Maureen O'Reill - A demon inside me

nom O’Reill prénom Maureen âge 22 ans lieu et date de naissanceCork, le 4 janvier orientation sexuelle hétérosexuelle statut marital célibataire métier/études serveuse à The Drunk Mermaid situation financière modeste organisation aucune ftCharlotte Free

La première chose à dire sur Maureen est qu’elle est profondément solitaire. D’ailleurs, elle n’a aucune connaissance du monde surnaturel et a une confiance en elle très basse. Se considérant comme un monstre, elle a à la fois peur d’elle-même et du monde extérieur. Elle s’est peu à peu repliée sur elle-même avant de devenir complètement asociale et agressive. D’humeur bagarreuse et insolente, elle n’hésite pas à utiliser des mots durs et des coups pour faire fuir toute personne voulant s’approcher d’elle. Mystérieuse, acide et nocturne, il est rare de la croiser autre part que dans le bar où elle travaille. Bordélique, mauvaise cuisinière, peu soignée, les cheveux teintés d’un rose pédant, elle fait tout pour repousser la moindre personne en vie. Visiblement intelligente sans pour autant avoir beaucoup de savoir, Maureen sait manier les verres et les bouteilles, et c’est sûrement la seule chose qu’elle sait vraiment faire.
Pourtant, malgré le mur qu’elle dresse devant ses sentiments, son sourire moqueur et son rire sarcastique, se cache une demoiselle fragile et profondément inexpérimentée sur bien des domaines, et surtout celui de la vie elle-même.

J’ai toujours été assez normale. Une famille aimante, une école normale, des amis normaux, même parfois un petit copain tout aussi normal ! Je n’avais pas à me plaindre, j’étais heureuse, même. Naïve, souriante, tout ce dont on pouvait rêver dans sa petite vie. Mais une telle vie aurait été trop simple. Voilà pourquoi on m’a maudit. Qui? Comment? Pourquoi? Je ne voulais pas le savoir. Je me rappelle encore de cette nuit, après une rupture difficile, la colère m’avait envahit, j’avais senti une douleur insupportable, mon corps avait changé. Des poils, des griffes, des dents. Qu’était-ce que tout cela? Etais-je devenue un monstre, par vengeance de mon ex petit ami? La peur m’avait envahi. Comment aurais-je pu vivre dans ma famille avec un tel fardeau? Je me suis cachée, dans ma chambre, j’ai attendu, attendu de revenir humaine. La terreur m’enhavissait, et si on me découvrait? Et si mes parents me foutaient à la porte après m’avoir vue? S’ils pensaient que le monstre que j’étais devenu était un monstre qui avait mangé leur fille, et qu’ils me tuaient?
La seule option qui m’avait parue valable à ce moment était la fuite. Une fois humaine, profitant du sommeil de mes parents, j’ai rempli mes sacs, et je suis partie, silencieusement, loin de chez moi. Ils n’auraient pas pu comprendre, cela se serait mal terminé.
Peut-être avais-je eu tord, mais je ne le saurais sûrement jamais.
Après ma fuite, je ne suis évidemment jamais retournée à l’école et me mis à voyager dans le pays. J’ai appris à contrôler cette malédiction, à l’insu de tous. Enchainant petit travail sur petit travail, expérience d’alcool, de soirée, de relations sans lendemain. Je ne voulais pas me poser quelque part, je ne voulais pas me faire d’ami ou tomber amoureuse. Mais la précarité incessante a fini par me convaincre finalement d’emménager quelque part. J’ai loué alors un appartement miteux dans une ville  reculée d’Irlande et  j’avais trouvé un travail de serveuse.
Petite histoire pour petite personne sans importance, c’est toujours ce que j’ai désiré depuis ma fugue. J’ai changé d’identité, changé de couleur de cheveux, changé de vie, pour le bien de tous. Même si la transformation est contrôlée, elle n’en reste pas moins douloureuse et je résiste très souvent à l’envie de me transformer. Je n’ai jamais cherché à trouver la raison de cette malédiction, préférant la solitude. Je me complais dans celle-ci, et personne ne parviendra à m’en écarter.