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 le cafard et la souris ne vaut pas mouche qui pète - Tredag

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❝ vieux proverbe chinois par Shuchéri ❞le cafard et la souris ne vaut pas mouche qui pèteJ'étais en prison depuis maintenant un an. Les colocataires de cellule s'étaient enchaînés, le premier finissant sa peine, l'autre devant aller en isolement plusieurs mois à cause d'un meurtre en prison, le dernier ayant demandé à déménager car il pouvait plus me supporter. Remarquez, ça m'avait valu quelques jours de tranquillité. J'avais pu me morfondre pendant des jours, sans avoir d'emmerdes, allongé toute la journée sur ce truc qu'on osait nous filer pour dormir, nommé couchette bien que ça n'en mérite pas le terme. J'avais besoin de me retrouver seul, et en prison, c'était juste impossible. Ah, et le plaisir de chier sans qu'un crétin me regarde. C'était génial... Ca n'était pas arrivé depuis un an. Super hein ? J'avais vingt deux ans, j'étais un meurtrier, et en plus de ça, j'avais plus la pudeur qu'on offrait à tout jeune adulte qui vivait encore chez ses parents. Elle était bien loin, ma chambre que j'avais pour moi tout seul.

J'étais encore en train de me morfondre lorsque j'entendis la voix d'un des matons m'interpeller. Je sursautai, pour ensuite le regarder d'un air torve. Il me faisait signe de venir, pour que je me laisse attacher, le temps qu'ils fassent... Je ne savais trop quoi. C'était la procédure, quand un surveillant de prison entrait dans une cellule, les détenus étaient menottés aux barreaux de la cellule. Je n'aimais pas ça du tout... Mais j'obéissais, car c'était ainsi qu'on survivait dans cette prison. Je l'avais appris à mes dépens. Et quitte à être là pour un long moment... Autant ne pas faire de vague n'est-ce pas ? Et tandis que je fus attaché, je vis un type, un brun, se faire emmener par un autre gardien de la paix. Oh merde, super, un colocataire... Ils avaient pas traîné, là haut. Adieu tranquillité... Et v'la la tronche de celui qu'on m'emmenait. Une face de rat.

Je crois que je me souvenais de lui. Une gueule de névrosé bon pour violer des fillettes, qui était là depuis plus longtemps que moi. Pourquoi ? J'en savais rien, et en fait, je m'en foutais totalement. Le truc que je retenais surtout, en fait, c'était que le mec, c'était une perche. Un mètre 90 peut être. Et moi j'étais encore un machin qui culminait à un mètre 70. Une taille que certains prenaient comme un prétexte pour m'emmerder. Même si je me laissais pas faire… Merci toutes ces années de sport de combat intensif. Ca me permettait de me faire une place ici.

En tout cas, il fut attaché à côté de moi, afin qu'il ne s'attaque pas à eux non plus. Et nous fûmes libérés une fois la grille fermée, détenus d'un côté, matons de l'autre. Je les fixai partir tout en massant mes poignets qui me lançaient un peu trop, ils m'avaient serrés fort. Bande de lâches. Tout ça parce que j'avais refusé de me laisser faire quand un connard avait voulu me faire une fouille au corps quand j'étais à poil. A poil. Bordel.

"A présent, vous allez partager votre cellule. Pas de bagarre, entendez-vous bien. Vous devriez plus déménager par la suite. Amusez-vous bien..."

Je détestais ce surveillant là. C'était un vicieux qui aimait organiser des combats entre prisonniers pour revendre les vidéos. Beaucoup étaient morts, durant l'année passée... Et je le voyais un peu trop s'approcher de moi, ce bâtard. Il allait sûrement vouloir une victime pour une vidéo qui se vendrait plus cher. Mais moi je ne voulais pas. Alors, je n'eus aucun regard pour le connard qui était avec moi, et je retournai sur ma couchette. Et s'il me parla, je ne le calculai même pas. Pas envie. Il était tard, et je m'endormis. Sur ma couchette à moi, celle du haut. Parce que le premier coloc' m'avait assez empoisonné avec ses pets de la mort qui allaient direct dans mon pif.
Enfin. Je m'endormis... Pas longtemps. Parce que j'entendais du bruit. Quelqu'un parlait.

"Ta gueule. Mais... TA GUEULE !"

Je me retournai, pour finalement regarder mon colocataire de cellule. Il parlait, mais il avait les yeux fermés, et il sourcillait même pas à mon ordre. Est-ce qu'il dormait ?! J'étais totalement ahuri, c'était une méga blague, ou bien j'avais droit au roi des somnambules ? Je me levai, pour me pencher par dessus mon lit qui était en hauteur, pour le claquer un peu à l'épaule. Juste histoire de le réveiller, et qu'il la ferme. J'aurais bien foutu des bouchons dans mes oreilles, mais comment j'étais censé savoir que ce gros barge était un bavard hein ?

"Hey, tu parles en dormant, tu m'empêches de dormir."

J'avais déjà eu pas mal de cas comme coloc'. Genre, celui qui me regardait avec des yeux totalement fous. La rumeur disait que c'était un nécrophile, et des mecs qui voulaient se foutre de ma gueule m'ont dit qu'il allait me buter pour baiser mon cadavre. J'avais tenu à leur expliquer - avec mes poings - que ça ne risquait pas d'arriver... Et il m'avait jamais touché. Heureusement. Je sentais encore son regard sur moi, il me faisait flipper.
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Le cafard et la souris
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Dix ans. C’est putain de long, dix ans. Dans cette société miniature, de réclusion et de privation des libertés, t’étais déjà un ancien à 30 ans, ou tout juste au dessus. C’était pas l’âge qui comptait, dans le milieu, c’était l’ancienneté - votre naissance, c’était votre arrivée, et le reste n’avait plus d’importance. Tous criminels, qui étiez-vous pour juger : quelque part, tout connard que vous êtes, vous étiez plus tolérants que le reste de l’humanité qui vous avait cloîtrés là. Tous des humains, tous des hommes, peu importe ce que vous aviez fait - y’avait jamais que les geôliers pour vous traiter comme des chiens ou des sous-races. Par contre, eux s’en privaient clairement pas : la mortification, c’était un peu l’étape obligatoire. Comme si l’humiliation quotidienne et la soumission devaient vous encourager à regretter et être des hommes meilleurs - à ton sens, c’était plutôt le parfait moyen pour vous rendre encore pires. T’avais jamais été aussi violent qu’en taule, jamais ta pyromanie n’avait été autant exacerbée que là, et les sédatifs étaient devenus un peu trop souvent nécessaires pour te calmer à ton goût. Y’avait plus que ça, parce que t’aimais pas plier le genou, t’aimais pas qu’on te marche dessus - une crainte de cafard, ça. Tu voulais montrer que t’étais encore là, que t’avais ton honneur et qu’on était pas prêt de te faire supplier. Tu crois que t’as supplié en 10 ans ? Peut-être bien, tiens. Ils avaient le chic pour pousser les gens à bout quand même. Mais tu préférais pas penser à ça.

Dix ans. T’en avais vu défiler du monde, des gueules, détenus ou pas, des cellules. Tellement que c’était toi aussi, maintenant, qui faisait un peu la loi. T’étais de ceux qui expliquaient aux nouveaux comment ça fonctionnait dans le coin. Les règles et la loi du plus fort, les trucs à pas faire, les têtes à respecter, le lynchage du débutant - l’accueil, vous le faisiez un peu à la tête du client. T’étais pas prêt à en laisser un te marcher dessus. Forcément, quand t’as su (ou qu’on t’a dit) qu’on allait te déménager avec un type qu’était là depuis bien moins longtemps que toi, t’as su que t’allait devoir t’imposer vite. Manquerait plus que ça, tiens. S’il fallait cogner, tu cognerais - c’était ton genre, ça se savait, dans le personnel tout le monde savait ça, que t’étais récalcitrant. T’avais les poings débridés mon gars, et les coups de matraque n’y changeraient rien : la violence dans les veines et dans les gènes, jusqu’à ta mort. Dire que t’étais même pas en taule pour ça.
Le premier regard, le premier contact. Tu sais peut-être pas grand chose, mais tu sais au moins que ça, c’est primordial. Alors sitôt que ton nouveau compagnon de cellule est entré dans ton champ de vision, tu t’es pas fait prier : tu l’as détruit du regard. De quoi t’avais l’air j’en sais rien, mais tout sauf sympathique en tout cas. T’as même amorcé une résistance contre le gusse qui te faisait avancer, sans quitter l’autre des yeux - pour lui montrer que t’avais des couilles en quelques sortes, des non-dits, du sous-entendu. T’avais pas peur qu’on t’éclate le crâne contre un mur, t’étais comme ça. Un peu con. Et lui ? Ah, j’dois avouer qu’en le voyant, t’as eu comme un sourire vilain. C’était encore un gosse, et tu culminais vingt centimètres au dessus : t’allais l’écraser, et plutôt facilement à ton sens. Il était bien bâti ouais, pour son gabarit surement - mais t’étais quand même le genre de type à laisser un souvenir au mur quand tu foutais un coup de poing dedans, alors t’étais plutôt confiant. T’avais l’âge, la taille, l’ancienneté, la force et la sale gueule, tous les atouts qu’il te fallait pour pouvoir lui faire ta loi. Quand ils t’ont foutu à côté de lui le temps de refermer la cellule, tu t’es redressé autant que t’as pu, t’as continué à le regarder, t’as même un peu contracté tes muscles, le seul problème étant qu’il s’en foutait. Trop obstiné à vomir des yeux les geôliers de l’autre côté de la grille sûrement. Tu pouvais pas franchement lui en vouloir - tu les aimais pas vraiment. Pas de bagarre, qu’ils vous ont sorti avant de se faire la malle, et t’as ri jaune. Amusez-vous bien, mais les deux phrases ensemble pour toi, c’était contradictoire.

T’as même pas le temps d’en placer une en te massant les poignets que Minimoy s’est fait la malle sur sa couchette. Il prend celle du haut et c’est tant mieux, t’as rien à en redire - pour être honnête, tu préfères de loin celle du bas, pour la seule et bonne raison que t’as horreur de te prendre le plafond dans le crâne quand tu te réveilles, et t’as un petit plaisir inavoué à te jeter sur ton matelas, ce que tu peux pas vraiment faire à l’étage supérieur. D’ailleurs tu t’es posé sur le tien, essayant de juger s’il était plus ou moins confortable que le précédent - difficile à dire, t’aurais pas pu te prononcer. Et là ? En temps normal, tu l’aurais probablement fait chier. Tu sais, histoire de donner la couleur - peut-être que t’aurais pu coller des coups de pied dans son lit, histoire de le tester, de voir s’il allait oser répondre à la provocation, ou s’il allait se soumettre à ton joug et faire comme si de rien n’était. T’aurais pu faire exprès d’attendre qu’il ferme l’oeil pour te décider à faire du bruit, à chanter fort, ou que sais-je. T’étais vraiment le pire, en compagnon de cellule, surtout quand t’étais pas d’humeur - et tu l’étais pas. La raison, et la vérité d’ailleurs, c’est que t’étais pas loin des 60 heures sans sommeil, et que t’avais des cernes comme des tranchées de 14-18 - ce qui n’avait pas dû t’enjoliver le portrait pour votre première rencontre. T’aimais pas dormir quand t’avais un type avec toi, t’avais toujours cette peur viscérale de balancer des informations. T’aurais préféré attendre deux ou trois jours avant de céder avec celui-là, histoire de t’en faire une idée d’abord. Mais s’il dormait, c’était l’occasion ou jamais de fermer l’oeil en toute confiance. Ce que t’as fait.

Ça aurait pu être pire. T’aurais pu être comme ton frère, qui ronflait si fort que tu l’entendais de l’autre bout du couloir quand t’étais gamin, si fort que ça te faisait peur. T’aurais pu être comme ta soeur, qui remuait tellement toute la nuit qu’elle aurait pu assommer un homme sans même se réveiller. Au lieu de ça, toi, tu parlais. Tu haussais la voix quelques fois, mais globalement, tu te contentais de causer, de chuchoter parfois, de raconter des histoires sans queue ni tête et ponctuées d’insultes. C’était soft pour une fois, t’insultais juste - parce que t’aurais tout aussi bien pu rire, pleurer, crier. Fils de pute, il a dû revenir trois ou quatre fois dans le bref interlude où t’as dormi - valait mieux ça que de t’entendre causer des types morts par ta faute, que de t’entendre hurler pour telle ou telle mystérieuse raison enfermée dans ton sommeil. Tu rêvais pas, tu rêvais même pas je crois - ça te sortait de la bouche, comme ça. Mais Razmoket il a pas aimé. Il t’a tapé du doigt contre l’épaule jusqu’à ce que t’émerge, et t’as eu un bref sursaut en croisant sa sale gueule quand t’as soulevé finalement tes paupières.
La colère, la colère parce que t’aimais déjà pas te réveiller, mais être réveillé encore moins - ça te collait mal à la tête d’ouvrir les yeux trop vite, ça te lançait dans les tempes, et t’avais le palpitant accéléré sans pouvoir rien y faire. T’as pas réfléchi, t’as pas hésité, t’as même pas compris ce qu’il t’a dit, ou vaguement. « Qu’est-ce que tu veux que ça me foute ? » Encore du sommeil dans la voix, mais elle s’est barrée bien vite, remplacée par cette rage et un - « PUTAIN MAIS QU’EST-CE QUE TU VEUX QUE CA ME FOUTE ? » Faut avouer Trev’, une petite nature aurait pu se faire dessus en te voyant au réveil. Au moins en taule c’est plus rare à trouver - ça évitera les accidents nauséabonds. Tu t’es redressé, t’as chopé son bras d’une main, son col de l’autre, vu comme sa gueule dépassait du matelas. Et t’as fait quoi ? Tu l’as descendu vite fait, voilà ce que t’as fait, et tu lui as dit bonjour à ta manière. Une dérouillée à peine levés, ça vous ferait du bien. A toi du moins - à lui, eh bien, il avait qu’à se la fermer la prochaine fois, si ça lui plaisait pas.
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❝ vieux proverbe chinois par Shuchéri ❞le cafard et la souris ne vaut pas mouche qui pèteJ’avais tenté de réveiller ce mec qui parlait trop dans son sommeil. J’avais été sympa, j’aurais pu lui en coller une. Mais très franchement, j’étais pas tellement dans le mood des tartes dans la gueule des mecs qui faisaient que parler dans leur sommeil. Je m’estimais donc très sympa de ne pas lui en coller une gratos. Par contre, lui, son réveil, c’était peut-être un diesel, mais il foutait des claques. Vraiment. Sans que je m’y attende réellement, il me fit carrément voler de mon lit, me chopant par le col et le bras en même temps pour m’en coller dans la gueule.

Sérieusement ? Ok.

Résumons : j’avais réveillé un gars. Qui causait de je ne savais même plus quoi. Et là il m’attrapait et m’en collait bien la gueule. Ce n’était pas la première fois que ça m’arrivait, certains avaient voulu poser leurs marques sur moi. Et j’avais rendu chaque coup qu’on m’avait donné, au minimum… Alors, je n’allais certainement pas baisser la tête devant cette cave à sperme de mes couilles ! J’avais passé des années à m’entraîner aux sports de combat, et je n’avais pas envie qu’un vieux connard me dérouille totalement. Et c’était les visites demain !! Ma soeur allait venir me voir, et j’avais tout fait pour éviter d’avoir la gueule en vrac !

J’avais un bras bloqué dans la poigne de ce mec ainsi, j’avais qu’une seule façon de m’en sortir. Une fois retombé sur mes deux jambes, je n’eus qu’à remonter mon genou pour taper dans ses couilles. Bon, le premier coup rata un tout petit peu, je pus tester leur sensibilité disons. Fallait dire qu’il était une putain de perche, et que moi, j’étais clairement un nain de jardin. Alors, je fis une seconde tentative, pour cette fois-ci être pile poil - sans mauvais jeu de mot… - sur sa biroute. Et tandis que j’attendais son cri de douleur - quel mec résisterait à ça ? - je lui gueulai :

”Mais t’es sérieux, sac à foutre ?! Je t’ai juste dit que tu causais dans ton sommeil, j’ai pas insulté celle qui t’a chié !”

Et parce que j’avais vraiment envie d’en rajouter, je remis un coup de pied dans son entrejambe, argh, ça défoulait ! J’avais mal à la gueule, il m’avait pas raté lui. J’allais définitivement avoir des marques sur la gueule, et si j’en croyais les bruits de pas qui arrivaient vers nous, j’étais bon pour le mitard ! Ma soeur demain ! Fait chier !

”Toi tu te calmes merde ! Y’a les visites demain, et je te jure que si je rate ça, je te le ferai payer !”

Et à peine dis-je ça que je vis arriver le maton, avec sa lampe torche qui faisait des allers retours entre Trevor et moi. J’avais juste envie de dire, genre, l’autre faisait un cauchemar, il s’est débattu, je l’ai aidé, tout sauf avouer qu’on venait de se castagner au point que je lui pète les couilles et qu’il m’explose la tronche. Mais j’étais totalement figé, quand il demanda ce qu’on foutait avec ce bruit à réveiller les morts.
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Le cafard et la souris
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T’avais pas réfléchi - mais tu réfléchissais rarement quand t’étais levé du mauvais pied. En dix ans de taule c’était probablement ce dont t’avais le plus souffert - pas la faim, pas le manque, pas les coups, pas les ordres, ni les thérapies ni les traitements : rien que les réveils de merde tous les matins, et ça faisait dix ans que t’en bavais autant que t’en faisais baver. Cela dit, t’avais pas non plus pour intention de le tuer, même si l’idée se faisait extrêmement tentante au réveil. Alors tu lui as collé des pains. Des pains directs, hein, toi t’étais pas pour les coups de pute dans les bijoux de famille, t’aimais pas cogner dans le dos non plus, t’aimais pas être fourbe - t’aimais pas ceux qui l’étaient.
Mais bon, faut le comprendre aussi, il avait rien demandé non plus. C’était pas de te tapoter du doigt deux minutes qui justifiait de se prendre une telle mandale. T’aurais pas eu ce problème psychologique avec les réveils forcés, tu l’aurais peut-être seulement fait voler, histoire quand même de le descendre de son piédestal, mais t’aurais rien rajouté derrière. Sauf que tu l’avais, ce problème, alors t’as cogné. Fort, d’accord je l’admets - on était en taule faut dire, c’était pas vraiment un milieu où on faisait des cadeaux. Et le tas d’ordures en dessous toi t’en fit pas non plus : deux coups de genoux, le premier manqua la cible et te fit redouter le deuxième qui tapa juste. « PUTAIN » Là c’était la douleur qui causait pour toi, et on aurait juré que t’étais monté dans les aigus à l’instant - considérant qu’au naturel t’avais déjà la voix beaucoup trop grave. C’est sorti du coeur, pour pas dire directement des boules, et là c’était fini, t’en voulais définitivement à sa vie.

Le pire c’est que t’étais en tort, mais ça tu t’en foutais. Tout ce que tu savais dans la seconde, en te serrant les restes de gonades, c’est que ça faisait putain de mal et que t’avais les yeux mouillés. C’est qu’il t’en rajoute un par dessus le connard, comme si tu douillais pas déjà. « T’ES MORT FILS DE PUTE, TU VAS LA FAIRE SUR UNE CIVIÈRE TA PUTAIN DE VISITE » T’allais revenir à la charge - comme tu pouvais, c’est que t’étais un poil handicapé dans la seconde - mais ton attention s’est fait monopoliser un temps par la débarquée du maton avec sa torche et sa gueule de con. Qu’est-ce que vous foutez, qu’il demande, t’as encore un instant de grimace à soulager tes boules et même pas tu réponds, tu replonges sur ta cible. Forcément là, le gardien de cage il est pas content, il s’interpose il te menace, tu vas finir au mitard qu’il te dit, c’est un avertissement qu’il te dit. Au final tu sais pas trop ce qu’il te dit, mais ce que tu sais c’est qu’il est sur le chemin, et rien que pour ça tu te risques à lui latter la gueule.
Forcément la conséquence immédiate, c’est qu’il lui fallut pas longtemps pour plus être tout seul, il sonne du renfort pour un reclus récalcitrant. Tu sais même pas ce que fout le deuxième d’ailleurs, t’es convaincu qu’il va gentiment faire comme s’il était pas concerné histoire d’échapper à ça - alors première occas’ tu te le chopes, tu t’accroches à ce que tu peux, avec un « J’VAIS M’LE FAIRE » de rage. Complètement abusé, mais ça permet au chien de garde de te maîtriser, avec les sales gueules qui rappliquent pour lui prêter main forte. Et ils en ont chié mine de rien pour te faire taire, ils t’ont quasiment assommé pour que t’arrête de balancer des insultes et de t’agiter comme un dément. J’vais pas dire que t’en es sorti propre et indemne, parce que clairement c’était pas le cas, mais bon au moins, t’as pu fermer ta gueule. Sauf que bon, maintenant, tu vous avais foutu dans la merde.
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❝ vieux proverbe chinois par Shuchéri ❞le cafard et la souris ne vaut pas mouche qui pèteComme un con, j’étais là dans cette cellule. Comme hébété en fait. En fait, dans ma tête, c’était un carnage, pire, un charnier, et tous les corps avaient le visage de ce type, Trevor. Prénom de merde, pour un type de merde, dans une prison de merde, voire même dans une cellule d’isolement de merde. Pourquoi tant de merde ?

Premièrement car ce sac à merde avait décidé de me coller une dérouillée juste parce que je l’avais réveillé. Ensuite, il avait traîté ma mère de pute. Enfin, il venait de nous faire mettre en isolement pour cause de bagarre, avec aussi pour conséquence une interdiction de visite - quelle qu’elle soit - pour deux mois. Deux mois. Sans voir ni ma soeur, ni ma mère, ni mon père.

Je me souvenais de cet instant où tout avait basculé, quand le maton était là, et que je priais pour que ce type fasse quelque chose, nie la bagarre, quoique ce soit. Il n’avait rien fait, sinon hurler qu’il “allait s’le faire”, parlant de moi. Alors perdu pour perdu, je l’avais défoncé, il m’avait défoncé. Et suite à un léger passage par l’infirmerie, nous avons eu droit à une sorte de conseil de discipline pour primaire, et à ça. Cette cellule de merde, avec des trucs gravés sur les murs, et juste moi, tout seul. Il n’en avait pas fallu plus pour que je me relaisse plonger dans mes démons, ne pouvant même pas me transformer en souris pour tenter de devenir moins fou. J’étais là, sur la couchette, à attendre que les semaines s’écoulent. A imaginer ce que devait penser ma famille de cette interdiction de visite. A imaginer que je répondais à cette fille, Diane, qui m’envoyait des lettres sans que je ne demande quoi que ce soit, à qui je n’avais pas adressé un mot encore.

Et j’imaginais aussi tout ce que je pouvais dire à ce mec, Trevor. En fait, j’avais la rage, mais ce n’était qu’un petit foyer dans le fond de mon être, un foyer ridicule et tout faible, tout juste un peu jaune orange, qui se battait difficilement contre la bruine de ma dépression. J’étais totalement mou, tant et si bien que je ne faisais qu’avoir pitié de ce mec. Il ne devait pas avoir de visite à laquelle il tenait pour faire si peu de cas de celles-ci. Mais s’il n’en avait rien à foutre… Moi j’en avais besoin pour ne pas crever. Pour ne pas oublier que je suis autre chose qu’une combinaison orange et un putain de numéro de prisonnier.

Quand la peine d’isolement se termina, j’étais totalement amorphe. Quand ils sont venus me chercher, j’avais bien mis deux minutes à capter que j’étais libre de m’en aller. Enfin… Libre. Ahah. Ca me faisait bien marrer. Enfin, il m’avait secoué, pour me remettre en cellule, la même. Avec le même mec, arrivé avant moi. Et en fait, je m’en foutais. Il n’existait pas. J’étais encore à genou les menottes accrochées aux barreaux, à côté de lui, comme une impression de déjà vu. Sauf qu’en réalité, cette fois-ci, je le regardai d’une façon que je voulais méfiante, mais qui devait ressembler plutôt à un oeil torve.
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Et voilà que t’en payes le prix, et voilà que tu finis amoché sur une banquette, et voilà qu’on te démonte mentalement devant la commission disciplinaire, et voilà que tu finis au trou du trou. Beaucoup trop de jours encore mais t’en es plus à ta première fois, c’est rien par rapport au temps que t’y as déjà passé, et si c’était rude les premières fois, maintenant t’encaissais plutôt bien. Ce qui t’a le plus pesé en somme, c’était pas le mitard, c’était quand on t’y rendait visite pour tes thérapies comportementales. C’était ça, pour toi, la vraie torture mentale. Tu te rends compte, espèce de matricule, à quel point ton humanité s’est faite la malle ? Tu sortiras jamais de taule, franchement comment tu veux intégrer la société après ça - t’es juste pas fréquentable. Mais voilà, t’as encaissé, t’avais pas le choix. Y’avait que la fatalité pour t’alléger ce poids, se dire qu’il fallait passer par là, qu’il y avait pas d’alternative. T’as quand même regretté, au fond, d’avoir levé la main sur ce connard. Mais en même temps, tu savais que t’aurais pas pu t’en empêcher. Surtout, tu savais que ça t'empêcherait pas de recommencer.

Le retour - tu comptais plus les jours au stade où t’en étais, t’étais déconnecté du rythme du monde depuis tellement d’années que t’étais complètement pris dans le microcosme de la prison. Ses horaires, ses rythmes par quinzaine, par dizaine, ancré dans ta chair. T’es rentré dans ta cellule, avec la tête de con aux mêmes barreaux que toi, retour au premier jour. Six semaines, six semaines et vous étiez de nouveau là. Et c’est de nouveau ce regard mauvais que t’as balancé sur lui, cette quête de domination encore plus irritée, comme s’il s’était rien passé entre temps. Mais si ton attitude était globalement la même, en plus provocante peut-être, la sienne par contre avait changé. Il était déjà un peu amorphe à la base mais là il était carrément mort à l’intérieur. Et cette fois, il t’avait regardé, au lieu de faire comme si t’existais pas. Et t’aimais pas ce regard. T’aimais pas le jugement dans ce regard, et t’aurais préféré qu’il le baisse.

Les mains libres, et le tête à tête à nouveau. Qu’est-ce qu’il va faire, rejoindre sa couchette  et faire le mort, comme la fois d’avant ? Peut-être que cette fois il fermerait sa gueule si tu causais. Peut-être qu’il pleurnicherait en silence et qu’il te laisserait pioncer. « Commence pas à me regarder de travers. » Tu le mets en garde, tu lui rappelles que tu peux partir au quart de tour, que c’est comme ça que t’es. Et en même temps t’as envie de partir au quart de tour. T’as envie qu’il fasse la connerie de trop, juste pour avoir l’occasion de le frapper, de le secouer et compagnie. Il est trop mou. Il est trop mou et dépressif - pas que tu le saches consciemment cela dit, mais ça le rend insupportable. Est-ce qu’il fallait que tu fasses moins ta tête de con ? T’avais pas envie d’être gentil. T’étais pas quelqu’un de gentil après tout. « Dédramatise, j’sais pas combien il te reste mais t'es probablement loin d'en avoir fini. » D'un autre côté, un mollusque, c'était toujours plus détente à vivre qu'une grande gueule, peut-être que tu devrais pas prendre le risque de chercher la petite bête.
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❝ vieux proverbe chinois par Shuchéri ❞le cafard et la souris ne vaut pas mouche qui pèteNe pas commencer à le regarder de travers. Oh génial, il la ramenait encore. Il faisait de la merde et il voulait la ramener encore. Peut-être que c’était ce qu’il cherchait… Je m’en fichais. J’étais totalement raide, sur le plumard, à l’écouter me faire la morale, qu’il fallait dédramatiser. L’entendre me dire que j’étais loin d’en avoir fini… Ca ouais, je le savais que j’étais loin d’en avoir fini. Mais ce qui me faisait tenir tout ce temps, c’était ces visites. Voir ma soeur, en chair et en os, entendre sa voix, me dire qu’elle m’aimait quand même, que je n’étais pas qu’un monstre, qu’un meurtrier. Avoir une interaction avec une personne vivante, qui ne risquait pas de me frapper à la moindre faiblesse, à la moindre parole. Je n’aimais pas cet endroit, cette prison, censée nous faire réfléchir sur nos actes, nous punir pour avoir été un mauvais citoyen, alors qu’elle-même était un autre monde, une autre société, avec des règles par dessus les règles. Une autre façon de vivre, qui marquait de façon indélébile pour finalement nous rendre totalement inadapté à cette vie qu’on était censée retrouver ensuite.

C’était ridicule. Je me tournai contre le mur, refusant de lui répondre. Qu’il crève dans le silence, ou qu’il parle au mur, rien à foutre. Enfin, c’était ce que j’aimerais faire. Je me forçais à rester là, sans rien dire. Ca aurait été plus simple. Ne pas le chercher. C’était une des règles, ça. Ne pas chercher la merde. Mais… C’était plus fort que moi je devais l’admettre. J’avais envie de lui répondre. De lui dire quelle merdeux il était. De lui faire comprendre qu’il avait fait bien pire que me taper dessus, que la douleur de ses poings n’étaient rien comparé à ces semaines sans voir ma famille.

”Ta gueule.”

Je n’étais pas parvenu à me retenir au final… Pas du tout. A peine ces mots-là étaient sortis que je me redressai pour le regarder lui.

”T’es qu’une merde, et si tu peux vivre sans avoir de visites, sans voir ta famille, c’est ton problème, sac à foutre. Mais moi, j’ai une soeur, j’ai tué pour elle, et je veux la voir. A cause de toi, ce n’est plus le cas, pour un moment encore ! Et si je ne m’étais pas foutu en l’air jusque là, c’était grace à ces visites ! Mais sinon, ouais je dédramatise, enfoiré de ta mère, je dédramatise tellement que tes poings de fillettes, tu peux les poser sur moi, t’inquiète, vas y, j’ai pas mal ! Ca me fait tellement moins mal que ça, tu vois ?”

Je tremblais totalement de rage, je n’en pouvais plus, je retenais tout ça depuis ma léthargie dans la cellule d’isolement. Je ne pensais pas avoir rencontré un seul mec qui me donnait autant envie de le défoncer, voire même de le buter. Et d’ailleurs… Sans même que je m’en rende compte, c’était ce que je faisais. Je lui sautai à la gueule, poussant un cri de rage, depuis mon lit, pour totalement l’écraser sous mon poids et le foutre à terre. Et je me mis à frapper, de toutes mes forces.
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Franchement, t’avais été soft. On pourrait même dire que t’avais été sympa. Dédramatise, c’était un vrai conseil mine de rien, déguisé en remarque désobligeante, mais y’avait pas de vraie moquerie. En plus, il avait l’air parti pour fermer sa gueule et te foutre la paix, il était même allé s’allonger en silence, et il t’avait tourné le dos comme n’importe qui l’aurait fait pour te décourager à causer. D’ailleurs après ta dernière réplique, t’avais pas prévu d’ajouter grand chose - rien en fait, tu comptais te poser sur ton matelas et t’occuper, en faisant comme s’il existait pas. T’aurais tellement rêvé que ce soit le cas, qu’il soit pas là, avec sa présence trop envahissante. Je dis envahissante par mauvaise foi, et parce que t’es un malade mental, mais en soi il était pas bien grand ni bien bruyant, et il prenait pas de place, et puis il était amorphe, c’était déjà comme s’il existait pas. Et il aurait pu faire semblant de pas exister. Il aurait mieux valu sûrement.

Ta gueule. Ces deux petits mots ont interrompu ton amorce de mouvement. Tu pouvais pas les laisser passer, essuyer une insulte c’était admettre sa soumission - du moins, dans ton raisonnement débile qu’il l’était pas non plus tant que ça. La prison, ça rend animal d’un certain côté, et tu ressens dans tes tripes le besoin de dominer. Pour assurer tes arrières, ou ton arrière, peut-être. Un réflexe de survie, le résultat de mauvaises expériences, mais vous étiez surement deux à vous être déjà confronté à ce milieu intransigeant - à la différence que t’avais fait dix ans déjà. Et dans un endroit pareil, c’était exclus d’avoir confiance l’un dans l’autre, au moins au début. Alors pas le choix, t’allais devoir lui expliquer par la manière forte qu’il pouvait pas se le permettre, son ta gueule. Sauf qu’il s’arrête pas là, et qu’il te coupe l’herbe sous le pied en se mettant soudain à causer trop, et trop fort. Il était passé où le môme amorphe ? T’en sais trop rien mais c’était pas celui-là, et tu sais pas lequel des deux est le pire.
Il t’insulte, bon ça c’était admis - et puis il te parle de ta famille. Enfin, de famille en général, et de la sienne, que tu l’as empêché de voir. Il te parle de sa soeur, il a tué pour elle apparemment, et quelque part, ça te fait chier de te dire que ce mec, il est coincé là, dans cette cellule, sur le fondement de bonnes intentions. Forcément, foutre le feu à un bâtiment, c’est difficile de faire passer ça pour une bonne action, t’es pas un scout dans ton genre - alors t’en oubliais presque que les gens qui butent des connards sont considérés comme des criminels eux aussi. Et puis, quelque part, la façon qu’il a d’admettre sa sensibilité, bah tu te sens con devant. En fait, ce qui te fait le plus chier à ce moment-là, c’est que le type qui te beugle des insultes à la gueule, tu le respectes. Et ça te donne envie de le cogner, autant que ça te donne envie de rougir de toi-même. Pourtant c’est un môme, merde ! Pourquoi ce gamin avait l’air à ce point plus adulte et responsable que toi ?
Du coup, tu te sens bête, du coup tu sais pas quoi dire et tu restes planté là. Mais de toute façon, il avait pas l’intention de te laisser répondre, à l’évidence, parce que l’instant d’après il est déjà en train de se jeter sur toi. Et même si, en soi, t’as clairement moyen de rivaliser en terme de force, te prendre en boulet de canon l’équivalent de tout son poids, ça t’abat sur le sol et pas de la plus douce manière qui soit. Ta tête se cogne assez violemment en arrière, mais c’est pas assez pour t’assommer et t’y penses pas à deux fois pour te défendre à travers ton étourdissement. Enfin, j’veux pas dire, mais le temps que tu percutes ce qu’il s’est passé, t’as eu le temps d’encaisser déjà de jolis coups et d’être encore moins présentable que d’habitude. T’es pas en position de rendre comme tu le voudrais, cette fois t’es clairement en position d’infériorité pendant de trop longues secondes - mais tu barres le chemin de ses coups, tu te redresses au mieux, et passant outre les douleurs du haut de ton corps et le sang dans ta bouche. Sauf que t'es incapable de trouver l'élan pour rendre les coups, et t'as du mal à coincer les siens, alors faute de mieux, t'essaies de t'accrocher à lui, et de lui foutre un colossal coup de boule. De toute façon, t'as déjà mal, et de toute façon, tu ressembles déjà à rien.
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❝ vieux proverbe chinois par Shuchéri ❞le cafard et la souris ne vaut pas mouche qui pèteOn s’était vaillament battus. Très vaillament, d’ailleurs à un tel point que cette fois-ci c’était moi qui avait attiré les matons jusqu’à nous et refusé de me soumettre ou même de tenter de faire croire qu’on se faisait juste des bisous. Façon il était salement amoché et moi avec, il avait bien riposté ce con. Au final, on était donc dans l’infirmerie de la prison, encore une fois. Menotté à chaque main au brancard qui nous supportait, je sortais du coltar dont j’avais été plongé par les médicaments anti-douleur. Et à côté de moi y’avait Trevor, avec ses yeux toujours fermés. Et je voyais l’infirmière qui nous regardait avec un air réprobateur. Je n’aimais pas cette façon de me mater là...

”Quoi ?”

J’avais pratiquement aboyé en direction de la professionnelle de santé. J’aurais pu être plus agréable, mais j’avais en tête qu’on allait encore me punir de visite, que j’allais encore une fois attendre encore plus longtemps pour revoir ma soeur. Ca me saoulait, d’autant plus qu’elle croisa les bras sur son torse, pour me signaler qu’elle n’était pas ravie de me voir revenir, avec la même personne, pour les mêmes blessures. Elle me parla même du fait qu’elle avait demandé à l’administration d’être sympa, car elle comprenait que je m’étais juste énervé sur l’autre pour mes punitions. On s’était vus une paire de fois, elle et moi, surtout au début quand je me faisais bien massacrer. Mais j’ignorais qu’elle se mêlait autant des affaires de ses patients, allant jusqu’à me pousser à dire pardon, avec cet air de Mme Pomfresh dans Harry Potter. A d’autres ! Comme si j’allais m’excuser. Pas mon genre, arrêtez d’me mater comme ça, la vieille ! Vous êtes pas ma mère !

Bon, okay. Ma bonne éducation voulait que je le fasse, j’y avais pensé un peu. En surface. Après tout, j’avais bien vu qu’il avait eu l’air con. Et je lui avais sauté à la gorge sans qu’il dise rien. Donc, ouais, j’avais eu envie de m’excuser pour lui avoir défoncé sa sale gueule. Mais bon… J’hésitais un peu. Et j’avais presque envie d’obéir. Comme ça, s’il me faisait chier, je pouvais rejeter la faute sur elle, sur l’infirmière. Genre elle m’avait forcé.. Comme ça… J’avais un peu moins l’air d’un con. Et si ça pouvait contrebalancer pour éviter qu’on nous punisse vraiment encore, je voulais bien me sacrifier un peu.

J’attendis alors. Qu’il se réveille. Il était dans un sacré coltar lui… Mais pas de bol, il se réveilla à un moment donné. Pfff, j’aurais préféré qu’il continue à ronfler un peu, juste histoire de gagner du temps… Mais bon, quand fallait y aller… Je ne lui laissai qu’à peine le temps d’émerger, bon okay, cinq petites minutes - j’avais compris, il était pas du matin lui - pour dire très vite :

”Désolé pour la bagarre.”

Et avec ça, je lançai un regard à l’infirmière, du genre t’es satisfaite ? Mais elle avait l’air de l’être. Elle s’en alla même, un peu genre pour nous laisser seuls. Pas la meilleure idée du monde, nope, mais au moins on était attachés. On risquait pas de se taper dessus. Pour le moment...
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Ugh… La douleur lancinante dans ton crâne, quand la conscience te revient. Comme quoi, même si t’avais la tête dure, un coup de boule ça faisait jamais vraiment du bien, surtout asséné avec autant d’enthousiasme. Déjà que t’aimais pas les réveils en général, pour le coup, celui-là t’as plu encore moins. Surtout quand t’as eu envie de te masser le front, mais que t’as pas été en mesure de porter la main jusqu’à ton crâne à cause d’une putain de paire de menottes à chaque main. Au moins, faut se dire, les antidouleurs devaient amoindrir ça un minimum - mais ça restait pas glorieux. T’as voulu ouvrir les yeux, mais ouvrir les yeux au réveil c’était toujours une mauvaise idée. Enfin, je vais pas m'étendre, t’as galéré avec ton réveil, entre migraine, frustration, éblouissement, irritation et compagnie. Tout ça pour qu’au bout de cinq minutes, t’entendes la voix désagréable du connard à cause duquel tu te retrouvais là. Bon j’admets, tu lui avais bien rendu au final, et puis tu l’avais peut-être un tout petit peu cherché, mais putain c’était pas une raison. Tu réfléchis même pas à ce qu’il te dit, et tu prends pas la peine de le regarder non plus que tu lui réponds déjà « Ta gueule ». Ok il avait attendu cinq minutes. Mais bon, il avait attendu que cinq minutes.
Puis bon quand même, ça se faisait pas trop. Bon, non pas que t’avais un problème avec le fait de l’insulter, de l’envoyer chier et compagnie, même gratuitement. D'ailleurs en fait, tu lui en voulais même pas, parce qu'au final, la baston, c'était probablement le seul truc agréable quand ça concernait ce pauvre type. Mais le plus simple, ça serait quand même que tu lui dises qu’il te fallait bien une heure pour te mettre d’aplomb, surtout sans café ni même un verre d’eau pour te sortir du pâté de foie. T’as tourné la tête pour essayer de voir dans quel état il était et quelle tête il tirait, si y’avait du personnel dans le coin ou pas - mais vous étiez seuls. Boarf. Remarque c’était l’occasion parfaite pour l’emmerder sans qu’il puisse te taper dessus et le faire enrager. Enfin, il aurait surement pu se dire la même chose vis-à-vis de toi. « J’aime pas causer au réveil. » Voilà, tu lui as balancé ta vieille explication de mort avec ta voix mouillée de sommeil, il pourra pas dire qu’il est pas au courant. Tu plisses les yeux, en sortant de là vous alliez probablement repasser devant une commission et compagnie - à moins que tu finisses directement en isolement, après tout, depuis le temps que t’y faisais des séjours, à quoi ça pouvait bien encore servir de t’entendre. Tu jauges un peu son état, et puis t'as un rire un peu chargé, un peu râpeux  « Ouah, tu verrais ta gueule. » - même si la tienne était sûrement pas beaucoup mieux.
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