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 Unexpected Friendship

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Leyla J. Anderson
Leyla J. Anderson
MESSAGES : 84
RACE : Métamorphe chat
MÉTIER/ÉTUDE : Assistante sociale


Unexpected Friendship

Charlie & Leyla

◊ ◊ ◊




Leyla dépassait souvent les bornes, surtout dans son boulot. On lui avait fait la remarque un bon nombre de fois et elle s’attirait régulièrement les foudres de ses supérieurs à cause de ça. Mais elle était douée dans son job et elle le faisait avec une bienveillance sans limite, raisons pour lesquelles elle ne s’était pas encore fait virer sans doute. Et aujourd’hui encore, elle dépassait les limites, assise dans le salon en face d’une femme presque muette qui fixait les photos de son défunt mari. La situation lui paraissait totalement irréelle et elle commençait à se demander si elle avait bien fait de se mêler de ce qui la regardait pas encore une fois. Quelques semaines plus tôt, elle avait récupéré les dossiers de sa collègue partie en congés maternité. Parmi eux, un avait particulièrement attiré son attention à cause d’un certain nombre d’incohérences. Il s’agissait d’une petite fille dont le père était mort alors qu’elle n’était qu’une enfant, lui rappelant inévitablement le décès de sa mère. Les années passées avec son père avaient été particulièrement difficiles, la douleur du deuil venant s’ajouter aux violences qu’elle subissait au quotidien. Par un processus de transposition, elle imaginait toujours le pire pour des enfants ayant vécu la même tragédie de la mort d’un parent. Mais ce qui l’avait alerté dans ce dossier, c’était que la mère n’avait plus travaillé depuis lors et pourtant, les finances de la famille semblaient un peu trop stable à son goût vu la situation, avec une période plus difficile. Techniquement, il n’y avait rien d’inquiétant là-dedans, tout le monde avait des hauts et des bas dans la vie, mais son instinct l’avait poussé à leur rendre une petite visite pour s’assurer que tout allait bien, leur proposant une aide éventuelle. Malheureusement, la première rencontre ne s’était pas bien déroulée : la petite fille devenue grande maintenant s’était montrée particulièrement sur la défensive, presque agressive, claquant la porte au nez de Leyla. L’assistante sociale connaissait suffisamment bien ce genre de réaction excessive qu’elle-même continuait d’avoir malgré elle, pour savoir que tout n’allait pas aussi bien que la jeune fille le prétendait. Alors elle mena son enquête durant quelques jours, questionnant le voisinage, le propriétaire de l’appartement ainsi que quelques contacts. Elle finit par apprendre que la vieille voisine était décédée quelques années auparavant, pile au même moment de la baisse financière du foyer qui avait attiré son attention. À la même période, la jeune fille avait également quitté l’école, tandis que la mère n’avait toujours pas retrouvé de boulot. Il n’en fallait pas plus pour la métamorphe pour comprendre que quelque chose clochait vraiment dans cette situation. Mais face à la méfiance de la jeune Charlie, il fallait qu’elle tente une approche différente, moins officielle. Ainsi donc elle avait observé la jolie brune pour connaître l’emploi du temps de ce qui semblait être son boulot, pour ainsi venir parler à sa mère durant son absence. Peut-être que cette dernière serait plus encline à avouer les difficultés qu’elles rencontraient, ou alors l’entrevue lui permettrait de jauger la femme pour détecter une quelconque trace de maltraitance.

Malheureusement, le résultat n’était pas aussi concluant que ce qu’elle avait espéré. La femme face à elle ne répondait quasiment pas à ses questions, semblant à peine l’entendre ou se rendre compte qu’elle avait de la visite, muée dans une sorte de léthargie la coupant de tout ce qui l’entourait. Les seules fois où elle avait répondu, c’est lorsqu’elle l’avait questionné sur son mari, mais ses paroles faisaient preuve d’incohérence, rendant le dialogue impossible. Malgré la tristesse de la scène qui se dépeignait devant elle, Leyla ne pouvait s’empêcher de se sentir soulagée : la pauvre femme ne semblait pas en état de battre sa fille. Mais cela signifiait pas pour autant que tout se passait pour le mieux dans ce petit appartement qui semblait entretenu mais qui manquait d’une certaine chaleur, qu’on retrouvait normalement dans un foyer animé. Alors elle décida d’attendre que Charlie rentre du boulot, restant face à cette femme murmurant aux photos, se rappelant avoir fait la même chose après le décès de sa mère. Finalement, la porte de l’entrée se déverrouilla et quelqu’un entra dans l’appartement. Depuis la pièce à côté, Charlie commença à parler à sa mère, montrant une certaine routine. Mais lorsque la jolie brune franchit la porte du salon et posa son regard sur Leyla qui s’était levée à son arrivée, cette dernière vit son visage se renfermer en une fraction de secondes, la colère se lisant sur chacun de ses traits. Mais avant même qu’elle ne puisse hurler un seul mot, l’assistante sociale prit la parole pour la devancer.

« Charlie écoutez-moi s’il vous plait ! Personne ne m’envoie d’accord ? Je suis juste venue parler un peu, en tant qu’amie si on peut dire. Regardez, je vous ai amené quelque chose pour vous prouver ma bonne foie... »

D’un signe de tête, elle désigna une pochette posée sur la table. Sur l’emballage, on pouvait lire le nom d’une marque de cosmétique relativement connu et le paquet contenait quelques produits de maquillage. Durant son enquête, la métamorphe avait observée la jeune fille et ainsi remarqué avec quel soin celle-ci se maquillait. Elle ne savait pas vraiment si cela s’avérait être une véritable passion ou simplement l’intérêt plutôt basique que la plupart des femmes semblaient partager, mais elle espérait que ce geste soit suffisant pour apaiser la jeune fille suffisamment longtemps pour qu’elle puisse lui expliquer qu’elle ne lui voulait aucun mal, ni à elle ni à sa mère. Après tout, ce n’était pas vraiment dans le protocole des assistantes sociales de débarquer à l’improviste au domicile des foyers dont elles avaient la charge en apportant de petits cadeaux. Ce métier n’avait pas toujours bonne réputation, étant souvent vu comme la personne brisant des familles en enlevant des enfants à leurs parents, malgré que ce soit dans leur propre bien. Mais si elle avait choisi cette voie c’était avant tout pour aider les autres, alors elle utilisait ses propres méthodes pour y parvenir. En l’occurrence, elle ne voulait apporter qu’une aide et un soutien à une jeune fille qui avait très certainement dû supporter beaucoup trop de problèmes toute seule au fil des années. Et de ce qu’elle pouvait en voir pour le moment, ces deux femmes avaient cruellement besoin des deux.

« Est-ce qu’on peut discuter, juste 5 minutes ? »

Leyla avait choisi avec soin sa tenue pour cette rencontre : un jean bleu et un léger pull mauve, des vêtements très classiques pour inspirer la confiance, bien loin de l’accoutrement de bon nombre de ses collègues qui revêtissaient des tailleurs strictes accompagnés de sacoches débordant d’une multitude de formulaires à remplir. Elle avait d’ailleurs opté pour le plus petit sac à main de sa penderie pour prouver qu’elle n’avait aucun papier à faire remplir, aucune note à prendre. Ainsi ses intentions étaient claires : une simple discussion pour connaître la situation et savoir comment la petite brune pouvait lui apporter son aide, même si cela devait se résumer à une oreille attentive.

◊ ◊ ◊



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Charlie ó Banríon
Charlie ó Banríon
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LEYLA & CHARLIE

UNEXPECTED FRIENDSHIP



Charlie avait la sensation que sa vie partait à tous vas. Rien n'allait dernièrement et elle se sentait totalement perdue. Elle ne savait plus vraiment à quoi se raccrocher puisque même Wyatt, lui faisait défaut. Il était toujours là pour elle, il lui avait dit qu'elle pouvait se reposer sur lui et lui parler si elle avait besoin et elle le croyait sincère, mais dernièrement il faisait n'importe quoi et elle peinait à le reconnaître. Sans compter et c'était surtout là le problème majeur, qu'il l'avait atrocement blessée... Elle lui en voulait de tout ce qu'il lui avait fait même si il n'avait probablement pas voulu lui faire du mal. Elle se disait qu'elle ne devait pas trop le blâmer à cause de ce que lui-même traversait. Il avait perdu deux sœurs en un an après tout et Anthony était toujours aux abonnés absents. Evidemment qu'elle pouvait entendre qu'il soit lui-même dépassé.
Mais pour autant... devait-elle tout accepter de lui ? Devait-elle tolérer qu'il n'agisse que pour lui et la considère si peu quand elle le faisait toujours passer avant elle ? Pour toute personne extérieure à leur histoire, la réponse serait évidemment non. Pour Charlie, ce n'était pas si évident. Son sorcier était son monde. Elle l'aimait tellement et en même temps elle avait tellement peur de le perdre, qu'il se détourne d'elle ou l'abandonne définitivement que oui, elle était prête à tout endurer pour lui. Tant pis si tout ça la détruisait de l'intérieur, tant que ça voulait dire qu'elle pouvait rester dans sa vie.

Sortant les clés de sa poche après sa journée de travail, la fée cala son sac de courses sur son genou le temps d'ouvrir. C'est que ça pesait relativement lourd ! Elle faisait toujours attention à ce qu'elle dépensait, mais elle avait eu sa paye aujourd'hui du coup le paquet était un peu plus rempli que d'habitude. C'était jour de fête, si elle pouvait dire. Son compte en banque était déjà quasiment vide à cause de tous les prélèvements en attente... Tous des vautours sérieux !
Heureusement, elle avait eu le reflex d'aller acheter à manger avant que son salaire ne tombe. Tout était une question d'organisation et elle était rodée depuis le temps. Charlie surveillait tout. Prévoyait tout. Même des choses aussi infimes que d'aller au drug store avant que la banque n'ouvre... Elle n'avait pas vraiment le choix afin de maintenir tout ça à flots, bien qu'elle se noyait toujours qu'importe ses efforts constants.
L'appartement était bien au dessus de ses moyens. Elle ne gagnait clairement pas assez malgré le fait qu'elle cumulait plusieurs travails mais elle se refusait à déménager. Sa mère était assez perturbée comme ça. Elle ne pouvait pas l'emmener hors de cet endroit qui semblait être la seule chose la rattachant encore un minimum au peu de raison qui lui restait.
Alors encore, Charlie faisait face. Elle endurait. Depuis Ella, la vieille voisine qui s'était occupée d'elle avant qu'elle ne meurt d'horreur en découvrant sa véritable nature de fée, la jeune femme ne savait plus ce que ça voulait dire qu'on prenne soin d'elle.
Elle avait oublié...

Ses traits tirés par la fatigue sous son maquillage impeccable qui lui donnait l'illusion d'un teint frais et pimpant, elle poussa la porte, non sans une certaine appréhension au ventre. Depuis que Basil l'avait visité, elle avait toujours peu de le voir jaillir d'elle ne savait où. Il était totalement malaisant ce mec ! Et pour ne pas rendre la situation encore plus loufoque, elle était fiancée à lui ? Déjà d'où elle était fiancée et ensuite, son donc fiancé était un mec mort revenu sous la forme spectacle ?! Evidemment qu'un truc pareil lui arrivait ! Comme si sa vie n'était pas déjà assez compliquée comme ça !  
Pas de trace de tignasse rousse à priori... Charlie referma le battant de la porte avec son pied, puis se dirigea vers la cuisine se dépêcher de mettre tout ça au frigo. Par chance, c'était un des rares trucs n'ayant pas encore rendu l'âme ici !

- Je suis rentrée maman, annonça-t-elle. Je range les courses puis je te fais à manger. J'ai de quoi faire de la carbo ! Et je t'ai même pris de la mousse au choco...

What the fuck c'était quoi ce plan ? C'était qui elle ?! La panique fut le premier sentiment qui s'empara d'elle. Charlie regarda sa mère dans un reflex protecteur puis une fois sûre qu'elle allait bien elle se mit en position offensive. La meilleure défense était l'attaque, comme on disait. Son visage se ferma et elle marcha droit vers l'intruse pour se placer entre elle et sa maman qui ne semblait pas capter quoique ce soit de ce qui se passait autour d'elle.

- Vous êtes qui ?! Sortez de chez moi !

Elle était agressive car effrayée mais ça, c'était hors de question de le montrer. Charlie ne montrait pas ses faiblesses. Jamais ! Et elle était si épuisée dernièrement qu'elle ne faisait plus dans la demi mesure. Elle ignorait qui était cette nana mais clairement elle ne voulait pas le savoir ! Ses tripes devinaient plus ou moins... Elle avait déjà eu affaire à ce genre de visite et bien que la fille lui faisant fasse n'avait pas l'air très... officielle, la fée avait cet horrible pressentiment qui la trompait rarement. Parce qu'elle  en avait détourné des assistantes sociales, des créanciers, des gens du fisc depuis le temps qu'elle était livrée à elle-même, seule en charge de sa mère autant que du foyer. Sa poussière de fée l'avait tiré de mauvais pas plus d'une fois et elle n'hésiterait pas à en user à nouveau !
Charlie glissa sa main dans sa poche où elle gardait toujours une dose suffisante de sa magie juste au cas où mais stoppa son geste lorsque la visiteuse impromptue reprit la parole. Elle était là en tant qu'amie disait-elle ? Est-ce que c'était une blague ? Charlie la dévisagea d'un air froid et septique. Cette nana espérait sincèrement qu'elle allait la croire sur parole ? La fée ne croyait pas en l'altruisme... Tout se payait ou se devait dans ce monde, quoiqu'on en dise ! Elle l'avait appris à ses dépends.

- Regardez, je vous ai amené quelque chose pour vous prouver ma bonne foi...

Le visage de Charlie se tourna dans la direction indiquée et découvrit un paquet sur la table. Il était griffé d'une marque de cosmétique qu'elle connaissait bien... Elle volait souvent des trucs chez eux... Le maquillage ça coutait tellement cher ! Elle faisait de son mieux pour payer ce qu'elle estimait nécessaire comme la nourriture, les factures, feuilles de médication, mais les fringues, le maquillage, les chaussures... c'était parfois tellement hors de prix qu'elle n'avait aucun scrupule à user de ses dons pour se faciliter la vie et se faire quelques plaisirs. Elle les méritait après tout !
Charlie n'avait jamais reçu de cadeau... Elle se retint de prendre le paquet pour regarder à l'intérieur, bien qu'elle en mourrait d'envie. Pour le coup, elle se sentait quelque peu décontenancée et déstabilisée par le geste de la brunette qui lui faisait face.

- Est-ce qu'on peut discuter, juste 5 minutes ?

Charlie détailla un peu plus la femme, telle une proie observant sa menace. Elle ne ressemblait à personne du Système... Sa tenue décontractée était la même que Charlie pouvait mettre parfois et surtout, elle n'avait aucun dossier avec elle. Aucun papier. Elle n'en était pas plus tranquille pour autant car elle se sentait quelque peu acculée et menacée, mais elle ouvrit l'éventualité d'une conversation en lui posant une question plutôt que de lui opposé un refus catégorique. Ou de lui balancé sa poussière au visage...

- Vous voulez parler de quoi ? J'ai pas besoin d'aide !

Une affirmation qui démentait fortement la réalité de la chose... Il suffisait de regarder de plus près l'intérieur de la maison. Charlie faisait de son mieux pour l'entretenir mais les peintures s’effritaient. Le papier peint se décollait à certains endroits. Les meubles étaient vieillots. Tout était très propre, mais aussi "fatigué".

- ON n 'a pas besoin d'aide !

Elle préférait préciser. Car on ne lui enlèverait pas sa maman non plus ! On avait déjà essayé de le faire à plusieurs reprises à cause d'abrutis ayant dénoncé le mal qui la rongeait mais Charlie n'avait pas laissé faire. Sa mère n'irait pas dans un hôpital psychiatrique ! Elle était parfaitement capable de s'occuper d'elle ! Là bas, privée de son milieu, de la présence de son mari, elle mourrait ! Et si elle mourrait, Charlie serait définitivement toute seule...


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Leyla J. Anderson
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Unexpected Friendship

Charlie & Leyla

◊ ◊ ◊




Leyla se souvenait de ce jour où Evans, le frère d’Aiden, l’avait attrapé après les cours en lui disant qu’il savait tout. Elle avait d’abord fait semblant de ne pas comprendre mais il avait visiblement compris ce qui se tramait dans sa maison. Elle n’en voulait pas au cadet de ne rien avoir vu, elle avait fait de son mieux pour dissimuler les traces laissées par les coups de son père sur son corps. À ce moment-là, la petite fille aurait probablement dû se montrer soulager d’avoir un allié dans la confidence, visiblement prêt à lui venir en aide. Et pourtant, le seul sentiment qu’elle avait ressenti, c’était de la peur. Que pouvait faire l’aîné Jones ? Aller voir la police ? Pour quoi faire ? Ce serait la parole de deux enfants contre celle d’un mari veuf qui accuserait sa fille de ne pas réussir à faire le deuil de sa mère, entraînant un pauvre naïf dans une fausse guerre familiale. Et même s’ils arrivaient à éveiller les soupçons, la métamorphe savait qu’elle serait tuée avant même que les services sociaux n’écrivent son nom dans leurs dossiers. Elle avait donc fait promettre au jeune homme de garder le secret, mentant même à son propre frère pour la protéger. Plus tard, il l’avait aidé à changer de nom, de ville et de vie. Alors la boxeuse ne pouvait que comprendre la réaction de Charlie face à elle, clairement sur la défensive, l’examiner avec un œil de lynx, à la recherche d’un piège potentiel. Sa vie n’était peut-être pas en jeu, mais l’aide extérieure n’était pas la bienvenue pour autant, tant qu’il y aurait une angoisse qui la tenait. Il ne restait plus qu’à trouver d’où venait cette peur et la désamorcer avec tact.

« Vous voulez parler de quoi ? J'ai pas besoin d'aide ! ON n 'a pas besoin d'aide ! »

Charlie ne semblait pas fermée à la conversation, puisqu’elle lui avait posé une question à son tour. C’était plutôt un point positif, un petit pas pour le moment. L’assistante sociale lança un coup d’oeil en direction de la mère, toujours enfermée dans son monde, ne se rendant même pas compte que sa fille était en colère face à une inconnue. C’était faux, terriblement faux. Elles avaient besoin d’aide. La veuve avait besoin d’un suivi psychiatrique, probablement même d’un traitement, la fille avait besoin de vivre sa vie de jeune fille sans avoir à se préoccuper de savoir si sa mère n’avait pas oublié d’avaler son repas du midi, préparé avant d’aller à un boulot exténuant. Elles avaient besoin d’argent, d’une oreille attentive, d’espoir. Et Leyla était prête à leur offrir tout ça, mais en aucun cas à les forcer. Alors elle acquiesça en hochant de la tête. Aller dans son sens était le seul moyen pour entamer la conversion, pour la laisser baisser sa garde, lui accorder doucement confiance.

« C’est vrai, vous vous en sortez très bien toute les deux. Ca doit pas être facile tous les jours, mais vous vous en sortez bien, ensemble. »

Elle avait légèrement insisté sur le dernier mot. Il était évident que Charlie tenait énormément à sa mère. Comment aurait-elle pu prendre soin d’elle toutes ses années si elle ne l’aimait pas profondément ? La pauvre femme n’était que l’ombre d’elle-même, de toute évidence elle n’était pas en état de faire des choses aussi simples que faire les courses, préparer un bon repas, s’occuper des devoirs de sa fille ou même penser à payer les factures. Et pourtant, elle était plutôt bien coiffée, ses habits étaient propres et malgré une certaine finesse cohérente avec son état mental, elle ne semblait pas être sous alimentée. Et tout cela était probablement grâce à la petite brune qui veillait sur sa mère depuis des années. Où avait-elle trouvé la force d’agir ainsi ? Beaucoup d’autres personnes plaçaient leurs parents encore valides dans des établissement soù le personnel s’occupaient d’eux jour et nuit simplement pour ne pas avoir à les gérer eux-même. Le courage et la bonté de la jeune fille forçait l’admiration, il fallait bien le reconnaître.

Charlie n’avait toujours pas ouvert le paquet que la métamorphe avait apporté en guise d’approche et elle douta pendant quelques secondes. Peut-être s’était-elle trompée et la jeune femme n’aimait pas autant le maquillage qu’elle aurait pu le croire ? Elle n’avait pas osé prendre des vêtements, le style étant trop personnel et la question de la taille étant un véritable casse-tête. Offrir des fleurs lui avait paru bien trop conventionnel pour un caractère aussi bien trempé que celui de la brunette et un bijou n’était pas franchement l’idéal pour une conversation sur le sujet « vous avez besoin d’aide ». Comme Leyla n’avait pas encore été jeté dehors à coups de pied aux fesses, elle attrapa le sachet et s’assied à la table, commençant doucement à sortir le contenu pour le déposer entre elle. Elle se doutait bien que s’installer ainsi comme si elle était chez elle ne serait pas vu d’un bon œil, mais elle montrait ainsi qu’elle ne comptait pas partir si facilement, de façon tout à fait passive, comme sur le ton d’une conversation.

« J’y connais pas grand-chose en maquillage, alors j’espère que ça ira. Y a le ticket de caisse, mais ils ne reprennent pas les produits ouverts. Vous savez à quoi ça sert ça ? »

La boxeuse tenait dans sa main un petit carré de couleur poudré avec écrit « highlighter » en gros dessus et le mettait en évidence pour lui montrer. Le maquillage quotidien de Leyla, comme celui qu’elle affichait aujourd’hui, se composait de quatre éléments aussi simplistes que possible : une crème hydratante légèrement teintée, un anti-cerne ayant pour but de masquer tant bien que mal les dégâts causés par ses insomnies, un léger rouge à lèvre mat pour apporter une petite touche de fraîcheur à son visage, et parfois un peu de mascara pour allonger ses cils et parfaire son regard bienveillant. Le résultat était très naturel, à croire qu’elle ne portait aucun artifice sur son visage et c’était le but recherché. Elle avait rarement besoin de plus et lorsque c’était le cas, comme pour se rencard qu’Aylin l’avait poussé à accepter, elle demandait de l’aide, à sa voisine en l’occurrence qui maniait far à paupière, pinceaux et eyeliner comme personne. Malheureusement, la soirée en question avait tourné en chasse aux métamorphes et fini avec Aiden sur un lit d’hôpital, alors la réussite du maquillage n’avait pas été le point le plus mémorable de la nuit. Mais si Leyla ne connaissait rien dans ce domaine, ce n’était pas vraiment par envie d’apprendre qu’elle questionnait la jeune femme. En tant qu’assistante sociale, elle devait souvent s’occuper d’enfants traumatisés, méfiants ou simplement timides avec qui entamer une discussion n’était pas toujours chose aisé. Une astuce qui marchait à tous les coups était de les faire parler d’une passion, d’un sujet qu’ils aimaient suffisamment pour bavarder sans même s’en rendre compte avec le sentiment qu’on s’intéresse à eux, sans rien attendre de plus qu’une conversation. Charlie n’était certes plus une enfant et bien qu’elle ne semblait pas être naïve, elle ne verrait peut-être aucun mal à parler d’un sujet aussi anodin.

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Charlie ó Banríon
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LEYLA & CHARLIE

UNEXPECTED FRIENDSHIP



Elle était complexe derrière son masque de secrets... Derrière cette perfection qu'elle arborait toujours. La fée avait souvent l'impression de n'être qu'un acte. Qu'une mascarade afin de mieux traverser les jours et tromper le monde. Elle était belle et elle avait appris à en avoir conscience et surtout, à en user afin de se facilité l'existence. Elle était la jeune fille toujours superbement maquillée et sensuellement habillée à la chevelure de rêve et aux traits hypnotiques sur laquelle on se retournait dans la rue. Elle était celle à qui l'on ouvrait les portes. Ou laissait son siège dans les transports. Elle foulait son quotidien de son assurance et de son altesse enivrantes qui ne laissaient jamais personne indifférent après son passage.
Mais derrière tout cela, derrière cette apparente perfection Charlie était une âme blessée et terrorisée par le monde qui l'entourait. Wyatt avait beau lui y avoir donné une place en lui apprenant qu'elle n'était pas seule, qu'elle était extraordinaire de par sa nature de fée et non une anomalie de la nature, elle gardait ses traumatismes qui l'avaient accompagnés pendant si longtemps et le plus grand, c'était le genre humain lui-même. Ils étaient ceux qui lui avaient toujours fait peur. A cause d'eux, elle s'était sentie si différente, si indésirable qu'elle avait voulu s'arracher ses ailes qu'elle haïssait plus que tout pour faire d'elle une paria et une monstruosité.
Elle n'avait pas eu la force d'aller jusqu'au bout tant la douleur l'avait terrassée sur place mais elle avait malgré tout essayé durement qu'importe à quel point elle avait hurlé et en portait encore les cicatrices à ce jour. Des cicatrices violentes qui meurtrissaient la peau de son dos et que même la poussière de fée n'avait pas réussi à faire disparaitre.
Elle ignorait alors que si elle avait réussi, elle aurait perdu la vie car une fée ne pouvait exister sans ses ailes mais ce soir là lorsqu'elle avait eu ce geste désespéré poussée par la souffrance incommensurable qui avait étreint son être tout entier d'être ce qu'elle était, c'était peut-être ce que inconsciemment elle avait voulu quelque part.

Face à la nature de l'Homme qui l'avait poussé si loin vers ses limites, Charlie avait donc à cœur de ne jamais plus se montrer aussi vulnérable. Hors cette fille qui était dans son appartement, venait de forcer son intimité et la mettre face à un fait accompli qui la déstabilisait. L'assistante sociale était dans son cocon ! Elle était au cœur même de son secret ! Face à ce que Charlie portait seule quotidiennement depuis beaucoup trop longtemps...
Même Wyatt bien qu'au courant de presque tout ce qui se passait dans sa vie, ignorait le véritable aspect de cette dernière. A quel point elle était un combat de chaque jour. La fée refusait qu'il le voit. Elle serait mortifiée si il venait à savoir que sa mère n'était pas juste " mélancolique" mais qu'elle oubliait tout simplement l'existence de sa fille depuis la mort de son mari 20 ans plus tôt... Si il venait à savoir que derrière la porte de son appartement se situant dans les quartiers plutôt chiques et populaires de Bray où il l'avait déjà raccompagné, tout était infiniment précaire.
Elle l'aimait plus que tout mais comment le regarderait-elle à nouveau si il venait à avoir connaissance de tout ça ? Elle ne voulait pas se dévaloriser à ses yeux... Elle ne voulait pas qu'il voit combien elle était bousillée malgré chaque sourire qu'elle lui donnait. Elle voulait être parfaite dans son regard. Elle voulait être digne de lui et il ne méritait certainement pas ce qu'elle était une fois qu'elle passait la porte de chez elle...

En la voyant œilla vers sa mère, Charlie se décala comme pour lui en bloquer l'accès dans un geste aussi protecteur que préventif. Hors de question qu'elle la laisse la détailler comme un espèce d'animal de foire ! Sa mère n'était pas folle ! Elle était juste... malheureuse d'avoir perdu l'homme qu'elle aimait ! Ils étaient qui tous ces gens pour se permettre de lui dire quoi faire avec elle ? C'était sa maman ! Prisonnière de son passé ou non et elle ne laisserait personne la lui enlever !
Et à sa grande surprise, Leyla lui donna raison. Prise de court, la fée cligna des yeux et posa sur l'assistante sociale une expression incertaine. Malgré elle, Charlie s'apaisa quelque peu. D'habitude, du moins pour les rares personnes qui lorsqu'elle n'était pas encore rodée à l'exercice avaient réussi à pénétrer chez elle, les gens du Système se mettaient en opposition face à elle en lui parlant comme si elle était totalement débile ou inconsciente quant à la situation actuelle. Hors elle n'était ni l'une, ni l'autre ! Elle était parfaitement au fait de ce qui se passait dans sa vie et pour cause, breaking news, c'était sa vie justement ! Elle était quotidiennement plongée dans tout ça et elle cohabitait avec cette charge depuis ses 5 ans ! Elle n'avait attendu personne pour l'aider et avait du tout gérer toute seule jusqu'à l'arriver de Ella, puis à nouveau encore toute seule après sa mort malheureuse à l'aube de ses 14 ans ! Alors non elle n'avait besoin de personne !
Si ce n'était sans doute... d'une amie, bien qu'elle ignorait la véritable nature de la chose. Hormis son sorcier dont elle était folle amoureuse, Charlie ignorait ce que c'était que d'avoir ce genre de personne autour d'elle. Elle n'avait jamais eu de copine. Elle était constamment seule à l'école histoire tant elle se sentait différente de toutes ces autres filles et en grandissant, ça ne s'était pas arrangé. Charlie avait repoussé tout le monde. Pour se préserver autant que parce qu'elle avait vite eu la sensation de ne pas appartenir au même monde que les autres adolescentes de son âge qui avaient des préoccupations toutes autres que les siennes. La fée était une adulte sans avoir pu être une enfant... Alors savoir quel vernis à ongle mettre avec quelle tenue pour être remarquée par elle ne savait quel crétin du bahut quant elle ne savait pas comment elle allait mettre à manger sur la table les prochains jours... Très peu pour elle.
Par la suite, la carapace s'était formée d'elle-même et sa solitude s'était faite habitude. Jusqu'à ce qu'elle retrouve Wyatt 4 ans plus tôt...

Une seconde, elle se demanda quel âge pouvait bien avoir l'assistance sociale qui lui faisait face. Elle semblait avoir à peu près le même qu'elle... Mais elle ne se la rappelait pas du collège, pas plus que du lycée. Charlie était relativement physionomiste et se serait souvenue d'elle, elle en était certaine. Mais du coup si elles ne se connaissaient ni d'Eve ni d'Adam, pourquoi est-ce que cette nana se permettait de rentrer chez elle et de lui apporter des cadeaux ? Pourquoi est-ce qu'elle tentait une telle approche et se donnait autant de mal pour le faire ?
La brunette ne pouvait s'empêcher de trouver ça suspect et de se méfier et en même temps, cette fille avait quelque chose d'apaisant et de... sincère. Bien qu'elle avait appris à ce méfier de ce sentiment avec le temps. Charlie refusait de se faire confiance quant à ce qu'elle ressentait face à Leyla car elle refusait de se laisser prendre au piège. Parce que tout ça était forcément un piège ! Rien n'était donné dans ce monde et encore moins de façon altruiste ! Elle l'avait appris à ses dépends bien trop de fois...

- J'y connais pas grand chose en maquillage, alors j'espère que ça ira.

Elle étudia son visage. Elle était maquillée pourtant. Légèrement, mais joliment. Charlie appuyait en général le sien beaucoup plus. Pas à l'extrême, elle restait toujours très fraîches et élégante dans l'élaboration de ses looks, mais elle faisait tout pour s'embellir au maximum et avait l'art de se dessiner des yeux de chat à faire se damner un saint tout comme de sublimer ses lèvres. Elle remarqua d'ailleurs que Leyla et elle semblaient apprécier la même couleur de rouge à lèvres...

- Y'a le ticket de caisse mais il ne reprennent pas les produits ouverts. Vous savez à quoi ça sert ça ?

Piquée par la curiosité - chasser le naturel il revient au galop...- Charlie s'approcha pour regarder la petite boite que lui tendait la jeune femme. Elle le prit, l'ouvrit et y frotta son doigt avant d'en étaler la poudre sur le revers de sa main qu'elle fit jouer afin d'en admirer la lumière irisée qui vint instantanément s'y refléter. La couleur était superbe...
La demoiselle referma la boite et la reposa sur la table basse. Elle connaissait cette marque. Elle coûtait plutôt cher... A vrai dire, TOUT coûtait plutôt cher en maquillage ! Charlie travaillait dur afin de ramener de l'argent et refusait de le dépenser dans ce genre de truc qu'en général, elle préférait subtiliser grâce à ses dons... Payer des centaines d'euros en frais médicaux, électricité, eau, nourriture, oui. Mais mettre de telles sommes dans les fringues, chaussures et les cosmétiques ? NO WAY ! Fallait pas déconner ! Cette industrie était totalement folle !

- C'est pour poser une note de lumière sur vos j...

Non mais sérieusement ? Elle se mettait à parler maquillage avec une assistance sociale là ? Elle se reprit et se redressa, retrouvant sa place près de sa mère qui continuait encore et toujours à regarder les photos de son défunt mari.

- Pourquoi vous m'avez acheté ça ? Qu'est-ce que vous voulez ?

Charlie ne perdait pas le nord, persuadée qu'elle était là pour la séparer de sa mère et/ou leur faire quitter cet endroit qui bien qu'ayant perdu la superbe d'antan, demeurait leur maison. Leur foyer... La fée se battait depuis des années pour ne pas avoir à en partir...

- Je sais très bien ce que vous vous dites ! Vous croyez que vous êtes la première à venir frapper ici ? Quoique non vous ne vous embarrassez même pas à frapper vous. Vous entrez directement.

La meilleure défense est l'attaque non ?

- Quoiqu'il en soit j'ai déjà eu vos collègues en face de moi et ne venez pas me dire que vous n'avez pas les mêmes ambitions qu'eux ! Vous voulez l'emmener et la placer ! Vous croyez que je ne suis pas capable de m'occuper d'elle seule correctement ! Sauf que si ! Je m'occupais d'elle que vous appreniez sans doute à colorier sans dépasser alors vos prétendues aides quand vous voulez juste nous séparer...! Ma mère restera avec moi ! Et elle restera avec moi ICI !

Ils ne comprenaient pas eux ! Personne ne comprenait ! Mais Charlie elle, elle savait que ça tuerait sa mère d'être éloignée d'ici... L'appartement était le lien avec son mari. Elle le sentait ! Si on l'emmenait pour la placer, elle perdrait les dernières lueurs de lucidité qui l'éveillaient parfois... Et Charlie serait définitivement toute seule...
Elle ne pouvait pas laisser ça arriver ! C'était hors de question ! Alors comme pour tous les autres ayant menacé le fragile équilibre de sa vie et de sa famille par le passé, la jeune femme décidé d'user de la seule solution dont elle disposait ; sa nature de fée. Elle plongea sa main dans sa poche, attrapa un des sachets qu'elle gardait toujours sur elle en cas de besoin et le vida dans sa paume avant de tendre le bras et d'ouvrir sa main, prête à souffler sa poudre sur Leyla !



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Unexpected Friendship
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