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 We’re dumb and we don’t care | ft. Sterenn

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We’re dumb and we don’t care
Because I'm on a permanent vacation, we're young, we're young, we're dumb and we don't care, no - and I don't owe an explanation, we're young, we're young, we're dumb and we don't care

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Le truc le plus vrai de ton existence, le plus déterminant, et celui que tu admettras jamais - c’est bien le fait que tu sois manipulable. Va savoir si c’est de nature, si c’est les expériences de ton frangin sur ton cerveau, si c’est un manque dans ta croissance, ou si c’est le fait d’un coup sur le crâne - mais t’es sensible à la suggestion. Sans compter que tu réagis au quart de tour quand on te provoque : question d’ego feint et de manque de confiance en soi, et le besoin de faire tes preuves, d’asseoir ton autorité, d’attirer le respect. En plus de ça, t’avais un peu bu - parce que t’avais des trucs à compenser, et qu’en 15 ans de taule, ça t’avait clairement manqué. T’avais aligné les bières, et t’avais débarqué dans le centre commercial avec ta dernière bouteille en main, profitant que le vigile avait le dos tourné. T’étais avec deux gars qui parlaient fort et qui avaient bu avec toi. J’dirai pas que c’était tes amis, parce que t’en avais vraiment qu’un, mais considérant que t’avais bu avec, on pourrait considérer que oui - jusqu’à ce que tu sois sobre au moins. Venez, on va voler un truc. T’étais pas pour, c’était clairement une idée de con. Tu savais qu’au moindre écart, tu reprendrais pour 15 ans de taule. Mais t’allais quand même pas le leur dire, que tu venais de prison. Quel genre de regards t’aurais pris tu crois ? Quoi que ton apparence avait rien de très sympathique, déjà. La grosse brute aussi grande que large et bourrée de muscles, et décorée comme un forçat, 15 années gravées dans la peau. T’étais propre au moins, même tes fringues étaient pas trop sales, ça changeait du détenu couché dans la même geôle depuis 60 mois. Mais t’as suivi le mouvement, pour voir, pour pas te dégonfler, même si tu comptais toucher à rien.

Bah vas-y. Allez, fais pas ta pute, t’es puceau ou quoi. Putain, ce genre de trucs contre lesquels tu luttais mal. Qu’est-ce qu’il te cherche des noises avec son mètre soixante-dix, le gamin ? T’as plus l’âge de dérober comme un lycéen. Pourtant si, c’est un peu ça, le problème : t’as pas vécu pendant 15 ans, t’as besoin de renouer, t’as le réflexe même, de renouer avec cet adolescent lointain, avec sa liberté. Le deuxième gusse a déjà des trucs planqués sous sa doudoune, il a des airs de bonhomme Michelin. Tu attrapes celui qu’a les mains vides par le col, tu le secoues un peu. « Parle-moi comme ça encore, j’te jure, t’avale ta mâchoire », tu lui souffles, avec une tronche peu avenante. Il a compris, il évite les insultes, mais il insiste quand même - il démord pas. T’es pas cap, c’est tout. Tout le monde doit tremper, y’a pas de touriste. Tu lui refiles ta bouteille vide, tu renifles avec dédain, et tu rentres dans la boutique, ton bro de crime sur les talons, laissant celui de vous déjà trop chargé devant les portiques. C’est un Darty ou un truc comme ça, du genre magasin d’électronique, des trucs qui font plaisir de pas payer. T’en as raté, de la technologie, en 15 ans, tu te laisses distraire par ce que tu vois - des vitrines bourrées de tablettes et t’en comprends pas tellement l’usage. Tu saurais même pas dire comme ça marche.

Tu t’arrêtes devant un smartphone en démonstration. Mine de rien, même ça, ça n’existait pas, quand t’as fini en taule. Tu promènes tes gros doigts dessus, un peu curieux, et l’alcool aidant aussi. On s’en fout de celui-là, piques-en un neuf, vas-y. Il te souffle, en surveillant de tous les côtés que tu te fasses pas pincer. Mais ça va, il a pas pris trop de risque, le seul agent de sécurité de son champ de vision, c’est une gonzesse super jeune qui mesure près de 35 centimètres de moins que toi. Clairement, même avec toute sa volonté, elle te fera pas plus de mal qu’une mouche, et t’auras le temps de détaler avant qu’elle sache qui tu es. Qu’est-ce que tu branles, t’as jamais vu d’iPhone de ta vie ? Tu vis dans une grotte ? Dépêche, on va se faire gauler. Mais c’est qu’il t’emmerde le gamin, tu lui souffles de fermer sa gueule avant que tu te sentes de la lui péter. L’échange s’échauffe, mine de rien - il attrape une boîte et te la colle dans les mains en te traitant de PD. Originalité, quand tu nous tiens. Forcément ça te gonfle, tu attrapes la boîte et tu envoies valser ton “pote” dans le décor, et faut croire qu’il a pas aimé se prendre les étagères dans les omoplates. Il essaie de te coller un pain, mais t’es tellement lassé que tu lui fais un croche-patte et il finit par terre. Là, tu lui balances sa boîte sur le crâne (ça va, un smartphone ça fait pas si mal) et tu te mets à lui marcher un peu sur le ventre, histoire de le calmer. Pas pour lui faire mal, plutôt pour le faire chier - même s’il a l’air de le prendre vraiment mal. Pour sa défense, à sa place, t’aurais pas aimé.
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Positionné là, elle faisait des tours et des détours. On l’avait embauché pour deux après-midi dans ce centre commercial. Du remplacement lui avait on dit. Parce que le petit Kilian, un mètre quatre-vingt-cinq, sept ans d’expérience, une tête à faire peur, était malade.
Un rhume. Ca arrivait à tout le monde, même aux meilleurs. Même à ceux capable d’effrayer le virus lui-même.

Et de fait, Sterenn avait été apparemment assez convaincante pour remplacer cette massue. Peut-être parce que le magasin était dans l’urgence, et que malgré son côté débutant, frêle, et minuscule, l’étoile savait plaire.

Du coup, elle surveillait. Elle passait dans quelques rayons parfois, mais s’arrêtait à beaucoup. Surtout à ceux qui lui avait été désigné comme le plus volé. Et plus encore, elle avait son talkie walkie. Elle était informée des éventuels endroits à voir, par ceux qui voyaient tout. Habillée d’une tenue de vigile trop grande, elle faisait avec, se préparant mentalement si jamais. En même temps elle rêvait.
Parce qu’on ne changeait pas une équipe qui gagne : Sterenn aimait rêver. Et puis aussi, elle devait réfléchir à comment s’en sortir dans son programme – un exercice qu’on lui avait donné – qui ne semblait pas vouloir fonctionner.
Elle pensait aussi à Daniel. Daniel qui lui avait dit que ce soir il faisait des crêpes. Bretonne dans l’âme, Sterenn adorait les crêpes.
Mais Sterenn fut assez sur Terre pour voir le rayon qu’elle surveillait, être animé. Animé par quelqu’un qui semblait clairement regarder avec trop d’avidité le rayon pour juste vouloir acheter. Mais Sterenn ne jugeait pas forcément tout de suite. Elle attendit.

C’est ainsi qu’elle put voir un grand pousser un plus petit, et qu’il balance une boite de téléphone dans la tête.

Là, Sterenn décide d’agir.
Avançant d’un pas rapide, mais étrangement gracieux – quand on plane dans les étoiles, on vole littéralement, apparemment – elle se mit devant le grand.
Le grand ne lui faisait pas peur. Il avait la carrure pour pourtant. Mais l’étoile ne savait pas être effrayée par quelque chose de plus petit qu’une année lumière.

- Je vous prierais d’arrêter tout de suite ce que vous venez de commencer, commença-t-elle, d’un ton ferme, sortant pourtant de sa voix douce : pas de bagarre dans le magasin. Sinon, c’est dehors.

Puis, sans hésiter, sans prendre de pincettes, elle ajouta :

- Si vous vouliez acheter, plutôt que de pousser cet homme, ce qui est inutile, il y a des vendeurs à qui parler. Lancer des objets, ça sert pas à grand-chose non plus. Les produits sont fragiles.

Et voilà. Elle lui faisait face. Minuscule étoile, pourtant prête à agir pour se défendre, s’il fallait. Et tant pis pour tout ce qu’elle avait pu sortir. Au moins ne l’accusait-elle pas du vol. Chose qu’elle aurait pu faire. Mais que cette fois… Elle avait retenu.
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Ah, tu t’amusais bien, crevure, ça te faisait marrer. Faut bien le dire, t’avais beau être fortement irrité par le comportement de ton partenaire du jour, essuyer ta semelle de chaussure sur son ventre où il avait peut-être déjà planqué un de ses méfaits avait de quoi te détendre à vitesse lumière et t’éclairer ta gueule asymétrique d’un sourire fugace. Mais forcément, le plaisir allait pas durer - lui, il était déjà en train de te choper la cheville pour mettre fin à ta piteuse humiliation, mais n’eus pas le temps de beaucoup plus à cause d’elle. Une voix féminine s’était élevée dans ton dos une toute petite seconde plus tard, attirant votre attention. Une si petite voix - trop innocente, trop légère, et d’après le regard que tu lanças en arrière, une voix qui ne collait que trop bien à l’apparence de la demoiselle. Si petite, si frêle, dans son uniforme trop grand : une claque et tu aurais fait voler la tête par dessus les rayons. Elle te demande d’arrêter, d’arrêter tout de suite, et elle y met les politesses, excusez-la. T’as envie de lui répondre une saloperie, de l’envoyer promener - t’es un peu étonné pourtant de la trouver à ce point sûr d’elle. Elle a une confiance en elle sans faille pour se mesurer à un grand type dans ton genre - une confiance en elle bien plus imposante que la tienne, et de loin. Rien que pour ça, il fallait bien te reconnaître un peu de respect pour ce petit bout de femme, mais ça n’allait certainement pas t’empêcher de faire ta vie.

Elle est motivée, la demi-portion, t’allait lui répondre un truc cinglant mais t’as même pas eu le temps d’ouvrir la bouche qu’elle a enchaîné - c’est là que t’as compris qu’elle te tenait pour seul responsable dans le coin, et que ton “pote” se faisait considérer comme une victime. Tu t’es renfrogné, t’as retiré ton pied de son bide et tu t’es retourné complètement vers elle comme un énorme caillou tout moche pour lui faire de l’ombre - comme un gros menhir, pour rester dans le thème. « De quoi j’me mêle ? » L’autre gusse s’est relevé bien sûr, mais il est pas con au point de te frapper devant un agent de sécurité aussi faible soit-il, surtout quand il arrive à s’en tirer aussi bien. Alors ni une ni deux il se fait la malle pour rejoindre le deuxième gusse, celui avec la doudoune, à l’entrée du magasin. Y’a pas à chier, ils veulent sûrement se tirer avec la marchandise avant de se faire choper aussi. Sauf que toi, avec ta fierté trop grosse, ou plutôt ton besoin de reconnaissance surdimensionné, t’as pas l’intention de laisser une petite môme te marcher sur les pieds. Du coup ? Du coup, tu comptes pas t’en aller, et tu comptes bien lui faire baisser les yeux aussi. « Qu’est-ce que tu vas me faire avec tes petits bras si je casse le rayon ? Tu vas me chatouiller à mort peut-être ? Faudrait déjà que t’arrives à m’atteindre assez haut ! Y'a un rayon pour enfants dans ce magasin ? » C’est même pas spécialement méchant, ni forcément agressif dans la voix, peut-être un peu agacé quand même, mais surtout pas mal moqueur. De toute façon, tu peux pas l’attaquer. Tu risquerais de la tuer sans faire exprès, et c’est clairement pas ce que tu veux - va falloir prendre sur toi pour te retenir mon pote.
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Bien. Devant elle se tenait donc un spécimen du genre « racaille » qui n’aimait pas qu’on lui marche dessus. Sterenn n’en fut pas surprise. Observatrice, elle avait bien vu que l’homme était grand, en imposait, et que généralement ce genre de personne n’avait peur de rien. Surtout face au petit mètre soixante de l’étoile.
Néanmoins, elle l’ignora. Voyant en effet son compagnon se mettre à courir vers la sortie, elle prit son joli talkie-walkie, et communiqua à son collègue à l’entrée, ces mots :

- Ryan, deux jeunes hommes vont sortir, fouille les au cas où.

Elle était sérieuse, l’étoile, il fallait pas croire.
Son regard se tourna à nouveau vers le massif. S’il pensait l’impressionner, il se trompait lourdement. Sterenn n’était pas du genre à être impressionnée facilement.
Du moins pas par ça.

Elle l’écouta faire son discours de gorille pas content, et resta très sérieuse. Elle se fichait que ce type se moque de lui. Cela faisait bien longtemps que l’étoile n’était plus atteinte par ce genre de phrases. Sterenn n’en avait rien à faire.
Elle posa ses mains contre ses hanches, l’air toujours aussi neutre et posé.

- Si vous cassez le rayon, je ne pense pas être la seule à agir. Mais de fait, je vous mettrais au sol d’abord. A moins que vous soyez chatouilleux. C’est un bon point faible.

Elle lui fit un sourire, presque gentil en sortant sa dernière réplique. C’est vrai que chatouiller quelqu’un le rendait plus vulnérable – et incontrôlable aussi mais ça c’était un autre détail en vrai -.

- Je n’ai pas besoin de faire trente centimètres de plus pour vous neutraliser.

C’est qu’elle avait confiance, Sterenn. Mais elle révisait déjà mentalement tout ce qu’elle pourrait faire dans le doute. Et vraiment, ce type ne lui faisait pas peur.

- Mais je vous le répète : c’est mieux de vous arrêter. Ça vous servira à quoi de casser le rayon ? Vous aimez avoir des ennuis ? C’est une passion étrange. Et vos ennemis sont partis.
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T’étais parti du principe que t’allais pas avoir besoin de lui faire un dessin pour la secouer un peu, la demoiselle. Peut-être parce qu’en taule, c’était la loi du plus fort partout et tout le temps, et que t’avais appris inconsciemment que le plus grand et le plus costaud s’en sortait toujours le moins pire. Victimiser pour se faire respecter. Quinze ans à te rentrer ça dans le crâne, ça t’avait fait oublier à quel point dans la vraie vie, c’était débile. Ça t’était pas venu à l’esprit que quelqu’un de plus jeune, plus petit, plus faible physiquement, et qui plus est une femme, serait capable de te marcher sur les pieds. Non pas que tu dénigrais les femmes, d’ailleurs ta soeur était plus courageuse que toi sur bien des points, mais tu les assimilais quand même au besoin de protection. A croire que c’était ton destin de te faire mettre la misère par elles - parce que celle-là aussi, aussi minuscule soit-elle, elle t’écrasait avec sa confiance.
Le regard assuré, la voix sérieuse, pas la moindre hésitation, elle est tellement à l’aise dans ce qu’elle fait que ça te coupe l’herbe sous le pied. T’as presque envie de renoncer tout de suite tellement tu sais pas de quel côté attaquer pour démanteler sa prestance. Quand elle se met à causer dans son talkie, t’as les mains moites le temps d’un instant, t’étais sûr que ça serait pour toi - t’as eu un air un peu soulagé en comprenant que c’était surtout pour la baltringue qui se faisait la malle. En soi, t’étais plutôt content, il t’avait gonflé et il méritait rien de mieux. Quant à toi, t’avais rien dans les poches encore, tu t’en tirais bien finalement.

Elle te répond du tac-au-tac, t’aimes bien ça l’audace, et la demoiselle est directe et franche. En plus, elle te sourit - c’est con mais ça t’arrive pas si souvent, et ça te fait plaisir. Cela dit ça te fait doucement rigoler quand elle te dit qu’elle te mettra au sol. Toute la confiance en soi du monde allait pas lui inventer de la force, et t’avais du mal à croire qu’elle y parviendrait avec autant de facilité. T’étais quand même massif et tu tenais bien sur tes jambes, malgré les quelques bières descendues dans la journée. « Me mettre au sol ? Oh merde, j’aurais presque envie de voir ça. Attends, j’vais me baisser pour te filer un coup de main », tu lui réponds, mais au fond tu commences à t’amuser de la situation. Elle est rentrée dans ton jeu comme ça, la provocation vire à la plaisanterie et tu sais pas pourquoi, tu t’y sens bien. Au final, plus elle parle et plus t’as l’envie irrépressible de l’emmerder, mais avec un soupçon de bienveillance. Y’a quelque chose dans sa présence, dans son calme olympien qui t’apaise, qui rend tout plus léger. Tu le réalises à peine, mais comme quoi, être empathe a du bon quand on côtoie un peu autre chose que des connards.
Et puis t’enchaînes en te retournant à demi - sans prévenir, tu te baisses et la chope par la taille pour l’embarquer sur ton épaule comme un vieux sac. « Alors princesse, on regrette les trente centimètres ? J’espère que t’as pas le vertige. » Et tu cherches du regard un endroit en hauteur où tu pourrais l’accrocher, juste comme ça. Oh, ça lui fera pas de mal, c'était toujours mieux que de casser le magasin, par contre qu’est-ce que ça te fera rigoler. Tu comptes pas non plus la faire poireauter longtemps, mais elle est si jeune, faut dire - t'as quand même du mal à reconnaître son autorité, et plutôt que d'hésiter devant ses avertissements, tu te mets à sourire toi aussi. C'était comme une partie de gendarmes et de voleurs à la cour de récré, ça te changeait des geôliers qui te matraquaient les jambes pour te calmer, pour toi c'était rien d'autre qu'un jeu. Et pour en rajouter une couche, tu lui balances aussi : « Vas-y, fous-moi par terre ! ».
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We’re dumb and we don’t care

Sterenn ne se démontait pas. Elle voyait bien que ce type ne la prenait pas au sérieux. Sûrement était-il persuadé que l’étoile rigolait, que de toute évidence, ce qu’elle racontait n’était pas vrai, et qu’elle ne pourrait jamais le mettre au sol.
Elle savait qu’elle n’apprenait les arts martiaux que depuis quelques années, contrairement à son père, mais elle savait ce qu’elle devait faire quand même. Débutante peut-être, mais intelligente aussi.
Alors, elle entendit le type se moquer d’elle, elle l’entendit ne pas la croire, et elle était prête à le mettre au sol même debout, s’il faut.

Sterenn était une étoile brûlante. Presque un soleil. Mais ce n’était pas de la colère qui la guettait. Elle était trop douce pour ça. Simplement de la détermination.
Alors qu’elle aurait pu se défendre avant même qu’il l’attrape, elle le sentit l’attraper, et se sentit portée d’une façon désagréable.
Pourtant, Sterenn n’avait pas peur. Vaillante et brave. Ou plutôt, sûre d’elle. L’étoile n’est plus accrochée au ciel, elle fait attention, elle est sur la Terre. Et si c’est douloureux de ne point rêver, elle fit avec.

Elle attendit, l’étoile. Patiemment, elle le laissa savourer sa victoire. Elle le laissa croire qu’elle était faible.
C’était vicieux, mais il fallait croire qu’elle a hérité de certains traits de son père adoptif. Père qui avait tendance à faire croire qu’il n’est qu’un pauvre humain sans défense, avant de tuer des créatures ou au moins de les blesser.
Mais Sterenn n’était pas vicieuse à ce point. Et d’ailleurs, c’était un point qu’elle reprochait à son père. Très souvent. Plus souvent qu’à un fumeur qui étalerait clopes sur clopes devant elle. Et parfois, elle obtenait une petite victoire quand son père décidait de s’adoucir un brin et d’être plus fairplay.

Et voilà que vint la provocation. Alors, l’étoile laissa diffuser un sourire amusé, et elle n’attendit pas. C’était lui-même qui lui avait demandé.
Soufflant un bon coup, elle s’excusa d’abord :

- Désolé si je déboîte votre épaule. Mais vous l’aurez cherché.

Et sans attendre plus de temps que ça, elle attrapa le bras qui le tenais. Rentrant bien sa tête pour éviter des problèmes, elle mit toute sa force pour pousser d’un coup avec les genoux et ses abdos, avant de faire une sorte de salto avant.
Avec ça, l’homme se retrouva au sol, et elle pouvait même lui faire une clé d’épaule. Mais elle le relâcha, reculant.

- Vous auriez préféré les chatouilles ?

Un peu essoufflée, l’étoile se sentait contente d’elle quand même. Si un membre du personnel l’avait vu, il pourrait dire ce qu’elle avait fait, et avec un peu de chance, elle obtiendrait même une lettre de recommandation !

- Je vous prie de ne plus plaisanter en pensant qu’avec trente centimètres d’écart, je suis à votre merci, s’il vous plait.

[Hrm. A noter que ce que j’ai écrit pour la technique viens donc d’une amie qui s’y connais beaucoup mieux que moi xD J’ai recopié quasi ce qu’elle m’a dit]
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Tu fanfaronnais avec ta taille et tes gros muscles, la demoiselle sur l’épaule tellement légère que tu la sentais à peine. T’aurais presque pu la lancer en l’air et la rattraper - bon, peut-être pas quand même, mais en tout cas tu ressentais aucune fatigue en la baladant comme ça. T’étais tellement sûr de toi, mais fallait te comprendre : comment une si petite môme, et si légère, à l’apparence si douce, qui nageait dans ses vêtements trop grands, allait bien pouvoir te mettre par terre, toi la grosse brute ? D’autant qu’elle ne s’agitait pas, elle n’essayait pas de se débattre et te laissait faire, dans un premier temps. Forcément, toi, le nigaud, tu avais voulu rajouter une provocation. Ô combien t’as regretté, mais t’étais même pas sûr, au fond, de savoir ce qu’il s’était passé. Avant que tu puisses faire quoi que ce soit, t’étais rendu à terre, le bras tordu en une clé qui n’était pas des plus agréables. Sans compter que tu t’étais pris le sol - t’étais pas du genre chochotte pourtant, mais là, ça faisait un peu mal. « Aïe-aïe-aïe! » C’est tout ce que tu as eu le temps de dire, mais elle t’avait déjà lâché, c’était pas comme si t’étais une vraie menace après tout, t’avais pas voulu l’attaquer.

Sitôt libre de tes mouvements, tu t’es redressé en position assise, l’air médusé, tu te tenais l’épaule comme si t’étais en souffrance mais t’as vite réalisé que c’était même pas le cas. C’était passé, c’était passé si vite, toi t’étais sur le cul, et elle, elle culminait au dessus, avec une plaisanterie à sa taille. Tu te tâtais encore l’épaule, les yeux comme des billes, tu savais même pas quoi dire tellement t’étais impressionné - et pas mal honteux, il faut le dire. Se faire battre à plate couture par une jeune fille, pour un forçat aguerri, c’était tellement inconcevable. T’aurais pu t’énerver, te mettre en colère, te remettre debout, sauver ton honneur inexistant ou que sais-je. Mais t’arrivais tellement pas à y croire qu’au lieu de ça, tu restais sur les fesses avec un mélange de honte et de respect - même tes joues avaient pris des couleurs et t'étais content d'avoir aucune connaissance dans les environs pour se foutre de toi, t’étais pas sûr de pouvoir te regarder en face après ça.
T’as bredouillé en te relevant finalement, tu savais pas trop quoi dire, elle t’avait coupé dans ton élan. Et puis la mauvaise foi a fini par parler pour toi - « J’aurais pu t’en empêcher si j’avais voulu, mais j’allais pas te faire mal », tu lui as dit, mais ça se voyait tellement que t’en pensais pas un mot. « C'était déloyal... », t'as balbutié d'une voix basse, complètement hypocrite pour protéger ton ego. T’avais retrouvé ta domination en taille, mais tu faisais plus le fier, et tu continuais de te toucher le bras comme si t’avais mal, juste… Juste pour protester, pour te consoler, pour faire la victime, tu sais pas, tu le faisais sans trop y penser. Peut-être que c’était ta manière de soulager la douleur, même si la seule chose qu’elle avait blessé, c’était ta fierté.
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Sterenn n’avait pas conscience du grabuge que cela pouvait donner dans le magasin. Ni des gens qui avaient fini par arrêter leurs courses pour les observer. Après tout, un des autres gardes de sécurité, avait bien vu que l’étoile était en position de difficulté. Prêt à foncer, puis finalement à attendre, pour ne rien faire du tout. Après tout, quand il vit ce que l’étoile fit, il fut surpris, et plutôt satisfait, semblant parler dans son talkie pour prévenir que la menace avait été neutralisée.

N’empêche que cela avait rapporté du monde.
Que Sterenn ne voyait pas, trop concentré sur l’individu géant. Individu qui resta assis, semblant sous le choc. Elle lui souriait doucement, elle. Ne se vantant même pas de ce qu’elle avait pu faire. Prévenant juste.
L’étoile laissa l’homme se relever, et elle dû à nouveau lever la tête pour l’apercevoir. Il semblait parler de mauvaise foi, et elle lui fit un petit sourire :

- Peut-être que vous auriez pu, monsieur. Mais qui est le plus déloyal ? Celui qui attrape une personne sans prévenir, ou la personne attrapée qui se défend dans le but de calmer le client instable ?

Parfois, l’étoile était pleine de sagesse.

- Et si je n’avais pas pu me défendre… commença-t-elle en pointant son collègue qui allait retourner à sa place : ce serait lui qui se serait occupé de vous. Et il a plus d’expérience que moi, et de quoi prévenir la police.

Son ton neutre montrait combien l’étoile se serait fichée des conséquences qui auraient pu avoir pour le client géant qui lui faisait face. Elle ne le connaissait pas, ils n’étaient pas reliés, donc, elle n’avait pas tant de pitié pour lui. Bien qu’elle ne pouvait nier le trouver assez amusant.
Bien qu’elle aurait pu lui faire plus mal. Mais Sterenn n’était pas violente ou agressive. C’était une étoile. Elle se contentait de réchauffer, c’est tout.

- Maintenant monsieur, je vous le répète : je peux vous amener à quelqu’un qui pourra vous conseiller des bons produits à acheter. Et à nouveau, je vous déconseille de recommencer vos démonstrations de force.

Elle le prévenait à nouveau, parce que c’était son travail.

- Ce sont quand les étoiles sont les plus géantes, qu’elles finissent par mourir, vous savez ?

Sterenn ne pouvait pas s’empêcher de parler astronomie. Et plus encore des étoiles.  
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Si y’a bien un truc que tu supportais pas… Enfin, je sais pas pourquoi je me fatigue à formuler ma phrase de cette façon, parce qu’il y a probablement un nombre infini de choses que tu supportes pas du tout - le bruit, les réveils, la vieillesse, la mauvaise nourriture, le manque de respect, les menaces… Mais parmi cette liste infinie de choses qui te mettent hors de toi, y’avait notamment le jugement. Avec la demoiselle, t’avais pas senti quelque chose de ce genre, parce que mine de rien elle faisait juste son travail, et t’avais vraiment commencé à déconner donc elle avait raison d’être là. Et puis, dans son sourire, y’avait plus de douceur et d’amusement que de moquerie, tu sentais aucune hostilité venir de sa part. Mais les passants, qui commençaient à s’arrêter pour le spectacle… En soi, t’aurais dû t’en douter. En baladant mademoiselle sur ton épaule, tu t’attendais pas vraiment à être discret, mais quelque part c’était pas important puisque t’avais pas honte de toi. Sauf que maintenant qu’elle t’avait mis par terre, que tu sentais dans leurs regards l’envie de l’applaudir, et de t’insulter pour avoir posé tes mains sales sur une jeune femme innocente, bah tu le prenais plus aussi bien.
Alors t’as relâché ton bras, pour arrêter de donner l’impression que t’avais mal, pour te rendre un peu plus “bonhomme” à leurs yeux, et tu leur as rendu un regard mauvais, un regard pour qu’ils passent leurs chemins parce qu’il y avait plus rien à voir. Et pendant ce temps, la vigile captait à nouveau ton attention, en te parlant de déloyauté, ce qui te tira une tronche grincheuse et un grognement. Bien sûr, elle avait raison. Mais c’est pas parce qu’elle avait raison que tu devais lui donner raison. En fait, y’a surtout un des mots qu’elle a employé qui t’a touché plus que les autres. Instable. C’était un mot de psychiatre ça, instable. Combien de fois tu l’as entendu, tu penses ? Et le pire, c’était d’entendre ce mot alors que t’avais encore des regards sur toi. Ça te donnait l’impression d’être au zoo, un animal de cirque, une curiosité, un type pas fréquentable dans une camisole ou derrière des barreaux. Disons-le - le mot t’a fait mal. T’essayais d’en rien montrer, mais c’était pas si simple pour toi, qui était quand même relativement sensible dans le fond. Et t’as rien voulu répondre, juste parce que t’avais pas envie de lui prouver qu’elle avait raison. T’essayais de prendre sur toi, pour pas avoir l’air d’un type violent et instable, malgré ton envie croissante de tout balancer en l’air pour insulter les clients.

Encore une fois, elle te parle d’aller chercher le service client pour te remettre à tes achats. Mais acheter, c’était bien la dernière chose que tu voulais. A part tout casser ou sortir, y’avait plus grand chose que t’étais tenté de faire. « Nan, ça va, j’me débrouille. J’tiens pas à me faire casser le bras. » L’étonnement avait laissé place à une sorte de mauvaise humeur, et… Et quoi ? De quoi elle parlait ? Pourquoi elle parlait d’étoiles ? T’y connaissais rien, toi, faut dire. Tu t’intéressais pas franchement à l’astronomie - en fait tu t’intéressais pas à grand chose. Sinon peut-être la cuisine. Ou le fait de tout faire cramer, mais ça c’était plus pathologique qu’autre chose. « Hein ? » C’était même pas forcément désagréable comme réaction, juste que tu comprenais vraiment pas d’où ça lui venait. Est-ce que c’était un genre de métaphore ? Mais toi t’étais assez maladroit quand ça ne tenait plus du premier degré. Ou alors, elle venait vraiment de te dire nettement que parce que t'étais grand t'allais crever. « Non j’en sais rien, j’suis pas bon en science, mais j’vois vraiment pas le rapport. » Ce faisant, tu jetais encore des regards au petit troupeau autour, qui espéraient peut-être encore un peu de croustillant qui sait. « Mais de quoi j’me mêle, tracez vos chemins vous, barrez-vous ! » Peut-être que l’alcool causait un peu pour toi à ce moment-là, mais t’étais jamais vraiment un fleuron de délicatesse.
CODAGE PAR AMATIS

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We’re dumb and we don’t care

Sterenn ne faisait que son travail. Et de fait, si cela devait l’amener à calmer un client, elle le faisait.

Mais qu’elle n’ai pu s’empêcher d’être elle-même, une étoile qui avait la tête ailleurs. Ça n’avait rien de surprenant. Sauf pour ceux qui n’avaient pas l’habitude de la cotoyer.
Et le nombre de ce genre de personne était haut. A y penser, Sterenn n’avait pas tant d’amis malgré son apparente sympathie. Il fallait bien supporter cet éclat de lumière qui fusait n’importe quand en racontant n’importe quoi.
Cela faisait le centre des inquiétudes de son père adoptif. Que sa fille, pourtant peu méchante, ne puisse pas avoir d’amis.

Mais de toute façon, Sterenn savait que devenir réellement amie avec elle devait bien être compliquée. Parce qu’un ami savait pleins de secrets. Et que quasiment personne ne savait qui elle était réellement.
Une étoile.

De fait, elle entendit l’homme préciser qu’il ne recommencerait sûrement plus, et Sterenn eut un sourire satisfait. En un sens ça la rassurait un peu. Elle était sérieuse dans son travail, l’étoile, mais cette prise qu’elle venait de faire avait déjà usé d’une bonne partie de son énergie. Pauvre humaine fragile.
Sterenn ne fut pas surprise de la réaction de l’homme quand il ne comprit pas ce qu’elle voulait dire par les étoiles. Il lui avoua même ne pas voir le rapport. Quel dommage. L’étoile, elle, le voyait. Totalement.

Mais au moment où elle voulut lui expliquer, elle fut interrompue par la remarque que le géant lança aux passants.
Se tournant vers les dit passant puis vers l’homme, Sterenn compris qu’il n’appréciait pas être regardé. Mais à y penser, il n’avait pas fait dans la discrétion.

- Ce sont juste des regards. Je crois qu’eux ne veulent pas vous approcher. Mais ce n’est rien. Ils ne sont pas ceux qui vous aideront dans ce magasin.

En clair, elle lui disait de ne pas faire attention à ces badauds inutiles. Elle-même ne les voyait pas. Il fallait dire que Sterenn ne voyait que ce qui l’intéressait.

- Et pour l’étoile, quand une étoile vint à mourir, c’est le moment où elle est à son apogée niveau taille, et même niveau chaleur. Je ne dis pas que vous allez mourir, mais… Ce n’est pas parce que vous êtes grand que vous serez toujours si fort.

Elle eut un petit sourire :

- Au moins vous savez vous défendre. Et vous avez compris la leçon.

Donc elle ne voyait pas pourquoi elle devrait le mettre dehors. Preuve en est que quand Sterenn vit un vendeur s’approcher pour demander à l’étoile si tout allait bien, elle lui montra le géant :

- Je ne sais pas s’il veut des conseils, ni même s’il a de l’argent, mais tu peux t’occuper de lui.
- Mais il…
- Il ? Ne fera rien. Et s’il n’a pas besoin de toi, il te le dira. Je continue de surveiller.


Et ça, Sterenn en était sûre. L’étoile se tourna vers l’homme qui avait voulu l’embêter, et le fixa, d’un air plein de profondeur, et juste aussi…Parce qu’elle aimait fixer les gens.
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