| | | Dim 29 Nov - 16:47 | | Olympe Aurore Delcourt « Je te ferai croire que je suis inoffensive, et tu y croiras. »   Mes parents m'ont appelée Olympe Aurore Lefebvre, adoptée Delcourt à 17 ans ! Je suis née le 16 juin 1979 à Montpellier, en France. Je suis un élément de 36 ans. Pour plus de précisions, je suis homosexuelle et présentement allergique aux attaches affectives, et donc célibataire. Je suis fière de dire que je travaille en tant qu'éducatrice spécialisée auprès d'adolescents en difficulté, ça m'aide à payer mes factures. Je suis d'ailleurs plutôt de finances moyennes, même si je ne manque de rien. On me dit souvent que je ressemble à Marion Cotillard, mais en mieux, quand même. Une dernière chose, je fais partie du groupe des êtres du feu, et plus précisément je suis magicienne. Les petits détails
1. Olympe souffre d'amnésie psychogène, ce qui implique qu'elle ne souvient pas de son passé jusqu'à ses treize ans, ou seulement par bribes, à cause d'évènements traumatisants vécus dans son enfance, qu'elle a inconsciemment occulté. ▬ 2. Olympe boit énormément de café, plus parce qu'elle en adore le goût que pour quoi que ce soit d'autre. ▬ 3. Olympe n'a jamais eu de réelle relation sentimentale, et ne ressent pas le besoin d'en avoir. Elle se contente très bien de relation éphémère qui ne dure en général pas plus d'un soir. ▬ 4. Elle est passionnée par son métier, et est plutôt du genre bonne copine qu'il ne faut pas trop chercher avec les jeunes dont elle s'occupe. ▬ 5. Elle se ronge les ongles, et elle fait craquer très régulièrement ses doigts. ▬ 6. Elle aime se promener tard le soir, lorsque tout est calme et qu'il n'y a pas un bruit autour d'elle. ▬ 7. Olympe a commencé à apprendre la magie à 14 ans, par son père adoptif. Elle n'a, depuis, jamais cessé de s'entraîner, mais n'a jamais oser invoquer quelque esprit que ce soit pour le moment, car elle veut être sûre de réussir parfaitement le moment venu. ▬ 8. Elle aime les films d'horreur, il s'agit de quelque chose qui la détend. ▬ 9. Musicalement, Olympe ne jure que par le métal et la musique classique, et lorsqu'elle tombe sur les deux mélangés, elle atteint le nirvana. ▬ 10. Elle parle français, naturellement, et possède d'ailleurs un accent français assez prononcé. ▬ 11. Elle a beaucoup de mal avec la phonétique de certains mots anglais, et il lui arrive assez souvent de faire des fautes lorsqu'elle parle. ▬ 12. Elle aime l'Irlande pour les mythes qui en sont issus, et c'est pour cela qu'elle s'est établie à Bray. ▬ 13. Le corps d'Olympe ne supporte pas les contacts prolongés ou inattendus ; elle a déjà cassé un nez impulsivement à cause de ça, sans le vouloir. Pourtant, elle-même n'a rien contre les contacts physiques. ▬ 14. Olympe fait beaucoup de randonnée, c'est sa manière de se ressourcer. ▬ 15. Elle mange très peu de choses sucrées, elle préfère le salé. ▬ 16. Olympe a plusieurs cicatrices sur le corps, surtout des brûlures de cigarettes. | caractère
Aux premiers abords, Olympe paraît être une femme tout à fait facile à aborder. Souriante, la plupart du temps, elle inspire une certaine confiance assez rapidement, et sa facilité à communiquer avec les autres ne fait que renforcer ce sentiment. Le social, c'est son truc, cela ne fait aucun doute. Elle aime beaucoup être en compagnie d'autres personnes, aider, rassurer, accompagner. Son métier lui va comme un gant, et c'est d'ailleurs pour cela qu'elle a choisi de devenir éducatrice. Pourtant franche, elle n'essaie pas d'en devenir méchante, elle essaie de peser ses mots pour ne pas en arriver à blesser ses interlocuteurs. Elle n'en verrait pas tout à fait l'intérêt. Mais si elle juge que quelque chose doit être dit, elle le dit sans détour, car elle ne voit pas non plus l'intérêt de laisser un problème prendre de l'ampleur. C'est une personne plutôt tempérée, qui essaie de ne pas en faire trop, tout en faisant en sorte d'en faire assez pour que ses actions aient du sens. Olympe ne supporte pas les actions futiles. Tout ce qu'elle fait, tout ce qu'elle dit, est parfaitement calculé pour avoir du sens et de l'intérêt dans telle ou telle situation. Peut-être un peu trop calculatrice, elle en est également devenue très observatrice. En général, et même si elle ne le dit pas toujours, elle a une certaine faculté à cerner rapidement la personne face à laquelle elle se trouve. Et si le courant ne passe pas, elle prend tout simplement congé poliment. La politesse et les manières sont des choses importantes pour Olympe. Elle ne pourrait pas se montrer impolie, hormis avec les personnes plus ou moins proches d'elle, et ne supporte pas que l'on se comporte mal en société. Elle est attachée aux conventions sociales, et peut même prendre parfois des airs un peu supérieurs, si ce n'est même pédants, avec des personnes qu'elle juge trop peu civilisées.
Si on ne la connaît pas, on pourrait la croire dotée d'un fort caractère. En réalité, Olympe est de nature plutôt arrangeante, préférant fuir le conflit, sauf lorsque cela touche à ses convictions et à ses principes. C'est une femme plutôt facile à vivre, douée d'un certain sens de l'humour et pratiquant l'autodérision. Mais un de ses plus gros soucis est précisément le fait qu'elle ne laisse personne vivre suffisamment longtemps avec elle pour réellement voir cela. Elle n'aime pas les attaches sentimentales, que ce soit sur le plan amical ou amoureux. Elle ne dira jamais qu'elle est amie avec une personne ; elle pourra au mieux qualifier une personne qu'elle apprécie plus que la moyenne de connaissance amicale. Mais le terme « ami » lui fait un peu peur, elle ne comprend pas ce besoin qu'on les humains d'être aussi intimement entourés. Quant à avoir une petite-amie, cela ne lui traverserait même pas l'esprit. Olympe n'est jamais tombée amoureuse, elle ne croit d'ailleurs pas à l'amour. Pour elle, il ne s'agit que d'attirance passagère, d'alchimie physique, et elle se tient à cela. La relation la plus poussée que l'on puisse avoir avec Olympe ? Être son amante régulière, qu'elle jettera à la seconde où cette dernière voudra commencer à parler de sentiments. Ce n'est pas qu'elle est incapable d'aimer les autres, après tout il n'y a pas plus attachée à la famille qu'Olympe, c'est qu'elle ne veut pas s'encombrer de relations qui l'étoufferont à coup sûr. Elle aime être libre et indépendante, et le revendique donc clairement. Ainsi, elle-même ne peut pas s'autoriser à être ni jalouse, ni possessive avec autrui. En revanche, elle se trouve être extrêmement matérialiste.
Olympe a également un problème assez handicapant dans son rapport avec les autres. Son corps supportant difficilement les contacts physiques, elle a toujours tendance à être dans le contrôle. Elle panique lorsqu'elle n'a plus le contrôle d'une situation, que ce soit une simple conversation ou un acte sexuel. Il est compliqué pour elle de gérer cela, puisque c'est réellement son corps qui semble traumatisé, alors qu'elle-même – psychiquement – apprécie les contacts. Il lui arrive également parfois d'avoir des terreurs nocturnes, des brides de son passé qui lui revienne en rêve, des impressions d'étouffer, des pertes totales de contrôle dans ses réactions lorsqu'une situation la pousse trop à bout physiquement. Consciente que ces problèmes viennent directement de son amnésie psychogène, elle n'hésite pas à se faire suivre par une psychologue. Elle n'a aucune envie d'être « étrange » ; ce qui implique également qu'elle garde soigneusement pour elle le fait qu'elle maîtrise la magie, même si cet héritage lui vient de son père adoptif et qu'elle en est plutôt fière, en réalité.
Enfin, et c'est probablement un aspect plutôt effrayant de la personnalité d'Olympe, cette dernière est rancunière à l'extrême. Ce qui implique que si quelqu'un lui fait réellement du mal, elle pourrait aller jusqu'à trouver un moyen de tuer indirectement cette personne, comme elle prévoit de tuer ses parents biologiques depuis des années. |
on ne change pas le passé Petite Olympe, tu as trois ans. Même sans maladie, tu ne peux pas te rappeler de ça. Tes parents, ceux qui t'ont donnés la vie, sont ce que les gens appellent des « cas sociaux » qui vivent aux crochets de l’État, parce qu'ils n'ont pas envie de faire l'effort de s'en sortir. Tu as des frères, trois, et une sœur. Tu es la cinquième. Celle qui leur offre encore un peu plus d'argent, même s'ils gagneraient certainement plus en travaillant. Tu ne te souviens pas de tes frères ; Mathieu, Hadès et Carl. Et ta sœur, Marie, est une parfaite inconnue pour toi. Tu as seulement cinq ans d'écart avec Mathieu, le plus grand. A peine onze mois d'écart avec le plus petit, Carl. Vos parents vous ont pondus, ils n'ont que ça à faire, de toute façon. C'est Mathieu qui vient te lire des histoires, le soir. Il est intelligent, Mathieu. Pas assez pour éviter les coups, mais assez pour faire en sorte de les prendre à ta place. Votre père est violent ; l'ennui, sans doute. Votre mère est passive ; elle se fait taper dessus aussi, de toute façon, mais elle a l'air de se contenter de sa vie de poule pondeuse et de punching-ball.
Dans le voisinage, on vous connaît. On vous plains, en fait. Les gamins Lefebvre, qu'ils vous appellent. Et pas une personne ne bouge le petit doigt, alors qu'ils savent bien que vous êtes battus. Mais toi, Olympe, tu ne te rend pas compte de tout ça. Tu as trois ans. Tu aimes Mathieu, tu te chamailles avec Carl, tu laisses Marie te coiffer même si tu répètes « Casse-toi » dès qu'elle t'approche et tu voles les feutres de Hadès qui te laisse faire patiemment. Hadès, lui, est âgé de six ans. Il va mourir deux ans plus tard, parce que ton père lui aura tapé trop fort dessus. Ils vont couvrir ça en disant qu'il est tombé du sixième étage où vous vivez, mais les services sociaux vont commencer à s'intéresser à vous. Ah oui, j'avais oublié de prévenir ; ta vie, ce n'est pas un conte de fée. Pas du tout, même. Les coups, tu as commencé à les recevoir vers quatre ans. Mathieu ne pouvait pas te défendre éternellement, et en plus, les autres commençaient à t'en vouloir d'être la seule à ne pas prendre.
Ton cerveau a décidé que c'était trop dur de te souvenir d'où venaient les bleus et les brûlures de cigarettes. Alors, il a commencé à occulter. Tu as commencé à oublier. Tes parents s'en foutaient. Marie faisait n'importe quoi à l'école, mais ça aussi, ils s'en foutaient. Vous viviez dans un taudis. Ta mère ne faisait le ménage que quand l'assistante sociale qu'ils vous ont collé sur le dos après la mort d'Hadès venait chez vous. Là, c'était propre. Tu aimais bien, quand c'était propre, et quand la chambre sentait bon. Devant l'assistante sociale, vos parents étaient aimants. Ça aussi, tu aimais bien. Tu pouvais aller te blottir dans les bras de ta mère, et tu restais nichée là à attendre que le temps passe. Parfois, même, ton père venait jouer avec toi. Ils faisaient bonne figure. Pas qu'ils en avaient quelque chose à faire qu'on vous enlève à eux, mais qu'on leur enlève les aides, ou qu'on découvre la vérité, c'était ça qui les inquiétait.
Le temps a passé, comme ça. Alternance de coups. Tu as eu des côtes brisées, un genou retourné, des brûlures à des endroits que la bonne morale interdit de décrire. On a bien essayé de te faire dire, comme à tes frères et à ta sœur, ce qui se passait chez vous. Mais tu souriais et tu disais que tout allait bien. L'assistance sociale ne pouvait rien faire du tout. Vous teniez tous les quatre le même discours. Et les voisins, eux, même s'ils savaient, disaient tous la même chose ; que vous étiez une famille charmante, un peu secouée par la mort de Hadès, même des années plus tard. Et puis, tu as grandis, petite Olympe. Tu as 10, 11 puis 12 ans. Tu te souvenais pas de ta vie d'avant. Tu ne savais même pas si tu avais été à l'école. Vous aviez déménagé, grâce aux aides de l’État. Dans un beau quartier. Mathieu avait pris sa valise et était parti. Vous n'alliez jamais le revoir, pas même toi. « Chacun sa merde. » il avait fini par penser. Tu n'avais rien fait de particulier, le jour où ton père a décidé que c'était toi qui allait prendre pour la mauvaise programmation à la télé.
Tu étais juste en train de discuter avec Marie, dans la salle à manger. Il est arrivé, et il t'as battu comme jamais il ne t'avait battu jusque là. Tellement fort que tu as hurlé. Tu ne hurlais jamais d'habitude. Tu attendais que ça passe, tu pleurais en silence. Mais la douleur est trop intense, partout dans ton corps. Et tu sais une chose horrible, du haut de tes 12 ans ; tu sais que tu vas mourir. Et Marie le sait aussi. Alors, elle fait la seule chose que son instinct la pousse à faire, parce qu'elle ne veut pas revivre la mort de Hadès à travers toi. Elle court. Elle sort de chez vous, et elle va frapper frénétiquement à la première porte qu'elle trouve. C'est un gros bonhomme gentil, qui lui ouvre. Il est venu rendre visite à sa mère. Et Marie lui prend la main, et l'entraîne sans rien lui expliquer jusqu'à chez elle. Toi, tu es déjà dans les vapes. Ta sœur pense que tu es morte, et elle sert la main du gros bonhomme. Lui, il n'attends pas de comprendre quoi que ce soit pour agir. Votre mère essaie bien de s'interposer, mais il la dégage, et il agrippe ton père pour lui cogner la tête dans le mur le plus proche. Et il vous emmène, toi, Marie et Carl chez sa mère, avant d'appeler les secours, la police et les services sociaux. Sans ce gros bonhomme, tu serai morte.
Tu es restée longtemps à l'hôpital. Ton frère et ta sœur, eux, ont été immédiatement placés en foyer d'accueil d'urgence, en attente d'une famille d'accueil ou d'un autre foyer. Quoi qu'il en soit, c'était l’État, vos parents, maintenant. Vous étiez orphelins parce que vos parents étaient des cons. A chacun son histoire. Mathieu t'as envoyé des fleurs, en apprenant que tu étais à l'hôpital. Toi, tu ne savais déjà plus qui était Mathieu. Tu ne savais même pas qui tu étais toi-même. A ta sortie de l'hôpital, on t'as confié à un gentil couple. Ils avaient la trentaine. Thomas et Bénédicte Delcourt. Ils avaient déjà eu à s'occuper d'enfants dans ton cas, qui avaient vécu la maltraitance. Ils savaient s'y prendre. Ils t'ont accueillis, ils se sont occupés de toi comme de leur propre fille. C'était difficile, au début. Tu réagissais instinctivement. Tu avais peur de Thomas. Dès qu'il s'approchait de toi, ton corps attendait les coups et tu ne comprenais même pas pourquoi. Il a bien fallu deux ans pour qu'ils t'apprivoisent et que tu leur fasses confiance. Les souvenirs, eux, ont commencés à bien vouloir s'accrocher un an après ton placement. Ton cerveau n'avait plus rien d'horrible à couvrir. Tu avais ta propre chambre, tu faisais des gâteaux le dimanche avec Bénédicte. Ils t'avaient inscrit dans une nouvelle école, et ils te payaient des cours du soir pour que tu puisses rattraper ton retard. Tu pouvais enfin être normale.**** « 16 Juin 1995 ▬ J'ai seize ans, aujourd'hui. Mes parents me gavent. Ils ne veulent pas que j'aille fêter mon anniversaire en boîte. Ils prétendent que ce n'est pas un endroit où une jeune fille doit traîner. De toute façon, mon père, tout ce qui l'intéresse, c'est ses petits tours de magie. Ma vie, il s'en tape. Il veut juste que je sois comme lui, une magicienne. Il me tanne depuis mes quatorze ans avec ça, sérieusement. Je les apprends, ces tours de merde, mais je déteste ça. Et ma mère, elle est conne. C'est même pas mes parents, de toute façon. Je suis une Lefebvre, moi. Je suis sûre que mes vrais parents sont plus cool. J'en sais rien en fait, j'arrive pas à me souvenir d'eux. Ma mère me force à voir un psy. Il dit que si je n'arrive pas à me souvenir, c'est parce que j'ai vécu des trucs pas hyper cool. Je la crois pas. Ils me font tous chier. 13 Janvier 1996 ▬ Je n'ai pas écris depuis longtemps. Depuis mon anniversaire, en fait. Entre temps, il s'est passé beaucoup de choses. Beaucoup trop de choses. J'ai l'impression que mon cerveau va exploser. J'ai l'impression d'avoir pris vingt ans d'un seul coup. Je ne me souviens toujours pas de ma vie, avant d'arriver chez Thomas et Bénédicte. Mais j'ai vu mon dossier, dans un des tiroirs de ma mère. Le genre tiroir secret, dans lequel je n'ai pas le droit de mettre le nez normalement. L'ASE a un duplicata, pour l'éducateur qui me suit depuis mon placement, mais mes parents ont l'original. Ils en ont besoin pour ma prise en charge. Je l'ai pris avec moi. J'ai lu. J'ai tout lu. Tous les rapports, tous les témoignages, tout le dossier médical. En fait, mes parents me protègent, depuis toutes ses années. Mon père m'avait dit, un jour, qu'il m'apprenait la magie pour que je ne sois pas livrée à moi-même plus tard. Je n'ai jamais compris, jusqu'à maintenant. Ils touchent de l'argent pour s'occuper de moi, mais tout l'argent qu'ils touchent, ils le mettent sur un compte que j'aurais à mes dix-huit ans. Ils l'ont précisé dans mon dossier. En fait, ils veulent juste que j'ai une belle vie. En fait, mes vrais parents, ce sont eux. Je ne me rappelle pas. C'est frustrant. Je voudrais pouvoir me faire un avis par moi-même. Mais je ne me rappelle pas. Je leur dois des excuses. Pour tout. J'ai été totalement incorrecte avec eux. Stupide, même. Je les aimes, mes parents. Ce sont mes parents. Ils m'ont toujours accepté, et j'ai fais n'importe quoi, juste par esprit débile de contradiction. C'est stupide, d'être ado. Combien de parents auraient accepté sans sourciller l'annonce de l'homosexualité de leur fille (d'ailleurs, Nina est parfaite au lit. Bah quoi ? Faut bien dédramatiser un peu le truc ! ) ? Combien de parents auraient supporté avec autant de patience une crise d'adolescence comme celle que je leur ai faite ? Je pourrais tout faire pour eux. Ils sont uniques. J'aurais vraiment voulu être leur fille biologique. Ça m'aurait, en plus, évité ces merdes de mémoire défaillante. D'ailleurs, à partir de maintenant, je vais m'investir à fond dans la magie. Pour faire plaisir à mon père. C'est important pour lui, et je veux que ça devienne important pour moi. » **** La justice a condamné Mr Lefebvre à vingt ans de réclusion criminelle suite à plusieurs chefs d'inculpation. Mme Lefebvre, elle, fut condamnée à cinq ans de réclusion criminelle pour complicité et non assistance à personne en danger, ainsi que pour mise en danger de personnes mineures.
Marie fut placée dans un foyer d'accueil pour jeunes filles, dans lequel elle resta jusqu'à sa majorité. Elle eut son premier enfant à 19 ans, et passa la même année son CAP petite enfance qui lui permit de pouvoir trouver rapidement un travail et de pouvoir subvenir aux besoins de son enfant. Un an plus tard, elle était mariée avec le père de cet enfant. A l'heure actuelle, elle est l'heureuse maman de trois enfants et a passé son concours d'ATSEM qui lui permet de travailler dans les écoles maternelles.
Carl, lui, a quitté la France pour l'Allemagne dès qu'il a été majeur, et a fini par pouvoir ouvrir un petit commerce dans un petit village près de Hambourg. Il est connu de ses voisins comme un type charmant et responsable. Il a toujours refusé d'avoir des enfants, mais s'est marié et vit avec sa femme une vie qui lui convient.
Mathieu, s'est fait prendre pour trafic de drogue et a écopé d'une peine de prison qui ne l'a pas empêché de recommencer les mêmes erreurs à sa sortie. Il s'est marié et a eu deux enfants, tout en continuant à vivre dans l'illégalité la plus complète. Devenu aussi violent que son père, il reproduit le même schéma que ce dernier sur ses propres enfants et sur sa femme. Celle-ci prépare soigneusement son départ pour protéger ses enfants. **** C'est dur de se construire, quand on manque de souvenirs. Quand on sait qu'on a vécu des choses vraiment moches, mais qu'on ne sait pas pourquoi, qu'on ne sait même pas quoi exactement. Ma famille d'accueil m'a adoptée un peu avant mes 18 ans, pour que je puisse avoir leur nom. Ça a été plus simple que ce que j'aurais cru, en réalité. J'ai fais une demande au juge, appuyée par mon éducateur, et mes parents ont également fait une demande. On nous a accordé ce qu'on voulait. J'ai compris assez vite que je voulais pouvoir aider les autres, moi aussi. Mes parents m'ont aidé à me construire, mais ils n'étaient pas les seuls. Les éducateurs qui ont travaillés avec moi m'ont permis d'aller de l'avant, de ne pas me perdre. Alors, après avoir obtenu un bac littéraire à 21 ans, j'ai fais une prépa puis les trois ans de formation pour devenir éducatrice spécialisée. Je crois que je ne m'en sors pas trop mal, vu mon passé. J'ai trouvé mon premier travail fixe à 26 ans, qui m'a permis de pouvoir m'offrir mon premier vrai appartement. Jusque là, mes parents m'avaient financé mon logement étudiant et mes études avec l'argent qu'ils avaient soigneusement conservé sur un compte pour moi. Ils ont assuré mon avenir, et je ne les remercierai jamais assez pour ça. D'ailleurs, mon père est littéralement l'homme de ma vie. Ça a été dur, mais il a fini par me faire comprendre ce qu'il aimait dans la magie, et par me transmettre sa passion. Il ne veut pas se servir des esprits, tout ce qu'il veut, c'est leur permettre d'avoir une vie terrestre, même éphémère. Je ne l'ai jamais vu se servir d'une invocation. Je ne sais pas si c'est très utile, ce qu'il fait, mais je l'admire de ne pas prendre un pouvoir qu'il pourrait obtenir en claquant des doigts. C'est un grand magicien. J'espère pouvoir réussir à être aussi bien que lui. Mais moi, je sais déjà pourquoi j'invoquerais un esprit. Et j'ai peur que mes raisons soient moins altruistes que celles de mon père. C'est vers 30 ans que mes premiers souvenirs ont commencés à affluer. Surtout la nuit. Il m'arrive parfois de me réveiller tétanisée ou d'avoir certaines parties de mon corps endolories sans raison apparente. Et je revois des images. Ça m'arrive régulièrement depuis six ans. C'est ce qui m'a décidé à quitter la France. Je voulais tourner la page, et je ne pouvais pas le faire en restant en France. J'ai eu du mal à quitter mes parents, mais je sais que je peux aller les voir aussi régulièrement que me le permet mon budget et inversement. Alors, j'ai pris mon envol. Direction l'Irlande, ce pays de mythes. Je me suis établie dans la capitale, pendant cinq ans. Et je suis arrivée à Bray il y a un an. C'est une ambiance différente. Moi, elle m'apaise. Je crois que je suis bien ici. En tout cas, je n'ai pas envie de partir. Je travaille encore avec une psychologue pour m'aider avec mon passé, mais ce passé ne m'empêche pas de construire mon présent. Je ne suis pas du genre à m’apitoyer. Après tout, j'ai un métier que j'aime, une vie qui me convient et j'ai la chance d'avoir toujours mes parents. Je suis presque heureuse. **** Tu te vengeras. C'est certain. De tout ce que ton père biologique t'as fait. De tout ce qu'il a fait à tes frères et à ta sœur. Tu te vengeras de ce que ta mère biologique n'a pas fait, de l'aide qu'elle ne vous a pas apporté, également. Tu attends juste le bon moment. Le moment idéal. Patiemment. Mais tu leur prendras leur vie, ça, tu le sais, comme ils ont failli prendre la tienne. D'une manière ou d'une autre.  | Derrière l'écran
Petite refonte de personnage, mais la personne derrière l'écran ne change pas ! Toujours âgée de 22 ans, toujours en études et toujours fan de câlins. 8D JE VOUS AIMES PLUS QUE LE CHOCOLAT.  |
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