« Chaque matin est une naissance qu’il faut découvrir et aimer. » De Roger Fournier.
Aussi loin que remonte mes souvenirs, je suis toujours restée moi. Cette formulation peut paraitre étrange, mais elle est ce qui se rapproche le plus de la réalité. Que ce soit enfant, adolescente, adulte, je n’ai jamais cherché à changer celle que je suis. Je ne cherche pas à plaire à la société ou qui que ce soit ; chacun est libre de vivre sa vie comme il l’entend. Moi aussi. J’ai toujours su accepter tous les aspects de ma personnalité : mes qualités, mes défauts, mes côtés primitifs et j’en passe. Ils forment un tout qui plait ou non. Certains diront que je suis une femme caractérielle. Rien que d’y penser me rend hilare. Après tout, qu’est-ce que sous-entend l’étiquette « caractérielle » ? Avoir du caractère ? Tout le monde est pourvu d’un caractère, même si façonné différemment. C’est ce qui fait la joie de la diversité. Le monde ne serait-il pas ennuyeux si nous étions tous des copiés-collés ? Sans aucune originalité ?
Peut-être, est-ce mon franc parler qui dérange ? Je ne m’en excuserais pas. Je passe suffisamment de temps à taire mes souvenirs pour songer ne serait-ce qu’un instant à réprimer mes opinions. Je dis ce que je pense – qu’importe l’état d’âme de mon interlocuteur. Peut-être serais-je blessante ou réconfortante. Détestée ou adorée. Quoi qu’il arrive, je ne laisse pas indifférente ; je finis toujours catégorisée. Il peut arriver que je passe sous silence certaines pensées ou omette délibérément une information, mais jamais ô grand jamais, je ne mentirais. Au contraire, le mensonge m’insupporte à tout point de vue. L’essayer serait une grossière erreur. J’en ai des démangeaisons rien que l’imaginer en action. Pour l’avoir déjà subi, je vous assure que j’en deviens très… irritable – voir même rancunière, juste pour la forme. La confiance se base sur des faits réels : la réalité. A partir du moment où il est possible de raconter des inepties à tout bout de champ comment serait-il possible ne serait-ce qu’un instant d’accorder une once de crédibilité ou de confiance à cette personne ? Inadmissible. Malheureusement pour moi, l’être humain n’est pas connu pour sa droiture ; mais pour son égoïsme et son lot d’écarts ; me rendant toujours plus prudente à chaque nouvelle rencontre. Pas folle, la guêpe ! Ce n’est pas parce que la façade est sublime que l’intérieur l’est également. Je ne l’oublierais jamais.
Mon
esprit combatif vient de mon ersatz. Je ne me vois pas attendre les bras croisés que le temps passe. Non, je préfère passer à l’attaque avant de devenir la proie. Je n’apprécie pas la défaite et me donnerai corps et âmes pour tenir tête à l’ennemi, garder mon territoire et surtout ne pas perdre la face quoi qu’il arrive. J’aurai tout le loisir d’éclater émotionnellement lorsque je serais seule, en sécurité ; car il est hors de question que je montre mes faiblesses. Seuls mes proches, qui ont su gagner ma confiance, ont droit à un traitement de faveur. Je ne baisse jamais les bras et la survie est devenue pour moi une seconde nature. Je suppose que c’est à grâce à elle que j’ai acquis une
facilité d’adaptation. A force d’embûches et de déménagement, j’ai appris à m’accoutumer à diverses situations sans trop me prendre la tête. Je sais garder mon calme et agir en conséquence. Le changement ne me fait pas peur même si je l’avoue : trouver un terre-à-terre me serait fort agréable et réconfortant. Et si en bonus, j’ai droit à une forêt de proximité, je serais la femme la plus comblée. Je n’ai pas besoin de vêtir mon autre forme pour
aimer être en lien avec la nature. Une petite balade au clair de lune, prendre une bonne bouffée d’air frais parmi les pins ou même m’allonger dans quelques herbes hautes font mon bonheur. J’adore prendre un moment rien que pour moi où je me connecte avec le monde qui m’entoure, sentir le vent qui me caresse, la terre qui vibre à mon contact et parfois le cœur affolé de la faune environnante face au danger qui plane. A ce moment-là, je me sens libre comme jamais – comme si tout était possible et que le bonheur était à portée de bras.
Naturellement curieuse, j’aime bien être au courant de tout. Je dirais même que ce que j’affectionne le plus est d’avoir suffisamment d’éléments à ma portée pour me sentir maître de la situation. Je ne suis pas manipulatrice – loin de moi l’envie, mais n’apprécie simplement pas d’être prise au dépourvu. Mes proches vous diront que je suis une maniaque du contrôle. Je vous répondrai que c’est l’instinct de survie. Mis à part cette petite lubie, je prends plaisir à explorer de nouveaux lieux et de nouvelles choses. La découverte me procure divertissement et épanouissement. Que demander de plus ?
Si je devais mentionner quelques anecdotes me concernant :
- Je cultive l’art du dessin. Je ne saurais dire à quel moment cette passion m’a prise, mais il m’arrive souvent de me poser dans un coin calme pour me lancer à corps perdu dans un projet où je pourrais laisser vibrer ma créativité.
- J’adore les bains. C’est peut-être idiot comme ça, mais rien que penser à me prélasser des heures durant dans une eau bien chaude me borde d’extase. Cette pratique est la clef d’une bonne détente et l’occasion de se ressourcer avec soi-même. Personnellement, j’apprécie partager ce moment avec M. Canard. Lui et moi sommes très complices.
- J’affectionne les
histoires, notamment les comtes et légendes. Je ne pourrais dire si cet engouement est dû à ma condition ou du fait que ma mère passait son temps à m’en faire la lecture lorsque je n’étais qu’une enfant. Quoi qu’il en soit, je me délecte de chaque nouvelle interprétation ; me permettant d’appréhender plus aisément les particularités du monde et parfois, me sentir légèrement moins seule.