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 thinking you could live without me • Sayanel

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thinking you could live without me
@Sayanel Z. Pritchard & @Lisbeth B. Pritchard


Si sa famille peut atteindre, l’organisation, elle, reste une priorité - comme le lui a inculqué sa grand-mère. Quand est-elle arrivé en Irlande ? Il y a deux jours, peut-être trois. Le décalage horaire lui a fait perdre le compte des heures et des journées manquées. Bray lui semble ridicule, comparé à Dublin, bien qu’il semble régner sur la ville une atmosphère toute particulière. La capitale, pleine de vie, semble gigantesque, comme démesurée comparait au patelin dans lequel on l’a appelé. Lisbeth aurait aimé profiter un peu plus longtemps de la capitale - de ses pubs, de ses distilleries, de cette vie qui ne semble jamais vraiment disparaître, qui surgit brusquement au détour d’une rue, même à trois heures du matin. Connaît-elle des gens à Dublin ? Elle n’en est pas bien sûre. Il y a quelques années, elle aurait été capable de se rappeler les gens rencontrés sous un autre nom, quand elle prétendait faire un autre métier, être une autre personne, mais sa mémoire a changé. Ses priorités, peut-être, ont changé elles aussi. Lisbeth s’est mise à oublier. Les visages ont commencé à s’effacer, ces dernières années, les noms à se mélanger. Ils ne restent, dans ce tourbillon, que sa famille, l’organisation, sa grand-mère. Il ne reste que Sayanel et Gadreel et Antigone et ses parents - le reste, maintenant, est derrière elle. Non pas qu’elle n’ait eu quelques amis, aux Etats-Unis - des chasseurs, principalement, qui connaissaient son vrai nom, sa véritable allégeance ainsi que son héritage. Mais Lisbeth ne sait pas, exactement, combien de temps elle est censée rester à Bray, ni ce qui l’y attend et s’attarder sur le passé… Elle l’a déjà fait, pendant trop longtemps. Elle ne croit pas pouvoir épauler ce fardeau-là.

Le reste de sa mémoire est intacte, aussi rapide et efficace qu’elle l’a toujours été - plus, même, que lorsqu’elle était jeune, mieux entraînée, plus précise. Alors le chemin pour aller jusqu’au QG, elle le connaît, n’a pas réellement besoin de sa carte et la laisse traîner sur le siège passager de la voiture qu’elle a loué - une vieille berline passe-partout, un peu cabossée, qui sent la clope et la frite, un mélange écoeurant qui la fait rouler les fenêtres ouvertes. Le paysage défile, rapide, fait de mer, de falaises, de grandes étendues qui, à un autre moment, auraient attirés son regard. Elle se serait certainement arrêtée, Lisbeth, si elle n’avait pas rendez-vous avec Antigone, si elle n’avait pas autre chose en tête. S’il n’y avait pas Bray et toutes ces histoires, toutes ces créatures en vadrouille - qui pourrait lui dire que l’homme de l’hôtel n’en est pas un, lui aussi ? Et le type du bar ? Et la femme à qui elle a acheté son déjeuner ? Un instant, ces possibilités la saisissent à la gorge. Ce ne sont pas des larmes, non - Lizzy n’a pas pleuré depuis un moment, maintenant -, mais une forme d’appréhension qu’elle met sur le compte de la ville, du surnaturel qui s’y concentre, de sa grand-mère, même. Elle ne veut pas penser aux Pritchard. Elle aurait certainement dû aller voir ses parents en arrivant, directement, ne pas attendre, ne pas leur cacher son arrivée.

***

Lizzy a découvert qu’elle n’aimait pas être sous terre. Mais alors vraiment, vraiment pas. Le rendez-vous n’a pas duré longtemps - rien d’essentiel, ni qui ne nécessita un tel déplacement, mais les choses sont mieux faites en personne, dirait Antigone. Ses pas la porte vers l’extérieur, maintenant que tout a été décidé - sa couverture, son possible emploi, ses futurs quartiers. Rien n’a été laissé au hasard et Lisbeth ne rêve que d’une chose : l’air frais et un bon café.

Elle aurait pu lui rentrer dedans. Depuis qu’elle est arrivée, elle a tenté d’éviter son nom - éviter de le dire, éviter de le penser. Elle sait qu’il est là - on lui a dit qu’il était rentré, que Gadreel était là, lui aussi, qu’ils s’étaient installés à Bray, qu’ils allaient se revoir. Qu’il était entier. Changé, peut-être, mais entier. Lisbeth n’a pas posé de questions - elle ne parle jamais de Sayanel, n’en parle à personne, ni à sa grand-mère ni… à personne, vraiment, car elle n’a personne à qui en parler.

Il s’approche, du bout du couloir, quand elle lève la tête. Il vient d’arriver - ou il s’en va, peut-être - et son coeur manque un battement. C’est une connerie de mauvais film, ça, mais c’est vrai - un battement, puis un autre, avant que son coeur ne se mette à accélérer brutalement, sous l’effet d’une course imaginaire, d’une drôle d’angoisse mêlé de joie et d’une rage sous-jacente, blessante, aiguisée. Il est toujours aussi beau. Lizzy laisse rapidement son regard courir sur son corps, de haut en bas puis de bas en haut, pour vérifier qu’il va bien, qu’il n’a pas été blessé gravement, qu’ils ne lui ont pas pris une main, un bras, quelque chose. Non, c’est bien Sayanel qui se tient là alors qu’elle, elle vient de s’arrêter, comme une imbécile, les bras ballants. La surprise est presque de mauvais goût - elle voulait attendre, être prête, trouver quoi dire. « Qu’est-ce que tu fais là ? » La question lui échappe avant qu’elle n’ait le temps de réfléchir et elle sait que ce n’est pas à elle de la poser. Seulement Lisbeth, après toutes ces années, ne sait pas comment réagir - quoi choisir entre l’étreinte et la gifle, l’étreinte et le hurlement, les reproches, toutes les questions qui se pressent dans sa tête.
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@Sayanel Z. Pritchard & @Lisbeth B. Pritchard


J’ai abandonné l’idée d’un sommeil reposant depuis que je suis revenu du front, ça c’est un fait. Des années plus tard, les cauchemars ne faiblissent pas et même si je ne l’avouerais pas sous la torture, je suis pratiquement forcé de boire avant d’aller dormir pour éviter l’appréhension de l’inconscience. On peut prendre ça pour un train de vie, l’alcoolisme certain, mais c’est plus que ça, le fardeau obligatoire, le remède qui fait plus de mal que de bien. Parce qu’il ne marche pas à tous les coups non plus. Et ces derniers temps, tout a empiré. On est revenu du Pérou y a à peine quelques jours, et Gadreel a dû se battre pour que je décide de me reposer. Il m’a retrouvé transformé, différemment de mon retour d’Afghanistan mais pas moins terrible. J’ai fini pourtant par m’avouer vaincu, parce que je ne pouvais pas passer plus de deux jours sans fermer l’oeil. ça ne m’a pas empêché de me réveiller six heures plus tard en sueur sans réussir à me souvenir de ce qui m’avait mis dans cet état. Mais quelque part, la dynamique a changé. J’aurais presque envie de tomber dans ces rêves plutôt que de me rappeler ma réalité, celle dans laquelle je vis mais que j’ignorais encore. Je n’ai même pas tenté d’en parler à mon frère, encore moins à mes parents. J’ai beau me dire que c’est parce qu’ils ne comprendraient pas, que je perdrais mon temps à tenter de leur expliquer à quel point je m’étais senti trahi, au fond c’est bien plus que ça. Encore aujourd’hui je n’ai aucune envie de mettre la vie de Janet en danger, et les Pritchard ne sont pas spécialement connus pour faire de cadeaux. Je me rends malade, y penser encore comme si c’était qu’une petite chose fragile alors que c’est pratiquement la seule qui ait réussi à me planter un couteau dans le dos avec le sourire.

J’entre en trombes dans le bureau où se trouve Lenny. J’ai pas répondu à un seul de ses coups de téléphone depuis qu’on est revenu, parce que je sais ce que je me serais pris dans la gueule, mais j’en peux plus, il faut que je comprenne comment j’ai pu passer à côté de ça, et plus encore, il faut que je trouve un coupable autre que la blonde. C’est pas comme si je pouvais réellement me décharger sur elle alors que je serais probablement obligé de lui coller une balle dans le crâne la prochaine fois que je la verrais. “ Explique-moi comment t’as fait pour pas être au courant? ” Je sais pas ce qu’il fout là, le bureau, c’est même pas le sien mais celui d’un membre du Conseil. Celui qui est en taule, si je me souviens bien. Autant dire qu’il a rien à faire là, mais après tout, je m’en soucie pas spécialement. “ Y en a pas un seul dans cette organisation de merde qui a été capable de faire un bilan sur les agents avant la mission? Ou alors c’est toi le génie qui a trouvé sympa d’y foutre un traître, un rat et une salope?” J’ai bien l’argument que ça aurait pu dégénérer, que ça a d’ailleurs faill. Fiona aurait tiré sur Janet, Chester sur elle, j’aurais sans doute voulu le défoncer à coups de poings … De toute évidence on aurait très bien pu se tuer tous avant d’avoir atteint le temple et Bâal aurait fini le boulot à Bray. Tout ça parce que les révélations se sont faites au mauvais moment. “ Garde tes insultes pour toi, je l’ai découvert en même temps que toi, sauf que je sais me tenir et je connais mes priorités.” Un grognement de mécontentement de sa part et son air toujours plus mécontent. Je me mets à rire nerveusement. Je sais qu’il a tenté de m’expliquer qu’il la considérait comme sa fille ou une connerie du genre, que j’étais pas le seul à m’être pris un coup dans la gueule, mais j’y crois à moitié. “ Tu sais ce qu’elles te disent mes priorités? Va te faire foutre. Et tes missions tu peux te les garder, en ce qui me concerne, ils peuvent bien foutre le feu ici, tant qu’y a pas un Pritchard à l’intérieur, je bouge plus mon cul.” Je suis sorti sans lui avoir laissé le temps de répondre, la porte claquant assez pour faire tomber le portrait d’une des progénitures Ò Murchù sur le sol.

J’en peux plus. Si je suis là c’est uniquement par loyauté. Pas pour eux, pas pour cette bande de connards qui ont pensé que c’était une bonne idée de nous allier à ceux que l’on chasse, mais pour ma famille. ça a toujours été les Pritchard avant le reste, n’en déplaise à certains. Même après avoir quitté le nid. Si je suis allé au bout de la rééducation, si je subis les séances de psy des Dux et si j’ai pardonné à Gadreel, c’est bien parce que c’est eux. Mais il faut que j’arrête de chercher plus que ça, l’histoire a bien prouvé que ça me réussissait pas. Je sors mon téléphone alors que je marche dans les couloirs d’un pas rapide, avant de me rappeler, les yeux fixés sur l’écran, que l’on était en sous-sol et que si les Dux avaient trouvé un moyen d’avoir de la wifi, il n’en était pas de même pour les portables de tout le monde. “ Et merde !” C’est là que je l’entends, sa voix. Je me fige, je relève la tête, je la fixe, comme si j’arrivais pas à croire ce que je voyais. “T’es venue, finalement.” Y a des mois qu’Antigone a passé cet appel, j’en étais venu à penser qu’elle se pointerait pas. Quelque part, ça me rendait la vie plus facile. J’essaie de pas trop la détailler, pas tenter de voir ce qui a changé chez elle et surtout ne pas voir ce que je reconnais de la soeur que j’ai laissé bien des années plus tôt. C’est pas comme si je pouvais lui en vouloir de ne pas avoir téléphoné, je l’ai pas fait non plus en revenant sur le sol américain après m’être engagé, mais le choc et le voyage récent, ça me donne juste une impression de vide. Je réponds même pas à sa question, tout simplement parce que je saurais même pas quoi dire, ça aurait été à moi de la poser, mais elle m’en a même pas laissé le privilège. “ Pendant une minute j’ai cru que t’avais oublié ta propre famille. Mais en fin de compte … Elle était contente de te voir, maman?” Et cette colère sourde qui me quitte plus, parce que je sais plus comment réagir à ce qu’on me balance sur le chemin, parce que j’ai juste besoin d’en vouloir à quelqu’un pour la vie de merde que je me tape, et malheureusement, j’ai pas montré d’affection à quelqu’un depuis trop d’années pour me souvenir comment on faisait, alors à la place, je fais ce que je sais faire de mieux.
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@Sayanel Z. Pritchard & @Lisbeth B. Pritchard


 « Tu te fous de moi, là ? » Leurs premiers mots sont ridicules. Agressifs, et ridicule - du moins est-ce ce que Lisbeth ressent, une agression, comme si le monde était en train de se replier sur lui-même, le bunker en train de s’effondrer sur sa tête. Est-ce la panique qui lui raccourcit le souffle ou simplement la colère ? Elle en est vissée sur place, incapable de faire un pas de plus alors qu’elle voudrait fermer la distance. Vraiment, elle voudrait le prendre dans ses bras. Recommencer à zéro, lui dire bonjour, comment vas-tu, je suis désolée, quand est-ce que tu es arrivé ? Lui dire qu’elle aurait dû l’appeler, qu’elle n’aurait pas dû partir - non, ça c’est faux -, qu’elle s’en veut, qu’elle lui en veut, qu’elle en veut au monde entier parce qu’ils se sont comportés comme des connards. Gadreel s’est comporté comme un connard. Elle est censée comprendre le pourquoi du comment mais vraiment, elle s’en fout. Elle s’en fout de ses raisons, de sa morale, de son dégoût, elle s’en fout totalement. Tout ce qui lui reste, à Lisbeth, c’est le vide. L’abandon, comme une brulure lancinante qu’elle n’a jamais vraiment réussi à guérir et qui la nargue, depuis le jour de son départ. « C’est moi qui dois m’excuser d’être partie ? De pas être restée là à tourner en rond comme une conne alors que t’étais plus là ?  » C’est injuste et une partie d’elle le sait - cette partie de son esprit qui reste toujours froid, pendant une chasse, qui reste calme et concentré et qui survit, miraculeusement, lorsqu’elle est hors d’elle. La voix est toute petite, dans sa tête, celle qui lui dit d’arrêter, de s’excuser, de recommencer. Si petite qu’il est facile de l’ignorer alors qu’elle se met enfin en marche, franchissant les mètres qui les sépare, les avalant goulument d’un pas qui en aurait fait reculer un autre - mais pas un Pritchard. À le voir là, si près, une envie de violence la prend et elle a besoin de tout son self-control pour ne pas faire quelque chose de stupide - quelque chose dont elle a toujours été capable, une monstruosité familière qu’elle avait presque oublié avec le temps.

Mais il y a d’autres choses, sous la colère. Il y a une gamine qu’on a laissé seule dans une chambre sans son frère, et des mois dont elle semble avoir oublié des journées entières. Il y a une sorte de trou noir qui aspire toute sa colère pour la recracher sous une forme améliorée, une bête couvertes de piques et d’écailles. Il y a la gamine, oui, et il y a le reste, ce qu’on lui a interdit - les sentiments qu’il lui a fallu faire taire quand elle avait envie d’hurler, le manque, l’absence, le vide, le vide, le vide. Lisbeth se rend soudain compte qu’elle est bien trop près - beaucoup trop près - et, si elle ne bouge pas, elle ne pourra plus se retenir de lui en coller une. Alors elle se détourne avec un sifflement de vipère, plus animale que femme à l’instant, s’éloigne de quelques pas, passe ses mains dans ses cheveux, se frottent le crâne, manque de les arracher, puis elle revient, lui fait face à nouveau. « J’étais vraiment contente à l’idée de te revoir. » Ça lui échappe presque trop bas pour être entendu. C’est un aveu teinté de tristesse, parce qu’elle est en train de tout foutre en l’air, et elle ne peut pas vraiment lui en vouloir de ne pas être plus raisonnable - ils ne l’ont jamais été et elle n’est pas sûre de savoir lequel des deux et le pire. Est-ce qu’elle doit être honnête, même si être honnête veut dire être injuste et certainement dire quelque chose qu’elle ne pourra pas reprendre, effacer ? Lisbeth déteste ça - cette situation, ce moment, dans un couloir pourri, trop étroit, six mille pieds sous terre. On peut les interrompre à tout moment et elle est persuadée d’entendre des bruits de pas dans le couloir.

« Je pouvais pas rester. Et je pouvais pas revenir non plus. » Il y a des tas de mots à ajouter pour faire une phrase, une vraie phrase qui veut dire quelque chose, qui explique son départ, son silence, la distance. La raison est simple, pourtant, et le fait qu’il ne comprenne pas, qu’il ne devine pas, pourrait la rendre folle. Est-ce que c’est si compliqué de comprendre qu’elle ne pouvait pas supporter le vide ? Son absence ? Faire comme si de rien n’était ? Lisbeth se secoue, redressant les épaules, redressant la tête, trop fière pour s’abattre maintenant, dans un endroit si public, où elle a une réputation à entretenir. Trop fière pour se laisser abattre devant celui qui est parti et qui ne semble pas le regretter. « Je suis peut-être pas la fille idéale, mais viens pas me faire la leçon. Tu t’es barré, t’as pas donné signer de vie et tu m’as laissée derrière. » Elle ne prononce pas les mots qui voudraient s’échapper et manque de le planter là à son tour - elle en est incapable. Elle s’en rend compte alors qu’elle s’apprête à bouger : elle est incapable de le laisser. Cette constatation, au lieu de l’apaiser, ne fait que raviver cette colère, cette connerie qui couve depuis trop longtemps alors qu’ils auraient pu être heureux, aller boire une bière, puis une autre, parler, ne serait-ce qu’un peu. C’était apparemment trop demander, non ?
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@Sayanel Z. Pritchard & @Lisbeth B. Pritchard


C’est beaucoup plus simple de gueuler, de grogner comme un animal blessé, de se montrer agressif, que de faire face à la situation telle qu’elle apparaît. J’ai l’impression d’avoir besoin d’en  vouloir au monde entier juste pour m’empêcher de sombrer. Si je lui en veux de pas avoir donné signe de vie alors qu’elle savait très bien qu’on était tous là, à Bray? Que ça fait des mois qu’on est réunis, comme le modèle parfait de la petite famille texane, mais qu’elle a pas daigné nous rejoindre, ni même passer un coup de téléphone pour signifier qu’elle arrivait. Oui, ça me fout en rogne, mais c’est pas comme ça que je voulais réagir en la revoyant. Et pourtant, on peut jamais prévoir, pas vrai? Comment rendre les choses plus faciles alors que j’ai perdu l’habitude de sa proximité, presque rendue dangereuse à mesure que le temps passait. Sans doute Gadreel était-il heureux de savoir que Lizzy lui laissait l’opportunité de se rapprocher de moi en ne se montrant pas. Pas consciemment, mais peut-être que c’est son absence qui nous a permis d’agir comme des frères et de me faire oublier qu’il était en partie responsable de ce qu’il m’était arrivé. Etonnement, je ne lui en ai jamais voulu, comme si finalement j’avais accepté mon départ à l’armée comme une idée qui m’était propre alors que tout choix m’avait été enlevé. Ou pas, finalement. J’aurais pu protester plus que cela, j’aurais pu m’en foutre et laisser nos parents être mis au courant, sans savoir ce qui allait advenir de Lisbeth ou de moi-même, emmenés d’un bout à l’autre du pays sans doute chez des chasseurs différents pour nous séparer une bonne fois pour toute. Mais peut-être que la vie aurait été plus simple et que je n’aurais pas souffert constamment des images qui me hantent sans fin maintenant. Non, je n’en veux pas à Gadreel parce que quelque part, c’était ma décision. Et j’ai beau dire, je n’ai jamais tenté de la joindre ni de savoir où elle se trouvait en revenant sur le sol américain. L’excuse de mes blessures physiques et psychologiques marchait bien un temps, au fond je pense que Gadreel a bien réussi à me convaincre que c’était mauvais pour moi, et sans doute que ça l’était, parce qu’à l’époque, j’aurais pu retomber beaucoup trop facilement dans mes travers. “ On a tous fait ce qu’on pouvait avec ce qu’on avait, c’est pas ça le problème. Mais je me suis engagé, j’ai pas abandonné ma famille. Quand ils ont eu besoin de moi je suis revenu, parce que c’est comme ça que ça marche. ça fait des mois que t’aurais dû revenir et t’es là maintenant, sans prévenir personne. Alors excuse-moi de penser que t’as revu tes priorités.” Peut-être que le problème, ce n’est pas Lisbeth. Peut-être que ce qui me manque avant tout, c’est ma liberté. Comme l’impression que tout a changé, que les Dux ont changé, qu’il n’est plus question de se battre contre le mal que représente le surnaturel mais contre des idéologies qui accueillent autant des humains que des créatures. Des deux côtés. Nos putains de bras droit et conseillers sont des surnaturels, for god’sakes ! Je crois que j’ai besoin de m’éloigner de ça, et la seule façon de le faire ,c’est de repartir comme à la vieille école, ma moto, mon fusil et ma famille dysfonctionnelle. Pourtant, ça a plus l’air de fonctionner comme ça.

Et y a ma soeur, devant moi, beaucoup trop près. J’aurais dû tourner les talons, sortir de ce bunker dont je veux même plus voir la couleur, pourtant je suis figé là comme si j’avais pas le choix que de rester à subir tout ce qui pourrait bien se passer ici. Beaucoup trop d’années ont passées depuis la dernière fois où on s’est vus. Elle a vécu, ça se voit, sans doute mieux supporté le poids du temps que moi. Je me refuse de me souvenir de la dernière fois où j’ai pu la voir d’aussi près. Je m’y refuse parce que je dois déjà combattre l’idée d’avancer plus vers elle, comme si la prendre dans mes bras ne ferait que raviver des sentiments que j’ai déjà établi comme malvenus. Parce que je ne me leurre pas et que si j’ai pu dépasser l’amour fraternel pour donner plus que ça, je serais capable de le refaire. La seule différence, c’est que maintenant je peux voir la faute où je ne voyais que de l’amour. Mais ce besoin, il est toujours là, jamais vraiment apaisé par quelqu’un d’autre, sans doute était-ce la raison première pour laquelle j’ai toujours été considéré comme un connard par les autres. Tous sauf par elle, mais finalement, ça avait finit par changer. Je soupire, alors qu’elle s’éloigne un peu, me permettant le luxe de me passer la main sur le visage, fermer les yeux rien qu’un peu pour me calmer. La phrase presque murmurée, je l’entends, mais c’est pas comme si je savais vraiment comment m’exprimer réellement. “ Je … Je suis pas pas content de te voir, okay? J’ai juste …” besoin de temps pour l’accepter. Ou quelque chose comme ça. Je sais pas, je suis perdu, et je peux pas m’empêcher de penser qu’elle s’est donné le luxe de se préparer aux retrouvailles alors que j’ai juste l’impression que deux bombes me tombent dessus en même temps. Et franchement, je sais pas laquelle est la pire.

Puis la colère qui revient, par vague, quelque part, je sais pas top comment l’arrêter. ” Tu sais vraiment pas ce que ça a été depuis que je suis parti, et je crois que tu te rappelles pas bien de pourquoi je l’ai fait.” Parce que finalement, ce qui était le plus insupportable dans le choix que j’ai dû faire, c’était bien me forcer à fuir pour ne pas voir le dégoût dans les yeux de Gadreel transposé dans celui de nos parents. Parce que Lizzy, ça a toujours été la fille de la famille, surprotégée par tout le monde, elevée beaucoup moins durement. Celle qu’on aime différemment, plus sainement. Et qu’on aurait sans doute plus pu regarder ensuite si j’avais pas fait ce qu’ai fait. J’aurais pu trouver une autre solution, partir sans réellement partir, mentir  à tout le monde, revenir en secret, mais même à vingt ans, ça n’avait jamais paru une option. Puis, comme le retour de vague, la fatigue qui s’abat encore une fois sur mes épaules. “ Tu peux dire ce que tu veux, mais ça fait mal de penser que la première chose que tu fais en arrivant, c’est venir ici. C’est bien de savoir qu’on compte pour toi.” “ On”. Même si j’en ai rien à foutre de “on”, que pour le moment c’est le “je” qui compte. Mais je peux pas vraiment le lui avouer, pas comme ça. Pourtant c’est la question qui me taraude, celle que je dirais pas à haute voix. Qu’est ce que je suis, réellement, si je suis pas la première personne chez qui elle est allée frapper?

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Tu te fous de moi, tu te fous de moi, tu te fous de moi… Les mots tournent en bouclent dans sa tête - Lizzy n’aurait que ça à la bouche, si elle arrivait à l’ouvrir, si elle osait l’ouvrir à nouveau. Tout est trop compliqué. Il a raison, Sayanel, elle aurait dû les appeler, leur donner des nouvelles plus souvent, leur dire qu’elle arrivait mais elle ne l’a pas fait, et elle ne peut pas revenir en arrière. Elle ne le ferait pas, de toute façon, même si elle en avait la possibilité, persuadée de ne pas pouvoir trouver les mots ni la force nécessaire pour demander de ses nouvelles comme si de rien n’était. Il y en a des prétextes, des excuses à lui jeter aux pieds, des tas de choses qu’elle pourrait dire. La colère, toutefois, est encore bien logée dans sa gorge, une petite boule compacte qui semble prête à exploser, à ressortir quand il se met à parler. Elle sait qu’il a raison, d’une certaine manière - cela ne fait pourtant pas passer l’envie de lui faire ravaler ses mots, de lui faire comprendre que tout ça, ce ne sont que des conneries. « Parce que tu m’as pas abandonnée, peut-être ? » C’est sorti, enfin sorti, avant même qu’elle n’ait pu le retenir ou le contrôler. Elle n’a pas de mots pour lui jeter à la figure la douleur ressentie à cette époque - et durant des années, après son départ, aujourd’hui encore alors qu’il se tient là devant elle. C’est égoïste et injuste, Lisbeth le sait, parce que partir n’a peut-être pas été facile - mais ça en avait l’air, pourtant, de là où elle se tenait, quand il s’est simplement tiré sans même chercher à se battre.

Et dans sa tête, elle lui dit tout ça, elle explose enfin, contenue dans la réalité par la proximité des autres, par les murs du bunker qui semble s’écraser sur sa tête. Son souffle est trop court. La panique, l’angoisse, ne lui sont pas familières et pourtant elle sent les mots lui échapper. Un instant, elle se demande s’il est blessé - par son retour silencieux, par ces années de guerre, parce qu’il a vu là-bas, par tout ce dont ils n’ont jamais pu parler. Parce qu’ils ont coupé le lien, il y a des années, plus de dix ans, ils ont tout coupé d’un coup sec et si Lisbeth a l’impression que c’était hier, elle se rend soudain compte du temps qui vient de passer. « J’ai besoin de sortir. » L’air du bunker lui devient insupportable mais elle hésite, un instant. Pas à le laisser là - elle n’oserait pas partir sans lui, s’en sachant parfaitement incapable - mais à le toucher. Ses doigts pourtant se referment autour des siens, comme avant, comme quand ils étaient enfant, et elle ne lui demande pas son avis avant de se mettre en marche, espérant seulement qu’il la suive sans protester car, bientôt, elle ne répondra plus de rien et se montra aussi affreuse qu’avant.

Les couloirs s’enchaînent et Lisbeth se repère de mémoire, vaguement, se demandant où est cette foutue porte, pourquoi elle est si loin, quand celle-ci lui saute aux yeux. Elle la pousse, l’ouvre en grand et continue d’avancer - au cas où la sécurité de l’extérieur soit agrémentée du son et de l’image, préférant garder cette conversation pour elle. La vraie conversation, enfin, loin des yeux et des oreilles des Dux, s’ils arrivent à se parler. Parce qu’il est là, aussi, le problème. Ils parlent sans rien dire depuis de longues minutes, sous couvert de non-dits et de reproches, de douleurs qu’ils n’ont jamais pu partager, qu’ils ne connaissent pas, ayant peut-être perdu, au fil des années, la capacité de se deviner. Cette simple idée lui brise le coeur et Lisbeth s’arrête enfin, le souffle plus court qu’elle ne le pensait. Un instant elle se retient contre le tronc le plus proche, sentant Say derrière elle, juste là, à deux pas. Se retourner lui demande un effort surhumain - non pas qu’elle ne veuille pas lui faire face, mais tout son corps regrette de ne pas pouvoir l’étreindre au moins une fois. « Je suis pas venue avant parce que je travaillais et que je savais pas comment revenir et faire comme si de rien n’était. Tu sais que je parle pas à Gadreel, il a dû te le dire. Et nous, on s’est pas parlé depuis des années. Je sais pas comment faire ça, revenir comme avant et me mettre à table avec vous et… » Les mots se mélangent et la frustration s’ajoute à la colère. Elle déteste Gadreel, à cet instant, elle le déteste peut-être plus qu’avant parce que sans lui, sans son intervention, ils n’en seraient pas là et peut-être qu’ils seraient heureux - qu’elle serait heureuse, pour de bon. Elle ne se permet pourtant pas de penser à ça, de penser comme ça - plus maintenant, c’est trop tard. Inspiration, expiration, reprendre à zéro, recommencer. « Tu sais ce que je voulais faire quand j’ai su que tu rentrais d’Afghanistan ? Je voulais prendre l’avion et venir te voir. Mais je savais pas si tu voulais me voir. J’ai pensé à t’appeler, mais je savais pas quoi te dire. Ça fait deux jours que je tourne dans une chambre d’hôtel pourrie et je sais pas quoi faire. Bien sûr que je voulais vous voir, mais j’en veux à tout le monde et c’est con parce qu’après plus de dix ans je sais toujours pas comment gérer ces conneries. » Lisbeth parle trop vite et, pour ne pas s’agiter, enfonce ses mains dans les poches de son blouson. « Je sais pas ce que t’as vécu là-bas, Say, mais je me fais pas d’illusions. Et j’aimerais que tu m’en parles, j’aimerais savoir tout ce qui t’es arrivé ces dernières années. Vraiment. Mais si tu me dis encore une fois que je vous ai abandonné, je t’en pense que je t’en fous une. » La menace se voulait légère mais Lisbeth sent dans ses doigts crispés qu’il lui en faudrait peu avant de craquer. Et elle en a honte, elle est fatiguée de ne pas pouvoir passer outre cette histoire - de ne pas pouvoir oublier. « Parce que c’était l’enfer, ces putains de chambres d’hôtel sans toi. C’est pas la faute des parents mais tu sais pas ce que ça a fait, quand t’es parti. T’en sais rien.[/i] » Il ne sait pas que la douleur était bien là et, si différente de la sienne, toute aussi déchirante. Ils ne savent rien, au final, et Lisbeth s’en rend compte quand elle lève à nouveau les yeux vers lui.
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@Sayanel Z. Pritchard & @Lisbeth B. Pritchard


Je sais pas à quoi je m’attends, ni même à quoi elle s’attend, l’un en face de l’autre à juste patienter le temps que la colère prenne définitivement le pas sur la raison et qu’on finisse par se mettre sur la gueule. ça a toujours été un problème, pour moi, pour elle, pour la famille entière, d’assumer que parfois on pouvait avoir tort, de montrer la moindre faiblesse et surtout de sortir la moindre excuse. Sans doute que ce serait facile à désamorcer, en quelques minutes, avouer finalement que malgré la rancoeur, je suis heureux de la voir, réellement, si tant est que je suis encore capable de bonheur avec ce qui m’est tombé dessus récemment. Sans doute pas, c’est pas comme si ces dix dernières années avaient été les plus faciles à vivre, même avec l’entraînement que j’ai eu plus ou moins toute ma vie. Mais c’est ça le truc, c’est que des excuses, quand bien même on a envie de les sortir, elles franchissent jamais le pas de nos lèvres, et à la place on tourne en rond et on continue à s’en vouloir pour des faits qui datent de plus de dix ans. Alors oui, je suis énervé, qu’elle remette un comportement que j’étais obligé d’adopter sur le tapis, comme ça, alors qu’il devrait forcément avoir prescription à un moment donné. Mais j’aurais pas la prétention de dire que ça a été plus simple pour elle que pour moi, je le sais bien tout ça. ça a sans doute été l’inverse, en réalité. Parce que j’ai été celui qui a eu très vite peu de place pour penser, celui qui est parti, qui s’est engagé presque immédiatement et qui s’est retrouvé bien vite éreinté par l’armée pour pouvoir ne serait-ce qu’envisager de revenir. C’est Lisbeth qui a dû attendre dans des chambres d’hôtels que les parents rentrent de mission parce qu’elle était encore trop jeune à leur sens pour y participer. Mais qu’est-ce que je pouvais réellement faire, plus de dix ans en arrière? M’elever contre mon frère et prendre le risque d’être définitivement séparés? Avec cette alternative, au moins, je pouvais encore espérer la revoir. Mais là encore, je me mens à moi-même. Je me souviens presque mot pour mot de ce jour-là, où Gadreel a tout découvert, de la dispute qui s’en est suivie et des mots qui ont été prononcés, d’un côté comme de l’autre. Y avait moi et la folie amoureuse, celle qu’on connait sans doute que quand on est jeunes, et le dégoût de l’autre côté, la trahison aussi. Et plus que ça, je m’étais senti coupable, tellement coupable de ce que je faisais. Finalement c’est peut-être ça, que j’ai voulu lui cacher, qui lui donne raison de croire que je l’ai abandonnée. Mais au bout du compte, y a sûrement une bonne centaines de raisons qui ont mené à cette décision pourtant bien trop rapide que je ne pourrais même pas toutes les nommer. La seule chose que je sais, c’est que c’était vital que je m’en aille. Si j’ai eu l’occasion d’accepter ma décision, je ne suis pas borné au point de voir que je ne lui en ai pas vraiment donné l’occasion.

Et perdu dans mes pensées je sursaute presque quand je sens ses doigts se refermer sur les miens, ne me laissant aucun choix que de la suivre dans le méandre de couloirs qu’est le bunker. Si elle était partie, là, sans m’entraîner avec elle, il y a de fortes chances pour que je trouve une occasion de rester là encore quelques heures, malgré tout ce que j’ai pu dire à Lenny. Quelque part, elle devait le savoir. Alors je la suis, tout en sachant que j’aurais pas tellement de choix et qu’il valait mieux encore hausser la voix dans la forêt qu’au milieu d’autres chasseurs et alerter toute la communauté qui n’avait absolument pas à se mêler de nos affaires. Et puis là, l’air de nouveau de l’extérieur, la lumière un peu trop vive qui me demande quelques temps d’adaptation. Quelques mètres encore et Lisbeth finit par me lâcher. Le contact aussi bref qu’étrange après tant d’années à en faire le deuil prend fin, et sans doute était-ce pour le mieux, ne sachant pas encore vraiment à quel point je pourrais faire face, ce que Gadreel me rappellera sans doute une fois qu’il aura été mis au courant du retour de sa petite soeur. “ C’est plutôt simple, tu tapes à la porte et tu rentres, on a jamais fait vraiment dans la cérémonie. Gadreel peut avoir tous les défauts du monde mais ça reste ton frère, tu penses sérieusement que si tu te pointais devant lui il ferait comme si t’existais pas? Tu lui manques comme tu manques à tous les autres, regarde un peu autour de toi bordel, tu crois qu’on serait tous là si y avait pas eu un espoir que tu sois là aussi? Tu crois franchement que papa aurait traversé l’océan sans ça?” De tous, c’est sans doute leur père qui était le plus accroché à sa fille, à cause de lui d’ailleurs que son entrée sur le terrain s’était faite tardivement. Comme un cliché de l’image de princesse dans la tête du paternel, pas encore gâché par la vérité. Comme quoi Gadreel était pas si mauvais bougre.

Pour un mec qui avait tout fait pour fuir la complexité, ma vie est quand même un sacré nid d’emmerdes. Et ce genre de choses, je sais pas comment les gérer, ni quand j’avais vingt ans, ni maintenant. A l’époque j’ai fui, mais j’ai plus ce luxe là, je peux plus décemment leur dire que je me casse, déjà parce que même si je voulais retourner à l’armée, je passerais pas les tests psychologiques, mais parce que j’en ai pas la moindre envie non plus. “ Mais arrête d’en vouloir au monde entier surtout ! ça a été évident pour personne cette situation, même pour les parents qui ont eu que la moitié de la vérité, et surtout pas pour Gadreel. Je lui en ai voulu à mort aussi, mais la vérité tu la connais, et tu sais qu’on aurait pas pu continuer, peu importe combien on le voulait.” Mais c’est une vérité que même moi j’ai eu du mal à accepter. Parce qu’il a fallu que je m’éloigne et que l’amour ne devienne qu’un souvenir pour que je vois à quel point cette même relation, si juste semblait-elle être, n’aurait fait que nous rendre malheureux. Non pas que je m’en sois vraiment mieux sorti, mais j’aurais eu l’espoir qu’elle oui. Faut dire que maintenant, moins je ressens, mieux je me porte. Je ricane un peu face à sa menace. Non pas que je ne la prenne pas au sérieux, loin de là, mais la situation entière commence sérieusement à jouer sur mes nerfs. “ Fais donc ça mais t’étonnes pas si je te rends la politesse.” Y a pas à dire, l’amabilité chez les Pritchard, c’est pas une légende.


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