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 quelques conseils à demander (emily&dagda)

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Quand j’avais reçu la lettre de l’avocate de ce fils de putain de voisin, j’avais d’abord pensé « oh le chien ». Et j’avais compris que lui et moi, ça allait être à la vie à la mort. J’avais envie de lui faire la peau, de la lui arracher pour en faire mon tapis de bain. J’avais rarement eu ces envies de meurtre, et je les réprimais encore plus que lorsque j’étais ado. Parce qu’à la différence de quand j’étais adolescent, je savais maintenant que j’étais capable de tuer.

Cela avait causé des disputes avec ma mère d’ailleurs. Parce qu’elle n’avait pas du tout aimé que je lui explique combien le fils adoré de sa pote d’aquagym était un connard qui l’avait insultée elle. Elle m’avait même traité de menteur ! J’avais dû me tirer quelques jours chez mon petit frère, loin de Bray. Je n’avais pas aimé sa façon de refuser de me croire, juste parce que j’étais un ex-taulard qui foutait rien de ses journées – en attendant, si la barraque était propre, c’était grâce à moi – et que lui c’était un neurologue qui présentait bien. Je le savais bien qu’elle avait honte de moi, de ce que j’étais devenu, mais ce n’était pas une raison pour m’en foutre plein la gueule.

En tout cas, en revenant à Bray, j’avais d’abord déposé mon sac de voyage chez bro’ – Trevor pour ceux qui ne connaissent pas – parce que j’avais pas spécialement envie de me balader avec ce truc sur le dos, puis j’étais allé à la Mairie. Parce qu’il y avait Emily là bas, et que si je me souvenais bien, elle donnait des conseils juridiques, des trucs comme ça. Donc elle allait peut-être pouvoir me confirmer ce que je pensais : que c’était du bluff, que de toute façon, je n’étais pas solvable, donc au pire je pourrai faire des TIG, une connerie du genre, et puis, les caméras de la rue ne filmaient pas les baraques. Juste la rue. Que personne n’avait le droit d’utiliser les images des maisons des autres. Et vu qu’on ne me voyait pas sur son putain de balcon pour y déposer les poissons…

Arrivé à son bureau, on m’invita enfin à rentrer dedans. Alors, un sourire jusqu’aux oreilles, j’la saluai, parce qu’elle était adorable cette fille, même si elle s’en voulait pour des trucs qui n’avaient pas lieu d’être :

« Hey Em’, c’est Dag, ça va ? »

Je posai ma main sur son épaule pour la prévenir que je comptais bien la prendre dans mes bras pour la serrer fort, et enfin je fis ce câlin. C’était triste que je vienne enfin la voir après ces derniers mois juste parce que j’avais besoin d’aide. Mais bon, elle était prévenue, après tout, j’avais envoyé ce mail avec le contenu de la lettre à peine quelques jours plus tôt, la prévenant de mon passage ce jour. J’avais pas envie d’avoir à lire à voix haute cette horreur encore. Ce sale connard… Je réfléchissais encore à un moyen de lui rendre la monnaie de sa pièce.
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Quelques conseils à demander
La justice à la rescousse!


Plongée dans mes dossiers, je n’avais pas entendu les pas arriver vers mon bureau. C’était fou le nombre de dossiers qu’on pouvait avoir en une journée. Litiges, demandes de créations d’entreprises, suivi de dossiers…la pile montait de plus en plus haut sur mon bureau et je me mettais la pression parce que je savais que tous ces gens attendaient une réponse. Mais j’étais toute seule et mes moyens étaient limités. Alors je faisais de mon mieux, et j’étais concentrée. Tellement que quand j’entendis une voix s’adresser à moi, je sursautai. Les gens toquaient d’abord, ou une collègue me prévenait par téléphone. Mais là, c’était Dagda, alors pas besoin de formalités.
« Hey Em’, c’est Dag, ça va ? »
Je me levai avec un sourire, puis lui rendis son câlin. Dagda était un de mes plus vieux amis. C’était quelqu’un d’adorable. Un peu paumé, dans sa vie. Mais il avait toujours été là pour moi. Moi…on ne peut pas en dire autant. Il y a des années, j’avais eu une vision. J’avais vu Dagda tuer son meilleur ami par accident, pour une dispute stupide. J’avais couru hors de chez moi, sous les cris de mes parents, j’avais couru aussi vite que j’avais pu. Mais j’étais arrivée trop tard. Quelques minutes trop tard. Les secours arrivaient au loin, mais je savais. Je savais que James était mort. Que Dagda était le seul coupable possible, parce qu’il était le meurtrier.

J’avais voulu l’aider, pour son procès, avec mes minces connaissances en droit acquises. Mais il n’en avait pas voulu. Alors Dagda était allé en prison. Et j’avais été dévastée. Nous avions échangé, un peu, par lettre, pendant qu’il était en prison, et après qu’il soit sorti. Et comme moi, il était revenu à Bray. Depuis, j’essayais de l’aider chaque fois que je pouvais, pleine de culpabilité de n’avoir pas pu empêcher ce qui lui était arrivé.

En l’occurrence, je savais pourquoi Dag’ venait me voir. Il avait reçu une lettre de l’avocat de son voisin, pour une histoire de poissons déposés en cadeau sur son balcon.
« Ca va bien et toi ? Assieds-toi, faut qu’on parle. »
Je le laissai s’installer, me rassis à mon tour, et sortis la lettre traduite en braille d’un tiroir. Je levai les yeux vers Dagda, un petit sourire aux lèvres.
« Ton voisin et toi avez l’air de vous adorer. » Puis je repris un air plus sérieux. « Par contre, la lettre est en bonne et due forme. Et il dit avoir des preuves. Donc on va commencer par le début. C’est toi qui a mis les poissons sur son balcon ? T’en fais pas, je suis tenue au secret professionnel. »
Cela ne m’étonnerait pas tellement que Dagda soit effectivement l’auteur du dépôt de poissons. Ce serait bien son style. A la différence de moi, Dagda avait assez peu de sens de la mesure. Par contre, si le voisin avait effectivement des preuves, cela pourrait être plus grave pour lui. Parce que Dag’ avait déjà fait de la prison. Il serait condamné à coup sûr. Donc il fallait jouer sur la condamnation, parce que je savais que Dagda n’avait pas beaucoup de moyens.
 
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Quand elle me déclara qu’il fallait qu’on parle, cash, je savais bien qu’on allait le faire, puisque j’étais venu pour ça et non pas lui conter fleurette, mais bon sang, ça foutait la pression. Et bien comme il fallait en plus, parce que merde, je savais que j’avais merdé, et j’avais besoin de m’en sortir malgré tout. Donc, sans plus de cérémonie, j’dis :

« Ca va ouais. Ouais. »

Pour obéir, m’asseyant face à elle, un peu avachi dans cette chaise, parce que je savais plus me tenir comme un adulte responsable – j’en étais pas un, de toute façon. Elle commença avec un peu d’ironie, disant que mon voisin et moi, on s’adorait.

« C’est un connard. »

Je me frottai même les tempes, il m’épuisait ce type… Sa seule face de chien me donnait envie de lui cracher à la gueule, de le buter et d’le faire enterrer par ce type au cimetière. Enfin, j’avais malgré tout l’espoir qu’Emily me dise que je pouvais l’envoyer se faire foutre. Malheureusement… Ca sonnait mal. Alors, je me tassai encore plus dans mon siège pour répondre :

« Ouais, c’est moi. »

Je n’étais déjà pas un menteur. Je n’aimais pas ça, et j’avais tendance à être sans filtre, à toujours dire les choses telles qu’elles étaient – à mes yeux. Donc, sans hésiter, j’avais dit que c’était moi, et je ne m’en cacherai jamais. Par contre, je tenais à lui dire la vérité jusqu’au bout.

« Par contre, j’ai pas fait ça gratuit. Parce que le matin même de tout ça, j’étais tranquille sur mon balcon en train de fumer mon pétard, quand il m’a carrément jeté un seau d’eau à la gueule, et il a insulté ma mère, Em’ ! »

A vrai dire, j’avais eu l’temps de réfléchir un peu à ce qui était arrivé, il n’avait pas totalement insulté ma mère, j’avais simplement fait un raccourci à la con. Mais rien qu’il puisse l’évoquer, ça m’avait sincèrement gonflé. J’aimais pas sa gueule, et c’était lui qui avait commencé les hostilités.

« Je ne lui avais rien fait, et ce bâtard m’a juste envoyé un seau d’eau glacée sur ma gueule, putain ! J’étais obligé de riposter, et encore j’ai été sympa, j’aurais pu lui rendre la monnaie de sa pièce et balancer sur lui ce poisson de merde. Donc ouais, c’est moi qui a dégueulassé son balcon, mais c’est lui qui a commencé. »

Ca sonnait vraiment comme une dispute de maternelle, qui virait mal parce qu’il y avait un fils de chien qui n’était pas capable de se défendre seul. Et si j’avais pas autant peur de retourner en taule, je lui aurais déjà défoncé sa gueule au point qu’il ne pourra manger que de la soupe jusqu’à la fin de ses jours. Mais voilà, si j’avais pas de sursis, je ne voulais pas finir au tribunal encore.

« Em’, je te jure, si je n’avais pas autant peur de retourner en prison, je l’aurais massacré. Mais je peux pas faire ça. Et j’ai pas envie de lui faire ce plaisir de payer pour un truc qu’il a mérité. Qu’est-ce que je peux faire ? »

J’avais un air totalement misérable. J’en avais plein le cul, d’être cet ex-taulard qui vit avec ce couperet au-dessus de la tête.
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La justice à la rescousse!



Dagda ne chercha même pas à nier son implication dans les poissons pourris. J’avais toujours apprécié sa franchise, sa façon d’être lui-même sans s’excuser. Moi, j’étais toujours en train de m’excuser d’être moi. Trop douce ou pas assez, trop gentille ou méchante, trop curieuse ou trop renfermée. Je n’étais jamais assez bien pour moi-même, toujours l’impression de faire de travers. Il m’a fallu m’enfuir de l’autre côté de l’océan pour m’accepter. Mais Dag’, il est comme il est. Il n’y en a pas deux comme lui. Et je crois que c’est pour ça que je suis là, à l’aider inlassablement.
De toute évidence, lui et son voisin partageaient un passif douloureux. J’ignorais qui il était, mais Dagda semblait le détester. S’il disait vrai, ledit voisin avait commencé les hostilités. Enfin, il les avaient commencé ce jour-là. Mais leur querelle remontait à bien plus loin. Je ne pus m’empêcher de sourire en écoutant mon ami raconter l’histoire. On aurait dit une dispute de gamins. Tu m’insultes, je te balance du poisson sur ton balcon. Tu me voles mes billes, je te dégueulasse ton sac à dos, et on s’attend à la sortie avec des potes. Malheureusement, les enjeux étaient bien plus gros que ça. Dagda était en conditionnelle. La moindre condamnation le renverrait en prison pour des années, et il était hors de question que ça arrive. Je ne regarderais pas mon ami repartir en prison. Je l’avais déjà laissé partir une fois, ça avait été suffisamment douloureux.

« Em’, je te jure, si je n’avais pas autant peur de retourner en prison, je l’aurais massacré. Mais je peux pas faire ça. Et j’ai pas envie de lui faire ce plaisir de payer pour un truc qu’il a mérité. Qu’est-ce que je peux faire ? »

Je hochai la tête ; je comprenais bien qu’il n’ait pas envie d’y retourner non plus. C’était encore plus douloureux pour lui que pour moi. Mais je craignais que les autres options ne lui plaisent pas non plus. Je grimaçai doucement.
« Le souci, c’est que tu es en tort, techniquement. Et dire qu’il a commencé ne résoudra pas le souci devant un juge, si ça devait en arriver là. Surtout que tu n’en as aucune preuve, je suppose. Donc….il a l’avantage. »
Ce qui était emmerdant, avouons-le. Parce qu’une querelle entre voisins arrivait rarement en justice. En général, cela se limitait à un passage de la police du voisinage. Cette lettre indiquait clairement que le voisin de Dagda était décidé à l’emmerder jusqu’au bout. Ou qu’il avait trouvé un bon moyen de gagner un peu d’argent.

« Ce que je peux faire, c’est demander une médiation. Les avocats n’ont pas envie d’aller au tribunal, surtout pour des histoires de ce genre, ce n’est pas intéressants pour eux. Ca ne rapporte rien. Donc il l’acceptera sûrement. L’idée, ce serait de vous mettre tous les deux avec vos représentants respectifs dans une salle. Je peux te représenter, si tu veux, c’est gratuit.  Une fois là-bas, il faudra vous expliquer calmement. Et il faudra probablement que tu t’excuses formellement et poliment. »
Je haussai les épaules. C’est cette partie-là que Dagda n’allait pas apprécier. Mais c’était la meilleure option qui se présentait à lui.
« Il faut qu’on évite d’aller au tribunal. Parce que là, tu seras obligé de prendre un avocat, et tu risquerais de faire sauter ton sursis si le juge est de mauvaise humeur. Mais ça implique d’admettre les poissons, de t’excuser et probablement de payer quelque chose quand même. A hauteur de tes moyens. Le nettoyage peut-être ? Si l’avocat en face est chiant, il réclamera des travaux d’intérêt général, peut-être. J’en sais rien. Mais ça vaut le coup d’essayer, tu en penses quoi ? »
Après tout, c’était sa décision. Je ne pouvais pas le forcer à faire quoi que ce soit, comme je n’avais pas pu le forcer il y a des années. Il était trop têtu de toute façon.
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Je suppliais pratiquement Emily de me sortir une solution miracle, une solution qui ferait que je n’aurai pas à m’abaisser devant ce type, ni à retourner en prison pour un sale chien. Pourtant, elle brisa pratiquement mes rêves, et je soupirai fort en penchant la tête en avant pour la prendre dans mes mains, ébouriffant des cheveux qui n’en avaient pas besoin au départ. Il avait le putain d’avantage sur moi, cet enfoiré de sa race, et ça me foutait en l’air. Quand elle parla de juge, tribunal, je relevai la tête, la regardant avec un air de poisson pané pas frais. Le seul et unique de ma vie m’avait suffi, je ne comptais pas en avoir un autre. Pour lâcher un râle quand elle parla d’une médiation où il faudra parler, notamment pour m’excuser formellement et poliment. Je soupirai, réfléchissant.

D’un rire, je tins tout de même à souligner à mon amie : « Si tu me voyais faire cette tronche, Em’, tu comprendrais à quel point toute cette histoire me gonfle de ouf. » Mais il fallait quand même que je la remercie, parce qu’elle était là, à me conseiller, à m’écouter, et à même proposer de me représenter, gratuitement. « Merci pour ton aide, t’es au top. »

Je me remis assis correctement sur mon siège, même si elle me voyait pas, c’était pas une raison pour être comme un babouin sur son siège. Question de respect, un truc dans le genre, même si entre nous, avec la prison, ma notion de respect avait légèrement évolué. Légèrement. Fallait que je la réadapte au monde extérieur, à la vraie société. Celle qui me foutait en pétard avec un type qui pétait plus haut que son trou d’balle. « Ca m’gonfle. Y’avait déjà ces enfoirés en taule qui se prenaient pas pour de la merde, au moins pour les calmer, une patate ça suffisait. Maintenant que je suis dehors que j’espérais être tranquille, j’me tape un mec qui va vouloir des excuses, du fric, alors qu’il a déjà tout ça à foison. Ça me fume, tu sais même pas. »

Je n’avais pas envie d’accepter. J’avais envie de retourner chez mes parents, de me transformer en souris puis de lui défoncer son appartement à coup de dent de rongeur, qu’il pense avoir une colonie de nuisibles chez lui. Sans qu’il sache que ça vienne de moi. J’avais envie de le ruiner, et après seulement, je pourrai prendre mon pied à m’excuser, à lui payer une bolinette de nettoyage. Quant aux travaux d’intérêt généraux… Ils valaient bien le coup, si ce type de mort avait le seum. J’voulais sa peau, mais il allait bien falloir que je résiste.

C’était fou comment l’idée de buter quelqu’un juste parce qu’on était en colère devenait tout de suite plus réelle dès lors qu’on a déjà franchi le pas une fois. Ça devenait tellement réel que j’avais parfois peur de moi-même, peur de recommencer. Parce que cela n’avait clairement pas été une expérience agréable, que ce soit à l’égard du geste que je venais de faire, que par mes croyances – malgré mon côté branleur, j’étais un poil catholique hein. Tu ne tueras point. Ahah, désolé. « Y’a vraiment pas d’autres options ? » Je pouvais au moins tenter ça.
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« Si tu me voyais faire cette tronche, Em’, tu comprendrais à quel point toute cette histoire me gonfle de ouf. »

Je ris doucement. J’imaginais bien sa tronche, même si je ne pouvais pas la voir. Et je comprenais que tout cela pouvait le gonfler. Dagda avait beau avoir ses défauts, je savais qu’il avait un bon fond. C’était un gars bien, comme dirait l’autre. Et oui, disperser du poisson sur le balcon de son voisin n’était pas le meilleur comportement, et ne montrait pas tellement ce bon fond. Mais il était simplement direct et un peu trop…expressif. Pour son propre bien, il devrait être plus comme moi, à hocher la tête et encaisser. Mais s’il disait vrai à propos du comportement de son voisin, et je le croyais, alors il avait ses raisons.

Seulement, c’était lui qui se retrouvait dans la panade, pas le voisin. L’injustice ambiante. Dagda sortait de prison et n’était pas aisé. Le voisin était visiblement propre comme un sou neuf et assez riche pour se payer le luxe d’un avocat pour une simple querelle de voisinage. C’était mesquin de sa part, de menacer Dag’ de la sorte. Mais il avait un net avantage et il en jouait. Techniquement, sa demande n’avait rien d’illégal. Je grimaçai. Je ne me trouvais pas « au top » présentement. J’étais incapable de sortir Dagda de la mouise.

Et quand il parla de la prison, mon cœur se serra. Chaque fois, je me rappelais que je n’avais pas pu éviter tout ça. Que malgré ma vision, j’étais arrivée trop tard. Quelques minutes à peine. Ma malédiction qui frappait, encore une fois. Impuissante à aider quelqu’un à qui je tenais, encore une fois. Dagda était allé en prison, et il serait naïf de croire qu’il n’en avait pas été changé. Et il avait raison. Même une fois dehors, même une fois qu’il avait largement purgé sa peine pour un malheureux accident, il devait affronter des gens qui menaçaient de le renvoyer en prison. Qui n’en avaient rien à faire de briser la vie d’un jeune homme qui se démerdait comme il pouvait pour s’en sortir.

« Y’a vraiment pas d’autres options ? »

Je soupirai, passai une main dans mes cheveux. Là, comme ça, je ne voyais pas. Je haussai les épaules.

« Si la preuve est valide, on n’aura pas d’autre choix que de négocier avec eux. Et franchement, Dagda, t’excuser et faire quelques heures de TIG, ce n’est rien en comparaison de devoir retourner au tribunal, rajouter une ligne sur ton casier et risquer ton sursis. »

Ce n’était pas l’idéal, mais c’était la seule option que je voyais. Sauf si….

« Mais on peut réclamer la preuve. Tu les a mis comment, les poissons sur son balcon ? Parce qu’on peut invalider la vidéo pour plein de motifs. S’il bluffe ou que sa preuve est bancale, et qu’on demande à la voir, il fera machine arrière. »

C’était une chance mince, mais il fallait la saisir. Je lançai à Dagda un sourire qui se voulait encourageant. Il fallait bien qu’on tente toutes les pistes pour le sortir de là.

« C’est un risque aussi, parce que ça peut les agacer qu’on remette leur parole en doute. Ca peut faire foirer la médiation. J’en sais rien. Le fait qu’ils t’envoient une lettre avant toute médiation est déjà imprévu. Donc….c’est à toi de voir. Si tu veux prendre le risque, ou si on la joue sécurité et qu’on appelle une médiation. En tous les cas, Dagda, je serai là avec toi pour toutes les étapes, jusqu’au bout. »

Je ne le laisserai pas tomber. Pas cette fois.

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La question de la dernière chance, est-ce qu’elle pensait à un autre truc ? Visiblement elle avait une pensée soudaine, demander qu’ils montrent leur soi-disant preuve, cependant c’était risqué. J’aimais pas quand c’était risqué. Car ça voulait dire que si on allait jusque-là, après ils pourraient empirer les choses. Ça me foutait réellement en pétard…

En réfléchissant, je pouvais me venger. Mais en étant plus discret cette fois-ci. Façon, ça n’allait pas être difficile. J’étais après tout un métamorphe souris, qu’est-ce qu’on pouvait trouver de plus discret, sinon un cafard ? J’étais bon pour passer beaucoup… Beaucoup de temps à attendre la parfaite occasion. Des jours, peut-être des semaines. Rien à foutre. La vengeance était un plat qui se bouffait putain de gelé. Alors j’allais faire comme ça.

Evidemment, je ne dirai rien là-dessus à Em’. Je ne voulais pas qu’elle soit déçue de moi, certainement l’avait-elle été un peu au moment où j’étais rentré dans son bureau, avec un problème, encore. Elle faisait de ces rares personnes à qui j’accordais de l’importance à l’opinion qu’elles avaient de moi, là où j’avais la pire des opinions, je voulais qu’elles en aient une meilleure. C’était triste de vouloir être estimé et de ne rien faire pour cela, mais au final… J’avais besoin de cette vengeance. J’en avais plus qu’assez d’être juste l’ex-taulard, juste le type sur qui tu pouvais chier ta merde au premier faux pas, qui ne répliquera pas, parce que Big-Prison-Brother veillait au grain. J’avais été puni, j’en avais assez eu, foutez-moi la paix !

C’était bon de savoir qu’elle était là, en tout cas. « Merci, Em’. J’vais prendre la façon sans risque… Vaut mieux. Le jeu ne vaut pas la chandelle. Ca va m’arracher la gueule de m’excuser, et de payer, mais merde, au moins ça me motivera à prendre un boulot. » Je me penchai en avant, la tête posée sur le bureau, fermant les yeux. Sérieux, ça remuait mes tripes, ma fierté prenait un sacré coup, en fait, pour calmer cette fierté, j’allais devoir demander le traitement spécial du Docteur Bro. Le traitement qui consiste à entendre des insultes en séries pour se sentir ultra rabaissé, et ensuite faire la gueule de chiot battu devant la personne que je ne devais surtout pas cogner et plus bouger.

Bon, le désavantage, c’était que je déprimais pendant dix jours après.

Mais de l’autre côté, si je ne faisais pas ça, je sautais sur la table et je lui arrachais la tête.

« Je suppose qu’il faut répondre à la lettre, dire qu’on veut une médiation, tout ça ? Et puis pour payer, tu crois que je pourrai le faire en plusieurs fois ? Car je suis genre, fauché. Et jamais ma mère payera pour mes conneries. » Je soupirai pour ensuite relever ma tête. « Faut vraiment que j’arrête les conneries hein ? » Et je disais ça, en planifiant une vengeance. J’étais vraiment un gros con.
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« Merci, Em’. J’vais prendre la façon sans risque… Vaut mieux. Le jeu ne vaut pas la chandelle. Ca va m’arracher la gueule de m’excuser, et de payer, mais merde, au moins ça me motivera à prendre un boulot. »
Je souris, contente et triste en même temps. Contente parce que Dagda choisissait la voie de la raison, ce qui n’était pas franchement commun chez lui. Parce que j’étais fière de lui pour ça. C’était dur d’accepter de perdre, de baisser la tête et s’excuser. Triste parce que je voyais à quel point ça lui coûtait. Quel impact cela avait sur sa fierté. Et oui, c’était injuste. C’était injuste parce que je croyais Dagda quand il me disait qu’il n’avait pas commencé le conflit. C’était injuste parce qu’il n’avait aucun pouvoir, il n’était qu’un sorti de prison sans boulot, alors que l’autre avait clairement des moyens financiers. C’était injuste parce que Dagda ne méritait pas tout ça. Et la vie, pourtant, semblait s’employer à s’acharner sur lui, et malgré toute ma volonté de l’aider, je ne pouvais pas faire grand-chose.

J’attendis que Dagda reprenne la parole. C’était son histoire. A lui d’en prendre les rênes, pas question de le brusquer, pas alors qu’il venait de prendre une décision importante et difficile. Il la prit enfin, me parlant de la suite de la procédure. Je hochai la tête.
« Je peux me charger de la lettre, tu repasses demain pour la signer et on l’envoie. Et ensuite, on attend leur réponse. »
Je tentai un sourire qui se voulait rassurant. Il s’inquiétait pour l’argent, évidemment. J’aurais voulu me lever et le prendre dans mes bras, comme un instinct maternel stupide. Mais ici je n’étais pas juste Emily l’amie. J’étais aussi Emily la conseillère, l’assistante juridique. J’avais des obligations professionnelles envers Dagda, même si celles-ci se teintaient d’une réelle affection pour lui.

« T’inquiète pas pour l’argent, ils ne vont pas te prendre de l’argent que tu n’as pas. Ils feront une retenue sur tes salaires futurs, dans le pire des cas. Mais à mon avis, ils vont te faire faire des travaux d’intérêt général, tu bosseras gratuitement pour la ville pendant un temps. Et la ville s’occupera de payer Maxwell. On trouvera un arrangement. Ils ne prendront rien à ta mère, je m’en assurerai. Je négocierai. C’est une querelle de voisinage, pas un meurtre avec préméditation. »
Et puis, c’était Bray. Dagda était un enfant du pays. Moi aussi. Les juges étaient des êtres humains, ils n’allaient pas pénaliser Dagda aussi fort pour des poissons pourris sur un balcon.

« Faut vraiment que j’arrête les conneries hein ? »
Je haussai les épaules, ne pouvant retenir une légère grimace. Qu’est-ce qu’il voulait que je lui dise ? Evidemment, qu’il fallait qu’il arrête les conneries. Il n’avait pas le luxe de les continuer. Mais qui étais-je pour lui dire de se calmer ? Il avait traversé beaucoup. Perdu beaucoup. Je ne pouvais que comprendre qu’il fasse des conneries. Qu’il s’énerve. Qu’il réponde aux insultes avec du poisson.

« Ecoute, Dag’. Oui, il faudrait. Pour ton propre bien, pour ne pas te retrouver dans une situation comme celle d’aujourd’hui. Mais…. »
Je soupirai. Je n’étais plus Emily la conseillère juridique, en cet instant. J’étais redevenue complètement Emily, l’amie. Et c’était peut-être d’autant plus compliqué.
« Tu es un mec bien, avec une vie à la con. Des conneries, on en fait tous. Crois-moi, j’ai mon lot, et contrairement à toi, ça blesse des gens que j’aime. Tes conneries, elles sont juste plus….voyantes, on va dire. Et vu que tu es déjà passé par la case prison, on te les pardonne moins. Alors, ouais, j’aimerais autant que tu ne viennes plus jamais dans mon bureau avec ce genre de courrier, pas parce que ça me fait chier, mais parce que je ne voudrais pas qu’il t’arrive quelque chose. Mais quoi que tu fasses, quelles que soient les conneries que tu feras peut-être dans le futur, je serai là. Tu pourras venir me voir, je serai là. Et peut-être qu’ensemble, on arrivera à ce que tu n’aies plus jamais à venir. »
Je souris et remis rapidement une mèche de cheveux derrière mon oreille.
« Même avec un caractère de cochon comme le tien, je suis sûre qu’on va y arriver. J’ai beaucoup de patience. Et je crois en toi. »

Eh bien, tout ça s’était transformé en déclaration d’amitié. Je haussai les épaules, lançai un sourire mi-amusé, mi-gêné pour changer l’atmosphère.

« Qu’est-ce que tu dirais que demain, on aille se faire une bouffe en centre-ville, et je te ramènes la lettre ? On pourra parler d’autre chose que de ton débile de voisin. »

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La justice à la rescousse!

J’étais un putain de gosse. Un vrai gosse. J’avais vraiment pas envie, mes tripes me donnaient envie de me tirer de ce bureau pour aller lui faire la peau, à ce Maxwell de mort. Mais voilà, j’avais envie d’être un peu adulte, pour une fois, et faire le bon choix. Surtout qu’Em’ me prenait pratiquement par la main, j’aurai juste à faire le plus dur, et le reste elle s’en occupait. J’étais un peu au bord du fil, je crois bien que j’avais tous ces derniers mois qui me retombaient sur la gueule. La pression. L’envie qu’on oublie ce que j’avais fait, pour me donner une deuxième chance, en quelque sorte. Qu’on me prenne pour autre chose qu’un meurtrier.

Bon, j’aidais pas vraiment les gens à s’en rendre compte que j’étais un type bien. Encore une fois, je voulais qu’on m’estime, qu’on m’aime pour ce que j’étais, mais quand on ne le faisait pas, je rembarrais direct. Là, j’entendais Em’ me dire des choses que personne me disait. Pas même bro, mais bro c’était pas pareil. Emily, elle disait qu’elle sera là pour moi, qu’elle trouvait que j’étais un type bien, est-ce qu’elle voulait m’achever ? Sûrement.

Pendant tout son laïus, j’avais été à me répéter dans ma tête pleure pas gros con, les mecs ça pleure pas, mais j’avais pas vraiment tenu longtemps. La proposition d’aller bouffer un truc, c’était tellement con, mais ça me faisait plaisir, comme un dingue. J’avais presque éclaté en sanglot, comme un gros bébé incapable de se tenir dès qu’on faisait attention à lui.

Je m’étais levé, pour ensuite faire le tour du bureau d’Em’, et juste la prendre dans mes bras. Putain, elle m’avait dit plus que ma propre mère. Ouais, elle me disait de temps en temps qu’elle m’aimait, parce que j’étais son fils, mais elle passait plus son temps à me mettre la pression, pour que je participe à la vie de famille, pour que je cherche du taf, et Em’, elle avait tout dit, j’étais putain de gonflé à bloc. Du coup je la serrai tellement fort dans mes bras qu’un peu plus et j’allais la casser en deux, c’était genre, certain. « Merci, Em’. T’es la meilleure, putain. » J’avais une voix cassée, mais sur le moment rien à foutre. Je restai comme ça juste un peu, pour ensuite me redresser, et essuyer ma gueule trempée avec la manche de mon sweat. J’avais vachement l’air frais comme ça, ouais… Mais bon, j’étais déjà une tâche, un peu plus, un peu moins…

« Je te récupère après ton boulot demain ? Tu finis à quelle heure, genre, seize heures trente comme les fonctionnaires ? » J’avais jamais été fonctionnaire, j’avais dit l’heure un peu au pif, histoire de me redonner contenance, tout en chopant mon sac de sport blindé de mes affaires que j’avais ramenées de chez mon frère après mon séjour prolongé hors de Bray. J’étais paré à rentrer chez moi et à affronter ma famille. Puisqu’il ne restait plus que ça à faire…
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Quelques conseils à demander
La justice à la rescousse!


Je n'avais pas imaginé que mes mots feraient autant d'effet à Dagda. Ils étaient juste sortis sincères, tout droit du coeur. Je m'exprimais difficilement. Ma timidité maladie et ma peur chronique de dire quelque chose qu'il ne fallait pas m'en empêchaient, souvent. Je m'exprimais d'une voix peu assurée et parfois, je préférais ne rien dire. Exprimer ce que je ressentais, c'était un peu compliqué. Mais pas là, pas avec Dag. Nous étions proches, assez proches pour que je sois à l'aise avec mes émotions. Pour que je les exprime.

Et alors que dire tout ça avait été cathartique pour moi, j'entendis mon ami éclater en sanglots. Je retins un petit cri de surprise. Ce n'était pas mon intention, je ne voulais pas le secouer comme ça. J'allais m'excuser, mais je l'entendis se lever et s'approcher de moi. Et avant que j'aie pu faire quoi que ce soit, je l'avais là, dans mes bras. Il pleurait, et je me pinçai les lèvres, parce que je sentais la boule arriver dans ma gorge aussi. Je fermai les yeux, fronçai les sourcils, et tentai tant bien que mal de retenir les larmes. Nous n'allions quand même pas faire une séance de larmes là, dans mon bureau. Mais je le serrai très fort, lui rendant l'étreinte qu'il me donnait. Comme si, par ce geste, nous pouvions nous témoigner toute l'affection que nous avions l'un pour l'autre. Et nous donner un peu de force, mutuellement. Assez pour affronter sereinement ce qui arrivait.
Dagda s'éloigna et je lui souris, simplement. Nous avions l'air bien tiens, debout, l'un larmoyant, l'autre essayant de toutes ses forces de ne pas éclater en sanglots. A se sourire bêtement. Et le mieux dans tout ça, c'était que nous nous en fichions bien, d'être ridicules. Avec Dagda, c'était simple. Il m'apprenait à me ficher de....à peu près tout. Bon sang, quel homme il aurait pu être s'il n'y avait pas eu l'accident, et la prison. Si j'avais pu le sauver, arriver à temps. S'il n'avait pas connu tout ça, il aurait pu être formidable, encore plus formidable qu'il ne l'était. Mes regrets refirent surface pendant quelques secondes, avant que je ne les chasse d'un geste de la main qui resta purement dans mon esprit. Je n'avais pas pu l'aider alors. Je pouvais l'aider maintenant. Parce que je pensais ce que j'avais dit : je croyais en lui. Il était temps, peut-être, qu'il croie un peu en lui aussi. Je pouvais l'aider à ça.

« Je te récupère après ton boulot demain ? Tu finis à quelle heure, genre, seize heures trente comme les fonctionnaires ? »
Un rire discret s'échappa de ma gorge, un peu cassé comme la voix de Dagda, signe de ma lutte toujours en cours contre une belle crise larmoyante. Je hochai la tête, ne relevant même pas la blague douteuse sur les fonctionnaires. Quand je travaillai dans le privé, je les faisais aussi, ces blagues sur les fonctionnaires, moi qui finissais parfois à 20 heures pour terminer un dossier et montrer aux collègues que je travaillais dur. Maintenant que j'étais fonctionnaire, je me rendais compte que ce n'était pas plus facile. C'était juste différent. Ca me permettait d'avoir du temps pour voir ma mère et m'occuper d'elle. Ou sortir avec ceux que j'aimais. D'ailleurs, il faudrait que je dise à maman que je serais absente demain. Et que j'endure la morale qu'elle me ferait pendant vingt bonnes minutes. Mais ce serait un problème pour plus tard.
"Dix-sept heures, en fait. Je fais des heures supp', je suis exploitée, je ne te raconte pas. Tu choisis l'endroit." Il n'y avait pas douze mille endroits où manger à Bray, mais peu importe. Il avait le choix. Un restaurant du centre-ville ou un boui-boui sur le port, tout me convenait. Je ne voulais qu'une soirée tranquille avec mon ami. Peut-être, juste un peu, nous réussirions à laisser derrière nous les voisins qui attaquaient en justice, les mères malades qui nous menaient la vie dure, les histoires de coeur trop compliquées pour nous. Peut-être que nous pourrions juste passer une soirée un peu insouciante, comme quand nous avions quinze ans. Avant que la vie ne devienne si compliquée et douloureuse.

Dagda me salua et j'attendis que la porte se referme. Alors, je me rassis dans mon fauteuil, pris ma tête entre mes mains, et laissai enfin les larmes couler. Il m'avait chamboulée, ce con. Il faut dire que j'étais une sacrée madeleine. Il fallut cinq bonnes minutes avant que les larmes ne sèchent. Ma collègue Pamela entra, puis, me voyant, s'excusa et sortit à reculons. J'accrochai la pancarte "absente, de retour bientôt" sur la porte, histoire de ne pas être interrompue par un usager. Je n'étais pas en état de quoi que ce soit. Une fois les larmes séchées et après une petite retouche maquillage pour masquer les conséquences, j'inspirai un grand coup.

Puis je souris, doucement. Quand maman m'avait demandé de revenir à Bray, j'avais vu ça comme une punition divine, la torture, une épreuve à passer pour n'avoir jamais parlé de ma vision à propos de mon père. Un cruel coup du destin qui m'obligeait à revenir dans l'endroit que j'avais fui avec tellement d'enthousiasme. Et les premiers jours avaient été difficiles. J'avais voulu fuir à nouveau. Mais le temps passait et, malgré les difficultés, je me rendais compte que Bray avait des choses à offrir. Que je pouvais être heureuse ici, que j'avais des raisons d'y revenir et d'y rester. Et Dagda était très probablement dans le top de celles-ci.
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