peut-être que tu avais juste besoin de quelqu’un d’humain à accuser, et Richard étant devenu presque un monstre à tes yeux, t’avais plus le luxe de l’accuser lui.  
(c) DΛNDELION
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
the family business
Meursault & Oswald

« After the first glass of absinthe you see things as you wish they were. »
Cette matinée si dure n’était pas terminée. Bien au contraire, elle ne faisait que commencer. Pauvre Oswald, il n’a point eu le temps de décuver tranquillement de la veille, et voilà que ce jeune homme arrive à sa porte. Idiot ? Un peu. Mais qui était le pire entre les deux ? Le triton ne pressent pas avoir dit de bêtise, il nage bien trop dans une nébuleuse de pensée diverses et variées pour cela. Ce n’était pas la remarque la plus intelligente qu’il aurait pu lui faire, c’est exact, mais il n’a pas l’habitude des visites. Il a même tendance à s’isoler depuis la dernière de Rod et de son petit craquage. De toutes façons, il se résigne ; Il ferait mieux de rester seul à s’engueuler avec le voisin du dessus. Enfin ‘engueuler’ est un bien grand mot, puisque ce n’est pas le genre d’Oswald d’hausser le ton. Mais revenons-en à l’essentiel au lieu de tergiverser : ce garçon. Je prends pas de drogue. Ah ? Exceptionnel. C’est tellement rare dans cet immeuble. Ce qui prouve aussi d’une certaine manière qu’il est tout frais arrivé et qu’il ne connaît pas encore les merveilleuses joies de Dragon Alley. Cependant, le triton a encore un tant soit peu de fierté. Il se contente de garder le silence, de ne rien rétorquer et de lui ouvrir la porte pour le laisser passer. C’est tellement cliché. C’est peut-être pour cela qu’Oswald ne réagit pas plus que cela. Il n’espérait plus de retrouvailles. Ou alors, il était bien trop concentré sur le cas Margot pour se rendre compte de ce qui lui sauter aux yeux. Il n’y avait aucun soupir, aucune réaction, tout juste des gestes automatiques du quotidien tandis qu’il laissait son invité surprise aller et venir comme bon lui semblait. Ce n’était pas un appartement de luxe, le tour était vite-fait et il pouvait garder un oeil sur lui. Une politesse refusée, et une remarque acerbe. Décidément. Pourtant, cela à l’effet d’une décuve rapide et une légère grimace apparaît sur son visage. “Inutile d’être désagréable, Meursault.” Une suite logique, par rapport aux années qu’il lui avait donné. Figé, Oswald essayait tant bien que mal de ne pas vaciller et de ne pas le remettre en place. Pas après seulement cinq minutes de retrouvaille, ça serait con. Surtout qu’il a une grosse part de responsabilité dans cette histoire. Il se contentait de soupirer et de poser la tasse en trop sur le mur. Si jamais son fils change d’avis, il pourra toujours la prendre. Le pauvre vieux a du mal. Ça lui faisait plaisir, mais c’était terriblement vrai : il les confond tous. Il s’est trop occupé d’une, et en plus c’est elle qui a le culot de l’abandonner. “Je suis désolé.” Finit-il par prononcer. Il est désolé de tout. Pour lui, pour Rose, pour Juliet, pour Margot. Il apporte sa main sur son visage qu’il frotte avec lassitude dans l’espoir de chasser ses idées noires. Oswald abandonne à son tour sa tasse, et il vient prendre son fils dans ses bras. Chose qu’il aurait dû faire en faites dès qu’il a ouvert la porte, et non pas le traiter de camé gratuitement. “Je suis vraiment désolé, Meursault. Je suis très heureux de te voir, je n’étais pas au courant que tu étais revenu à Bray. Ta mère ne me tient plus au courant depuis bien longtemps à ton sujet. Tu as bien grandi ma foi.” C’est bancale comme rattrapage, mais plus sincère qu’Oswald à cet instant, c’est impossible de mieux faire. Le vieux triton se recule avec l’envie de réitérer ses excuses. Mais trop, cela pourrait devenir absurde. Alors il se tait, il se contente de regarder le jeune homme devant lui, et il malheureusement, il ne sait pas trop quoi dire d’autre. Oswald peine à trouver ses mots, ses épaules tombent de nouveau et il soupire, conscient de son état et de ce qu’il a l’air d’être. Il saisit sa tasse abandonné, il ne veut pas sombrer dans les banalités. Il a tellement de chose à lui demander, mais il a peur d’être trop brusque. Peut-être que si, il allait devoir passer par les banalités finalement. “Tu… Tu fais quoi dans la vie ?” Facepalm mental, il n’a pas envie de partir sur ce sujet-là ! Manquerait plus que le gamin lui retourne la question. Soupir, intérieure cette fois-ci, Oswald manque de s’étouffer dans son café à cause de sa propre bêtise.
(c) DΛNDELION


HRP:
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
the family business
Meursault & Oswald

« A wise man once told me family don’t end in blood, but it doesn’t start there either. Family cares about you, not what you can do for them. Family’s there through the good, bad, all of it. They got your back even when it hurts. That’s family »
Après la réplique d’Oswald, tu sais encore moins ce que tu fais là, ou ce que t’espérais des retrouvailles. Peut-être parce que malgré tout, on t’a toujours enseigné des valeurs, la famille, cette chose, la plus importante qui soit, cette entité. Et toi qui ne te reconnaît plus dans la tienne entre une mère qui préfère fermer les yeux et un beau-père qui ne supporte plus ne serait-ce que de te voir, tu pensais pouvoir trouver refuge dans la seule autre famille qui te restait. Mais il ne fallait pas être idiot pour voir que de famille, Oswald et toi n’en aviez que le souvenir, vague, de ce qui avait été avant qu’il merde comme il a jamais merdé. Les mauvais choix, apparemment, ça reste ancré dans la famille. On t’a toujours appris à te reposer, comme une béquille, sur ceux qui faisaient partie des tiens, et pourtant, t’as l’impression que ce sera jamais si facile, pas avec l’histoire que t’as. Ne pouvoir se reposer sur personne et pourtant, être incapable de gérer les événements seuls, sans doute que c’est la malédiction que tu as choisi. T’aimerais revenir en arrière, t’empêcher de frapper à cette porte, parce que tu le sens, maintenant, que t’en sortiras avec plus de mal que quand t’y es entré. Mais c’est trop tard pour oublier ton bref sursaut de courage, ni même pour enlever le regard d’incompréhension de l’homme, encore plus déchet que toi, qui peine à te reconnaître. C’est pourtant de sa faute si t’es là, sa faute si t’es venu au monde, la moindre des choses c’est qu’il voit qui tu es, t’en démords pas. “ Tu reconnais pas ton propre fils, j’ai tous les droits d’être désagréable. “ Et tu le penses, sincèrement, au fond de toi, parce que de toute manière, quel enfant verrait le malheur de ses parents avant le sien? Parce que c’est leur boulot, quelque part, d’être là, et pour ce job, faut dire qu’Oswald a merdé. A cause de Rose, en partie, mais ça n’excuse rien, pour toi il ne s’est juste pas assez battu, et le fait qu’il ait eu une ribambelle d’autres gamins t’a longtemps donné l’impression d’être juste celui de perdu arrivé avant les dix de retrouvés. Tristement, cette expression résume plutôt bien sa faculté à enfanter. Dire qu’il y en a qui ne savent pas comment faire, ce serait presque un record à inscrire. Alors tu restes figé au milieu de la pièce sans savoir quoi faire, et à part lui répondre, sans doute que t’as pas beaucoup d’alternatives. Au fond, tu sais bien qu’il t’a pas vu depuis que t’étais gamin, c’est pas comme si tu l’avais croisé y a cinq ans, il devait sans doute même pas savoir à quoi tu ressemblais, mais ça te touche toujours autant, peu importait le reste. Parce qu’on demande à sa famille toujours plus que ce qu’on demanderait aux autres. On leur demande de tout savoir, de tout voir, de tout comprendre sans avoir le besoin de s’expliquer, tu détestes ça, devoir t’expliquer, tu saurais même pas quoi dire s’il te demandait ce que tu branles à sa porte. Mais il finit par te prendre dans ses bras, et cette rancoeur, elle s’évapore un peu, légèrement, parce que t’es pas là pour te faire un ennemi de plus, t’es seulement là parce que tu supportes pas de vivre sans père. Ce vide qui se remplit de nouveau, légèrement, tu veux le combler, et c’est peut-être pour cette raison que t’es toujours là, finalement. Tu ne réponds toutefois pas à ses excuses, te contente de lui rendre son étreinte. T’es pas prêt pour le pardon, t’es juste un peu plus ouvert à la compréhension. Mais t’es pas là non plus pour lui mettre toutes ses erreurs dans la gueule et t’en es conscient. “ On a déménagé y a quelques semaines. J’ai mis un moment à trouver ton adresse. “ Notamment parce que ta mère coopérait pas beaucoup, tu te doutes qu’elle ne devait même pas le savoir, avec les années écoulées, et qu’il avait fallu te faire à ta nouvelle vie. Paris te manque plus que tu ne voudrais bien l’admettre, c’est un fait. Vous vous regardez en silence, sans savoir comment le briser. Comment rattraper plus de vingt ans d’absence? Comment comprendre qui l’on avait réellement en face de soi? C’est le père qui finit par se résigner. Tu finis par attraper la tasse qui t’attendait, juste pour faire quelque chose de tes deux mains. “ Je suis livreur de pizzas. “ Tu baisses un peu les yeux, parce que t’en as honte. T’as honte de rien faire de ta vie, d’avoir laissé tomber tes rêves pour enchaîner les boulots plus merdiques les uns que les autres. T’as vingt-sept ans et t’as toujours l’impression de nager dans l’incertain. Tu feras sans doute ça jusqu’à la fin de ta vie d’ailleurs. “Et toi? “ Question logique après tout. T’avais jamais vraiment su qui était ton père, ni au niveau de son caractère, ni de ce qu’il faisait. Rose ne s’épanchait pas là-dessus, loin de là. Tu te doutais qu’il roulait pas sur l’or, déjà, rien que pour l’appartement dans lequel il vivait, mais t’aurais pas su dire comment il gagnait sa vie. “T’as jamais quitté Bray? “ La question implicite résidait sans doute dans le “Pourquoi?”. Quelques semaines là et t’avais envie de claquer la porte.  
(c) DΛNDELION
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
Revenir en haut Aller en bas
 
the family business + O'Neills
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Friendship & business are the keys of success
» Family matters + Willow&Castiel
» (1F+3M) Blackwood's family
» (2f+2m) family et Monsieur attirance
» negociation (james family)

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
► URBAN LEGENDS :: Archives de UL V3 :: Ecrits :: Les écrits-