Ta phrase juste à toi Son enfance a été des plus normales. Elle a été entourée de parents qui s’aiment, de ses grand-frères qui l’aimaient beaucoup. C’était la petite princesse. Elle n’a jamais manqué de rien, tout ce qu’elle demandait elle l’avait. L’argent que ses parents avaient semblait ne jamais avoir de fin. Moira elle a fait tout ce qu’une petite fille normale voulait faire. Elle avait voulu faire de la danse classique, le lendemain elle était inscrite dans un cours privé. Après sa lubie pour la danse passée elle avait décidé de faire du cheval. Ses parents lui avaient directement acheté un magnifique cheval et pris le meilleur entraineur qu’ils avaient pu trouver. Elle l’aimait son cheval même quand elle ne pouvait plus le monter elle l’a gardé. Il était hors de question qu’elle le jette à l’abattoir. Alors il avait vécu ses vieux jours tranquillement dans un pré et elle venait le voir presque tous les jours jusqu’au dernier. Elle avait beaucoup pleuré ce jour-là et les jours suivant. Elle n’a jamais repris un autre cheval, si elle voulait faire une balade de temps en temps elle allait demander à quelqu’un de l’écurie si elle pouvait emprunter un cheval. Elle avait eu besoin de s’occuper l’esprit après la mort de son ami, car oui pour elle son cheval s’était son ami, son confident, son gros doudou. Alors elle avait décidé de commencer le dessin. Elle était encore jeune la petite Moira, elle avait une dizaine d’année quand elle a touché pour la première fois un crayon et elle a tout de suite su qu’elle voulait faire des études dans l’Art plus tard. Voyant que leur fille avait un bon coup de crayon ses parents l’ont inscrit dans des cours de dessins pour affiner ses traits, améliorer sa technique. C’était un moment de liberté pour Moira, elle pouvait exprimer ce qu’elle avait sur son cœur ou tout simplement montrer à quel point la nature, les animaux et les humains étaient beaux et compliqué à la fois.

À l’école tout se passait pour le mieux. Elle avait envie d’apprendre tout ce qu’elle pouvait apprendre. Toujours la première à lever la main pour répondre aux questions ou en poser. Ce qui lui a attiré la jalousie des autres enfants. Ils étaient méchants avec elle, la petite Moira qui ne voulait de mal à personne et qui voulait être amies avec tout le monde, se ramassait de coup d’épaule quand elle passait trop près d’une personne ou encore des phrases méchantes et Moira elle ne faisait rien pour se défendre, elle restait dans son coin à attendre que le temps passe, elle se plongeait dans ses livres ou elle dessinait jusqu’à l’heure du prochain cours. Ce petit rayon de soleil qui se retrouvait seul parce qu’elle en savait un peu plus que les autres, elle n’en avait jamais parlé à ses parents et encore moins à ses frère. Elle savait très bien que si elle en parlait ses deux gardiens allaient débouler à son école et engueuler chaque gamin un par un. Alors elle attendait que les jours passent, elle prenait son mal en patience parce qu’elle savait qu’un jour tout allait changer et qu’elle n’allait pas devoir supporter tous les enfants de sa classe toute sa vie. Et un jour. Tout bascula. Une petite fille qui répondait au doux nom de Janet entra dans sa vie. La petite était venue vers Moira parce qu’elle l’avait vue dessiner et par curiosité était venue lui demander si elle pouvait regarder ses dessins. Moira avait tout de suite accepté, le sourire jusqu’aux oreilles. Elles avaient parlé pendant toute la pause de midi et s’étaient donné rendez-vous après les cours pour continuer de parler jusqu’à ce que l’heure de rentré à la maison arrive. Et le lendemain elles s’étaient encore retrouvée, puis le surlendemain aussi, et tous les jours d’après. Elle avait trouvé son amie pour la vie ce jour-là.

La petite blonde en faisait voir de toutes les couleurs à ses frères. Surtout Dagda, elle l’aimait beaucoup et elle l’aime toujours beaucoup, elle ne le dira jamais mais c’est son frère préféré. Toujours à la recherche d’une nouvelle blague à lui faire subir avec sa meilleure amie Janet. Il devait en avoir marre au bout d’un moment mais n’avait jamais rien dit et il n’avait jamais haussé la voix envers elle. Elle n’aimait pas trop son meilleur ami. James. Il était beaucoup trop collant avec elle, malgré le fait qu’elle le rejetait toujours ce dernier revenait toujours à la charge à un moment ou un autre. Elle savait que son frère avait déjà parlé à James de tout ça mais il ne l’écoutait pas. Elle prenait sur elle Moira, rester calme et ne pas s’énerver pour un con pareil. Alors quand James venait à la maison elle faisait en sorte de ne pas être là ou de s’enfermer dans sa chambre pour ne pas le voir, pour ne pas devoir subir ses remarque déplacée. Elle l’avait giflé une fois. Il avait essayé de lui mettre la main aux fesses comme s’il n’avait pas fait exprès et Moira s’était retournée, la baffe étant partie toute seule, elle avait été surprise de son geste. Elle s’était dit que ça allait le calmer mais au contraire il avait redoublé d’effort. Moira avait décidé de l’ignorer c’était ce qui restait de plus sage à faire et ça marchait plus ou moins bien. Dès qu’il commençait à lui parler, elle tournait la tête dans tous les sens comme si elle cherchait d’où venait le son, si quelqu’un était avec elle, la petite posait la question si la personne avait entendu quelqu’un parler ou si c’était juste son imagination. Elle adorait jouer à ce petit jeu, elle ne s’en lassait pas. Et il y a eu cette fameuse soirée. Celle où tout a basculé. C’était l’anniversaire de Dagda, 21 ans ça se fête ! Alors Moira, elle s’était faite toute belle pour lui, une magnifique robe rouge en dentelle, les cheveux relevé en chignon, un maquillage léger. Elle était sublime, encore plus que d’habitude, Moira elle ne se rendait pas compte que c’était une femme magnifique, elle ne voyait pas tous les regards qui se retournait quand elle marchait dans la rue, elle était encore si innocente à 18 ans. La soirée avait bien commencée tout le monde était joyeux grâce à l’alcool même Moira avait bu une bière ! Elle qui ne prenait jamais une goutte d’alcool elle avait envie de se mettre dans l’ambiance ce soir-là. L’alcool lui était vite monter à la tête, elle était encore plus joyeuse que d’habitude, elle souriait et profitait du moment présent.

La musique mettait dans l’ambiance, Moira elle dansait avec son frère sur la terrasse, ils étaient proche et riaient comme des enfants et profitant du moment où Dagda alla se rechercher un verre, James était venu par derrière pour se coller contre la petite blonde, pensant que c’était son frère, elle s’était retournée pour le prendre dans ses bras mais son geste s’arrêta net quand elle vit le visage du meilleur ami de Dagda. Ses paroles sortirent de sa bouche avant que sa tête arrive à formuler ses phrases, l’effet de l’alcool, elle n’avait pas l’habitude. Sa voix si douce, si gentille, s’était transformée en un orage sombre et rempli d’insulte. « Espèce de connard. T’as pas compris depuis le temps que je ne t’aimais pas ? Et que je ne t’aimerais jamais ? Tu me dégoutes espèce de gros porc. Pervers. » Le contenu de son verre de bière avait fini dans le visage de James. Sans attendre plus longtemps elle lui tourna les talons et se dirigea dans la maison mais elle avait entendu les voix qui criaient dehors. Elle savait que s’était Dag et James qui se battaient. À cause d’elle ? Son cœur se serra brusquement dans sa poitrine, non, elle ne voulait pas qu’il s’engueule avec son meilleur ami à cause d’elle. Moira ne prit pas le temps de réfléchir et courut dehors pour tenter de les séparer mais le spectacle qui s’offrit à ses yeux était au-delà de ses pensées. Ils étaient par terre en train de se frapper, sans retenir leurs coups. « ARRETEZ ! » Laissant tomber ses talons pour arriver au plus vite vers eux, elle essaya de les séparer, les yeux en larme. Elle n’aime pas cette violence Moira, voir son frère dans cet état lui brisait le cœur en mille morceaux. La petite poupée en porcelaine n’avait pas la force de les séparer. Arthur, son autre frère était venu pour l’emmener loin cet affreux tableau. Elle pleurait pendant que son frère la tenait contre lui, la tête posée contre lui pour pas qu’elle n’ait à voir ça. Elle avait essayé de se débattre pour aller aider Dag mais l’emprise des bras d’Arthur était trop forte sur elle. Il avait appelé leur père pour venir l’aider et Moira elle était dans un coin du salon recroquevillée sur elle-même. C’était de sa faute tout ce qui se passait. Elle entendait toujours les cris venant de dehors et d’un coup elle entendit seulement Dagda crier comme si son âme était en train de quitter son corps. Moira se releva d’un coup et courut dans le jardin pour aller prendre son frère dans les bras et lui dire que tout ira bien. Mais elle ne le vit pas… Tout ce qu’elle vit fut le corps de James qui ne bougeait plus et le sang qui coulait. Un haut le cœur la prit mais rien ne sorti de sa bouche, elle était perdue Moira. Son frère avait-il tué son meilleur ami à cause d’elle ? Les larmes coulaient le long de ses joues, ses larmes qui couleront pendant plusieurs jours sans qu’elle puisse les retenir. Si elle avait su ce qui allait se passer elle ne serait jamais venue, elle aurait trouvé une excuse de dernière minute, elle aurait dit que Janet n’était pas bien et elle serait allée passer la soirée chez elle.  Moira elle n’a jamais voulu que tout ça arrive. Elle s’en voulait. Elle pensait que c’était sa faute. Moira elle a jamais pu aller voir son frère en prison. La culpabilité de se dire qu’il était là-bas à cause d’elle la rendait malade. Alors elle était partie faire des études ailleurs, le temps que Dagda sorte de prison et qu’elle puisse lui dire dans un environnement familier qu’elle était désolée pour tout.

Elle avait trouvé une école d’Art à Dublin. Elle s’était pris un grand studio, payé par ses parents bien évidement. Elle donnait souvent de ses nouvelles à sa famille mais n’en demandait jamais. Moins elle en savait sur la situation de son frère mieux elle se portait. Moira se sentait tellement coupable de tout ça qu’elle pleurait tous les soirs dans son lit en priant pour que quelque chose arrive et fasse sortir son frère le plus vite possible. Au début de son année scolaire, elle n’était pas très sociable, ses dessins étaient sombre, rempli de tristesse. Personne n’osait aller lui parler. Pour la première fois dans sa vie, Moira était déprimée et elle ne savait pas comment faire pour s’en sortir. Elle appelait Janet souvent, presque tous les soirs pour écouter les conseils que pouvait lui donner sa meilleure amie. Elle n’avait pas vraiment envie de faire ce qu’elle lui disait… Mais elle savait que cette Moira là n’était pas celle qu’elle était vraiment. Prenant son courage à deux mains elle demanda à quelques personnes de sa classe s’ils voulaient sortir boire un verre un soir. La majorité avait répondu positivement, ils étaient là pour étudier mais aussi pour faire de nouvelles connaissance. Et petit à petit, soirée après soirée, la noirceur qui avait pris place dans le cœur de Moira se dissipa pour au final n’être plus qu’un petit coin sombre bien caché. Elle avait retrouvé le sourire, la joie de vivre. Tout le monde l’aimait Moira. Elle était à nouveau un rayon de soleil qui faisait tourner la tête de tous les garçons de sa classe et même certaines filles. Elle avait eu quelques aventures, relations avec certains garçons mais elle ne se sentait pas bien avec eux. Après chaque relation intime, elle avait besoin d’aller se doucher et elle revoyait tout le temps le regard de James quand il posait ses yeux sur son corps. Elle avait associé chaque homme à lui. Elle avait l’impression qu’il était tout le temps là quand un homme l’embrassait et plus. Cet homme l’avait dégouté de tous les autres. Alors elle avait arrêté de sortir avec eux. Et un soir, elle ne sait plus exactement comment s’est déroulé cette soirée mais elle avait fini dans le lit d’une de ses amies. Tout s’était passé très vite, elle n’avait pas bu mais elle était euphorique de l’ambiance qu’il y avait à la soirée et très ouverte d’esprit alors quand son amie lui déposa un baisé sur les lèvres, Moira le lui rendit fougueusement et de fil en aiguille elles avaient fini dans l’appartement de son amie. Le lendemain Moira se réveilla heureuse et sereine de ce qui s’était passé la veille. Et depuis ce jour elle avait compris qu’elle aimait les femmes.

Moira était une des meilleures de sa classe, jamais en retard, elle rend toujours ses travaux dans les temps ou même un peu en avance et pendant son temps libre, elle en profitait pour aller aider des associations, faire des manifestations, elle avait envie de défendre toutes les causes qui lui paraissaient bonnes. Elle n’arrêtait pas de donner des coups de mains pour des refuges de SFD et d’animaux. Elle avait passé un week-end entier postée devant une maison pour éviter qu’elle soit détruite pour en faire une villa de riche mais pour la transformer en une maison pour des personnes qui auraient besoin d’un toit pour un soir, une semaine.  Elle avait besoin de savoir que ce qu’elle faisait donnait du bonheur aux personnes qu’elle aidait que son sourire, ses actions pouvaient sauver des vies. Elle avait besoin de se sentir utile. Ses années d’études se déroulaient pour le mieux, elle se sentait heureuse dans sa vie. Elle était entourée de personne qu’elle aimait, elle avait plein d’associations, elle aimait apprendre de nouvelles choses à ses cours. Elle n’avait pas vu les huit années passé. Et bientôt elle allait devoir rentrer. Affronter sa réalité. Moira avait appris que son frère était sorti en 2017 mais elle ne lui avait rien dit. Elle avait peur qu’il lui en veuille, qu’il s’énerve contre elle. Ses cauchemars ne s’étaient jamais arrêté, moins fréquent mais toujours présent, elle revoit la scène encore et encore, elle essaye toujours de les séparer, elle pleure, elle crie et elle se réveille en sursaut, son corps plein de sueur à chaque fois. Elle ne savait pas comment les retrouvailles allaient se passer avec Dagda et elle avait peur qu’ils ne retrouveraient jamais leur complicité.

2018. Ses études étaient finies et elle allait rentrer chez elle. Moira avait demandé à ses parents de lui trouver une petite maison avec un jardin, elle avait envie d’être indépendante, elle ne voulait pas retourner dans la maison familiale. Et de ce qu’elle avait compris, sa chambre n’était plus la sienne. Elle n’était pas énervée au contraire si sa chambre pouvait servir à une personne dans le besoin elle  était heureuse. Le cœur serré, les larmes aux yeux, elle avait dit au revoir à chacun de ses amis, elle avait promis qu’un jour ils allaient se revoir et que sa porte à Bray était grande ouverte pour eux. Son vol de retour se passa sans problème et elle fut accueillie par ses parents. Elle était soulagée de ne pas voir Dagda, elle voulait lui parler dans un endroit tranquille et où ils ne seraient que les deux. C’était la prochaine étape. Elle allait juste poser ses affaires dans sa nouvelle maison et ensuite elle ira lui parler. Elle avait besoin de savoir où ils en étaient les deux. Sinon elle n’allait pas pouvoir avancer dans sa vie.