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 Uninvited + BASTIEL

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Castiel Ò Murchù
Castiel Ò Murchù
MESSAGES : 522
RACE : Triton
MÉTIER/ÉTUDE : PDG de Oaks Pharma
You're uninvited, an unfortunate slight
Basil & Castiel

« Like anyone would be I am flattered by your fascination with me»
Le crissement des pneus sur le gravier accompagna Castiel jusqu’à l’arrêt du moteur, comme annonciateur du malaise environnant. Le quartier de Golden Coast n’avait jamais paru si vide, atrophié de toutes les familles qui avaient autrefois fait son enfance et par la suite sa vie d’adulte. Il n’y avait plus de cris d’enfants jouant dans les jardins et peut-être était-ce mieux si ça pouvait lui permettre de ne pas plonger directement dans le rappel de celui qu’il avait perdu quelques semaines auparavant. Mais l’air se faisait donc insupportablement lourd, accentué par l’absence de vie aux alentours. Le triton se permit quelques secondes de rester, les yeux fermés, appuyé sur le dossier de son siège. L’emménagement s’était fait quelques jours plus tôt mais il se sentait comme un imposteur dès qu’il se retrouvait devant le manoir. Il ne lui appartenait pas. Gidéon vivant, il n’aurait jamais pu y revenir. Une preuve supplémentaire, s’il en fallait une, de l’absence de pouvoir que la mort apportait, une perte de contrôle qui était, pour un Ò Murchù, pire que la plus intense des tortures. La mâchoire serrée, l’homme se contraint toutefois à sortir du véhicule, attrapant d’un geste automatique le sac de courses qui se trouvait à ses côtés pour remonter l’allée après avoir fermé le portail d’un geste de télécommande. Il se refusait à regarder la bâtisse dans les yeux, comme s’il pouvait y voir son père, se dressant tristement à son sommet. Quel choix lui restait-il, mis à part celui-ci? Retourner dans la maison qu’il avait partagé avec sa femme, rempli des souvenirs douloureux d’un Jack apprenant à marcher, courant dans les couloirs, rédigeant son premier exposé et multipliant les éclats de rire ou bien celui d’acheter de nouveau, alors même que personne n’avait jamais voulu reprendre le contrat du manoir. Se rattacher de nouveau à Bray comme s’il pouvait recommencer de nouveau lui faisait trop de mal et si la population regorgeait de superstitieux, il était bien en peine de trouver ce que le funeste sort de sa propre famille pouvait bien lui enlever de plus. Il était déjà enseveli de malchance, réinvestir les lieux ne lui semblait plus une si mauvaise idée après tout.  Le hall d’entrée, comme le reste des pièces, était assombri par la poussière se déposant un peu partout. C’était loin d’être illogique, personne n’avait réellement pris la peine d’y faire le ménage et Castiel ayant consacré tous ses efforts à son retour à la vie active, craignant de croiser n’importe qui pouvant le reconnaître. A Tokyo, au moins, il était anonyme. Il avait fait le nécessaire pour que le lieu soit habitable et pour le moment c’était plus que suffisant. Il n’y avait de toute manière plus grand-monde pour s’en plaindre.

Le manque d’entretien ne pouvait toutefois pas détourner du froid des murs et du manque de décoration de l’endroit. Pour Castiel, on y voyait encore l’essence de son père, dans le moindre placement des meubles, la moindre photo de famille qui restait, lancée dans un carton sans ménagement dans un coin du hall. Comme à l’image de son enfance, le manoir n’avait rien de chaleureux et ce n’était pas seulement depuis dix ans qu’on y sentait la mort. Le silence se referma sur le triton en même temps que la porte claqua derrière lui. Prenant à peine le temps d’allumer, il se dirigea vers le salon, dévoilant le contenu de son sac sur la table basse. Quelques plats préparés qu’il alla mettre au frais, laissant son corps se mouvoir sans qu’il ne le contrôle vraiment, et une bouteille de whisky. Il n’avait pas encore touché aux réserves de son paternel, pourtant toujours là après tant d’années, comme s’il pouvait revenir pour le lui faire payer le jour où il se décidait à déboucher sa meilleure liqueur.

Castiel se servit en attrapant un verre dans la commode près de la télévision, elle aussi envahie par la poussière,, s’assit sur le canapé, s’autorisa à dénouer ses muscles, tendus depuis qu’il avait pénétré dans l’antre du diable. Personne ne savait qu’il était de retour. Qui avait-il à mettre au courant, finalement? Phoebe? Eve? Quelle importance, alors qu’aucune des deux ne voudraient probablement le revoir. Et ce n’était pas ce dont il avait besoin, pas immédiatement. Il n’était pas revenu réparer des liens brisés depuis plus d’une décennie ni se perdre de nouveau chez une femme qui n’avait jamais su évoquer chez lui qu’une envie ravageuse, éphémère. Mais les étapes qu’il se devait de suivre semblaient bien trop floues. Un pas à la fois, une action après l’autre. L’avion, Bray. Quitter le Japon, promettre à Anthéa qu’il n’allait pas être long, qu’il reviendrait avant qu’elle ne se réveille. Poser ses valises en Irlande, de nouveau. Puis rien. Une idée qui n’avait pas fait que l’effleurer mais qu’il gardait encore sous contrôle. La suite pouvait bien attendre demain, quelques verres, une gueule de bois, peu importait ce qui arrivait en premier. Le silence assourdissant devenait intenable. Le triton était bien trop sobre pour le subir. Alors il but un verre, puis deux. Puis son téléphone, posé sur la table, se mit à vibrer, s’allumant. L’identité de celui qui le contactait lui importa peu alors que son regard se posa sur la photo qu’il avait eu le courage - ou la stupidité - de laisser en fond d’écran. Le sourire de son fils, comme un écho au sien. Il se souvenait du jour où elle avait été prise. Il se souvenait des éclats de rire, de la sortie, du restaurant, de tous les détails qui avaient fait d’eux presque une famille parfaite, à en oublier ce qu’il avait fait subir à Anthéa les dix années précédentes. Et puis l’image se troubla, s’éteignit, le laissant le regard dans le vide, arraché trop tôt à sa contemplation maladive, le cri de Jack emplissant de nouveau ses oreilles, le souvenir bref du bonheur ne pouvant effacer la souffrance définitive de l’enfant, qu’il ne saurait réparer. D’un geste brusque il se releva, un cri sortant de ses lèvres alors qu’il envoya valser son verre au milieu de l’écran plat. Il fallait que ça sorte, que le triton se permette, comme tous les autres soirs, de faire sortir sa douleur. S’écroulant au sol, le cri se transformant en plainte, les larmes refusant de sortir pour le libérer d’un poids qui le faisait suffoquer, il s’accrocha à la table comme si elle pouvait l’empêcher de sombrer. Mais il était déjà bien trop tard pour ça.

Puis l’air changea. Ce fut subtil, assez pour qu’il ait pu passer à côté s’il n’avait pas eu la vie qu’il avait eue. S’il n’avait pas rencontré la mort plus de fois qu’il ne l’aurait fallu. Son corps cessa de trembler, ses sens en alerte. Mais il n’avait besoin d’aucune apparition pour savoir de qui il s’agissait. Se relevant doucement, il alla tourner de nouveau vers la commode. “Tu peux apparaître, à moins que me susurrer à l’oreille te convienne.” Le calme apparent revenu, le verre de nouveau rempli, il attendit. Mais Castiel, à qui on avait toujours tout donné, n’avait plus la patience nécessaire, plus de balançoire dans le jardin pour mesurer ses gestes ou ses propos, plus d’aimants sur le frigo pour lui rappeler qu’il n’était pas seul et que tout pouvait impacter sa famille. Il était complètement et définitiement seul. Libre. “ SORS DE LA, FILS DE PUTE.” L’insulte pouvait sonner faux dans une bouche anciennement si prestigieuse, mais il avait là comme excuse l’alcool , le manque de nourriture et le savoir qu’il énonçait une vérité plus qu’une véritable provocation.

(c) DΛNDELION
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Basil Egerton
Basil Egerton
MESSAGES : 3959
AGE DU PERSONNAGE : 49
RACE : Fantôme (ex-fée)
MÉTIER/ÉTUDE : Gardien du cimetière
Ton au-delà, autant que la vie, était fait de hauts et de bas ; en ce moment, tu voyais plutôt le vert amer du fond de la bouteille. D’abord, Ambrose était vivant, ce qui suffisait à te faire tourner des suites d’injures à longueur de temps au sommet de ton mur de préoccupations. Jack aussi d’ailleurs, en rescapés des enlèvements qui avaient secoués Bray beaucoup pour pas grand-chose. Mia y était certes passée, mais ç’avait été plus un emmerdement qu’autre chose, qui avait poussé Alix au fond du gouffre jusqu’à lui faire proprement quitter la ville - ce n’était pas sa première fois : passe encore. Mais lui avaient succédés d’autres départs : Emily, Sirius, même cette nièce que tu n’avais pas su cerner. Tout ce que tu avais à ta disposition pour agir te glissait entre les doigts et tu le vivais très mal, mais le plus vexant, c’était encore Castiel. Tu te voyais pourtant comme un homme conciliant, ma foi peut-être pas toujours très juste mais immanquablement poli. Est-ce que ce n’était pas faire preuve de beaucoup d’indulgence que de lui excuser ton meurtre après tout, alors qu’il n’avait même pas une once de remord à te servir pour s’en faire pardonner ? Est-ce que ce n’était pas même gentil de lui laisser la porte ouverte pour venir saccager tout ce qu’il te restait en ce monde ? Mais il avait quitté Bray, du jour au lendemain sans concertation, faisant fi de ce que tu te proposais à sacrifier pour entretenir cette rivalité charmante qui te faisait naître des obsessions démesurées. Plutôt que toute la haine que tu t’efforçais passionnément à lui inspirer, Môssieur Castiel avait préféré t’ignorer franchement. Le meurtre passe encore, mais il y a des choses qui ne se font pas.
Alors voilà, ton entourage s’était dépeuplé à t’en donner le vertige. Et ce n’était même pas qu’ils étaient morts mais seulement passés à autre chose, ce qui était bien pire. Tu ne pouvais pas, toi, passer à autre chose – seulement plus impuissant que jamais, et plus que jamais vide : il n’y avait rien pour te donner un souffle de vie, sinon ta volonté d’égorger Ambrose dans un fond de baignoire ; mais, conscient que tu n’en pourrais rien sans accéder aux mains de ton apôtre, tu n’avais même pas dans le ventre de quoi oser le regarder en face. C’est à quel point tu étais rendu insignifiant, et plus que jamais tu te sentais dépérir, régressé à l’état de souvenir, incapable de trouver le repos et rongé d’angoisses. C’est un besoin inhérent à l’être que de vouloir se sentir exister – hélas tu n’étais qu’éther, et tout aussi incapable de t’achever tout seul. Est-ce que tu étais retourné alors dans cette baraque honnie, arracher les dessins de guignols, les magnets sur le frigidaire, démonter des boulons de balançoire ? A quoi bon. Quand tu errais par Golden Coast, que tu voyais les volets fermés, les rideaux tirés, les lumières éteintes, le dégoût te soufflait toute envie d’y mettre le pied. Tu ne voulais pas te sentir pathétique et désespéré au point de peindre des insultes sur son crépi, comme un ex rancunier qui n’arrivait pas à se remettre de la rupture. Ah, ça te démangeait de lui courir après pour lui dire franchement ce que tu pensais de sa conduite. Mais tu ne savais pas où il était allé, et même pour une éternité à occuper, ça représentait une vaste surface, une planète, à explorer mètre carré par mètre carré.

En revanche, il faut bien le dire, tu ne t’étais pas attendu à trouver de la vie dans l’ancienne demeure du patriarche Ò Murchù. Si Gidéon se décidait à revenir hanter sa descendance, ton éternité se teinterait d’un peu plus de couleurs que cette errance morne et décousue dans laquelle tu t’oubliais de plus en plus. La coïncidence serait trop belle – tu ne l’espérais pas tant, encore que la pensée de toi vantant l’acquisition de ses poumons à ce géant de pierre et celui-là-même te collant son gros poing dans ta jolie figure suffisait à te faire palpiter et te rendre moite. La réalité, cependant, était sûrement plus plate, à hauteur des acheteurs potentiels qui avaient défilés dans ton petit manoir jusqu’à ce qu’une pimbêche pissant de l’or n’en fasse l’acquisition, effaçant meuble par meuble tout ce qu’il pouvait rester de ton identité. C’était peut-être, de la même façon, ta dernière chance de voir quelque chose de Castiel dans le royaume à son nom.
Quand tu passes le seuil pourtant, c’est un bruit de fracas et de verre brisé qui t’accueille, et un cri d’une voix sur laquelle tu ne peux te méprendre. Castiel, évidemment. Castiel de rage, Castiel mû d’autant d’émotions que tu ne peux entièrement saisir, mais Castiel tel que tu crevais de le voir depuis des mois à lui tourner autour, à lui chercher des réactions semblables avant qu’il ne t’abandonne sur le quai de gare. Castiel intense dans l’intimité de ce qu’il ressent, tel qu’il ne souhaitait certainement pas se laisser voir. Et ça ne manque pas : tu as seulement le temps d'en saisir un flash qu’il te sent, qu’il se tend, qu’il se ferme. Qu’il te nie le droit de lui accéder, encore. Et quand tu ressasses cet instant, à le voir ainsi effondré, tremblant, meurtri et superbe, tu ne peux que penser que ce n’est pas toi qui l’as mis là. C’est à quel point tu es insignifiant et remplaçable, est-ce que tu mérites encore seulement sa haine ? Tu peux apparaître, à moins que me susurrer à l’oreille te convienne, l’entends-tu dire, trop calme pour les émotions qu’il venait de quitter. Il n’a pas eu besoin de te voir, de t’entendre pour te reconnaître, une flatterie qui ne suffit pas à tuer ta rancœur et ta jalousie. Pourquoi tu lui donnerais le luxe de recevoir ton attention, après tout, depuis tout le temps qu’il te le refuse ? Tu te sens comme un Sirius, prêt à tout mettre sur la table pour quelqu’un qui n’en a rien à faire, malgré tout incapable de décrocher et faire table rase. Pathétique et exécrable comme lui. Mais tu avais un usage de Sirius au moins, tu le trouvais utile, maintenant plus que jamais, et il était parti quand même. Non, maintenant c’était seulement toi qui ne savais pas tourner la page, toi l’obsessionnel, toi le misérable affamé de n’importe quoi, d’un soupçon d’attention de n’importe qui qui t’importe pour te donner de la contenance. Toi qui n’avais de valeur que dans ce qu’on daignait encore t’accorder, et qui ces derniers temps n’en avais pas eu la moindre. Un salopard dépassé qui importune par sa survivance et qui n’est plus mû par rien d’autre que la rancœur de ne pas vivre et l’angoisse de se perdre, et il te semble bien loin, aujourd’hui, le Basil d’autrefois, qui avait suffisamment de choses à faire pour s’en foutre d’exister dans le regard des autres.
SORS DE LA, FILS DE PUTE, il tonne. L’insulte pouvait paraître déplacée pour un autre, pas pour toi qui en essuyais beaucoup. Elle t’arrache un frisson, un ébranlement intense que tu peines à identifier tout de suite et te pousses à obéir dans la seconde. De la peur, de l’intimidation, insidieusement – quelque chose de grisant, que tu pourchassais autrefois, quand tu étais suffisamment vivant pour aimer prendre le risque de mourir. Tu le dévisages sans savoir ce que tu veux lui dire, confus devant tout ce qu’il te reste à démêler d’émotions, profondément amer aussi. Ça n’avait plus aucun sens de prétendre que tu étais aussi passé à autre chose, ton obsession n’avait pas tari, renaissant du chaos d'un aperçu, nourrie de ce visage de massacre, charmé par une insulte qui sonnait aussi très vrai. Curieux. C’était plus fort que toi, tu avais envie et besoin de savoir ce qui le mettait dans cet état, tout ce qui t’était resté inaccessible depuis son départ, et vivre par procuration, connaître ces mêmes émotions intenses, voir par ses yeux, respirer par sa bouche, exister seulement un peu. Tu n’avais pas de pique doucereuse à lui servir, pas de réplique lucide et spontanée, qu’un silence pour offrir toute la pièce à sa voix chargée dans l’espoir qu’il te fasse trembler en même temps que l’air. Dire qu’hier encore, tu caressais le désir de tuer celui qui tout de suite te rappelait le plaisir de vivre.
Tu parviens à détourner le regard pour contempler le triste spectacle de sa liqueur imbibant le parquet, reliant avec expertise ces vapeurs d’ivrogne à des cavités d’emmental que tu te serais fait un plaisir d’étudier à l’autopsie de son cerveau. Mais l’alcool, depuis que tu le hantais, n’était pas très nouveau. « Où est-ce que tu étais passé ? » A bien des égards, la question pouvait passer pour un reproche, d’autant que la légèreté que tu t’essayais à y mettre sonnait absolument faux. Tu avais envie de l’insulter de tous les noms pour son absence, mais tu étais parfaitement conscient qu’il n’en aurait strictement rien à foutre. Quelque part, tu avais envie d’envenimer l’échange autant que possible, pour lui faire ressortir autant de haine qu’il en était encore capable, et de l’autre tu caressais la possibilité d’en apprendre davantage si tu l’amenais sur un ton d’échange plus cordial. « Je commençais à croire que tu ne remettrais jamais le pied à Bray. » Ni cordial, ni provocateur. Tu résonnais d’amertume plus qu’autre chose alors que tu ramassais les éclats de verre brisés et les déposais sur un bord de table basse. « Et ça n’a pas l’air de te faire très plaisir. » Saisissant sa figure du coin de l’œil, tu cherches ce qu’il aura à dire de sa petite crise de nerfs mais tu te représentes bien que tu n’es pas exactement son confident – en fait, s’il y a bien une personne qui ne devrait pas accéder à ses problématiques personnelles, c’est bien toi, qui tend généralement à les utiliser comme une arme à la première occasion.
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