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 So leave me in the cold [Castiel & Anthéa]

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'cause I want you so much But I hate your guts

La prison s’élevait devant elle, écrasante, froide, effrayante. Anthéa inspira un bon coup et sortit de la voiture. Elle n’aurait jamais cru se retrouver ici. Pas en tant que visiteuse, pas pour venir voir son propre mari. Comment les choses avaient-elles pu aussi mal tourner ? Qu’avait-elle fait pour se retrouver dans cette situation ?

Elle, elle n’avait rien fait en vérité. Elle avait juste épousé le mauvais gars, a priori. Un homme qui avait tué son frère, l’avait caché pendant des années, et qui avait un jour décidé que la culpabilité était trop grande et qu’il était l’heure de se rendre à la police. Quel con. De toutes les périodes possibles, il avait décidé d’avoir une conscience alors qu’ils attendaient un enfant. Anthéa posa instinctivement la main sur son ventre qui pour l'instant n'affichait qu'un discret relief mais qui, bientôt, ne laissera plus de doute possible quant à sa condition.

Il ne l’avait même pas prévenue. Elle n’avait jamais su qu’il avait tué son frère, mais ça, elle le comprenait. Ils ne partageaient pas tout, ils avaient leurs vies aussi, c’était leur accord tacite, elle l’acceptait. Si elle avait tué quelqu'un, un membre de sa famille qui plus est, elle l'aurait probablement gardé pour elle aussi. Mais il ne lui avait pas dit qu’il avait avoué, qu’il allait en prison. Elle l’avait appris alors qu’il était déjà aux mains de la police, par sa soeur qui avait appelé à la maison. Imaginez sa tête. Il ne l'avait pas juste abandonnée sans prévenir. Il l’avait humiliée au passage, la laissant digérer la nouvelle sans préavis. La jeune femme était terriblement en colère. Son mari était un inconscient doublé d’un irresponsable, qui la laissait en plan avec un enfant à naître. Ce bébé était un imprévu, un caillou dans la chaussure de leur petite vie bien rangée. Ils s'étaient posés beaucoup de question, Anthéa la première. Etait-elle prête à être mère? Elle n'avait jamais vraiment pensé devoir s'occuper de quelqu'un d'autre qu'elle même. Mais ils avaient accepté de le garder. Pour prolonger la dynastie. Parce qu'un couple sans enfant fait forcément naître des rumeurs au bout d'un moment. Ou bien....parce que finalement, la famille qu'ils formaient à eux deux étaient peut-être dysfonctionnelle, mais c'était leur famille tout de même. Et peut-être bien qu'au fond, ils s'aimaient assez pour vouloir faire un enfant. Anthéa ne saurait pas le dire. Ce qui était sûr, c'est qu'elle n’aurait jamais accepté si elle avait su qu’il ne serait pas dans les parages. Et puis, elle avait l’air de quoi maintenant ? Une future mère d’un enfant imprévu, dont le mari était en prison pour meurtre ? Ils étaient tombés si bas. Elle ignorait combien de temps Castiel serait ici. Elle ignorait si son enfant devrait naître sans père, et si elle devrait affronter tout ça toute seule. Bordel, Castiel. A quoi tu pensais?

Dans la file d’attente, d’autres femmes. Certains s’étaient mises sur leur 31 et on sentait que la robe qu'elle portait datait d'une époque où elles étaient différentes, d’autres avaient le visage creusé, d'autres encore trépignaient comme des adolescentes en vue de leur premier rencard. Est-ce que ce serait elle, dans quelques semaines ? Anthéa ne les regarda pas ; non, elle ne faisait pas partie de leur monde. Elle, c’était différent. Elle resterait digne, elle le devait. Le surveillant à l’entrée la fouilla comme toutes les autres, mais quand il aperçut le nom sur le papier, il s’avéra nettement plus aimable. Comme quoi, le nom Ò Murchù avait du pouvoir même ici. Anthéa se demandait quelle partie de la ville la dynastie de Gideon ne contrôlait pas.

Et puis, elle se retrouva au parloir. Un endroit froid comme tout le reste de cette fichue prison. Peu d’intimité. Et Castiel devant elle. Si elle n’avait pas eu un minimum de retenue, elle l’aurait giflé. Au lieu de cela, elle s’assit devant lui et le regarda froidement.
« Dis-moi au moins que tu comptais me le dire mais que tu as manqué de temps. », lâcha-t-elle après quelques secondes. « Et que tu seras là pour la naissance du bébé. Castiel, si tu n’es pas là, je te jure… »
Elle ferma les yeux, inspira longuement. Ca ne servait à rien de faire une esclandre publique ici. Elle croisa les mains et les posa devant elle, triturant ses doigts nerveusement. Chose qu'elle faisait très rarement.
« Comment tu te sens ? », dit-elle en relevant les yeux, plus doux cette fois.

La vérité, c’est que Castiel avait une sale tête. La tête de celui qui ne passait pas un bon moment. Et ça l’avait frappée quand elle était entrée. Il semblait....différent. Logique, vu sa situation. Mais cela allait au-delà de ça. Et ça l'inquiétait. Pas juste pour elle ou le bébé. Pour lui. Il était seul lui aussi, dans cette prison. Tout le monde n’aimait pas les Ò Murchù, à Bray ; à raison pour certains, mais peu importait, Castiel n'était potentiellement pas en sécurité. En réalité, elle n’avait pas peur que son bébé naisse sans son père à ses côtés. Elle avait peur que son bébé n’ait plus de père du tout en naissant. Et elle voulut prendre Castiel dans ses bras, chanter à tous les gardiens et l’emmener loin d’ici, autant qu’elle voulut le frapper et lui crier dessus pour la mettre dans cette situation. Pour les mettre tous les deux dans cette situation.


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'cause I want you so much But I hate your guts

Tu as passé des semaines, voire des mois à tout faire pour que justice soit rendue à Nathan. Parce que c'était la seule façon possible pour faire payer au père tout ce qu'il t'avait fait subir, quitte à te jeter sous un bus en sacrifice. Le jeu en valait la chandelle. Ce n'était pas comme si tu étais innocent et que tu ne le méritais pas. Un accident qui perdait le droit de l'être à partir du moment où tu avais caché la vérité, même à ta propre famille. Alexis pensait qu'elle aurait pu tout éviter si elle avait été là, si elle n'était pas partie. Tu alimentais ta colère contre elle avec ces mêmes pensées, mais lorsqu'elle a fini par disparaître, t'as bien dû reconnaître que ça n'aurait rien changé. Personne n'aurait réellement pu te faire revenir à la raison, à cette époque. Tu t'étais bien trop enfoncé dans tes propres erreurs. L'annonce d'un enfant, l'attaque de Margot, c'est ce qu'il t'avait fallu en guise d'électrochoc. L'image de Gidéon te poursuivant dès que tu plongeais le regard dans un miroir, ricanant à l'idée de te voir grandir comme lui, éduquer comme lui, 'aimer' comme lui. L'ironie a voulu que te retrouver enfermé dans une cellule est la décision la plus libre que tu aies prise pour toi-même depuis des années. Depuis toujours, probablement.

Tu n'as pas eu beaucoup de nouvelles de tes proches. Tu ne t'attendais pas à mieux, en réalité. Les seules nouvelles que tu as réussi à glaner, c'est Hécate qui te les a données. Elle souffre, ta grande sœur, de te voir ainsi. Mais c'est la seule qui a eu l'opportunité, malgré toi, de faire le deuil de Nathan, ayant assisté à toute la scène dans le secret le plus total. C'est donc celle qui n'est pas tombée des nues, celle qui t'a pardonné ta trahison par la faiblesse de t'aimer comme une mère plus que comme une sœur. Niamh est revenue pour l'enterrement et à la suite de ton emprisonnement a repris le bar, son nom n'ayant jamais été retiré de l'acte de propriété. Tu en sais moins sur Phoebe, qui refuse ne serait-ce que ta sœur parle d'elle lors de vos entrevues. Mais l'une comme l'autre ne sont pas prêtes de mettre un pied dans le centre pénitentiaire. Tu ne peux pas les blâmer, tu te considérerais chanceux si elles réussissaient à te regarder dans les yeux un jour.

C'est le jour des visites. Pour le moment tu n'as eu que la visite de Hécate. Après tout, c'est elle qui s'est occupé de tout, de ton avocat, notamment, qui se trouve être un ancien collègue du cabinet qu'elle a dû quitter – en partie à cause de toi. Mais aujourd'hui, ce n'est pas le visage familier de ta sœur que tu vas retrouver dans la petite salle qui accueille les détenus et leurs familles, mais celui de ta femme. Tu ne l'as pas vue depuis le matin même de ton arrestation. Encore une chance qu'elle n'ait pas été présente au cimetière lorsque la police s'est pointée, juste avant l'enterrement de Nathan, arrivé avec quelques années de retard. Le poids de la conversation qui s'annonçait se voyait presque dans ta démarche, déjà beaucoup moins droite que d'ordinaire. Il fallait d ire que tu ne dormais pas beaucoup. Tu t'assois sur la chaise, attendant qu'Anthéa ne passe la porte du parloir. Si tu avais presque peur de devoir lancer la conversation sans savoir réellement comment faire, elle ne t'en laisse pas le loisir. « ça dépend, tu te sens comment d'accoucher en prison ?» Un cynisme perçant et une voix cassante, tu finis par soupirer. « Désolé, c'était pas très drôle.» Tu réfléchis quelques secondes à ce que tu pourrais bien lui dire. Tu as laissé tomber la mère de ton enfant à naïtre, sacrifiée pour ta vengeance. Tu ne l'as pas voulu mais c'était nécessaire. Pourtant sa réputation a été touchée autant que celle de Gidéon, si ce n'était pas plus. « Bien sûr que je comptais t'en parler.» T'en as eu l'occasion de nombreuses fois sans jamais réellement y réussir, en vérité. Comment avouer un acte aussi ignoble qu'un fratricide ? Comment expliquer que c'est sa grossesse qui a rendu les choses beaucoup trop simples pour toi ? « Je sais que tu ne me croiras pas mais … Si je me suis dénoncé c'est aussi pour lui.» Parce que tu préfères encore être absent pendant les premières années de sa vie que laisser Gidéon maître de la vie de ton fils ou de ta fille. Tu as bien vu ce que ça t'a coûté.

Tu fermes les yeux pour les reposer deux minutes. Tu te forces à ne dormir que par tranche de dix minutes. T'en peux plus, t'es crevé. La plupart des autres détenus ici te détestent ouvertement. Ton père a une réputation, a fait du tort à Bray et dans ses alentours, a même mis certains des prisonniers dans leurs cellules pour cacher ses propres actions. T'es le premier à être conscient du danger que tu cours. Alors bien sûr tu pourrais enchanter n'importe qui … Jusqu'au jour où une fée se pointera dans ta cellule avec un couteau et que t'auras plus assez d'énergie pour te battre. Et dans la question d'Anthéa, tu sais bien qu'elle le ressent aussi. « J'ai connu pire. Enfin non. Mais je survivrais. Et toi ? Je voulais pas que ça te retombe dessus, je suis sincèrement désolé Anthéa.» Un dommage collatéral dont tu te serais bien passé.


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'cause I want you so much But I hate your guts

La première réaction de Castiel est le sarcasme. Evidemment. Anthéa le connait trop bien pour être surprise. Castiel manie le sarcasme aussi bien qu’elle manie l’hypocrisie, tous deux maîtres dans leur art. Ca a tendance à la rendre folle, souvent. C’est probablement d’ailleurs pour ça qu’il continue à en jouer. Mais aujourd’hui, le cœur n’y est pas, ou presque pas. Il s’excuse presque aussitôt, ce qui est nettement moins commun chez lui. Dans leur couple, on ne s’excuse pas. On recolle les morceaux, on se rabiboche, on oublie, on passe à autre chose en attendant la prochaine tempête. On ne s’excuse pas, ou rarement. Et Anthéa comprend alors qu’il est sincèrement désolé. Qu’il va sincèrement mal. Et toute la colère qu’elle ressentait en entrant dans la pièce finit peu à peu de s’évaporer. Il en reste un peu, là, dans le fond de son cœur. Mais l’inquiétude prend le dessus, avec ce qu’on pourrait appeler l’affection.

« Je sais que tu ne me croiras pas mais … Si je me suis dénoncé c'est aussi pour lui.»
Instinctivement, la future mère baisse les yeux sur son enfant à naître. Elle le croit, presque malgré elle. Ce serait plus simple de ne pas le croire, d’être persuadée qu’il n’a agi que dans son propre intérêt, en ne pensant qu’à lui. Ce serait moins douloureux de l’accuser d’être égoïste et d’avoir tout foutu en l’air en ne pensant pas à sa famille. Mais elle le croyait, et ça faisait mal. De savoir qu’il était là, aussi, parce qu’il allait être père. S’il n’y avait pas eu le bébé, aurait-il agi différemment ? Aurait-il gardé le secret, encore un peu, ou beaucoup, ou toute sa vie ? La jeune femme releva les yeux et hocha la tête. Elle le croyait. Ca ne rendait pas les choses plus faciles, cependant.

Et pourtant, elle n’était pas la plus à plaindre. Elle était du bon côté de la visite, elle. Castiel retournait en cellule après, alors qu’elle rentrerait chez elle. Et il ne tenta même pas de cacher sa situation. Il était au plus bas. Mais il survivrai. La jeune femme sentit un frisson lui parcourir l’échine. Survivre. Est-ce que c’était le mieux qu’il pouvait espérer ? Juste survivre ? Combien de temps ? Combien de jours, de semaines, de mois, d’années ? Survivre, au bout d’un moment, est-ce que ça en valait la peine ? Toutes ces questions étaient insupportables. Ne pas avoir les réponses était insupportable. Malgré elle, Anthéa inspira un grand coup et expira longuement, son corps s’adaptant de lui-même à l’angoisse qui lui saisissait le cœur et la gorge.
« Et toi ? Je voulais pas que ça te retombe dessus, je suis sincèrement désolé Anthéa. »
La jeune femme haussa les épaules avec un sourire triste.
« Ca va. Un peu…tombée de haut. »
C’était peu de le dire. Mais elle avait géré, avec dignité et courtoisie, comme elle savait si bien le faire. Comme elle devait le faire. Elle avait hurlé et pleuré après, une fois les policiers partis, une fois que personne ne pouvait plus ni la voir ni l’entendre.
« Mes parents m’ont appelé. Ils voulaient que j’aille chez eux, en attendant. J’ai refusé, je préfère rester chez nous. J’aurais l’air de quoi, à retourner dans les jupes de ma mère ? »
Elle secoura la tête. Elle passai les détails, parce que Castiel n’avait pas besoin de les entendre. Les questions insistantes de ses parents pour savoir si elle était au courant. Leurs inquiétudes sur les retombées de cette affaire sur les Ò Murchù, et par ricochet sur les Desproges. Les remarques stupides, comme quoi ils avaient mal jugé Castiel et que ce mariage n’était peut-être pas une si bonne idée. Et si ce genre de choses étaient possibles, quels autres secrets la famille cachait-elle ? Anthéa n’avait pas répondu. Elle s’était posé la même question, évidemment. Elle avait conclu qu’elle préférait ignorer la réponse. Tout le monde avait ses squelettes dans le placard. Certains avaient des plus gros squelettes que d’autres, et ouvrir le placard ne ferait que plus de tort encore.
« La police n’est pas encore venue m’interroger, mais je suppose que ça ne va pas tarder. Reste à savoir auquel des deux idiots de Craig j’aurais l’honneur. Quelque part, heureusement que je n’étais pas au courant. Je n’aurais pas à mentir. » S’il y avait quelque chose de positif à retirer de tout ce manège, c’était que Castiel avait protégé Anthéa, de façon consciente ou non. « Mais peu importe. Moi, je m’en sortirai. Je m’en sors toujours. », ajouta-t-elle avec un sourire. Il en fallait un peu plus pour mettre Anthéa à terre. Pas beaucoup plus, ceci dit, donc n’insistons pas.

« Ce qui compte, c’est de te sortir d’ici. Dis-moi ce que je peux faire. »
La jeune femme avait pris un air sérieux, presque conspirateur. Il fallait qu’il rentre. Il n’allait quand même pas rester ici. Il était déjà sacrément amoché. A la moindre faiblesse, ses ennemis potentiels frapperaient. « Qu’a dit ton père ? Il peut faire jouer ses relations ? » Gideon pouvait forcément faire quelque chose, il tenait la moitié, si ce n’était l’entièreté de cette foutue ville entre ses mains. Et il ne voulait probablement pas de son fils en prison non plus.

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T’es dans un état lamentable, c’est un fait. La prison ne te fait pas du bien, mais en vérité, à qui le fait elle? Juste un moyen d’éloigner les criminels du reste du monde, tant pis s’ils sont parqués dans des cages et qu’on en perd un ou deux sur le chemin de la rédemption. Ce ne sera que de la mauvaise graine éliminée, pas de quoi pleurer. Mais le fait est que tu te soucies bien plus de ce qui arrive en dehors de là que tu te soucies de ta propre situation. Peut-être trop, même. Comme si quelque part, tu avais déjà décidé que tu mourrais là. Comme si tu savais que ça ne pouvait pas bien finir, que c’était forcément voué à l’échec. Mais ton instinct, celui de grand frère, celui d’époux, celui d’ami. Il était un peu plus présent chaque jour alors que tu étais forcé de revivre toutes les erreurs que tu avais pu commettre. Finalement ce n’était pas le danger qui rôde autour de toi, l’insurmontable. C’était la culpabilité. Avoir le temps d’y penser, de te rappeler de ce que tu avais fait. De voir, encore et encore, tous les détails de la scène dans ton esprit jusqu’à ce que tu t’endormes sous le coup de l’épuisement, réveillé vingt minutes plus tard par le gardien. Te dénoncer ne t’a pas libéré de Nathan. Tu n’en attendais pas moins, c’était un fait, mais tu ne voyais pas la culpabilité et la honte te ronger aussi vite. La faiblesse dont tu avais fait preuve, les émotions que tu avais refoulé pendant des années, tout refaisait surface, t'empoisonnant comme le plus efficace des serpents.

Il fallait donc que ton esprit divague, parte ailleurs. Alors tu l’avais rempli avec tout ce que tu pouvais. Le souvenir de tes soeurs et l’inquiétude que tu éprouves pour elles, et bien sûr pour ta femme. Celle-ci même qui se retrouve en face de toi, et que tu as décidé, comme un dommage collatéral non souhaité, d’emmener avec toi pour traverser l’enfer. Si tu avais pu choisir, ce n’était pas le passager que tu aurais voulu embarquer, qu’on se le dise. Tu ne réponds pas, alors qu’elle confirme tes doutes. Tu n’as rien à dire, mis à part que tu es désolé. Mais tu pourrais faire passer ces mots autant de fois que possible, ça ne changerait rien, et tu t’en rends compte. Alors tu acquiesces, et tu ne laisses aucun mot s’échapper de tes lèvres. Tu n’as aucune excuse valable pour ne pas le lui avoir dit. Tu avais trois ans. Et quelques jours entre le moment où les flics avaient retrouvé le corps à celui où ils t’avaient arrêté. Le fait que tu n’aies pas trouvé de manière adéquate de sortir ces mots de ta bouche ne voulaient rien dire. Tu avais bien pu avouer à Joshua, à Alexis, même si pour cette dernière, le fait que tu lui en veuilles avait beaucoup joué au fait que la vérité soit sortie. Ou peut-être qu’elle avait seulement trouvé ce moyen pour éviter que tu aies à avouer en avoir besoin. “ Elle a toujours eu des idées brillantes, ta mère.“ Ce n’était pas le meilleur moment pour critiquer sa chère génitrice, mais il faut bien admettre qu’elles se ressemblaient beaucoup trop toutes les deux pour que les repas de famille soient supportables pour toi. “ Plus d’une semaine dans la même maison, et même toi tu risquerais de vouloir prendre une chambre ici à la place.” Bien entendu, tu préférais éviter de lancer le sujet sur ce qui poussait les parents d’Anthéa à préférer que leur fille s’éloigne de ce qui pouvait la relier aux Ò Murchù. C’était ce que t’avais voulu, mais tu ne pouvais décemment pas le lui dire, pas avant que tu aies pu lui montrer la cible de tes démarches.

Tu grimaces un peu lorsque ta femme mentionne la police. Tu aimerais bien qu’ils lui foutent la paix, avec la grossesse, elle va de toute manière avoir bien trop de choses à gérer par elle-même, et malgré le fait qu’elle soit portée sur le contrôle, le mieux serait qu’elle n’ait pas trop à penser pour éviter les stress inutiles. Ta situation seule suffit à donner une image de ce que pourrait être son état jusqu’à la naissance, surtout si tu n’y assistes pas. “ Tu n’as rien à voir avec ce qu’il s’est passé, à l’époque on s’était à peine rencontrés.” C’était avant que tu acceptes de l’épouser, juste lorsque Margot a disparu. Un temps qui te semble si loin maintenant, à bien y réfléchir. Pas un temps plus simple, de toute évidence, mais où tu avais encore l’impression de faire tes propres choix. Mais c’est Nathan qui a tout changé, bien malgré lui. Un sourire parcouru tes lèvres. “ Espérons qu’il tienne de sa mère alors.” Sans doute l’un des premiers compliments réellement sincères que tu avais pu faire à Anthéa. Il pouvait prouver ton état psychologique assez instable ou bien, plus complexe encore, à quel point ta relation avec ta femme avait évolué au fur et à mesure du temps. Parce que malgré tout ce que tu pouvais bien lui reprocher, tu devais admettre qu’elle se battait pour ce qu’elle voulait, elle l’avait toujours fait. Et t’es intimement persuadé que si une seule personne réussissait à faire face et à ressortir des sables mouvants dans lesquels tu les avais poussé, ce serait bien elle.

Puis la question fatidique. Que tout le monde posait, en vérité.Alexis, Hécate, maintenant Anthéa. Et ton incapacité à y répondre sur ton visage. Parce que tu ne le savais pas, sans doute parce que rien n’était possible. Si la possibilité de l’accident pouvait t’épargner quelques années, le fait que tu aies dissimulé le corps pendant trois ans t’en rajoutait. “ Il n’y a rien que tu puisses faire. Hécate fait son possible, c’est plutôt compliqué étant donné qu’elle n’est pas autorisée à participer au dossier mais … Tu sais, les Ò Murchù.” T’en as aucune certitude, mais t’es plutôt certain qu’elle s’occupe de tous les détails derrière l’épaule de l’avocat qu’elle même t’a conseillé. La seule soeur qui accepte de te regarder en face. Il en est autre chose du reste de ta famille. “ Il savait ce qui allait arriver, Anthéa. Je me suis dénoncé alors qu’il m’avait interdit de le faire. Il ne m’aidera pas.” En vérité, t’as pas vu ton père depuis l’enterrement, et même encore là tu ne l’as qu’aperçu. Tu l’as eu quelques fois au téléphone, mais jamais assez longtemps pour entendre plus qu’une remontrance sur la stupidité dont tu avais fait preuve. Lui te prenait surtout pour un sentimental, à ne pas supporter le poids de la culpabilité. T’as aucune idée s’il se doute que tu avais d’autres objectifs derrière ça. “ Mais qui lui en voudrait, il doit se rebâtir un nom, maintenant.” Un nom bien souvent trempé dans les scandales mais jamais à ce point là.



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Elle a toujours eu des idées brillantes, ta mère.  Plus d’une semaine dans la même maison, et même toi tu risquerais de vouloir prendre une chambre ici à la place.
Anthéa ne prit même pas la peine de répondre, se contentant d’adresser un sourire amusé à Castiel. Au moins, il lui restait un certain sens de l’humour, malgré les circonstances. Et il n’avait pas tort. Anthéa aimait sa mère, mais cela faisait un moment qu’elles se supportaient difficilement. La fille Desproges avait grandi dans la confrontation. Et aujourd’hui, elle savait se faire entendre et se battre pour ce qu’elle voulait. Un peu trop au goût de sa mère, qui, encore nostalgique de la petite fille qui approuvait sans broncher et faisait ce qu’on lui disait, espérait encore la retrouver dans la femme qu’elle voyait. Donc oui, elle préférait ne pas retourner chez ses parents, cela se transformerait vite en zone de guerre.

Castiel confirma ce dont Anthéa se doutait : tout ça s’était passé avant leur mariage. Elle était plus ou moins hors de danger de ce côté-là. D’un côté, c’était rassurant. De l’autre…cela ne rendait-il pas la situation encore pire ? Si la mort de Nathan s’était passée avant qu’ils ne deviennent proches, cela remontait donc à plusieurs années. Plusieurs années de secret. Des années pendant lesquelles Castiel avait menti, pas seulement à Anthéa, mais à tout le monde. Nathan était parti faire le tour du monde, qu’il avait dit et répété. Egoïstement, Anthéa comprenait qu’il avait eu tout ce temps pour lui dire, et qu’il s’était tu. Des années, et elle l’apprenait alors qu’ils l’emmenaient en prison. Mais elle comprenait aussi que tout ce temps, il avait porté le poids. Alors oui, il avait choisi le plus mauvais moment pour délester sa conscience de son crime. Mais aurait-elle tenu plus longtemps ? Combien de temps un homme peut-il supporter de taire la mort de son frère ?

Espérons qu’il tienne de sa mère alors.
Dans un geste purement instinctif, Anthéa posa la main sur son ventre en souriant. « Il ». Le futur Ò Murchù. Un bébé conçu dans des circonstances surprenantes, qui naîtra probablement dans des circonstances peu propices. Un bébé qu’elle avait eu du mal à accepter, au début. Mais qu’elle aimait de toutes ses forces, maintenant. Qu’elle s’était promis de protéger. Et Castiel semblait tenir à ce bébé, lui aussi. Voilà déjà deux fois qu’il en parlait, et elle pouvait presque sentir de l’affection dans sa voix. Mais peut-être était-ce elle qui entendait ce qu’elle voulait entendre. Pourtant elle trouva du réconfort dans cette impression. « Pas trop quand même », pensa-t-elle. Elle était parfaitement consciente de son caractère de merde. Un caractère qui l’avait rendue très seule parfois. Elle espérait que le bébé tiendrait aussi un peu de son père, de sa force de caractère, de cet éclat de malice qu’il avait parfois. Elle espérait qu’il prendrait le meilleur de ses deux parents et éviterait leurs failles les plus béantes. Elle espérait mais ne dit rien. Elle parlait encore peu de cet enfant. Comme pour le protéger un peu plus. Ou éviter de se noyer sous les attentes, et les « et si ».  

Surtout quand la situation était désespérée comme maintenant et que même Castiel ne semblait pas voir la moindre lumière au bout du tunnel. Hecate était sur le coup, évidemment. Hecate s’était toujours comportée comme une mère pour ses frères et sœurs. Elle était probablement la plus raisonnée de la fratrie, alors que c’était elle qui avait fait un séjour en établissement psychiatrique. Cherchez la logique là-dedans. Et elle continuait de soutenir son frère dans une histoire de fratricide. Anthéa, presque malgré elle, admirait Hecate. Elle-même pourrait-elle soutenir sa sœur en cas de meurtre, volontaire ou non ? Elle aurait envie de dire oui, mais en réalité, elle sait qu’elle hésiterait. Mais pas Hecate. A l’occasion, il faudrait qu’elle passe la remercier et discuter.
Malgré tout, Hecate ne semblait pas trouver d’issue. L’avocate des Ò Murchù non plus, alors qu’ils avaient probablement une avocate payée une fortune qui se bâtissait une réputation sur le nombre de cas difficiles qu’elle avait gagnés. Et Gideon…
« Il ne m’aidera pas »
L’affirmation frappa Anthéa comme un coup de poing dans ses tripes. Elle était persuadée que Gideon aiderait son fils. Il n’allait pas laisser son fils en prison ? Son associé ? Mais visiblement, si. Il allait juste le laisser tomber et penser à son nom.
« Mais on s’en fout, du nom ! », laissa-t-elle échapper dans un élan de colère. Peut-être la première fois qu’Anthéa disait que le nom ou la réputation n’était pas importante. Elle qui mettait un point d’honneur à préserver son image en toutes circonstances. Mais pas là. Pas comme ça. Pas en sacrifiant Castiel. Elle avait envie de courir voir Gideon et lui dire deux mots sur sa façon de faire. Mais elle ne le ferait ; le paternel Ò Murchù dégageait une aura qui avait toujours effrayé Anthéa, une espèce d’énergie lugubre. Ca n’en laissait pas moins un goût amer au fond de la gorge de la jeune femme, qui se la racla pour se redonner une contenance et reprit une voix plus posée.
« On ne va pas te laisser ici. Au moins réclamer une conditionnelle en attendant le procès. Je peux invoquer le bébé, les amadouer. » Sa voix baissa encore. « S’il faut chanter à un juge, je le ferai. Mais je ne vais pas attendre gentiment le jour où la police viendra me dire que tu es mort ici. »
C’était hors de question. Elle ne serait pas une veuve. Elle n’élèverait pas un enfant qui n’avait pas de père.
« Je trouverai un moyen », dit-elle en détournant les yeux, chassant les « et si » qui la tuaient à petit feu. « Castiel, s’il y a autre chose que tu dois me dire, c’est maintenant. C’était vraiment un accident ? Il y a encore combien de squelettes dans ton placard ? Je dois être prête. S’il te plaît. Je sais qu’on a…pas toujours été en bons termes. Je sais que cette famille n’est pas celle dont on rêvait. Mais c’est la nôtre. J’ai besoin d’honnêteté. », finit-elle en regardant son mari droit dans les yeux. Parce qu’elle ne supporterait pas d’être encore une fois la dernière au courant. Elle méritait d’être première. Pour une fois.


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'cause I want you so much But I hate your guts

Il est très complexe de comprendre le fonctionnement des Ò Murchù, même en vous côtoyant depuis des années. La notion de devoir, de responsabilités et de faute est loin d’être la même que partout ailleurs, et bien souvent, c’est ce genre de détails qui rend ceux autour bien confus. Mais toi, tu sais où tu te places. Tu sais que la seule faute que tu as commise aux yeux de ton père, ce n’est pas le fratricide en lui-même, c’est d’avoir voulu en payer le prix. Tu aurais pu garder ce secret jusque dans ta tombe, personne ne t’aurais jamais soupçonné, parce que tu sais aussi bien que ton père comment faire croire l’impossible, et ça sans user de ta magie. Et ça a été la faute de trop. Va savoir où tu as attrapé ce sens de la justice, mais certainement pas de Gidéon. En te sacrifiant tu as sacrifié ton nom, et ça, c’est le pire que tu pouvais faire.
Depuis des années, le nom des Ò Murchù se fragilise, tu as bien conscience de ça. D’abord la mort d’Hayley, trempée dans une histoire de trahison, ensuite Maryan, tragique victime de l’incendie qui a parcouru la ville quelques années plus tôt et ensuite la disparition de Nathan, pourtant bien couverte par les mensonges. Mais c’était jusqu’au jour où tu as décidé que c’en était trop. Tu savais pertinemment, lorsque tu as passé cet appel, quel en serait la première victime. Pas toi. Ton père. Parce que traiter avec Gidéon, c’était comme s’embarquer en enfer, rares sont ceux qui s’y tentent maintenant.

Quelque part, t’as eu ce que tu voulais, mais pas seulement. Ce n’était pas qu’une histoire de vengeance. Tu n’as pas fait tout ça pour le voir s’effondrer, voir ton nom disparaître peu à peu et ne plus rien signifier. Tu ne mentiras pas, c’est un effet secondaire qui ne te déplaît pas. Mais tu en as besoin. Indépendamment de ce que ça a fait à ton complice, ton père, c’est pour toi que tu voulais te retrouver là. Comme si ça pouvait te permettre, quelque part, de t’excuser auprès de Nathan. Lui faire comprendre, où qu’il soit, que ce n’était qu’un accident, que tu ne lui avais jamais voulu aucun mal malgré la relation tumultueuse que vous entreteniez, et surtout que tu veux payer pour ce que tu lui as fait. Parce qu’à la fin, ce n’est pas Gidéon qui l’a poussé trop fort. Et maintenant, tu donnerais tout pour être mort à sa place.

Tu souris face à l’emportement de ta femme. Elle a toujours été très impulsive, même si t’étais souvent le seul à t’en rendre compte puisque ses coups de nerfs arrivaient bien plus souvent lorsque vous n’étiez que tous les deux qu’autre part. “ S’il perd son nom il finira par perdre sa fortune, son pouvoir. Gidéon est incapable de vivre sans.” Parce que ce plan de vie mis en place, tout ce qui a planté, c’était là pour une raison, se défaire du chemin qu’il devait à tout prix emprunter n’est pas une option. Tu le sais que ton père, peu importe s’il croit aimer ou pas, fera d’abord tout ce qui sert son intérêt. Et actuellement, te sortir de là n’en faisait pas partie.Tu secoues la tête. “Je sais encore me défendre, je me laisserais pas avoir facilement.” Et ça t’y crois, avant d’être un homme d’affaires, t’étais un chasseur, élevé comme tel t’en as encore les instincts primitifs et un pouvoir qui ne faiblit pas, contrairement à ton état de santé. Mais même ça, tu peux passer au dessus, t’en es persuadé. ” Vois avec Hécate ce qui peut être fait. Mais pas de magie. C’est le genre de trucs qui peut te retomber beaucoup trop vite dessus, et si possible éviter de nous retrouver tous les deux derrière les barreaux me semble une bonne idée pour commencer.” L’idée que ton futur enfant se retrouve sans père est insupportable, mais qu’il grandisse dans les mains de son grand-père serait sans doute ton pire cauchemar devenu réalité.

Ce serait mentir que de dire que tu ne comprenais pas les craintes d’Anthéa. Tu lui as caché ton plus gros secret sans même te poser la question deux fois et tu as passé des années à la traiter comme si elle n’était qu’un inconvénient sur ton chemin. Parce que ce couple il ne te semblait pas réel, et si la relation entre Anthéa et toi s’améliorait jour après jour, il y avait toujours une possibilité, au fond de toi, de te dire que si tu retrouvais ta liberté un jour tu pourrais t’en séparer. Toujours emprisonné, bien avant que tu n’avoues le meurtre de ton frère, c’était un fait. Et maintenant, tu n’as plus le choix. Cette femme, face à toi, que tu l’aies voulue ou pas en premier lieu, fera éternellement partie de ta vie. Alors ce qu’elle demande, ce n’est pas trop, si? Ses doutes seraient sans doute les mêmes que les tiens dans la situation opposée. Tu soupires. Sous couvert d’honnêteté, tu ne peux pas non plus tout lui raconter. En ce qui concerne Charlotte, c’est encore une partie de ta vie que tu tentes d’accepter, de comprendre. En parler alors que tu ne saurais même pas quoi en dire serait sans doute la pire des idées que tu pourrais avoir. Mais il y avait plus, il y avait toujours plus, tu évolues dans un monde de mensonges depuis ta naissance. “ Bien entendu que c’était un accident ! Je veux bien qu’on ait eu une relation conflictuelle avec Nathan mais j’ai jamais voulu lui faire de mal.” Tu la fixes, t’as presque la voix qui s’emporte et t’espères qu’elle te croira, parce que t’as plus l’énergie de convaincre qui que ce soit. S’il te détestait, c’était parce qu’il se sentait en compétition avec toi, tout ça parce que Gidéon n’a jamais su lui montrer sa valeur mais continuait encore et encore de le comparer à son grand frère. Et toi t’as trop vite perdu l’envie de te battre contre ses pensées alors tu l’as laissé faire. Est ce que ça en aurait été autrement si tu t’étais battu pour lui autant que pour toi? “ Le jour où … Bref, Nathan s’est pointé avec une arme dans le bureau de mon père, j’ai voulu l’empêcher de tirer. C’était des mots qui avaient du mal à sortir de ta gorge, d’autant que tu savais que t’avais subi un sacré lavage de cerveau pour prendre la mauvaise décision à ce moment là. “ Le fait est qu’il avait découvert que c’était pas un animal qui avait tué Hayley.” Par animal tu voulais dire métamorphe, mais tu pouvais pas franchement être plus clair que ça avec les gardes qui faisaient des rondes.


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L’attitude de Gideon mettait Anthéa hors d’elle. Elle connaissait assez mal le père de la dynastie Ò Murchù, après tout, qui pouvait se targuer de réellement le connaitre à part ses enfants ? Et encore, c’était peut-être juste Castiel. Mais elle le connaissait suffisamment pour savoir qu’il était froid, calculateur, et qu’il protégeait sa famille à tout prix. Enfin, c’est ce qu’elle croyait jusqu’à aujourd’hui. En réalité, et Castiel lui dit encore une fois, c’était son nom qu’il protégeait. Sa réputation. La dynastie Ò Murchù tenait sur son nom de famille, familier du paysage de Bray depuis un moment, et synonyme de pouvoir. Synonyme d’intouchables. Gideon était capable de faire la pluie et le beau temps ici, par le simple fait qu’il était lui. C’était bien pour ça que les Desproges avaient voulu nouer une alliance avec lui, en mariant leurs enfants. C’était pour ça qu’elle s’était retrouvée mariée à Castiel. Parce que les Desproges avaient envie d’une part de ce pouvoir. Plus précisément, ils avaient voulu s’en protéger, se disant que Gideon ne s’attaquerait pas à eux si leur fille était une membre de sa famille. Ils seraient surpris. Si le patriarche n’hésitait pas à laisser son fils en prison, qu’est-ce qu’il en aurait à foutre des Desproges ?

Et le pire, peut-être, c’est que Castiel semblait accepter cela. Il acceptait de se faire abandonner par son père, par toute sa famille en fait. Il n’y avait que Hecate qui acceptait de le voir, de l’aider. Il paraissait…résigné, et ça rendait folle son épouse. Qui elle avait envie de tout casser et de remuer les Ò Murchù jusqu’à ce que quelqu’un se décide à faire quelque chose de concret. Mais non, Castiel attendait. La rassurait, même, sur sa capacité à survivre ici. Anthéa sourit doucement. Elle savait bien qu’il était capable de se défendre. Là n’était pas le problème. Le problème, c’était qu’il était seul, et que les ennemis de sa famille étaient multitude. Même en sachant se défendre, c’était un combat largement déséquilibré, voire perdu d’avance. Et pourtant, lorsqu’il lui demanda de ne pas user de sa magie, Anthéa hocha la tête. Son être criait de refuser, de n’en faire qu’à sa tête. De sortir Castiel de là, à tout prix, sans se soucier des conséquences. Ils gèreraient plus tard les conséquences. Mais pourtant, elle hocha la tête, et accepta. S’il voulait faire ça à la loyale, ils feraient ça à la loyale. C’était stupide, mais c’était son droit. Et quelque part, elle pouvait comprendre pourquoi. Il venait de se rendre de son propre chef aux autorités, avouer un crime qu’il cachait depuis des années. Il avait décidé d’assumer, et user de la magie pour se sortir de la merde, ce n’était pas assumer. Il avait changé. Anthéa le regardait, et elle savait qu’il avait changé. Ca s’était fait de petites choses ; mais le Castiel qu’elle avait en face d’elle n’était pas celui qu’elle avait épousé. Ou alors, il se dévoilait maintenant. En réalité, elle avait changé aussi. Il y a trois ans, elle aurait renié Castiel comme le reste de sa famille, l’aurait laissé se démerder sans même un regard en arrière. Aujourd’hui, elle acceptait d’être avec lui, de l’aider, même si ça foutait son propre intérêt dans la merde. Elle laissait son empathie, son affection, s’exprimer et prendre le dessus. Elle était belle, l’évolution, elle était noble. Et elle les foutait dans la merde. C’en était presque ironique.

Bien entendu que c’était un accident ! Je veux bien qu’on ait eu une relation conflictuelle avec Nathan mais j’ai jamais voulu lui faire de mal.
Anthéa le regarde, penche la tête légèrement sur le côté, et acquiesce au bout de quelques secondes. « OK, je te crois », disaient ses yeux, bien que sa bouche ne s’ouvre pas. Elle n’avait pas besoin de le formuler, il comprendrait. Et s’il ne comprenait pas, tant pis pour lui. Mais elle nota la façon dont il l’avait dit. La façon dont il avait défendu son innocence. Ca lui tenait à cœur. Forcément, c’était son frère. Mais ça semblait lui tenir à cœur qu’elle le croie. Et elle était presque reconnaissant de l’importance que Castiel accordait à son avis.

Il lui expliqua comment ça s’était passé, et elle acquiesça de la tête encore. Castiel s’était retrouvé au mauvais endroit, au mauvais moment. Il avait voulu protéger son père, et ça avait tué son frère. L’ironie, là encore. Castiel avait tué pour protéger son père, et Gideon n’était pas capable de bouger le petit doigt pour aider son fils aujourd’hui. L’estime d’Anthéa envers le patriarche Ò Murchù était en chute libre. Et puis,  elle ne comprenait pas pourquoi Nathan avait pointé une arme sur Gideon. C’était stupide, déjà, le vieux pouvait probablement désarmer n’importe qui d’un mot. Et c’était extrême, même pour des rapports conflictuels familiaux.

Le fait est qu’il avait découvert que c’était pas un animal qui avait tué Hayley.
Ah. Maintenant elle comprenait.
« Putain », dit-elle en soupirant et en posant une main sur son front, tête baissée. Elle regrettait amèrement d’avoir demandé, en fait. La mort d’Hayley aussi était un mensonge. Ca faisait deux morts mensongères. Les Ò Murchù étaient une grande famille, avec leurs brouettes de jumeaux, mais là quand même, ça faisait beaucoup. Anthéa avait entendu parler d’Hayley. La pauvre sœur victime de la cruauté des métamorphes. La motivation des Ò Murchù à détester les créatures, à chasser. Hecate lui en avait parlé, sans trop rentrer dans les détails. Mais sa mort avait semble-t-il affecté toute la famille.
Sauf que pas du tout. Aucun métamorphe n’était responsable de la mort d’Hayley. Et Anthéa se retrouvait prise entre l’envie de demander qui avait tué Hayley, pour avoir le fin mot de l’histoire ; et l’envie furieuse de se taire, parce qu’elle savait qu’elle n’aimerait pas la réponse, elle le sentait. A tous les coups, si la mort d’Hayley avait été déguisée ainsi, c’est qu’il y avait du sordide là-dedans. Et vu la réaction de Nathan, Gideon avait quelque chose à y voir. De là à dire que le père avait tué sa propre fille, il n’y avait qu’un pas qu’Anthéa franchit facilement, mais l’idée lui glaçait le sang. Elle releva la tête.
« Tu as une famille sacrément dysfonctionnelle. Tu le sais ? Bordel, j’en fais partie en plus. Fabuleux. Quand tu sortiras d’ici, il faudra qu’on parle. Parce qu’il est hors de question que notre enfant tombe dans les griffes de ton paternel. Tu lui as dit, d’ailleurs, pour le bébé ? Ca va bientôt se voir. J’essaie de le masquer comme je peux, pour le boulot, tout ça. Mais bon, il commence à prendre de la place. Et je ne vais pas pouvoir éviter ton père pendant les six mois à venir. »



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Tu fais tout sortir sans penser réellement aux conséquences de mettre quelqu’un d’autre au courant des plus sombres secrets de ta famille. Parce que t’en as rien à foutre, peut-être, du fait que tu pourrais finir dans la même situation que Hayley si tu n’y prends pas garde. Mais rien ne pourrait être pire que maintenant, que toi enfermé derrière quatre murs. T’es en train de péter un plomb, de te voir dépérir, et pourtant ça fait seulement quelques semaines que t’es là en prévoyant d’y rester bien plus longtemps que ça. Alors les mots sortent, comme une libération, un message, au cas où tu ne sortirais pas de là vivant, pour que la vérité ne soit jamais perdue. Tu l’as enfouie bien trop longtemps au fond de tes pensées, ce serait beaucoup trop terrible si elle finissait par disparaître après tout ce que tu as traversé pour la maintenir dans un coin de ta mémoire. Tu ne pourrais décemment pas mourir en sachant que tu emportes avec toi ce qui a coûté la vie à ton frère. Certes, tu sais bien que Hécate est au courant, que la mort de sa jumelle n’a aucun secret pour elle et que c’est pour cette raison qu’elle s’est retrouvée piégée à son tour. Toi non. Pas toi. Parce que toi, t’étais la bête docile du paternel qui n’aurait jamais pu lui faire tort même si tu l’avais souhaité. Il t’a modelé depuis ta naissance, est-ce que c’est vraiment étonnant que tu aies du mal à ne serait-ce que t’imaginer lui faire tort?

Mais finalement, tant est que tu n’arrives pas à l’attaquer de front - non par faiblesse, mais par intelligence, si tu as chassé une bonne partie de ta vie, c’est tout de même en partie Gidéon qui t’a formé, et il n’est pas homme aisé à soumettre, qu’on soit bien d’accord - tu as bien trouvé un moyen de lui faire comprendre que s’il fallait que tu te détaches de son ombre pour évoluer de nouveau, tu le ferais. Et cet emprisonnement, c’était sans doute le meilleur moyen de le lui montrer, de t’affirmer. Lui mettre des bâtons dans les roues, réduire à rien la réputation des Ò Murchù qu’il avait mis si longtemps à bâtir, entre des morts, une fugitive et un meurtrier, et le faire avec le sourire. ça aurait pu être pire, tu aurais pu être mort. Ou alors n’est-ce pas ça, le pire sur lequel tu peux compter. Si les Ò Murchù, et en particulier Gidéon, ont toujours cette puissance qui intimide, ce pouvoir et cette richesse qui leur est due, tu ne peux pas t’empêcher de penser qu’on la connaît plus efficacement pour les drames qui les ont secoué que pour leurs activités pécuniaires. Si cette idée t’aurais presque dégoûtée il y a de ça un an, c’était tout l’inverse maintenant, et t’en étais presque fier, de penser que ton paternel ne pouvait pas être heureux. Heureux étant un bien grand mot, Gidéon n’étant probablement pas capable de bonheur mais au maximum d’un grand contentement. Quoiqu’il en soit, le lui enlever n’était pas moins qu’une petite victoire pour toi qui n’en avait jamais eue lorsque cela concernait ta famille.

Tu soupires longuement, las. Famille dysfonctionnelle, c’était une façon de le poser là, c’était certain. Pas la meilleure, cela dit, mais faute de trouver mieux … Mais tu ne pouvais pas réellement dire à ta femme que c’était enfoncer des portes ouvertes que de te dire que ton père ne devait pas approcher ton futur enfant. Si t’avais pu tu l’aurais empêché de côtoyer Nathan et Phoebe. Alors ta propre progéniture … Mais ce serait un combat qu’Anthéa devrait probablement mener seule. Non pas que ça te réjouisse, c’était sans aucun doute l’exact inverse, mais de ta prison, tu ne pouvais pas faire grand-chose mis à part prier pour qu’on t’accorde une conditionnelle plus rapidement qu’espéré. Mais ce serait faire preuve de bêtise plus que d’espoir, alors même que tu ne savais pas combien de jours tu pourrais tenir sans te faire assassiner par tous les foutus ennemis de ta famille - et probablement des Dux Tenebris en grande partie puisque si ton père est responsable de quelque chose en dehors du malheur des tiens, c’est bien le malheur de tous les autre. Mais ça, tu ne peux vraiment pas lui en parler, tu ne peux pas la stresser, l’inquiéter plus qu’elle ne l’est déjà, et tu le sais, alors tu ne dis rien et te contente d’acquiescer. “ Il est au courant, mais ce n’est pas étonnant, il le savait presque avant que je ne le lui dise. Soit les nouvelles vont vite, soit il a vu mon comportement changer et a fait ses propres conclusions, dans tous les cas c’est une bonne nouvelle qu’il ne soit pas déjà venu te voir.” Tu te serais attendu à ce qu’il se pointe directement chez elle, ne serait-ce qu’en trouvant l’excuse de se répandre en pardons pour ce que son propre fils lui faisait subir. Mais peut-être que finalement, l’enfant plus que la femme était ce qui l’intéressait et qu’il reviendrait en force le jour de l’accouchement et ceux d’après, allez savoir, même toi tu n’arrives plus vraiment à cerner Gidéon, ou peut-être que tu n’essaies juste plus de le comprendre pour commencer à le haïr correctement. “ Théa … Est-ce que tu as pensé à déménager?” Une idée dominée par la peur de ne pas pouvoir protéger ta propre famille de là où tu te positionnes, peut-être une idée pour lui éviter de te voir mourir, ne pas être obligée d’en subir les conséquences et surtout une idée qui pourrait la prévenir de l’intrusion éventuelle de ton paternel dans la vie de votre enfant. Et égoïstement, comme un plus qui pourrait se rajouter, éviter que ton enfant soit élevé dans une ville où tu es devenu le plus célèbre des meurtriers. “ J’ai jamais pu le faire, moi. Aller vivre ailleurs. Je crois que c’est pour ça que j’étais furieux contre Alex quand elle est partie, plus que d’être trahi. Mais c’est cette ville, presque, qui me maintient et m’empêche de partir. Enfin … Maintenant c’est l’emprisonnement tu me diras. Mais toi t’as pas ces contraintes là.” Tout pour éloigner Gidéon, les Dux, Basil et l’OBCM de ta famille, même s’il fallait que tu les persuades de t’enlever leur soutien dans ce que tu traverses.



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Castiel semblait déjà savoir ce qu’Anthéa lui disait. Et elle n’était pas stupide ; elle savait bien qu’elle disait probablement des évidences. Mais elle se devait de les dire. Pour les rappeler à Castiel. Et pour les dire à voix haute, aussi. Parce que ça lui faisait du bien, de les dire à voix haute. Ca lui permettait de relâcher un peu la pression.

Malheureusement pour elle, Gideon était au courant. Il avait vraisemblablement deviné, ou alors les Desproges lui avaient annoncé la nouvelle. Dans les deux cas, cela n’arrangeait pas Anthéa. Et ça n’arrangeait pas Castiel non plus, de toute évidence. Cela voulait dire que Gideon pouvait débarquer chez elle d’un jour à l’autre et lui parler de son enfant. Essayer d’attirer l’épouse et l’héritier dans son filet. Quoique. Le patriarche devait se douter qu’Anthéa refuserait de rentrer dans son jeu. Et à ce moment-là…elle préférait ne pas vraiment y penser. Elle devait protéger son bébé. Et protéger Castiel. Et se protéger elle-même. Ca commençait à faire beaucoup. Comme disait Castiel, au moins il n’était pas encore venu. Il attendait peut-être qu’elle soit enceinte jusqu’au cou et ne puisse pas réellement rivaliser. Ou alors il se pointerait la bouche en cœur à la maternité, réclamant à voir la chair de sa chair. Tous les scenarios étaient relativement sordides. Mais elle les gèrerait en temps voulu. Une chose était certaine, Gideon était dangereux, et elle ne le laisserait pas s’approcher de son enfant. Parce qu’il était hors de question que son bébé finisse comme les Ò Murchù. En prison, en hôpital psychiatrique, ou mort, ou disparu. Quelque chose ne tournait pas rond dans cette famille, et Castiel semblait accuser son père de tout cela. Et presque malgré elle, Anthéa le croyait. Mais son bébé, lui, serait protégé. Il serait un Desproges, si tant est que c’était mieux. Au moins, personne n’était mort dans des circonstances étranges, chez les Desproges.

Théa … Est-ce que tu as pensé à déménager?
La jeune femme ouvrit de grands yeux et se reprit juste à temps pour ne pas se retrouver bouche bée. Déménager ? Pourquoi déménager ? Elle pensa à une blague, au début. Mais Castiel était tout ce qu’il y avait de plus sérieux. Il lui expliqua que lui n’avait jamais pu. Comme prisonnier de Bray. Comme tous les Ò Murchù, finalement. Seule Niamh avait pu se casser, et elle n’était pas encore revenue. Peut-être parce qu’elle savait que si elle revenait, elle se retrouverait coincée elle aussi. Il faut dire, Bray était spéciale. Anthéa l’avait senti au moment où elle s’était installée. Il y avait une aura particulière autour de cette ville. Peut-être due à l’abondance exceptionnelle d’humains aux pouvoirs surnaturels, de métamorphes, de magie. Ou peut-être était-ce l’inverse, peut-être que les surnaturels étaient attirés ici justement par l’aura de la ville. En tous les cas, Anthéa elle-même sentait l’effet de Bray sur elle. Alors oui, Anthéa comprenait ce que Castiel voulait dire. Peut-être était-ce d’ailleurs parce qu’elle sentait la ville coincer les gens ici qu’elle avait gardé cette flamme qui lui disait de partir. Anthéa n’aimait pas qu’on la coince. Mais elle fit « non » de la tête.

« Tu m’aurais demandé ça il y a quelques années, même quelques mois, je t’aurais dit oui, avec plaisir même. »
Bray n’avait rien de la ville de rêve. Plein de surnaturels, cela voulait dire aussi des chasseurs à tout va. Et bien sûr, elle était protégée, étant liée aux Ò Murchù. Mais il existait probablement des chasseurs qui se fichaient bien du nom de famille de la créature qu’ils tuaient. Il y avait des extrêmistes partout. Et puis, Bray, ça restait la petite ville d’Irlande. Anthéa avait souvent rêvé de plus grand. Elle sourit, haussa les épaules légèrement.

« Mais maintenant, il y a toi, et le bébé. Je ne partirai pas sans toi. »
Elle comprenait pourquoi Castiel lui parlait de déménager. Pour se protéger, de Gideon, des ennemis de Castiel, de la police qui viendrait lui demander des comptes. Il y avait probablement des menaces dont elle n’avait pas connaissance ou pas conscience. Et oui, rationnellement, la meilleure chose à faire était peut-être de partir, ne serait-ce qu’un temps. Attendre que tout ça se calme, accoucher et commencer à élever son enfant dans un environnement sain, et éventuellement revenir ensuite. Mais elle n’était pas vraiment rationnelle. Pas avec Castiel. Pas maintenant qu’elle était enceinte de lui.
« Tu sais, on s’est peut-être mariés sans beaucoup de volonté, mais…on a fait vœu de protection, de soutien, ce genre de trucs. Ca compte. Aujourd’hui, ca compte. Donc je vais rester là, avec toi. Et quand tu sortiras, si tu veux, on s’en ira tous les deux. Loin de ton père, loin de Bray. J’irai où tu iras, comme dirait Céline. Notre enfant mérite d’avoir ses deux parents. Tu mérites d’avoir une famille. Et moi aussi, je mérite d’avoir une famille."

Elle sourit doucement. Ils méritaient une famille un peu heureuse. D’élever leur enfant comme ils l’avaient prévu. Bordel, elle devenait sentimentale. Les hormones, dira-t-on.

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Toi tu vois la logique de ta proposition. Parce que c’est une évidence, tu préférerais que ta femme et ton enfant à naître soient loin de toi mais en sécurité plutôt que dans cette ville où ils couraient beaucoup trop de risques. Il y avait ton père, bien entendu, comment ne pas parler de ton père alors qu’il est celui qui risquait le plus de mettre à mal Anthéa pendant sa grossesse. Rien que l’idée de le voir s’approcher alors que tu ne pouvais pas être là pour contrôler la situation te rend malade, mais pour le moment, au moins, il ne l’avait pas tenté. Peut-être parce qu’il était encore à se demander ce qu’il allait faire de son fils qui avait préféré aller en prison plutôt que se ranger définitivement de son côté. Mais si encore il n’y avait que ça … Il y avait le fait que les Ò Murchù étaient l’une des familles les plus influentes de Bray, et que par conséquent tout ce qui pouvait ternir leur image se retrouvait en première de couverture de tous les journaux. Anthéa devait être dévisagée, peu importe où elle se trouvait, reconnue comme la femme de celui qui a tué son frère, la jeunesse décadente et l’héritier détestable. Et ça, ça te donne encore plus envie de vomir que le reste. Sans compter que lorsqu’elle aura accouché et dans les années qui suivront, il y a fort à parier que l’enfant aussi, sera pris à parti, à jamais connu comme le fils de meurtrier. Mais quelque part, ce n’était que la vérité, pas vrai? Quelque part ça ne pouvait pas en être autrement, que tu le veuilles ou non, t’es bien un meurtrier, à tellement de niveaux. Et sans doute que si tout ressortait lors du procès, t’aurais même pas espoir de revoir ta liberté qui déjà, te semble comme un lointain souvenir.

Alors oui, tu aurais préféré qu’elle te dise qu’elle y pense, au déménagement, et que ce n’est pas une idée si déraisonnable. ça te soulagerait l’esprit, quelque part, mais étonnement tu ne te surprends pas de sa réponse. Tu peux bien dire et penser ce que tu veux de ta femme, ces dernières années n’ont pas été une joie immense ni pour elle, ni pour toi, mais c’est une femme droite et avec des valeurs ancrées. Même toi tu sais que tu ne pourrais pas lui faire changer d’avis. T’aurais sans doute préféré, maintenant, que votre relation n’ait pas évolué. Rester éternellement à se détester pour une décision que ni l’un ni l’autre n’avez réellement prise, ça semblait à l’heure actuelle d’une paix sans précédent. Mais tu ne peux pas revenir en arrière, tu ne peux pas la détester comme tu l’as fait et tu sais qu’elle non plus, parce qu’il y a quelque chose en plus cette fois, quelque chose qui est bien au-dessus de vous deux. C’est bien pour cette raison que tu es là, après tout.

Une famille. Loin de celle dysfonctionnelle dont tu fais partie. C’est un doux rêve, un espoir que t’aimerais bien toucher, mais comme tout le reste, de l’espoir tu n’en as plus. Pourtant tu lui souris, parce que tu ne peux pas lui dire que t’y crois pas, tu peux pas lui dire que tu seras jamais heureux ou que tu seras sûrement mort avant la fin de l’année prochaine. Parce que si toi t’en manque, elle en a encore, et elle n’a certainement pas besoin de se poser ce genre de questions alors que la grossesse qui s’annonce suffira à lui apporter son lot de stress. Tu vas manquer tellement de choses, tu le sais. Les rendez-vous chez le médecin, les coups portés sur son ventre, la naissance et probablement toutes les premières fois d’un enfant. T’aurais presque la gorge nouée juste à y penser, alors tu te contentes de sourire un peu dans le vague. Tu ouvres la bouche pour lui répondre, mais c’est là que tu entends la cloche sonner et le gardien hausser le ton. “ Fin de la visite, les détenus contre le mur.” “ Oui, tu mérites d’avoir une famille. Merci d’être venue.” Tu lui attrapes la main, posée sur la table, juste devant toi, puisque c’est le seul contact que tu peux te permettre, et finis par te lever pour aller rejoindre les autres, regardant Anthéa partir, retrouver la liberté et le monde extérieur, quoiqu’un peu terne par les temps qui courent.



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So leave me in the cold [Castiel & Anthéa]
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