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 I've had a nightmare [Basil & Emily]

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I've had a nightmare


Il y avait une dynamique étrange entre les Ò Murchù et les Egerton. Une dynamique que je ne comprenais pas, que personne ne pouvait probablement comprendre à part les membres de ces deux familles eux-mêmes. Une dynamique qui devenait effrayante au fur et à mesure qu’elle se dévoilait. Basil dépeignait Gideon comme un monstre, prêt à faire du mal à des enfants, même si ceux-ci étaient les siens. Castiel ne semblait pas être beaucoup mieux, vu qu’il était un des suspects principaux de l’enlèvement de Charlotte. Mais même Basil commençait à m’effrayer. Il analysait tout cela. Il n’en était pas offusqué, ou dégoûté, cela ne le mettait pas en colère. Il analysait comme si tous ces évènements étaient irréels, avec un détachement qui me faisait froid dans le dos. J’avais l’impression d’être la plus concernée par ces enfants, alors que j’étais celle qui n’avait aucun lien de quelque nature que ce soit avec eux, à part de connaître le secret de l’identité de leur père biologique.

« Il n’est pas question de vengeance. Si je procède à un chantage, ce sera pour récupérer Charlotte, vous comprenez cela ? Vous comprenez qu’il ne me la rendra pas de son plein gré ? »
Je hochai la tête presque malgré moi. Mais en réalité, non, je n’étais pas sûre de comprendre. Cette histoire était déjà sordide quand j’avais mis les pieds dans le cimetière. Elle ne faisait que le devenir de plus en plus, et je n’étais pas sûre de pouvoir ou vouloir le supporter. On parlait de faire du chantage à un homme puissant, en se servant de ses enfants biologiques non assumés, pour qu’il rende son amante qu’il avait kidnappé des années auparavant. Je déglutis péniblement. Dans le fond, le raisonnement de Basil tenait debout. Si Gideon avait réellement kidnappé Charlotte, et s’il la retenait prisonnière tout ce temps, s’il la torturait, alors non, il ne la rendrait pas de son plein gré à sa famille. Mais cela impliquait de partir du principe que Gideon était effectivement derrière tout ça. Lui ou son fils. Et c’était horrible. On ne kidnappait pas la mère de son enfant. On ne torturait pas une femme pour avoir eu une aventure avec un homme. A quel moment Bray, la ville calme et paisible voire ennuyeuse d’Irlande, s’était transformée en un théâtre morbide ? Pourquoi me retrouvais-je mêlée à ce genre d’histoires ?

Basil avait du voir que je prenais tout cela assez mal, et il sembla surpris. Comme si ce que je disais n’avait pas de sens, comme si ça n’avait rien à voir avec ce qu’il avait en tête. Pourtant, il m’avait semblé assez clair. Quand il me prit le bras, comme pour m’empêcher de partir, je faillis hurler, j’étais prête à me débattre de toutes mes forces. Woody aboya une fois, comme pour protester contre ce geste. Mais Basil s’excusa. Et pendant une minute, en entendant ses excuses et ses explications, je crus avoir mal entendu, mal compris. Un énorme quiproquo, en somme. Je m’étais peut-être emportée, j’avais peut-être lu entre des lignes un message qui n’existait juste pas. Basil ne comptait pas se servir des jumeaux et les mettre en danger. J’entendis les mots « protection » et « je les aime », et ne pus retenir un haussement de sourcils. Sa protection ? Ils avaient un père, que je sache. Enfin, ils avaient le mari de Charlotte, qui était probablement persuadé d’être leur père. Encore heureux que les gamins aient pris les gènes roux de Charlotte, ça aurait été bizarre autrement. Et Basil ne m’apparaissait pas vraiment du genre protecteur. Ni du genre à aimer ces enfants. Après tout, il ne semblait pas être particulièrement perturbé par le fait que quelqu’un chez les Ò Murchù s’en prenne à eux.

Pourtant, je fis le choix de le croire. Parce qu’il y avait quelque chose d’insondable dans sa voix, parce que j’avais une fâcheuse tendance à faire confiance aux gens, parce qu’il méritait selon moi le bénéfice du doute. Parce qu’au fond, maintenant qu’il savait tout, que pouvais-je faire de plus ? Je ne pouvais pas protéger les jumeaux. Je ne les connaissais même pas. Et puis, je ne pouvais pas décemment aller expliquer à la police qu’ils devaient être mis sous surveillance parce que leur vrai père, ou leur oncle, tenterait peut-être quelque chose contre eux. Cela amènerait trop de questions auxquelles je ne pouvais pas me permettre de répondre. L’argument « j’ai eu une vision » passait en général assez mal auprès des forces de l’ordre, auprès de n’importe qui d’ailleurs. Sauf de Basil, apparemment. Et c’était une raison de plus de lui accorder le bénéfice du doute. Il semblait en savoir beaucoup. Il avait probablement une connaissance de ce qui se passait bien supérieure à la mienne. Si quelqu’un pouvait aider Charlotte, c’était lui, pas moi.
Malgré tout, je ne pouvais pas enlever ce sentiment étrange qui enveloppait mes tripes. Un sentiment diffus, comme un pressentiment. Pas aussi fort que lorsque j’avais une vision, mais présent tout de même. Un sentiment subtil de peur, comme si quelque chose en moi me disait de m’éloigner de cet homme. Qu’il n’était peut-être pas le méchant de l’histoire, mais qu’il n’en était pas franchement non plus le gentil.

Alors c’est ce que je fis, je dégageai doucement mon bras et me levai.
« Je vous crois, Basil. Et maintenant, vous savez la vérité. Vous pouvez les protéger. Moi, je…j’ai fait ce que j’avais à faire. Et je ne veux pas d’ennuis. »
Je m’en étais déjà attirée bien assez. Une seconde nature chez moi. Un truc d’Oracle, il fallait croire.
« Si j’ai une nouvelle vision, vous serez le premier informé, je vous le promets. Mais là, il faut que je rentre chez moi. Désolée. Je ne peux pas plus pour vous. »
Et d’un signe j’indiquai à Woody de m’emmener vers la sortie. Le cimetière me paraissait envahissant, et je ne me remis à respirer normalement qu’une fois à bonne distance. Je n’étais plus certaine d’avoir fait le bon choix en venant voir Basil. Je m’étais peut-être engagée dans une situation que je ne pourrais pas contrôler. Une fois de plus, la raison de mes visions m’apparaissait vaine. J’étais juste condamnée à voir, et à ne jamais pouvoir améliorer les choses. Une messagère de l’au-delà impuissante. Un jouet à la solde du destin.


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