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 That's my girl (Emily)

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Destiny said it, you got to get up and get it. Get mad independent and don't you ever forget it. Got some dirt on your shoulder, then let me brush it off for ya. If you're feeling me, put your five high. That's my girl.What you waiting for ? That's my girl (@fifthharmony // beerus)

Emily Darleen


Dans ce patois perdu au beau milieu de l’Irlande, le temps semble avoir un pouvoir étrange. En effet, la pluie tombe sans cesse, à croire qu’une force invisible lui permet de déverser tout l’eau récoltée sur son passage. Elle possède le monopole sur la météo qui ne sait plus comment présenter les intempéries. Cela désespère Darla qui rêve d’un ciel dégagé, d’un soleil ardent, d’un air chaud. En bref, d’un paysage complètement différent. Malgré ce côté pesant qui lui cause des sautes d’humeur, la chasseuse commence doucement mais surement à se complaire dans sa petite routine. Entre son travail au café, son enquête sur la potentielle créature et sa colocation avec une native, les mois défilent à toute allure. Seule la détention de son frère lui rappelle que les choses ne bougent pas suffisamment vite. Il dépérit progressivement, ce qui l’inquiète de plus en plus. Son sommeil est devenu agité, souffrant d’insomnies régulières qui raccourcissent considérablement ses nuits. Raison pour laquelle elle déambule dans la cuisine, à la recherche d’un encas à se mettre sous la dent à défaut de trouver le sommeil. Bingo. La tablette de chocolat en main, ses pieds se dirigent naturellement vers le salon pour une petite séance télé nocturne. Un cri strident plus tard, la belle reprend son souffle.

« Oh mon dieu, tu m’as foutue les jetons ! Pourquoi t’as pas allumé la lumière ? » Demande Darleen coupable du même crime ! « Toi non plus tu n’arrives pas à dormir ? » D’ordinaire, elles ne se croisent pas à 3 heures du matin mais l’une comme l’autre est bien trop préoccupée pour demeurer dans son lit. Néanmoins, l’irlandaise se demande ce qui peut bien perturber sa colocataire. Hormis le fait de vivre dans cette ville ! « J’allais regarder un replay de l’Incroyable famille Kardashian, ça te dit ? » Comme si la réponse allait être non ! C’est littéralement devenu leur rituel. En plus de tous les points communs qui les lient, cette émission de télé réalité leur a imposé un rythme très soutenu. Elles ne ratent pas un seul épisode afin de rester au courant des dernières aventures des sœurs K. « Je ne trouve pas cette fichue télécommande raaaah ! » Plongée dans le noir, son regard vacille de droite à gauche tandis que sa main tâtonne les fauteuils du canapé. Après quelques minutes qui lui semblent interminables, elle parvient à s’emparer de l’objet de sa convoitise. L’écran de télévision éclaire subitement la pièce. Ni un ni deux, la chasseuse s’installe confortablement, ayant vite fait de prendre ses aises. Faut dire que le coussin est particulièrement agréable. « Alors t'as une préférence ? » Darleen dissimule sa véritable intention derrière la superficialité de leur conversation. En effet, cette croisade inattendue est l’occasion d’aborder un sujet qui l’intéresse beaucoup plus sans éveiller les soupçons. En d’autres termes, sa cible. Non seulement, elle est persuadée de ses capacités surnaturelles mais en plus, son instinct lui dit que toute la famille cache un secret. Il ne lui reste plus qu’à découvrir lequel.


→ emily & darleen, west end, 16 avril 2018.
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Il était tard. Mon réveil m’avait dit l’heure, je crois que j’ai préféré l’oublier, parce qu’il était beaucoup trop tard et que je devais aller au boulot au petit main. Sauf que mon cerveau refusait de s’endormir. Ca faisait des heures que j’essaiyais, mais rien à faire. Mon cerveau était empli de pensées, certaines bonnes, d’autres cauchemardesques. Impossible de trouver le sommeil. Alors il fallut bien que je me rende à l’évidence : il était temps que je me lève. Woody leva la tête en m’entendant sortir du lit, mais je l’envoyai se rendormir. Je savais trouver la cuisine, quand même, depuis le temps.
J’arrivai donc dans la cuisine, saisis un paquet de cookies dans l’armoire, aussi appelés les « cookies spécial insomnies ». Ils ne me sont autorisés que quand je ne dors pas. Une règle que j’ai réussi à tenir jusqu’ici. La fameuse boîte en main, je me dirigeai vers le salon, m’affalai sur le canapé et commençai à les manger. En ressassant les mêmes pensées qui m’ont amenée ici en premier lieu ; pas la meilleure technique, avouons-le. Mais un hurlement strident m’en sortit instantanément. Ledit hurlement appartenait à ma colocataire, Darleen. Je dois avouer que je n’avais pas vraiment l’habitude d’avoir une colocataire. J’avais vécu seule à Detroit pendant des années. Avoir une autre personne sous mon toit était parfois perturbant, comme ce soir. Je hurlai en réponse à son hurlement, surprise et apeurée.
« Oh mon dieu, tu m’as foutue les jetons ! Pourquoi t’as pas allumé la lumière ? »
Je me contentai de hausser les épaules. Quoique, dans le noir, elle ne verrait pas ce geste.
« Je fais pas franchement la différence… », argumenté-je donc. J’étais tout le temps dans le noir. Et j’oubliais parfois que les autres, les gens normaux, avaient cette notion de lumière et d’obscurité qui m’était presque devenue étrangère. Darleen était donc insomniaque cette nuit, comme moi. Une heureuse coïncidence. L’insomnie est toujours plus sympa quand elle est partagée.
« J’allais regarder un replay de l’Incroyable famille Kardashian, ça te dit ? »
Un grand sourire éclaira mon visage. Darleen, quand elle s’était installée, avait apporté de la vie. Beaucoup de vie. Un peu de sale caractère. Des discussions nocturnes. Mais surtout, Darleen avait apporté un cadeau dont j’ignorais l’existence auparavant : la famille Kardashian. Je ne regardais pas la télévision. J’ignore si c’est parce que j’avais connu la télé avant de perdre la vue, ou bien parce que je manquais de patience, mais je supportais difficilement l’audio-description. C’était un média fait pour être vu. Tous les films et les séries et les documentaires étaient conçus pour être vus. Et même avec toute la bonne volonté du monde, l’audio-description ne fonctionnait pas avec moi. Mais la famille Kardashian, c’était autre chose. Déjà parce qu’il ne se passait pas grand-chose, et que les dialogues avaient une place de choix dans cette émission. Ensuite parce que Darleen, dans toute sa gentillesse, me décrivait ce qui devait être décrit. Alors à deux, nous avions ce plaisir coupable. J’adorais la famille Kardashian dans tous ses extrêmes et son ridicule.
J’entend l’écran s’allumer, et Darleen s’installe à côté de moi. D’un geste, je lui tend le paquet de cookies pour lui en proposer. Après tout, elle a le droit à un traitement spécial insomniaque elle aussi.
« Alors t'as une préférence ? »
« Le mariage !! Je sais que ça fait trois fois qu’on le regarde au moins mais ça me met toujours de bonne humeur. »

Et après quelques minutes d’épisode, je soupirai.
« Ils sont hors du monde, cette famille. Exceptionnel »
Je souris, un sourire un peu terne.
« Malgré tout ce qu’ils vivent, toutes les crasses qu’ils ont pu se faire, tout ce qu’ils ont vu, ils restent ensemble. Même quand leur beau-père devient leur belle-mère, ils restent ensemble. »
Mon esprit fit tout de suite la connexion avec ma propre famille. Ma mère. Mon père. Andy. Kyle. Zach. Je savais qu’elle les connaissait. Zach l’avait prise en auto-stop jusqu’ici, le jour où on s’était rencontrées pour la colocation. Kyle l’avait croisée à son boulot. Je sais qu’ils avaient discuté, forcément. Le fait est que je n’avais pas vraiment recroisé Zach depuis l’hôpital. Brièvement, chez Andy, ou dans la ville. Mais je crois qu’il m’évitait. Et pour être honnête, je l’évitais un peu aussi. Je ne savais pas comment me comporter avec lui. Un moment il était gentil, et la seconde d’après il était froid et distant. Il m’évitait du regard, je le savais même sans le voir. Il y avait un truc dans l’air qui me donnait envie de fuir en courant tout autant que de lui courir après pour lui demander ce qui se passait.
« Ils font comment, à ton avis ? Et nous, comment on fait pour avoir des familles si… »
Dysfonctionnelles ? Bizarres ? Enrageantes ? Distantes ? Je ne trouvais pas le mot approprié. Darleen m’avait peu parlé de sa famille. Elle s’en était éloignée, elle allait de ville en ville. C’était tout. De mon côté, je lui avais dit l’essentiel : mes parents auraient préféré que je ne naisse pas, Andy m’a quasiment élevé, et on a une relation compliquée avec Zach et Kyle. On s’en était tenues là, pour l’instant. Ca semblait nous convenir. Mais quitte à être insomniaque ensemble, autant en profiter pour tenter de résoudre ce qui nous empêche de dormir, pas vrai ?
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Destiny said it, you got to get up and get it. Get mad independent and don't you ever forget it. Got some dirt on your shoulder, then let me brush it off for ya. If you're feeling me, put your five high. That's my girl.What you waiting for ? That's my girl (@fifthharmony // beerus)

Emily Darleen


Parfois, il lui arrive encore d’oublier le voile obscur qui l’empêche de voir parce qu’elle semble posséder un regard bien plus précis et net que la plupart des gens. A croire que sa cécité lui permet de déceler ce que le reste du monde est incapable de deviner. C’est ce qui la rend aussi touchante et authentique, ce qui lui procure autant de force. Parce que ce n'est pas un handicap, non, la medium ne permet pas qu’il en devienne un. Elle ne provoque ni pitié, ni gêne sur son passage. Bien au contraire, c'est de l'admiration qui se répand le long de sa trajectoire comme de la poussière de fée. « Un jour, j’arriverai à te battre à ton propre jeu. » Darleen fait référence à son incapacité à circuler dans l’appartement sans se prendre tous les coins des meubles lorsque la lumière est éteinte. C’est une vraie calamité. Il faut dire que sa maladresse légendaire ne l’aide pas en la matière. Elle semble décuplée en présence de sa colocataire qui ne se gêne pas pour lui faire remarquer à la moindre occasion. « L’élève dépassera le maître. » Un sourire complice s’installe aussitôt au creux de ses lèvres.

Un sourire sincère qui complique la situation car il est la preuve même que l’attachement de la chasseuse risque de poser problème. A moins qu’il ne se révèle particulièrement utile. « C’est parti pour le mariage ! » Elle s’installe à ses côtés en grignotant un carreau de chocolat avant de se mettre à décrire les images. L’avantage de cette télé-réalité réside dans le fait qu’il ne se passe rien, absolument rien d’intéressant. C’est bien le principe de l’émission, divertir le public sans lui demander un quelconque exercice de réflexion. Ainsi, Darla se contente de décrire les tenues extravagantes, de relever les décolletés plongeants et de faire un récapitulatif des talons de 30 centimètres de haut. Pour le reste, les dialogues entre la famille suffisent amplement à saisir l’ambiance et l’atmosphère de chaque scène. « Haaan elle vient de lui faire un doigt d’honneur ! » Ca, c’est une information capitale. Enfin, capitalement inutile donc essentiel pour comprendre les évènements qui vont suivre d’un instant à l’autre. « Je sens que ça va monter d’un cran oh mon dieu ! » L’irlandaise est tellement ravie de partager ce petit pêché mignon avec quelqu’un qui sait l’apprécier à sa juste valeur.

Tellement qu’elle en oublie parfois les circonstances de sa présence ici. Le pourquoi du comment. La réalité derrière la fiction. « Oui, ils s’aiment sincèrement malgré tout le mal qu’ils se font. » Un concept étrange qui reflète une vérité inéluctable. Quand elle les voit, ça lui rappelle souvent ses disputes avec ses frères même si ces derniers sont moins vicieux que les Kardashian. « Le karma non ? » Darleen ne tarde pas à exploser de rire face à l’ironie de la situation. Elle ne pense pas que ce soit monsieur hasard ou madame destinée parce qu’ils sont bien trop différents pour s’associer. « Tu as recroisé l’un d’eux ? » Bien qu’aucun prénom ne soit mentionné, les identités supposées ne font pas l’ombre d’un doute. Il va sans dire que la chasseusse suit attentivement l’évolution de leur relation, ayant bien vite compris que Zach et Kyle ne sont pas vraiment des frères pour Emily. Ils incarnent d’autres figures particulières. « Tu devrais peut-être mettre les choses au clair mais évite le doigt d’honneur hein ! » Toujours le mot pour rire, c’est un peu ce qui la caractérise, ce qui lui permet de faire descendre la pression dans n’importe quelle situation.


→ emily & darleen, west end, 16 avril 2018.
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thinking about the words to say
Families are messy


Un sourire s’étire sur mes lèvres. La première fois que Darleen m’avait proposé de regarder cette émission de télé-réalité avec elle, j’étais sceptique. Je n’aimais pas la télévision. Je détestais l’audio-description. Ca ne remplaçait pas, ne pouvait pas remplacer les images, et cette voix off rajoutée par-dessus des images qui étaient censées parler d’elles-mêmes me renvoyait mon handicap en pleine figure. Pourtant, j’avais accepté. Parce que Darleen venait d’arriver dans le logement. Parce que je ne voulais pas la froisser. Alors à contre cœur, je m’étais installée sur le sofa avec elle. Et j’avais découvert un plaisir coupable atrocement délicieux. Darleen faisait de son mieux pour me raconter ce que je ne pouvais pas voir ; elle était une acolyte formidable dans cet exercice. Grâce à elle, l’émission vivait encore plus. Son enthousiasme, sa passion s’étaient transmises à moi en un rien de temps, et nous voilà toutes les deux accros. Je m’en voulais presque de faire revenir sur la table des sujets plus sérieux et délicats.

« Oui, ils s’aiment sincèrement malgré tout le mal qu’ils se font.», dit-elle. Je hochai la tête. Pourtant, Dieu sait qu’ils se faisaient du mal. Les Kardashian étaient une famille dysfonctionnelle au possible. Ils avaient de quoi s’entretuer, honnêtement. Ils étaient capables d’être infects les uns envers les autres. Mais ils restaient soudés. Ils restaient ensemble, ils restaient une famille. Je ne pouvais pas m’empêcher de faire le parallèle avec ma propre famille. Mes parents n’avaient même pas ne serait-ce qu’essayé de m’accepter et de m’aimer. Zach m’avait envoyé valser dès le premier jour et nos rapports avaient toujours été ambigus. Kyle avait commencé par frapper pour s’exprimer, et avec Zach ils étaient capables du pire comme du meilleur, de s’aimer comme se détester. Quant à moi….je m’étais enfuie sur un autre continent. Je ne valais guère mieux, au final. Plutôt que de rester avec ma famille, je les avais laissés à la première occasion. Il n’y avait bien qu’Andy pour rattraper tout ça, un phare au milieu de ce bordel. Depuis que j’étais revenue, j’espérais pouvoir arranger les choses. Qu’on redevienne une famille, une vraie. Une qui s’aime sincèrement malgré tout. Mais j’avais peur qu’on n’y arrive jamais.

La karma, me dit Darleen, avant de rire. J’aimerais rire avec elle, le souci, c’est que j’ai fini par me dire que le karma, ou le destin, ou peu importe comment les gens l’appellent, est peut-être bien réel et plus fort que notre volonté. A force de voir l’avenir sans rien pouvoir y faire, je me suis dit que peut-être, les choses devaient juste se passer.

«Tu as recroisé l’un d’eux ? Tu devrais peut-être mettre les choses au clair mais évite le doigt d’honneur hein ! »
Je ris, puis hausse les épaules. « Si j’osais faire un doigt d’honneur, on retrouverait probablement mon cadavre en petits morceaux éparpillés dans toute la ville ». Ce qui était vrai, ceci dit. Kyle n’hésiterait pas beaucoup à me faire regretter ce genre de gestes. « Je ne les ai pas revus, non. Pas depuis le rassemblement au centre ville, avec l’ex-nouveau maire. J’ai fait une crise de panique, Zach m’a sortie de la foule. On s’est retrouvés ensuite avec Kyle et d’autres. Depuis, pas grand-chose. Faut dire que je les évite pas mal. C’est un peu…étrange, avec eux, tu vois? Et puis, mettre les choses au clair…je ne saurais pas quoi leur dire. J’aurais trop peur qu’ils me rejettent encore. Tu ferais quoi, toi? Les Kardashian s’engueuleraient un bon coup puis se rabibocheraient avec une méga fête dans un palace, tu crois pas ? Oh, attends, j’adore ce moment, quand ils s’engueulent sur la robe ! »
J'aimerais bien, moi aussi, avoir quelqu'un avec qui me prendre la tête sur le choix de ma robe de mariée, un jour. Quelqu'un qui me soutienne dans tous les moments. Quelqu'un pour m'aimer, quand Andy ne sera plus là.
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