Agatha Blackwood - "The darkness of a heart is the scariest thing..."

Mes parents m'ont appelé Agatha Blackwood ! Je suis née le 02/10/1965 à Inverness en Ecosse. Je suis un élément de 51 ans. Pour plus de précisions, je suis hétérosexuelle et présentement mariée. Je suis fière de dire que je travaille en tant que mère au foyer , ça m'aide à payer mes factures. Je suis d'ailleurs plutôt riche On me dit souvent que je ressemble à Angelina Jolie, mais en mieux, quand même. Une dernière chose, je fais partie du groupe être du feu, et plus précisément je suis humaine.

Quand on est jeune, on pense souvent que l'amour n'est qu'une passade, qu'on tombe amoureuse d'un homme et qu'on passe à un autre une fois qu'on en a assez. Le premier homme qui a attiré mon attention s'appelait Alastair Pritchard. Il était grand et beau, j'étais attirée par ce qu'il dégageait. C'était une grosse erreur, croyez moi. Je pensais que c'était le bon, mais j'ai rapidement déchanté. En effet, mon regard s'est tourné vers quelqu'un d'autre. Un homme sombre et ténébreux...

Espérer trouver l’amour est un des plus beaux souhaits de l’existence. Ma jeunesse peut se résumer à cette phrase. J’ai toujours eu envie de trouver le grand amour, de vivre une histoire passionnelle et d’avoir quelqu’un qui pourrait me protéger à chaque moment de mon existence. Cet homme – mon âme sœur – je l’ai rencontré très jeune ; il s’appelait Zachary Blackwood. Je ne savais pas ce qui se cachait derrière le nom « Blackwood » à l’époque. En même temps, ça ne m’intéressait pas vraiment. J’étais tombée sous le charme de Zachary à la minute même où j’avais posé mes yeux sur son visage parfait et son corps athlétique. Même si j’ai toujours été la jolie fille intelligente et un peu coincée du lycée, son coté mauvais garçon m’attirait énormément. Il était arrogant, il n’avait peur de rien, faisait ce qu’il voulait et se foutait des conséquences. Qui aurait pensé que moi, je serais tombée sous le charme de ce bad boy ? Personne. Comme quoi, l’amour nous réserve bien des surprises. Nous nous sommes mariés très jeunes, à l’aube de nos vingt ans. Nous avons fait quatre enfants ensemble, synonymes de notre amour : Lillith, Azrael, Balthazar et Nathanaël. Nous les avons élevés de façon à ce qu'ils soient toujours meilleurs que les enfants Pritchard - une sorte de compétition, parce qu'on valait mieux qu'eux. Depuis ma relation avec Alastair, impossible de les croiser dans la rue sans s'emporter. Ce sont devenus nos ennemis sans qu'on ait eu besoin de clamer quoique ce soit. On ne peut pas s'entendre avec tout le monde. Je crois qu'Alastair m'en a toujours voulu de l'avoir quitté pour Zachary, d'où cette rivalité incessante. Ah, les hommes...

Je crois que ma vie de femme s’est arrêtée une fois mes enfants nés. Je suis devenue une maman et je faisais passer les besoin de mes enfants avant les miens. C’est normal après tout. Coté couple, nous avons passé de nombreuses épreuves difficiles avec Zachary. Son mauvais caractère refaisait surface, si bien que l’on se disputait pratiquement tous les jours. C’était fatiguant. Je suis même arrivée à me demander ce qui m’avait plu aux premiers abords chez lui. Une fois la tempête passée, nous disions que ce n’était qu’une passade de couple. Au fond, nous avions peut-être raison. Je ne peux m’empêcher d’aimer Zachary. Je crois qu’il a volé mon cœur, et je ne pense pas pouvoir le donner à quiconque d’autre que lui. Trop bonne me direz-vous ? Surement. Je ne peux pas contrôler mes sentiments. C’est le père de mes enfants, c’est l’homme avec qui j’ai créé mes quatre bonheurs. Zachary est même allé jusqu’à m’apprendre à combattre et à me défendre. Il a fait de moi une chasseuse. Parce que le nom « Blackwood » est associé à bien de vilains maux. Jamais je n’aurais cru changer pour un homme. Je ne peux pas me séparer de Zachary puisqu’il a fait de moi ce que je suis maintenant. Même s'il a quelque peu échoué de ce côté-là… Oui, je chasse, oui je me bats, oui je sais me défendre ; mais je ne pourrai chasser seule. J’ai besoin d’être accompagnée, je n’ai pas encore les réflexes adéquates pour être totalement indépendante à ce niveau-là.

Ce qui est sûr, c’est que la chasse n’est pas ma vie. Ce sont mes enfants qui font ma joie, comme ma tristesse. Il y a peu, j’ai subi la pire chose qui peut arriver à une mère : la mort d’un enfant. Ma seule fille, mon rayon de soleil, mon envie d’aller de l’avant. J’ai perdu un enfant. Rien que le fait de penser à cela me donne des frissons. Quand on perd ses parents, on devient orphelin ; quand on perd ses frères et sœurs, on devient enfant unique. Mais quand on perd un enfant, on ne peut s’empêcher de rester un parent. La mort de Lillith m’a brisée en deux. Sa mort nous a conduits à une vie de déménagements, de nouvelles identités pendant quatre ans, avant de revenir à Bray. Mon mari n’a pas supporté le deuil et a fui, nous abandonnant mes trois fils et moi. Depuis, je fais mon possible pour paraitre forte même si je suis faible et détruite de l’intérieur. Il ne se passe pas un jour sans que ma fille ne vienne me hanter. Je me suis beaucoup rabattue sur mes fils, sans qui je ne serai rien. Azrael remplace la figure paternelle du foyer, il est devenu le pilier de la famille. Balthazar, son frère ainé a mal tourné, même s’il en reste pas moins mon fils. Ce que je vais dire est horrible : parfois, il me fait peur. Il a des réactions si violentes et peu humaines qu’il m’effraie. Dans des cas comme ça, je me tourne vers Azrael ou Nathanaël. Ce dernier fait mon bonheur. C’est celui qui me ressemble le plus, celui pour qui je serais prête à donner ma vie et plus encore. Il me soutient quand ça ne va pas, et c’est l’un des seuls qui arrive à comprendre un peu ma détresse. Je l’aime, et je l’aimerai toujours. Ce que je leur souhaite du plus profond de mon cœur, c’est que mes enfants arrêtent pour une seconde de penser à la chasse, et qu’ils commencent à vivre réellement. Qu’ils apprennent à apprécier la vie sans penser à la mort. Qu’ils vivent heureux, comme je l’ai été avant de connaitre ce monde froid et sanglant.

Vivre sans Zachary reste difficile pour moi. L’amour des enfants n’est pas le même que celui d’un mari. Je me sens abandonnée, je me sens seule. Si mes fils n’étaient pas là, je préfèrerais mourir plutôt que de vivre une seconde de pus dans cette vie de torture. Je veux que mon condition s’améliore… je veux un signe… Par pitié, un signe.