It's a rich man's world ♠ Sirius & Joseph

C'était prévisible, il fallait s'y attendre, je n'avais pas le choix, je devais me rendre à l'évidence, il me fallait deux jours de repos tant que je n'avais pas trouvé d'employés. Que je reste à la boutique à dormir sur le comptoir ou que je profite de ma journée au lit, ça revenait au même, je perdais de l'argent. Enfin, j'arrêtais d'en gagner pour être exact. Sauf que quand je n'étais pas à la boutique, je me faisais assez vite chier et je tournais en rond. Pour une fois mon père se tenait tranquille, pas une once de crise en vue, juste un calme plat. Un calme plat qui était loin de me rassurer. Je soupirais en me tournant sur le canapé, nu, comme à mon habitude quand j'étais chez moi. Enfin, non, je dornais nu, et après avoir déjeuner, j'étais allé me doucher, me séchant pour finalement me laisser tomber sur le canapé, cherchant une occupation autre que la satisfaction manuelle et solitaire. Bouger, faire quelque chose. J'avais déjà pris mes doses nécessaire à tout début de journée, j'étais apte à tenir des conversations, à rencontrer des gens. Sauf que les amis que j'avais étaient au boulot chacun, bon peut-être pas Hamlet, mais il devait être avec son mage, Mackayla, je ne la voyais que le soir autour de verres, et il n'était pas question que je retourne voir Xion à l'AW, même si je savais qu'il m'acceuillerait très bien. Et la famille, outre mon père, j'avais bien ma petite nièce, ou un truc du genre, j'ai jamais compris la complexité des appelations des membres de la famille, Malena, une Leprechaun aussi, et Joseph, son père. Le mari de ma cousine morte il y a quelques années. Malena devait être en cours, et Joseph a son Casino. Mais pourquoi pas venir lui rendre visite ? Après tout, on était de la même famille, et on s'appréçiait, il m'avait donné l'autorisation de passer quand je le voulais, alors, pourquoi pas. Au pire, je trouverais bien une occupation.

Il n'était pas question que je dépense le moindre centime ici, pour la simple et bonne raison que contrairement aux flambeurs ici présents, j'avais compris et accepté que la Maison gagnait toujours. Et puis, la proportion de la somme gagnée avec la somme perdue était beaucoup trop énorme. Jamais vous ne verrez un Leprechaun venir ici, même si quelque part c'était très attrayant, et qu'un naïf pourrait probablement se croire le roi du monde. Je passais entre les gens, curieux de voir comment ils jouaient et à quel point ils étaient prêts à sacrifier le peu qu'ils avaient, jusqu'à finalement me décider de rejoindre le deuxième étage pour aller dans le bureau de mon cousin par alliance, faisant un petit signe aux caméras de surveillance pour saluer à distance le chef de la sécurité. Il était sympa lui aussi, j'avais rarement l'occasion de le voir, mais je l'aimais bien. Parce qu'il me laissait voir Joseph déjà. C'était quelqu'un comme lui qui me fallait pour la boutique. Enfin bref, devant la porte du big boss, je frappais à la porte, puis à son autorisation, je rentrais, un fin sourire sur les lèvres. Ah ce cher Joseph, cigare au bec, installé au milieu de son bureau, il me donnait l'impression d'un mafieux reconvertit. Tout n'était pas parfaitement lisse chez lui, et c'était ça que j'appréçiais aussi. Je détestais les gens trop clean.

Salut, Jo' !

Je me posais sur le siège en face de lui, chassant la fumée de son cigare qui me revenait dans la gueule, j'aimais pas cette odeur. Enfin, j'étais sans doute mal placé pour dire ça, étant donné que je devais sentir la weed à plein nez. Posant une jambe sur mon genou, je passais mon bras sur le dossier de mon siège, souriant un peu plus à mon cousin à sa question.

Le vent de l'ennui. J'espère pouvoir te tenir compagnie ou alors boire un coup en observant tes clients se ruiner en se foutant d'eux. Je dérange pas ?

Du temps de son vivant, j'avais beaucoup passé de temps avec ma cousine, Rozenn. Outre un garçon plus âgé que moi que j'avais fréquenté sur une courte durée, répondant au nom de Heiko, c'était la seule enfant avec qui j'avais pû grandir. Enfin, c'était un bien grand mot puisque à la mort de ma mère il avait fallut que je m'occupe de mon père, mais nous étions resté en contact jusqu'à sa mort, qui avait beaucoup boulversé mon père. Maintenant, je me raccrochais à Joseph comme je le pouvais, surtout lorsque je me sentais mélancolique et puis, je l'ai déjà dit, mais il m'a toujours concidéré comme un membre à part entière de sa famille, même si aucun lien de sang nous reliait. Nous nous rappelions probablement l'un l'autre l'être perdu, même si je n'avais jamais vraiment osé lui posé trop de questions. Alors que j'en avais des tonnes, même si c'était pour m'informer sur mon propre sort. Est-ce que ma cousine commençait à perdre la tête avant de mourir ? Est-ce qu'il y avait eu des signes de problèmes mentaux, même léger ? Je voulais pas remuer le couteau dans la plaie et faire du mal à Joseph en évoquant ainsi son aimée disparue, pareil pour Malena, je me voyais assez mal lui poser ce genre de question, surtout que ce pourrait aussi être un problème pour elle, enfin, si c'était une question de génétique, ça ne serait qu'à un faible degré. Peut-être qu'un jour, l'alcool aidant, j'oserai le faire.

Alors que mon cousin par alliance s'adressait à son bras droit et chef de sécurité, je haussais un sourcil, particulièrement intéressé par ce qu'il était en train de dire. Bon, je faisais des infidélités à Hunter, un peu, parce qu'il n'y avait vraiment qu'à lui que je faisais confiance, c'était surtout pour m'amuser. J'aimais jouer avec les petits dealers, moi le gros consommateur et blindé, pour les faire redescendre de leur ô combien haut pied d'estal en carton. Ce genre de personne n'avait pas à avoir un ego de quelque sorte que ce soit alors qu'il vendait de la merde à des pauvres nanas ou gars en manque. C'était juste des petits merdeux. Parfois, il y en avait avec plus ou moins de qualités, et là, y avait de quoi marchander avec Joseph, et moi, bien entendu. Après tout, j'étais un filou, j'avais été obligé d'en être un, je n'arnaquais pas mes clients non plus, mais j'étais pas totalement un commerçant honnête non plus.

Génial ! Je vais pouvoir faire la douanne ! Par contre, si c'est de la merde, je jete tous dans les chiottes.

Étant donné que la drogue était devenu pour moi aussi indispensable que la nourriture et l'eau, je vomissais les types qui en profitaient pour vendre de la merde, j'essayais au mieux de tourner les gens comme moi vers des types de confiance, même si ce mot ne lui convient pas vraiment, au Djin qui me fournissait, un peu pour éviter les morts inutiles. Après, les overdoses, c'était pas mon problème. Bref, je me mis en position, genre, associé du patron, pas content d'apprendre qu'il y a une petite frappe dans les lieux. Je m'allumais une cigarette, prenant mon air le plus noir et le plus sérieux possible. Alors que lorsque ce gars allait vider ses poches, je serais comme un gosse devant la vitrine d'un magasin de bonbons.