Cally ❖ " Ain't gonna play nice... Watch out, you might just go under... "

Calliópe Harleen Black

" Oops!... I Did It Again "

14h56 Ressentant encore les effluves d’alcool de la veille, le rayon de soleil filtrant à travers les volets eut pour seul effet de la faire pousser un grognement. Oui il était plus de trois heures de l’après-midi et non elle n’était toujours pas disposée à activer la levée de son corps… Mais parfois on ne fait pas réellement ce que l’on veut, certains le décident pour vous… Comme son chien qui ayant entendu de mouvement n’avait trouvé d’autre occupation que venir lui lécher l’entièreté du visage. Laissant échapper une injure bien senti elle se redressa, ouvrant un œil « Un jour je t’attacherais à un arbre et je te laisserais y pourrir ! ». Il était évident que cela lui serait impossible mais le dire en faisait une vengeance satisfaisante… Qu’est-ce que c’était que ce réveil de barbare ? Elle n’avait pas mérité ça… En fait si, mais c’était plus acceptable de se dire que non. Elle porta la main à sa tête, ressentant la pression sanguine s’accroitre dans sa boite crânienne, à son plus grand désespoir, elle n’avait pas demandé le service après-vente !


15h32 La petite lumière du répondeur clignote en continue, même en voulant désespérément ne pas l’apercevoir, il n’y a qu’un seul chemin pour accéder à la cuisine et celui-ci passe pile en face du meuble sur lequel repose ce foutu répondeur. Ceci dit elle ne peut s’en prendre qu’à elle-même, à force de perdre, casser, son téléphone portable, un téléphone fixe reste la meilleure solution pour arriver à la joindre, et le répondeur fut l’idée lumineuse de sa mère bien évidemment ! Appuyant sur le bouton elle attendit que a voix de son interlocuteur raisonne pendant qu’elle prenait une pause syndical la tête dans son frigidaire. « J’ose espérer que tu es en route et que tu ne seras pas en retard, 16h, c’est 16h Cally… » Avalant son jus d’orange elle jeta un coup d’œil à l’horloge, oui il fallait qu’elle s’active et sans la moindre équivoque elle avait totalement oublié qu’elle devait aider sa mère aujourd’hui. Poussant un long soupir elle regarda son chien « Arrête de te pavaner comme ça, je le sais que t’as de la chance toi ! » Pour toute réponse son chien bailla la gueule grande ouverte avant de se diriger sur le tapis, ce qui eut le mérité de la faire rire.


16h04 « En retard je sais ! Y’avait un connard qui a bloqué ma voiture ! » Elle embrassa sa mère avant de déposer ses affaires et d’attraper ce que lui tendait sa mère. « Alors on doit faire quoi pour les autres… » « Ne commence pas ! Tu ressembles de plus en plus à ton père… » Cally esquissa un sourire « Et ce n’est pas un compliment ! » Répliqua sa mère pointant un doigt accusateur sur sa fille. Cally le prenait pour un compliment, celui-ci étant mort l’année de ses 12 ans, elle faisait honneur à son patrimoine génétique ! Officiellement sa mère lui avait raconté qu’il était mort dans un stupide accident de la route, quoi de plus commun ? Officieusement il était un chasseur, et une de ses proies avaient été plus forte que lui, tué ou être tué, le principe même de cette existence… Même si sa lère a connaissance de cette coexistence d’êtres, elle n’en jamais dit à Cally, voulant à tout prix qu’elle en soit le plus éloigné possible et que jamais elle ne finisse comme son paternel. Après tout elle avait hérité de son côté plus que téméraire et sa tendance belliqueuse, aucun doute qu’elle aurait suivi ses traces


17h26 Alors qu’elle finissait de nettoyer la salle de bain de l’une des chambres de l’immense demeure des Murchú, elle entendit l’horrible voix de crécelle de la maitresse de maison. « C’est ce que vous appelez un lit fait Astería ? Peut-être que je devrais vous montrer qu’elle en est la définition exacte… » Enlevant ses gants et remontant ses gants, Cally se dirigea vers la porte d’entrée de la chambre, non mais elle se prenait pour qui à la fin ? C’était à croire que sa mère avait tous les défauts du monde ! Toujours à redire, critiquer, voire même resalir exprès pour avoir un prétexte pour gueuler ! Et le mari était le même ! Un problème de riche sûrement… Mais avant qu’elle n’ait pu intervenir la porte se referma violemment, et  à n’en pas douter, sa mère avait deviné ce qu’elle comptait faire… Lorsque la porte se rouvrit, Cally était absolument hors d’elle « Et toi tu dis RIEN ! Tu n’es pas leur chien bordel ! » Refermant précipitamment la porte Astería s’approcha de sa fille « J’ai un salaire, ça te fait de l’argent alors le reste on fait avec… » « On fait avec ? » S’étrangla Cally « Dis-moi depuis quand l’esclavagisme est de nouveau autorisé en Irlande ? Ah moins que l’humiliation sociale soit un nouveau hobbie que tu aimes ! Is te traitent comme un putain d’OBJET ! » « Calliópe ça suffit ! » Elle attrapa les gants balancés négligemment sur le lit et les tendit à sa fille en signe de fin de la discussion va bosser ! Elle les attrapa rageusement non sans dissimuler un soupir d’exaspération.


19h08 Redescendant de la chaise sur laquelle elle était en équilibre pur faire la poussière du haut des placards, Cally s’étira, bien heureuse d’avoir enfin terminée. Prenant le chemin du vestiaire elle rentra de plein fouet dans quelqu’un. « Oh je suis vraiment désolée je ne regardais pas où j’allais, veuillez m’excuser ! » Elle esquissa un fin sourire gêné qui ne collait pas le moins du monde avec sa personnalité lorsque l’on connaissait la jeune femme. Remontant la fermeture éclair de son manteau elle afficha un sourire satisfait en agitant devant son nez la magnifique montre qu’elle venait de dérober avec dextérité. Chacun avait sa spécialité, elle s’était le vol ! Ainsi elle gagnait de l’argent et pouvait subvenir à ses propres besoins sans avoir besoin que sa mère ne fasse des horaires excessifs ! On ne parlait pas de cambriolage, il ne fallait pas la prendre pour une criminelle notoire, elle sa satisfaisait des bijoux, d’une facilité déconcertante à la revente, des portefeuilles, les cartes de crédit rien de telle pour faire monter les enchères, et bien sûr des véhicules. Quand on vit dans les bas quartiers, on apprend vite à se débrouiller et pour peu de trainer avec des mécanos, on connaissait les moindres retords des voitures et des motos, et surtout comment les ouvrir, les faire démarrer et mettre HS le service de localisation !


21h16 « Tiens vla la morveuse ! » « Je sais que t’es fan de moi James ! » Répliqua-t-elle amusée « Et dire que j’avais apporté les bières… » « Ah  là tu me prends par les sentiments… » James essuya ses mains pleine de cambouis sur le chiffon qui traînait et attrapa avec joie la bière que lui tendit Cally. Elle s’installa sur l’établit et s’alluma une cigarette « Bien remise d’hier ? » La jeune femme expira lentement la fumée « Ouais… Le plus emmerdant c’est de ne pas me souvenir comment j’ai réussi l’exploit de rentrer chez moi… » James agita ses clefs « Je t’avais dit qu’un double ça serait utile ! » Cally éclata de rire, James était bien plus âgé qu’elle, mais c’était pour ainsi dire son grand frère. Lorsqu’elle avait débarqué à Bray, il avait fallu s’intégrer, et surtout se remettre de la mort de son père. Il avait été là au bon endroit au bon moment, et surtout il l’avait empêché de faire plus d’une connerie ! Elle avait ainsi intégré le petit groupe qu’ils étaient, et bien sûr elle en était la benjamine, ou la mascotte comme certains aimaient le dire. On dit que les amis sont la famille que l’on se crée, ils étaient sa famille, ils étaient les pire fréquentations que l’on pouvait avoir, mais au moins ils avaient le sens de la famille et de l’honneur. « Tant que tu ne viens pas me piquer mes soutifs… » « Parce que tu en mets ? Attend avec ce que t’as, y’en a pas besoin ! » Attrapant son briquet elle le lui balança dessus sous l’œil hilare de James.


01h56 Après trente minutes de discussion philosophique avec Ivy, et voyant l’heure, elle décida qu’il était temps de retrouver son lit ! « Tu t’en vas déjà ? T’étais pas aussi pressée hier ! » « Parce que hier je ne devais pas me lever pour travailler ! » « D’ailleurs tu voudrais pas me faire un café avant de partir ? » Cally croisa les bras sur sa poitrine avant de saisir un torchon non loin d’elle et de fouetter son interlocuteur avec « Tu disais ? » Répondit-elle avec un large sourire. Trois jours dans la semaine elle travaillait à la cafeteria de l’université, et le reste de la semaine elle travaillait au Starbucks, elle faisait des horaires plus que syndicale, mais cela avait le mérite de justifier une rentrée d’argent, sans compter qu’elle était familière à faire n’importe quelle expresso, macchiato, capuccino etc. Le large bonus était qu’elle avait un immense terrain de jeu sur lequel elle évoluait, son plus beau palmarès était tout de même qu’elle avait réussi à revendre trois fois la même montre à la même personne, et le pire c’est que à la base s’était la sienne ! Qu’importe ce que vous vouliez, moyennant finance elle arrivait à vous le trouver… Enfin officiellement elle ne faisait office que de messagère… Tout le monde a ses petits secrets…